L’ambassadeur français en Russie a été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères pour répondre aux accusations du Kremlin concernant la présence de mercenaires français en Ukraine. La Russie avait en effet justifié le bombardement d’un hôtel à Kharkiv, mardi, par la présence de combattants français à l’intérieur. Le Quai d’Orsay dénonce une accusation mensongère et une tentative de manipulation.
Le Quai d’Orsay se serait bien passé de cette polémique. La France “n’a pas de ‘mercenaires'” en Ukraine, a affirmé jeudi 18 janvier le ministère français des Affaires étrangères, en réaction aux affirmations de Moscou qui assure avoir visé mardi un bâtiment abritant des “mercenaires français” à Kharkiv (nord-est).
“La France n’a pas de ‘mercenaires’, ni en Ukraine, ni ailleurs, contrairement à d’autres. Il s’agit d’une nouvelle manipulation grossière russe. Il ne faut pas lui donner plus d’importance qu’aux précédentes et qu’aux suivantes qui ne manqueront pas d’arriver”, a ajouté le Quai d’Orsay. Dans la foulée, l’agence Tass a rapporté que l’ambassadeur de France en Russie, Pierre Lévy, a été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères citant la porte-parole du ministère.
La France dénonce une tentative de manipulation
Ces accusations russes sont intervenues après l’annonce par le président Emmanuel Macron mardi que la France allait livrer à Kiev 40 missiles à longue portée Scalp supplémentaires et signer un accord de sécurité avec l’Ukraine. Les alliés de l’Ukraine ont par ailleurs lancé jeudi à Paris une coalition “artillerie” pour répondre aux besoins criants en armement de Kiev.
Pour un haut gradé français, le tempo des accusations répond précisément aux annonces françaises. “La Russie utilise le champ informationnel pour répliquer au champ politique”, explique-t-il sous couvert de l’anonymat.
“Cela rentre dans le cadre de leur narratif, articulé autour d’une guerre de l’Otan contre la Russie et du complot contre Moscou pour l’empêcher d’être une puissance”, ajoute-t-il.
Selon lui, les accusations russes sont d’abord à destination de la population russe, “pour confirmer que ses dirigeants se battent courageusement face à un bloc de pays”. Elles entretiennent aussi “une sorte de flou pour ceux qui pensent, dans les pays occidentaux, que la Russie est dans son bon droit”.
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