Affaire Sonko : L’Avocat Saisit Officiellement le Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres

L’avocat d’Ousmane Sonko, leader de l’opposition sénégalaise, Me Saîd Larifou, a pris une mesure significative en interpellant formellement António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies. Cette action découle du refus de l’administration sénégalaise d’appliquer une décision de justice ordonnant la réintégration de Sonko sur les listes électorales.

Le tribunal d’instance de Dakar a émis une décision favorable à la réinscription de Sonko le 14 décembre, considérant sa radiation initiale des listes électorales comme irrégulière. Malgré cela, l’administration, sous la direction du Président Macky Sall, n’a pas mis en œuvre cette ordonnance, en dépit de son caractère immédiat prévu par l’article 47 du code électoral.

Me Larifou, dans une lettre adressée à Guterres, a exprimé son indignation et sa préoccupation face à cette situation, la qualifiant de mépris envers l’autorité judiciaire et de déni de justice. Il rappelle les engagements du Président Sall envers Guterres, exprimés lors de leur rencontre en juillet dernier, concernant le respect de l’indépendance de la justice et des règles de droit.

Cette démarche auprès du Secrétaire général de l’ONU intervient dans un contexte où, selon Me Larifou, plusieurs décisions de justice en faveur de l’opposant n’ont pas été mises en œuvre, intensifiant ainsi les tensions politiques. L’avocat met en garde contre le risque de frustration et de perturbation potentielle de l’ordre public si de tels manquements persistent. La situation souligne les défis persistants liés à l’indépendance judiciaire et aux règles démocratiques au Sénégal.

[Le récap] Affaire Sonko : Ce qu’il faut retenir des débats d’audience

La justice a commencé mardi à réexaminer la réintégration ou non sur les listes électorales de Ousmane Sonko, dont dépend sa candidature à la présidentielle de février 2024.
La Cour suprême a cassé le 17 novembre un jugement rendu en octobre, qui avait remis M. Sonko dans la course en annulant sa radiation des listes électorales prononcée à la suite d’une condamnation à deux ans de prison en juin dans une affaire de mœurs.
La Cour a décidé que l’affaire devait être rejugée en première instance.
L’audience s’est ouverte mardi au palais de justice de Dakar, a constaté.
La matinée a été marquée par les interventions des avocats de M. Sonko, qui ont défendu le droit de l’opposant à participer à l’élection.
« Il y a un individu qui s’appelle Macky Sall qui veut coûte que coûte l’empêcher (Ousmane Sonko) de participer aux élections présidentielles », a déclaré à l’ouverture de la séance l’un des avocats de M. Sonko, Me Ousseynou Fall.
« On veut l’empêcher d’être candidat parce que si Ousmane Sonko se présente, il gagnerait au premier tour », a renchéri Me Bamba Cissé, un autre de ses conseils.
Plus tard dans la journée, les avocats de l’Etat ont contesté cette version et demandé de rejeter la demande de M. Sonko de réintégrer les listes électorales.
La demande de l’opposant est irrecevable parce qu’elle est hors délai, a ainsi estimé Me Adama Fall. « Ousmane Sonko a déposé sa requête hors du délai de cinq jours prévu par la loi » alors qu’il était informé de la décision de radiation, a-t-il affirmé.
La radiation de M. Sonko le rend inéligible pour la présidentielle de 2024 si elle est confirmée. Elle donne lieu à une bagarre judiciaire entre ses avocats et l’Etat, engagé depuis plus de deux ans dans un bras de fer avec l’opposant, marqué par plusieurs épisodes de troubles meurtriers.
M. Sonko dénonce cette affaire et d’autres dont il fait l’objet comme des machinations visant à l’écarter de la présidentielle. Le pouvoir se défend de son côté de toute instrumentalisation de la justice.
M. Sonko a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat. Il conteste également ces mises en cause.

Avec Seneweb

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