Le gouvernement nigérien a récemment annoncé la signature d’un accord financier majeur avec la Chine. Le pays a obtenu une avance de 400 millions de dollars de la China National Petroleum Corporation (CNPC) sur ses futures ventes de pétrole brut, dont la commercialisation est prévue pour débuter en mai.
Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, et le président de la CNPC, Zhou Zuokun, ont officialisé cet accord lors d’une cérémonie à Niamey. Selon les termes de l’accord, la Chine versera cette avance que le Niger remboursera sur une période de douze mois, avec un taux d’intérêt de 7%.
La somme obtenue sera affectée à plusieurs secteurs prioritaires pour le Niger, notamment la défense et la sécurité, face à la menace persistante des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. De plus, ces fonds contribueront à honorer les engagements du pays et à investir dans le développement agricole ainsi que dans l’amélioration de l’offre médicale.
La commercialisation du pétrole brut nigérien aurait dû commencer en janvier 2024, mais la CNPC a récemment indiqué un démarrage prévu pour mai. Le Niger, qui produira environ 90 000 barils par jour, recevra 25,4% des recettes, soit celles de 22 860 barils par jour, comme l’avait précisé le général Abdourahamane Tiani en décembre dernier.
Le pétrole sera transporté depuis Agadem, dans le sud-est du Niger, jusqu’au Bénin voisin via un oléoduc de près de 2 000 km. Malgré la levée des sanctions de la CEDEAO suite au coup d’État de juillet 2023, la frontière entre le Niger et le Bénin demeure fermée.
Le Niger, déjà producteur d’uranium, mais classé parmi les pays les plus pauvres du monde, a commencé à raffiner du pétrole en 2011 à Zinder, avec une capacité de 20 000 barils par jour. Grâce à des investissements, principalement chinois, de six milliards de dollars, le pays vise une production pétrolière de 200 000 barils par jour d’ici 2026.
Cet accord financier avec la Chine représente une étape significative pour le Niger dans son développement économique et sa transition vers une économie pétrolière. Toutefois, il soulève également des questions sur la transparence de la gestion de ces fonds et sur la capacité du pays à garantir la sécurité et la stabilité nécessaires à l’exploitation de ses ressources pétrolières.