En République démocratique du Congo (RDC), l’opposition a appelé mercredi 27 décembre à la manifestation. Le gouvernement a interdit le rassemblement, alors que l’opposant Martin Fayulu avait appelé, avec quatre autres candidats, à une marche pour demander l’annulation des élections générales qui se sont tenues la semaine dernière. Après des tensions le matin, la situation s’est calmé au cours de la journée.
La situation s’est brusquement tendue mercredi matin, alors qu’une centaine de militants attendaient devant le QG du parti Ecide (L’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement) de commencer leur manifestation. « On devait se mettre en route à midi », confirme Martin Fayulu. Et peu avant 11 heures, des échauffourées ont débuté entre des militants, jeunes souvent très jeunes, et des policiers. Jets de pierre contre grenades assourdissantes et lacrymogènes. Le siège du parti s’est retrouvé encerclé par les forces de l’ordre et il y a eu quelques arrestations.
Devant le siège du parti de Martin Fayulu, une centaine de jeunes attendaient le début de la manifestation. Avec un mot d’ordre pour cette journée. « Il y a eu un braquage électoral, nous ne pouvons pas tolérer ce genre de comportements, ces irrégularités qui continuent dans notre jeune démocratie », en dit un manifestant. « Moi en tant que jeune et un enseignant non payé, je veux tout faire pour chasser tous ces délinquants, qui sont en train de détruire le pays », enchaîne un autre.
Pendant une petite heure, les militants et les policiers se sont fait face. Des jets de pierre ont fusé au-dessus de l’entrée du bâtiment avant qu’un responsable d’Ecide ne sorte, avec un voile blanc. Il est parti discuter avec les policiers. Puis la situation s’est brusquement calmée, les jeunes sont ressortis du siège du parti, les policiers ont reculé, les blessés ont été évacués.
Des échauffourées avant même le début de la manifestation
Mais avant même le début de la marche, des échauffourées ont commencé avec les forces de l’ordre. Depuis, une partie du dispositif sécuritaire a été levé. Le responsable de la police de Kinshasa a tenu à rappeler que la manifestation était interdite et il met en cause les organisateurs. Selon lui, il y avait des mineurs parmi les manifestants devant le QG, notamment.
Pour le chef de la police de Kinshasa, le général Blaise Kilimbalimba, des éléments perturbateurs étaient présents ce matin : « Il s’est agit d’une manifestation non autorisée pour des raisons sécuritaires évidentes. Et vous avez vu comment, lorsque les organisateurs se sont entêtés, il y a eu effectivement des éléments perturbateurs de leur marche, qui ont commencé par des jets de pierre et qui les ont insécurisés. C’est alors que la police est venue pour réinstaurer le calme. »
Martin Fayulu, le seul parmi les candidats qui avaient appelé à se rassembler à être présent sur les lieux, a pour sa part dénoncé une utilisation de la violence pour empêcher toute manifestation. Martin Fayulu et ses alliés n’ont donc pas marché jusqu’à la Commission électorale comme c’était prévu. L’opposant dénonce l’usage de la force pour empêcher une manifestation et promet de nouveaux rassemblements à venir.
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