Le Mali est de nouveau plongé dans l’incertitude politique alors que la junte au pouvoir a annoncé la suspension « jusqu’à nouvel ordre » des activités des partis politiques et des associations à caractère politique sur l’ensemble du territoire national. Cette décision, prise lors d’un conseil des ministres présidé par le colonel Assimi Goïta et relayée par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, marque un recul inquiétant pour la démocratie dans le pays.
Depuis le coup d’État d’août 2020 qui a renversé le président civil Ibrahim Boubacar Keïta, les militaires au pouvoir ont maintenu une emprise ferme sur le pays, malgré les pressions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour un retour à un gouvernement civil. Le dépassement de la date du 26 mars 2024, initialement prévue pour la transition vers un gouvernement civil, ainsi que l’absence d’organisation d’élections présidentielles en février 2024, ont alimenté les inquiétudes quant à la pérennité de la démocratie au Mali.
La justification avancée par le colonel Maïga pour cette suspension, à savoir le « dialogue » national initié par la junte, ne dissipe pas les préoccupations quant au respect des droits démocratiques fondamentaux. Au contraire, cette mesure draconienne risque de renforcer les tensions et de compromettre davantage les efforts pour restaurer un gouvernement civil légitime.
Cette décision suscite des réactions de condamnation de la part de la société civile malienne et de la communauté internationale, qui appellent à la préservation des acquis démocratiques et au respect des droits fondamentaux des citoyens.
Alors que le Mali aspire à une stabilité politique et à une gouvernance démocratique, il est impératif que les autorités au pouvoir s’engagent dans un dialogue inclusif et transparent avec toutes les parties prenantes pour assurer une transition pacifique vers un gouvernement civil. La suspension des activités politiques est un pas en arrière dans cette voie et nécessite une réaction urgente de la part de la communauté internationale pour garantir le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme au Mali.
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