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Le Prélèvement Confédéral de l’AES : une fausse souveraineté aux conséquences désastreuses

L’Alliance des États du Sahel (AES) veut nous faire croire que la mise en place d’un « Prélèvement Confédéral » (PC-AES) de 0,5 % sur les importations est une avancée vers l’indépendance économique. Pourtant, derrière cette décision qui se veut symbolique, se cache une réalité bien plus sombre : une mesure populiste qui risque d’appauvrir encore davantage les populations, d’asphyxier les économies locales et d’isoler la région sur la scène internationale.

Un fardeau économique pour les populations les plus vulnérables

Présenté comme un outil de financement de la confédération, ce prélèvement est en réalité une taxe déguisée qui viendra alourdir le coût des produits importés, alors que ces pays dépendent massivement des importations pour leur approvisionnement en denrées alimentaires, en médicaments ou en équipements essentiels.

Qui paiera la facture ? Certainement pas les dirigeants de l’AES, mais bien les citoyens, déjà confrontés à des conditions de vie précaires. En renchérissant le coût de la vie, cette taxe va aggraver l’inflation et réduire encore le pouvoir d’achat des ménages. Plutôt que de renforcer leur souveraineté, le Mali, le Niger et le Burkina Faso risquent surtout d’accélérer l’appauvrissement de leurs populations.

Une politique qui étrangle l’économie locale

Les partisans de cette mesure affirment qu’elle encouragera la production locale et réduira la dépendance aux importations. Mais de quelle production locale parle-t-on ? Ces pays, en proie à l’instabilité et à des infrastructures défaillantes, manquent cruellement d’industries capables de répondre aux besoins de leurs marchés.

Les entreprises locales, qui importent souvent des matières premières ou des équipements de l’étranger, seront les premières pénalisées. Résultat : une hausse des coûts de production, un ralentissement économique et une détérioration encore plus marquée du climat des affaires.

L’isolement diplomatique : un suicide géopolitique

Sur la scène internationale, cette taxe sonne comme un nouveau repli sur soi. Après avoir claqué la porte de la CEDEAO, l’AES continue sur sa lancée en dressant une barrière supplémentaire contre ses partenaires économiques.

Quelle sera la réaction des pays voisins et des partenaires commerciaux ? Ce type de décision unilatérale risque d’envenimer les relations diplomatiques et de freiner les investissements étrangers, indispensables au développement de la région.

En se coupant du monde, l’AES ne construit pas son indépendance : elle creuse sa propre tombe.

Un mirage populiste qui détourne l’attention des vrais enjeux

Ce prélèvement confédéral n’est rien d’autre qu’un écran de fumée. Il ne répond en rien aux défis fondamentaux de ces pays : la nécessité d’une industrialisation réelle, d’une amélioration des infrastructures et d’un renforcement de la gouvernance.

Au lieu de s’attaquer aux racines de la dépendance économique, les dirigeants de l’AES préfèrent imposer une taxe qui fragilise encore plus leurs pays. Une décision dictée par l’idéologie plutôt que par la raison, qui risque d’avoir des conséquences dramatiques pour des millions de personnes.

Loin d’être un pas vers l’indépendance, cette mesure précipite la région dans une impasse. Une souveraineté illusoire ne nourrit pas un peuple. Une politique économique déconnectée des réalités ne construit pas un avenir. Et les citoyens du Mali, du Niger et du Burkina Faso méritent bien mieux que des promesses creuses et des décisions hasardeuses.

Mamadou Cissé 


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