Le Coordonnateur du Mouvement Sénégal Notre Priorité (SNP), Pape Abdoulaye Touré, a décliné une indemnisation proposée par le Ministère de la Famille et des Solidarités, destinée aux anciens détenus politiques. Dans un message empreint de fermeté et de dignité, il a réaffirmé sa position : il ne réclame ni faveur ni compensation financière, mais exige que justice lui soit rendue.
« Pour la première fois, j’ai reçu hier un appel du Ministère de la Famille et des Solidarités. On m’y informait que je pouvais déposer mon papier de libération de prison ainsi qu’une photocopie de ma pièce d’identité afin de bénéficier d’une indemnité d’un montant de 500.000 FCFA, en tant qu’ex-détenu politique », a-t-il révélé.
Cependant, fidèle à ses principes, M. Touré a tenu à rappeler qu’aucune somme d’argent, aussi symbolique ou conséquente soit-elle, ne saurait remplacer la reconnaissance des violations qu’il dit avoir subies. « Comme je l’ai toujours affirmé, je ne toucherai pas un seul franc d’une quelconque indemnité tant que justice ne me sera pas rendue dans cette affaire de torture que j’ai subie », a-t-il déclaré.
Son refus n’est pas une simple posture : il traduit un combat plus profond pour la vérité et contre l’impunité. Victime autoproclamée de violences alors qu’il était en détention, Pape Abdoulaye Touré réclame que les responsables soient identifiés et jugés. « Ma position d’hier reste inchangée aujourd’hui : je préfère qu’on me rende justice, plutôt qu’on m’octroie tout le budget de l’État parce que l’honneur et la dignité d’un homme valent bien plus que l’argent. »
Cette déclaration intervient dans un contexte où plusieurs anciens détenus politiques commencent à bénéficier de mesures de réparation de la part des autorités. Mais pour certains comme M. Touré, ces gestes officiels ne suffisent pas à panser les plaies d’un passé encore douloureux.
En plaçant l’honneur et la justice au-dessus de toute considération matérielle, Pape Abdoulaye Touré entend faire de son combat une tribune pour toutes les victimes silencieuses du système carcéral. Et rappeler que le pardon, comme la réconciliation, passe d’abord par la vérité.
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