Les résultats des élections législatives de 2024 continuent de tomber au fur et à mesure du dépouillement des votes, et la coalition Pastef semble bien partie pour obtenir une large majorité. Selon les premières tendances qui émergent des résultats affichés, Pastef, dirigé par Ousmane Sonko, arrive en tête dans une grande majorité des centres de vote à travers le Sénégal, consolidant sa position de force politique dans le pays.
Dans plusieurs régions stratégiques, le parti semble avoir largement devancé ses concurrents. Des villes comme Ziguinchor, Touba, Diourbel, Saint-Louis, Sédhiou, Mbour et Linguère figurent parmi les zones où Pastef a remporté une victoire nette. Les résultats préliminaires indiquent également que la coalition a enregistré un fort soutien dans la diaspora, où le taux de participation semble avoir été élevé malgré les obstacles logistiques.
Une victoire marquante a été obtenue par Ousmane Sonko lui-même, qui a remporté son bureau de vote à Ziguinchor, une zone traditionnellement contestée par l’opposition. Le leader de Pastef a ainsi confirmé son enracinement profond dans le sud du pays, affirmant sa position de leader d’opinion auprès des électeurs sénégalais.
Cependant, Pastef a également infligé des défaites notables à des figures emblématiques de l’opposition. Barthélémy Dias, maire de Dakar et tête de liste de la coalition Samm Sa Kaddu, ainsi qu’Amadou Ba, deuxième à la présidentielle de 2024 et ancien Premier ministre, ont été battus dans leurs propres bureaux de vote. Ces résultats témoignent de la dynamique ascendante du parti de Sonko, qui semble avoir su mobiliser une large base électorale au-delà de ses bastions traditionnels.
L’un des points marquants de cette élection a été la participation des électeurs, qui semble avoir été moins élevée que lors de la présidentielle de mars 2024 (61,3%). Pourtant, elle est restée comparable à celle des législatives de 2022 (46,6%), ce qui montre une mobilisation générale encore solide, bien que moins forte qu’en mars dernier. Cette participation moyenne pourrait être expliquée par la nature des élections législatives, qui suscitent généralement un intérêt moindre comparé à la présidentielle.
Malgré la sérénité globale du scrutin, la coalition Takku Wallu Sénégal, dirigée par l’ex-président Macky Sall, a vivement contesté les résultats. Dans un communiqué, elle a dénoncé ce qu’elle appelle une « fraude massive » orchestrée par Pastef pour influencer les résultats. Cette accusation de fraude n’est pas nouvelle dans le contexte politique sénégalais, mais elle vient raviver les tensions entre les deux grandes forces politiques du pays.
D’autres acteurs politiques et organisations de la société civile ont salué le bon déroulement global de l’élection et l’absence d’incidents significatifs. Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a souligné la bonne organisation de ce scrutin, malgré les accusations de fraude.
Les projections des résultats définitifs devraient être disponibles dans les heures à venir, avec une analyse plus précise des tendances et de la composition du futur Parlement sénégalais. Toutefois, il semble que Pastef soit bien en position pour obtenir une large majorité à l’Assemblée nationale et ainsi pouvoir poursuivre son agenda politique de rupture et de justice sociale, un programme qui a fait sa popularité lors des élections précédentes.
Avec une dynamique de plus en plus forte au sein de l’opposition, les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour le paysage politique sénégalais, où les débats sur la gouvernance, les réformes et l’avenir démocratique du pays devraient s’intensifier.
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