Tabaski à Bignona : des moutons livrés par la DER meurent en masse, colère et indignation chez les bénéficiaires

À Bignona, dans le sud du Sénégal, une initiative de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat rapide (DER) tourne au fiasco. Dans le cadre de l’opération spéciale Tabaski, des moutons ont été distribués à des bénéficiaires via un système de souscription à paiement échelonné. Mais à la grande surprise des receveurs, une hécatombe a été constatée : la quasi-totalité des bêtes est morte peu après leur livraison.

Le drame sanitaire a suscité colère et incompréhension. Ismaila Sané, l’un des bénéficiaires, témoigne dans une vidéo relayée par la chaîne K7 TV et reprise par SEN TV. Il explique avoir rapidement perçu l’état critique de l’animal dès son arrivée. « Mon petit frère m’a appelé pour me dire de venir voir le mouton. Le lendemain matin, il était déjà mort. Nous sommes totalement dépassés », a-t-il déclaré.

D’autres habitants rapportent des pertes similaires. Khadidiatou Camara affirme que certains béliers sont morts le jour même de leur remise. Bacary Danfa Camara évoque quant à lui une vingtaine de moutons perdus, appartenant à lui et à ses collègues. Pour beaucoup, la qualité des bêtes pose question, tout comme le modèle économique proposé. « Même à 50 000 francs, on n’a rien de valable. Ils nous ont proposé de récupérer notre argent », s’indigne Mme Camara.

Face à l’ampleur de la polémique, le promoteur partenaire de la DER dans cette opération, Arona Gallo, est sorti de son silence. Dans une note diffusée sur SEN TV, il parle d’un « incident isolé regrettable » et avance des explications techniques. Selon lui, les 150 moutons convoyés à Bignona sont arrivés le samedi précédent. Ne pouvant être immédiatement remis aux souscripteurs, ils ont été installés dans un enclos improvisé, situé à proximité de plantes toxiques. Ces végétaux auraient été ingérés par les animaux, provoquant de sévères troubles digestifs et la mort de nombreux moutons.

Le promoteur affirme que la distribution dans d’autres zones du pays s’est déroulée sans incident majeur, mais à Bignona, le mal est déjà fait. Les bénéficiaires, désemparés, demandent des comptes et exigent un dédommagement. Pour eux, au-delà du préjudice financier, c’est la promesse d’une fête de Tabaski digne qui s’est évanouie.


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