Affaire Farba Ngom : Me Moussa Bocar Thiam fustige une « mascarade judiciaire » et dénonce un « acharnement » contre le Fouta

L’arrestation du député-maire des Agnam, Farba Ngom, continue de susciter une vague d’indignation dans le nord du pays. L’ancien ministre et avocat Me Moussa Bocar Thiam est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « mascarade judiciaire » et un « acharnement ciblé » contre une figure politique emblématique du Fouta. Dans un entretien accordé à L’Observateur, il n’a pas mâché ses mots et a livré une défense vigoureuse de celui qu’il considère comme « l’un des fils les plus valeureux et généreux de la région ».

Selon Me Thiam, l’incarcération de Farba Ngom représente un désastre politique et moral pour le Fouta. Il décrit une région en état de choc, plongée dans un sentiment d’injustice profond, marquée par l’emprisonnement d’un homme qu’il décrit comme « symbole de loyauté, d’engagement et de générosité ». L’ancien ministre estime que cette arrestation s’apparente à une tentative de briser une dynamique sociale et politique propre à cette zone du pays, historiquement marginalisée mais fortement mobilisée ces dernières années autour de certaines figures influentes.

Au cœur de cette affaire se trouvent de lourdes accusations : blanchiment d’argent, escroquerie, complicité de détournement de deniers publics et association de malfaiteurs. Farba Ngom a été placé sous mandat de dépôt depuis le 27 février 2025 à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, dans le cadre du dossier explosif des 125 milliards de francs CFA révélés par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Me Thiam déplore la nature des charges qui pèsent sur son client, en particulier celle de « complicité de détournement », alors que, selon lui, Farba Ngom n’a jamais été administrateur de crédits publics ni en position de responsabilité financière dans les structures incriminées.

L’avocat dénonce également le refus du juge d’instruction d’accepter le cautionnement proposé par la défense. Une dizaine de titres fonciers avaient pourtant été mis en garantie, dans l’espoir d’obtenir une liberté provisoire. Le rejet de cette démarche est interprété par Me Thiam comme une preuve supplémentaire d’un acharnement judiciaire, qu’il estime politiquement orienté. Il affirme que son client est privé de ses droits à une procédure équitable et transparente, et s’alarme d’une justice à deux vitesses.

Farba Ngom, plus connu sous le prénom Mouhamadou, a depuis été extrait à deux reprises de sa cellule pour être réentendu et faire face à de nouveaux chefs d’inculpation. Fin avril, il a été inculpé pour « association de malfaiteurs en bande criminelle organisée », un développement qui a encore aggravé la situation du parlementaire. Le mardi 6 mai, il a de nouveau été conduit à la Section de recherches de Colobane pour une audition relative à une affaire de lotissement impliquant la Banque of Africa (BOA).

Face à l’ampleur de cette affaire, Me Moussa Bocar Thiam a tenu à lancer un message de résistance et de solidarité. Il affirme que « le peuple du Fouta reste debout et résilient » et que la population locale ne compte pas céder face à ce qu’il considère comme une tentative de marginalisation. Pour lui, l’issue ne fait aucun doute : « Nous mettrons fin à cette mascarade judiciaire. »

Dans un climat politique tendu, cette affaire prend une dimension à la fois judiciaire, sociale et symbolique. Elle illustre les nouvelles dynamiques de la lutte contre la corruption tout en soulevant des interrogations sur l’impartialité et la transparence des procédures engagées contre certaines personnalités politiques. Le sort de Farba Ngom, à la fois élu et notable local, est désormais suivi de près par l’opinion publique, particulièrement dans le Fouta où il jouit encore d’un fort soutien populaire.

Affaire Farba Ngom : Me Oumar Youm dénonce une « commande politique mise en œuvre par le parquet »

Ce mardi 14 mai, lors d’une conférence de presse du collectif des avocats de Farba Ngom, Me Oumar Youm est sorti de sa réserve pour dénoncer avec vigueur la procédure judiciaire en cours contre son client. Il estime qu’elle est le fruit d’une manœuvre politique dissimulée sous des atours judiciaires. À ses yeux, l’inculpation du député-maire d’Agnam ne repose sur aucun fondement sérieux. Selon lui, la justice ne peut fonctionner ainsi dans un État de droit.

Dès l’entame de son intervention, l’avocat a rappelé qu’il est fondamental, lorsqu’on convoque un citoyen devant la justice, de l’informer clairement des raisons de cette convocation. Dans le cas de Farba Ngom, il affirme que ni les faits ni les preuves ne sont présentés de manière cohérente. Il y voit un acharnement ciblé, orchestré depuis les hautes sphères du pouvoir, par le biais du parquet. Il dénonce une affaire montée de toutes pièces, sans éléments matériels, ni indices probants, et sans respect du droit.

Revenant sur les chefs d’inculpation, Me Youm a analysé en détail les accusations d’escroquerie, de complicité d’escroquerie, de détournement de deniers publics et de blanchiment d’argent. Il s’interroge sur la base juridique et factuelle de ces accusations. Selon lui, une infraction comme l’escroquerie nécessite des éléments précis : l’existence d’un faux document, une manœuvre frauduleuse, un mensonge manifeste ayant conduit à l’obtention de fonds. Or, affirme-t-il, rien de tout cela ne figure dans le dossier. Il va plus loin en rappelant que ni Farba Ngom ni Tahirou Sarr n’ont occupé une fonction de comptable ou d’ordonnateur de dépenses, ce qui rend encore plus floue la notion même de détournement.

Concernant le blanchiment de capitaux, Me Youm met en doute la logique même de l’accusation. Il estime que si les transactions évoquées sont toutes traçables, alors il est contradictoire de parler de blanchiment, qui suppose généralement des procédés d’opacification volontaire des circuits financiers.

À ses yeux, si Farba Ngom et son co-accusé comparaissaient devant une juridiction réellement libre et indépendante, ils seraient relaxés. Il appelle à mettre fin à ce qu’il qualifie de dérive judiciaire et à restaurer l’intégrité du système judiciaire sénégalais.

Affaire Farba Ngom : les avocats dénoncent une « dérive judiciaire » et des « violations graves » des droits de la défense

Ce mardi, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale sénégalaise, les avocats de Farba Ngom ont vigoureusement dénoncé la procédure judiciaire en cours contre leur client, incarcéré depuis trois mois. Devant un parterre de journalistes, Me Doudou Ndoye, Me Baboucar Cissé et Me Abdou Dialy Kane ont fustigé ce qu’ils qualifient de « dérives judiciaires » et de « violations graves des droits humains », dans un dossier qu’ils jugent lourd de motivations politiques et d’abus d’autorité.

L’ancien ministre de la Justice, Me Doudou Ndoye, a ouvert les échanges en exprimant son indignation face à ce qu’il considère comme une détention arbitraire. Selon lui, Farba Ngom est maintenu en prison non pas sur la base de preuves solides, mais simplement en raison de sa fortune personnelle. « Le Sénégal n’est pas un pays de droit. Ce qu’on a fait à Farba Ngom n’est pas juste. Il est enfermé depuis trois mois parce qu’il est riche. À ce rythme, les Sénégalais devront désormais craindre de réussir », a-t-il lancé. Tout en précisant qu’il ne se prononce ni sur la culpabilité ni sur l’innocence de son client, Me Ndoye a rappelé qu’aucun élément probant n’a été avancé pour justifier son incarcération.

Prenant la parole à son tour, Me Baboucar Cissé a dénoncé ce qu’il qualifie de « scandale judiciaire ». Il affirme que les droits fondamentaux de Farba Ngom sont constamment bafoués. Le juriste s’est insurgé contre les décisions du juge d’instruction qu’il accuse d’avoir « piétiné la loi » dans la conduite de cette affaire. Il a particulièrement mis en exergue l’arrestation de plusieurs membres de la famille de l’homme politique, dont son frère Demba Ngom et même son tailleur, qui n’étaient pourtant pas mentionnés dans le rapport initial de la Centif. Poursuivant dans le même registre, Me Cissé a révélé que deux autres frères, Birane et Ismaïla Ngom, ont été convoqués pour le 19 mai prochain. Il estime que la machine judiciaire est devenue un instrument d’acharnement visant à « démolir une famille entière ». « À ce rythme, a-t-il ironisé, il ne restera plus qu’à transformer Agnam en prison à ciel ouvert », a-t-il conclu, visiblement outré.

Me Abdou Dialy Kane, pour sa part, a mis en cause les « pouvoirs exorbitants » dont dispose le ministère public. Selon lui, la procédure actuelle révèle un déséquilibre profond entre les droits de la défense et l’influence du parquet dans les décisions de détention. Il a expliqué que même lorsqu’une chambre d’accusation composée de plusieurs magistrats décide d’accorder la liberté provisoire à un prévenu, il suffit d’un appel du parquet pour maintenir celui-ci en prison. « Le pouvoir que détient aujourd’hui le parquet est démesuré. Et curieusement, ceux qui le dénonçaient lorsqu’ils étaient dans l’opposition sont aujourd’hui silencieux », a-t-il déclaré.

Autre point jugé préoccupant par la défense : les saisies de comptes bancaires de Farba Ngom. Selon Me Kane, ces mesures conservatoires ont été prises alors que l’intéressé n’était même pas encore formellement inculpé. Une irrégularité qu’il considère comme une violation manifeste des textes en vigueur, lesquels stipulent clairement que seules les personnes inculpées peuvent faire l’objet de telles saisies. « Ces saisies sont illégales. La loi est pourtant claire. Mais dans ce dossier, elle est foulée aux pieds », a-t-il martelé.

Face à cette série d’irrégularités qu’ils dénoncent, les avocats de Farba Ngom ont annoncé leur intention de saisir toutes les juridictions compétentes, au Sénégal comme à l’international, pour faire valoir les droits de leur client. Ils appellent à un sursaut de l’appareil judiciaire afin de restaurer l’équilibre des procédures et mettre fin, selon leurs mots, à « l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques ».

L’affaire Farba Ngom : un bras de fer judiciaire aux allures de tempête politique

L’étau judiciaire se resserre autour de Farba Ngom, figure emblématique de l’Alliance pour la République (APR) et maire de la commune des Agnam. Incarcéré depuis le 27 février 2025, il fait face à une cascade d’accusations, dont les plus graves portent sur des faits présumés d’association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux et escroquerie portant sur des fonds publics estimés à 31 milliards de francs CFA. Ce mardi 29 avril, l’homme politique a de nouveau été extrait de sa cellule pour être entendu par le doyen des juges du Pool judiciaire financier, Idrissa Diarra. Une audition courte mais tendue, au cours de laquelle de nouveaux chefs d’inculpation lui ont été notifiés.

Selon le réquisitoire du parquet financier, Farba Ngom est soupçonné d’avoir, entre 2020 et 2024, acquis, dissimulé, transféré ou utilisé des biens issus d’un crime ou délit, le tout « en bande criminelle organisée ». Des accusations lourdes, étayées par un rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui évoque des transactions suspectes pour un montant astronomique de 125 milliards de francs CFA.

L’audition de mardi n’aura duré qu’une dizaine de minutes. Mais elle aura été marquée par une montée de tension spectaculaire. Farba Ngom, visiblement ébranlé par la tournure de l’enquête et l’arrestation de plusieurs de ses proches, dont ses frères Birane et Ismaïla Ngom, a laissé éclater sa colère dans le bureau du juge. Selon SourceA, il aurait lancé, dans un accès d’émotion :

« Il ne vous reste qu’à aller chercher ma mère. Vous n’avez qu’à l’amener. Pour ma part, je suis prêt à vivre dignement cette épreuve qui n’est rien d’autre qu’une cabale politique montée contre ma personne et les membres de ma famille. »

Cette déclaration virulente témoigne de l’état d’esprit d’un homme qui se sent acculé, voire trahi par le système auquel il a longtemps appartenu.

L’affaire prend désormais une ampleur nationale. D’autres figures politiques issues de l’ancien régime sont également citées dans l’enquête, notamment Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, ainsi que Ndèye Seynabou Ndiaye et Abdou Karim Mbacké. Le nom de Tahirou Sarr, également mentionné dans le rapport de la Centif, revient avec insistance. Il doit être entendu dans les prochaines heures.

Malgré les tentatives de la défense, la justice reste inflexible. Le cautionnement proposé pour obtenir une liberté provisoire a été rejeté par le juge. L’enquête semble appelée à s’étendre encore, avec de nouvelles interpellations en perspective.

Au-delà de la personne de Farba Ngom, c’est tout un système qui est dans le viseur de la justice. Pour les proches de l’ancien député-maire, cette procédure judiciaire s’apparente à un règlement de comptes politique, destiné à écarter un homme jugé trop influent dans l’espace politique hérité du Mackyisme. Pour les nouvelles autorités, en revanche, il s’agit d’un test grandeur nature de leur volonté de rupture, de transparence et de lutte contre la corruption.

Affaire Farba Ngom : la DIC saisit 100 millions FCFA chez son frère Demba Ngom

L’enquête ouverte par la Division des investigations criminelles (DIC) autour de Farba Ngom, suite au signalement de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), prend une nouvelle tournure. Une perquisition menée chez son frère, Demba Ngom, a conduit à une saisie spectaculaire.

Les enquêteurs ont découvert un coffre-fort contenant 100 millions de francs CFA au domicile de Demba Ngom. Selon ses déclarations, cet argent proviendrait de ses activités commerciales menées dans la sous-région. Mais les enquêteurs restent prudents. D’après le journal Libération, la DIC soupçonne que les fonds pourraient en réalité appartenir à Farba Ngom, figure influente du régime déchu et actuellement placé en garde à vue.

Le coffre-fort et l’argent ont été saisis et transférés pour analyses approfondies. La traçabilité des fonds sera un élément clé pour déterminer leur véritable origine, dans un contexte où plusieurs proches de Farba Ngom sont désormais dans le viseur des autorités.

Dans la foulée, un autre frère, Abdou Aziz Kane, a été arrêté, signe que les investigations s’élargissent et que la DIC explore toutes les ramifications financières et familiales liées à cette affaire. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour établir les responsabilités et les circuits de financement soupçonnés.

Souhaitez-vous que j’y ajoute un rappel sur les accusations initiales

Affaire Farba Ngom : Plus d’un milliard mobilisé pour renforcer la caution du député-maire

Incarcéré dans le cadre d’une affaire politico-judiciaire qui continue d’agiter l’actualité sénégalaise, Farba Ngom, député-maire des Agnam, peut compter sur le soutien indéfectible de ses proches, militants et sympathisants à travers le monde. Une vaste opération de collecte de fonds, initiée par le Comité de résistance populaire (CRP), a permis de réunir une somme impressionnante destinée à renforcer la caution exigée pour sa libération provisoire : plus d’un milliard de francs CFA.

Convaincus de son innocence et déterminés à le voir retrouver sa liberté en attendant l’issue de la procédure judiciaire en cours, les membres du CRP ont réussi à mobiliser exactement 1 milliard 66 millions de FCFA. Ce montant, collecté en un temps record, témoigne de la solidarité active de ses soutiens, tant sur le plan national qu’international.

La répartition géographique des contributions révèle l’ampleur du mouvement :

Au Sénégal, les hommes d’affaires, commerçants et autres sympathisants ont apporté 270 millions FCFA. Une somme conséquente qui montre l’ancrage local du parlementaire, connu pour ses liens étroits avec sa base électorale dans le Fouta.

La diaspora ouest-africaine, très mobilisée, a contribué à hauteur de 450 millions FCFA, soit la part la plus importante de l’enveloppe totale.

L’Afrique centrale, quant à elle, a offert 554 millions FCFA, traduisant l’engagement sans faille de nombreux Sénégalais installés dans cette partie du continent.

En Amérique, les militants ont collecté 56 000 dollars US, soit environ 34 millions FCFA, tandis qu’en Europe, les contributions s’élèvent à 132 000 euros, soit environ 86 millions FCFA.

Enfin, 43 millions FCFA ont été versés sous forme de dons anonymes, renforçant ainsi la dimension collective et transversale de cette opération de soutien.

Au-delà des chiffres, cette mobilisation reflète la volonté d’un pan important de l’opinion publique de faire bloc derrière Farba Ngom, en attendant que la justice fasse toute la lumière sur les faits qui lui sont reprochés. Pour ses partisans, il ne s’agit pas seulement de défendre un homme, mais aussi de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une « cabale politique » visant à écarter une figure influente du champ politique national.

Pour l’instant, la balle est dans le camp de la justice. Mais une chose est sûre : le député-maire des Agnam n’est pas seul. Et ses partisans, au Sénégal comme à l’étranger, entendent poursuivre leur combat jusqu’à son rétablissement dans ses droits.

Affaire Farba Ngom : Abdou Mbow dénonce une « journée sombre » pour la justice sénégalaise

L’arrestation et l’incarcération du député Mouhamadou Ngom, dit Farba, continuent de susciter de vives réactions au sein de la classe politique. Abdou Mbow, ancien président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY), a dénoncé une « journée sombre » pour la justice sénégalaise et a promis une riposte à la hauteur de l’enjeu.

S’exprimant sur RFM, le député a fustigé ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Selon lui, l’emprisonnement de Farba Ngom n’est que la concrétisation d’une menace proférée par le Premier ministre Ousmane Sonko lors d’un meeting à Agnam. « Sonko avait déclaré publiquement qu’il s’assurerait que Farba ne participerait plus à des élections. Aujourd’hui, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour des accusations fallacieuses. C’est un dossier purement politique », a-t-il martelé.

Abdou Mbow ne cache pas son intention de mener la bataille sur le terrain politique. Il assure que BBY et ses alliés utiliseront tous les moyens légaux et stratégiques pour obtenir la libération de leur camarade. « Quand un dossier politique envoie un homme politique en prison, il faut une réponse politique », a-t-il déclaré, tout en insistant sur le fait qu’ils ne tomberont pas dans la violence.

Dans un discours où il a tenté de démarquer son camp de toute attitude belliqueuse, Abdou Mbow a affirmé : « Nous ne sommes ni des brigands ni des voyous. Seuls les voyous cassent, brûlent et vandalisent des biens appartenant à d’honnêtes citoyens. » Il en a profité pour envoyer un message clair au gouvernement, estimant que la répression politique ne suffira pas à étouffer l’opposition : « Si ces gens pensent qu’en emprisonnant des adversaires politiques, ils pourront imposer leur projet funeste, ils se trompent lourdement. L’administration et la justice n’ont jamais gagné d’élections au Sénégal. Nous répondrons de manière stratégique à ces assauts politiques. »

L’incarcération de Farba Ngom, figure influente du nord du pays et proche de l’ancien président Macky Sall, marque une nouvelle escalade dans le climat politique déjà tendu. Alors que l’opposition voit dans cette arrestation une opération de moralisation de la vie publique, ses partisans dénoncent une chasse aux sorcières destinée à éliminer des adversaires avant les élections locales et législatives à venir.

Affaire Farba Ngom : L’épineuse enquête sur un blanchiment présumé de 125 milliards de FCFA

L’affaire qui secoue actuellement le paysage politico-économique sénégalais prend une nouvelle tournure. Après son audition ce lundi à la Division des investigations criminelles (DIC), le député-maire des Agnams, Farba Ngom, est attendu jeudi prochain à midi devant le Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF). Cette convocation fait suite aux révélations du rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), qui évoque un blanchiment présumé de capitaux estimé provisoirement à plus de 125 milliards de francs CFA.

Selon L’Observateur, Farba Ngom ne sera pas le seul à être entendu. L’homme d’affaires Seydou Sarr, alias Tahirou Sarr, figure également parmi les personnes convoquées dans le cadre de cette enquête. Ce dernier, qui aurait reçu sa convocation depuis vendredi dernier, devra répondre en même temps que le responsable de l’Alliance pour la République (APR).

L’enquête ne s’arrête pas là. Plusieurs autres grandes figures du monde des affaires et de l’administration sont dans le viseur du Parquet financier. Parmi eux, des patrons de Sociétés civiles immobilières (SCI), soupçonnés d’avoir servi de relais financiers dans ce vaste réseau présumé de blanchiment d’argent. Des responsables des Domaines et du Trésor public sont également concernés, ce qui laisse présager une affaire d’une ampleur considérable.

Farba Ngom, connu pour être un proche du président Macky Sall, se retrouve ainsi dans une situation délicate. Son implication présumée dans cette affaire risque de fragiliser encore plus l’APR, déjà confrontée à des tensions internes depuis la fin de la dernière élection présidentielle.

Pour l’instant, les autorités judiciaires poursuivent leurs investigations afin de démêler l’écheveau de ce scandale financier. Les auditions prévues cette semaine pourraient apporter de nouveaux éléments et, éventuellement, ouvrir la voie à de potentielles inculpations.

Affaire Farba Ngom : le procureur requiert un an de prison contre trois jeunes manifestants des Agnams

Le procès de trois jeunes manifestants arrêtés à la suite des violences survenues au Agnams, dans le nord du Sénégal, a connu un nouveau rebondissement ce mercredi. Le procureur a requis une peine d’un an de prison, dont six mois ferme, contre les prévenus, poursuivis pour « manifestation non autorisée sur la voie publique, rassemblement illicite, violences, entrave à la circulation et dégradation de biens appartenant à autrui ».

Les manifestations ont éclaté le 24 janvier dernier après la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, député-maire des Agnams. En guise de protestation, des jeunes ont bloqué la route nationale 2 et affronté les forces de l’ordre, entraînant des heurts et des dégradations matérielles.

Au total, treize personnes avaient été interpellées, mais dix d’entre elles ont été relâchées après l’enquête préliminaire. Seuls trois jeunes, identifiés comme A. Barry, plombier de 26 ans, H. Dia, électricien, et A. Diallo, soudeur métallique, ont été placés sous mandat de dépôt et traduits en justice.

Lors de leur comparution devant le tribunal, les prévenus ont nié toute implication directe dans les actes reprochés. Ils ont affirmé avoir été arrêtés arbitrairement alors qu’ils tentaient simplement de circuler dans la zone des affrontements. Cependant, les autorités judiciaires s’appuient sur des éléments de l’enquête et des témoignages les incriminant.

Le procureur, dans son réquisitoire, a insisté sur la nécessité d’une peine exemplaire pour éviter que de telles violences ne se reproduisent à l’avenir. « Ces manifestations ont perturbé l’ordre public et mis en péril la sécurité des citoyens. Une sanction ferme est nécessaire pour dissuader de telles pratiques », a-t-il déclaré devant le tribunal.

La défense, quant à elle, plaide pour une relaxe ou une peine avec sursis, mettant en avant l’absence de preuves irréfutables et le contexte de tension politique qui a entouré ces événements. « Ces jeunes sont des boucs émissaires. Rien ne prouve qu’ils aient directement participé aux violences », a soutenu leur avocat.

Le verdict du tribunal sera rendu le jeudi 6 février prochain. En attendant, les familles des accusés et de nombreux habitants d’Agnam suivent avec attention l’évolution de cette affaire, qui continue de susciter de vifs débats sur la gestion des manifestations et la liberté d’expression au Sénégal.

Affaire Farba Ngom : Le ministre Ousmane Diagne défend la légalité de la procédure et rejette toute politisation

Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, s’est exprimé ce jeudi 23 janvier 2025, sur l’affaire Farba Ngom lors de la Conférence annuelle des Chefs de parquet. Alors que cette procédure suscite de vifs débats et accusations de politisation, le Garde des Sceaux a tenu à clarifier la position de son ministère et la légalité de l’action judiciaire en cours.

Interrogé sur cette affaire médiatisée, Ousmane Diagne a d’abord indiqué qu’il ne commenterait pas le fond du dossier, rappelant qu’il s’agit d’une procédure pénale en cours. Toutefois, il a tenu à expliciter les mécanismes qui encadrent ce type de procédure, notamment le rôle de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (Centif). Selon lui, les rapports de la Centif, qui jouent un rôle central dans cette affaire, sont directement transmis au procureur de la République, indépendamment de toute intervention de sa part ou de son ministère.

Le ministre a précisé que la loi de 2024 sur le blanchiment des capitaux impose au procureur de saisir immédiatement un juge d’instruction dès qu’il reçoit des informations pertinentes impliquant des infractions financières graves. Dans ce cadre, a-t-il expliqué, la qualité et les fonctions de la personne mise en cause peuvent entraîner des contraintes procédurales spécifiques. Ces règles visent, selon Ousmane Diagne, à garantir une gestion rigoureuse et légale des affaires tout en préservant l’intégrité des institutions judiciaires.

Ousmane Diagne a fermement rejeté les accusations selon lesquelles cette affaire aurait une dimension politique. Il a souligné que l’indépendance du parquet et des magistrats est pleinement respectée, rappelant que son rôle en tant que ministre de la Justice se limite à veiller au bon fonctionnement des institutions judiciaires, sans ingérence dans les dossiers spécifiques. Selon lui, l’ouverture de la procédure contre Farba Ngom est avant tout le résultat des mécanismes prévus par la loi, lesquels s’appliquent à tous, sans distinction de statut ou de position.

Cette affaire, qui implique le député-maire Farba Ngom, s’inscrit dans un contexte judiciaire tendu. La demande de levée de son immunité parlementaire a suscité de nombreuses réactions, alimentant les discussions autour de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice au Sénégal. Farba Ngom, une figure influente de l’Alliance pour la République (APR), est accusé de faits graves sur la base d’un rapport financier, et le déroulement de cette affaire sera suivi de près par l’opinion publique.

Le ministre Ousmane Diagne a insisté sur l’importance de maintenir la transparence et la légalité dans cette procédure, afin de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires. En défendant la neutralité de la justice dans cette affaire, il a appelé à laisser la procédure suivre son cours, loin des considérations partisanes. Pour lui, cette situation est une opportunité de démontrer l’engagement du Sénégal en faveur d’une justice équitable et impartiale, même dans des cas impliquant des personnalités influentes.

Affaire Farba Ngom : « Cela dépasse la question ethnique », selon Djimo Souaré

Invité de l’émission Midi Keng sur PressAfrik, le député Djimo Souaré, membre de la coalition d’opposition Takku Wallu et de la commission ad hoc chargée d’examiner la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, a affirmé que cette affaire va bien au-delà des interprétations ethniques qui y sont associées.

« L’affaire Farba dépasse la question ethnique. Cette problématique ne se pose pas au Sénégal, mais nous devons rester vigilants pour éviter qu’elle ne devienne un enjeu », a déclaré Djimo Souaré, en rejetant les lectures communautaires liées à la polémique.

Le député a cependant reconnu le soutien massif que Farba Ngom reçoit de la part des populations de Matam et d’autres régions du pays. Il a appelé à encadrer les manifestations pour éviter tout débordement. « Il est normal que la population soutienne Farba, mais cela doit se faire dans le respect des lois et de l’ordre public », a-t-il souligné.

Pour Djimo Souaré, cette procédure est avant tout une attaque politique dirigée contre l’Alliance pour la République (APR). « Ce dossier est une commande politique, visant à fragiliser l’opposition et à saper l’autorité d’un acteur clé de notre parti », a-t-il déclaré, tout en assurant que la coalition d’opposition restera solidaire de Farba Ngom.

« Nous allons utiliser tous les moyens légaux pour défendre Farba et exprimer notre soutien. Il est crucial de démontrer que cette affaire est un stratagème pour affaiblir notre camp », a insisté Souaré.

Pour rappel, la procédure de levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom a été initiée suite à une demande du ministre de la Justice, motivée par une saisine du parquet financier. Les accusations à l’encontre du député concernent notamment des faits présumés de blanchiment de capitaux.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°374 – du 18 ET 19/01/2025

🔴 GROSSESSES EN MILIEU SCOLAIRE : 70% DES AUTEURS SONT ÉLÈVES OU ÉTUDIANTS
🔴 AFFAIRE FARBA NGOM / « NOUS IGNORONS CE QUI SE PASSE », DIXIT Me DOUDOU NDOYE : LA DÉFENSE DANS LE FLOU TOTAL

🔴 COUPE CAF / JARAAF VS USM ALGER : MALICK DAF OPTIMISTE
🔴 OMISSION DE LA FSF DANS LE PASSEPORT ÉLECTRONIQUE DE NICOLAS JACKSON : CASA SPORTS FACE À UNE PERTE DE 120 MILLIONS F CFA

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