Le projet « USAID Appui à la gestion des Finances publiques », en collaboration avec le CERIF et le COSEF, a organisé un atelier de renforcement de capacités destiné à promouvoir la représentativité des femmes dans la gestion des Finances publiques au Sénégal.
Après la mise en place du premier « Réseau des Femmes dans la gestion des Finances publiques » au Sénégal à travers le projet « Appui à la gestion des finances publiques », le consortium CERIF/COSEF, en partenariat avec l’USAID, a procédé, ces jeudi 26 et vendredi 27 décembre 2024, a des sessions de renforcement de capacités en Leadership et Développement personnel au profit des membres dudit Réseau. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des efforts déployés pour améliorer l’accès des femmes aux rôles stratégiques au sein des ministères et institutions de gestion des Finances publiques. En effet, la mise en place de l’analyse genre en 2022, les résultats ont révélé que les femmes restent largement sous-représentées dans les fonctions décisionnelles clés, malgré quelques avancées, notamment la création de cellules de genre au sein des ministères. L’étude a également précisé que bien que des femmes occupent certains postes au sein des DAGE (Direction de l’Administration et de la Gestion des Entreprises), elles peinent à influencer efficacement les décisions budgétaires. En 2020, seulement 16 % des DAGE étaient dirigées par des femmes, et la situation demeure encore largement dominée par des hommes.
OBJECTIFS
Afin de combler ces lacunes, les trois partenaires (USAID, CERIF ET COSEF) ont organisé cette formation intensive. L’attente étant de renforcer les capacités des participantes dans des domaines cruciaux tels que la prise de parole en public, l’intelligence émotionnelle, le leadership dans les instances de décision, entre autres.
Les travaux ont réuni une diversité de participants provenant de ministères, d’institutions étatiques, de la société civile, des mairies, du milieu académique ainsi que des acteurs des médias. Il a offert une plateforme pour renforcer les compétences des femmes en matière de plaidoyer et de leadership, dans le but d’accroître leur représentation au sein des structures décisionnelles liées à la gestion des finances publiques. Parallèlement, l’ensemble des travaux organisés depuis le début de ce projet, ont permis aux participants de mieux comprendre leur rôle dans le processus budgétaire national, d’affirmer leur présence et d’augmenter leur impact sur les décisions relatives aux finances publiques. À terme, ce programme aura impacté des acteurs clés de la société civile, membres des clubs d’analyse budgétaire ainsi que des chercheurs, universitaires et représentants des corps de contrôle. Il aura permis de créer une dynamique inclusive et égalitaire dans la gestion des finances publiques, veillant à ce que les femmes soient mieux préparées et soutenues pour assumer des responsabilités décisionnelles dans ce domaine important pour le développement de notre pays.
La situation à La Poste reste préoccupante alors que l’institution fait face à des défis majeurs touchant à la gestion de ses 4000 employés. Entre tensions sociales, retards de salaires et restructuration nécessaire, la crise met en lumière des dysfonctionnements au sein de cette entreprise historique.
Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du Syndicat des Travailleurs de La Poste (SNT-PT), s’est engagé à jouer les bons offices pour résoudre ces difficultés. Connu pour son approche consensuelle et son attachement au dialogue social, il a multiplié les appels à une concertation entre les autorités, la direction de l’entreprise et les syndicats afin de trouver des solutions durables.
Les difficultés de trésorerie de La Poste ont entraîné des retards répétés dans le paiement des salaires, suscitant une grogne croissante parmi les employés. Selon des sources internes, le déficit cumulé de l’entreprise dépasse plusieurs milliards de FCFA, rendant urgent un plan de redressement pour éviter la paralysie totale.
Face à cette crise, Mamadou Lamine Dianté a proposé d’instaurer une table ronde regroupant toutes les parties prenantes. Il estime que seule une collaboration sincère et transparente permettra de définir une feuille de route claire pour la relance de La Poste.
« Les travailleurs de La Poste ne demandent pas l’impossible, ils veulent simplement être traités avec dignité et respect. Nous devons travailler ensemble pour garantir la pérennité de cette institution », a-t-il déclaré lors d’une récente rencontre avec la presse.
Parmi les propositions mises en avant, Mamadou Lamine Dianté suggère :
Une injection immédiate de fonds par l’État pour alléger les tensions de trésorerie.
La modernisation des services de La Poste pour mieux répondre aux défis de l’économie numérique.
La mise en place d’un plan social, si nécessaire, mais avec des garanties pour les employés concernés.
L’avenir de La Poste, en tant qu’institution emblématique du Sénégal, repose sur la capacité des acteurs à trouver un consensus. La médiation de Mamadou Lamine Dianté pourrait être cruciale pour éviter une dégradation supplémentaire de la situation.
Après avoir suivi avec beaucoup d’intérêt la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko, le président du mouvement politique AGIR juge la prestation « décevante ». Ledakarois vous livre l’intégralité du message de Thierno Bocoum.
« La plus courte réponse est l’action Les agissements du régime actuel lors des 8 derniers mois sont révélateurs de ses incapacités à joindre l’acte à la parole. Nébuleuse budgétaire En parfaite contradiction avec les exigences de transparence affirmées, il faudra noter le recours au décret présidentiel pour la liquidation et l’encaissement des recettes sur une période de 8 mois, sans recourir à l’autorisation de l’Assemblée nationale avec une option de régularisation tardive à la fin de l’année, volonté de voter une loi de finances initiale sans débats, l’absence de visibilité sur les grosses dépenses effectuées en direction des sinistres des inondations (8 milliards ) Clientélisme politique Le système de nominations mis en place jure avec la déclaration selon laquelle « Chaque talent national sera promu en ne tenant compte ni de son origine ni de son appartenance partisane ». Les nominations de stagiaires ou de sans-emplois à des postes de direction en ignorant des compétences confirmées sont une parfaite illustration de l’option d’un recrutement partisan et sectaire sans appel à candidature. Ingérence assumée dans les affaires de la justice Le Premier ministre a publiquement réclamé son droit d’être un des maîtres des poursuites à travers des injonctions faites à son ministre de la Justice. Ce qui est en contraction avec la promesse d’une justice indépendante. L’alourdissement du train de vie de l’État
Il faudra noter, entre autres, le maintien incompréhensible de certaines agences, l’augmentation du budget de fonctionnement (4.348,1 milliards LFI 2025 contre 3.697,6 LFI 2024),le maintien des différents fonds politiques, les recrutements tous azimuts notamment ceux scandaleux de 47 chargés de mission, responsables de son parti, à la veille des élections législatives. Le mérite du PM est de transformer la parole en actes. Pour lui, bien faire c’est bien dire. Alors il fait usage de la parole, sans retenue, encore et encore tant que l’applaudimètre cache ses carences de concepteur et d’homme d’action. Les promesses s’agglutinent. Celles faites et celles ignorées se défient, se croisent et s’éloignent sans réels impacts sur le vécu quotidien des populations. Les attentes sont dans l’action. Les déclarations d’intention seront évaluées à l’aune de leurs réalisations. »
Lors de la première prise de parole de la présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, Me Aïssata Tall Sall a exprimé des réserves sur la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko. Bien qu’elle se soit réjouie de voir enfin le Premier ministre devant l’Assemblée nationale pour présenter sa vision, elle n’a pas manqué de critiquer certains aspects de son discours.
Me Aïssata Tall Sall a qualifié la DPG de « déclamation d’avant projet », soulignant qu’elle comportait de nombreuses promesses sans fondement concret. Selon elle, le discours de Sonko se résumait à un enchaînement de déclarations sans substance et avec des lacunes importantes. Elle a pointé du doigt ce qu’elle considère comme des simplifications excessives, qualifiant la politique proposée de « simplification simpliste ».
La députée de l’opposition a également dénoncé ce qu’elle a perçu comme du populisme, une stratégie habituelle de la part de Sonko pour séduire l’opinion publique sans offrir de solutions pratiques et réalisables. Me Aïssata Tall Sall a insisté sur le fait que les Sénégalais ne devaient pas se contenter de promesses sans actions concrètes et a appelé le gouvernement à fournir un programme plus structuré et tangible pour faire face aux défis économiques et sociaux du pays.
Cette critique intervient dans un contexte où l’opposition cherche à challenger le gouvernement sur la mise en œuvre de ses engagements et la clarté de sa politique. Me Aïssata Tall Sall a réitéré la nécessité d’une approche plus réaliste et pragmatique pour aborder les questions essentielles de l’emploi, de la sécurité et du développement économique du Sénégal.
Lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a révélé son intention de déposer prochainement un projet de loi visant à abroger la loi d’amnistie adoptée par la précédente législature. Cette mesure, annoncée dans un contexte marqué par des débats passionnés sur la question, pourrait marquer un tournant dans la gestion des affaires publiques et la lutte contre l’impunité au Sénégal.
Ousmane Sonko a insisté sur le fait que cette initiative ne s’inscrit pas dans une logique de revanche politique ou de règlement de comptes. « Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, mais d’un exercice de vérité et de justice », a-t-il déclaré devant les députés. Le Premier ministre a rappelé que la loi d’amnistie, bien que légale, a été largement perçue comme un moyen d’effacer des fautes graves commises par certains acteurs politiques et économiques. Selon lui, son abrogation s’inscrit dans une volonté de rétablir la confiance entre les citoyens et leurs institutions.
Le projet de loi devrait inclure une révision des mécanismes de reddition des comptes, avec une attention particulière portée aux crimes économiques et aux infractions qui portent atteinte aux ressources publiques. Ousmane Sonko a affirmé que le gouvernement est déterminé à instaurer un cadre où la justice s’applique de manière égale à tous, sans considération de statut ou de position sociale.
Cette annonce intervient alors que des voix s’élèvent dans l’opinion publique pour demander une clarification sur les bénéficiaires de cette amnistie et les motivations qui ont conduit à son adoption. Selon certains analystes, l’abrogation de cette loi pourrait rouvrir des dossiers sensibles et entraîner des conséquences politiques majeures.
Le Premier ministre a néanmoins souligné que cette démarche vise à renforcer l’état de droit et à poser les bases d’une gouvernance transparente et équitable. Il a appelé les députés à examiner ce projet de loi dans un esprit de responsabilité, en tenant compte des aspirations des Sénégalais à une justice impartiale et à une gestion rigoureuse des affaires publiques.
Ce projet, qui devrait être déposé dans les semaines à venir, est attendu avec un intérêt particulier par les observateurs politiques et les organisations de la société civile. Pour beaucoup, il représente un test décisif pour le gouvernement dans sa volonté affichée de rompre avec les pratiques du passé et d’instaurer une nouvelle ère de transparence et de justice au Sénégal.
Lors de sa déclaration de politique générale, ce vendredi 27 décembre, le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé un programme ambitieux articulé autour de sept ruptures majeures. Ces mesures visent à transformer en profondeur les politiques publiques au Sénégal, en rompant avec les pratiques du passé et en engageant le pays sur une trajectoire nouvelle et ambitieuse.
1. Retour de l’ambition : croire en soi pour se développer
La première rupture repose sur la restauration de la confiance en soi et en les capacités nationales. « Nous sommes capables de nous développer et nous le ferons par nous-mêmes », a déclaré Ousmane Sonko, appelant à surmonter le « complexe du colonisé ». Il a mis en avant l’importance d’une culture nationale d’ambition et de fierté, particulièrement chez les jeunes générations. Le Premier ministre a également souligné la nécessité de soutenir un secteur privé local robuste et compétitif, capable de porter des moteurs de croissance endogènes.
2. Une vision à long terme, au-delà des urgences électorales
La deuxième rupture marque une prise de distance avec la logique de court terme qui a souvent dominé l’action publique au Sénégal. Ousmane Sonko a dénoncé une tendance à privilégier des projets électoralistes, souvent déconnectés des besoins réels. À la place, il propose une planification stratégique sur 25 ans, avec pour objectif de construire un avenir solide pour les générations futures.
3. Passage d’une logique de dépense à une logique de résultats
Le gouvernement entend abandonner les approches budgétaires centrées uniquement sur les dépenses, pour adopter une logique axée sur les résultats. L’efficacité de l’utilisation des ressources publiques deviendra une priorité, avec des mécanismes renforcés d’évaluation et de suivi.
4. Une gouvernance participative et citoyenne
Ousmane Sonko a insisté sur l’importance de l’implication des citoyens dans la gestion des affaires publiques. Il a affirmé que l’adhésion populaire est essentielle pour le succès des réformes, appelant à renforcer les mécanismes de participation citoyenne dans toutes les grandes décisions.
5. Une gestion territorialisée et décentralisée
La cinquième rupture ambitionne de rapprocher les décisions des réalités locales en donnant davantage de pouvoir aux collectivités territoriales. Selon le Premier ministre, cette approche permettra une gestion plus adaptée aux spécificités des différentes régions du pays, tout en renforçant leur rôle dans le développement national.
6. Gouvernance fondée sur l’équité et la transparence
La lutte contre les inégalités et la corruption constitue une autre priorité majeure. Le Premier ministre a insisté sur l’importance d’une gouvernance équitable et transparente. La reddition des comptes deviendra un principe fondamental, destiné à restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions.
7. Modernisation de l’administration publique
Enfin, la modernisation de l’administration publique est un pilier central de ce programme. L’administration doit devenir un moteur de transformation, capable de s’adapter aux nouveaux défis et d’accompagner efficacement les réformes envisagées. Le Premier ministre a promis une refonte des mécanismes administratifs pour les rendre plus performants et accessibles.
Une refonte globale pour répondre aux attentes des Sénégalais
Par ces sept ruptures, Ousmane Sonko ambitionne de refonder les bases institutionnelles, économiques et sociales du Sénégal. Ce programme marque une volonté affichée de rompre avec les pratiques traditionnelles, en favorisant l’innovation, la transparence et la participation citoyenne. Ces mesures répondent à une attente forte des Sénégalais, désireux de voir leur pays emprunter une trajectoire nouvelle et prometteuse.
Lors de sa déclaration de politique générale (#DPG) ce vendredi 27 décembre, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé l’instauration du principe de réciprocité pour la délivrance de visas. Cette mesure ciblera les pays qui exigent des visas pour les ressortissants sénégalais, mais la liste des nations concernées reste à préciser.
“Tout pays imposant un visa aux Sénégalais devra s’attendre à une mesure équivalente de notre part”, a déclaré le Premier ministre, soulignant ainsi la volonté du Sénégal de garantir une égalité de traitement sur la scène internationale.
Ousmane Sonko a également indiqué que des discussions seraient entamées avec les pays des catégories B (dispensés de visa pour entrer au Sénégal) et C (nécessitant un visa d’entrée). L’objectif est d’obtenir la gratuité des visas pour les citoyens sénégalais, toujours sur la base du principe de réciprocité.
Lors de la déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre ce vendredi 27 décembre à l’Assemblée nationale, la députée non-inscrite Anta Babacar Ngom n’a pas manqué de railler Ousmane Sonko. S’adressant au leader politique, elle a déclaré avec ironie : « Huit mois pour venir à l’Assemblée, vous en avez mis du temps, mais tank thi souf, diane thi souf, yag yag dinagne dadié. »
Cette sortie fait référence au long délai qu’a pris Ousmane Sonko pour se présenter à l’Assemblée nationale, notamment depuis l’installation de la 14e législature. Ce retard avait suscité des critiques, d’autant plus que le Premier ministre, lui, avait décliné de faire sa déclaration de politique générale en raison de manquements qu’il avait relevés dans le règlement intérieur de l’institution.
Anta Babacar Ngom a saisi l’occasion pour rappeler ces faits et tacler son interlocuteur, soulignant les critiques initiales de ce dernier vis-à-vis du fonctionnement de l’Assemblée. Sa déclaration ajoute une touche d’ironie et d’acidité au débat, illustrant la vive rivalité politique qui règne entre certains députés.
Cette intervention s’inscrit dans un climat tendu au sein de l’Assemblée nationale, où chaque déclaration semble soigneusement calculée pour marquer des points dans l’arène politique.
La Fédération des Associations des Descendants des Tirailleurs Sénégalais (FADTS) est passée à l’offensive judiciaire. Comme elle l’avait annoncé, une plainte pour diffamation publique a été déposée contre Cheikh Oumar Diagne, ministre chargé de l’Administration et de l’Équipement à la présidence.
La FADTS accuse le ministre d’avoir tenu des propos diffamatoires à l’encontre des tirailleurs sénégalais et des anciens combattants africains, lors d’un entretien sur la chaîne YouTube Fafa TV. Ce dernier avait déclaré : « Les tirailleurs sont des traîtres qui se sont battus contre leurs frères pour des miettes. Ils étaient préoccupés par l’argent, ce qui a conduit au massacre de Thiaroye. »
Dans un communiqué, la FADTS condamne fermement ces propos, qu’elle considère comme une atteinte grave à l’honneur et à la mémoire des tirailleurs sénégalais. “Les propos diffamatoires du Ministre Cheikh Oumar Diagne sabotent et remettent en cause les efforts du gouvernement sénégalais en faveur des anciens combattants africains. Conformément à l’article L.258 du Code pénal, la diffamation publique constitue un délit passible de sanctions”, déclare l’organisation.
La Fédération exige une application stricte de la loi, espérant que cette démarche judiciaire dissuadera d’autres personnes de tenir de tels propos. Elle demande par ailleurs que le ministre soit sanctionné à la hauteur de la gravité de ses déclarations.
Cette affaire relance le débat sur la perception et la reconnaissance des sacrifices des tirailleurs sénégalais, qui ont combattu sous le drapeau français durant les deux guerres mondiales et d’autres conflits. La plainte déposée par la FADTS pourrait bien marquer un tournant dans la défense de leur mémoire collective.
Lors de sa première Déclaration de Politique Générale ce vendredi 27 décembre devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris une position ferme sur un sujet sensible : l’amnistie accordée en mars 2024 pour effacer les crimes commis entre 2021 et 2024 sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Cette loi avait permis à plusieurs personnalités politiques, dont lui-même et le président Bassirou Diomaye Faye, de retrouver leur liberté après des périodes tumultueuses marquées par des tensions politiques et sociales.
Désormais à la tête du gouvernement, Ousmane Sonko a annoncé le dépôt imminent d’un projet de loi visant à rapporter cette mesure d’amnistie. « Il sera proposé à votre illustre assemblée un projet de loi rapportant la loi d’amnistie votée le 6 mars 2024 par la précédente législature, pour que toute la lumière soit enfin faite et les responsabilités établies, de quelques bords qu’elles se situent », a-t-il déclaré, sous les regards attentifs des députés.
Dans son discours, le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’instaurer une justice équitable et transparente pour réconcilier le pays avec son passé récent. « Aucun sentiment de revanche ne nous anime, loin de là ! Il s’agit uniquement de justice, pilier sans lequel aucune paix sociale ne peut être garantie », a-t-il martelé.
Ousmane Sonko a également pris soin de dissiper les craintes d’une possible « chasse aux sorcières » visant des acteurs de l’ancien régime. Selon lui, la démarche se veut constructive et vise à établir les faits pour restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions. « Ce projet de loi n’est pas une vengeance, mais une exigence de vérité et de justice », a-t-il précisé.
Cette annonce marque un tournant politique majeur et suscite déjà des réactions contrastées dans le paysage politique et au sein de la société civile. Si certains saluent une démarche courageuse en faveur de la vérité et de la justice, d’autres y voient un risque de raviver les tensions politiques et sociales dans un pays encore marqué par les troubles de ces dernières années.
Pour rappel, la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 avait suscité de vifs débats. Ses détracteurs dénonçaient une mesure visant à protéger des personnalités politiques impliquées dans des affaires judiciaires, tandis que ses partisans la considéraient comme une étape nécessaire pour apaiser le climat politique et éviter de nouvelles confrontations.
Avec cette initiative, Ousmane Sonko et son gouvernement prennent le pari de miser sur la justice comme levier de réconciliation nationale. Il reste à voir si le projet de loi sera adopté par l’Assemblée nationale et quelles en seront les répercussions sur la scène politique sénégalaise.
Dans un contexte où la confiance dans les institutions reste fragile, la décision d’abroger l’amnistie pourrait devenir un test crucial pour la gouvernance d’Ousmane Sonko et sa capacité à rassembler autour d’un projet commun de justice et de vérité.
Ce samedi 28 décembre 2024, une page importante de l’histoire institutionnelle du Sénégal sera écrite. L’Assemblée nationale accueillera deux événements clés : le vote du projet de loi de finances 2024 et l’installation officielle de la Haute Cour de justice, une juridiction exceptionnelle dédiée à juger les plus hautes autorités de l’État.
Le Premier ministre Ousmane Sonko sera au centre de l’attention lors du vote du budget 2024. Ce projet de loi de finances, élaboré dans un contexte économique et social tendu, reflète les grandes priorités du gouvernement, notamment le renforcement des infrastructures, la lutte contre la pauvreté et la gestion des ressources publiques.
Conformément à l’article 86 de la Constitution, le vote doit être finalisé avant la fin de l’année. Ce processus engage directement la responsabilité de l’exécutif et marque une étape décisive pour définir les orientations stratégiques du Sénégal.
L’autre moment fort de cette séance plénière sera l’installation officielle de la Haute Cour de justice. Cette instance, prévue par la Constitution, est compétente pour juger les hauts responsables de l’État pour des actes criminels ou délictuels commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Les huit juges titulaires et leurs huit suppléants, élus par l’Assemblée nationale, prêteront serment avant de prendre leurs fonctions. Placée sous la présidence du Premier Président de la Cour suprême, la Haute Cour incarne un engagement renouvelé en faveur de la transparence et de la redevabilité des dirigeants.
La Haute Cour de justice se distingue par son rôle spécifique :
Jugement du Président de la République Le chef de l’État peut être jugé en cas de haute trahison. Toutefois, cette notion reste vague dans le droit sénégalais, ce qui pourrait poser des défis d’interprétation juridique à l’avenir.
Jugement du Premier ministre et des ministres Ces derniers, ainsi que leurs complices, peuvent être traduits devant cette instance pour des crimes graves, notamment le complot contre la sûreté de l’État ou d’autres délits majeurs.
Procédure stricte de mise en accusation La mise en accusation du Président ou des membres du gouvernement nécessite une résolution adoptée par une majorité qualifiée des trois cinquièmes des députés, soit au moins 99 votes sur 165.
Le ministère public est représenté par le Procureur général près la Cour suprême, ce qui renforce le caractère solennel et impartial de cette juridiction.
L’installation de la Haute Cour de justice envoie un message clair sur la volonté de renforcer l’État de droit et d’assurer la redevabilité des dirigeants. Alors que des débats subsistent sur la portée réelle de cette juridiction et ses implications politiques, cet événement marque une étape clé dans la consolidation des institutions démocratiques du Sénégal.
Le décès tragique de M.D., 12 ans, dans un “daara” de Fadia, soulève des interrogations sur les violences infligées aux élèves dans certains établissement religieux. Tandis que l’autopsie établit un traumatisme cervical comme cause de la mort, des témoignages de parents décrivent un environnement marqué par de violents sévices corporels. Parmi eux, I.L. rapporte que son fils, récemment opéré, a subi des coups entraînant des blessures sur plusieurs parties du corps.
Le décès de M.D., fils de N.D. et de B.D., survenu le mercredi 18 décembre 2024, continue de susciter une vive émotion et de nombreuses interrogations. L’enfant, âgé de 12 ans, a été déclaré mort à son arrivée dans une structure sanitaire située aux Parcelles Assainies. Selon les premières informations recueillies, c’est son maître coranique qui l’a transporté à l’hôpital, où le médecin a constaté le décès avant de délivrer un certificat médical mentionnant une « mort suspecte ».
Les autorités sanitaires ont immédiatement signalé l’affaire au commissariat des Parcelles Assainies. En réponse, le commissaire a ordonné une autopsie, réalisée à l’hôpital Général Idrissa Pouye, afin de déterminer les causes exactes de la mort. Le rapport médical est accablant : le légiste a relevé une luxation du rachis cervical en C1-C2, accompagnée d’un hématome, des poumons congestifs et œdémateux, ainsi qu’une congestion cérébrale avec engagement des amygdales cérébelleuses. Ces éléments ont permis de conclure à un décès causé par un traumatisme du rachis cervical.
À la lumière de ces conclusions, N.D., père du garçon décédé, a déposé une plainte au commissariat. Dans un entretien exclusif avec Le Dakarois Quotidien, il a partagé des détails bouleversants sur les circonstances ayant conduit à cet événement tragique.
D’après N.D., son fils M.D. était inscrit dans ce “daara” depuis 2021, après avoir quitté un autre établissement situé à Tivaouane. Il s’y trouvait en compagnie de deux de ses cousines, âgées de 7 ans, et avait déjà récité le Coran en entier à deux reprises. Le père a expliqué qu’il avait confié son fils à ce maître coranique, M.T., afin qu’il approfondisse ses connaissances. Cependant, il a révélé que depuis plusieurs mois, des signes de violences inquiétants avaient commencé à apparaître.
Le père se souvient notamment d’un incident survenu deux mois avant la mort de son fils. Une des cousines de M.D. lui avait rapporté que le garçon avait été sévèrement battu par un autre enseignant du “daara”, un certain I.Th., assistant du maître principal. Lorsque N.D. avait confronté M.T. par téléphone, ce dernier s’était excusé, mais la situation semblait loin d’être réglée. Selon N.D., I.Th., apprenant que la cousine de M.D. avait dénoncé les sévices, s’était acharné sur la fillette pour la punir. (NB: la rédaction dispose des images des sévices qui ne peuvent être publiées du fait de leur sensibilité).
UN « DAARA » APPAREMMENT HABITUEL DES FAITS
Un autre témoignage recueilli par « Le Dakarois Quotidien » vient confirmer les abus récurrents au sein de cet établissement. I.L., un autre parent d’élève, a récemment retiré son fils de 11 ans du même “daara” après que celui-ci a subi des violences graves. Le garçon avait récemment été opéré des amygdales, et le médecin lui avait interdit de parler fort pendant un mois. Malgré les assurances de M.T. que les consignes médicales seraient respectées, l’enfant est revenu chez lui avec des blessures inquiétantes à la bouche, au cou et à la tête.
Selon I.L., son fils, d’abord effrayé, avait menti en disant qu’il s’était blessé en tombant d’un escalier. Ce n’est qu’après plusieurs jours qu’il a avoué avoir été frappé par I.Th., qui ne tolère aucune insubordination. Ce témoignage a également révélé un climat de terreur au sein du “daara”, où les élèves sont menacés de sévices graves s’ils osent révéler les violences à leurs parents.
I.L. dénonce également le comportement du maître principal, M.T., qu’il accuse de transformer l’enseignement du Coran en une activité lucrative. « Ce n’est pas quelqu’un qui enseigne pour la Face de Dieu. Il a 63 élèves et chaque parent lui verse 40 000 francs CFA par mois ; c’est un businessman », a-t-il déclaré. Selon lui, son fils, après quatre ans dans cet établissement, n’a toujours pas maîtrisé l’intégralité du Coran, ce qui témoigne, à l’en croire, d’une approche purement intéressée.
Malgré ces accusations graves, M.T. a refusé de répondre en détail aux questions de la rédaction. Il s’est contenté de dire qu’il avait présenté ses condoléances à la famille de M.D., sans vouloir commenter les allégations de violences ou les accusations d’exploitation financière. La famille de l’enfant décédé a toutefois refusé de recevoir l’enveloppe de condoléances apportée par le maître coranique.
Le bureau municipal de la Mairie de Dakar a dénoncé le blocus imposé à l’Hôtel de Ville par les forces de l’ordre, suite à la décision controversée de l’adjoint au préfet de Dakar déclarant démissionnaire le maire Barthélémy Toye Dias. Dans un communiqué publié ce lundi 23 décembre, les membres du bureau municipal ont exprimé leur indignation face à cette situation qu’ils jugent « inacceptable dans un État de droit ».
Selon le communiqué, les forces de l’ordre ont pris position aux portes de l’Hôtel de Ville, limitant l’accès aux travailleurs, qui doivent présenter leur carte professionnelle pour entrer. Les usagers, quant à eux, rencontrent de nombreuses difficultés pour bénéficier des services publics locaux. Plus grave encore, les conseillers municipaux, y compris des membres du bureau municipal, se sont vu interdire l’accès à la mairie malgré la présentation de leur badge et le port de leur écharpe officielle.
Le bureau municipal a rappelé que cette situation entrave le fonctionnement normal du Conseil municipal, qui n’est pourtant pas remis en cause. Les membres du bureau estiment que cette occupation policière constitue une atteinte grave aux principes de la décentralisation et de la gouvernance locale.
Dans ce contexte, ils ont interpellé directement le Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre des Collectivités territoriales et le ministre de l’Intérieur, leur demandant de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ce qu’ils qualifient de « dérives ». Ils ont exigé la levée immédiate et sans condition du blocus imposé à la mairie, soulignant son caractère « illégal ».
Le bureau municipal a également invité l’ensemble des conseillers municipaux à participer à la session ordinaire du Conseil municipal, prévue le jeudi 26 décembre 2024 à 16h. Cette session, qui se tiendra malgré les perturbations, sera consacrée à l’examen et à l’adoption du projet de budget 2025 ainsi qu’à d’autres points essentiels pour la gestion de la Ville.
La rentrée solennelle des Cours et Tribunaux pour l’année judiciaire 2025 sera marquée par une grande première. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, présidera cette cérémonie emblématique le mardi 16 janvier à la Cour suprême, selon l’Agence de presse sénégalaise (APS). Cet événement, réunissant magistrats, avocats, universitaires et acteurs du système judiciaire, mettra en lumière un thème de grande actualité : « Droit de grève et préservation de l’ordre public ».
Le choix du thème reflète les défis croissants auxquels le Sénégal est confronté en matière d’équilibre entre l’exercice des libertés fondamentales et la nécessité de maintenir la paix sociale. La question du droit de grève, inscrit dans la Constitution, s’est posée avec acuité ces dernières années, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des transports. Parallèlement, la préservation de l’ordre public demeure une priorité pour éviter des troubles pouvant paralyser le pays.
Cette rentrée des Cours et Tribunaux sera ainsi l’occasion d’explorer les mécanismes juridiques et institutionnels permettant d’harmoniser ces deux impératifs, dans un contexte où les revendications sociales et les tensions sociopolitiques sont de plus en plus récurrentes.
En sa qualité de garant des institutions, le président Bassirou Diomaye Faye prononcera un discours attendu, dans lequel il devrait évoquer sa vision pour le système judiciaire sénégalais. Depuis son accession au pouvoir, il a mis l’accent sur la modernisation de la justice et le renforcement de son indépendance. Cette rentrée solennelle sera une plateforme idéale pour réaffirmer son engagement en faveur d’une justice équitable et accessible à tous.
La rentrée des Cours et Tribunaux est une tradition qui permet de dresser un bilan de l’année écoulée tout en annonçant les priorités pour l’année à venir. Elle est également l’occasion pour les acteurs du secteur judiciaire de débattre des grandes questions de droit, en présence d’experts et de personnalités publiques.
L’affaire AAE POWER, qui suscite de vives préoccupations, est désormais sous le radar de l’État sénégalais. Cheikh Diba, ministre des Finances et du Budget, a confirmé que le gouvernement suit activement ce dossier. Cette déclaration a été faite devant les députés en commission et en plénière lors de l’examen de la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2024.
Le rapport accompagnant la LFR 2024 précise que le ministère des Finances et du Budget a pris des mesures concrètes. Le dossier a été transmis à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARCOP) pour examen approfondi. En parallèle, une plainte a été déposée par l’intermédiaire de l’Agent Judiciaire de l’État (AJE).
De son côté, la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID) s’est saisie de l’affaire et a commandité un audit pour faire la lumière sur les éventuelles irrégularités.
L’implication de plusieurs organes de l’État témoigne de la gravité de l’affaire AAE POWER, bien que les détails précis sur les irrégularités reprochées à cette entreprise n’aient pas encore été rendus publics. Les parlementaires, soucieux de la transparence, ont interpellé le ministre pour obtenir des clarifications, mais celui-ci s’est contenté d’affirmer que des investigations sont en cours.
Cet audit, commandité par la DGID, et les investigations menées par l’ARCOP pourraient révéler des informations cruciales sur l’affaire. En attendant les conclusions, le gouvernement semble déterminé à maintenir la rigueur et à assurer la transparence dans la gestion des fonds publics.
Le Conseil constitutionnel a annoncé son incapacité à traiter le recours déposé par Barthélémy Dias, maire de Dakar et figure majeure de l’opposition sénégalaise, suite à sa radiation de l’Assemblée nationale. Cette décision, émanant du bureau de l’Assemblée le 6 décembre dernier, a été officialisée par le président de l’institution, El Hadj Malick Ndiaye.
La radiation de Barthélémy Dias intervient à la suite d’une condamnation judiciaire définitive datant de 2023, liée à une affaire remontant aux troubles électoraux de 2011. Selon les autorités parlementaires, cette décision est conforme à l’article 61 de la Constitution et à l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
« Le bureau de l’Assemblée nationale, réuni le jeudi 5 décembre 2024, a procédé à la radiation de Barthélémy Toye Dias », a déclaré Malick Ndiaye. La démarche s’appuie sur une demande formulée par le ministère de la Justice, visant à mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles et réglementaires applicables aux parlementaires condamnés définitivement.
Malgré le recours introduit par Barthélémy Dias pour contester cette radiation, le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent pour examiner le dossier. Cette position soulève des interrogations sur les possibilités de recours disponibles pour un député révoqué dans de telles circonstances.
La décision de radiation a provoqué de vives réactions au sein de l’opposition et des partisans de Barthélémy Dias, qui dénoncent une instrumentalisation de la justice pour des fins politiques. Plusieurs voix appellent à un débat national sur l’indépendance des institutions et la nécessité de garantir une justice équitable pour tous les acteurs politiques.
Le mardi 24 décembre 2024, l’Assemblée nationale du Sénégal a adopté en séance plénière le Projet de loi n°15/2024 portant Loi de Finances Rectificative (LFR) pour l’année 2024. Sur un total de 151 députés présents, 137 ont voté en faveur du texte, tandis que 14 se sont abstenus. Aucune voix contre n’a été enregistrée.
Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a défendu le projet devant les parlementaires. En réponse aux interrogations, il a affirmé que la procédure suivie respecte pleinement les dispositions légales en vigueur. Il a précisé que le gouvernement est resté dans les délais impartis et que l’absence d’une Assemblée nationale, en raison des récentes élections législatives anticipées, avait retardé le processus d’adoption.
La Loi de Finances Rectificative vise à ajuster les prévisions budgétaires initiales en fonction de l’évolution de la conjoncture économique et des besoins nationaux. Elle permet de réévaluer les recettes et les dépenses de l’État pour l’année en cours, afin de mieux répondre aux priorités du moment.
L’adoption de cette loi intervient dans un contexte marqué par des défis économiques et sociaux, nécessitant une réactivité accrue des autorités pour assurer la stabilité financière et le développement du pays. Les ajustements budgétaires prévus devraient permettre de mieux répondre aux attentes des citoyens et de soutenir les secteurs clés de l’économie nationale.
Il est à noter que l’adoption de la Loi de Finances Rectificative est une étape cruciale pour la gestion des finances publiques, permettant d’ajuster les allocations budgétaires en fonction des réalités économiques et des priorités gouvernementales. La collaboration entre le gouvernement et l’Assemblée nationale est essentielle pour assurer une gestion efficace et transparente des ressources de l’État.
L’État du Sénégal a décidé d’accorder un soutien financier aux victimes des récentes manifestations politiques préélectorales. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du projet de loi 15/2024 portant loi de finances rectificative de l’année 2024, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale.
Lors de la séance de défense du projet de loi, tenue ce mardi, le ministre des Finances et du Budget a détaillé les dispositions budgétaires prévues à cet effet. Initialement fixé à 8 milliards de FCFA, le montant destiné à l’indemnisation des victimes a été ramené à 5 milliards de FCFA. Cette réduction a été rendue possible grâce aux efforts de rationalisation engagés par le ministère de l’Intérieur, a expliqué le ministre.
Ce fonds d’indemnisation est destiné à apporter un soutien aux familles des personnes ayant perdu la vie ou subi des dommages matériels et corporels lors des manifestations qui ont marqué le climat politique de ces derniers mois. Les manifestations, souvent émaillées de violences, avaient éclaté dans plusieurs régions du pays dans le contexte tendu des préparatifs pour l’élection présidentielle de 2024.
Selon le ministre, cette décision traduit la volonté de l’État de montrer sa solidarité envers les citoyens touchés par ces événements, tout en veillant à une gestion optimale des ressources publiques. Les débats autour du projet de loi rectificative se poursuivent, les députés étant appelés à voter sur l’ensemble des mesures budgétaires qu’il contient.
En dehors de l’indemnisation des victimes, le projet de loi rectificative intègre d’autres ajustements budgétaires en lien avec les priorités de l’année, notamment dans les secteurs de la sécurité, de l’éducation et de l’infrastructure.
Lors de la première édition du concours inter-universitaire dédié aux étudiants, tenue ce lundi au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD), le Premier ministre, M. Ousmane Sonko, a réaffirmé l’engagement du gouvernement sénégalais à réformer en profondeur l’administration publique. Dans son discours, le chef du gouvernement a exprimé sa volonté de faire de l’assainissement de l’administration un combat prioritaire pour les mois à venir.
Le Premier ministre a souligné les nombreuses failles qui minent aujourd’hui l’administration sénégalaise. “Je puis vous assurer que le plus grand combat pour les prochains mois est celui de l’assainissement de notre administration, qui souffre de beaucoup de maux liés à la qualité du service à l’usager”, a déclaré M. Sonko devant un parterre d’étudiants, d’académiciens et de responsables gouvernementaux.
Cette déclaration intervient dans un contexte où les citoyens dénoncent régulièrement les lenteurs administratives, le manque de professionnalisme de certains agents publics, et l’absence de mécanismes efficaces pour répondre aux besoins des usagers.
M. Sonko a attribué ces dysfonctionnements à plusieurs facteurs structurels. Selon lui, la formation initiale des agents publics est insuffisante et ne correspond pas toujours aux exigences modernes de la gouvernance. “C’est lié certainement à la formation à la base, à la pratique de l’administration encore cantonale où l’usager est considéré comme redevable alors qu’on parle de services à l’usager”, a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a également déploré le décalage persistant entre les objectifs de développement national et la structure actuelle de l’administration publique. “Il faut que cette administration redevienne une administration du développement. Elle ne l’est pas ou elle ne l’est pas suffisamment aujourd’hui”, a-t-il ajouté.
Pour le chef du gouvernement, l’objectif est clair : repositionner l’administration publique comme un outil au service du citoyen et non l’inverse. “Il faut que l’administration redevienne un outil au service du citoyen”, a insisté M. Sonko. Cette ambition s’inscrit dans un processus global de modernisation qui vise à améliorer la transparence, la performance et l’accessibilité des services publics.
Organisé au CICAD, ce concours inter-universitaire, qui réunit les meilleurs étudiants des établissements d’enseignement supérieur du pays, symbolise l’importance accordée à la jeunesse et à l’éducation dans le développement du Sénégal. À travers cet événement, le gouvernement entend promouvoir l’excellence et encourager les initiatives innovantes qui pourraient inspirer les réformes futures.
Devant un parterre d’invités composés d’universitaires, de diplomates, de sommités religieuses entre autres, le Réseau des femmes leaders autour de Thierno Amadou Ba (REFLET), a célèbré son deuxième anniversaire ce samedi 21 décembre. En effet, « Leadership féminin dans l’éducation : le rôle éducatif de la femme dans une société en mutation » est le thème choisi pour la célébration de cette année. La salle de conférence de l’UCAD2, archi comble, a vibré au rythme de discours de conscientisation et rassembleurs au profit de la femme sénégalaise. Selon la présidente du REFLET, pour atteindre son objectif, ce Réseau qui a des représentations dans plusieurs régions à travers le monde, se fonde sur un principe clair: « favoriser l’épanouissement social de la femme, encourager l’entreprenariat féminin, faciliter l’accès au financement pour les femmes, promouvoir l’autonomisation des femmes ». « Il y’a deux ans aujourd’hui, jour pour jour, le Réseau des femmes leaders autour de Thierno Amadou Ba a été fondé. Depuis sa création, le REFLET est devenu une organisation bien structurée, rassemblant des femmes engagées et actives dans le développement de leur communauté, de leur entreprise et de leur groupement. Ces femmes se distinguent par leur participation active à l’édification du développement en général et par leur engagement pour l’amélioration des conditions socio-économiques des femmes en particulier. Le REFLET est ainsi un cadre de réflexion et d’échange sur l’avenir économique et social des femmes dans un monde de plus en plus sélectif. Il promeut la culture de l’excellence afin de permettre à la femme d’atteindre les plus hauts niveaux de responsabilité et de s’y maintenir. Les membres du réseau sont présentes dans plusieurs regions du monde, brisant ainsi les frontières géographiques et confrériques. Mais ses succès n’auraient pas été possible sans l’engagement indéfectible de notre visionnaire. Un homme dont les multiples talents et son dévouement au développement de la femme en font une référence, le Khalife de Bambilor. Thierno, vos efforts sont incommensurables et nous vous remercions très sincèrement pour le soutien constant que vous apportez au REFLET », a expliqué Adja Binta Ndiaye, Présidente du REFLET. Pour sa part, Thierno Amadou Ba a confondu en remerciements les invités, le parrain et la marraine pour les valeurs qu’ils incarnent ainsi que les conférenciers, les autorités universitaires mais aussi la délégation centrafricaine venue solliciter auprès de lui une assistance et des prières pour le retour des bonnes valeurs et de la paix dans leur pays. « Je me réjouis de la présence de tout le monde ici dans cette grande salle de conférences de l’UCAD2. Cher parrain et chère marraine, chers conférenciers, vous êtes des monuments et source d’inspiration. De par vos enseignements et la façon dont vous avez abordé le thème ici aujourd’hui, c’est une première dans ce temple du savoir. Vous avez pris tout votre temps pour le consacrer à vos messages à la fois pertinents, poignants et éducateurs dont toutes les femmes devraient s’inspirer pour être des modèles dans cette société aujourd’hui en pleine mutation. C’est pourquoi, au nom des femmes du Réseau, je voudrais demander solennellement à mon amie et ma soeur, madame le ministre Ngoné Ndoye, d’être la présidente d’honneur du REFLET, tel est le vœu de ces femmes. Vous avez réussi cette journée mâcha Allah. Nous avons entendu le cris de cœur de nos invitées centrafricaines, maman Rosalie et le reste de la délégation, sachez que nous avons mis en place la diplomatie religieuse en Centrafrique, nous avons contacté les imams, les évêques, nous allons y travailler de sorte que même si nous n’avons pas le prototype sénégalais en entier, on aura quelque chose qui vous permettra de vivre dans la paix, la solidarité et la cohésion sociale », a dit le Khalife général de Bambilor, Thierno Amadou Ba. A noter que ce Réseau ouvert à toutes les femmes qui adhérent aux valeurs d’éthique, de morale, de vertu et qui partagent la vision d’une amélioration de la condition féminine dans toutes ses dimensions tant familiales que professionnelles, a eu comme parrain pour cette édition, Amadou François Gaye, directeur général des sénégalais de l’extérieur et comme marraine, Awa Diop Ndiaye. Dans une approche pédagogique, les conférenciers, Pr Ben Omar Ndiaye, enseignant chercheur à l’Ucad, l’ancienne ministre des sénégalais de l’extérieur, Ngoné Ndoye et Oustaz Idrissa Gaye de Thiés, islamalogue, ont su, dans leurs exposés, tenir en haleine l’assistance par leurs enseignements et discours de haute facture à travers des communications basées sur le respect, la tolérance, la solidarité dans la société. Les femmes ont été également sensibilisées sur le gaspillage et les dépenses excessives lors des cérémonies familiales.
L’ancien président sénégalais Macky Sall a déposé une plainte contre X le 23 décembre 2024 auprès du procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Cette démarche intervient à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de prétendus relevés bancaires à son nom, évoquant un compte à la HSBC de Singapour crédité d’un milliard de dollars. Après des vérifications approfondies, ces documents se sont révélés être des faux.
Le quotidien sénégalais Le Soleil, via son service de vérification des faits, a enquêté sur l’authenticité des documents. La HSBC de Singapour, directement sollicitée, a confirmé leur caractère frauduleux en déclarant : « Ce document n’est pas légitime. » De nombreuses anomalies renforcent cette conclusion, notamment :
Ces incohérences, détectées dès les premières analyses, ont mis en évidence une manipulation visant à discréditer Macky Sall, personnalité politique de premier plan au Sénégal.
Macky Sall, connu pour sa fermeté face aux campagnes de désinformation, a décidé d’agir en justice pour faire la lumière sur cette affaire. Me Antoine Vey, avocat de l’ancien président, a précisé dans un entretien avec Jeune Afrique que cette plainte marque le début d’une stratégie juridique plus large. « Macky Sall est décidé à ne plus rien laisser passer », a-t-il déclaré.
Me Vey, habitué des dossiers complexes, s’est illustré par le passé en défendant des figures politiques internationales, comme l’ancien président français Nicolas Sarkozy dans l’affaire dite du « téléphone Bismuth ». Cette expertise renforcera sans doute la défense de Macky Sall face à cette tentative de déstabilisation.
Malgré les preuves de falsification, ces faux documents ont largement circulé sur les réseaux sociaux, alimentant débats et polémiques. Les accusations, bien qu’infondées, ont fait les choux gras de certaines plateformes en ligne. Cependant, l’absence de relais par les médias traditionnels, qui se sont appuyés sur des investigations fiables, a permis d’éviter une amplification démesurée.
Cette affaire relance néanmoins le débat sur les dangers de la désinformation et son impact sur les personnalités publiques. Alors que les réseaux sociaux deviennent de plus en plus un terrain propice aux manipulations, Macky Sall semble résolu à ne plus tolérer de telles atteintes à sa réputation.
Candidat malheureux à l’élection présidentielle sénégalaise de 2024 sous les couleurs du Parti pour l’Unité et le Rassemblement (PUR), Aliou Mamadou Dia a rapidement rebondi. Après avoir échoué à briguer la magistrature suprême, il retourne à ses anciennes fonctions en tant que représentant résident du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) au Libéria.
Selon le quotidien Les Échos, cette nomination marque un tournant dans la carrière de l’ancien candidat, qui retrouve ainsi la scène internationale où il avait déjà acquis une solide expérience. Aliou Mamadou Dia, connu pour son engagement en faveur du développement durable et de la gouvernance inclusive, reprend donc les rênes d’une mission cruciale dans un pays en pleine reconstruction économique et sociale.
Ce retour à la diplomatie met en lumière une réalité souvent évoquée par feu Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal, surnommé « Gorgui national » : « La politique n’est pas un métier, il faut travailler, beaucoup travailler, toujours travailler. » En effet, pour Aliou Mamadou Dia, l’échec électoral n’a pas signifié la fin de son parcours professionnel ou de son engagement pour le développement.
Au Libéria, Aliou Mamadou Dia devra gérer des projets complexes, allant du renforcement des institutions publiques à la lutte contre la pauvreté, en passant par des initiatives visant à promouvoir la paix et l’égalité. Cette nomination illustre également l’importance des compétences et de l’expertise qu’il a su développer tout au long de sa carrière.
Les tensions entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) prennent une nouvelle tournure. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, regroupés sous l’AES et gouvernés par des régimes militaires hostiles à la France, ont fermement rejeté le délai de six mois accordé par la Cedeao pour revenir sur leur décision de quitter l’organisation régionale.
En janvier 2024, les trois pays sahéliens ont officialisé leur volonté de se retirer de la Cedeao, qu’ils accusent d’être un instrument de domination de l’ancienne puissance coloniale française. Cette annonce est survenue dans un contexte marqué par une montée des tensions entre ces régimes militaires et la communauté internationale, en particulier la France, qu’ils jugent responsable d’ingérences multiples dans leurs affaires internes.
Lors d’un sommet tenu récemment à Abuja, la Cedeao a pourtant laissé une porte ouverte à ces pays en leur accordant un délai de rétractation de six mois après leur départ officiel prévu pour fin janvier 2025. Selon le président de la Commission de la Cedeao, cette période transitoire, qui s’étendra jusqu’au 29 juillet 2025, vise à maintenir le dialogue et à favoriser un retour des trois États dans le giron régional.
Cependant, dans un communiqué signé par Assimi Goïta, chef de la junte malienne, l’AES a dénoncé cette initiative, qualifiée de « tentative de déstabilisation » orchestrée par des « agendas étrangers » et soutenue par une minorité de chefs d’État de la région.
Les dirigeants des trois États sahéliens ont réaffirmé que leur décision de quitter la Cedeao était « irréversible » et ont rejeté toute mesure unilatérale prise par l’organisation régionale. Ils y voient une manœuvre visant à affaiblir leur projet politique et militaire commun, marqué par une alliance étroite avec des puissances comme la Russie.
Le communiqué de l’AES accuse également la France et ses alliés régionaux de chercher à saboter les efforts d’émancipation des pays sahéliens. Ces régimes militaires, qui ont expulsé les forces françaises de leurs territoires, dénoncent une ingérence visant à freiner leur coopération croissante dans les domaines militaire et économique.
Face à cette crise, certains États membres de la Cedeao, notamment le Sénégal et le Togo, tentent de jouer les médiateurs pour ramener le Mali, le Niger et le Burkina Faso au sein de l’organisation. Mais les efforts de conciliation semblent vains face à l’intransigeance des trois pays de l’AES, qui privilégient une nouvelle voie de coopération entre eux.
Parallèlement, ces pays sahéliens intensifient leur lutte contre les groupes jihadistes actifs dans la région, en s’appuyant sur des alliances stratégiques avec des puissances comme la Russie. Leur projet, axé sur une souveraineté renforcée, est présenté comme une alternative aux mécanismes traditionnels de la région, jugés inefficaces et biaisés.
La crise entre l’AES et la Cedeao met en lumière les fractures profondes qui traversent l’Afrique de l’Ouest. Elle pose également la question de la pertinence des organisations régionales face à des régimes en quête de nouveaux partenariats globaux.
Mamadou Mbodji, le coordonnateur des Forces Vives du Sénégal (F24), a accordé une interview percutante le 22 décembre 2024 dans l’émission Jury du dimanche sur I-radio, où il est revenu sur le silence observé par sa plateforme depuis l’installation du nouveau régime. Loin de se cantonner à une simple critique, Mbodji a émis des avertissements sévères à l’encontre des autorités en place, en dénonçant la violence policière et en insistant sur le fait que les Sénégalais ne toléreront jamais un régime dictatorial.
Depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir, le F24 a adopté une position de silence stratégique. Mamadou Mbodji a expliqué cette posture en rappelant le contexte initial de la plateforme, créée pour s’opposer à un troisième mandat du président Sall. Il a révélé qu’à la fin du mandat du F24, tel que défini par la charte signée, la plateforme s’est retrouvée face à un dilemme : quitter la scène ou continuer ses activités. Après une longue réflexion et des consultations internes, la décision a été prise de maintenir F24, mais en révisant sa charte. « Nous avons opté pour une nouvelle charte qui met l’accent sur la défense des acquis démocratiques, la préservation de l’état de droit, et un engagement à servir le peuple comme sentinelle », a expliqué Mbodji. Il a ajouté que cette nouvelle orientation visait à répondre aux enjeux actuels et à garantir que F24 reste fidèle à ses principes tout en restant vigilant face aux évolutions politiques du pays.
L’un des points les plus critiques soulevés par Mbodji concerne la brutalité policière qui s’est manifestée à la mairie de Dakar, dans le cadre des événements liés à Barthélémy Dias. Il a dénoncé avec force les excès policiers observés récemment, qu’il considère comme une régression des principes démocratiques pour lesquels F24 a longtemps lutté. Selon lui, ces violences sont un signe inquiétant d’une détérioration de l’État de droit au Sénégal, un phénomène qu’il juge inacceptable dans une démocratie.
Mamadou Mbodji a insisté sur le fait que le climat de violence et de tension politique, exacerbée par les récents événements à Dakar, menace directement les valeurs fondamentales sur lesquelles le pays repose. « On a vu les tensions grandir, avec des discours haineux de part et d’autre. C’est inquiétant. Dans cette affaire-là, il est impératif de tourner la page de la brutalité policière », a-t-il déclaré. Il a souligné que la gestion de ces violences doit être pacifique et respectueuse des droits humains, sans recours excessif à la force.
Mamadou Mbodji a abordé l’affaire de la révocation de Barthélémy Dias, soulignant qu’il s’agit non seulement d’une question politique mais aussi juridique. En sa qualité de maire de Dakar, Dias fait face à une série de controverses liées à son rôle dans les événements violents qui ont éclaté dans la capitale. Selon Mbodji, il existe un fondement politique dans cette affaire, où la gestion de la situation pourrait être influencée par des considérations politiques plus larges. Cependant, il a insisté sur le fait que la justice doit être laissée à la Cour suprême pour trancher en toute indépendance.
« Si les autorités ont révoqué Barthélémy Dias sans en avoir le droit, alors elles doivent le rétablir dans ses fonctions. Si elles ont agi conformément à la loi, alors il n’y a rien à dire », a expliqué Mbodji. Il a précisé que la décision doit respecter l’équilibre entre le droit politique et le droit judiciaire, et que la Cour suprême doit être laissée le temps de rendre son verdict sur cette affaire complexe.
Dans son interview, Mbodji a également averti les autorités sur les dangers d’une politique de vengeance et d’intolérance. Selon lui, ces comportements pourraient déstabiliser le pays, surtout à une époque où le Sénégal traverse une période politique particulièrement tendue. « Il n’y a aucune garantie que les Sénégalais accepteront la dictature. Je suis convaincu que le peuple sénégalais ne tolérera jamais cela », a-t-il affirmé fermement.
Il a souligné qu’aucune forme de dictature ne serait acceptée par les Sénégalais, un peuple historiquement engagé pour la démocratie et la liberté. Toutefois, il a ajouté qu’il ne perçoit pas encore de signes clairs d’une dérive autoritaire, mais a mis en garde contre certains discours en ligne et les tensions qui pourraient conduire à un climat d’intolérance. « Il faut se méfier de ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Si l’on laisse ce climat de haine se propager, cela pourrait créer des situations de violence et de vengeance, et cela pourrait être très dangereux pour notre pays », a-t-il conclu.
La récente rupture entre le Front pour une Alternative Démocratique (F24) et le Parti des Travailleurs, du Socialisme et de la Liberté (Pastef) a secoué le paysage politique sénégalais. En effet, les accusations de trahison et d’ingratitude fusent de part et d’autre, tandis que les observateurs s’interrogent sur les raisons profondes de cette séparation.
Depuis la création du F24, une coalition de partis et d’organisations politiques, l’objectif était de rassembler les forces de l’opposition pour défier le pouvoir en place. Le Pastef, dirigé par Ousmane Sonko, avait été un acteur clé de cette alliance, jouant un rôle central dans les manifestations et dans la mobilisation contre le régime actuel. À travers cette union, les partis de l’opposition espéraient se renforcer mutuellement face à une majorité qui semblait omniprésente sur la scène politique.
La rupture entre le F24 et le Pastef s’explique en grande partie par des divergences stratégiques et des conflits de leadership. En effet, le Pastef a longtemps occupé une position dominante au sein de la coalition, notamment en raison de son charisme et de son influence croissante. Cependant, certains membres du F24 ont commencé à exprimer leur mécontentement, estimant que la voix du Pastef étouffait celle des autres partis et organisations. Le Pastef, de son côté, a accusé certains membres du F24 d’être trop conciliants envers le pouvoir et d’avoir perdu leur ligne de conduite.
Le débat sur la rupture se cristallise autour de deux notions : trahison et ingratitude. Certains analystes et partisans du Pastef accusent les membres du F24 de trahison, les qualifiant de « déserteurs » qui ont abandonné une cause juste pour des raisons personnelles ou pour s’attirer les faveurs du pouvoir. Selon cette vision, les autres membres du F24 auraient profité de la dynamique du Pastef sans jamais véritablement soutenir ses objectifs ou son programme.
D’un autre côté, certains leaders du F24 dénoncent l’ingratitude du Pastef, arguant que le parti d’Ousmane Sonko a oublié les sacrifices et les efforts consentis par les autres membres de la coalition pour parvenir aux avancées politiques qui avaient été accomplies. Pour ces derniers, la rupture n’est qu’une conséquence d’une domination jugée excessive du Pastef au sein du F24.
Cette rupture risque de fragiliser l’opposition sénégalaise, déjà divisée. La perte de cette alliance met en lumière les tensions internes qui existent depuis longtemps dans le camp de l’opposition, mais aussi les rivalités personnelles et idéologiques qui menacent de s’aggraver.
Alors que le pouvoir semble profiter de ces divisions pour renforcer sa position, les acteurs politiques de l’opposition devront trouver des moyens de surmonter leurs divergences pour regagner la confiance des électeurs et peser de nouveau sur la scène politique.
La rupture entre le F24 et le Pastef ne se résume ni à une simple question de trahison, ni à un simple cas d’ingratitude. Elle est le reflet d’une tension profonde qui traverse l’opposition sénégalaise et qui mérite une analyse plus nuancée. Le temps dira si cette séparation sera une opportunité de renouveau pour l’opposition ou si elle marquera un échec supplémentaire dans la quête de l’alternance politique au Sénégal.
Lors de l’examen du projet de budget du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, le Député Maire Mbaye Dione a exprimé de vives préoccupations concernant les arriérés de factures de la campagne agricole 2023-2024. Ces arriérés, qui dépassent les 56 milliards de FCFA, ont un impact considérable sur la situation financière du secteur bancaire, engendrant des impayés et des difficultés pour les opérateurs agricoles. Mbaye Dione a interpellé le Ministre de l’Agriculture, Docteur Mabouba Diagne, afin de comprendre les mesures prises par le gouvernement pour résoudre cette situation.
En réponse, le Ministre des Finances et du Budget a détaillé l’effort exceptionnel de l’État pour financer la campagne agricole 2024. Un montant de 100 milliards de FCFA avait été prévu pour cette campagne, et à la date du 21 décembre 2024, un montant de 89,34 milliards de FCFA a été mobilisé, soit environ 96% du budget alloué. Le ministre a rappelé que lors de la passation de service, les arriérés des campagnes agricoles précédentes (2021-2022 et 2022-2023) étaient de 137,6 milliards de FCFA.
Pour les campagnes 2021-2022 et 2022-2023, ces arriérés ont été partiellement apurés, et au 15 décembre 2024, un total de 28,5 milliards de FCFA a été payé, réparti entre les opérateurs d’engrais (3,5 milliards de FCFA), les opérateurs horticoles (10,2 milliards de FCFA) et les opérateurs via les ressources du PCAE (15 milliards de FCFA). Cette mesure a permis de réduire le montant global des arriérés, mais une partie des dettes reste en souffrance.
En ce qui concerne la campagne 2023-2024, les factures provisoires réclamées par les opérateurs agricoles s’élèvent à 91 milliards de FCFA. Une mission d’audit dirigée par l’Inspection Générale des Finances (IGF) a certifié un montant de 85 milliards de FCFA pour ces factures. Cependant, un reliquat de 56,5 milliards de FCFA reste à payer, et ce montant sera réglé dès l’approbation du budget 2025, qui prévoit des crédits de 120 milliards de FCFA pour le règlement de ces dettes.
Les arriérés de paiement de la campagne agricole ont créé une pression considérable sur les opérateurs économiques et le secteur bancaire, avec des conséquences sur la fluidité des transactions financières dans le pays. Les préoccupations exprimées par le Député Mbaye Dione soulignent la nécessité d’une gestion plus rapide et plus transparente des fonds alloués à l’agriculture, ainsi qu’un suivi rigoureux de la situation pour éviter de nouvelles tensions dans le secteur financier et agricole.
Cette situation met en lumière les défis structurels du financement de l’agriculture au Sénégal, notamment la lenteur des paiements, la gestion des arriérés et l’impact sur la solvabilité des opérateurs. Il est crucial que des solutions pérennes soient trouvées pour alléger les charges financières des acteurs du secteur agricole et garantir une meilleure gestion des fonds publics dans le cadre de la souveraineté alimentaire.
Le Collectif pour la Défense des Intérêts de Kabatoki (CDIK) exprime fermement son opposition à la gestion foncière actuelle de la commune de Kaolack, notamment sous l’administration du maire Serigne Mboup. Le CDIK dénonce en particulier la délibération adoptée le 26 septembre 2024 par le conseil municipal, attribuant un terrain de 3 hectares à la Chambre de Commerce, dirigée par le maire lui-même. Selon le collectif, cet acte constitue un conflit d’intérêts flagrant, ainsi qu’un mépris des principes de transparence et d’équité, au détriment des droits des populations de Kabatoki.
Ce terrain, situé derrière le Collège d’Enseignement Moyen (CEM), avait été réservé de longue date par la communauté éducative pour l’extension de l’établissement et la construction d’un lycée mixte. En dépit des démarches récurrentes entreprises par l’Association des Parents d’Élèves et des correspondances adressées aux autorités municipales, les aspirations de la population ont été ignorées. À la place, le maire propose un projet d’implantation d’une zone d’activités économiques ou d’une aire de stationnement pour camions, une décision jugée incompatible avec l’environnement scolaire et dangereuse pour la sécurité des élèves et des résidents.
Le CDIK exige donc l’annulation immédiate de cette délibération et appelle à la relocalisation du projet dans une zone plus appropriée, éloignée des écoles et des habitations. Le collectif réclame également une transparence totale dans le processus de lotissement en cours, notamment la publication du plan de lotissement et l’implication active du conseil de quartier, pour garantir l’équité dans l’attribution des parcelles.
Par ailleurs, le CDIK interpelle directement les autorités étatiques, notamment le Ministère des Collectivités Territoriales, le Premier ministre et le Président de la République, pour une intervention urgente afin de préserver les intérêts des populations de Kabatoki. Le collectif déplore les violations des principes de décentralisation et de démocratie participative, marquées par l’exclusion du délégué de quartier et du conseil de quartier dans les décisions qui affectent directement la communauté.
La situation est d’autant plus préoccupante que le maire, Serigne Mboup, a lui-même avoué ne pas connaître l’emplacement exact du terrain dans le titre foncier 913 lors du vote de la délibération. Cette grave irrégularité renforce les inquiétudes du collectif quant à la gestion foncière dans la commune.
Le CDIK appelle donc à la sécurisation de l’environnement scolaire, en garantissant des espaces pour l’extension du CEM et la construction d’un lycée mixte. Le collectif exige également la révision de la délibération en faveur de ces projets prioritaires, ou à défaut, le rétablissement de l’ancienne délibération de 1998, qui garantissait ces droits. Pour le CDIK, ce combat n’est pas seulement celui d’une communauté, mais celui de la justice, de la transparence et de la dignité. Le collectif restera mobilisé jusqu’à ce que ses revendications soient satisfaites et que les intérêts de Kabatoki soient protégés.
Le maire de Dakar, Barthélémy Dias, a vivement critiqué la gestion des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026, pointant du doigt une opacité qu’il juge inacceptable. Selon lui, bien que la ville de Dakar ait été au cœur de la candidature ayant permis d’obtenir un financement de 112 millions d’euros (soit environ 80 milliards de FCFA), elle n’a aujourd’hui aucune prise sur ces fonds ni sur leur affectation.
Barthélémy Dias a rappelé que c’est grâce à la signature de la mairie de Dakar, sous Khalifa Sall alors incarcéré, que ces Jeux ont été attribués. « Si Dakar n’avait pas candidaté, il n’y aurait pas de Jeux olympiques de la jeunesse au Sénégal. Mais aujourd’hui, la ville est mise de côté et ne bénéficie même pas d’un euro de cet argent, » a-t-il déploré.
Il a dénoncé l’attitude du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (COJOJ), qu’il accuse de fonctionner en vase clos, sans aucune transparence. « Ces gens veulent garder pour eux tout cet argent, alors qu’il s’agit de fonds obtenus au nom de Dakar, » a-t-il déclaré avec indignation.
Barthélémy Dias a également critiqué l’absence d’un véritable héritage pour Dakar, une exigence fondamentale selon lui pour toute ville hôte d’événements olympiques. « Partout dans le monde, les villes organisatrices des Jeux bénéficient d’infrastructures durables, comme de nouvelles lignes de métro, des équipements sportifs modernes ou des logements sociaux. Ici, rien de tout cela n’est prévu, » a-t-il affirmé.
Le maire a proposé plusieurs projets pour doter Dakar d’infrastructures modernes, notamment :
L’aménagement de la corniche des HLM pour un coût estimé à 3 ou 4 milliards de FCFA.
La transformation du boulevard de la Gueule Tapée en un parcours sportif pour environ 2 milliards de FCFA.
L’extension de la VDN après le cimetière de Yoff, à un coût estimé à 3 milliards de FCFA.
Cependant, ces propositions ont été rejetées par le COJOJ, ce que Dias considère comme une preuve de leur manque de volonté de collaborer avec la ville. « Ils ne veulent rien faire pour Dakar, ni en termes de sport, ni en termes de développement urbain, » a-t-il accusé.
En plus des infrastructures, Barthélémy Dias a pointé l’absence totale d’implication des fédérations et ligues sportives nationales dans l’organisation des JOJ. Selon lui, cette situation pourrait conduire à un échec sportif cuisant pour le Sénégal. « Nous risquons d’être le premier pays à organiser des Jeux olympiques sans remporter une seule médaille, parce que nos fédérations et ligues ne sont même pas associées, » a-t-il averti.
Barthélémy Dias a annoncé son intention de saisir le Comité International Olympique (CIO) pour dénoncer cette situation et exiger plus de transparence. « Nous devons nous battre pour que Dakar soit respectée. Ce n’est pas le CNOSS (Comité National Olympique et Sportif Sénégalais) qui a candidaté, mais bien la ville de Dakar, » a-t-il martelé.
Le marché Guedj de Kaolack a été frappé par un violent incendie dans la nuit du samedi 21 décembre 2024, détruisant plus d’une centaine de cantines et causant des dégâts matériels considérables. L’origine du sinistre demeure inconnue, mais une enquête a été ouverte pour déterminer les causes exactes, selon le capitaine Mamadou Yaga Mané du groupement d’incendie et de secours n°3 de Kaolack.
L’alerte a été donnée à 23 h 20, et les équipes de secours sont intervenues rapidement, arrivant sur les lieux en seulement neuf minutes. Malgré la violence des flammes, la rapidité et l’efficacité de la mobilisation des moyens d’intervention ont permis de limiter l’étendue du sinistre. Le feu a toutefois ravagé une superficie d’environ 5 000 m², laissant derrière lui un paysage de désolation.
Selon le capitaine Mané, les efforts déployés ont été cruciaux pour circonscrire l’incendie et stopper sa propagation vers d’autres zones du marché. Cependant, les pertes matérielles sont considérables, et les commerçants touchés se retrouvent désemparés, ayant vu leurs moyens de subsistance partir en fumée.
Le marché Guedj, un point névralgique du commerce à Kaolack, est souvent sujet à des risques d’incendie en raison de son infrastructure vétuste et des installations électriques souvent précaires. Ce drame relance les débats sur la nécessité de moderniser les marchés du Sénégal pour prévenir de tels incidents à l’avenir.
Les autorités locales et les sapeurs-pompiers continuent de travailler pour établir un bilan définitif des pertes et évaluer les mesures à prendre pour aider les victimes. En attendant les conclusions de l’enquête, les commerçants appellent à un soutien urgent pour se relever de cette tragédie.
La décision de radier Barthélémy Dias de son poste de député et de maire de Dakar continue de susciter des débats juridiques. Me Moussa Diop, ancien directeur général de Dakar Dem Dikk et membre de la mouvance présidentielle, a exprimé des réserves sur la légalité de la procédure lors de son passage à l’émission Grand Jury de la Radio Futurs Médias (RFM), ce dimanche 22 décembre 2024.
Se référant à l’article 198 du Code électoral, Me Moussa Diop estime que la radiation de Barthélémy Dias aurait dû suivre une démarche bien précise impliquant le Conseil constitutionnel. « Quand on doit déchoir un maire, surtout s’il est député, l’article 198 prévoit qu’il faut impérativement saisir le Conseil constitutionnel. Or, dans cette affaire, je n’ai pas vu de preuve que cette instance a été saisie, que ce soit par le président de la République, le bureau de l’Assemblée nationale ou un groupe de députés », a-t-il affirmé.
L’ancien juriste a dénoncé ce qu’il qualifie d’« instrumentalisation de l’administration », tout en critiquant le rôle joué par le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye. Selon lui, ce dernier n’a pas qualité pour agir de son propre chef dans une telle procédure. « Seuls le bureau de l’Assemblée, un groupe de députés ou le président de la République peuvent saisir le Conseil constitutionnel, conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Le président de l’Assemblée n’est pas habilité à initier cette démarche », a-t-il martelé.
Me Moussa Diop a également remis en cause la légitimité de la requête émise par le ministre de la Justice. Selon lui, cette lettre « n’a pas valeur juridique pour radier Barthélémy Dias de l’Assemblée nationale ». Il a ajouté que le président de l’Assemblée nationale n’aurait pas dû exécuter cette demande sans une saisine formelle du Conseil constitutionnel, comme le stipule la loi.
L’article 198 du Code électoral, sur lequel s’appuie Me Moussa Diop, stipule :
« La déchéance prévue par l’article LO.162 du présent Code est constatée par le Conseil constitutionnel à la requête du bureau de l’Assemblée nationale, d’un groupe de députés, conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale ou du Président de la République. En outre, en cas de condamnation définitive postérieure à l’élection, la déchéance est constatée, dans les mêmes formes, à la requête du ministère public. »
Me Diop a conclu en soulignant que cette question pourrait être définitivement tranchée par le Conseil constitutionnel, si ce dernier venait à être effectivement saisi.
Lors de sa tournée nationale, le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (SAEMS) a marqué une étape importante à Ziguinchor, où son secrétaire général national, El Hadji Malick Youm, a annoncé la décision de déposer un préavis de grève. Ce dépôt, prévu à leur retour à Dakar, vise à faire pression sur le gouvernement pour le respect des accords signés avec les enseignants.
Cette déclaration a été faite en marge de la finale du tournoi de football de la fraternité « SAEMSIENNE », organisée par la sous-section du SAEMS de Ziguinchor. La compétition a vu la victoire du lycée Djignabo Bassène sur le CEM Tété Diédhiou par un score d’un but à zéro.
Selon El Hadji Malick Youm, cette tournée nationale a pour objectif de mobiliser les enseignants et de les informer sur la situation actuelle. Il a déploré le manque d’avancées significatives dans les discussions avec le gouvernement, malgré plusieurs rencontres. « Nous constatons un statu quo sur des points essentiels tels que les lenteurs administratives, la revalorisation salariale, la surimposition et la formation des enseignants », a-t-il déclaré.
Le syndicaliste a également rappelé l’implication des enseignants dans l’avènement de la troisième alternance politique au Sénégal. Toutefois, il a souligné que cette contribution n’a pas été suivie par des réponses concrètes de la part des autorités. « La préoccupation des travailleurs, et notamment des enseignants, devrait être une priorité pour tout nouveau régime. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas », a-t-il regretté.
Dans ses explications, El Hadji Malick Youm a précisé que le dépôt du préavis de grève n’est pas une décision prise à la légère, mais une réponse à l’inaction de l’État. « Ce préavis vise à exiger le respect des points de l’accord déjà signé, mais qui n’ont pas encore été mis en œuvre », a-t-il affirmé.
La tournée a également permis de mobiliser les enseignants à la base et de recueillir leurs préoccupations. Pour le SG du SAEMS, cette démarche est essentielle pour maintenir l’unité et la détermination du corps enseignant face aux défis auxquels il est confronté.
En conclusion, El Hadji Malick Youm a réitéré la volonté du SAEMS de poursuivre le combat pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants et le respect de leurs droits. Ce préavis de grève, selon lui, est une étape clé pour obtenir des avancées concrètes.
L’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, est sorti de son silence pour clarifier sa position sur les allégations entourant le rapport de la Cour des comptes relatif à la gestion des fonds Covid-19. Dans un entretien accordé à L’Observateur, il a fermement déclaré ne pas être impliqué dans une quelconque malversation financière.
Interrogé sur son éventuelle responsabilité dans les irrégularités relevées par la Cour des comptes, Abdoulaye Diouf Sarr a tenu à être catégorique : « Vous n’avez peut-être pas lu le rapport. Mon nom n’a jamais été cité dans le rapport de la Cour des comptes pour une malversation financière ou autre », a-t-il affirmé.
Il précise également que le ministère de la Santé, qu’il dirigeait durant la pandémie, n’a fait l’objet d’aucune demande d’ouverture d’information judiciaire par la Cour des comptes. « Excepté un cas isolé reproché à un comptable de l’hôpital de Kaffrine, il n’y a rien qui puisse me concerner dans ce rapport », a-t-il ajouté.
Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19 a suscité de nombreuses réactions depuis sa publication. Il met en lumière des manquements graves dans l’utilisation des ressources publiques allouées à la lutte contre la pandémie. Plusieurs responsables et entités sont cités pour des irrégularités ou des pratiques contraires aux règles de gestion publique.
Cependant, Abdoulaye Diouf Sarr insiste sur le fait que son ministère a respecté les procédures établies. « Les fonds alloués ont été utilisés conformément aux règles. Nous avons travaillé dans un contexte difficile, mais avec la rigueur que requérait la situation », a-t-il assuré.
Ces précisions interviennent dans un contexte où plusieurs personnalités publiques ont été accusées, à tort ou à raison, de mauvaise gestion des fonds Covid-19. Abdoulaye Diouf Sarr, en tant qu’ancien ministre de la Santé, a vu son nom associé à ces controverses malgré son absence dans les sections incriminées du rapport.
Avec cette sortie médiatique, l’ex-ministre tente de dissiper les doutes et de protéger son intégrité face aux critiques. « Je considère ce débat clos. Mon implication n’est fondée sur aucune preuve ou accusation documentée », a-t-il conclu.
Si Abdoulaye Diouf Sarr affirme être hors de cause, l’affaire des fonds Covid-19 reste un sujet brûlant au Sénégal. Les citoyens attendent des réponses claires et des sanctions pour les responsables impliqués dans des malversations. L’intervention de l’ancien ministre pourrait contribuer à recentrer le débat sur les véritables responsables, tels que mentionnés dans le rapport de la Cour des comptes.
Le bras de fer juridique entre le maire de Dakar, Barthélémy Dias, et le préfet de la capitale sénégalaise continue de faire couler beaucoup d’encre. La récente décision du préfet, considérant Barthélémy Dias comme démissionnaire de son mandat de conseiller municipal et, par conséquent, de son poste de maire, suscite des critiques, notamment celles du Dr Yaya Niang, enseignant-chercheur en Droit public à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
Le préfet a justifié sa décision en s’appuyant sur l’article L. 277 du Code électoral. Cet article stipule qu’un conseiller municipal peut être considéré comme démissionnaire s’il se trouve dans un cas d’inéligibilité prévu par la loi.
Cependant, pour Dr Niang, l’interprétation du préfet est erronée. « En réalité, de notre point de vue, le préfet a mal appliqué les dispositions du Code électoral », a déclaré le juriste. Il rappelle que l’article L. 277 s’inscrit dans un chapitre du Code électoral dédié aux conditions d’éligibilité, d’inéligibilité et d’incompatibilité.
Selon Dr Niang, les cas d’inéligibilité sont énumérés de manière limitative dans les articles 272, 273 et 274 du Code électoral. Ces articles mentionnent les motifs précis qui peuvent rendre un conseiller municipal inéligible, comme l’existence d’une condamnation ou d’un conflit d’intérêt avéré.
« M. Dias ne se retrouvant dans aucun de ces cas, le préfet a cherché ailleurs une hypothétique inéligibilité en invoquant les articles 29 et 30 », précise le juriste. Toutefois, ces articles ne prévoient pas d’inéligibilité automatique.
Dr Niang insiste sur le fait que seule une décision judiciaire peut remettre en cause l’éligibilité d’un élu. « L’inéligibilité relève exclusivement du juge électoral, car c’est lui qui avait validé la candidature de M. Dias. Toute modification de son statut doit passer par une décision judiciaire », a-t-il souligné.
Le juriste considère donc que le préfet a outrepassé ses prérogatives en prononçant une décision administrative sans base légale claire.
Cette affaire ne se limite pas à une simple interprétation juridique : elle reflète également les tensions politiques entre l’administration et l’opposition. Barthélémy Dias, figure de proue de l’opposition sénégalaise, dénonce une manœuvre visant à l’écarter de la scène politique.
Le budget 2025 du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a été adopté ce vendredi par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Fixé à 204,4 milliards de FCFA, il enregistre une augmentation de plus de 7,4 milliards de FCFA par rapport à l’exercice précédent, où le budget s’élevait à 197 milliards de FCFA.
Le Général Jean Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a souligné sur sa page X que ces ressources supplémentaires sont destinées à soutenir les actions stratégiques inscrites dans le plan opérationnel 2025. Cette augmentation vise principalement à renforcer la sécurité publique, à améliorer la relation entre les forces de l’ordre et les citoyens, et à intensifier les efforts contre la corruption.
La nouvelle doctrine de police de proximité, adoptée en début de semaine, promet une meilleure collaboration entre les forces de sécurité – Police et Gendarmerie – et les populations. Selon le ministre, cette approche devrait marquer un changement significatif dans les relations entre citoyens et forces de l’ordre.
Parmi les priorités annoncées, la lutte contre l’insécurité demeure au centre des préoccupations. Des initiatives supplémentaires seront mises en œuvre pour renforcer les capacités des forces de sécurité face aux défis actuels.
Le ministre a également réaffirmé l’engagement du gouvernement à faire de la lutte contre la corruption un combat national. Ce fléau, qui affecte la bonne gouvernance et la confiance des citoyens, nécessite une réponse concertée et rigoureuse, selon le Général Tine.
Lors de la présentation du budget, le ministre a tenu à remercier les députés pour leurs suggestions. Il a assuré que les préoccupations soulevées seraient prises en compte dans les stratégies du ministère.
Le 20 décembre 2024, le Collectif « Non à l’Amnistie » a publié un communiqué adressé aux nouvelles autorités étatiques du Sénégal, dans lequel il exprime ses félicitations pour les efforts déployés en faveur de l’indemnisation des victimes des violences politiques et sociales. Toutefois, dans son message, le Collectif a soulevé plusieurs préoccupations concernant la mise en œuvre de cette initiative et a réitéré sa demande d’abrogation totale de la loi d’amnistie, considérée comme un obstacle majeur à la justice et à la réconciliation.
Dans un premier temps, le Collectif a salué l’initiative d’indemnisation lancée par le gouvernement, qu’il considère comme une avancée significative vers la reconnaissance des préjudices subis par les victimes des violences politiques passées. Cette démarche est vue comme un premier pas vers la réparation des torts infligés aux citoyens et un signe de volonté politique en faveur de la justice sociale. Le Collectif a toutefois exprimé des inquiétudes quant à la manière dont cette initiative est mise en œuvre, soulignant que de nombreux citoyens concernés par les indemnités ne sont pas suffisamment informés des démarches à suivre, des délais, et des conditions pour bénéficier de cette réparation.
Le Collectif a insisté sur la nécessité d’une communication claire, accessible et régulière. Il a précisé que les victimes doivent être informées de manière transparente sur les étapes du processus, les critères d’éligibilité, ainsi que les délais de traitement des dossiers. Selon le Collectif, une communication efficace est essentielle pour garantir une inclusion totale des victimes dans le processus et éviter des frustrations inutiles qui pourraient nuire à la confiance des citoyens dans les autorités.
Au-delà de la question de la communication, le Collectif a exhorté les autorités à faire preuve de transparence et de célérité dans le traitement des dossiers d’indemnisation. Selon le groupe, la lenteur administrative et l’opacité du processus pourraient nuire à l’efficacité de l’initiative et à la crédibilité des institutions publiques. Pour le Collectif, il est crucial que l’État respecte les principes d’équité et de justice dans le traitement des dossiers, afin de restaurer la confiance des citoyens envers les institutions et de renforcer la paix sociale. Le Collectif a également souligné que la transparence dans la gestion des fonds alloués à l’indemnisation est indispensable pour éviter toute suspicion de mauvaise gestion ou de détournement de fonds publics.
L’un des points les plus importants du communiqué reste la demande d’abrogation totale de la loi d’amnistie, une loi qui, selon le Collectif, continue de constituer un obstacle majeur à la justice. Le Collectif rappelle que cette loi a été promulguée dans un contexte politique particulier, avec l’objectif de mettre fin aux violences et aux conflits politiques, mais elle a eu pour effet de soustraire certains responsables d’actes criminels à toute poursuite judiciaire. En conséquence, de nombreuses victimes restent sans recours et les responsables de violations des droits humains échappent à la justice.
Le Collectif a exprimé sa conviction qu’une abrogation partielle de la loi d’amnistie ne suffira pas à réparer cette injustice. Une telle mesure, selon lui, ne ferait que maintenir une inégalité entre citoyens devant la justice, en permettant à certains responsables de bénéficier d’une impunité partielle. Pour le Collectif, l’abrogation totale de la loi d’amnistie est une condition sine qua non pour rétablir l’égalité devant la justice et garantir une réparation complète des préjudices subis par les victimes.
Enfin, le Collectif a conclu son communiqué en réaffirmant son appel à la réconciliation nationale, mais en insistant sur le fait que cette réconciliation ne pourra être effective que si elle repose sur des bases solides de justice. « Réconciliation oui, mais justice d’abord », tel est le message central du Collectif. Pour lui, la réconciliation ne peut se faire sans que les victimes ne soient pleinement réparées et que les responsables des violations des droits humains ne soient tenus pour responsables de leurs actes.
Ce communiqué s’inscrit dans un contexte politique tendu au Sénégal, où la question de l’amnistie continue de diviser l’opinion publique. Alors que certains estiment que l’amnistie est nécessaire pour favoriser la paix et la stabilité, d’autres, comme le Collectif « Non à l’Amnistie », considèrent qu’elle constitue un obstacle à la justice et à la réconciliation véritable. Le Collectif espère que ses appels seront entendus par les nouvelles autorités, et que des mesures concrètes seront prises pour garantir une justice équitable et une réparation complète des préjudices subis par les victimes.
La Délégation générale au Pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam a annoncé l’ouverture des préinscriptions pour le Hajj 2025 à partir du 24 décembre. Cette étape cruciale marque le lancement des démarches administratives pour les fidèles sénégalais désireux de remplir le cinquième pilier de l’Islam.
Dans un communiqué officiel, il est précisé que les préinscriptions se feront exclusivement auprès de la Banque Islamique du Sénégal (BIS), présente sur l’ensemble du territoire. Les candidats devront effectuer un versement provisoire de 4 millions de francs CFA. Ce montant, qui reste à confirmer, servira à réserver les places en attendant la fixation du tarif définitif dans les semaines à venir.
Cette initiative vise à simplifier les formalités et à garantir une organisation optimale pour les départs. La Délégation générale rappelle aux candidats l’importance de respecter les délais et de fournir les documents nécessaires pour faciliter le traitement des dossiers.
Le Hajj, en tant que démarche spirituelle essentielle pour les musulmans, exige également une logistique rigoureuse. Le montant provisoire couvre les réservations et anticipe les frais liés au transport, à l’hébergement, ainsi qu’aux autres dépenses nécessaires au séjour des pèlerins dans les Lieux Saints.
La Délégation exhorte les futurs pèlerins à initier les démarches dès l’ouverture des préinscriptions afin d’éviter tout désagrément lié aux délais. Elle insiste également sur la vérification des documents de voyage, notamment les passeports et certificats médicaux, indispensables pour accomplir le pèlerinage.
Cette annonce marque le début d’une étape importante pour les fidèles sénégalais, leur permettant de se préparer spirituellement et logistiquement pour ce voyage unique.
Le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (METE) a officiellement lancé le projet « Promouvoir l’innovation en matière de Technologies Propres pour l’Action Climatique au Sénégal (Clean Tech Sénégal) ». Cette initiative vise à encourager et soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les startups sénégalaises engagées dans le développement de technologies propres destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Avec un budget de 1,8 milliard de francs CFA, ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme mondial d’innovation dans les technologies propres, une initiative portée par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). Ce programme, actif dans 17 pays, dont le Sénégal, a pour objectif de promouvoir des solutions technologiques respectueuses de l’environnement et adaptées aux enjeux climatiques actuels.
Lors de l’ouverture du premier forum national consacré à la promotion de l’innovation dans les technologies propres, Fodé Fall, secrétaire général du METE, a expliqué que « Clean Tech Sénégal » ambitionne de stimuler l’innovation locale en soutenant les entreprises dans leur transition vers des solutions technologiques durables. Selon lui, il est essentiel que ces technologies soient adaptées aux réalités socioéconomiques et culturelles du Sénégal pour garantir leur impact et leur durabilité.
Le projet cible plusieurs secteurs stratégiques, notamment les énergies renouvelables, la gestion des déchets, l’agriculture durable et la gestion des ressources en eau. Ces domaines ont été identifiés comme prioritaires pour leur potentiel à réduire l’empreinte écologique tout en répondant aux besoins spécifiques du pays.
Fodé Fall a également rappelé les données du rapport 2023 sur la technologie et l’innovation publié par la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED). Ce rapport souligne que le marché des technologies propres, estimé à 1 500 milliards de dollars US en 2020, pourrait atteindre 9 500 milliards de dollars US d’ici 2030, illustrant ainsi leur importance croissante dans l’économie mondiale.
En lançant « Clean Tech Sénégal », le gouvernement entend non seulement contribuer à la lutte contre les changements climatiques, mais également positionner le Sénégal comme un acteur clé dans le développement et l’adoption de technologies respectueuses de l’environnement. Ce projet marque une étape importante dans la transition écologique du pays et pourrait servir de modèle pour d’autres nations en quête de solutions durables face aux défis climatiques.
Dans un communiqué relayé par la rédaction de Ledakarois.sn, le Haut-commandement de la Gendarmerie nationale a annoncé un coup de filet majeur dans la lutte contre le trafic et l’usage de drogue au Sénégal. Les brigades territoriales de la Zone Franche Industrielle et de Yenne ont mené des opérations ciblées dans les nuits du 17 et 18 décembre 2024, aboutissant à des saisies significatives de chanvre indien.
Les dispositifs de surveillance, renforcés le long des plages de Petit Mbao et de Yenne, ont permis de déjouer des tentatives de transport de drogues. Selon le communiqué, 286 kilogrammes de chanvre indien soigneusement conditionnés dans des sacs en plastique ont été interceptés. La brigade de Yenne a saisi 216 kg, tandis que celle de la Zone Franche Industrielle a récupéré 70 kg.
En plus de cette importante saisie, deux véhicules utilisés pour les opérations de transport ont été immobilisés. Il s’agit d’un Rav4 immatriculé à Dakar et d’une Peugeot 307 immatriculée à Thiès.
Les enquêtes sont toujours en cours pour identifier et démanteler le réseau criminel derrière cette opération. Le communiqué souligne que l’implication des brigades de Yenne et de la Zone Franche Industrielle reflète l’efficacité des stratégies de surveillance mises en place par la gendarmerie, notamment dans les zones côtières, souvent utilisées pour le trafic de drogue.
Le Haut-commandement de la Gendarmerie nationale a réaffirmé son engagement dans la lutte contre les trafics de stupéfiants, qui constitue une priorité nationale. Cette saisie s’inscrit dans une série d’opérations visant à sécuriser les zones sensibles et à perturber les activités des réseaux criminels. La collaboration et la vigilance des forces de l’ordre démontrent que le Sénégal reste ferme dans sa volonté de combattre ce fléau.
Ledakarois.sn continuera de suivre cette affaire et les développements des investigations en cours. Ce succès représente un avertissement clair aux trafiquants et témoigne de la détermination des autorités à éradiquer le trafic de drogue sur le territoire national.
Dans le cadre de ses efforts pour assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens, la police nationale a intensifié ses opérations sur l’ensemble du territoire. Dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 décembre 2024, la Direction de la Sécurité Publique (DSP) a mené une vaste opération de sécurisation ciblant les zones criminogènes du Sénégal.
Cette intervention a permis d’interpeller 374 personnes pour diverses infractions. Parmi elles, 67 ont été arrêtées pour ivresse publique et manifeste, tandis que 30 autres ont été placées en garde à vue pour nécessité d’enquête. Un individu a été appréhendé pour détention de chanvre indien, et cinq autres pour détention et usage de cette substance. Un cas d’usage illicite de cigarette électronique a également été enregistré, ainsi que onze interpellations pour usage de produit cellulosique. Par ailleurs, deux individus ont été arrêtés pour rixe sur la voie publique et deux autres pour coups et blessures volontaires. D’autres infractions, telles que l’abus de confiance, l’association de malfaiteurs, le vol, la tentative de vol, ainsi que des violences et voies de fait, figurent parmi les motifs des interpellations.
En ce qui concerne les infractions routières, les agents de la DSP ont procédé à la mise en fourrière de 40 véhicules et à l’immobilisation de 67 motos. Ces contrôles routiers ont permis de collecter un total de 1 079 000 francs CFA en amendes forfaitaires, selon le bilan communiqué par les autorités.
Ces actions s’inscrivent dans une stratégie globale visant à renforcer la sécurité publique et à réduire la criminalité dans les zones sensibles. Sous la direction du commissaire Ndiarra Sène, les forces de l’ordre ont démontré leur détermination à lutter contre toutes les formes d’insécurité. Cette opération envoie un signal fort, rappelant que la sécurité des citoyens reste une priorité pour les autorités.
Cependant, ces efforts soulèvent également des questions sur les mécanismes de prévention et d’accompagnement des personnes interpellées, notamment en matière de réinsertion sociale. Les autorités assurent que ces interventions se poursuivront dans les semaines à venir, avec un accent particulier sur les zones les plus exposées aux actes criminels.
Récemment nommé ministre du Travail, Abass Fall a pris une position forte sur la question des retraités sénégalais. Dans une lettre adressée à Demba Welle Diop, président de l’Association des retraités, veufs, veuves et orphelins du Sénégal (ARVOS), le ministre a affirmé que le gouvernement accorde une attention particulière à l’amélioration des conditions de vie des retraités et de leurs ayants droit. Cette initiative intervient sur instruction du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qui a demandé une réflexion approfondie sur la gestion des retraites au Sénégal.
Le ministre a expliqué dans sa correspondance qu’il avait été saisi par le directeur de cabinet du président pour examiner les préoccupations des retraités. Il a précisé que cette réflexion stratégique vise à revoir en profondeur le système actuel, souvent critiqué pour ses insuffisances. Parmi les problèmes identifiés figurent la faiblesse des pensions de retraite, qui ne permettent pas aux bénéficiaires de subvenir pleinement à leurs besoins, ainsi que l’absence de mécanismes réguliers de revalorisation des pensions face à l’augmentation du coût de la vie. À cela s’ajoute le manque d’accompagnement social et médical, particulièrement crucial pour des personnes souvent âgées et confrontées à des dépenses de santé importantes.
Pour répondre à ces défis, Abass Fall a annoncé que son ministère a déjà engagé une réflexion stratégique, avec pour ambition de développer des solutions durables et adaptées. Cette démarche inclut l’organisation prochaine de réunions de concertation avec les représentants des retraités, afin de recueillir leurs avis et propositions. Le ministre a souligné l’importance de ces échanges, qui permettront de définir des mesures concrètes et efficaces pour un accompagnement global des retraités.
Dans sa lettre, il a réaffirmé que le gouvernement attache une grande importance à la revalorisation des pensions et à l’amélioration des conditions de vie des retraités. Il a également insisté sur le fait que cette démarche s’inscrit dans une vision inclusive, où les retraités et leurs ayants droit seront pleinement impliqués dans le processus de réforme.
Cette annonce marque un tournant pour les retraités sénégalais, qui espèrent depuis longtemps une meilleure prise en charge de leurs besoins. Le système actuel, jugé insuffisant, ne répond pas aux attentes d’une frange importante de la population, souvent marginalisée après des années de service.
Le ministre Abass Fall a conclu en exprimant son engagement personnel et celui de son département à travailler pour le bien-être des retraités, tout en rappelant que ces efforts s’inscrivent dans une dynamique gouvernementale globale visant à renforcer la justice sociale et à améliorer la qualité de vie des citoyens.
Cette initiative suscite beaucoup d’espoir, car elle pourrait marquer une avancée majeure dans la prise en charge des retraités au Sénégal. Si les promesses sont tenues, elles pourraient transformer positivement le quotidien de milliers de Sénégalais.
Gonoum, un village situé dans la commune d’Adéane, arrondissement de Niaguis, département de Ziguinchor, a longtemps souffert des effets de la crise casamançaise. Après avoir été déserté par ses habitants dans les années 1990, le village a progressivement retrouvé sa population à partir de 1995. Aujourd’hui, grâce à l’ONG Direct Aid Society, un projet de développement communautaire ambitieux d’une valeur de 35 millions de francs CFA a été lancé pour améliorer les conditions de vie des populations locales, notamment les femmes et les jeunes.
Le programme structurant de l’ONG vise à rendre les femmes autonomes et à fixer les jeunes dans leur terroir, afin de lutter contre l’émigration irrégulière et encourager le développement local. Ce projet a été conçu autour de trois composantes majeures : le maraîchage, l’élevage et le transport. Il comprend la mise à disposition de 5 tricycles, 75 bovins, 15 caprins, et l’aménagement d’un périmètre maraîcher avec toutes les infrastructures nécessaires.
Almamy Badji, responsable de projet à Direct Aid, a expliqué que le programme a pour objectif d’aider les populations démunies, en particulier les femmes. « Ce programme revêt un caractère purement social », a-t-il précisé. Le périmètre maraîcher de Gonoum s’étend sur un hectare et dispose désormais d’un forage, d’un château d’eau et de bassins pour permettre aux femmes d’arroser les cultures. En plus du maraîchage, les tricycles permettront aux femmes de transporter et de vendre leurs produits dans les marchés locaux.
La composante élevage, avec les 75 caprins et 15 bovins, est un autre pilier essentiel du projet. Les caprins sont composés de 7 géniteurs et de femelles, tandis que les bovins incluent 2 géniteurs et des femelles. Ce programme vise à renforcer la reproduction du cheptel et à offrir aux femmes une source de revenus supplémentaires.
Le conseiller municipal de la commune d’Adéane, Sadio Seydi, a salué cette initiative, soulignant qu’elle constitue une grande aide pour le développement de la commune. « Un sentiment de satisfaction et de soulagement se dégage de la population et de la commune. Nous sommes très reconnaissants envers Direct Aid pour ce projet », a-t-il déclaré. Il a également noté que ce type de partenariat est essentiel pour le développement de la commune et a exprimé le souhait de renforcer les liens avec l’ONG.
Seydou Sadio, conseiller municipal, a quant à lui rappelé que ce projet s’inscrit parfaitement dans le cadre du programme national « Togg Fi Tekki Fi », visant à encourager l’agriculture et à fixer les jeunes dans leurs villages. Il a également encouragé les aînés de Gonoum à mettre à disposition des terres pour permettre aux jeunes de s’investir dans l’agriculture et ainsi participer au développement du village et du pays.
Pour Mamadou Lamine Diamé, président de la jeunesse de Gonoum, ce projet est une véritable opportunité pour la stabilité des jeunes. « Ce projet permettra aux jeunes de rester dans leur village et de subvenir aux besoins de leurs familles sans avoir à migrer », a-t-il déclaré, saluant l’impact positif de cette initiative pour les femmes, qui seront les premières bénéficiaires.
En conclusion, l’ONG Direct Aid Society, à travers ce programme de développement communautaire, apporte une réponse concrète aux défis de Gonoum, en contribuant à l’autonomisation des femmes et à la stabilisation des jeunes dans leur village. Avec un soutien comme celui-ci, les perspectives de développement pour Gonoum semblent désormais plus prometteuses.
Suite à la déchéance de Barthélémy Dias de ses fonctions de maire de Dakar, c’est désormais Ngoné Mbengue qui assure l’intérim. Dans ses premiers propos sur les ondes de la Rfm, Mme Mbengue a exprimé sa volonté de poursuivre le travail entamé par son prédécesseur, en mettant l’accent sur les priorités des Dakarois.
En tant qu’adjointe au maire, elle a affirmé : « Aujourd’hui en tant qu’adjointe au maire assurant l’intérim, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour continuer le travail et suivre l’agenda que le maire avait laissé, en me focalisant sur tout ce qui est prioritaire pour les Dakarois. » Son message a été clair : elle entend préserver la continuité des projets et s’engager pleinement dans les préoccupations des habitants de Dakar.
Concernant la réunion du Conseil municipal, prévue pour ce jeudi, Mme Mbengue a expliqué que le préfet de Dakar avait signalé un manquement concernant le respect du délai de convocation de trois jours francs. En conséquence, la réunion a été reprogrammée pour le jeudi 26 décembre, afin de respecter pleinement les exigences légales. « Nous avons tenu, ce mercredi, la réunion du bureau municipal au sein de l’annexe. Nous avons donc décidé de convoquer le Conseil municipal pour la session ordinaire le jeudi 26. Cela va nous permettre de respecter les trois jours francs », a-t-elle précisé.
Elle a également rappelé que l’article 146 de la loi sur les collectivités locales stipule que le délai de convocation d’une session ordinaire est de trois jours francs, tandis qu’une session extraordinaire peut être convoquée avec un délai réduit de 24 heures. Ngoné Mbengue a conclu en précisant que le seul reproche formulé par le préfet concernait ce non-respect des délais de convocation, une situation désormais rectifiée.
Les migrants sénégalais bloqués au Niger doit être un électrochoc pour les autorités, les partenaires internationaux et la société civile, selon l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA), qui a lancé un appel à l’endroit de l’État pour alerter sur la détresse des pays.
En cette Journée internationale des migrants célébrée chaque 18 décembre, l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) appelle à une mobilisation urgente face à la situation critique des migrants sénégalais bloqués dans le désert du Niger. À travers un communiqué parcouru par « Le Dakarois Quotidien », l’Organisation non gouvernementale (ONG) a renseigné que ces hommes et femmes, expulsés d’Algérie et de Tunisie, se retrouvent dans des camps de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Ces Sénégalais, au nombre de 42 à Assamaka depuis plus d’un mois et de 41 à Agadez depuis près de cinq mois, vivent une tragédie silencieuse. Privés d’accès à l’eau potable, à une alimentation adéquate et à des soins médicaux de base, ils affrontent quotidiennement la faim, la maladie et des températures écrasantes. Le désert, impitoyable, devient pour eux une prison à ciel ouvert, où la survie est un combat de chaque instant. Nombre d’entre eux sont en état de détresse psychologique, rongés par le désespoir face à l’absence de perspectives de rapatriement. Des témoignages de leurs familles, restées au Sénégal, viennent renforcer l’alerte sonnée par l’ADHA. Ces proches vivent dans l’angoisse permanente, impuissants devant la souffrance de leurs enfants, frères et sœurs. Ils implorent les autorités sénégalaises de prendre des mesures immédiates pour sauver ces vies en danger.
LES CARENCES D’UN SYSTÈME
Depuis des années, le Sénégal bénéficie de financements conséquents dans le cadre de la coopération internationale, notamment via le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique, destiné à freiner la migration irrégulière et à renforcer le développement local. Cependant, ces ressources n’ont pas permis d’apporter des solutions durables. De nombreux projets, mal conçus ou mal exécutés, ont échoué à répondre aux véritables besoins des populations locales. Pire encore, des cas de détournements et de gestion opaque de ces fonds ont été signalés, alimentant la méfiance des communautés et marginalisant les migrants de retour ainsi que les associations locales censées en être les principaux bénéficiaires, renseigne l’ADHA. Les programmes migratoires se concentrent souvent sur des objectifs sécuritaires dictés par les bailleurs de fonds, en particulier l’Union européenne (UE), plutôt que sur les enjeux structurels du Sénégal. Ce déséquilibre stratégique contribue à la précarisation des migrants et au maintien des causes profondes de l’exode. La pauvreté, le chômage, l’accès limité à une éducation de qualité et les inégalités économiques poussent chaque année des milliers de Sénégalais à prendre des routes dangereuses vers un avenir incertain. La situation actuelle des migrants bloqués au Niger illustre ces échecs à grande échelle. Face à cette crise humanitaire, l’inaction des autorités sénégalaises est incompréhensible. Le gouvernement a une responsabilité envers ses citoyens, qu’ils soient à l’intérieur de ses frontières ou à l’étranger. Le silence ou l’indifférence face à ces souffrances équivaut à une négation des droits les plus fondamentaux de ces hommes et femmes.
LES PROPOSITIONS DE L’ADHA
Pour l’ADHA, il est impératif que le Sénégal prenne des mesures immédiates et décisives pour répondre à cette crise. Un rapatriement urgent des Sénégalais bloqués au Niger doit être organisé dans des conditions respectant leur dignité et leurs droits fondamentaux. Ce rapatriement doit s’accompagner d’une assistance humanitaire d’urgence pour répondre à leurs besoins essentiels en matière d’eau potable, d’alimentation et de soins de santé. Parallèlement, un audit rigoureux des financements liés à la migration et au développement doit être réalisé, avec une transparence totale. Cet audit permettra de faire la lumière sur les détournements et les dysfonctionnements, d’identifier les responsables et de rétablir la confiance des citoyens et des partenaires internationaux. Il est également nécessaire de repenser les politiques nationales en matière de migration et de développement. Le système éducatif, souvent inadéquat, doit être réformé pour offrir aux jeunes Sénégalais une formation adaptée aux réalités économiques du pays. De même, le droit du travail doit être renforcé pour garantir des emplois décents et limiter l’exode économique. Enfin, selon l’ADHA, la coopération internationale doit être réorientée pour mieux répondre aux besoins structurels et conjoncturels du Sénégal. Les financements alloués ne doivent pas seulement viser à sécuriser les frontières européennes, mais aussi à créer des opportunités locales pour dissuader la migration irrégulière. Une approche participative impliquant les migrants eux-mêmes, les associations locales et la société civile est essentielle pour garantir l’efficacité des programmes. En conclusion dans sa note, l’ADHA rappelle que la migration ne doit pas être une condamnation à la souffrance ou à l’exclusion. Elle doit au contraire être perçue comme une opportunité, un droit et une contribution au développement humain et économique. Le Sénégal, en tant qu’État souverain, a l’obligation morale et juridique de protéger ses citoyens, où qu’ils se trouvent.
Lors de son intervention sur le plateau de MNF ce mercredi, le Pr Ismaïla Madior Fall, éminent constitutionnaliste, a livré une analyse approfondie sur la question de la révocation de Barthélémy Dias de l’Assemblée nationale et de la mairie de Dakar.
Se fondant sur la jurisprudence et les dispositions légales en vigueur, le Pr Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice, a évoqué les mécanismes juridiques qui sous-tendent la situation juridique dans laquelle se trouve Barthélémy Dias. Concernant le cas d’espèce de l’Assemblée nationale, le constitutionnaliste, a rappelé la décision du Conseil constitutionnel dans l’affaire Khalifa Sall, qui disposait, à l’époque, que tout membre de l’Assemblée nationale faisant l’objet d’une condamnation définitive peut être radié sur demande du ministre de la Justice. Pour le constitutionnaliste, la décision du ministre est légale et fondée sur le droit actuel. « Il n’y a pas de problème d’inéligibilité », a-t-il affirmé. Abordant destitution de Barthélémy Dias de la mairie de Dakar, le Pr Fall a précisé que le rôle du préfet, qui a constaté la démission de l’édile, n’entraîne pas nécessairement l’application de l’inéligibilité. En effet, le préfet, en vertu du Code électoral, a la possibilité de constater une présumée inéligibilité sans pour autant prononcer une décision définitive. « Il n’a pas révoqué, il a simplement constaté la démission ou la présumée inéligibilité », a expliqué le juriste. Selon lui, le processus est donc loin d’être conclu et pourrait faire l’objet de recours. Le Pr Fall a aussi souligné que, dans de tels cas, la cour d’appel est l’instance compétente pour trancher la question de manière définitive.
LIMITES DE L’ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION
Le constitutionnaliste a également abordé la question de la décentralisation, en précisant que le statut des élus locaux, notamment des maires, reste fragile. Il a déploré que l’Acte 3 de la décentralisation n’ait pas renforcé les prérogatives des élus locaux, ce qui permet au pouvoir central de révoquer un maire de manière relativement aisée. “Le maire n’est pas protégé”, a-t-il insisté, précisant que le président de la République pourrait le révoquer sans grande difficulté. En ce qui concerne les réformes à apporter, le professeur Fall a recommandé de mieux protéger les maires, en leur garantissant un statut plus solide, et de réorienter la gestion des élus locaux pour éviter de telles dérives. Il a également suggéré que l’État prenne des mesures législatives pour sécuriser les mandats des maires, et ce, par des textes qui prévoient des conditions précises pour toute révocation. Le Pr Ismaïla Madior Fall a conclu son intervention en rappelant qu’une gouvernance respectueuse de la loi et de l’éthique politique est indispensable pour le bon fonctionnement des institutions. Selon lui, la politique doit se faire en harmonie avec la loi, tout en respectant l’équilibre et la courtoisie entre les acteurs.
Le 18 décembre 2024, le Conseil constitutionnel a rendu une décision importante concernant la requête de Me Aïssata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu, et de 13 autres députés. Ces derniers avaient saisi l’institution pour contester la délibération du bureau de l’Assemblée nationale relative à l’élection des membres de celui-ci, en particulier la nomination d’une dame au poste de vice-président, un poste normalement réservé à leur groupe.
Dans leur requête, les députés estimant que cette procédure était illégale avaient demandé l’annulation de la délibération du bureau du 2 décembre 2024. Ils dénonçaient ce qu’ils considéraient comme une violation des règles de représentation et d’équité parlementaire.
Cependant, dans sa réponse, le Conseil constitutionnel a jugé qu’il n’était pas compétent pour se prononcer sur ce type de litige. Selon l’institution, la gestion interne de l’Assemblée nationale relève de la compétence exclusive des députés eux-mêmes et non du Conseil constitutionnel. Par conséquent, la requête a été rejetée.
Cette décision marque une étape significative dans la délimitation des pouvoirs des différentes institutions de l’État, notamment en ce qui concerne les différends internes à l’Assemblée nationale. Bien que rejetée, cette requête met en lumière les tensions et les divisions existantes au sein de l’hémicycle, particulièrement entre les groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition.
L’affaire soulève aussi des questions sur la manière dont les décisions prises par le bureau de l’Assemblée seront perçues à l’avenir et sur la capacité des groupes parlementaires à défendre leurs droits au sein de l’institution.
Le Premier ministre Ousmane Sonko présentera sa Déclaration de Politique Générale (DPG) devant l’Assemblée nationale le vendredi 27 décembre 2024, conformément aux exigences de l’article 55 de la Constitution sénégalaise. Cette déclaration constitue un moment important dans le parcours politique du gouvernement, offrant une occasion pour le Premier ministre de détailler les grandes orientations de sa politique publique et de répondre aux attentes des parlementaires.
L’annonce a été faite lors du Conseil des ministres du mercredi 18 décembre, sous la présidence du Chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau référentiel des politiques publiques, en particulier la Vision Sénégal 2050, qui trace les grandes lignes du développement du pays à long terme.
La DPG de Sonko intervient dans un contexte où plusieurs réformes structurelles sont en cours, notamment dans les secteurs de l’urbanisme, de l’habitat social, et de la modernisation des infrastructures. Celles-ci font partie des priorités affichées par le gouvernement, qui souhaite inscrire son action dans une dynamique de développement durable et inclusif.
Lors de cette présentation, Ousmane Sonko aura l’opportunité de défendre sa vision stratégique pour le pays et de poser les bases des priorités législatives et économiques pour l’année 2025. Cette déclaration sera également l’occasion de faire face aux interrogations des parlementaires sur les modalités de mise en œuvre des réformes envisagées, leur impact sur les citoyens, ainsi que sur la cohérence globale des politiques publiques proposées.
La DPG représente ainsi un moment clé de l’agenda politique, où les décisions prises par le gouvernement seront scrutées de près. Chaque parole du Premier ministre sera attendue pour évaluer la faisabilité des mesures annoncées et leur capacité à répondre aux défis sociaux et économiques actuels du Sénégal.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 18 décembre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République est revenu sur la cérémonie d’inauguration, le jeudi 12 décembre 2024 à Thiès, du monument dédié au héros national Lat Dior Ngoné Latyr DIOP, à l’occasion du centenaire de sa disparition. Il a adressé ses remerciements aux populations de la ville de Thiès, notamment aux élèves, pour leur mobilisation exceptionnelle et leur accueil chaleureux. Il a aussi associé dans ses remerciements les autorités territoriales, le Maire de la ville, les élus, les notabilités religieuses et coutumières de Thiès qui ont fortement contribué au succès de la manifestation.
La présence du Chef de l’Etat à Thiès symbolise son attachement particulier à la valorisation de notre patrimoine historique et culturel si nécessaire à la préservation d’un récit national assumé qui prend en compte nos valeurs traditionnelles séculaires, basées sur une culture de la mémoire et la célébration de nos héros nationaux dans tous les domaines. Dès lors, il a demandé au Premier Ministre, au Ministre des Collectivités territoriales, au Ministre de la Culture et au Secrétaire d’Etat en charge de la Culture, de travailler avec les Collectivités territoriales en vue de mettre en adéquation la dénomination de nos rues, avenues, boulevards et édifices publics avec les faits historiques et héros nationaux qui ont unanimement marqué la vie de notre pays.
Le Président de la République a aussi souligné l’importance de vulgariser et d’enseigner l’histoire générale du Sénégal. Il a, à cet égard, demandé au Premier Ministre d’évaluer et de relancer le projet de réécriture scientifique de l’histoire générale du Sénégal, de réhabiliter et de promouvoir le patrimoine historique de nos communes et villes. Dans cet élan, il a indiqué au Ministre en charge de la Culture et au Secrétaire d’Etat chargé du patrimoine historique, la nécessité de travailler à la réhabilitation du patrimoine des îles, notamment Gorée et Carabane en étroite collaboration avec les autorités municipales et les populations. Il a, en outre, invité, le Premier Ministre à engager la réflexion sur la création d’un Conseil national de la Mémoire et de la Gestion du Patrimoine historique afin de faire de la préservation de notre histoire, un facteur majeur de développement économique, social et culturel du Sénégal.
Abordant la question de la politique d’urbanisme, d’architecture, d’habitat et de promotion du logement, le Chef de l’Etat a indiqué que la matérialisation de la Vision Sénégal 2050, révèle l’urgence d’accélérer l’aménagement du territoire, le développement de nos terroirs ainsi que la modernisation de nos communes et villes à partir des Pôles. Il a demandé au Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires de veiller à l’actualisation et/ou à la généralisation des plans directeurs d’urbanisme dans toutes les communes et villes du Sénégal. Cet exercice impératif de planification, est fondamental pour maitriser le développement urbain et accélérer dans la cohérence et la rigueur des aménagements la mise en œuvre de la politique d’habitat et de promotion de logements sociaux en particulier. Dans ce sillage, il a instruit le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, de veiller à l’application stricte des règles d’architecture harmonisées dans chaque commune et ville du Sénégal. A cet égard, il a invité le Gouvernement à travailler avec l’Ordre des architectes pour proposer un nouveau cadre légal et réglementaire de mise en œuvre de la nouvelle politique d’architecture du Sénégal. Dans l’optique d’une dynamique de refondation de la politique d’urbanisme, de construction et du logement, le Président de la République a engagé le Gouvernement à poursuivre les efforts de promotion des constructions aux normes des habitations, bâtiments et édifices avec : – l’application rigoureuse des codes de l’urbanisme, de la construction, de l’assainissement et de l’environnement principalement ; – la maitrise des aménagements et occupations du littoral ; – la mise à contribution du Laboratoire national de référence des Bâtiments et Travaux publics qui assure l’homologation des matériaux et produits utilisés dans le secteur des BTP et garantit la qualité et la conformité des constructions. ; – l’intégration d’une exigence d’aménagement paysager et d’espaces verts dans les quartiers et les habitations ; – la formation professionnelle initiale et continue des acteurs du bâtiment dans des écoles et instituts spécialisés. Par ailleurs, le Chef de l’Etat a indiqué l’urgence d’accélérer le déploiement national des programmes de promotion de logements sociaux. A cet effet, il a demandé au Premier Ministre de relancer les programmes de construction de logement sociaux dans les zones adaptées soutenus par des lotissements, des plans d’aménagement et des titres d’occupation officiellement validés après les audits fonciers et immobiliers en cours. Le Gouvernement devra aussi proposer des solutions soutenables pour accélérer la promotion d’un habitat décent à travers la conception de plans consensuels de restructuration et de rénovation urbaine et s’atteler à moderniser l’habitat en milieu rural. Il a invité le Premier Ministre et le Gouvernement à faire du logement décent une cause nationale à partir de l’année 2025. Le Ministre de l’Urbanisme et le Secrétaire d’Etat au Logement feront le point mensuel en Conseil des Ministres sur la mise en œuvre de la politique du logement. Dans cet esprit, il a demandé au Premier Ministre et au Ministre en charge l’Urbanisme de fixer, pour les trois (3) prochaines années, la lettre de mission et le cadre d’intervention de la Société d’Aménagement Foncier et de Restructuration urbaine (SAFRU), entité qui doit disposer de ressources foncières et financières adaptées à partir d’un modèle économique viable. Au demeurant, il convient d’évaluer le Fonds de Garantie pour l’accès Logement (FOCALOG) et l’application de la loi d’orientation n° 2016-31 du 08 novembre 2016 sur l’habitat social avec le dispositif du Fonds pour l’Habitat social (FHS). Le Gouvernement s’attèlera aussi à la relance des pôles urbains et des zones d’aménagement concerté pour faciliter l’accès à la propriété foncière et immobilière avec le concours des banques et établissements financiers (CDC en particulier…). Dans cette lancée, une importance primordiale sera accordée au développement prioritaire du pôle urbain de Diamniadio et du Lac Rose qui commencent à accueillir des infrastructures hôtelières de classe mondiale. Au regard de la montée en puissance du secteur du tourisme, le Président de la République a demandé au Premier Ministre, au Ministre en charge des Collectivités territoriales et au Ministre en charge du Tourisme de veiller à la maitrise du développement urbain des zones touristiques du Sénégal. Dans sa communication, le Premier Ministre a informé le Conseil qu’en vertu des dispositions de la Constitution, notamment en son article 84, Monsieur le Président de la République a saisi l’Assemblée nationale pour la tenue de sa Déclaration de Politique générale (DPG), le vendredi 27 décembre 2024, conformément aux dispositions de l’Article 55 de la Constitution. Abordant la préparation de l’agenda législatif de l’année 2025, le Premier Ministre a indiqué que les projets de textes y afférents doivent être en phase avec le nouveau Référentiel des politiques publiques Vision Sénégal 2050. Il a, en outre, souligné l’exigence pour chaque ministère d’élaborer et de transmettre au Secrétariat général du Gouvernement son agenda législatif au titre du premier semestre de l’année 2025, au plus tard à la mi-janvier 2025. À cet égard, il a demandé aux Ministres de veiller, après une stricte revue des projets de texte élaborés antérieurement à avril 2024, à bien identifier les textes à vocation stratégique et ceux à vocation opérationnelle, aux fins d’anticiper sur la complexité et les délais d’élaboration ainsi que sur l’ordre de priorité. En outre, il devra être tenu compte de l’orientation majeure de rationalisation des ressources publiques. Par ailleurs, le Premier Ministre a relevé l’attention particulière à accorder à la restructuration des entreprises publiques et parapubliques en grande difficulté pour garantir la continuité du service public. Il a ainsi demandé au Ministre Secrétaire général du Gouvernement de procéder à la reprise des travaux du Comité interministériel de Suivi et de Restructuration des entreprises publiques et parapubliques et instruit le Ministre des Finances et du Budget de prendre les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre effective du Fonds de Relance pour la restructuration des dites entreprises. Enfin, le Premier Ministre a informé le Conseil qu’il co-présidera avec le Vice- Président de La Gambie, à l’occasion d’une visite de travail et d’amitié dans ce pays les 19 et 20 décembre 2024, la réunion de la Commission consultative conjointe chargée du suivi de la coopération entre les deux pays qui ne s’est pas tenue depuis 2011. La rencontre sera consacrée à la revue de l’état de mise en œuvre des décisions issues du Conseil présidentiel du 1er août 2023 et à l’examen de divers dossiers. Le Premier Ministre co-présidera également, avec le Vice-Président de La Gambie, la cérémonie d’ouverture de la 2ème édition du forum économique, commercial et d’investissement sénégalo-gambien.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES : • Le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait le point mensuel sur les préparatifs de l’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026 ;
• Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait une communication sur la situation de la campagne de commercialisation de l’arachide 2024, les cultures de décrue et la campagne horticole ;
• Le Ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire a fait une communication sur la synergie gouvernementale autour de la mise en œuvre d’une Stratégie nationale de Financement ciblé (SNFC) au service de l’économie sociale et solidaire.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES, Le Conseil a examiné et adopté : • Le Projet de décret portant organisation du Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères.
Le Groupe Teyliom a réagi fermement aux récentes informations diffusées par certains organes de presse concernant Yérim Sow, fondateur du groupe, et son collaborateur Yigo Faly Thiam. Selon ces rapports, les deux hommes seraient visés par un mandat d’arrêt international émis par la justice béninoise, suite à leur condamnation en décembre 2021 à Cotonou, à cinq ans de prison, dont deux ans fermes.
Dans un communiqué envoyé à Seneweb, Teyliom a apporté des éclaircissements sur cette affaire, en dénonçant des informations jugées « incomplètes et tendancieuses ». Le groupe a notamment précisé que Yérim Sow et Yigo Faly Thiam n’avaient jamais été notifiés de la décision de justice. Par conséquent, selon Teyliom, la condamnation ne peut être considérée comme exécutoire, et les délais d’opposition ou d’appel n’ont pas pu être engagés.
Teyliom a rappelé plusieurs éléments clés du dossier. En premier lieu, il a évoqué la « destruction arbitraire » de l’hôtel Noom Cotonou, qui a été au cœur du conflit. Ensuite, le groupe a souligné l’existence d’une procédure d’arbitrage en cours au Centre International de Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI), opposant Teyliom à la République du Bénin. Le groupe a également mentionné les mesures prises par les autorités béninoises après l’introduction de cette procédure d’arbitrage.
Cependant, le groupe a fait savoir que les deux dirigeants n’ont jamais eu accès aux éléments factuels et juridiques ayant conduit à leur condamnation, car ils n’ont pas été informés des charges retenues contre eux ni du dossier d’instruction. Cette absence de notification a été mise en avant par Teyliom pour justifier l’absence de valeur juridique de la décision rendue par la chambre correctionnelle du Bénin.
Dans ce contexte, le Groupe Teyliom a réaffirmé son engagement à défendre son image, celle de ses dirigeants, et ses droits légitimes. Le groupe a précisé qu’il se réservait le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger sa réputation et contrer toute allégation qui pourrait nuire à son image.
Teyliom a également réaffirmé son rôle important dans le développement de la région, soulignant l’importance de ses investissements et réaffirmant son engagement à agir de manière sérieuse et respectée. Le groupe a conclu en insistant sur le fait qu’il continuerait à œuvrer pour le bien-être économique et social de la région, malgré les difficultés rencontrées.
Le secteur de la presse au Sénégal est en pleine transformation, avec plus de 600 organes et entreprises de presse inscrits avant la clôture de la plateforme d’enregistrement mise en place par le Ministère de la Communication. Toutefois, bien que cette initiative vise à renforcer la régulation des médias, plusieurs défis demeurent et suscitent des inquiétudes parmi les acteurs du secteur.
La commission d’examen et de validation des entreprises de presse, actuellement en train d’étudier les dossiers des médias inscrits, doit faire face à des enjeux considérables. Daouda Mine, membre de cette commission, a souligné lors de l’émission « Lantinoor » sur RTS 1 que la résolution des problèmes dans le secteur de la presse dépend avant tout d’une volonté politique forte. Cependant, il a également précisé que l’objectif de la commission n’est pas de sanctionner ou de fermer les médias non conformes, mais de les accompagner dans un processus de mise en conformité. Ce processus, bien que bien intentionné, pourrait prolonger l’incertitude pour de nombreux médias, notamment ceux qui peinent à remplir les critères requis.
L’un des points cruciaux soulevés lors de cette discussion est la question de la fiscalité, jugée inadaptée pour le secteur des médias. Migui Maram Ndiaye, président de la Convention des Jeunes Reporters, a dénoncé la situation absurde qui consiste à traiter les entreprises de presse comme des industries lourdes, à l’instar des cimenteries, dans le cadre de la fiscalité. Selon lui, une réforme fiscale s’impose de toute urgence pour permettre aux médias de se développer dans un environnement favorable.
Ndiaye a également insisté sur la nécessité d’adopter une loi sur la publicité, une mesure qui pourrait aider à réguler un secteur où les enjeux financiers sont importants. Il a enfin exhorté le Président de la République à organiser une rencontre officielle avec les organisations de presse afin de remettre officiellement les conclusions des Assises du secteur. Cependant, malgré ces appels, l’avenir de ces propositions reste incertain et dépendra de l’implication des autorités publiques.
Marguerite Rosalie Ndiaye, intervenant dans la même émission, a rappelé que la conformité des entreprises de presse ne se limite pas à un seul critère, comme l’inscription auprès des autorités compétentes. Elle a insisté sur l’importance d’autres aspects essentiels, tels que le respect des cotisations sociales, le paiement des impôts, ainsi que la formalisation des contrats de travail pour les journalistes. Ces éléments, souvent négligés dans le secteur, sont pourtant cruciaux pour garantir une presse indépendante et professionnelle.
Elle a également encouragé les journalistes à revendiquer leur droit d’accès au Fonds d’appui à la presse, dont le montant a récemment été revalorisé. Bien que cette mesure soit censée apporter un soutien au secteur, certains observateurs se demandent si elle suffira à répondre aux besoins réels des médias, notamment en termes de financement et de développement durable.
Le secteur de la presse sénégalaise est à un tournant décisif. Les réformes en cours et les mesures proposées pourraient potentiellement améliorer la régulation et soutenir les médias dans leur quête de professionnalisme et de durabilité. Toutefois, les acteurs du secteur, qu’il s’agisse des journalistes, des éditeurs ou des responsables politiques, devront surmonter de nombreux obstacles pour que ces réformes portent leurs fruits.
Les préoccupations fiscales, la conformité des entreprises de presse et l’accès au financement sont autant de défis qui, s’ils ne sont pas adressés rapidement, risquent de freiner l’évolution du secteur. Il est donc crucial que la volonté politique, ainsi que l’engagement des acteurs concernés, se concrétisent afin de créer un environnement propice au développement d’une presse libre et indépendante au Sénégal.
Le phénomène des grossesses précoces en milieu scolaire continue de secouer la région de Kaffrine. Entre 2022 et 2023, 53 cas ont été recensés dans les établissements scolaires, représentant un taux de 4,4 %, selon un rapport du Groupe pour l’Étude et l’Enseignement de la Population (GEEP). Cette situation met en lumière une crise sociale et éducative qui nécessite des solutions urgentes pour protéger les jeunes filles et garantir leur avenir.
Ces chiffres, révélés récemment par le GEEP, traduisent une réalité alarmante dans le Ndoucoumane. « Notre objectif, c’est zéro grossesse à l’école. Même un seul cas est un signal que le travail reste à faire », a déclaré Ibrahima Guèye, coordonnateur de l’organisation, lors d’un entretien avec Ousmane Mbengue, correspondant de Radio Sénégal.
Les conséquences de ces grossesses sont dévastatrices. Une jeune fille enceinte en classe de 4e, de Première ou de Terminale voit sa scolarité brusquement interrompue. Cela entraîne souvent un abandon scolaire définitif, des difficultés économiques et sociales accrues, ainsi que des risques pour sa santé, notamment lors de l’accouchement. « Ces grossesses brisent des carrières et hypothèquent l’avenir de nombreuses filles », a ajouté Ibrahima Guèye.
Dans le cadre de son engagement à enrayer ce fléau, le GEEP a mené une enquête approfondie en partenariat avec l’Observatoire régional. Cette étude, basée sur un échantillon représentatif d’élèves, a permis de mieux cerner les causes et les dynamiques du phénomène. Les résultats ont été remis à l’inspecteur d’académie pour servir de base à des actions concrètes et adaptées aux réalités locales.
Pour prévenir ces situations, le GEEP a intensifié ses campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires et auprès des familles. Ces initiatives mettent l’accent sur l’éducation sexuelle, la communication parent-enfant et la responsabilisation des enseignants pour détecter et prévenir les comportements à risque.
Cependant, malgré ces efforts, le problème persiste et appelle une mobilisation collective. Les autorités éducatives, les organisations de la société civile, les chefs religieux et les communautés locales doivent travailler de concert pour offrir des solutions durables. Cela inclut la création d’espaces sécurisés pour les jeunes filles, des politiques éducatives inclusives et la mise en place de mesures dissuasives contre les comportements préjudiciables.
La région de Kaffrine, à travers ce rapport, lance un appel clair : il est urgent d’agir pour que chaque fille puisse poursuivre son éducation sans obstacle. Ce défi dépasse les seuls établissements scolaires et nécessite une approche sociétale globale pour garantir un avenir prometteur à toutes les jeunes filles.
La conférence des supérieurs majeurs du Sénégal a organisé du 16 au 18 décembre 2024 à Dakar, son assemblée générale sous le thème: « Pélerins d’espérance sur le chemin Synodal ». Une occasion pour la communauté chrétienne de consacrer le dernier jour de son Assemblée générale à son hôte, le Khalife général de Bambilor, Thierno Amadou Ba avec qui, elle entretient une relation fondée sur la confiance mutuelle et l’esprit de collaboration. Cette invitation du Khalife à l’AG de la Conférence des supérieurs majeurs du Sénégal a été une opportunité pour lui de partager avec l’assistance quelques réflexions sur les trois enjeux cruciaux du moment : le vivre ensemble, la diplomatie religieuse et la contribution des religieux et religieuses à la résolution des conflits et au drame de l’immigration.
« Le vivre ensemble est au cœur de notre identité nationale. Au Sénégal, nous avons une véritable culture de la coexistence pacifique, non seulement entre religions, mais aussi entre les différentes ethnies et communautés. L’exemple de la coexistence pacifique entre les communautés musulmanes et chrétiennes est largement reconnu. Mais au-delà de cette dimension religieuse, il existe aussi une fraternité profondément enracinée entre les différentes ethnies, qui, tout en préservant leurs spécificités culturelles, vivent ensemble dans une harmonie remarquable.
Entre les communautés Peul, Sérère et Diola, par exemple, il existe une pratique de plaisanteries réciproques et d’ironie qui, loin d’être un facteur de division, devient un puissant ciment de la cohésion sociale. Ce cousinage à plaisanterie est une forme de relation interethnique basée sur une complicité ludique où chacun peut se moquer de l’autre sans animosité, créant ainsi une relation de confiance et d’amitié », a dit Thierno Amadou Ba avant d’ajouter: « pour le vivre ensemble, Bambilor fait bien école dans cette aube du troisième millenaire. À travers nos échanges, nous construisons ensemble un modèle vivant du vivre ensemble, une alliance où nos différences ne sont pas des barrières, mais des atouts précieux pour la construction d’une société plus unie. C’est grâce à ces rencontres, riches en échanges et en compréhension, que nous avançons ensemble, main dans la main, pour bâtir un avenir commun empreint de fraternité ». Ces moments d’échange et de partage ont aussi permis au guide religieux d’entretenir sur l’origine religieuse de la migration qui est selon lui, non seulement symbolique et spirituelle mais, dépasse les simples déplacements géographiques.
La diplomatie religieuse un outil pour la paix et la réconciliation
Selon Thierno Amadou Ba, la diplomatie religieuse est un instrument fondamental pour la résolution des conflits dans le monde. Les religions, souvent sources de tensions, peuvent aussi devenir des vecteurs de paix si elles sont orientées dans une dynamique de dialogue et de compréhension mutuelle. « En tant que leaders religieux, nous avons la responsabilité de promouvoir la paix, la réconciliation et la justice à travers un dialogue interreligieux sincère et constructif. Nos enseignements respectifs portent en eux des valeurs universelles de paix, de solidarité et de respect de la dignité humaine, et il est de notre devoir d’utiliser ces principes pour apaiser les conflits et éviter que la religion ne devienne un facteur de division.
A mon humble avis, la diplomatie religieuse, en mode contributoire pour la diplomatie traditionnelle, implique l’engagement et la médiation des acteurs religieux dans les affaires nationales et internationales », a indiqué M. Ba soulignant la diplomatie religieuse reconnaît l’impact significatif des croyances et des pratiques religieuses sur les dynamiques mondiales et cherche à les intégrer dans les processus diplomatiques. « Cette forme de diplomatie vise à promouvoir le dialogue interreligieux, à prévenir les conflits fondés sur la religion et à trouver des solutions pacifiques aux crises en s’appuyant sur les valeurs et les ressources des différentes traditions religieuses. Elle joue un rôle crucial dans la construction de la paix et le développement durable, en mettant l’accent sur la collaboration entre États, organisations internationales et institutions religieuses a-t-il ajouté.
Car pour lui, la diplomatie religieuse ne se limite pas à des discours théoriques, mais il se traduit par des actions concrètes. Elle consiste en des initiatives qui favorisent la rencontre entre les cultures et les croyances.
« Permettez-moi cette piqure de rappel pour partager avec vous trois expériences historique de la diplomatie religieuse pour vous montrer ce qu’elle à réussi, à l’assaut de la diplomatie classique par moment impuissante
L’Hégire : la protection des minorités religieuses : L’Hégire, la migration des compagnons du Prophète Muhammad (PSL) de La Mecque vers l’Abyssinie, représente un tournant crucial dans l’histoire de l’Islam, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi en matière de protection des minorités religieuses. Lorsqu’une partie des premiers musulmans fut persécutée à La Mecque, le Prophète Muhammad (Psl), dans un acte de sagesse, conseilla à ses compagnons de se réfugier en Abyssinie, auprès du Négus, un souverain chrétien. Ce dernier leur offrit une protection totale, leur garantissant la liberté de pratiquer leur foi sans crainte de persécution. Cette invitation à chercher refuge dans un royaume chrétien symbolise une forme de diplomatie religieuse, où l’État, représenté par le Négus, assurait la sécurité des croyants, et où les leaders spirituels (le Prophète et les prêtres) reconnaissaient l’importance de la coexistence pacifique et du respect mutuel entre religions. El-Hadji
Malick Sy et Cheikh Ibrahima Fall : des sacrifices ultimes
Dans un contexte colonial comme celui du Sénégal, les autorités coloniales françaises ont dû gérer les rapports entre les différentes religions (chrétiens, musulmans, animistes) et ont parfois eu recours à des figures religieuses locales pour apaiser les tensions. Les actes d’El Hadj Malick Sy et de Cheikh Ibrahima Fall montrent une forme de diplomatie religieuse qui transcende les simples négociations politiques. En envoyant leurs fils à la France comme otages, ces leaders ont offert un sacrifice personnel profond pour garantir la sécurité et la protection de leurs disciples. Ce geste témoigne de l’engagement de ces figures religieuses à éviter les conflits violents, à préserver l’équilibre entre les communautés et à négocier avec les puissances coloniales dans le but de garantir un minimum de paix sociale.
La contribution des religieux et à la résolution des crises migratoires
Le dernier sujet abordé par le Khalife de Bambilor est les crises migratoires. Selon le conférencier, qu’elles soient liées à des conflits, à des conditions économiques désastreuses ou à des catastrophes environnementales, sont des phénomènes globaux qui exigent des réponses variées et nuancées. « L’une des approches les plus puissantes pour répondre à ces crises reste l’engagement des leaders religieux, qui ont un rôle clé à jouer non seulement en termes de soutien moral et spirituel, mais aussi dans la construction de solutions durables. Leur action s’inscrit dans une vision globale de l’humanité, reposant sur des principes de résilience, de dignité humaine et de coopération intercommunautaire ». Thierno Amadou de poursuivre: « l’origine religieuse de la Migration : l’Arche de Noé.
Dans de nombreuses traditions religieuses, la migration a une origine symbolique et spirituelle qui dépasse les simples déplacements géographiques. L’histoire de l’arche de Noé, par exemple, présente la migration comme un acte de préservation de la vie face à la destruction. Après le déluge, Noé et les êtres vivants (humains et animaux) ont été sauvés, permettant ainsi la renaissance de la terre. Cet acte de migration (même si elle était forcée) a permis de créer un nouveau monde, tant pour l’humanité que pour les autres formes de vie », a-t-il ajouté.
« La migration, dans ce sens, porte en elle une dimension de reconstruction et de renouvellement. Elle symbolise un processus de transformation où des individus et des communautés, souvent dans des situations de détresse, peuvent être les vecteurs de nouveaux commencements et de nouvelles opportunités. De cette perspective, les migrations ont des conséquences positives, tant pour ceux qui migrent que pour les sociétés qui les accueillent. Cette vision religieuse invite à voir les migrants non comme des « problèmes », mais comme des « portes ouvertes » vers de nouvelles possibilités de développement humain et spirituel », a expliqué le Khalife de Bambilor, relevant que l’un des grands problèmes qui se pose dans le cadre des migrations, en particulier en provenance des pays du Sud vers l’Occident, est que ces dernières sont souvent perçues uniquement sous un angle utilitaire, focalisé sur les avantages économiques qu’elles peuvent apporter.
Selon lui, l’Occident a largement profité des vagues migratoires à travers l’histoire, souvent en en tirant des bénéfices économiques et sociaux tout en imposant des souffrances profondes aux pays du Sud. Au cours des siècles, les européens se sont déplacés massivement vers les Amériques, colonisant ces terres et exploitant leurs ressources au prix de la destruction des civilisations autochtones. Parallèlement, l’Occident a orchestré des déplacements forcés d’africains pour alimenter la traite des esclaves, une entreprise inhumaine qui a déporté des millions d’individus à travers l’Atlantique. D’après le chef religieux, les deux guerres mondiales ont également vu des déplacements massifs, tant de populations que de ressources, pour nourrir les besoins militaires, souvent à travers des colonnes de tirailleurs africains et des ouvriers migrants. Ces déplacements, qu’ils soient forcés ou volontaires, ont permis à l’Occident de se développer et d’accumuler une richesse colossale. « Pourtant, paradoxalement, les pays du Sud, dont les peuples ont été dévastés par ces migrations imposées, font aujourd’hui face à des réactions souvent ingrates et xénophobes de la part de ceux-là même qui ont tiré profit de ces flux migratoires. L’Occident semble parfois ignorer les blessures historiques qu’il a infligées et continue de fermer les yeux sur les réalités humaines des migrations contemporaines, contribuant ainsi à la marginalisation des peuples du Sud qui cherchent à fuir la pauvreté, les conflits et les injustices historiques », a-t-il déploré au moment où la communauté internationale célèbre la journée internationale des migrants, ce 18 décembre.
Selon l’hôte du jour de la Conférence des supérieurs majeurs du Sénégal, la résilience, dans cette optique, consiste à transformer la douleur et la souffrance en forces nouvelles, à reconstruire les communautés dévastées tout en protégeant les dignités humaines. « Les leaders religieux doivent insister sur le fait que la véritable réponse aux crises, qu’elles soient migratoires ou autres, réside dans la capacité des sociétés à se reconstruire avec dignité, à travers l’écoute, la sensibilisation, et des actions concrètes. Les actions menées par les religieux doivent également être orientées vers la protection des migrants, notamment en leur fournissant un soutien moral et matériel dans leur parcours. Mais au-delà du soutien immédiat, une approche préventive et intégrative est nécessaire, qui consiste à renforcer les liens entre les communautés d’accueil et celles d’origine.
C’est pourquoi, l’une des initiatives les plus significatives que j’ai entreprises est la création d’une ONG dédiée à la gestion des crises migratoires. Depuis 20 ans, cette organisation travaille sans relâche pour soutenir les migrants, en particulier ceux vivant dans les cités ou en situation de vulnérabilité. Un autre aspect de cette initiative est la mise en place de jumelages entre des maires d’Europe et du Sénégal. Ces échanges ont pour but de favoriser la coopération internationale en matière de développement et d’intégration des migrants. En organisant des voyages en Europe et en Amérique, j’ai pu renforcer ces liens et sensibiliser les autorités locales à la nécessité d’une approche plus humaine et inclusive de la migration.
Enfin, permettez-moi d’évoquer ma rencontre récente avec le Saint-Pere qui a été un moment fort, un échange significatif, qui m’a inspiré davantage à poursuivre ma vision pour le la paix et le dialogue interreligieux au profit d’un monde meilleur. Lors de notre prochaine rencontre, qui devrait avoir lieu très bientôt, je serai accompagné d’universitaires et de représentants de toutes les confessions religieuses du Sénégal. L’objectif est de montrer que le Sénégal est, et doit continuer à être, un véritable centre d’incubation de la diplomatie religieuse. Une diplomatie qui, à travers ses valeurs d’unité et de tolérance, pourrait inspirer le monde entier.
Lors de cette rencontre, nous aurons l’occasion d’échanger sur le colloque international sur la diplomatie religieuse (CIDIR), prévu à l’Ucad. Ce colloque, en collaboration avec notre ONG FWN et l’Institut des Politiques Publiques, représente pour moi bien plus qu’un simple événement académique. Il est une vitrine essentielle pour le Sénégal, un rendez-vous international et une véritable école d’expérimentation pour de nouvelles solutions aux défis mondiaux. Je suis convaincu que ce colloque pourrait jouer un rôle clé dans le rayonnement du Sénégal en tant que modèle de dialogue interreligieux et de diplomatie constructive », a conclu Thierno en magnifiant l’initiative de cette rencontre de la Conférence des supérieurs majeurs, qui représente une occasion unique de renforcer les liens entre les communautés musulmanes et chrétiennes et de mettre en avant le rôle essentiel de la diplomatie religieuse dans la résolution des crises mondiales.
Le naufrage survenu le 8 septembre 2024, au large de Mbour, au Sénégal, est une nouvelle tragédie qui met en lumière les dangers de l’immigration clandestine. Une pirogue transportant plus de 200 personnes, espérant rejoindre l’Europe, a chaviré à seulement 4 kilomètres des côtes. Ce drame a causé la mort d’au moins 30 personnes, tandis que plus de 100 autres sont portées disparues. Ce naufrage s’inscrit dans une série de catastrophes qui illustrent les risques extrêmes auxquels s’exposent des milliers de migrants désespérés.
Les autorités locales, en collaboration avec la marine sénégalaise, ont réussi à secourir une soixantaine de survivants, dont certains grièvement blessés. Les corps de plusieurs victimes ont été repêchés, mais les opérations de recherche se poursuivent pour retrouver les disparus. Les familles des victimes, dévastées, se rassemblent sur les plages de Mbour, espérant des nouvelles de leurs proches. Ce naufrage, comme beaucoup d’autres, témoigne de l’ampleur de la crise migratoire. Selon des statistiques des organisations humanitaires, plus de 2 500 migrants ont péri en mer en 2024, un chiffre en hausse par rapport à l’année précédente.
Ce drame met également en lumière les raisons qui poussent de nombreuses personnes à entreprendre ce voyage périlleux. La pauvreté, le chômage, l’instabilité politique et l’absence de perspectives économiques au Sénégal et dans d’autres pays africains figurent parmi les principaux moteurs de ces départs. À cela s’ajoutent les récits parfois embellis d’une « vie meilleure » en Europe, souvent relayés par les réseaux sociaux et les passeurs.
Le Conseil International pour l’Immigration, l’Entrepreneuriat et l’Emploi (CIIEE) a exprimé sa colère et sa tristesse, tout en exhortant les gouvernements sénégalais et européens, ainsi que la communauté internationale, à agir avec urgence. Il appelle à renforcer les campagnes de sensibilisation dans les communautés locales pour informer des dangers de l’immigration clandestine, tout en investissant dans des projets économiques locaux pour offrir des opportunités aux jeunes et réduire leur motivation à partir. Le CIIEE insiste également sur la nécessité de créer des voies légales et sécurisées pour la migration, afin de limiter l’activité des réseaux de passeurs, et d’améliorer la surveillance maritime et la coopération internationale pour sauver des vies en mer.
Cette tragédie a ravivé les appels à une coopération plus étroite entre le Sénégal et ses partenaires internationaux. Le président Bassirou Diomaye Faye a exprimé ses condoléances aux familles et promis un plan d’urgence pour lutter contre l’immigration clandestine. Cependant, les organisations de la société civile estiment que les mesures doivent aller au-delà des promesses. L’instauration de partenariats public-privé pour stimuler l’emploi, ainsi que des investissements massifs dans des secteurs comme l’agriculture et l’énergie, sont jugés essentiels pour prévenir ces drames.
La tragédie de Mbour n’est pas un simple accident ; elle est le reflet d’une crise mondiale nécessitant une réponse globale. Les efforts isolés ne suffiront pas à briser ce cycle. Ce moment de deuil collectif doit être un tournant, un appel à l’unité pour transformer cette réalité tragique en une opportunité de changement.
L’homme d’affaires sénégalais Doro Gaye, interpellé lundi soir à Paris, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la justice sénégalaise. Accusé d’escroquerie foncière d’une valeur de 1,2 milliard de FCFA, il est désormais en attente d’une audience cruciale qui déterminera son sort.
Lundi soir, alors qu’il se promenait sur les Champs-Élysées, Doro Gaye a été arrêté par la police française. Localisé grâce à une enquête en coopération avec les autorités sénégalaises, il a été immédiatement conduit à Nanterre pour une audition. Son avocat, Me Seydou Diagne, présent à Paris pour une autre affaire, s’est rapidement rendu sur place.
Après une garde à vue dans la nuit de lundi à mardi, l’homme d’affaires a été présenté au procureur général de Paris. Ce dernier a plaidé pour l’exécution du mandat d’arrêt et l’extradition vers le Sénégal, conformément à la requête des autorités sénégalaises.
Dans la matinée de mardi, Doro Gaye a comparu devant un juge à Paris. Bien que remis en liberté provisoire, il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction formelle de quitter le territoire français. Une nouvelle audience, dont la date reste à fixer, sera déterminante pour son avenir.
Selon des sources proches du dossier, son avocat devra convaincre le juge de le maintenir en France en mettant en avant des arguments juridiques solides. Le sort de Doro Gaye repose désormais sur cette audience qui pourrait décider de son extradition ou de son maintien en France.
L’accusation d’escroquerie foncière découle d’une plainte déposée par Zakriloulahi Sow. Ce dernier accuse Doro Gaye d’avoir orchestré une fraude portant sur une transaction immobilière d’une valeur de 1,2 milliard de FCFA, ce qui a conduit à l’émission du mandat d’arrêt international.
Pour le moment, Doro Gaye reste en liberté sous contrôle judiciaire, dans une situation où chaque décision judiciaire pourrait bouleverser son avenir.
En attendant l’audience au fond, l’affaire reste au cœur des discussions juridiques entre la France et le Sénégal, ajoutant une dimension diplomatique à ce dossier déjà complexe.
Après un blocage momentanné au niveau de la Place de l’Indépendance, le véhicule transportant Barthélémy Dias a finalement été libéré par les forces de l’ordre. L’incident, qui avait suscité l’attention des passants et provoqué un bref embouteillage dans cette zone stratégique de Dakar, s’est terminé sans confrontation majeure. Cependant, la police est restée vigilante, suivant discrètement le cortège du maire de Dakar.
Le blocage, bien que temporaire, a suscité des interrogations. Les forces de l’ordre ont immobilisé le véhicule de Barthélémy Dias et de ses accompagnants, sans explication officielle immédiate. La situation a duré quelques minutes avant que le blocus ne soit levé, permettant au cortège de poursuivre son chemin.
Cette action intervient dans un contexte tendu où Barthélémy Dias fait face à plusieurs démêlés avec les autorités, notamment après sa radiation controversée de l’Assemblée nationale. L’épisode de la Place de l’Indépendance pourrait ainsi être perçu comme un nouvel acte dans cette série de frictions entre l’opposant et l’appareil étatique.
Bien que le blocus ait été levé, des agents de police ont continué à suivre le cortège, démontrant une vigilance accrue. Ce suivi discret traduit la volonté des autorités de surveiller les déplacements et les activités de Barthélémy Dias, un acteur politique souvent critique envers le gouvernement.
Cet incident s’ajoute à une série d’événements qui illustrent la tension entre Barthélémy Dias et l’Etat. Récemment, l’opposant avait dénoncé une « chasse aux sorcières » orchestrée par les autorités suite à sa radiation parlementaire.
Le maire de Dakar, connu pour son franc-parler et ses prises de position tranchées, devrait s’exprimer prochainement sur cet épisode, qui risque d’alimenter encore les débats autour de la liberté d’action des opposants politiques au Sénégal.
Jusqu’à présent, aucune déclaration officielle de la police nationale n’a été faite concernant les raisons du blocage. Cette absence de communication alimente les spéculations et suscite des interrogations sur les motivations réelles derrière cet acte.
L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) a émis une alerte concernant des conditions météorologiques exceptionnelles qui affecteront le Sénégal du 17 au 23 décembre 2024. Un phénomène de poussière, accompagné d’une baisse significative des températures, devrait impacter le pays durant cette période.
Une importante vague de poussière s’étend sur la moitié nord du pays, et devrait se généraliser à l’ensemble du territoire à partir du 19 décembre. Les régions les plus touchées par ce phénomène seront les zones du Nord et du Centre du Sénégal, comprenant Saint-Louis, Podor, Matam, Linguère, Louga, Thiès, Dakar, Diourbel et Kaolack. Ces zones connaîtront une forte concentration de particules dans l’air, ce qui réduira significativement la visibilité.
Dans le Sud du pays, notamment dans les régions de Kolda, Ziguinchor, Sédhiou, les effets de la poussière seront moins intenses, mais pourraient survenir de manière intermittente. Le phénomène de poussière devrait commencer à s’atténuer progressivement à partir du 21 décembre.
En parallèle, une chute notable des températures est attendue du 18 au 23 décembre. Les régions du Nord et du Centre-Ouest, telles que Saint-Louis, Podor, Linguère, Louga, Thiès, Diourbel, Kaolack et Dakar, devraient connaître une fraîcheur importante, avec des températures nocturnes pouvant descendre en dessous de 17°C. Dans le Sud, bien que la baisse de température soit moins marquée, les nuits seront plus fraîches que d’habitude.
L’ANACIM recommande à la population, en particulier dans les régions les plus touchées, de prendre des précautions face à ces conditions météorologiques, notamment pour les personnes vulnérables souffrant de problèmes respiratoires ou cardiaques. De plus, la visibilité réduite pourrait rendre les déplacements plus difficiles, notamment pour les conducteurs.
Les avocats de Barthélémy Dias ont déposé une requête auprès du Conseil Constitutionnel afin de contester la décision du bureau de l’Assemblée nationale qui a décidé de sa radiation. Le maire de Dakar, élu sous la bannière de la coalition Samm Sa Kàddu, estime que cette décision est injustifiée et souhaite qu’elle soit annulée.
Dans la requête, les avocats de Barthélémy Dias exposent les motifs qui justifient cette contestation. Ils soulignent qu’il est nécessaire d’examiner minutieusement les conditions ayant conduit à la radiation du député. Ces derniers insistent sur l’importance d’une évaluation juridique approfondie de la procédure et des éléments ayant justifié cette décision, en mettant en question la régularité de l’acte pris par l’Assemblée nationale.
La saisine du Conseil Constitutionnel par Barthélémy Dias marque une nouvelle étape dans cette affaire, où l’élu de la Ville de Dakar cherche à faire valoir ses droits devant l’instance suprême chargée du contrôle de la constitutionnalité des actes législatifs et politiques. Ce recours pourrait avoir des implications importantes sur l’avenir politique de l’intéressé et sur la légalité des décisions prises à son encontre.
Un important lot de 207 cartons de médicaments contrefaits a été saisi le 11 décembre 2024 par la brigade maritime des douanes de Foundiougne, relevant de la subdivision du littoral Sud, sous la direction régionale des unités maritimes. La valeur totale des produits pharmaceutiques interceptés est estimée à 392 millions de francs CFA.
L’opération, qui s’est déroulée au large de Niodior, a mobilisé les agents des douanes qui ont pris en chasse puis arraisonné une pirogue transportant les médicaments. Selon le communiqué officiel de la Division de la communication et des relations publiques des Douanes, les cartons contenaient divers types de produits pharmaceutiques, notamment des antalgiques, des aphrodisiaques et des flacons pour injections intraveineuses.
Cette saisie constitue la plus importante réalisée cette année sur le littoral Sud. À titre de comparaison, la même unité douanière avait effectué, plus tôt cette année, une saisie portant sur 59 cartons de médicaments contrefaits, dont la valeur était estimée à 108 millions F CFA.
La Direction générale des Douanes a tenu à saluer la collaboration active du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, qui a joué un rôle crucial dans l’évaluation des produits saisis. Une délégation du syndicat s’est rendue à Foundiougne pour constater les saisies réalisées et apporter son soutien aux équipes douanières sur le terrain.
L’Administration des douanes sénégalaises a profité de cette opération pour rappeler les dangers des faux médicaments. Ces produits contrefaits, souvent mal fabriqués et non homologués, représentent un risque majeur pour la santé des populations.
Dans son communiqué, l’Administration des douanes a lancé un appel aux professionnels de la santé et aux acteurs du secteur pharmaceutique pour renforcer les actions de sensibilisation auprès des populations afin de lutter efficacement contre ce fléau.
La Douane sénégalaise a réaffirmé sa détermination à poursuivre les efforts pour éradiquer le trafic de faux médicaments, en multipliant les opérations de surveillance et les interventions ciblées sur les zones maritimes et terrestres à risque.
Dans un communiqué officiel publié ce mardi 17 décembre 2024, le Bureau Municipal de la Ville de Dakar a fermement contesté les déclarations de la Police nationale concernant les supposés blocages des activités du Maire de Dakar, Barthélemy Dias, et des conseillers municipaux.
Selon la Police, aucune entrave n’aurait été constatée, mais le Bureau Municipal dément catégoriquement ces affirmations, apportant des précisions et des preuves tangibles sur les événements survenus.
Le communiqué de la Ville de Dakar rappelle que les accès à l’Hôtel de Ville ont été effectivement bloqués par les forces de l’ordre, empêchant employés et conseillers municipaux d’accéder aux lieux. « Un fait incontestable », selon le Bureau Municipal, qui affirme que des images et vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux corroborent ces faits. Ces éléments ont par ailleurs été constatés par un huissier de justice qui a dressé un procès-verbal attestant la fermeture des accès.
Suite à ce blocage, une délégation composée d’adjoints au Maire s’est rendue à la Préfecture de Dakar pour rencontrer le Préfet par intérim. Ce dernier a reconnu avoir donné des instructions à la Police, précisant qu’il allait consulter sa hiérarchie à ce sujet.
Le même jour, un important dispositif policier a été déployé pour empêcher le Maire Barthélemy Dias de visiter des chantiers municipaux. Le Bureau Municipal y voit une entrave manifeste à l’exercice des fonctions du Maire, qu’il juge inadmissible et irrespectueuse de l’autorité légitime des élus locaux.
Le Bureau Municipal revient également sur l’incident survenu lors du point de presse tenu par Barthélemy Dias, où la Police aurait fait usage de la force. L’intervention aurait causé des dégâts matériels à l’Hôtel de Ville, comme le montrent des images diffusées en ligne.
Face à ces événements, le Bureau Municipal de la Ville de Dakar demande à la Police nationale « une démarche responsable et républicaine ». Il appelle à une collaboration respectueuse entre institutions pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir.
Le Bureau Municipal réaffirme sa détermination à exercer ses fonctions dans le respect de la loi, tout en plaçant l’intérêt des habitants de Dakar au cœur de ses priorités.
« Nous restons déterminés à exercer nos fonctions dans le respect de la loi, et nous appelons à une collaboration respectueuse entre les différentes institutions, dans l’intérêt de la ville et de ses habitants », conclut le communiqué.
Fait à Dakar, le 17 décembre 2024 Le Bureau Municipal de la Ville de Dakar
Lors d’une récente interview accordée à la chaîne YouTube Alohanews, l’avocat franco-espagnol Juan Branco, connu pour avoir défendu Ousmane Sonko sous le régime de Macky Sall, a vivement critiqué les conditions dans lesquelles le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a été accueilli à Paris lors de ses visites officielles.
Juan Branco n’a pas mâché ses mots. Selon lui, le chef de l’État sénégalais a été reçu au Quai d’Orsay dans des conditions qu’il juge « indignes » pour un président nouvellement élu et porteur d’une promesse de rupture. « J’ai été très marqué de voir le président du Sénégal venir à deux reprises à Paris dans les mois qui ont suivi sa prise de pouvoir et s’afficher avec un Emmanuel Macron souriant à la porte de l’Élysée après avoir été reçu au Quai d’Orsay dans des conditions qui m’apparaissent indignes », a déclaré l’avocat.
Juan Branco détaille ce qu’il perçoit comme un manque de respect à l’égard de la fonction présidentielle sénégalaise. « J’ai été très frappé de voir le président de la République du Sénégal être reçu dans un petit salon du Quai d’Orsay, une salle qui est en réalité une chambre à coucher », a-t-il fustigé. Il a également dénoncé la présence d’un simple directeur d’administration assis à la même table que Diomaye Faye, une scène qu’il considère comme insultante au regard du protocole diplomatique.
Pour appuyer ses propos, Juan Branco rappelle que l’hôtel du ministre du Quai d’Orsay, construit au XIXe siècle, servait autrefois à accueillir des monarques étrangers avec tout le faste et les égards dus à leur rang. Il décrit avec précision ces salles d’apparat où, selon lui, se trouvent encore des chambres décorées en argent et en or, des espaces qu’il considère peu appropriés pour un échange diplomatique de haut niveau.
L’avocat pointe du doigt ce qu’il estime être « un appareil diplomatique sénégalais asservi », incapable de s’ajuster à la nouvelle dynamique politique incarnée par Bassirou Diomaye Faye. Selon Juan Branco, cette situation illustre la prolongation d’une dynamique héritée de l’ancien régime et un défaut de préparation de l’État sénégalais face aux enjeux de la rupture promise.
« Cette situation révèle un écart entre les attentes liées à la nouvelle autorité politique et les réalités de l’appareil étatique qui, pour l’heure, n’a pas réussi à incarner cette volonté de changement », analyse-t-il.
Cette sortie de Juan Branco soulève des interrogations sur les relations entre Paris et Dakar sous la présidence de Diomaye Faye. Alors que le président sénégalais avait affiché une volonté de rupture dans ses relations avec les anciennes puissances coloniales, ces critiques posent la question de l’image et du traitement réservé à Dakar sur la scène diplomatique internationale.
Cette prise de position intervient dans un contexte où les attentes autour de la présidence de Bassirou Diomaye Faye sont immenses, notamment en matière de souveraineté et de rééquilibrage des relations internationales. Reste à savoir si ces critiques influenceront la posture diplomatique sénégalaise à l’avenir.
La Police nationale a apporté un démenti catégorique aux accusations relayées dans certains médias concernant un prétendu blocage des activités de Barthélemy Dias, ancien maire de Dakar, et des conseillers municipaux. Dans un communiqué publié ce mardi 17 décembre 2024, la Division Communication et Relations Publiques de la Police nationale a tenu à rétablir les faits.
Selon le document officiel, il a été rapporté que la visite de Barthélemy Dias à la cité Keur Goor Gui ainsi que l’accès des conseillers municipaux à la mairie de Dakar auraient été entravés. La Police nationale rejette ces allégations, précisant qu’aucun dispositif n’a été mis en place dans l’intention de bloquer les activités de M. Dias ou des élus municipaux.
Le communiqué souligne que le déploiement des forces de l’ordre dans certains secteurs de la ville s’inscrit dans le cadre normal de leur mission de sécurisation et de maintien de l’ordre. « Contrairement à ce qui a été relayé, la Police nationale n’a bloqué ni Monsieur DIAS, ni les conseillers municipaux. Le déploiement du dispositif (…) rentre dans le cadre normal de l’exécution de sa mission de sécurisation », précise la note.
La Division Communication et Relations Publiques rappelle que la Police nationale reste fidèle à sa mission de protection des populations et d’application de la réglementation en vigueur. Elle assure qu’elle continuera à opérer en toutes circonstances dans le respect strict de ses prérogatives.
Pour rappel, cette clarification intervient dans un contexte où la situation politique à Dakar reste marquée par des tensions suite à la révocation de Barthélemy Dias de son poste de maire.
Ce communiqué vise ainsi à rassurer l’opinion publique et à couper court aux spéculations sur d’éventuelles manœuvres d’obstruction de la part des forces de l’ordre.
Dix ans après les Assises nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur, le Sénégal se prépare à organiser une nouvelle concertation. Cette fois-ci, l’objectif est clair : transformer en profondeur le secteur, avec un accent particulier sur la recherche et l’innovation.
L’annonce a été faite ce mardi par le Pr Hamidou Dathe, Directeur général de la recherche et de l’innovation, lors de la cérémonie d’ouverture des doctoriales en mathématiques et informatique à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD). Selon lui, ces nouvelles assises nationales visent à répondre aux défis structurels qui freinent l’épanouissement du secteur de la recherche au Sénégal.
Le Pr Dathe a pointé du doigt un déséquilibre dans l’allocation des ressources du secteur de l’enseignement supérieur. Actuellement, la pédagogie et les œuvres sociales absorbent la majorité des moyens financiers, reléguant la recherche et l’innovation au second plan. « Ce qu’on observe, c’est que la partie pédagogie et œuvres sociales prennent l’essentiel des ressources. La recherche, pourtant cruciale, peine à trouver les moyens suffisants pour se développer », a-t-il déclaré.
Selon les recommandations internationales, au moins 1 % du Produit intérieur brut (PIB) d’un pays devrait être consacré à la recherche pour garantir son efficacité. Or, le Sénégal est encore loin de cet objectif, compromettant ainsi le développement de solutions locales innovantes et la compétitivité scientifique du pays.
Pour remédier à cette situation, il ne s’agit pas de réduire les budgets actuels, mais plutôt de les rationaliser afin de dégager des marges pour financer davantage la recherche. « Nous devons créer un équilibre en redistribuant les ressources de manière plus efficace », a expliqué le Pr Dathe.
Ces assises nationales s’inscrivent dans une démarche inclusive, conformément à la vision du ministre Abdourahmane Diouf et du président Bassirou Diomaye Faye. Tous les acteurs du secteur, notamment les écoles doctorales et les enseignants-chercheurs, seront impliqués dans cette réflexion collective.
Ces travaux apparaissent comme une opportunité majeure pour repenser l’écosystème de l’enseignement supérieur au Sénégal. L’objectif est de permettre à la recherche et à l’innovation d’occuper une place centrale dans les politiques publiques. En s’attaquant à ce déséquilibre budgétaire et en favorisant un dialogue inclusif, le Sénégal pourrait amorcer une transformation significative de son système éducatif, moteur essentiel du développement économique et social.
Le ministère de la Justice et de la Législation de la République du Bénin a récemment émis un mandat d’arrêt international contre l’homme d’affaires sénégalais Habib Yérim Sow et son collaborateur Yigo Faly Thiam. Ces derniers occupent respectivement la troisième et la deuxième place sur la liste des fugitifs les plus recherchés par les autorités béninoises.
Les deux hommes ont été jugés le 23 décembre 2021 par le tribunal de Première Instance de Première Classe de Cotonou pour une série de graves infractions financières. Les accusations portées contre eux incluent l’escroquerie, la surévaluation frauduleuse d’apports en nature ainsi que le non-établissement d’états financiers, des pratiques qui ont causé des préjudices économiques significatifs. Reconnaissant leur culpabilité, le tribunal les a condamnés à une peine de cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme.
Après des mois d’enquêtes et de procédures judiciaires complexes, les autorités béninoises ont confirmé cette condamnation, accompagnée de l’émission du mandat d’arrêt international. Ce développement met en lumière l’importance de cette affaire, qui reflète la volonté du Bénin de lutter fermement contre les crimes économiques et financiers.
Les faits reprochés à Habib Yérim Sow et Yigo Faly Thiam ne se limitent pas à des violations mineures. Les autorités béninoises ont souligné l’impact considérable de leurs actions sur l’économie nationale et les investisseurs. Les deux hommes d’affaires sont accusés d’avoir participé à des pratiques frauduleuses dans des transactions complexes, sapant ainsi la confiance dans les institutions financières locales.
En occupant des places élevées sur la liste des fugitifs du Bénin, Habib Yérim Sow et Yigo Faly Thiam sont devenus des cibles prioritaires pour les autorités béninoises. Grâce à ce mandat d’arrêt international, les deux hommes sont désormais sous le radar des agences de police à travers le monde, en collaboration avec Interpol et d’autres organismes internationaux.
Ce mandat d’arrêt et la médiatisation de cette affaire montrent la détermination du Bénin à combattre les délits économiques, quel que soit le statut des personnes impliquées. Les autorités espèrent ainsi envoyer un signal fort, affirmant que les crimes économiques ne resteront pas impunis.
« Je parie que les Pv de mes auditions ne seront pas fuités ! ».
J’ai été entendu, le vendredi 13 Décembre 2024 et le lundi 16 Décembre 2024, par les enquêteurs de la Brigade de la Sûreté Urbaine de Dakar. À cette occasion, de nombreuses personnes au Sénégal et à l’étranger, indignées, m’ont manifesté leur solidarité. Je tiens à leur témoigner de ma profonde gratitude. Je ne saurais, en aucune façon, participer à la violation du « secret d’une enquête pénale ». Cependant, il convient de préciser, à l’attention de l’opinion publique, un certain nombre de faits.
Le Premier ministre Ousmane Sonko avait déposé une plainte contre moi, durant la campagne électorale des dernières élections législatives auxquelles j’étais candidat malheureux. Il avait estimé que des propos, que j’avais tenus dans une émission télévisée, étaient diffamatoires à son égard. La procédure n’avait pas été instruite et pour cause. Mais après que j’ai déclaré, à l’issue de ces élections, prendre du recul, observer une pause sur mes interventions publiques, d’aucuns ont d’interprété cette nouvelle posture comme une reculade, une dérobade. Ainsi, Ousmane Sonko a déposé une nouvelle plainte pour diffamation, injures publiques, diffusion de fausses nouvelles et tenez-vous bien, « manœuvres tendant à provoquer des troubles politiques graves ». Les enquêteurs de la police ont joint les deux procédures. Il ressort manifestement que le sieur Sonko a voulu s’ériger en Procureur de la République. Aussi, les faits relevés dans sa plainte pour « diffamation, injures publiques et diffusion de fausses nouvelles », remontent aux années 2022 et 2023 et sont donc couverts par la prescription pénale. Les propos relevés pour l’année 2024 ont été tenu durant la campagne des élections législatives et ainsi couverts par l’immunité donnée aux candidats par les dispositions de l’article L 117 du Code électoral sénégalais. En tout état de cause, j’ai assumé l’intégralité des propos que j’ai eus à tenr et j’ai apporté aux enquêteurs toutes les précisions factuelles nécessaires. Je parie que la fâcheuse habitude de voir, des procès-verbaux d’enquêtes pénales ouvertes contre des journalistes et des opposants politiques, « fuiter » dans certains médias proches du régime Pastef, ne sera pas de mise dans le cas d’espèce. Il y a lieu de souligner que je me suis étonné que des questions essentielles, qui ont marqué la vie publique et qui ont provoqué tout le charivari que le Sénégal a connu ces derniers mois et années, ont été absents de mes auditions par ce que n’étant curieusement pas visés par la plainte de Ousmane Sonko. Au demeurant je réitère mon engagement à témoigner, au cas où des enquêtes officielles seraient ouvertes, sur le « Protocole du Cap Manuel » et sur l’Affaire Adji Raby Sarr. Je tiens à remercier mon ami et conseil Me Elhadji Amadou Sall, qui m’a assisté durant toute ma présence dans les locaux de la police. L’audition a duré environ trois heures mais j’ai, à mon corps défendu, passé plus de 12 heures à la police, sans qu’une garde-à-vue ne me soit notifiée. C’est dire que mon supplice peut constituer une forme de torture psychologique et même physique.
Le lundi 16 décembre 2024, j’ai été entendu, sur une plainte de Mamadou Lamine Diop dit « Diop Taïf », membre du Cabinet du Premier ministre Sonko. Le plaignant s’offusque que j’aie apporté un soutien, dans un post de mon compte X, à Abdou Nguer, victime de blessures et qui a porté plainte contre lui. Abdou Nguer avait posté une vidéo montrant ses blessures et indiquant avoir déposé une plainte contre « Diop Taïf » qui l’a agressé au couteau, au sortir d’une émission. J’ai répliqué à la plainte de « Diop Taïf » par une plainte pour « dénonciation calomnieuse », sur le fondement de l’article 362 du Code pénal sénégalais. Cette plainte a été déposée à la fin de mon audition.
Le même jour, lundi 16 décembre 2024, j’ai été entendu, sur une plainte de Abdoulaye Sylla, patron de l’entreprise Ecotra et devenu homme politique. Abdoulaye Sylla m’a associé à la plainte qu’il a formulée contre le Journal Le Quotidien, pour une publication du 4 août 2024. Il est de notoriété publique que je ne suis ni le Directeur de publication de ce journal encore moins l’auteur de l’article. Le fait de m’associer à la plainte constitue une véritable aberration. Il convient aussi de souligner que, par la voix de son avocat Me Demba Ciré Bathily, l’entreprise Ecotra, avait déjà usé de son « droit de réponse », dans l’édition du journal Le Quotidien du lendemain, le 5 août 2024. C’est dire que cette plainte semble bien avoir d’autres motivations. Je dois sincèrement dire que cela m’attriste beaucoup. Abdoulaye Sylla a pu passer pour être un ami. Au nom de notre guide religieux commun, le défunt Serigne Saliou Mbacké, il lui arrivait de m’envoyer parfois un mouton à l’occasion de la Tabaski ou un Taureau pour le Magal de Touba. Assurément, la conjoncture politique, qui impose à certains esprits faibles de chercher à tout prix à plaire à Ousmane Sonko, peut dicter certaines postures indignes. Je ne me permettrai pas de porter plainte contre Abdoulaye Sylla. J’en aurais honte.
Alors que l’exploitation des hydrocarbures au Sénégal suscitait de grands espoirs, les premières prévisions budgétaires montrent une contribution encore marginale de cette ressource au développement économique du pays. Contrairement aux attentes populaires, les recettes issues du pétrole et du gaz ne devraient pas générer un impact significatif sur l’économie sénégalaise avant plusieurs années.
D’après le projet de loi de finance initiale pour 2025, les recettes liées aux hydrocarbures seront limitées à 72,53 milliards de FCFA, soit moins de 1 % du budget national estimé à 6 395 milliards de FCFA. Cette faible part illustre l’écart entre les attentes élevées autour de ces ressources et leur apport réel. Les projections pour les années suivantes ne sont pas plus prometteuses : les recettes atteindront 87,87 milliards en 2026 et 155,20 milliards en 2027.
Pour 2025, les fonds récoltés seront répartis comme suit :
50,85 milliards de FCFA (70 %) iront au budget général de l’État.
21,68 milliards de FCFA seront affectés aux Comptes spéciaux du Trésor, dont :
7,25 milliards (10 %) pour le Fonds intergénérationnel.
14,43 milliards (20 %) pour le Fonds de stabilisation.
Ces montants, bien qu’importants, restent loin des promesses d’une transformation économique immédiate.
Face à cette situation, le Premier ministre Ousmane Sonko a évoqué la possibilité de renégocier les contrats pétroliers et gaziers pour augmenter les bénéfices du Sénégal. Une telle initiative pourrait redéfinir la répartition des profits et accroître les revenus de l’État. Toutefois, les renégociations sont souvent complexes et peuvent prendre du temps, retardant encore les impacts positifs sur l’économie nationale.
Si les recettes directes des hydrocarbures restent modestes, des effets indirects pourraient néanmoins stimuler certains secteurs. La production de gaz, notamment avec le « gas-to-power », pourrait réduire les coûts de l’électricité et favoriser l’industrialisation. Des domaines tels que la mécanique, le droit, les finances et la fabrication pourraient également bénéficier des opportunités liées à l’exploitation pétrolière et gazière. Cependant, ces bénéfices sont encore incertains et nécessiteront des investissements stratégiques pour se concrétiser.
Pour l’heure, les hydrocarbures ne représentent pas la manne financière que beaucoup espéraient. Le Sénégal devra continuer à s’appuyer sur d’autres sources de revenus pour financer son développement. Les espoirs d’une transformation économique rapide grâce au pétrole et au gaz risquent de s’éloigner, rappelant l’importance de diversifier l’économie et d’investir dans des secteurs stratégiques et durables.
L’exploitation des hydrocarbures est certes une opportunité, mais son impact ne sera pleinement visible qu’à moyen ou long terme. En attendant, la prudence et une gestion rigoureuse des ressources sont indispensables pour éviter les écueils d’une dépendance prématurée.
Dans un communiqué publié récemment, le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des PME PMI a tenu à démentir les rumeurs circulant sur une interdiction immédiate de l’importation des vêtements de seconde main, communément appelés fëgg jaay. Cette réaction fait suite à une mauvaise interprétation des annonces faites lors d’un atelier sur le développement de la filière coton organisé à Dakar le 9 décembre 2024.
Contrairement aux informations relayées, le ministère a précisé qu’il ne s’agit ni d’une interdiction brutale ni d’une mesure effective à court terme. La stratégie annoncée s’inscrit dans une vision à moyen et long terme, visant à revitaliser l’industrie textile sénégalaise, tout en tenant compte des réalités sociales et économiques du pays.
Selon le communiqué, cette démarche consiste à soutenir la filière coton locale en favorisant la production nationale et la transformation sur place. Cette mesure s’inscrit dans un plan global qui inclut la réouverture d’usines textiles, la mise en place de sites de production modernes, et la promotion du consommer local.
Le Ministère a également assuré qu’il reste conscient de l’importance des vêtements de seconde main pour une large partie de la population sénégalaise, tant sur le plan économique que social. En effet, ces vêtements constituent une source de revenus pour de nombreux commerçants et offrent une solution accessible pour des familles à faible pouvoir d’achat.
Pour répondre aux inquiétudes des acteurs concernés, le ministère promet d’instaurer des mécanismes de concertation et d’accompagnement. « La mesure sera mise en œuvre progressivement, dans le respect des réalités économiques et sociales du pays », souligne le communiqué.
Cette initiative ambitionne de faire émerger une industrie textile locale forte et compétitive, capable de générer des emplois durables et de réduire la dépendance aux importations. Elle s’inscrit dans une politique économique plus large, visant à encourager la consommation locale et à mieux valoriser les ressources nationales, notamment le coton.
Le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des PME PMI réaffirme son engagement à soutenir les populations vulnérables tout en favorisant une transition harmonieuse vers une économie plus autonome et diversifiée.
Si l’idée d’interdire les vêtements de seconde main suscite des inquiétudes, le gouvernement insiste sur le fait qu’il s’agit d’un processus graduel et concerté. En alliant soutien aux acteurs économiques et protection du pouvoir d’achat, cette mesure vise à poser les bases d’une industrie textile durable, tout en répondant aux besoins immédiats de la population.
Les discussions avec les parties prenantes se poursuivront pour assurer une mise en œuvre bénéfique pour tous, et le Ministère promet de rester à l’écoute des préoccupations des citoyens.
Les étudiants ressortissants de Ziguinchor résidant à Dakar sont confrontés à une menace imminente d’expulsion de leur immeuble situé à Grand Mbao. Un passif de 20 millions de francs CFA en arriérés de loyer pèse sur eux, mettant en péril leur logement et leur avenir académique.
Simon Sambou, président de l’Amicale des étudiants ressortissants de Ziguinchor, a exprimé sur les ondes de la RFM l’urgence de leur situation. « Nous avons alerté l’opinion nationale et internationale de cette crise. Ces étudiants n’ont pas de familles à Dakar et, en cas d’expulsion, ils seront contraints de rentrer chez eux, abandonnant ainsi leurs études, » a-t-il déclaré avec inquiétude.
Malgré l’alerte, les étudiants n’ont reçu aucune aide concrète de la municipalité de Ziguinchor, dirigée par le maire Djibril Sonko. « Le silence de la mairie est déplorable. On nous demande simplement de trouver un autre logement, ce qui est impossible dans les conditions actuelles. Pendant deux ans, ce bailleur nous a permis de vivre sans pression, et nous n’avons pas les moyens de lui tourner le dos aujourd’hui, » a souligné Simon Sambou.
Les étudiants, désespérés, ont déjà préparé leurs bagages dans l’attente d’une issue qui semble incertaine. Ils appellent les autorités locales et nationales à agir rapidement pour éviter une expulsion qui mettrait en péril leur avenir.
Cette situation met en lumière les difficultés financières que rencontrent de nombreux étudiants sénégalais, en particulier ceux originaires de régions éloignées, lorsqu’ils cherchent à poursuivre leurs études dans la capitale.
Le commissariat de l’Unité 15 des Parcelles-Assainies a récemment démantelé un réseau de faux-monnayeurs opérant entre la cité Soprim et Diamaguène. À la tête de cette opération, le commissaire Khouma et ses équipes ont procédé à l’arrestation de quatre suspects et saisi une somme de 13,5 millions de francs CFA en faux billets. Ces individus ont été déférés au parquet le vendredi dernier. C’est un renseignement relatif à un trafic de mercure qui a permis à la brigade de recherches du commissariat de remonter jusqu’à ce réseau criminel. Un agent infiltré a simulé une commande de 10 millions de francs CFA en mercure pour établir un premier contact. Lors du rendez-vous convenu, l’intermédiaire, un certain M. Dème, a été interpellé sur place. Une perquisition effectuée au domicile de ce dernier, situé à Diamaguène, a permis de découvrir 13,5 millions de francs CFA en faux billets, une imprimante spécialisée, des rames de papier ainsi que des ciseaux, des outils utilisés pour fabriquer les faux billets. Cette découverte a confirmé l’existence d’un réseau structuré et actif. L’enquête a conduit à l’arrestation de trois autres complices : M. M. Diouf, chauffeur et logisticien présumé ; C. Thiam, bijoutier suspecté d’aider à écouler les faux billets dans les circuits commerciaux ; et M. Diop, un élève en classe de terminale. Ce dernier, à quelques mois du baccalauréat, a particulièrement choqué par son implication dans une telle activité criminelle. Les quatre individus sont poursuivis pour association de malfaiteurs, fabrication et mise en circulation de faux billets ayant cours légal au Sénégal, contrefaçon, faux-monnayage et complicité. Ces accusations pourraient entraîner de lourdes peines, compte tenu des conséquences économiques et sociales de leurs actes. L’enquête reste ouverte, car le principal fournisseur de mercure utilisé par le réseau est toujours en fuite. Les autorités continuent de mobiliser leurs ressources pour localiser ce suspect clé et démanteler l’ensemble de la chaîne criminelle. Ce coup de filet met en lumière l’efficacité et la vigilance de la Police nationale face aux menaces économiques et criminelles. Cependant, l’implication d’un élève en terminale dans cette affaire soulève des questions sur les défis sociaux auxquels font face certains jeunes Sénégalais, qui peuvent être tentés par des raccourcis dangereux pour pallier un contexte de précarité.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a marqué un tournant historique en approuvant, dimanche 15 décembre 2024, à Abuja, la mise en place d’un tribunal spécial pour juger les crimes commis sous le régime de Yahya Jammeh en Gambie. Cette décision, annoncée par le ministère gambien de la Justice, répond à une quête de justice de plusieurs décennies pour les victimes des exactions perpétrées durant les 22 ans de règne autoritaire de Jammeh, de 1994 à 2017.
Le tribunal spécial s’inscrit dans le cadre des recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC), un organe établi en Gambie pour enquêter sur les violations des droits humains sous l’ex-dictateur. Dans son rapport publié en 2021, la TRRC avait identifié Yahya Jammeh et ses proches collaborateurs comme responsables d’une série de crimes, notamment des assassinats extrajudiciaires, des disparitions forcées, des tortures systématiques et des violences sexuelles.
Ce tribunal, dont les modalités précises restent à définir, devra permettre de traduire en justice les responsables des crimes commis pendant cette période sombre de l’histoire gambienne. Il s’agit également de répondre aux attentes des défenseurs des droits humains, qui militent depuis des années pour mettre fin à l’impunité.
La décision de la CEDEAO est largement saluée par les organisations internationales et les associations de victimes. Elle démontre la volonté des États ouest-africains de s’engager résolument contre l’impunité sur le continent. « C’est une avancée majeure qui envoie un message clair : les crimes graves ne resteront pas impunis, quel que soit le rang ou la position de leurs auteurs », a déclaré un porte-parole d’Amnesty International.
Ce tribunal pourrait également établir un précédent important pour d’autres pays africains confrontés à des crimes similaires. La CEDEAO, en soutenant cette initiative, affirme sa capacité à promouvoir la justice et la stabilité dans une région souvent marquée par des conflits et des abus de pouvoir.
Cependant, plusieurs défis risquent de compliquer la mise en œuvre de cette justice. Yahya Jammeh vit en exil en Guinée équatoriale depuis sa chute en 2017. Le gouvernement de ce pays refuse catégoriquement d’extrader l’ancien président, malgré les multiples appels des victimes et des institutions internationales. Ce refus pourrait limiter l’efficacité du tribunal et compromettre l’application des éventuelles sanctions pénales.
De plus, des questions restent en suspens concernant le fonctionnement concret du tribunal, notamment sa composition, son financement et son emplacement. Certaines voix s’élèvent déjà pour demander un soutien international afin de garantir l’indépendance et la crédibilité de cette juridiction.
Pour les milliers de victimes des crimes du régime Jammeh, cette annonce est porteuse d’espoir. « Nous avons attendu ce moment pendant des années. Enfin, nous pouvons croire en la justice », a confié une survivante de torture, membre d’une association de victimes.
La mise en place du tribunal spécial par la CEDEAO pourrait enfin permettre à la Gambie de tourner la page sur les atrocités de son passé et de consolider son processus de réconciliation nationale. Pour que cette initiative réussisse, la coopération internationale et la pression diplomatique sur la Guinée équatoriale seront cruciales.
En attendant, la décision représente une étape cruciale dans la lutte contre l’impunité en Afrique et un exemple fort pour d’autres nations confrontées aux mêmes défis.
La décision de révoquer Barthélémy Dias de son poste de maire de Dakar continue de susciter des réactions. Invité du Grand Jury ce dimanche sur la RFM, Me Moussa Bocar Thiam, ancien agent judiciaire de l’État et maire de Ourossogui, a fermement critiqué cette mesure, la qualifiant d’illégale et injuste. Selon lui, cette affaire dépasse le cadre juridique et relève davantage d’une manœuvre politique.
Pour l’avocat, Barthélémy Dias est la victime de ses positions politiques, et non d’un quelconque manquement juridique. « C’est une injustice politique qui doit être réglée sur le terrain politique », a-t-il déclaré. Me Thiam a également souligné que la radiation de Barthélémy Dias, en se basant uniquement sur une interprétation de la décision du Conseil constitutionnel, n’a aucune base légale.
Se référant à l’article 29 du code électoral, l’avocat a rappelé que le Conseil constitutionnel avait rejeté les recours contestant les candidatures de Barthélémy Dias et d’Ousmane Sonko. Par conséquent, il considère que les décisions de cette institution s’imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. « La radiation de Barthélémy Dias est donc totalement illégale et pourrait être annulée par un recours en justice », a-t-il soutenu.
Sur la question spécifique de la mairie de Dakar, Me Moussa Bocar Thiam estime qu’une confusion juridique persiste. Selon lui, le préfet n’a pas la compétence légale pour révoquer un maire. Cette procédure relève exclusivement du ministre des Collectivités territoriales, qui doit saisir le président de la République, conformément aux dispositions du code des Collectivités territoriales, et non du code électoral.
« Le préfet s’est livré à une voie de fait. Barthélémy Dias doit ignorer cette décision qui n’a aucun effet juridique », a-t-il affirmé.
Malgré les circonstances, Me Moussa Bocar Thiam reste optimiste quant aux chances de Barthélémy Dias de faire annuler cette décision. Il appelle à un respect strict des textes légaux et invite les autorités à éviter toute confusion entre politique et droit.
Ce dossier, emblématique des tensions politiques actuelles au Sénégal, souligne une fois de plus la nécessité d’une clarification des rôles et responsabilités des différents acteurs institutionnels. L’affaire Dias continue donc de diviser, laissant entrevoir des batailles juridiques et politiques à venir.
Les projets de loi portant révision de la Constitution, conduisant à la suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), ont été adoptés par l’Assemblée nationale. Ces mesures, défendues par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, et soutenues par le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, Abass Fall, marquent une volonté de réformer profondément l’organisation institutionnelle du pays.
Lors des débats devant les députés, le ministre de la Justice a insisté sur l’importance d’adapter les institutions républicaines aux mutations du contexte sociopolitique. Selon lui, le « contexte national actuel » exige une rationalisation des institutions afin de renforcer l’efficacité et la gouvernance publique. Il a notamment évoqué une « rupture systémique » dans les méthodes de gestion institutionnelle pour justifier ces suppressions.
À l’issue des discussions, 134 députés ont voté en faveur de la suppression du CESE et du HCCT, tandis que 8 se sont abstenus et seulement 2 ont voté contre. Ce vote entérine également l’abrogation des lois régissant ces deux institutions :
La loi n° 2012-28 du 28 décembre 2012 relative à l’organisation et au fonctionnement du CESE.
La loi n° 2016-24 du 14 juillet 2016 portant organisation et fonctionnement du HCCT.
Pour le gouvernement, ces réformes visent à optimiser l’utilisation des ressources publiques tout en réduisant le nombre d’institutions au profit d’un fonctionnement plus efficace et transparent.
Cette décision suscite toutefois des réactions variées. Si les partisans de la réforme saluent un « acte de courage politique », les critiques pointent une éventuelle marginalisation de la société civile et des collectivités territoriales, autrefois représentées au sein du CESE et du HCCT. Ces deux institutions étaient perçues comme des espaces de dialogue et de réflexion sur les politiques publiques.
Le gouvernement, de son côté, semble déterminé à aller de l’avant avec sa vision d’une gouvernance « rationalisée et efficace ». Ce tournant institutionnel ouvre la voie à d’autres réformes structurelles qui pourraient modifier durablement l’organisation politique et administrative du pays.
Avec ce vote, le paysage institutionnel se prépare à un véritable remaniement, dont l’impact sera évalué dans les mois à venir.
Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, a quitté Dakar ce matin pour Abuja, capitale de la République fédérale du Nigeria. Il y représentera le Sénégal à la soixante-sixième session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui se tiendra le 15 décembre 2024.
Ce sommet crucial réunira les dirigeants des 15 pays membres de la CEDEAO pour aborder des questions essentielles à l’intégration régionale, à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest. Parmi les thématiques phares de cette rencontre figurent la gestion des transitions politiques dans certains États membres, le renforcement de la coopération économique et commerciale, ainsi que les stratégies pour faire face aux défis sécuritaires liés au terrorisme et à l’instabilité régionale.
Le Président Faye, fervent défenseur de l’unité régionale et du développement durable, devrait également plaider en faveur d’une plus grande solidarité entre les pays membres, notamment dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et de la résilience climatique.
La CEDEAO, fondée en 1975, joue un rôle central dans la promotion de la stabilité politique et du développement économique en Afrique de l’Ouest. Ce sommet revêt une importance particulière alors que la région est confrontée à des défis complexes, allant des coups d’État récents à la nécessité de relancer l’intégration économique post-pandémie.
Le Chef de l’État sénégalais est accompagné d’une délégation de haut niveau comprenant des membres du gouvernement, des conseillers diplomatiques et des représentants des secteurs économiques clés. La présence du Sénégal à cette rencontre témoigne de son engagement constant envers les objectifs de la CEDEAO et son rôle de leader dans les initiatives régionales.
Le sommet de la CEDEAO s’ouvrira officiellement demain à Abuja, avec des discussions qui devraient aboutir à des résolutions clés pour l’avenir de la région.
Le retrait imminent des trois pays du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) marque une étape importante dans la réorganisation géopolitique de la région, avec des implications potentielles sur plusieurs fronts économiques, politiques et sociaux. Voici un aperçu plus détaillé des raisons, des conséquences et des implications de cette décision.
Le 13 décembre 2024, les autorités du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont confirmé que leur retrait de la Cedeao est désormais une décision « irréversible ». Cette déclaration intervient à un moment clé, alors qu’un sommet de la Cedeao est prévu pour le 15 décembre à Abuja, la capitale du Nigeria. Les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) avaient exprimé dès janvier 2024 leur intention de quitter l’organisation. Ils estiment que la Cedeao a été largement influencée par l’ancienne puissance coloniale, la France, et qu’elle n’a pas apporté le soutien nécessaire pour faire face aux défis sécuritaires et économiques de la région.
Le départ des trois pays deviendra effectif en janvier 2025, conformément aux statuts de la Cedeao, qui prévoient un délai d’un an après l’annonce d’une telle décision. Cela pourrait marquer la fin de leur participation aux discussions économiques et politiques de cette organisation régionale, créée pour favoriser la coopération et l’intégration entre ses 15 États membres.
Les trois pays font face à des défis communs, notamment des coups d’État militaires qui ont renversé les gouvernements démocratiquement élus. Depuis 2020, le Sahel a connu une série de coups d’État, avec des changements de régime au Mali en 2020 et 2021, au Burkina Faso en 2022 et au Niger en 2023. Ces événements ont été largement motivés par l’inefficacité des gouvernements précédents à lutter contre les groupes jihadistes qui déstabilisent la région.
Les juntes militaires qui dirigent actuellement ces pays ont critiqué la Cedeao pour son approche perçue comme inadaptée face aux réalités sur le terrain. Elles ont également reproché à l’organisation de n’avoir pas su aider les pays du Sahel dans leur lutte contre les groupes terroristes qui mènent des attaques meurtrières dans la région depuis plusieurs années. Selon ces régimes, la Cedeao, souvent perçue comme trop influencée par la France, n’a pas pris de mesures concrètes pour répondre aux besoins spécifiques de sécurité et de développement des pays du Sahel.
La rupture entre les pays du Sahel et la Cedeao s’inscrit dans un contexte plus large de réorientation géopolitique. Depuis leur prise de pouvoir, les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont entamé un rapprochement avec de nouveaux partenaires internationaux, notamment la Russie. Ces pays cherchent à diversifier leurs relations et à trouver des alliés plus « sincères », selon leurs termes, dans la lutte contre le terrorisme et la recherche de développement économique.
La France, longtemps perçue comme un allié incontournable dans la lutte contre les jihadistes au Sahel, a vu ses relations se détériorer avec ces pays à la suite de l’intervention militaire en 2013, qui a mené à l’opération Serval pour lutter contre les groupes armés au Mali. Les critiques croissantes des politiques françaises dans la région ont poussé les pays du Sahel à chercher de nouvelles alternatives, avec la Russie jouant un rôle de plus en plus prépondérant.
Le retrait des trois pays de la Cedeao aura des répercussions profondes sur les échanges économiques dans la région. La Cedeao, en tant qu’organisation économique régionale, facilite la libre circulation des personnes et des biens entre ses États membres. Le retrait de ces pays pourrait compliquer ces échanges, surtout en matière de transport, de commerce et de coopération monétaire.
Un des éléments clés de cette relation économique est la gestion du franc CFA, la monnaie utilisée par plusieurs pays de la Cedeao et par d’autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Bien que les pays de l’AES fassent encore partie de l’Uemoa et utilisent le franc CFA, certains ont évoqué la possibilité de se retirer de cette union monétaire à moyen terme. Cela représenterait un défi majeur pour la zone franc, avec des implications possibles pour la stabilité économique de l’Afrique de l’Ouest.
Malgré la rupture avec la Cedeao, l’AES a entrepris plusieurs actions pour renforcer sa coopération interne. En novembre 2024, les trois pays ont signé un protocole d’accord pour abolir les frais d’itinérance pour les communications téléphoniques entre eux. Cela facilitera la circulation de l’information et des services entre les pays membres.
De plus, les pays de l’AES cherchent à harmoniser leurs documents de voyage et d’identité pour favoriser la libre circulation de leurs citoyens. Ces mesures visent à faciliter les échanges commerciaux et à renforcer les liens internes au sein de la confédération.
La décision irrévocable des pays du Sahel de quitter la Cedeao et de s’éloigner de l’influence de la France marque un tournant dans la dynamique géopolitique de la région. Les implications de cette rupture, tant sur le plan économique que sur celui de la sécurité, se feront sentir dans les années à venir. La question de savoir si les pays de l’AES réussiront à renforcer leur coopération interne tout en gérant leur relation avec de nouveaux partenaires, notamment la Russie, reste ouverte. Ce processus pourrait redéfinir le paysage politique et économique de l’Afrique de l’Ouest.
Le journaliste Diagne Madiambal a été entendu par la police dans le cadre d’une plainte déposée par le Premier ministre Ousmane Sonko, mais a été libéré après son interrogatoire. L’affaire a attiré une attention particulière en raison des tensions politiques croissantes entre les figures de l’opposition et du gouvernement sénégalais.
Dans une publication sur son compte Twitter, Diagne Madiambal a annoncé sa sortie de la police et a exprimé sa reconnaissance envers les nombreuses personnes qui lui ont témoigné leur solidarité. « Je viens de sortir libre de la Police, après être entendu sur une plainte du Premier ministre Ousmane Sonko. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont témoigné de leur solidarité », a-t-il écrit.
Cet incident s’inscrit dans un contexte politique particulièrement tendu, où les relations entre les personnalités politiques du Sénégal sont devenues de plus en plus polarisées. Ousmane Sonko, leader de l’opposition et Premier ministre du Sénégal, a déposé cette plainte dans un climat déjà marqué par des accusations et des rivalités politiques.
L’affaire Diagne Madiambal pourrait avoir des répercussions sur l’équilibre politique du pays, notamment dans le cadre de la lutte pour le pouvoir entre les différents partis et figures de l’opposition. L’implication de journalistes dans des affaires judiciaires sensibles soulève également des interrogations sur la liberté de la presse et l’indépendance des médias au Sénégal.
Je viens de sortir libre de la Police, après être entendu sur une plainte du Premier ministre Ousmane Sonko,. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont témoigné de leur solidarité. pic.twitter.com/9XqktowQAb
L’Alliance pour la Transparence, l’Équité et les Libertés (ATEL) a exprimé son indignation face à la démission de Barthélemy Dias de son poste de maire de Dakar, survenue le vendredi 13 décembre 2024. Dans un communiqué publié ce jour-là, l’ATEL, dirigée par Maître Amadou Sall, dénonce la procédure qu’elle considère comme arbitraire et injuste. Selon l’organisation, la destitution de Barthélemy Dias fait partie d’une série de manœuvres du pouvoir en place, qu’elle qualifie de « vengeance politique ».
L’ATEL dénonce fermement ce qu’elle considère comme une « forfaiture » de la part du pouvoir de Pastef, dirigé par le président Sonko et le ministre Diomaye. L’Alliance évoque une volonté manifeste de la part du pouvoir en place de destituer un adversaire politique clé, en l’occurrence Barthélemy Dias, après une série de tensions entre ce dernier et les responsables de Pastef. Selon l’ATEL, la démission de Dias est le fruit d’une vengeance politique qui se sert des lois et des institutions pour régler des comptes.
L’Alliance souligne que cette action va à l’encontre des principes de transparence et de justice, et l’accuse de détourner les normes légales pour servir des objectifs partisans. Selon l’ATEL, la procédure a été utilisée de manière « détournée » dans un but de règlement de comptes politiques, et elle dénonce ce qu’elle qualifie de pratique antidémocratique.
L’ATEL a exprimé sa solidarité avec Barthélemy Dias et les membres de la plateforme Taxawu Senegaal, qui sont les premières victimes de cette décision qu’ils considèrent comme illégale. L’Alliance considère que cette action contre le maire de Dakar représente une atteinte grave aux principes démocratiques et à l’État de droit.
Dans un appel à l’action, l’ATEL invite toutes les forces démocratiques à se mobiliser pour résister contre ce qu’elle appelle un régime autoritaire et dictatorial. Elle insiste sur la nécessité de défendre les libertés publiques et l’État de droit contre ce qu’elle qualifie de dérive autoritaire du gouvernement actuel. L’ATEL promet de continuer à se battre pour la défense des droits et des libertés fondamentales des Sénégalais, et à s’opposer à ce qu’elle perçoit comme une menace pour la démocratie.
Cette déclaration de l’ATEL intervient dans un contexte politique tendu, où les opposants au pouvoir en place, notamment ceux de la plateforme Taxawu Senegaal, dénoncent ce qu’ils considèrent comme des actions répressives. La destitution de Barthélemy Dias, un des plus hauts responsables politiques de l’opposition à Dakar, ne fait qu’ajouter de la polémique dans un climat déjà polarisé.
Le vendredi 13 décembre 2024 restera une date marquante dans la vie politique sénégalaise, marquée par la destitution du maire de Dakar, Barthélémy Dias, suite à une décision administrative qui s’est rapidement imposée après une demande formelle de Bayna Guèye. Cet événement a provoqué un véritable bouleversement, notamment en raison de la rapidité avec laquelle les choses se sont enchaînées.
L’origine de cette chute soudaine remonte à une lettre adressée par Bayna Guèye, un électeur inscrit sur les listes électorales de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur. Dans sa missive datée du 10 décembre 2024, M. Guèye a informé le préfet de Dakar que Barthélémy Dias se trouvait dans une situation d’inéligibilité. Il a rappelé que Dias avait été définitivement condamné par la Cour suprême le 22 décembre 2023, après le rejet de son pourvoi, et que cette condamnation faisait suite à une décision du Tribunal de Grande Instance de Dakar datant de 2017, dans l’affaire du décès de Ndiaga Diouf.
Selon les articles L29 et L30 du code électoral, toute personne condamnée définitivement pour certaines infractions est déclarée inéligible. Bayna Guèye, en sa qualité d’électeur, a donc demandé officiellement au préfet de procéder à la destitution de Barthélémy Dias de son poste de maire de Dakar. C’est cette requête qui a enclenché le processus menant à la décision du préfet.
Le préfet de Dakar, après avoir reçu la lettre de Bayna Guèye, a pris la décision de la mettre en application, invoquant les articles L29, L30 et L277 du code électoral. Dans sa notification à Barthélémy Dias, le préfet a précisé que la situation juridique du maire de Dakar, en raison de sa condamnation définitive, le plaçait dans une situation d’inéligibilité. Cette condamnation avait été confirmée par la Cour d’appel en 2022, et le pourvoi de Dias avait été rejeté par la Cour suprême en décembre 2023.
Le préfet a donc procédé à la déclaration de démission de Barthélémy Dias de son poste de maire et de son mandat de conseiller municipal de la ville de Dakar. Ce fut une décision irrévocable, fondée sur les dispositions du Code électoral qui régissent les conditions d’inéligibilité.
La décision de destituer Barthélémy Dias a provoqué une onde de choc, non seulement au sein de son entourage politique mais aussi parmi ses partisans. En effet, l’ancien maire a toujours été perçu comme un adversaire politique de taille, notamment vis-à-vis de l’actuel pouvoir. Pour ses soutiens, cette décision ressemble à une manœuvre politique visant à éliminer un concurrent de taille de la scène politique dakaroise. L’opposition, en particulier le mouvement Taxawu Senegaal, a dénoncé ce qu’ils considèrent comme un acharnement judiciaire et une atteinte à la volonté populaire, en faisant valoir que la décision du préfet allait à l’encontre des principes démocratiques.
De leur côté, les défenseurs de la décision estiment que celle-ci s’inscrit dans le cadre des règles démocratiques, appliquées de manière légale. Ils soulignent qu’aucune personne condamnée définitivement pour une infraction pénale ne peut exercer des mandats électifs, comme le stipule le Code électoral.
La démission de Barthélémy Dias de son poste de maire de Dakar soulève également la question de l’avenir politique de cet homme qui a longtemps incarné un rôle important dans la politique sénégalaise. Sa condamnation a mis fin à ses fonctions au sein de la mairie, mais elle ne l’empêche pas nécessairement de continuer son parcours politique, à condition que sa situation juridique le permette à l’avenir. Cependant, cette destitution marque une étape importante dans l’ascension de ses adversaires, et il est probable que cette situation aura des répercussions sur ses ambitions futures.
La destitution de Barthélémy Dias met également en lumière la fragilité de certains hommes politiques face à la loi et aux procédures judiciaires. Elle soulève également une question plus large sur l’usage de la loi à des fins politiques et sur les dangers de la politisation des institutions judiciaires et administratives. Alors que certains dénoncent une « chasse aux sorcières », d’autres saluent la rigueur de la loi et la nécessité de respecter les principes démocratiques et républicains.
Suite à l’adoption du projet de loi portant l’abrogation de la loi organique n° 2012-28 du 28 décembre 2012 concernant le Conseil économique, social et environnemental (CESE), ainsi que de la loi organique n° 2016-24 du 14 juillet 2016 portant sur le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), une fronde se prépare parmi les membres de ces deux institutions, en particulier ceux du HCCT. Ces derniers envisagent de mener plusieurs actions pour contester cette décision.
Des sources proches de l’affaire rapportent que des avocats ont été mandatés pour introduire une contestation juridique devant les juridictions compétentes. La principale action légale consistera à déposer une plainte auprès de la Cour de justice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Africaine (UA), arguant que la suppression du HCCT constitue une violation des principes démocratiques et des droits des populations locales.
En plus de la démarche judiciaire, un volet diplomatique et international est également prévu. Une lettre de dénonciation sera adressée aux instances internationales, notamment à la Cour de justice de la CEDEAO et à l’Union Africaine. Ces actions seront accompagnées d’une série d’initiatives visant à sensibiliser la communauté internationale à la question de la suppression du HCCT.
Une campagne internationale de dénonciation sera lancée, avec pour objectif de démontrer l’importance de l’institution et de prouver que sa suppression est une atteinte aux droits des collectivités territoriales. Les membres du HCCT et leurs soutiens prévoient de recourir à une communication percutante, qui inclura des interventions dans les médias locaux et internationaux, ainsi que des visites auprès des chefs religieux du Sénégal, qui jouent un rôle important dans l’opinion publique.
L’objectif de cette mobilisation est de convaincre l’opinion publique, tant locale qu’internationale, de l’utilité de l’institution supprimée et de faire pression sur le gouvernement sénégalais pour revenir sur cette décision. Les arguments en faveur de la continuité du HCCT reposent sur la protection des collectivités territoriales, la gouvernance locale, et la promotion des droits des populations locales.
Les avocats impliqués dans la contestation auront pour mission de prouver que la suppression du HCCT ne respecte pas les principes de la démocratie locale et de la décentralisation, des valeurs fondées dans la Constitution du Sénégal et dans les engagements internationaux du pays. Ces actions légales et politiques s’inscrivent dans un cadre plus large de lutte contre ce qui est perçu comme un « démantèlement des contre-pouvoirs » et une dérive autoritaire du pouvoir en place.
Le 13 décembre 2024, l’État du Sénégal a levé un montant total de 35 milliards F CFA sur le marché régional des titres publics, dans le cadre de la couverture des besoins financiers pour l’année 2024. Cette opération a été réalisée par la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, avec l’appui de l’agence UMOA-Titres et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Le montant total des soumissions reçues a atteint près de 58,7 milliards F CFA, représentant un taux de couverture de 167,7 %. Cette forte demande a conduit à une adjudication supérieure aux attentes initiales, avec un montant retenu de 38,2 milliards F CFA, soit trois milliards de plus que prévu. Les fonds ont été répartis entre des obligations à trois et cinq ans.
Pour les obligations à trois ans, un montant de 9,9 milliards F CFA a été levé avec un rendement moyen pondéré (RMP) de 7,8159 %, légèrement inférieur au précédent rendement de 7,89 %. Les 28,3 milliards F CFA restants concernent des obligations à cinq ans, avec un RMP de 7,8286 %, stable par rapport à l’opération précédente qui affichait un RMP de 7,83 %.
Le préfet de Dakar a prononcé, ce vendredi 13 décembre 2024, la démission de Barthélemy Dias de son poste de maire de Dakar, après une décision qui fait suite à sa condamnation définitive dans l’affaire Ndiaga Diouf. Cette démission a été rendue conformément aux articles L29, L30 et L277 du Code électoral, une semaine après sa radiation de l’Assemblée nationale.
Taxawu Senegaal, dirigé par Khalifa Sall, a vivement réagi à cette décision, qu’il qualifie d’acharnement contre un « sérieux adversaire politique » et de « falsification de la volonté populaire ». Dans un communiqué, le mouvement a exprimé son indignation et dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de « confiscation de la volonté populaire » et une « liquidation d’un adversaire politique gênant ».
Taxawu Senegaal qualifie cette décision de « systématique » et de « violente atteinte à la souveraineté du peuple », dénonçant ce qu’ils appellent une dérive autoritaire du pouvoir actuel. Selon eux, bien que la décision puisse paraître légale sur le plan formel, elle est en réalité une manœuvre politique visant à éliminer un rival politique à travers l’instrumentalisation du droit.
Le mouvement critique l’usage des articles L29, L30 et L277 du Code électoral par le préfet, soulignant que le Code général des collectivités territoriales, dans ses articles 135 et 140, encadre de manière stricte les motifs justifiant la destitution d’un maire. Ces articles ont été conçus pour protéger la neutralité et la démocratie locale, mais selon Taxawu Senegaal, ils sont ici détournés de leur objectif initial.
Taxawu Senegaal réaffirme son engagement « indéfectible » à défendre les droits de Barthélemy Dias et promet de lutter contre ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Pour le mouvement, cette décision s’inscrit dans une logique de répression politique qui met en lumière le caractère autoritaire du régime en place.
Les députés sénégalais se réuniront en séance plénière ce samedi à partir de 10 heures pour procéder au vote de trois projets de loi, selon un communiqué officiel transmis à Ledakarois.sn.
Les projets de loi à l’ordre du jour
Projet de loi n°13/2024 : Ce projet porte sur une révision de la Constitution, visant à introduire des amendements importants pour répondre à des enjeux institutionnels et politiques.
Projet de loi n°14/2024 : Il prévoit l’abrogation de la loi organique n°2012-28 du 28 décembre 2012, qui régissait l’organisation et le fonctionnement du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Loi organique n°2016-24 : Cette loi concerne l’organisation et le fonctionnement du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), institution clé pour la décentralisation et la gestion territoriale.
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, sera présent devant les parlementaires pour défendre ces différents textes et répondre aux éventuelles interrogations des élus.
Ces projets de loi traduisent l’ambition du gouvernement de revoir certaines structures institutionnelles pour les rendre plus efficaces et mieux adaptées aux réalités actuelles du Sénégal. Les débats promettent d’être animés, compte tenu des implications politiques et sociales de ces réformes.
Le président Bassirou Diomaye Faye a visité ce vendredi le vaccinopole de l’Institut Pasteur à Diamniadio. Lors de cette visite, il a exhorté les équipes ayant contribué à ce projet ambitieux à maintenir leur solidarité scientifique et leur coopération internationale pour relever les défis de la santé publique en Afrique.
« Vous êtes les architectes de cette nouvelle ère de la santé publique au Sénégal et en Afrique. Je vous invite à poursuivre cet élan de solidarité scientifique et de coopération internationale. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où les défis de santé ne seront plus un fardeau insurmontable, mais une opportunité de progrès et de bien-être pour tous », a-t-il déclaré.
Le président a souligné l’importance stratégique du vaccinopole, qui ne se limite pas à un investissement pour le Sénégal, mais s’inscrit dans une perspective continentale et mondiale. Actuellement, l’Afrique ne produit qu’environ 1% de ses vaccins, 5% de ses tests de diagnostic et 30% de ses médicaments. Ce constat alarmant a motivé le Sénégal à lancer un programme ambitieux de souveraineté sanitaire et pharmaceutique.
D’ici 2035, ce programme vise à couvrir 50% des besoins nationaux en vaccins et médicaments grâce à une production locale, un objectif aligné sur l’agenda de l’Union africaine et de l’Africa CDC, qui prévoit que 60% des vaccins africains soient produits sur le continent d’ici 2040.
Le vaccinopole de Diamniadio est au cœur de cette ambition. Capable de produire jusqu’à 300 millions de doses de vaccins par an, il répondra non seulement aux besoins du Sénégal mais aussi à ceux de l’Afrique de l’Ouest et au-delà.
Le président Faye a qualifié ce projet de « pilier essentiel » dans la construction d’un Sénégal juste, souverain et prospère, basé sur la science, la technologie et l’innovation. Il s’inscrit également dans l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050, qui vise à renforcer le capital humain et l’équité sociale grâce à une couverture sanitaire universelle.
Cette initiative repose sur une coopération régionale et internationale exceptionnelle. Elle ambitionne de positionner le Sénégal comme un modèle en matière de souveraineté pharmaceutique et vaccinale, tout en contribuant à l’essor d’un système de santé résilient pour l’ensemble du continent.
Le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a organisé un atelier stratégique dans le cadre de l’alignement de sa politique sectorielle avec l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050. Cet événement a rassemblé les principales parties prenantes du secteur pour discuter du rôle central de l’énergie, du pétrole et des mines dans la transformation économique et sociale du Sénégal.
Lors de l’ouverture des travaux, le ministre Birame Souleye Diop a mis en avant l’ambition de faire du Sénégal un pays souverain, juste et prospère. Il a souligné que cette vision, portée par le président Bassirou Diomaye Faye et appuyée par le Premier ministre Ousmane Sonko, repose sur une révision profonde des politiques publiques. « L’Agenda de Transformation Nationale pose les bases d’un développement accéléré, fondé sur des leviers de croissance clairement identifiés », a-t-il déclaré.
Le ministre a précisé que le secteur de l’énergie et des ressources extractives est appelé à jouer un rôle central dans cet agenda, notamment grâce à l’exploitation des ressources pétrolières, gazières et minières. Ces ressources représentent un moteur clé pour stimuler la croissance économique tout en répondant aux défis du changement climatique.
Birame Souleye Diop a également présenté les priorités du ministère. L’élargissement de l’accès universel à l’énergie constitue un axe majeur, avec une attention particulière portée aux zones rurales et marginalisées. Le développement des énergies renouvelables, en complément du gaz naturel, est un autre objectif stratégique visant à bâtir un mix énergétique résilient et moderne. En outre, l’exploitation stratégique du gaz naturel, soutenue par des projets phares tels que « Gas to Power », vise à moderniser les infrastructures électriques, réduire la dépendance aux énergies fossiles importées et fournir une énergie abordable et accessible à tous.
Selon le ministre, ces initiatives positionnent le Sénégal comme un acteur majeur de la transition énergétique en Afrique. « Investir dans des solutions durables, c’est jeter les bases d’un progrès à long terme tout en stimulant l’économie nationale », a-t-il expliqué.
Le ministre a comparé le rôle de son département à celui de l’armée, des enseignants ou des médecins, soulignant l’importance de fournir aux Sénégalais les ressources nécessaires à leur bien-être. « Nous devons répondre aux attentes de nos concitoyens en bâtissant une politique publique énergétique, pétrolière et minière innovante, fondée sur des partenariats solides et alignée sur les besoins réels de notre population », a-t-il ajouté.
En conclusion, Birame Souleye Diop a réaffirmé son engagement à faire du Sénégal un modèle de réussite en matière de gestion des ressources naturelles. « Notre ambition est claire : transformer le Sénégal en un exemple de gestion durable et efficiente des ressources extractives, afin de catalyser son développement économique et social », a-t-il déclaré. Cet atelier marque une étape importante dans la mise en œuvre de l’Agenda de Transformation Sénégal 2050, avec un focus particulier sur l’énergie comme levier de souveraineté et de prospérité.
Dans une déclaration adressée à l’opinion publique, Abdou Mbow, député du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, a vivement critiqué les nouveaux dirigeants du pays, qu’il accuse de mener le Sénégal vers une dictature. Il a dénoncé des conditions de vie de plus en plus difficiles pour les citoyens, malgré les promesses faites par le régime actuel lors de son accession au pouvoir.
« Notre Sénégal et les Sénégalais souffrent », a-t-il affirmé en ouverture de son propos, pointant du doigt la cherté de la vie et les épreuves que traversent les populations. Selon lui, les priorités du gouvernement semblent éloignées des préoccupations du peuple, se concentrant davantage sur la mise en œuvre d’un agenda dictatorial.
Mbow a reproché aux autorités d’utiliser la répression et l’intimidation pour réduire au silence toute forme de contestation. Il a évoqué des arrestations ciblées, notamment contre des citoyens ayant émis des critiques sur le discours économique du Premier ministre Ousmane Sonko, prononcé le 26 septembre dernier.
Il a également dénoncé une volonté de contrôler les médias en marginalisant ceux jugés défavorables au pouvoir en place. Dans le même élan, il a exprimé son soutien au journaliste et écrivain Madiambal Diagne, ciblé, selon lui, pour avoir publié un livre traitant des relations controversées entre Ousmane Sonko et Adji Sarr.
Par ailleurs, Abdou Mbow a mis en avant l’affaire Barthélémy Dias, maire de Dakar, qu’il considère comme une figure dérangeante pour le régime actuel. Il a condamné l’intervention musclée ayant visé la mairie de Dakar, qu’il attribue à une manœuvre orchestrée par le président Ousmane Sonko.
Abdou Mbow a également fustigé l’absence fréquente du président en exercice, reprochant à ce dernier de consacrer davantage de temps à ses déplacements à l’étranger qu’aux affaires nationales. « Ousmane Sonko est LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE présent au Sénégal », a-t-il ironisé, soulignant la centralisation des décisions autour de la figure du Premier ministre.
Face à ce qu’il qualifie de dérive autoritaire, Abdou Mbow a exhorté les Sénégalais à ne pas accepter une dictature naissante. Il a insisté sur la responsabilité des dirigeants en place pour préserver les institutions démocratiques et éviter l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Thierno Bocoum, leader politique et ancien député, a vivement critiqué les récentes décisions visant à destituer Barthélémy Dias de ses fonctions électives. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de « diktat politique », soulignant une contradiction avec les précédentes validations du Conseil constitutionnel.
D’après lui, ce dernier avait validé la candidature de Barthélémy Dias aux dernières législatives, ce qui lui avait permis d’être élu député à l’Assemblée nationale. Ainsi, toute remise en question de cette décision par une autorité administrative serait, selon Bocoum, un grave problème pour le respect des institutions.
Il a également insisté sur le fait que Barthélémy Dias a été élu maire de Dakar par un suffrage direct et que ce poste ne devrait pas être lié à celui de conseiller municipal. Pour Thierno Bocoum, cette distinction doit être respectée pour préserver la légitimité du mandat confié par les électeurs.
En évoquant la récente loi d’amnistie, Bocoum a suggéré que le ministre de la Justice devrait aussi demander la radiation d’Ousmane Sonko, pour assurer une cohérence dans l’application des textes. Selon lui, c’est à Ousmane Sonko de saisir la chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar afin de régler les contestations liées à l’application de cette loi, comme le prévoit l’article 735 du Code de procédure pénale.
Thierno Bocoum accuse Ousmane Sonko, récemment élu président, d’exploiter son « état de grâce » pour tenter d’affaiblir ses adversaires politiques, notamment Barthélémy Dias, qu’il perçoit comme une menace. « Nous ferons face », a-t-il déclaré, promettant une résistance de l’opposition et de la société civile à ces actions.
Cette affaire, qui s’inscrit dans un climat de tensions politiques au Sénégal, soulève des interrogations sur l’équité des décisions administratives et leur impact sur les acteurs majeurs de l’opposition. La radiation de Barthélémy Dias pourrait avoir des répercussions importantes sur l’équilibre politique et la confiance dans les institutions démocratiques du pays.
L’ancien ministre des sports et ex-directeur général de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), Lat Diop, reste sous le coup d’une procédure judiciaire pour des accusations graves. Ce jeudi, la chambre d’accusation a rejeté deux demandes formulées par ses avocats : l’annulation de la procédure judiciaire en cours et la mainlevée sur les comptes bancaires gelés de leur client.
Lat Diop est poursuivi pour des accusations de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et extorsion de fonds. Ces charges concernent un préjudice financier estimé à 8 milliards de francs CFA. Il est reproché à l’ancien ministre d’avoir utilisé des fonds publics à des fins personnelles ou non justifiées, tout en dissimulant l’origine illicite de ces sommes à travers diverses opérations financières.
L’un des avocats de Lat Diop, Me Elhadj Diouf, a exprimé sa déception face à cette décision, estimant que la procédure était entachée d’irrégularités et politiquement motivée. Selon lui, les poursuites visent à porter atteinte à la réputation de son client, figure influente de l’ancien régime. La défense espérait faire invalider l’ensemble de la procédure et lever le gel des comptes bancaires, mais ces requêtes ont été rejetées, compliquant la situation de l’inculpé, qui se retrouve privé de ses ressources financières pour préparer sa défense.
Cette affaire revêt également une dimension politique. Ancien ministre sous le régime précédent, Lat Diop est perçu comme une personnalité majeure dont les ennuis judiciaires pourraient avoir des implications sur son avenir politique. Certains y voient un exemple de l’engagement des autorités actuelles dans la lutte contre la corruption, tandis que d’autres dénoncent un règlement de comptes politique.
Avec la poursuite de l’instruction par le pool financier judiciaire, les prochaines étapes devraient inclure de nouvelles auditions et l’examen approfondi des éléments de preuve. Lat Diop, placé sous contrôle judiciaire, reste exposé à de lourdes sanctions, notamment des peines de prison et des amendes, si les accusations sont confirmées.
Cette affaire, qui suscite un vif intérêt dans l’opinion publique, met à l’épreuve le système judiciaire sénégalais, attendu sur sa capacité à traiter équitablement des dossiers aussi sensibles. Le dénouement sera suivi de près, tant pour ses conséquences sur le plan politique que pour son impact sur la lutte contre la corruption et la gestion des fonds publics.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Dr Serigne Guèye Diop, a récemment fait une déclaration qui pourrait marquer un tournant pour l’industrie de la mode et de l’économie sénégalaise. Lors de l’atelier Champions for Jobs, tenu lundi à Dakar, il a annoncé l’interdiction prochaine de la vente de vêtements de seconde main, communément appelés “Fëgg diaye”, sur le marché sénégalais.
Les vêtements de friperie, majoritairement importés des États-Unis et de l’Europe, constituent une part importante du commerce informel au Sénégal. Ce secteur attire des milliers de jeunes et représente une source de revenus essentielle pour bon nombre de Sénégalais. Selon des données rapportées par Le Monde, les États-Unis, principaux exportateurs, expédient plus de 756 000 tonnes de vêtements usagés vers l’Afrique chaque année. La France, quant à elle, occupe la neuvième place avec 69 000 tonnes exportées.
Cependant, le ministre a souligné que cette activité, bien qu’économiquement bénéfique à court terme, pose un problème à long terme pour l’industrie locale et l’économie nationale.
Cette interdiction s’inscrit dans une stratégie globale visant à promouvoir la consommation de produits locaux et à protéger l’industrie textile sénégalaise. Dr Serigne Guèye Diop a également annoncé une mesure complémentaire : l’interdiction de l’exportation de matières premières textiles, conformément aux directives du président Bassirou Diomaye Faye.
Ces décisions visent à stimuler la production locale et à encourager les Sénégalais à privilégier les produits fabriqués dans le pays.
« Il est essentiel de mettre fin à cette dépendance aux importations de vêtements usagés pour renforcer notre économie et préserver notre identité culturelle », a déclaré le ministre.
Bien que cette initiative ambitionne de soutenir l’économie nationale, elle risque de susciter des débats. La friperie est un secteur vital pour de nombreuses familles et l’un des rares moyens d’accéder à des vêtements de marque ou de qualité à bas prix. Cette interdiction pourrait donc avoir des répercussions socio-économiques importantes, notamment sur l’emploi et le pouvoir d’achat.
Cette mesure est un signal fort du gouvernement en faveur de l’industrialisation et de la souveraineté économique. Toutefois, elle nécessitera des solutions de remplacement pour soutenir les acteurs impactés par cette transition. Le débat autour du “Fëgg diaye” ne fait que commencer, et la mise en œuvre de cette interdiction pourrait s’avérer complexe.
Le préfet de Dakar a officiellement déclaré Barthélémy Dias démissionnaire de son mandat de conseiller municipal de la Ville de Dakar. Cette décision a été notifiée à l’ancien maire de Dakar à travers une lettre datée et adressée directement à sa personne.
Cette décision fait suite à une saisine de Monsieur Beyna Guèye, un électeur de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur. Selon le préfet, Barthélémy Dias est déclaré inéligible en raison de sa condamnation par décision n°219 du 16 février 2017 du Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar. Cette condamnation a été confirmée par l’arrêt n°535 du 21 septembre 2022 de la Cour d’appel de Dakar, puis par l’arrêt n°76 du 22 décembre 2022 de la Cour suprême, qui avait rejeté le pourvoi formé par Barthélémy Dias.
Conformément aux dispositions légales, cette inéligibilité entraîne automatiquement la perte de son mandat de conseiller municipal.
La lettre de notification indique clairement que Barthélémy Dias a été informé de cette décision, laquelle prend effet à compter de la date de réception de la notification.
Cette démission forcée intervient dans un contexte politique marqué par des tensions au sein de la Ville de Dakar, où Barthélémy Dias avait déjà occupé des fonctions clés en tant que maire. Sa destitution pourrait susciter des réactions au sein de l’opposition et raviver les débats sur la gestion des inéligibilités des élus locaux.
Les prochains jours seront cruciaux pour observer les réactions de Barthélémy Dias, de ses partisans, et des acteurs politiques. Cette décision pourrait également relancer les discussions sur la réforme des lois électorales concernant les élus en situation d’inéligibilité.
Elzo Jamdong transcende les frontières de la créativité pour livrer un projet profondément engagé et innovant : « Mën na nek ». Plus qu’un album, cette œuvre se veut un manifeste social, porté par un format symbolique et un appel vibrant à la jeunesse sénégalaise pour croire en son potentiel et bâtir un avenir prometteur sur son sol.
Elzo Jamdong continue de surprendre et de fasciner, livrant une fois de plus un projet qui dépasse les attentes et redéfinit les normes. Avec son dernier album intitulé « Mën na nek » – « c’est possible » en langue wolof – , l’artiste démontre que créativité et engagement peuvent se conjuguer pour inspirer un véritable élan de transformation sociale. C’est ainsi qu’après avoir marqué les esprits en 2016 avec un album présenté sous forme de bracelet USB, il innove cette fois-ci avec un format inédit : le passeport, décliné en version ordinaire et diplomatique. Ce choix audacieux, bien plus qu’un simple objet, traduit une volonté symbolique de porter le public vers un voyage culturel et introspectif.
GESTATION DU PROJET
Ce nouvel opus s’inscrit dans un projet ambitieux amorcé en 2022 en partenariat avec la coopération allemande au Sénégal (GIZ). L’initiative vise à encourager la jeunesse sénégalaise à trouver des voies de réussite au sein de leur propre pays. À travers son slogan “mën na nek”, Elzo Jamdong incarne un message d’espoir et de persévérance, affirmant que le succès n’est pas réservé à l’ailleurs. Lui-même revenu au Sénégal après de longues années passées à l’étranger, il symbolise cette philosophie et s’impose comme un modèle d’inspiration. Pour concevoir cet album, le rappeur a parcouru les quatorze (14) régions du Sénégal. Une démarche qui traduit son profond attachement aux racines culturelles de son pays. Chaque région, avec ses spécificités et ses talents, a contribué à enrichir le projet, tant sur le plan musical qu’humain. L’artiste a également utilisé ce périple pour produire quatorze (14) émissions télévisées, faire le même nombre de podcasts et de concerts. Ceci dans l’optique d’engager des dialogues avec les jeunes afin de mettre en exergue les ressources inestimables de chaque localité. Ces échanges se veulent un écho aux potentialités locales, souvent méconnues, mais capables d’offrir des perspectives d’avenir prometteuses.
Toutefois, malgré ce succès éclatant, l’artiste n’ignore pas les défis auxquels est confronté le secteur culturel et en particulier le hip-hop. À cet effet, il a soulevé l’importance de reconnaître les métiers qui composent cette industrie, souvent relégués dans l’ombre. L’auteur de « mbi fé », quatrième track de l’album, en collaboration avec Baïdy de « Biddew bou bess » et Coco Cissoko, plaide pour une meilleure valorisation des acteurs culturels. Aussi, déplore-t-il l’évolution des habitudes des gens, trop souvent cloîtrés chez eux, absorbés par les réseaux sociaux. Ainsi, il invite les Sénégalais à renouer avec les spectacles vivants, indispensables pour maintenir une dynamique artistique et culturelle. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles l’idée ingénieuse du passeport a surgi pour, en réalité, fidéliser son public. Le passeport permet à ses détenteurs de bénéficier de réductions ou d’entrées gratuites à ses concerts. Ce geste, loin d’être anodin, témoigne de son désir de rendre la culture accessible tout en soutenant le développement du secteur musical.
SÉANCE D’ÉCOUTE
Pour célébrer la sortie de cet album, Elzo Jamdong a organisé une séance d’écoute au Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose de Dakar. Cet événement, qui s’est déroulé dans une atmosphère conviviale et chaleureuse, a réuni des figures emblématiques du hip-hop sénégalais telles qu’Awady, Kilifeu et Ndongo D. Le directeur du Grand Théâtre, Serigne Fall Guèye, et d’autres acteurs influents du secteur culturel ont également répondu présents pour saluer cette réalisation artistique d’envergure. Dans cette ambiance réunissant la crème du hip-hop sénégalais, Elzo n’a pas manqué de rappeler combien ces personnalités ont marqué son enfance et influencé son parcours musical qui ne reflète rien d’autre que sa force fédératrice et son humilité qui ne s’est pas fanée malgré l’usure du temps. Toutes ces qualités font qu’à travers cette dernière trouvaille dénommée « Mën na nek”, le rappeur offre bien plus qu’un simple album. Il livre une vision, un cri d’espoir et une invitation à croire en la capacité de bâtir un avenir prospère au Sénégal. À travers sa musique, ses initiatives et son engagement, il prouve que, oui, tout est possible pour ceux qui osent rêver et persévérer.
Le journaliste Adama Gaye a été convoqué par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) dans le cadre d’une plainte déposée par le ministre du Travail, Abass Fall, concernant l’affaire de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER). Cette nouvelle procédure intervient après une récente audition de Gaye par la Division des investigations criminelles (DIC), ajoutant une couche de complexité à son dossier.
Dans un message diffusé sur sa page Facebook, Adama Gaye a exprimé des préoccupations concernant sa sécurité et les intentions derrière ces convocations répétées. Il a souligné qu’il perçoit cette situation comme une tentative de le fragiliser sur le plan personnel et professionnel. Il déclare : « Je ne me sens plus en sécurité » et ajoute que cette dynamique met en péril ses engagements internationaux cruciaux.
Le journaliste affirme que l’enchaînement de ces convocations et les accusations portées contre lui relèvent d’une stratégie concertée visant à nuire à sa réputation. Il se demande pourquoi une telle procédure a été déclenchée un mois après son retour au Sénégal et dans un contexte où d’autres affaires similaires semblent en suspens.
Dans son communiqué, Adama Gaye invite la communauté internationale, notamment des organisations telles que l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne, ainsi que des États comme les États-Unis et la France, à intervenir pour garantir sa protection et celle des autres acteurs menacés dans l’exercice de leurs droits.
Enfin, bien que la date précise de sa convocation ne soit pas divulguée, Adama Gaye espère que les autorités prendront en compte le retour de son avocat avant toute nouvelle action. Cette affaire relance le débat sur la liberté de la presse et l’espace accordé aux critiques au Sénégal, dans un climat marqué par des tensions croissantes autour des droits humains et de l’expression démocratique.