Mise en accusation devant la Haute Cour de justice : Moustapha Diop et Mansour Faye ouvriront le bal à l’Assemblée

Le processus de reddition des comptes entamé par les autorités sénégalaises franchit une nouvelle étape décisive. Deux anciens ministres du gouvernement de Macky Sall, Moustapha Diop (Industrie) et Mansour Faye (Équité sociale et territoriale), seront les premiers à comparaître devant la commission parlementaire en vue de leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice. C’est ce que révèle L’Observateur dans son édition du mardi 22 avril 2025.

Ces auditions s’inscrivent dans le cadre des suites judiciaires liées à la gestion controversée du programme « Force Covid-19 ». Lors d’un point de presse tenu plus tôt, le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Me Mbacké Fall, avait annoncé que cinq anciens ministres étaient mis en cause. Outre les deux précités, il s’agit de Matar Bâ (Sports), Abdoulaye Diop (Culture) et Abdoulaye Diouf Sarr (Santé).

Le rapport accablant de la Cour des comptes a mis en lumière de nombreuses irrégularités, notamment des décaissements non justifiés, l’attribution de marchés fictifs à des proches, et le paiement de prestations inexistantes. Des faits qui, selon le parquet général, pourraient constituer des délits de détournement de deniers publics, de concussion, d’escroquerie et de corruption.

La commission parlementaire, chargée d’examiner les charges retenues contre les mis en cause, jouera un rôle clé dans la suite de la procédure. Si les éléments sont jugés suffisants, elle pourra recommander leur renvoi devant la Haute Cour de justice, seule juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Cette affaire, parmi les plus médiatisées depuis la pandémie, réactive le débat sur la transparence dans la gestion des fonds publics. Pour de nombreux citoyens, cette procédure marque un tournant dans la lutte contre l’impunité des élites politiques. Reste à savoir si les accusations déboucheront sur des sanctions exemplaires ou si le processus s’enlisera dans les lenteurs institutionnelles.

La balle est désormais dans le camp de l’Assemblée nationale.


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