Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a présidé ce mardi la cérémonie officielle de lancement des Assises nationales des daaras à l’Institut islamique de Dakar. Cet événement marque une étape décisive dans la réflexion sur la place de l’enseignement coranique dans le système éducatif sénégalais.
Dans son discours, le ministre Guirassy a rendu un vibrant hommage aux daaras, soulignant leur rôle historique dans la formation morale, spirituelle et intellectuelle des enfants au Sénégal. « Parler des daaras, ce n’est pas seulement évoquer la mémorisation ou la récitation du Coran, c’est parler de discipline, de résilience, d’un apprentissage où l’on forme l’homme à la patience, à la rigueur et à la maîtrise de soi », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité de valoriser cette école du savoir, qui façonne depuis des siècles l’identité sénégalaise.
Cette initiative s’inscrit dans la vision du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qui souhaite une transformation systémique du système éducatif d’ici à 2050. Une transformation qui passe, selon lui, par l’intégration effective des daaras dans l’architecture éducative nationale, pour « répondre à une souffrance humaine » et promouvoir un capital humain nourri de sagesse et de valeurs profondes.
Lors de la cérémonie, Fatou Sambou, représentante de la Banque mondiale, a révélé une statistique alarmante : environ 1,5 million d’enfants sénégalais, soit 45 % des enfants âgés de 6 à 11 ans, sont hors du système scolaire formel. Un grand nombre d’entre eux sont inscrits dans des daaras, parfois dans des conditions précaires, exposés à la mendicité et à l’insécurité.
Face à cette situation, la Banque mondiale a mobilisé un financement de 60 milliards de FCFA dans le cadre du Programme d’amélioration des performances du système éducatif (PAPSE). Ce soutien financier vise à accompagner plus de 1 000 daaras à travers des contrats de performance axés sur l’inclusion, la qualité, le partenariat et l’apprentissage complémentaire.
Prenant la parole au nom des maîtres coraniques, Serigne Assane Diop, représentant des Serignes daaras, a salué cette dynamique nouvelle qui vise à mieux encadrer l’enseignement coranique. Il a plaidé pour une implication active de toutes les parties prenantes – État, partenaires techniques et financiers, société civile et communautés religieuses – afin d’assurer le succès de cette réforme ambitieuse.
En savoir plus sur LE DAKAROIS
Subscribe to get the latest posts sent to your email.