Le collège catholique du Sine, à Fatick, est au cœur d’une polémique après l’interdiction d’accès de plusieurs élèves à cause du port de signes religieux. Ce lundi, des élèves se sont vu refuser l’entrée de l’établissement, malgré un arrêté ministériel qui autorise ces pratiques vestimentaires. Cet incident suscite une vive réaction des parents d’élèves, qui pointent du doigt le principal de l’établissement, accusé de ne pas respecter la loi en vigueur.
Le ministère de l’Éducation nationale a récemment publié un arrêté en réponse à une demande du Premier ministre Ousmane Sonko. Cet arrêté impose à tous les établissements scolaires, qu’ils soient publics ou privés, d’accepter le port de signes religieux tels que le voile, la croix ou les perles sacrées, tant qu’ils ne compromettent pas l’identification de l’élève. Cette mesure vise à garantir la liberté religieuse tout en respectant les exigences académiques.
Cependant, le collège catholique du Sine semble défier cette directive. Plusieurs élèves ont été empêchés de rejoindre leurs classes en raison de leur port de symboles religieux, notamment le voile, ce qui a déclenché une vague d’indignation chez les parents.
Les parents, soutenus par plusieurs associations, ont rapidement réagi en dénonçant ce qu’ils considèrent comme une violation flagrante des droits de leurs enfants. « Le principal du collège agit comme s’il était au-dessus des lois. Il ne respecte pas l’arrêté qui a été clairement établi par le ministère. Nous ne tolérerons pas cette injustice », a déclaré un parent, repris par le média Bès Bi.
D’autres voix s’élèvent également au sein de la communauté pour demander des éclaircissements de la part de la direction du collège, arguant que l’école doit s’adapter aux nouvelles directives de l’État, quel que soit son statut religieux.
Cette situation met en lumière un débat plus large concernant la cohabitation entre laïcité et liberté religieuse dans les écoles confessionnelles au Sénégal. Bien que ces institutions privées soient libres de fixer certaines règles internes, elles sont également soumises aux lois nationales, surtout dans le cadre de l’éducation.
Le collège catholique du Sine pourrait se retrouver face à des sanctions si le ministère de l’Éducation décide de réagir fermement. En attendant, cette affaire continue d’alimenter les discussions dans tout le pays, notamment sur l’équilibre entre respect des croyances religieuses et le cadre strict des établissements privés.
Ce bras de fer entre les parents, les élèves, et l’administration du collège du Sine pourrait créer un précédent important pour les futures interactions entre les établissements scolaires privés et l’État sénégalais. Le débat sur les signes religieux dans les écoles, relancé par cette affaire, ne fait que commencer et promet d’être suivi de près dans les semaines à venir.