Le 7 mai 2025 pourrait bien marquer un tournant dans l’après-Macky Sall. Amadou Sall, fils de l’ancien président de la République, est attendu au parquet financier dans le cadre d’une affaire au parfum de scandale, mettant en lumière une vaste nébuleuse financière aux ramifications internationales.
Selon les informations exclusives de SeneNews, la convocation d’Amadou Sall concerne une opération opaque de 10 milliards FCFA en bons de caisse, liés à la société offshore Woodrose Investment Ltd et à un compte logé à Nsia Banque. Cette opération s’inscrit dans une enquête plus vaste portant sur des flux financiers suspects évalués à 125 milliards FCFA.
Au cœur de cette affaire : un système de faveurs présumées dont aurait bénéficié Amadou Sall durant le mandat présidentiel de son père. Selon des sources judiciaires bien introduites, l’enquête révèle un réseau de privilèges familiaux, qui aurait notamment permis à Amadou Sall de contourner la réglementation douanière et fiscale du pays.
D’après les documents confidentiels consultés par SeneNews et corroborés par plusieurs témoignages, des exonérations douanières illégales auraient été accordées pour l’importation de conteneurs remplis de voitures de luxe, toutes enregistrées la même année. « La douane a été privée de plusieurs milliards de francs CFA à cause de ces traitements de faveur », confie un agent de la Direction générale des douanes.
En principe, les exonérations fiscales sont strictement encadrées par la loi et accordées sous conditions : statut d’investisseur, création d’emplois ou situation financière difficile. Or, aucune base légale n’aurait justifié ces exemptions accordées à Amadou Sall, si ce n’est son lien filial avec le président de la République en exercice à l’époque.
« Il passait simplement les conteneurs sans payer un franc. Personne n’osait dire non », rapporte un ancien haut cadre des douanes. Un vide juridique entoure ces pratiques : sans acte administratif dénonçant formellement les exonérations irrégulières, la justice peine aujourd’hui à engager des poursuites pour les faits passés.
Toutefois, le dossier des bons de caisse de 10 milliards FCFA pourrait changer la donne. Cette fois, les soupçons portent sur des flux financiers dissimulés, potentiellement liés à du blanchiment de capitaux en bande organisée, via Woodrose Investment Ltd, une société-écran domiciliée à l’étranger.
La CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), dans un rapport remis fin mars, a dressé une cartographie des bénéficiaires de ces flux suspects. Amadou Sall y figure parmi les principaux concernés, selon les extraits consultés.