La tragédie survenue à El Hierro continue de révéler des détails poignants sur le drame vécu par les migrants. Alors que les premières informations faisaient état d’un mort, les survivants ont déclaré que sept autres personnes avaient péri en mer, en plus des deux cadavres retrouvés à bord du bateau.
À l’arrivée de l’embarcation au quai de La Restinga, dans la municipalité d’El Pinar, aux premières heures du dimanche 7 juillet 2024, les services d’hygiène ont découvert un deuxième cadavre en nettoyant le bateau. Les survivants, au nombre de 147, ont rapporté qu’au moins sept personnes, dont un mineur, avaient perdu la vie pendant la traversée et avaient été jetées en mer pour alléger le poids de l’embarcation et dans un geste désespéré de survie.
Les deux migrants décédés retrouvés à bord ont été enterrés le lendemain. Ils ont été identifiés sous les noms d’Aïssatou Camara et Seckou Diallo. Un troisième corps, non identifié, a été désigné par le numéro Z-147. Ces enterrements ont eu lieu en présence de quelques autorités locales et de représentants des associations de défense des droits des migrants.
Les survivants, en état de choc, ont fourni des détails bouleversants aux équipes de santé, d’urgence et d’assistance du port de Herreño, puis au Centre d’accueil temporaire pour étrangers (CATE) de San Andrés. Selon leurs témoignages, la traversée depuis le port de Dakar au Sénégal a duré 12 jours, et les conditions de voyage ont été extrêmement éprouvantes.
L’embarcation transportait des personnes originaires de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord, incluant le Sénégal, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Nigeria et l’Égypte. Cette diversité témoigne de l’ampleur et de la complexité du phénomène migratoire dans cette région, où des milliers de personnes risquent leur vie pour chercher une vie meilleure en Europe.
Cette tragédie a suscité une onde de choc et de solidarité parmi les associations de défense des migrants et les organisations humanitaires. Elles appellent les autorités locales, nationales et internationales à renforcer les mesures de protection et de secours pour les migrants en détresse. Il est également demandé d’intensifier les efforts diplomatiques et de développement dans les pays d’origine pour traiter les causes profondes de ces migrations désespérées.
La tragédie d’El Hierro met en lumière les risques mortels que courent les migrants en quête de sécurité et de meilleures conditions de vie. Les témoignages des survivants rappellent l’urgence de trouver des solutions humaines et durables à cette crise migratoire. En attendant, les autorités et les organisations humanitaires doivent continuer à apporter soutien et assistance à ceux qui survivent à ces voyages périlleux.