Loi interprétative retoquée : l’APR salue une décision « sage » et accuse le régime de dérive autoritaire

Le rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie par le Conseil constitutionnel continue de susciter des réactions à travers le spectre politique sénégalais. Ce mercredi 23 avril 2025, c’est au tour de l’Alliance Pour la République (APR) de se prononcer, à travers un communiqué publié par son Secrétariat Exécutif National. Le parti fondé par Macky Sall se félicite de cette décision, tout en dénonçant avec virulence ce qu’il considère comme les dérives d’un pouvoir en perte de repères.

Dans son communiqué, l’APR qualifie la décision du Conseil constitutionnel de « sage » et félicite les parlementaires à l’origine du recours. Le parti n’y va pas de main morte à l’encontre de la majorité actuelle : il parle d’une « loi scélérate » portée par une « majorité mécanique de députés godillots », désormais désavouée « de manière cinglante » par la plus haute juridiction du pays.

Selon l’APR, cette invalidation représente un rappel sévère à l’ordre adressé au président Bassirou Diomaye Faye, à son Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi qu’à l’ensemble des députés de la mouvance présidentielle. Pour le parti d’opposition, ce rejet met en lumière « les méthodes cavalières » d’un pouvoir qui gouverne, selon lui, sans respect des règles républicaines.

L’APR va plus loin en accusant le régime d’user de « manipulations institutionnelles » et d’amateurisme dans la gestion de l’État. Le parti appelle les autorités à se soumettre sans condition à la décision du Conseil constitutionnel, rappelant qu’elle « n’est susceptible d’aucun recours et s’impose à tous ». Le communiqué exhorte également le peuple sénégalais à « rester debout » et à « faire face à toute tentative de passage en force », en dénonçant ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire du régime Sonko-Diomaye.

Sur le terrain judiciaire, l’APR critique ce qu’elle considère être une « pseudo reddition des comptes », qu’elle assimile à un « vilain et vulgaire règlement de comptes politique ». Une formulation qui traduit la défiance du parti vis-à-vis des enquêtes en cours, notamment celles touchant d’anciens responsables du régime précédent. Le parti exige, dans la foulée, la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion, qu’il considère comme des victimes de cette justice sélective.

La réaction de l’APR vient s’ajouter à un climat politique déjà très tendu, où la décision du Conseil constitutionnel apparaît comme un point de bascule. Si pour certains, elle renforce l’État de droit, pour d’autres, elle révèle l’intensité des luttes d’interprétation de la loi dans un contexte post-électoral encore fragile.


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