Nouakchott, 24 juillet (AFP) – L’internet sur les données mobiles en Mauritanie a été rétabli mercredi matin après une interruption de 22 jours. Cette coupure faisait suite aux manifestations qui avaient éclaté après l’annonce de la réélection de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à la présidence du pays.
Le 1er juillet, les protestations avaient causé officiellement trois morts à Kaédi, dans le sud de la Mauritanie, bien que les familles des victimes et les médias locaux rapportent un bilan de quatre morts. Les manifestations avaient également été accompagnées de pillages et d’une série d’arrestations survenues quelques heures après l’annonce des résultats provisoires, qui donnaient à M. Ghazouani une large victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle du 29 juin.
Les autorités mauritaniennes n’avaient pas immédiatement communiqué sur les raisons de la coupure de l’internet mobile. Cependant, le porte-parole du gouvernement a ensuite justifié cette mesure en la qualifiant de « nécessaire » pour des « raisons sécuritaires ».
Les restrictions d’accès à internet sont devenues une pratique courante de la part des gouvernements confrontés à des protestations dans le monde entier.
Le rétablissement de l’internet mobile intervient huit jours avant l’investiture du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, réélu pour un second mandat avec 56,12 % des voix. La cérémonie, prévue pour le 1er août, verra la présence d’une quarantaine de délégations, dont plusieurs chefs d’État, selon une source à la présidence.
Parmi les six concurrents de M. Ghazouani, seul Biram Dah Abeid, militant antiesclavagiste arrivé en deuxième position avec 22,10 % des voix, continue de contester les résultats du scrutin, les qualifiant de « frauduleux ». Il appelle à un dialogue pour résoudre « la crise postélectorale que le régime a créée ».
Les jours suivants le scrutin de 2019, qui avait également vu la victoire de M. Ghazouani dès le premier tour, avaient été marqués par des affrontements, l’arrestation d’opposants et de ressortissants de pays voisins accusés de participation aux manifestations, ainsi que par une coupure d’internet qui avait duré une dizaine de jours.
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