La publication de la dette fiscale de la presse par Aliou Sall : un acte de transparence ou de banditisme d’État ?

Dans un tweet incendiaire publié ce vendredi, Babacar Fall, journaliste de la RFM, a vivement critiqué la publication par le ministre de la Communication, Aliou Sall, des données fiscales des entreprises de presse sénégalaises. Selon le journaliste, cette divulgation constitue une atteinte grave à la confidentialité des données personnelles et relève, selon lui, du « banditisme d’État ».

Babacar Fall n’a pas mâché ses mots en appelant les entreprises de presse concernées à porter plainte contre le ministre Aliou Sall. « Les entreprises de presse doivent porter plainte contre ce ministre qui publie, sur la place publique, cette dette fiscale parce que ce sont des données personnelles. C’est du banditisme d’État. Nous sommes dirigés par de petits gens », a-t-il écrit.

Cette réaction fait suite à la récente sortie du ministre, qui a révélé des informations sensibles concernant la dette fiscale des entreprises de presse, lors d’une communication publique. Selon les chiffres divulgués, le Groupe Futurs Médias (GFM) se trouve en tête de la liste des entreprises endettées, représentant 40% du montant total dû, suivi par la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) avec 28%, et Dmedia avec 11%.

La publication de ces données a déclenché un vif débat au sein du secteur médiatique et au-delà. Pour certains, il s’agit d’un acte de transparence visant à mettre en lumière la gestion financière des entreprises de presse, souvent accusées de ne pas s’acquitter de leurs obligations fiscales. Pour d’autres, cette initiative est perçue comme une tentative de discréditer les médias en les exposant publiquement, en violation du droit à la confidentialité.

Aliou Sall a également profité de l’occasion pour aborder la question de la répartition du Fonds d’appui au développement de la presse, un autre sujet sensible qui suscite régulièrement des controverses au sein de la profession. Cette nouvelle sortie du ministre risque de prolonger et d’envenimer le débat sur la relation entre le gouvernement et les médias, dans un contexte où la liberté de la presse est souvent mise à l’épreuve.

Le tweet de Babacar Fall a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, recueillant des réactions contrastées. Certains soutiennent l’appel du journaliste à une action en justice, tandis que d’autres estiment que la transparence fiscale est un impératif, même si elle peut nuire à certains acteurs.

Reste à voir si les entreprises de presse concernées suivront les recommandations de Babacar Fall et engageront des poursuites judiciaires contre le ministre, ou si elles choisiront de traiter cette affaire en interne, dans un climat déjà tendu entre les médias et les autorités. Ce bras de fer entre le pouvoir exécutif et les médias pourrait bien être le prélude à une bataille juridique et politique de grande envergure.


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