Le président rwandais, Paul Kagame, a prêté serment dimanche pour un quatrième mandat, marquant ainsi la continuité de son règne sur le pays depuis près de trois décennies. Lors de la cérémonie d’investiture, organisée dans un stade bondé de Kigali, la capitale, Kagame a réitéré son engagement à maintenir la paix régionale, notamment dans le contexte du conflit en cours dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Âgé de 66 ans, Kagame a remporté l’élection présidentielle du 15 juillet dernier avec un score écrasant de 99,18% des voix. Ce résultat, qualifié d’irréaliste par les défenseurs des droits humains, souligne la mainmise de son régime sur le pays. De nombreux chefs d’État africains étaient présents pour assister à cet événement, témoignant de l’importance de Kagame sur la scène politique régionale.
Lors de son discours d’investiture, Kagame a souligné que la paix dans la région était une priorité pour son pays. Toutefois, il a également pointé du doigt Kinshasa, la capitale de la RDC, en affirmant que la paix ne pouvait être instaurée sans que « la partie la plus concernée ne fasse ce qui est nécessaire ». Cette déclaration intervient dans un contexte où Kigali est accusé de soutenir les rebelles du M23 dans l’Est de la RDC, une région riche en ressources minières.
La situation dans l’Est de la RDC est d’autant plus préoccupante que, malgré un accord de cessez-le-feu négocié par l’Angola le mois dernier, les violences se poursuivent. Un rapport récent des Nations Unies indique que des milliers de soldats rwandais combattent aux côtés des rebelles du M23, renforçant ainsi les accusations selon lesquelles Kigali contrôlerait de facto les opérations de ce groupe armé.
Depuis son arrivée au pouvoir en 1994, après avoir renversé le gouvernement extrémiste hutu responsable du génocide, Paul Kagame a été crédité du spectaculaire redressement économique du Rwanda. Cependant, son régime est également critiqué pour son autoritarisme, avec des accusations d’intimidation, de détentions arbitraires et d’assassinats politiques.
Alors que la majorité de la population rwandaise n’a connu que Paul Kagame comme président, les élections de juillet dernier n’ont vu que deux candidats autorisés à concourir contre lui. Le climat politique au Rwanda, selon ses détracteurs, demeure marqué par la répression et l’absence de véritable opposition. Malgré cela, Kagame continue de jouir d’un soutien populaire significatif, en grande partie en raison de ses réussites économiques et de la stabilité qu’il a apportée à ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs.
Sous son régime, le Rwanda s’est transformé, laissant derrière lui un passé tragique pour se concentrer sur l’avenir. Reste à voir comment Kagame naviguera les défis régionaux et nationaux dans les années à venir, alors qu’il entame ce nouveau mandat à la tête de la nation rwandaise.
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