Suspension des partis politiques au Mali : Alioune Tine alerte sur les dérives autoritaires de la junte

La junte militaire au pouvoir au Mali a franchi un nouveau cap dans la restriction des libertés politiques. Par décret publié ce mercredi, elle a annoncé la suspension “jusqu’à nouvel ordre pour raison d’ordre public” de toutes les activités des partis politiques et des “associations à caractère politique”. Une décision qui suscite une vive inquiétude tant au Mali qu’au sein de la communauté régionale et internationale.

Parmi les premières voix à dénoncer cette mesure figure celle d’Alioune Tine, défenseur des droits humains et fondateur du think tank Afrikajom Center. Très actif sur les questions de gouvernance et de démocratie en Afrique de l’Ouest, le militant sénégalais a réagi sur sa page Facebook, fustigeant une décision qu’il qualifie de “grave et dangereuse”.

“Une décision grave et dangereuse qui va contribuer à l’instabilité politique au Mali. La dictature militaire ne mènera qu’à l’impasse politique dans un pays miné depuis plus de 10 ans par une crise sécuritaire”, écrit-il.

Alioune Tine souligne que cette mesure autoritaire ne fait que reculer les perspectives de sortie de crise, dans un contexte déjà marqué par une insécurité persistante, une économie fragilisée et des tensions avec la communauté internationale.

Pour le fondateur d’Afrikajom Center, la seule voie viable pour un retour à la stabilité passe par un “dialogue sincère” et l’organisation “d’élections transparentes, démocratiques et inclusives”. Un appel réitéré à plusieurs reprises par les organisations de la société civile malienne, les partenaires internationaux et les institutions régionales.

La suspension des partis politiques intervient alors que la junte, au pouvoir depuis le coup d’État d’août 2020, multiplie les signaux d’un durcissement de son régime, avec un report à répétition des échéances électorales et une mise à l’écart progressive des contre-pouvoirs.

La réaction d’Alioune Tine illustre une inquiétude croissante quant à l’avenir de la transition malienne, alors que le pays s’enfonce dans ce que certains observateurs n’hésitent plus à qualifier de “dérive autoritaire”.


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