Les habitants de la commune de Ndoffane, dans le département de Kaolack, ont manifesté leur colère ce samedi en arborant des brassards rouges. Ils interpellent le maire sur la destination de plus de 394 millions de francs CFA, somme destinée à l’entretien et à la réhabilitation d’un tronçon de 2,5 km. En outre, ils exigent des éclaircissements de l’entreprise en charge des travaux et du Fonds d’Entretien Routier Autonome (FERA).
La colère des résidents de Ndoffane a été alimentée par la lenteur et l’interruption soudaine des travaux de réhabilitation, qui devaient initialement durer trois mois mais se sont étendus sur une année sans achèvement. L’entreprise chargée du projet a quitté les lieux sans préavis, laissant derrière elle des infrastructures incomplètes et de mauvaise qualité. Le butinage est mal fait et aucune canalisation n’a été mise en place, ce qui entraîne des inondations récurrentes dans la commune, aggravant les conditions de vie des résidents.
Matar Sarr, porte-parole des manifestants et membre du mouvement « Sam Sunu Gox de Ndoffane », a exprimé la frustration de la population. « L’absence de canalisations fait que l’eau se déverse dans les maisons, créant d’énormes difficultés pour les habitants. Nos pères ont du mal à se rendre dans les lieux de culte, et nos mères peinent à se déplacer pour aller au marché », a-t-il déclaré. Cette situation, selon lui, est inacceptable et reflète une mauvaise gestion municipale ainsi qu’une négligence de la part des autorités concernées.
La manifestation a vu la participation de nombreux résidents, tous unis dans leur demande de transparence et de responsabilité. Ils ont appelé à une intervention rapide des autorités étatiques, en particulier du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour qu’une enquête soit menée sur la gestion des fonds destinés à la réhabilitation de ce tronçon routier. « Nous alertons les autorités étatiques et invitons les corps de contrôle de l’État à descendre dans la commune pour enquêter sur la gestion des affaires de la cité, que nous jugeons catastrophique », a plaidé Matar Sarr.
Le mécontentement des résidents est également dirigé contre le FERA, qui est censé superviser l’utilisation des fonds alloués aux projets d’infrastructure. Les résidents estiment que le FERA n’a pas joué son rôle de surveillance efficace, permettant ainsi à l’entreprise responsable des travaux de s’en tirer sans achever le projet. Cette négligence a non seulement retardé l’amélioration des infrastructures, mais a également causé des problèmes quotidiens majeurs pour les habitants.
Les résidents de Ndoffane ne comptent pas baisser les bras. Ils envisagent d’autres actions pour continuer à attirer l’attention sur leur situation et obtenir des réponses concrètes. « Toute la population de Ndoffane est en courroux contre la gestion municipale, le FERA et l’entreprise concernant leur malveillance dans les travaux de réhabilitation de ce tronçon. Nous ne nous arrêterons pas tant que justice ne sera pas rendue », a conclu Matar Sarr.
En attendant une réponse des autorités, les résidents de Ndoffane continuent de subir les conséquences de cette mauvaise gestion, espérant que leur appel à l’aide sera entendu et que des mesures correctives seront rapidement mises en place pour améliorer leurs conditions de vie.
Mariama MASSALY
Correspondante à Kaolack
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