Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé ce jeudi une cérémonie d’installation des gestionnaires de l’énergie dans les administrations publiques. Un acte fort qui s’inscrit dans sa volonté affirmée de rationaliser les dépenses de l’État, particulièrement celles liées à la consommation d’énergie.
Face à un public composé de cadres de l’administration, de techniciens et d’observateurs de la vie publique, Ousmane Sonko a tenu un discours sans concession sur ce qu’il qualifie de « gaspillage structurel » dans les services de l’État.
Mobilier de bureau superflu, matériel informatique renouvelé sans justification, usage abusif des véhicules de fonction, déplacements non essentiels, consommation excessive d’eau et d’électricité… Le chef du gouvernement a énuméré les nombreuses dérives qui pèsent lourdement sur les finances publiques.
« Si nous voulons inciter les Sénégalais à adopter des comportements responsables, l’administration doit d’abord montrer l’exemple », a-t-il martelé, appelant à une véritable transformation culturelle au sein de la fonction publique.
Selon les chiffres avancés par le Premier ministre, le gaspillage énergétique dans les bâtiments publics coûterait chaque année près de 71 milliards de francs CFA à l’État. Une somme qu’il juge « colossalement injustifiée » et qui pourrait être réorientée vers des secteurs stratégiques comme l’éducation, la santé ou les infrastructures.
Prenant son propre comportement comme exemple, Ousmane Sonko a raconté :
« Si vous allez dans mon bureau au 8ᵉ étage en ce moment, vous n’y trouverez ni climatiseur ni lampe allumés. Ce sont de petits réflexes que nous devons intégrer et qui peuvent nous permettre d’économiser des milliards. »
Le Premier ministre a rappelé qu’il n’en est pas à son premier cri d’alerte. Dans son ouvrage publié en 2018, il dénonçait déjà les excès dans la gestion des ressources publiques. Une fois nommé chef du gouvernement, il dit avoir agi rapidement :
« Dès mon arrivée, j’ai signé une circulaire pour rationaliser plusieurs aspects de la gestion publique, malgré certaines résistances. »
Il cite même des exemples concrets : « Dans cette salle, il aurait suffi de baisser les rideaux pour éviter d’allumer les lumières. Ce ne sont pas de grosses chaleurs. Ce sont ces petits gestes, répétés partout, qui peuvent générer des milliards d’économies. »
Au-delà des mesures techniques et réglementaires, Ousmane Sonko a insisté sur la dimension éthique et civique du changement qu’il appelle de ses vœux. « La bonne gouvernance commence dans les détails », a-t-il conclu, appelant à une prise de conscience généralisée dans toutes les sphères de l’administration.
Cette sortie intervient dans un contexte où l’opinion publique attend des signaux forts en matière de rigueur budgétaire, d’exemplarité et de rupture avec les pratiques anciennes.
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