Ce jeudi 22 mai 2025, le Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) a célébré la sortie de sa 52e promotion, une cérémonie marquée à la fois par la fierté de l’accomplissement académique et l’inquiétude face à l’avenir professionnel. Les 33 récipiendaires de cette cuvée ont été honorés, avec une mention spéciale pour les majors : Adama Ndiaye (presse écrite), Sokhna Aminata Diop (radio) et Hadjaratou Racky Diagne (télévision).
Dans un discours à la fois solennel et lucide, le directeur du CESTI, Mamadou Ndiaye, a dressé un tableau sombre de la situation des médias au Sénégal. Saluant d’abord la rigueur et la qualité de la formation dispensée au sein de l’institution, il n’a pas manqué de souligner les défis majeurs auxquels sont confrontés les jeunes journalistes.
« Vous allez recevoir votre diplôme de journaliste dans un contexte très difficile », a-t-il déclaré. Une réalité marquée par la fermeture de plusieurs entreprises de presse, un modèle économique défaillant, les effets persistants de la crise post-Covid, et les bouleversements technologiques, dont l’intelligence artificielle.
Le directeur a notamment dénoncé le modèle du “tout gratuit”, la raréfaction des ressources publicitaires, les retards ou absences de salaires, autant de facteurs qui contribuent à la précarisation du métier. « Les journalistes vivent dans une précarité grandissante. Pourtant, vous avez bénéficié d’une formation de qualité, et ceux qui cherchent l’excellence sauront vous reconnaître », a-t-il affirmé, encourageant ainsi les nouveaux diplômés à garder foi en leur vocation.
Mamadou Ndiaye a également interpellé les autorités et les acteurs du secteur sur la nécessité d’un soutien étatique plus fort envers les médias, dans un souci de préservation de la démocratie. « Les médias qui échouent à jouer leur rôle deviennent un danger pour la démocratie », a-t-il averti, soulignant le lien vital entre presse libre et bonne gouvernance.
Enfin, le directeur du CESTI a lancé un appel à un dialogue franc et constructif entre le ministère de la Communication, les patrons de presse et les organisations professionnelles du secteur. « Il est temps de s’asseoir et de parler », a-t-il martelé, évoquant la nécessité d’une réforme concertée pour sauver un pilier essentiel de la vie démocratique.
La cérémonie s’est achevée sur une note de fierté et d’espoir, portée par l’ambition et l’engagement des jeunes journalistes, qui s’apprêtent à faire leurs premiers pas dans une profession en pleine mutation.
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