Élection à la BAD : Sonko félicite Sidi Ould Tah et salue la campagne d’Amadou Hott

C’est désormais officiel : le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD), succédant ainsi au Nigérian Akinwumi Adesina. Cette élection, qui s’est déroulée ce jeudi à Abidjan, a été saluée par plusieurs chefs d’État et de gouvernement à travers le continent, dont le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko.

Dans un message publié sur Facebook, le chef du gouvernement sénégalais a félicité chaleureusement le nouveau président de la BAD. « Nous l’en félicitons très chaleureusement et lui souhaitons plein succès », a-t-il écrit, saluant un choix important pour le continent africain tout entier.

Ousmane Sonko a également salué l’ensemble des candidatures engagées dans cette compétition jugée stratégique. « Tous les quatre autres candidats étaient également méritants. C’est l’Afrique qui a gagné », a-t-il affirmé, insistant sur la dimension collective et panafricaine de ce scrutin.

Le Premier ministre n’a pas manqué de souligner l’engagement et la performance d’Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie, qui faisait partie des candidats à la succession d’Adesina. « Nous tenons à souligner la belle qualité de la campagne de notre compatriote Amadou Hott. Nous l’encourageons à poursuivre sa noble ambition pour l’Afrique », a déclaré Sonko, dans un ton à la fois rassembleur et respectueux.

Diplomatie sénégalaise : le déclin d’une influence jadis rayonnante

Le Sénégal, longtemps considéré comme une voix influente dans les arènes diplomatiques africaines et internationales, semble aujourd’hui en perte de vitesse. Les récents revers subis par Augustin Senghor, Abdoulaye Bathily et Amadou Hott interrogent sur un possible déclin structurel d’une diplomatie qui fut jadis un modèle sur le continent.

Le premier signal fort de ce recul est venu en mars 2025, avec la défaite retentissante d’Augustin Senghor aux élections des représentants africains au Conseil de la FIFA. Avec seulement 13 voix sur 53, l’ex-vice-président de la CAF a terminé loin derrière ses rivaux marocain et mauritanien, avant de démissionner de ses fonctions, acte symbolique d’un désaveu continental.

Mais ce revers n’était pas isolé. Abdoulaye Bathily, figure diplomatique respectée, avait déjà subi un échec en 2017 pour la présidence de la Commission de l’Union africaine, malgré un appui massif de la CEDEAO. Et en 2024, il quittait son poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye, après un mandat jugé infructueux.

Le plus récent échec concerne Amadou Hott, dont la candidature à la tête de la Banque africaine de développement (BAD) a échoué. Troisième derrière la Sud-Africaine Bajabulile Tshabalala et le Mauritanien Sidi Ould Tah – élu avec plus de 70 % des voix – Hott n’a pas su convaincre, malgré l’expérience et le pedigree.

Depuis l’accession au pouvoir du duo Diomaye Faye / Ousmane Sonko en avril 2024, la diplomatie sénégalaise semble marquer le pas. Le changement de style et la rupture affichée avec les pratiques anciennes s’accompagnent d’un déficit de relais, d’expertise et de stratégie d’influence.

Le journal Sud Quotidien évoquait récemment « une diplomatie d’apprentissage », où l’ambition affichée ne suffit pas encore à imposer Dakar dans les cercles décisionnels. Ce manque d’alliés solides s’est illustré par l’échec cuisant de la candidature d’Amadou Hott, malgré des démarches régionales.

Le Sénégal a de plus en plus de mal à mobiliser autour de ses candidatures. Les relations étroites avec des régimes en rupture avec l’ordre diplomatique classique – comme le Burkina Faso, le Mali ou la Guinée – n’ont, jusqu’ici, pas payé sur la scène multilatérale. Pire, ces choix semblent avoir refroidi des alliés historiques, comme la Côte d’Ivoire, qui a préféré soutenir le Mauritanien Ould Tah.

Alors que Dakar trébuche, d’autres capitales africaines s’affirment avec vigueur :

  • La Mauritanie, grâce à sa présidence de l’Union africaine en 2024, est en pleine offensive diplomatique. Son candidat à la BAD a bénéficié d’un large appui, preuve d’un savoir-faire nouveau à Nouakchott.
  • Le Maroc, avec sa diplomatie royale ambitieuse, investit sur le continent à travers l’économie, la culture et les institutions sportives. L’écrasante victoire de Fouzi Lekjaa au Conseil de la FIFA illustre cette réussite.
  • La Côte d’Ivoire, jadis sœur jumelle du Sénégal en Afrique de l’Ouest, s’impose désormais comme un hub régional. Le soutien d’Abidjan au candidat mauritanien contre celui du Sénégal marque un tournant stratégique qui pourrait affecter durablement les relations bilatérales.

Le contraste avec les époques passées est saisissant. Sous Léopold Sédar Senghor, le Sénégal rayonnait par l’intellect, le verbe et l’engagement en faveur du dialogue. Abdou Diouf a prolongé cette aura, s’imposant comme un homme de paix et de multilatéralisme – jusqu’à devenir Secrétaire général de la Francophonie.

Même Abdoulaye Wade, dans un style plus clivant, avait réussi à positionner le Sénégal comme un acteur incontournable, notamment par des initiatives comme le NEPAD ou l’organisation du sommet mondial contre le terrorisme dès 2001.

Le président Macky Sall a mené une diplomatie proactive, avec des réussites notables, notamment sur la scène onusienne. Mais ses efforts ont connu des échecs, dont celui d’Abdoulaye Bathily à la tête de la Commission de l’UA. Une défaite que certains, comme Mankeur Ndiaye, relativisent : « Bathily a obtenu 187 voix sur 191 à l’ONU, ce qui prouve que le Sénégal garde un capital diplomatique fort ».

Face à ce contexte mouvant, des diplomates sénégalais plaident aujourd’hui pour une redéfinition stratégique de la diplomatie nationale. Le pays doit renforcer ses alliances, professionnaliser ses relais et se réadapter à un monde multipolaire.

Comme le résume un diplomate sénégalais interrogé :

« L’héritage de Senghor et Diouf ne suffit plus. Il faut une diplomatie de terrain, offensive et structurée. Sinon, le Sénégal restera une puissance moyenne, nostalgique de ses heures de gloire. »

Le Sénégal est aujourd’hui à la croisée des chemins. Il peut continuer à capitaliser sur son histoire et sa stabilité pour se repositionner, ou accepter un rôle secondaire dans le concert des nations africaines. La visite actuelle du Premier ministre Sonko à Abidjan pourrait être un pas vers la reconstruction de ponts fragilisés. Encore faut-il qu’elle s’accompagne d’une vraie vision diplomatique.

Diplomatie régionale : Ousmane Sonko attendu à Abidjan après la visite de Diomaye Faye

Quelques jours seulement après la visite officielle du président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye en Côte d’Ivoire, c’est désormais au tour de son Premier ministre, Ousmane Sonko, d’effectuer un déplacement diplomatique de haut niveau à Abidjan. Un signal fort envoyé par le nouveau pouvoir sénégalais, désireux de renforcer ses liens avec les grandes capitales de la sous-région ouest-africaine.

Selon des sources officielles, Ousmane Sonko sera accueilli à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny par son homologue ivoirien, le Premier ministre Robert Beugré Mambé. Cette visite s’inscrit dans une dynamique de continuité, visant à consolider les acquis du récent séjour du président Faye et à approfondir la coopération bilatérale entre Dakar et Abidjan.

Si l’agenda précis du chef du gouvernement sénégalais n’a pas encore été dévoilé, plusieurs axes majeurs devraient structurer les discussions. La coopération économique, la sécurité régionale, ainsi que les enjeux liés à l’intégration africaine figurent en bonne place sur la table. Ces thématiques, déjà abordées par le président sénégalais lors de son passage à Abidjan, devraient être approfondies pour déboucher sur des engagements concrets.

Les deux pays, piliers de la CEDEAO, partagent en effet des intérêts communs en matière de stabilité régionale, de commerce interafricain, et de gestion des défis migratoires, sécuritaires et climatiques. Le renforcement des échanges commerciaux, la facilitation de la mobilité entre les deux États et la mise en place de projets conjoints d’infrastructure pourraient également faire l’objet d’annonces importantes.

Avec cette double séquence diplomatique en Côte d’Ivoire, le Sénégal affiche une volonté claire de se repositionner sur l’échiquier régional, dans un contexte marqué par de profondes mutations politiques et géopolitiques en Afrique de l’Ouest. Le tandem Diomaye–Sonko, élu en mars 2024, semble vouloir insuffler un nouveau souffle à la diplomatie sénégalaise, en misant sur des partenariats stratégiques et équilibrés.

Élection à la tête de la BAD : une victoire mauritanienne éclatante, une alerte diplomatique pour le Sénégal

L’élection de Monsieur Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD), avec 48,41 % des suffrages globaux et 68,42 % des votes régionaux, constitue une victoire éclatante. Ce résultat vient récompenser le parcours d’un homme expérimenté, mais aussi la montée en puissance silencieuse et stratégique de la diplomatie mauritanienne sur la scène africaine.

Cette élection, loin d’être anecdotique, reflète les équilibres d’influence en mutation au sein des institutions continentales. Si la Mauritanie a su capter un large soutien, ce n’est pas par hasard. Elle a su tisser des alliances solides, porter une candidature crédible, et surtout mobiliser sa diplomatie autour d’un objectif clair et fédérateur. C’est une leçon en matière de préparation, de projection, et de positionnement stratégique.

Je tiens également à saluer la qualité des autres candidatures, notamment celles de Samuel Munzele Maimbo (Zambie), Amadou Hott (Sénégal), et Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud). Chacun a incarné une vision forte de l’Afrique, portée par des parcours d’exception et une véritable ambition continentale. Leur engagement rappelle à quel point l’Afrique regorge de compétences, de talents et de leadership au service du développement.

Mais au-delà de la dynamique propre à cette élection, il est impératif de s’interroger sur la place actuelle du Sénégal dans l’espace diplomatique africain.

La performance modeste de notre candidat, Amadou Hott, pourtant reconnu pour sa compétence et son expérience, soulève une inquiétude légitime : le Sénégal est-il en train de perdre son influence historique dans les arènes continentales ? Jadis considéré comme un acteur diplomatique de premier plan, notre pays semble désormais peiner à fédérer, à anticiper les évolutions régionales, et à imposer ses choix dans les grandes instances.

Ce constat ne relève ni du pessimisme, ni de la critique facile. Il invite, au contraire, à une réflexion stratégique urgente sur l’avenir de notre diplomatie. Il ne suffit plus d’avoir un bon candidat. Il faut construire autour de lui une dynamique diplomatique, des alliances solides, une communication ciblée et une stratégie offensive.

Le recul observé dans cette élection ne doit pas être banalisé. Il interpelle sur notre capacité à lire les nouvelles configurations africaines, à nous adapter, à réagir vite et à défendre efficacement nos intérêts. Il interpelle aussi sur l’état de coordination entre nos différents ministères, institutions et représentations extérieures.

Il est temps que le Sénégal repense son positionnement continental, qu’il renoue avec une diplomatie d’influence fondée sur l’anticipation, la coopération et la constance. Dans un monde en recomposition, où l’Afrique cherche à se prendre en main, nous ne pouvons pas nous contenter d’un rôle secondaire.

Le Sénégal devient membre fondateur de l’Organisation internationale de l’eau : une avancée stratégique majeure

Le Sénégal a franchi une étape diplomatique importante ce mercredi à Riyad en signant la charte fondatrice de l’Organisation internationale de l’eau (OIE). À travers cette adhésion, notre pays rejoint un cercle restreint de nations pionnières dans la gouvernance mondiale de l’eau, devenant ainsi l’un des deux seuls États africains membres fondateurs, aux côtés de la Mauritanie.

La cérémonie de signature a été marquée par la présence du ministre sénégalais de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, mandaté par son collègue Cheikh Tidiane Dièye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, retenu dans ses fonctions en tant que président en exercice du Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW). Ce choix illustre la dimension transversale des enjeux liés à l’eau, à l’agriculture et au développement durable.

Proposée par le Royaume d’Arabie Saoudite, l’OIE est une réponse institutionnelle forte aux défis globaux de la sécurité hydrique. Le ministère sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement a soutenu cette initiative dès les premières heures, confirmant la volonté du Sénégal de jouer un rôle central dans les grandes négociations internationales sur les ressources naturelles.

Dans un communiqué officiel, les autorités sénégalaises ont salué une « hydro-diplomatie active, axée sur la coopération multilatérale, l’innovation technologique et la sécurité hydrique », soulignant que cette nouvelle organisation conforte la place du Sénégal comme acteur clé des enjeux aquatiques internationaux.

L’OIE s’est fixée quatre missions prioritaires :

Coordonner une gestion durable et équitable des ressources en eau à l’échelle mondiale ; Financer des infrastructures hydrauliques résilientes et des projets prioritaires dans les pays membres ; Faciliter le transfert de technologies et le partage d’expertises scientifiques entre les États ; Renforcer les partenariats stratégiques autour de l’eau, considérée comme un vecteur de paix, de stabilité et de développement.

Pour le gouvernement sénégalais, cette adhésion représente bien plus qu’un acte symbolique. Il s’agit d’un levier diplomatique et environnemental, susceptible d’accélérer l’accès universel à l’eau potable et d’amplifier la voix du Sénégal sur la scène internationale. Dans un contexte mondial marqué par les tensions climatiques, la rareté de l’eau et les enjeux liés à la souveraineté hydrique, cette démarche proactive positionne le pays à l’avant-garde de la diplomatie environnementale du continent africain.

La course à la présidence de la BAD : un signal d’alerte pour le Sénégal

Les résultats du premier tour de l’élection à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) viennent de tomber. Et ils sont riches d’enseignements, notamment pour le Sénégal. Notre candidat, Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a obtenu 17,62 % des voix totales et 11,83 % des votes régionaux. Il est qualifié pour le second tour, mais loin derrière Samuel Munzele Maimbo de Zambie (40,41 %) et Sidi Ould Tah de Mauritanie (33,21 %). C’est une contre-performance si l’on considère le poids que le Sénégal a longtemps eu dans les grandes institutions panafricaines.

Cette troisième place dans les suffrages, doublée d’un score régional particulièrement faible, marque une réelle rétrogradation dans notre influence diplomatique. La BAD, en tant qu’institution clé pour le financement du développement du continent, est un lieu stratégique où chaque voix, chaque alliance et chaque symbole comptent. Voir le Sénégal, habituellement moteur dans les dynamiques régionales, peiner à mobiliser des soutiens est un signal que nous ne pouvons ignorer.

Ce résultat doit nous pousser à nous interroger : avons-nous suffisamment préparé cette candidature sur le plan diplomatique ? Avons-nous su fédérer nos partenaires, mobiliser nos relais dans les différentes régions du continent ? Ou bien assistons-nous à une reconfiguration géopolitique dans laquelle notre pays est en train de perdre de l’altitude ? Ces questions ne sont pas anecdotiques : elles sont fondamentales si nous voulons rester une voix influente dans les instances africaines.

Rien n’est encore joué. Amadou Hott est un candidat crédible, compétent, respecté. Le second tour peut encore réserver des surprises, à condition que le Sénégal se remobilise intelligemment. Cela implique de renouer le dialogue avec nos alliés traditionnels, de clarifier notre vision pour la BAD, et surtout de démontrer que notre ambition est continentale, inclusive, tournée vers l’avenir de l’Afrique toute entière.

Au-delà de cette élection, ce moment nous appelle à un sursaut stratégique. La diplomatie économique ne se résume pas aux discours : elle se construit dans le temps long, par la confiance, l’engagement et la clarté des positions. C’est à ce prix que le Sénégal pourra regagner la place qui lui revient dans l’Afrique qui décide.

L’élection du futur président de la BAD n’est pas simplement une compétition de CV ou de programmes. C’est un révélateur de la manière dont les États africains s’organisent, coopèrent ou s’opposent dans la fabrique du futur continental. À ce jeu, notre recul doit nous servir de leçon.

Le Sénégal a toujours été une terre d’idées, de diplomatie et d’engagement panafricain. Ce que nous vivons aujourd’hui doit être l’occasion de relancer cette tradition. Amadou Hott peut encore faire la différence, mais il ne pourra porter seul ce combat. Il est temps que l’État, les diplomates, les élites intellectuelles et la société civile se rassemblent autour d’un projet de rayonnement continental cohérent, crédible et ambitieux.

Le Sénégal ne peut pas se permettre d’être spectateur dans la construction de l’Afrique de demain. Il doit en être un acteur central, comme il l’a été hier. Cette élection à la BAD est un test. À nous d’en faire une opportunité.

Bougane Gueye Dany charge le régime : « Plus de 1800 milliards empruntés, un pouvoir incompétent »

Le leader du mouvement Geum sa Bopp, Bougane Gueye Dany, n’a pas mâché ses mots contre le gouvernement. Lors du « contre-dialogue » organisé par le Nouveau Front Force Alternative (NFA), le Mouvement Rappel à l’Ordre et le collectif des travailleurs licenciés de la RTS, l’opposant a sévèrement critiqué la politique économique du régime en place.

« Ce régime est incompétent. On ne peut pas parler de rupture et creuser la dette à ce rythme. Plus de 1800 milliards de francs CFA ont été empruntés en si peu de temps, c’est inacceptable », a lancé Bougane Gueye devant un auditoire acquis à sa cause.

Selon lui, cette frénésie d’endettement est en contradiction totale avec les promesses de sobriété et de rigueur brandies au début du mandat. Il alerte sur les conséquences à moyen et long terme, notamment pour les générations futures, qui risquent de porter le fardeau de ce qu’il considère comme une gestion hasardeuse des finances publiques.

En dénonçant un manque de vision économique, Bougane Gueye Dany se positionne une nouvelle fois en porte-voix de l’opposition radicale, dans un contexte où la question de la dette publique devient un enjeu central du débat national.

Barthélémy Dias lance son mouvement « SENEGAL BI NU BOKK »

Barthélémy Dias a officiellement tourné une page de son engagement politique ce mercredi en lançant un nouveau mouvement dénommé SENEGAL BI NU BOKK, soit « le Sénégal que nous avons en commun ». Une initiative qui marque sa rupture définitive avec la coalition Taxawu dirigée par Khalifa Sall.

« Ce mouvement est né de la fatigue d’attendre. Né du refus de courber l’échine face à l’échec », a déclaré l’ancien maire de Dakar, dans un discours empreint de conviction. Pour lui, ce nouveau cadre d’action politique se veut un espace de rassemblement, de réparation et de construction collective.

Barthélémy Dias a articulé son projet autour d’une vision inclusive du pays. « Ce n’est pas le Sénégal qu’on détourne, qu’on divise ou qu’on fuit. C’est celui qu’on habite ensemble, qu’on relève ensemble, qu’on construit ensemble », a-t-il affirmé avec force, appelant les Sénégalais de tous bords à s’approprier cette nouvelle dynamique.

Se voulant au-dessus des clivages politiques, SENEGAL BI NU BOKK se présente comme un mouvement citoyen, un lieu de convergence pour ceux qui aspirent à un Sénégal plus juste, plus solidaire, et ancré dans l’éthique de la responsabilité partagée.

« Ce mouvement, ce n’est pas le mien, il est le vôtre », a conclu Barthélémy Dias, posant ainsi les bases d’une nouvelle orientation politique tournée vers l’action collective et la refondation nationale.

Alerte météo – Sénégal : du soleil pour la plupart, orages attendus au Sud-Est en fin de semaine

Le Sénégal connaîtra un temps majoritairement ensoleillé au cours des 72 prochaines heures, selon les prévisions de l’ANACIM. Toutefois, les premières manifestations de l’hivernage sont attendues à l’extrême Sud-Est du pays à partir de jeudi soir.

Si le ciel restera dégagé sur la majeure partie du territoire, des nuages apparaîtront sur Kédougou dès la nuit prochaine. Ces amas nuageux venus de Guinée pourraient donner lieu aux premières pluies localisées entre jeudi soir et vendredi matin.

À partir de vendredi soir, des orages sont annoncés sur les zones de Bakel, Kédougou, Kidira, et probablement Tambacounda et Kolda. Ces premiers systèmes pluvio-orageux marquent l’arrivée progressive de la saison des pluies dans cette partie du pays.

Les températures resteront élevées, notamment dans les régions Centre et Nord-Est, où des pics de chaleur sont attendus. Par ailleurs, de la poussière en suspension pourrait réduire la qualité de l’air à Saint-Louis et Louga, tandis que des vents faibles à modérés souffleront du Nord-Ouest à l’Ouest.

Ce bulletin reste en vigueur jusqu’au 31 mai à 00h00.

Tricherie au Bac blanc : trois mois ferme pour l’assistant du censeur du lycée Blaise Diagne

Le tribunal de Dakar a rendu son verdict ce mardi dans l’affaire de fuite des sujets lors du Baccalauréat blanc au lycée Blaise Diagne. K. A. Guèye, assistant du censeur, a été condamné à deux ans de prison dont trois mois ferme, assortis d’une amende de 100 000 francs CFA. Il est reconnu coupable d’avoir facilité la diffusion anticipée des épreuves à un groupe d’élèves.

L’affaire, qui a secoué la communauté éducative, remonte à la session de cette année. D’après l’enquête, l’assistant aurait transmis les sujets à des candidats avant les examens, compromettant ainsi la crédibilité de cette session préparatoire.

Huit élèves, dont quatre filles, ont également comparu. L’une d’elles était absente à l’audience. Tous ont reconnu les faits et ont été condamnés à une amende de 50 000 francs CFA chacun.

Cette affaire relance le débat sur l’éthique scolaire et la rigueur nécessaire même lors des examens blancs. Si le ministère de l’Éducation nationale ne s’est pas encore prononcé, cette décision pourrait entraîner un durcissement des règles encadrant ces évaluations.

K. A. Guèye purgera donc trois mois de prison ferme. Les élèves impliqués, eux, pourraient faire face à d’éventuelles sanctions disciplinaires en plus de leur condamnation pécuniaire.

Dialogue national : Cheikh Oumar Diagne et le mouvement RV And ci Dëgg écartés

Le Dialogue national, tant attendu par la classe politique sénégalaise, a officiellement démarré ce mercredi 28 mai au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio. Une cérémonie marquée par la présence de nombreux acteurs politiques, sociaux, religieux et coutumiers. Mais dans cette vaste assemblée de concertation, une absence a été remarquée : celle du mouvement RV And ci Dëgg, dirigé par Cheikh Oumar Diagne.

Ce dernier n’a pas caché sa déception. « Le RV And ci Dëgg que j’ai l’insigne honneur de diriger n’a pas été convié au Dialogue. Nous avons pourtant des propositions pertinentes pour l’amélioration du système politique sénégalais », a-t-il regretté dans une déclaration publique. Malgré cette mise à l’écart, Cheikh Oumar Diagne a tenu à souhaiter « bon dialogue » aux participants, dans un esprit républicain.

Le Dialogue national, qui se tiendra jusqu’au 4 juin prochain, se veut un cadre de réflexion inclusive sur les enjeux majeurs du pays. Les discussions doivent aborder plusieurs thématiques, notamment les réformes institutionnelles, le processus électoral, les défis économiques ainsi que les priorités sociales.

Coordonné par un comité mis en place à cet effet, le Dialogue national ambitionne d’aboutir à des recommandations consensuelles, destinées à consolider la stabilité politique et à impulser un nouveau souffle au développement du Sénégal.

Mais l’absence de certaines voix, dont celle de Cheikh Oumar Diagne, pose la question de l’inclusivité réelle de ce processus censé réunir toutes les sensibilités du pays.

Dialogue national : Voici l’intégralité du discours du Président Bassirou Diomaye Faye

Le Président Bassirou Diomaye Faye a présidé ce mercredi 28 mai 2025, l’ouverture officielle de la rencontre consacrée à l’amélioration du système politique sénégalais.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, 

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,

Honorables Députés,

Madame  la Vice-président du Conseil constitutionnel,

Monsieur le Premier Président de la Cour suprême,  

Monsieur le Premier Président de la Cour des comptes,  

Monsieur le Premier Président de la Cour d’appel de Dakar, 

Monsieur le Président  de la Commission électorale nationale autonome,

Monsieur le Président du Conseil de régulation de l’Audiovisuel,

Monsieur le Président du Haut Conseil du Dialogue social,

Notabilités religieuses et coutumières,  

Mesdames, Messieurs les représentants de la société civile,

Mesdames, Messieurs les représentants des syndicats et des organisations  socio- professionnelles,

Chers invités, en vos rangs, titres et qualités,

Mesdames, Messieurs,

Nous voici rassemblés, dans le cadre du dialogue, pour la deuxième fois depuis mon accession à la magistrature suprême. Pour cette année, nous ouvrons des concertations larges et inclusives autour d’un thème d’intérêt national : le Système politique.

En assistant à cette belle rencontre, qui réunit toutes les forces vives de la Nation, nous répondons à l’injonction du respect de la date codifiée dans le calendrier républicain.

Ce dialogue en temps de paix nous enracine davantage dans la tradition continue  de  concertation   et  de

préservation d’une paix sociale qu’il nous incombe de construire en permanence.

Mesdames, messieurs,

L’implication de toutes les sensibilités de notre société, dans la gouvernance institutionnelle de l’État est, s’il en était encore besoin, une preuve de plus de la rupture systémique qui traverse aujourd’hui toute l’action publique.

Ma conviction profonde est qu’au-delà des acteurs politiques, lorsqu’il s’agit de se projeter dans le temps long des réformes qui façonnent notre Système politique, toute la société a voix au chapitre. Ainsi devons-nous définir, par la quête du consensus et par les délibérations collectives, la charpente institutionnelle et normative qui préfigure la vie de notre société politique.

C’est toute la vertu d’un Dialogue organisé en temps de paix, non pas donc pour juguler une tension socio- politique stressante pour toute la collectivité, mais pour écrire, ensemble, des pages encore plus belles de notre récit politique national.

Mesdames, Messieurs

L’expression « le Sénégal est un pays de dialogue » n’est pas le fruit du hasard. Nous la devons à un héritage consolidant de pencoo et de diiso, à une conscience politique mûrie par l’histoire et à une culture de la pondérance héritée de nos devanciers.

Notre responsabilité c’est de préserver cet héritage et de transmettre le flambeau intact. Au demeurant, nous devons nous garder de l’immobilisme ou du statut quo. Nous devons interroger régulièrement les dynamiques sociétales dans notre cher pays.

En effet, les tensions qui ont traversé le Sénégal sont encore trop vivaces pour être oubliées. Des vies ont été fauchées. Des familles pleurent encore leurs morts. Des blessures morales attendent d’être pansées.

En ma qualité de Président de la République, je m’incline avec respect devant la mémoire de toutes les victimes qui, de l’indépendance à nos jours, jalonnent le douloureux chemin de notre marche vers une démocratie achevée. J’exprime à leurs familles, à leurs amis et à leurs compagnons de lutte, la solidarité de la Nation.

Mon rôle en tant que garant de l’unité nationale est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier afin de conforter la paix et la stabilité indispensables au développement économique de notre pays. Dans cette dynamique, gouvernement assumera la plénitude de sa mission. L’opposition sera respectée et exercera librement ses droits, dans le respect de la loi.

Mesdames, Messieurs,

L’histoire politique récente de notre pays, nous commande de réformer pour la postérité. Réformer pour renforcer les acquis démocratiques et garantir davantage la stabilité de nos institutions ;

Réformer pour expurger de notre système électoral tous les germes de dissensions, notamment entre pouvoir et opposition.

Aujourd’hui, notre démocratie ne saurait faire davantage l’économie d’une réflexion sur:

la rationalisation du calendrier électoral ; la création d’une Commission électorale nationale indépendante ;

le fonctionnement des organes chargés de l’organisation des élections ; l’accès au fichier électoral et sa gestion ; la rationalisation des partis politiques et leur financement ; le rôle de la justice dans le processus électoral ; la dématérialisation du processus électoral ; le statut de l’opposition qui doit avoir un contenu réel ; l’inscription automatique des primo- votants ; la durée des campagnes électorales;

ou encore sur les modalités du parrainage , entre autres.

Ces concertations, heureusement organisées en dehors de toute échéance électorale, nous offrent une opportunité unique de réfléchir, avec sérénité et lucidité, sur l’avenir de notre système politique. Ensemble, nous avons la responsabilité de repenser nos institutions, en nous appuyant sur les principes fondamentaux de la démocratie, le respect des libertés individuelles et collectives, ainsi que sur les réformes constitutionnelles et législatives indispensables.

Les Sénégalaises et les Sénégalais ont eu l’opportunité de contribuer activement à cette réflexion en soumettant plus de treize milles (13.000) propositions sur la plateforme Jubbanti, lancée le vendredi 09 mai 2025. Au-delà de la forte attente de nos compatriotes quant aux résultats de ces assises,  cet  engouement  traduit  un encouragement pour tous les participants et un appel pressant au sens des responsabilités afin d’arriver à des consensus forts et productifs.

Le peuple sénégalais vous observe !

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais, à cet instant solennel, adresser mes vives félicitations au Facilitateur général du Dialogue national 2025, Docteur Cheikh GUEYE, pour avoir accepté de conduire les travaux.

Monsieur le facilitateur général, votre intégrité    reconnue    et    votre attachement indéfectible aux valeurs républicaines seront, j’en suis convaincu, des gages de réussite de ce processus. Je tiens également à saluer, avec respect et gratitude, l’ensemble des acteurs qui ont répondu à l’appel du dialogue.

Votre présence ici aujourd’hui témoigne de votre attachement à la République, à la paix civile, et à la grandeur de notre démocratie. Je forme le vœu ardent que vos échanges soient empreints de responsabilité,   d’écoute   et   de dépassement de soi ; qu’ils soient féconds en propositions audacieuses et réalistes, et qu’ils soient guidés, à chaque instant, par l’intérêt supérieur du Sénégal.

Sur ce, fort de notre engagement commun et de mon attachement indéfectible aux valeurs démocratiques et à la cohésion nationale, je déclare ouverts les travaux du Dialogue national sur le Système politique.

Que Dieu bénisse le Sénégal.

Je vous remercie de votre attention.

Justice : Samuel Ameth Sarr libéré sous bracelet électronique pour raisons médicales

Le juge a finalement tranché. Après plusieurs mois de détention et une série de rapports médicaux concordants, Samuel Ameth Sarr bénéficie désormais d’une liberté sous condition. Selon des informations obtenues par Dakaractu, la justice a accédé à la requête des experts médicaux en ordonnant sa libération sous bracelet électronique, assortie d’une assignation à résidence.

Placé sous mandat de dépôt en novembre 2024 par le juge d’instruction du 2e Cabinet du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, l’ancien ministre de l’Énergie faisait face à de lourdes accusations portant sur un abus de biens sociaux, dans le cadre d’une affaire de détournement présumé de huit milliards de francs CFA.

La décision du juge intervient à la suite d’expertises médicales ayant conclu que l’état de santé de M. Sarr était incompatible avec les conditions de vie en milieu carcéral. Ses avocats avaient plusieurs fois alerté sur la dégradation de son état, sollicitant une mesure d’aménagement de peine pour des raisons humanitaires et médicales.

Avec ce nouveau statut de résidence surveillée sous surveillance électronique, Samuel Ameth Sarr reste néanmoins à la disposition de la justice, dans l’attente de la suite de la procédure judiciaire. Ce développement relance le débat sur la prise en charge des détenus malades dans le système pénitentiaire sénégalais, et sur l’utilisation du bracelet électronique comme alternative à la détention provisoire.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°475 – 28 ET 29/05/2025

🔴 FILIÈRE ANACARDE / TRANSFORMATION LOCALE DE 50 % DE LA PRODUCTION : LE DÉFI D’ICI 5 ANS
🔴 ÉMEUTES 2021-2024 / DISTRIBUTION D’ENVELOPPES D’ARGENT PAR UNE « JOURNALISTE » : DES EX-DÉTENUS S’INDIGNENT !

🔴 MATCHS AMICAUX / ABSENCE DE SADIO MANÉ : « C’EST UNE DÉCISION PERSONNELLE », D’APRÈS PAPE THIAW
🔴 EXPERTISE MÉDICALE DE LA BLESSURE DE REUG REUG : « QUE LE CNG PRENNE SES RESPONSABILITÉS », CLAME MAKANE MBENGUE

Contre-Dialogue des Forces Vives : Bougane Gueye Dani et ses alliés annoncent une riposte citoyenne au Dialogue national

Ce mercredi 28 mai 2025, alors que s’ouvrira officiellement à Diamniadio le Dialogue national sur le système politique, une autre voix s’apprête à résonner depuis Dakar. Le “Contre-Dialogue des Forces Vives”, initié par une coalition hétéroclite d’acteurs politiques, de mouvements citoyens et de travailleurs lésés, se tiendra en parallèle au Relais, sur la route de Ouakam.

À l’origine de cette initiative, on retrouve le Nouveau Front Force Alternative (NFA), le Mouvement Rappel à l’Ordre, le collectif des Travailleurs Licenciés de la RTS, et plusieurs figures de la société civile. Parmi les invités de marque attendus figure Bougane Gueye Dani, leader du mouvement Gueum Sa Bopp, qui a fait de la défense des intérêts populaires et de l’indépendance nationale son cheval de bataille.

Le Contre-Dialogue se veut une réplique à ce que ses initiateurs qualifient de “théâtralisation du débat politique”. Pour eux, le Dialogue national est vidé de sa substance, orienté vers des compromis politiciens et des jeux d’appareils, bien loin des souffrances quotidiennes des Sénégalais.

« Pendant que le gouvernement parle de refondation démocratique, nous vivons une régression sociale silencieuse. Le chômage monte, les prix flambent, les libertés reculent, mais aucun de ces problèmes ne figure au centre des discussions institutionnelles », fustige un membre du NFA, à la veille du rassemblement.

Le Contre-Dialogue entend donc recentrer le débat autour des urgences sociales et injustices structurelles ignorées par les décideurs politiques. Le programme prévoit des prises de parole citoyennes, des ateliers thématiques, ainsi qu’une résolution commune qui sera lue en fin de séance pour interpeller l’opinion nationale et internationale.

Plusieurs sujets, jugés sensibles ou tabous, seront abordés sans détour lors de cette rencontre parallèle :

  • La répression des mobilisations sociales, avec une dénonciation des arrestations jugées arbitraires et du harcèlement judiciaire de certains activistes ;
  • L’instrumentalisation de la justice dans les règlements de comptes politiques, pointant des dysfonctionnements graves dans l’indépendance des magistrats ;
  • Le refus de l’amnistie générale votée récemment, que les organisateurs qualifient de « blanchiment institutionnel » des violences d’État ;
  • La criminalisation de l’homosexualité, qui devrait être remise au centre des débats, sous pression des cercles religieux et conservateurs ;
  • Et surtout, la crise du pouvoir d’achat, avec la hausse continue des prix, la précarisation du monde du travail et l’érosion du panier de la ménagère.

Ces thématiques, selon les organisateurs, ne sont ni accidentelles ni marginales : elles incarnent le quotidien de millions de Sénégalais « que l’État refuse de voir et d’écouter ».

Pour Bougane Gueye Dani, cette rencontre ne sera pas une simple dénonciation. Elle constituera le lancement d’une nouvelle dynamique politique et citoyenne, visant à reprendre la parole confisquée par les élites. L’homme politique compte réaffirmer son ancrage dans les quartiers populaires et appeler à un mouvement national de refondation démocratique par la base.

« Ce dialogue officiel ne changera pas la vie du peuple. Le peuple doit parler, s’organiser, et se faire respecter », affirmera-t-il devant un auditoire composé de jeunes, de femmes, de syndicalistes, d’ex-travailleurs et de leaders d’opinion.

En conclusion, les organisateurs annonceront le lancement prochain d’une “caravane nationale de la vérité”, qui sillonnera les 14 régions du pays pour documenter les souffrances sociales, écouter les populations et construire un cahier citoyen de revendications.

Cette initiative parallèle au Dialogue national illustre un fossé croissant entre les institutions et une partie de la population, notamment les jeunes, les travailleurs précaires et les acteurs de la société civile désillusionnés.

Le Contre-Dialogue des Forces Vives ambitionne de devenir un espace d’expression alternative et un outil de pression face à ce qui est perçu comme un monologue d’État.

En ce 28 mai 2025, à Ouakam, ce ne sera pas seulement un contre-événement. Ce sera, pour beaucoup, le début d’une contestation structurée et résolument tournée vers la rue et la base, bien loin des salons feutrés du pouvoir.

Ousmane Sonko : « Depuis un an, le Sénégal n’a reçu aucun décaissement des bailleurs multilatéraux, mais reste malgré tout encore debout »

Lors du lancement de la deuxième édition du Forum Invest in Sénégal, renommé Fii Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a fait une déclaration forte concernant la situation économique actuelle du pays. Il a révélé que depuis un an, le Sénégal n’a reçu aucun décaissement de la part des bailleurs multilatéraux. Malgré cette absence de soutien financier extérieur, il a souligné que le pays continue de tenir bon et de faire preuve de résilience face aux défis économiques.

Cette rupture dans les financements, selon Ousmane Sonko, découle d’une volonté délibérée de l’État sénégalais d’assumer pleinement sa souveraineté économique. Le Premier ministre a insisté sur le fait que le Sénégal possède aujourd’hui les capacités et les ressources nécessaires pour compter principalement sur lui-même. Cette stratégie vise à réduire la dépendance historique aux financements extérieurs et à privilégier un développement endogène.

Sonko a indiqué que le gouvernement n’a pas encore déployé toutes les mesures d’accompagnement prévues pour accompagner cette transition, mais qu’un plan de relance sera bientôt présenté. Ce plan vise à soutenir l’économie nationale et à renforcer l’autonomie financière du pays dans les mois à venir.

Au cours de son intervention, le Premier ministre a également appelé à une cohérence entre les paroles et les actions. Il a insisté sur l’importance que les discours officiels soient suivis de mesures concrètes, affirmant qu’il est temps d’assumer pleinement les conséquences des choix politiques engagés.

Malgré cette posture ferme, Ousmane Sonko n’a pas exclu la possibilité de renouer avec les partenaires internationaux dans un avenir proche. Il a laissé entendre que des accords pourraient être rétablis si les conditions s’y prêtaient.

Enfin, le Premier ministre a rappelé que depuis dix ans, le gouvernement met en avant un modèle de développement fondé sur l’endogénéité, c’est-à-dire un financement local, une mise en œuvre interne et une participation active de la population. Selon lui, les efforts actuels du gouvernement incarnent désormais cette vision, marquant une nouvelle étape dans la construction d’un Sénégal souverain économiquement et politiquement.

Baccalauréat 2025 : plus de 166 000 candidats attendus, prédominance des séries littéraires et faiblesse du technique

Le Sénégal se prépare activement pour la session 2025 du baccalauréat, prévue le 1er juillet prochain. Lors d’une réunion préparatoire tenue ce lundi à Diamniadio, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdourahmane Diouf, a dressé un état des lieux précis des inscriptions et des défis organisationnels liés à cet examen national.

Cette année, 166 400 candidats sont officiellement inscrits, dont 52,07% proviennent de l’enseignement public. Un chiffre qui traduit une stabilité de l’effectif global mais met aussi en lumière certaines tendances préoccupantes, notamment la faible part de l’enseignement technique. En effet, les séries littéraires dominent largement, avec 137 046 inscrits, contre 26 630 candidats dans les séries scientifiques, représentant seulement 16% des effectifs. Le baccalauréat technique n’enregistre, quant à lui, qu’un maigre taux de 2,7%, ce que le ministre considère comme « très faible » et imputable à « un faible taux d’investissement des privés dans le secteur ».

Dans plusieurs régions du pays, telles que Kaffrine, Louga, Matam et Sédhiou, aucun candidat n’est inscrit au baccalauréat technique, ce qui traduit un déséquilibre territorial important dans l’offre éducative.

L’Office du Bac, en charge de l’organisation de l’examen, a validé 167 765 dossiers physiques provenant de 1 334 établissements, y compris ceux issus des 16 Centres académiques d’orientation scolaire et professionnelle (CAOSP). Le dispositif logistique est impressionnant : plus de 4 900 000 épreuves seront imprimées, et environ 80 000 diplômes seront délivrés aux futurs bacheliers.

Le Directeur de l’Office du Bac, Bamba Gueye, a précisé que les examens auront lieu dans 480 centres, encadrés par 506 jurys répartis à travers tout le territoire national.

Le ministre Abdourahmane Diouf a salué « le professionnalisme et l’engagement » des équipes de l’Office du Bac, ainsi que la collaboration des différents services du ministère et des Inspections d’Académie. Il a rappelé que « le rôle de l’Office du Bac dans la mise en œuvre rigoureuse et équitable de cette évaluation nationale est tout simplement essentiel », soulignant la volonté du gouvernement d’assurer une organisation sans faille pour cette échéance majeure du calendrier scolaire.

La réunion a également vu la participation des ministères de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, confirmant l’approche intersectorielle adoptée pour garantir le bon déroulement de l’examen le plus symbolique du système éducatif sénégalais.

Démantèlement d’un réseau de voleurs de pots catalytiques à Diffoncé : un Sénégalais d’origine nigériane arrêté

Un coup de filet policier mené vendredi dernier au marché Diffoncé, en plein centre de Dakar, a permis de démanteler un réseau spécialisé dans le vol de pots catalytiques, ces pièces automobiles devenues très convoitées pour les métaux précieux qu’elles renferment. L’affaire met en lumière une forme de criminalité urbaine en forte progression dans la capitale sénégalaise.

Parmi les personnes interpellées figure Mody Ka, un Sénégalais d’origine nigériane, surpris en possession de plusieurs pots catalytiques dérobés. Son arrestation, rapportée par une source proche du dossier à PressAfrik, a été décisive pour les enquêteurs. Lors de son interrogatoire, Mody Ka a reconnu s’approvisionner régulièrement en pièces automobiles volées, qu’il stockait dans un dépôt situé à la Médina. Le local appartient à un certain Victor, identifié comme un autre acteur clé du réseau.

Les premières investigations ont révélé l’existence d’une filière organisée autour de la revente illégale de pots catalytiques, impliquant plusieurs vendeurs de pièces détachées d’origine nigériane installés dans la même zone de Diffoncé. Ces derniers seraient impliqués à différents niveaux de la chaîne, allant du vol à la commercialisation, en passant par le stockage et l’exportation éventuelle.

Le vol de pots catalytiques est un phénomène mondial, notamment en raison des matériaux rares qu’ils contiennent, comme le platine, le palladium ou le rhodium, dont les prix flambent sur le marché international. En Afrique, et particulièrement à Dakar, cette tendance commence à inquiéter les autorités locales, confrontées à une montée des vols ciblant les véhicules stationnés dans les zones peu surveillées.

L’enquête se poursuit pour identifier les autres membres du réseau, mais ce premier coup de filet pourrait marquer un tournant dans la lutte contre ce type de criminalité technique. Les autorités appellent les garagistes, revendeurs et propriétaires de véhicules à plus de vigilance, tout en promettant de renforcer la traque des réseaux spécialisés opérant sur le territoire national.

Dialogue national : Y’en a marre s’engage pour une refondation démocratique

Le mouvement citoyen Y’en a marre a annoncé ce mardi sa participation active au Dialogue national sur le système politique sénégalais, dont l’ouverture est prévue le 28 mai 2025. Par la voix de sa cellule de communication, le collectif a officialisé sa présence à ces assises qu’il qualifie de moment crucial pour l’avenir démocratique du pays.

Dans un communiqué rendu public, Y’en a marre a précisé avoir pris connaissance des termes de référence du Dialogue national, tout en soulignant avoir transmis dans les délais impartis ses remarques et suggestions aux organisateurs. Le mouvement indique que son implication s’inscrit dans une logique de « responsabilité citoyenne » et de fidélité aux principes qui ont guidé sa création : une démocratie véritablement inclusive, transparente, et conforme aux aspirations profondes des populations.

Ce choix de participer marque un tournant dans la posture souvent critique du mouvement vis-à-vis des initiatives institutionnelles. Y’en a marre justifie néanmoins sa décision par la volonté de faire entendre la voix des citoyens au cœur des discussions politiques. Pour les membres du collectif, l’heure est venue de participer à la refondation des bases du système politique sénégalais, dans un contexte où les attentes en matière de gouvernance, de justice et de transparence sont de plus en plus fortes.

Depuis sa naissance en 2011, le mouvement Y’en a marre s’est illustré par son engagement dans la lutte contre les dérives du pouvoir, l’injustice sociale et l’inaction politique. En rejoignant le Dialogue national, ses responsables entendent faire valoir une vision citoyenne des réformes nécessaires, qu’il s’agisse du statut de l’opposition, de la transparence électorale, du financement des partis ou encore du rôle des institutions.

Cette participation est d’autant plus symbolique que le Dialogue national, voulu par le président Bassirou Diomaye Faye, se veut un exercice d’ouverture et d’écoute, au service d’une démocratie rénovée. En s’y impliquant, Y’en a marre pose un acte fort, dans la continuité de son combat pour une citoyenneté active et exigeante, refusant de rester spectateur des changements à venir.

Alors que les travaux s’apprêtent à débuter, la présence du mouvement parmi les parties prenantes promet des échanges animés et un apport décisif sur les questions de fond. Le Dialogue s’annonce ainsi comme un moment de vérité pour le Sénégal, où la voix des citoyens, portée notamment par Y’en a marre, devra peser dans la redéfinition du contrat démocratique national.

Electricité au Sénégal : Ousmane Sonko dénonce des tarifs parmi les plus chers au monde

À l’occasion du lancement officiel du Forum Invest in Sénégal, prévu les 7 et 8 octobre prochains, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris la parole pour dénoncer avec vigueur le coût excessif de l’électricité dans le pays. Dans un ton ferme et sans détour, il a qualifié cette situation d’« inadmissible », estimant que le Sénégal figure désormais parmi les pays où l’énergie est la plus chère au monde. Un constat alarmant qui, selon lui, met en péril la compétitivité des entreprises locales et freine considérablement l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers.

Prenant appui sur des comparaisons internationales, Ousmane Sonko a cité l’Allemagne et le Japon comme seuls pays devançant le Sénégal en matière de tarifs d’électricité en haute tension. Selon les chiffres qu’il a présentés, le coût du kilowattheure (kWh) au Sénégal est actuellement de 91,84 francs CFA, contre 131 francs en Allemagne et 104 francs au Japon. En Afrique de l’Ouest, la comparaison est encore plus édifiante : la Côte d’Ivoire, par exemple, facture le kWh à 72 francs CFA, bien en deçà du tarif sénégalais. Une réalité que le chef du gouvernement juge « intolérable » pour un pays dont l’ambition est de devenir un hub économique sous-régional.

Le Premier ministre a souligné les conséquences directes de cette cherté de l’électricité sur le tissu économique national. Selon lui, les entreprises industrielles et les petites unités de production se retrouvent dans l’incapacité de fonctionner de manière compétitive, à cause de factures énergétiques qui grèvent lourdement leurs charges. Cette situation, déplore-t-il, empêche également l’émergence d’une industrie nationale forte et autonome, pourtant au cœur du projet de souveraineté économique du gouvernement.

En dénonçant cette anomalie tarifaire, Ousmane Sonko a aussi laissé entendre qu’une réforme du secteur énergétique pourrait bientôt être enclenchée. Bien qu’aucune mesure précise n’ait été annoncée à ce stade, le Premier ministre a évoqué la nécessité d’une « révision en profondeur » des politiques de tarification et des mécanismes de régulation du marché de l’électricité. Il a également insisté sur la transparence dans la gestion des ressources énergétiques et sur l’urgence de renforcer la concurrence dans le secteur, notamment en attirant de nouveaux opérateurs capables de proposer des tarifs plus compétitifs.

La sortie d’Ousmane Sonko intervient dans un contexte marqué par de fortes attentes sociales en matière de réduction du coût de la vie, quelques semaines après le lancement du Plan de stabilisation économique par le gouvernement. Alors que le Sénégal s’apprête à entrer dans une nouvelle ère énergétique avec l’exploitation prochaine du gaz naturel, cette dénonciation des tarifs pratiqués pourrait annoncer un tournant stratégique. À travers ses propos, le Premier ministre pose ainsi les bases d’une politique énergétique plus juste, plus inclusive et tournée vers le développement industriel.

Le Forum Invest in Sénégal sera l’occasion de renforcer le dialogue avec les investisseurs internationaux et d’exposer les réformes à venir dans des secteurs clés comme l’énergie. Le gouvernement compte sur cet événement pour repositionner le pays comme une destination fiable, attractive et compétitive, à condition de surmonter les handicaps structurels qui pèsent encore sur sa dynamique économique.

Dialogue national : Ndiaga Sylla réclame un délai supplémentaire avant l’ouverture

Alors que le coup d’envoi du Dialogue national est prévu ce mardi 28 mai, l’expert électoral Ndiaga Sylla lance un appel à la prudence et à la réflexion. Dans une publication partagée sur sa page Facebook, il estime que le calendrier fixé pour ces assises, consacrées à la réforme du système politique sénégalais, est trop serré pour permettre un travail en profondeur et aboutir à des résultats réellement consensuels.

« Je ne suis pas pour des concertations qui perdurent. Mais, il me paraît judicieux, au vu des thématiques du Dialogue national sur le système politique et de la complexité des points de discussion, de proroger la période afin de parvenir à plus de consensus sur les questions majeures, d’autant plus qu’il n’y a pas eu de pré-dialogue », a-t-il écrit.

Cette prise de position souligne une inquiétude grandissante dans certains cercles d’experts et de la société civile sur le risque de précipitation. Pour Ndiaga Sylla, les enjeux liés à la modernisation du système électoral, à la clarification du statut de l’opposition ou encore à la création d’institutions nouvelles comme une Cour constitutionnelle ou un organe indépendant de gestion des élections méritent un traitement rigoureux, inclusif et étalé sur un délai raisonnable.

Son appel résonne comme une invitation à ne pas sacrifier la qualité du débat sur l’autel de la vitesse politique. À quelques heures du lancement officiel du Dialogue, cette interpellation pourrait peser dans les arbitrages de dernière minute, notamment si d’autres voix rejoignent cette demande de prorogation afin d’approfondir les échanges et garantir la légitimité des conclusions attendues.

À Dakar, la Tunisie expose ses technologies pour une agriculture africaine souveraine

La capitale sénégalaise accueille, du 25 au 29 mai, la deuxième édition de la Semaine de l’Agritech Tunisienne, un rendez-vous devenu incontournable pour les acteurs du numérique agricole africain. Six entreprises tunisiennes du secteur technologique privé prennent part à cet événement stratégique, organisé par STECIA International dans le cadre du programme Digital Tunisia, avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD) à travers l’initiative Qawafel.

Plus qu’une simple vitrine de l’innovation, cette semaine d’échanges marque un tournant dans la coopération sud-sud et l’émergence d’une vision africaine intégrée du développement agricole. Dans un contexte de vulnérabilité climatique, de dépendance aux intrants importés et de besoins croissants en production alimentaire, l’initiative mise sur la technologie et les synergies régionales pour répondre aux défis structurels du secteur.

L’événement s’inscrit pleinement dans le New Deal technologique voulu par le président Bassirou Diomaye Faye, qui ambitionne de placer la souveraineté alimentaire et la digitalisation au cœur de la transformation agricole du Sénégal. Cette vision est en résonance avec l’Agenda 2050 de l’Union africaine, qui appelle à des stratégies plus inclusives, résilientes et technologiquement ancrées pour nourrir durablement les populations du continent.

Parmi les temps forts de cette semaine figurent une journée de rencontres B2B, des ateliers de co-innovation avec des startups sénégalaises, ainsi que des visites de terrain dans les régions de Dakar et Thiès. Ces rencontres ont pour objectif d’identifier des solutions concrètes, adaptées aux réalités locales, en croisant l’expertise tunisienne en matière d’agritech et les besoins spécifiques des territoires sénégalais.

Selon les organisateurs, cette dynamique vise à faire émerger des partenariats structurants, capables de renforcer la compétitivité du tissu agricole local tout en ouvrant de nouveaux débouchés aux entreprises tunisiennes. Elle repose sur un principe simple mais ambitieux : co-construire une souveraineté technologique africaine, en partant des besoins du terrain et en valorisant les savoir-faire régionaux.

Le programme Digital Tunisia, en tant que catalyseur de cette vision, ambitionne de créer un écosystème africain de l’innovation agricole. En capitalisant sur l’expérience tunisienne en matière de transformation numérique, il propose un modèle de coopération où les solutions tech ne sont plus importées, mais pensées, adaptées et développées depuis le continent africain pour ses propres réalités.

Cette deuxième édition de la Semaine de l’Agritech Tunisienne à Dakar se présente ainsi comme un jalon déterminant dans la construction d’une agriculture africaine connectée, durable et souveraine, à l’image des ambitions affichées par les dirigeants et les acteurs du secteur.

Affaire Farba Ngom : Me Moussa Bocar Thiam fustige une « mascarade judiciaire » et dénonce un « acharnement » contre le Fouta

L’arrestation du député-maire des Agnam, Farba Ngom, continue de susciter une vague d’indignation dans le nord du pays. L’ancien ministre et avocat Me Moussa Bocar Thiam est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « mascarade judiciaire » et un « acharnement ciblé » contre une figure politique emblématique du Fouta. Dans un entretien accordé à L’Observateur, il n’a pas mâché ses mots et a livré une défense vigoureuse de celui qu’il considère comme « l’un des fils les plus valeureux et généreux de la région ».

Selon Me Thiam, l’incarcération de Farba Ngom représente un désastre politique et moral pour le Fouta. Il décrit une région en état de choc, plongée dans un sentiment d’injustice profond, marquée par l’emprisonnement d’un homme qu’il décrit comme « symbole de loyauté, d’engagement et de générosité ». L’ancien ministre estime que cette arrestation s’apparente à une tentative de briser une dynamique sociale et politique propre à cette zone du pays, historiquement marginalisée mais fortement mobilisée ces dernières années autour de certaines figures influentes.

Au cœur de cette affaire se trouvent de lourdes accusations : blanchiment d’argent, escroquerie, complicité de détournement de deniers publics et association de malfaiteurs. Farba Ngom a été placé sous mandat de dépôt depuis le 27 février 2025 à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, dans le cadre du dossier explosif des 125 milliards de francs CFA révélés par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Me Thiam déplore la nature des charges qui pèsent sur son client, en particulier celle de « complicité de détournement », alors que, selon lui, Farba Ngom n’a jamais été administrateur de crédits publics ni en position de responsabilité financière dans les structures incriminées.

L’avocat dénonce également le refus du juge d’instruction d’accepter le cautionnement proposé par la défense. Une dizaine de titres fonciers avaient pourtant été mis en garantie, dans l’espoir d’obtenir une liberté provisoire. Le rejet de cette démarche est interprété par Me Thiam comme une preuve supplémentaire d’un acharnement judiciaire, qu’il estime politiquement orienté. Il affirme que son client est privé de ses droits à une procédure équitable et transparente, et s’alarme d’une justice à deux vitesses.

Farba Ngom, plus connu sous le prénom Mouhamadou, a depuis été extrait à deux reprises de sa cellule pour être réentendu et faire face à de nouveaux chefs d’inculpation. Fin avril, il a été inculpé pour « association de malfaiteurs en bande criminelle organisée », un développement qui a encore aggravé la situation du parlementaire. Le mardi 6 mai, il a de nouveau été conduit à la Section de recherches de Colobane pour une audition relative à une affaire de lotissement impliquant la Banque of Africa (BOA).

Face à l’ampleur de cette affaire, Me Moussa Bocar Thiam a tenu à lancer un message de résistance et de solidarité. Il affirme que « le peuple du Fouta reste debout et résilient » et que la population locale ne compte pas céder face à ce qu’il considère comme une tentative de marginalisation. Pour lui, l’issue ne fait aucun doute : « Nous mettrons fin à cette mascarade judiciaire. »

Dans un climat politique tendu, cette affaire prend une dimension à la fois judiciaire, sociale et symbolique. Elle illustre les nouvelles dynamiques de la lutte contre la corruption tout en soulevant des interrogations sur l’impartialité et la transparence des procédures engagées contre certaines personnalités politiques. Le sort de Farba Ngom, à la fois élu et notable local, est désormais suivi de près par l’opinion publique, particulièrement dans le Fouta où il jouit encore d’un fort soutien populaire.

Dialogue national : les termes de référence officiels dévoilés

Le Sénégal s’apprête à ouvrir une nouvelle page de son histoire politique avec le lancement du Dialogue national prévu ce 28 mai. Cette initiative, impulsée par le président Bassirou Diomaye Faye, s’inscrit dans une volonté claire de renforcer les fondements démocratiques du pays. Porté par une ambition de modernisation, le Dialogue national vise à fédérer les forces vives de la nation autour d’un projet politique inclusif, participatif et structurant.

L’objectif général fixé par les organisateurs est sans équivoque : parvenir à des consensus forts pour consolider durablement la démocratie sénégalaise et garantir l’exercice effectif des droits et libertés fondamentaux. Le Dialogue national n’est pas un simple forum de discussion, mais un espace de refondation démocratique destiné à repenser les institutions, les pratiques électorales et les mécanismes de gouvernance.

Parmi les objectifs spécifiques figure en premier lieu la modernisation du système électoral sénégalais. Il s’agira, pour les participants, de proposer des réformes capables d’assurer plus de transparence, d’équité et de lisibilité dans le processus électoral. Des thématiques sensibles telles que le parrainage, l’introduction du bulletin unique, l’inscription automatique sur les listes électorales ou encore la rationalisation du calendrier républicain seront au cœur des débats. Le Dialogue devra également statuer sur le statut de l’opposition politique et de son chef, une question cruciale dans un contexte où l’équilibre institutionnel reste fragile.

Les travaux de cette grande concertation nationale s’organiseront autour de trois axes majeurs soigneusement définis. Le premier concerne la démocratie, les libertés et les droits humains. Il abordera la rationalisation du paysage politique à travers la redéfinition du cadre juridique des partis, le financement public, ainsi que la protection accrue des libertés fondamentales. Une attention particulière sera portée à la révision de certaines dispositions jugées liberticides ou obsolètes.

Le deuxième axe portera sur le processus électoral. Les discussions devront proposer des solutions concrètes pour renforcer la fiabilité du fichier électoral, améliorer le système de parrainage et mettre en œuvre le vote électronique. L’introduction du bulletin unique, souvent évoquée ces dernières années, sera débattue en vue d’une adoption possible. L’objectif est de bâtir un système électoral à la fois moderne, accessible et crédible aux yeux des citoyens.

Le troisième axe sera consacré aux réformes institutionnelles. Il est question notamment de transformer le Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, dotée de compétences élargies et d’une plus grande indépendance. La création d’un organe autonome de gestion des élections figure également au programme, dans l’optique de délester le ministère de l’Intérieur de cette mission controversée.

Les résultats attendus de ce Dialogue national sont à la hauteur des enjeux. Les autorités espèrent obtenir des recommandations consensuelles sur l’organisation et le contrôle des élections, ainsi qu’une clarification des rôles respectifs des autorités électorales, judiciaires et médiatiques. Le calendrier républicain, souvent remis en cause, devrait être rationalisé pour éviter les reports récurrents d’échéances électorales. Un cadre juridique rénové et moderne pour les partis politiques devrait également émerger des échanges.

Dans un souci d’inclusivité et de transparence, les autorités ont mis en place une plateforme numérique baptisée Jubbanti, ouverte à tous les Sénégalais, y compris ceux de la diaspora. Cet outil digital permet à chaque citoyen d’apporter sa contribution, de soumettre ses idées et de participer activement aux réflexions. Il marque une volonté assumée d’intégrer les voix souvent oubliées dans les grandes décisions politiques.

Le président Diomaye Faye, dans un appel solennel, a exhorté l’ensemble des citoyens, des partis politiques et des organisations de la société civile à se mobiliser pour ce moment historique. À ses yeux, le Dialogue national est une opportunité exceptionnelle pour bâtir un avenir démocratique solide, apaisé et durable.

Au-delà de la symbolique, c’est bien une refonte en profondeur des mécanismes démocratiques que propose ce processus. À l’heure où les défis économiques, sociaux et institutionnels s’intensifient, le Sénégal tente de se réinventer à travers une démarche d’unité, de concertation et d’innovation politique.

Orpaillage clandestin à Saraya : six sites illégaux démantelés et du matériel saisi lors de l’ »Opération Orientale »

Les autorités sénégalaises viennent de porter un nouveau coup dur à l’orpaillage clandestin dans le sud-est du pays. Dans le secteur stratégique de la Falémé, aux abords de la commune de Saraya, six sites d’extraction illégale d’or ont été démantelés au cours des quatre derniers jours. Cette intervention entre dans le cadre de l’ »Opération Orientale », une initiative sécuritaire de grande envergure destinée à assainir les zones aurifères de la région.

Sur le terrain, les forces engagées ont saisi un matériel conséquent utilisé par les orpailleurs clandestins. Le butin confisqué comprend notamment quatorze motopompes, sept motos et plusieurs équipements artisanaux conçus pour l’extraction de l’or. Ces outils rudimentaires mais efficaces permettent aux exploitants illégaux de creuser rapidement dans le sous-sol à la recherche du précieux minerai. Leur présence atteste d’une activité soutenue et structurée, souvent en marge de la loi et sans aucun respect des normes environnementales ou sécuritaires.

Les sites visés par cette opération ne sont pas de simples campements isolés. Ils sont régulièrement associés à des dégradations graves de l’environnement, en particulier de la flore et des cours d’eau, du fait de l’utilisation intensive de produits chimiques ou de techniques d’exploitation destructrices. Outre leur impact écologique, ces zones d’orpaillage clandestin sont souvent à l’origine de tensions sociales, d’insécurité et de conflits entre populations locales, étrangers et acteurs légaux du secteur minier.

Selon les autorités, l’ »Opération Orientale » ne fait que commencer. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation et de régulation du secteur aurifère dans le sud-est du Sénégal. L’objectif est clair : réduire durablement les activités minières clandestines, qui échappent au contrôle de l’État et privent le pays de ressources fiscales importantes tout en exposant les populations locales à des risques sanitaires et sociaux.

Ce type d’intervention, souvent saluée par les riverains et les opérateurs miniers légaux, s’inscrit également dans une logique de préservation de l’environnement et de restauration de l’autorité de l’État sur des territoires parfois abandonnés aux logiques de l’exploitation sauvage. Reste à savoir si ces efforts seront soutenus dans la durée, car la prolifération de l’orpaillage clandestin, alimentée par la pauvreté et le manque d’alternatives économiques, demeure une réalité complexe à éradiquer.

Pour l’heure, les autorités promettent de maintenir la pression sur les zones les plus touchées, tout en renforçant les moyens de surveillance et les actions de sensibilisation auprès des communautés locales. Saraya, devenue ces dernières années un épicentre de l’orpaillage illégal, reste au cœur des préoccupations sécuritaires dans cette partie du Sénégal.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°474 – 27/05/2025

🔴 ENCORE EN DÉTENTION MALGRÉ LA VALIDATION D’UNE CAUTION DE PRÈS DE 32 MILLIARDS F CFA : LE CAS TAHIROU SARR INTERROGE
🔴 MANDAT DE DÉPÔT CONTRE LE MAIRE MANSOUR FAYE : LA DÉFENSE BRANDIT UNE REQUÊTE AUX FINS DE CONTESTATIONS SÉRIEUSES

🔴 LIGUE 1 / VICTOIRE CONTRE WALLYDAAN : L’US OUAKAM DANS LE TOP 3
🔴 NATIONAL 1 / VICTOIRE CONTRE TOGLOU DIASS : GUELWAARS DE FATICK EN LIGUE 2

Guinée-Bissau : Le président Bassirou Diomaye Faye honoré par la médaille Amílcar Cabral lors d’une visite d’État symbolique

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a effectué, ce lundi 26 mai 2025, une visite d’État hautement symbolique en République de Guinée-Bissau, à l’invitation de son homologue Umaro Sissoco Embaló. Cette visite marque un jalon important dans les relations bilatérales entre les deux pays voisins, liés par une histoire commune, des dynamiques transfrontalières profondes et une coopération multiforme.

À son arrivée à Bissau, le président Faye a été accueilli avec les honneurs dus à son rang. Une cérémonie protocolaire s’est tenue à l’aéroport Osvaldo Vieira, en présence de membres du gouvernement bissau-guinéen, de représentants diplomatiques et d’une foule venue manifester sa sympathie. L’accueil populaire témoigne de la proximité entre les peuples sénégalais et bissau-guinéen, ainsi que de la considération dont jouit le nouveau chef de l’État sénégalais sur la scène sous-régionale.

Les deux chefs d’État ont ensuite eu des échanges bilatéraux au palais présidentiel. Selon un communiqué conjoint, les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération sécuritaire, économique, éducative, agricole et sanitaire, mais aussi sur les enjeux de stabilité dans la sous-région ouest-africaine. Le président Faye a notamment salué les efforts de son homologue en faveur de la paix, de la bonne gouvernance et du dialogue institutionnel en Guinée-Bissau.

Moment fort de cette visite, la République de Guinée-Bissau a décerné au président Bassirou Diomaye Faye la médaille Amílcar Cabral, la plus haute distinction honorifique du pays. Cette médaille rend hommage à la mémoire du père de l’indépendance bissau-guinéenne, figure emblématique du panafricanisme, et elle est attribuée à des personnalités ayant contribué de manière exceptionnelle à la paix, à l’unité et à la coopération africaine.

Dans son discours, le président Umaro Sissoco Embaló a justifié cette décoration par « l’engagement personnel » de Diomaye Faye en faveur du renforcement des liens sénégalo-bissau-guinéens, ainsi que pour « sa vision d’un continent intégré, souverain et solidaire ». Il a ajouté : « Aucun pays n’est plus attaché à la stabilité et au développement de la Guinée-Bissau que le Sénégal. »

Très ému, le président Faye a remercié son hôte pour cette distinction, qu’il a dédiée au peuple sénégalais. Il a réaffirmé son attachement à « une coopération plus dynamique entre les deux États » et a salué la mémoire d’Amílcar Cabral comme « un modèle de courage, de sagesse politique et d’unité africaine ».

Au cours de cette visite, plusieurs accords de coopération ont été signés entre les deux pays dans les domaines de la sécurité transfrontalière, de l’échange d’informations douanières, de la formation professionnelle et de la promotion du commerce local. Les deux présidents ont également convenu de la tenue régulière de consultations politiques de haut niveau.

En clôture de la visite, un point de presse conjoint a permis aux deux dirigeants de réaffirmer leur volonté de faire des relations entre le Sénégal et la Guinée-Bissau un exemple de diplomatie de bon voisinage, fondée sur le respect mutuel, les échanges équilibrés et la solidarité régionale.

Cette visite intervient dans un contexte marqué par des défis politiques, sécuritaires et économiques dans l’espace CEDEAO. Le président Faye, qui effectue ici sa première grande tournée ouest-africaine depuis son investiture, entend ainsi asseoir une diplomatie active, tournée vers la paix, la coopération régionale et l’intégration continentale.

Côte d’Ivoire : les Assemblées annuelles de la BAD ouvertes ce lundi pour élire un nouveau président

Les assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) se sont ouvertes ce lundi 26 mai à Abidjan, en Côte d’Ivoire. L’événement, qui se poursuivra jusqu’au 30 mai, s’annonce décisif pour l’avenir de l’institution panafricaine, avec en ligne de mire l’élection de son prochain président. Cette édition se tient sous le thème : « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour promouvoir son développement », une orientation qui traduit l’ambition de mobiliser davantage les ressources internes du continent pour financer son essor.

L’un des temps forts de ces rencontres sera sans conteste la désignation du successeur du Nigérian Akinwumi Adesina, en poste depuis 2015 et dont le deuxième mandat s’achèvera le 31 août prochain. Cinq candidats, tous africains, sont en lice pour lui succéder. Parmi eux figurent Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie, Sidi Ould Tah, ex-ministre mauritanien et ancien directeur général de la BADEA, Samuel Monzil Maimbo, haut cadre zambien de la Banque mondiale, Bagabule Swazi Tshabalala, vice-présidente par intérim de la BAD originaire d’Afrique du Sud, ainsi qu’Abbas Mohamed Touli, économiste tchadien et ancien haut fonctionnaire international.

En amont de ces réunions, Akinwumi Adesina a mis en garde contre les conséquences des chocs politiques sur les économies africaines. Il a notamment évoqué les nouvelles barrières commerciales imposées par les États-Unis à 47 pays africains, une mesure qui, selon lui, pourrait sérieusement entraver les perspectives commerciales du continent.

L’événement d’Abidjan rassemble plus de 6 000 participants venus de tous horizons, notamment des chefs d’État, des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales, des investisseurs privés, des universitaires, des leaders d’ONG et des partenaires techniques et financiers. Cette grande affluence témoigne de l’importance stratégique de la BAD dans le paysage du développement africain.

L’institution entend profiter de ces assises pour réaffirmer sa vision d’une croissance inclusive et durable, fondée sur une meilleure mobilisation des ressources locales, mais également sur une coopération internationale renforcée. Le nom du futur président de la BAD devrait être officiellement dévoilé lors de la clôture des travaux, prévue le 30 mai.

Vers une fiscalité plus équitable : plaidoyer pour une discrimination positive en faveur des femmes

À Dakar, un atelier régional réunissant des acteurs de la société civile, des institutions fiscales et des partenaires techniques s’est tenu ce lundi dans le cadre du projet Gender Equality in Taxation (GET), porté par Expertise France en partenariat avec Oxfam. Cette initiative vise à repenser les systèmes fiscaux des pays africains francophones à la lumière des inégalités de genre, en proposant des approches innovantes et inclusives.

Thialy Faye, représentant de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), a ouvertement dénoncé ce qu’il qualifie d’illusion d’égalité fiscale. Pour lui, les systèmes fiscaux, supposés neutres, reproduisent en réalité des schémas d’inégalités sociales. Il souligne que les femmes, souvent précaires, moins bien rémunérées et dépendantes des services publics essentiels, sont les premières victimes de politiques fiscales aveugles aux disparités économiques et sociales.

Dans son plaidoyer, M. Faye appelle à une véritable discrimination fiscale positive. Il estime qu’il ne s’agit pas d’un privilège mais d’une réponse nécessaire aux réalités vécues par les femmes. Il rappelle que le Sénégal est en pleine réforme de son Code général des impôts, avec un comité de pilotage déjà installé. Le genre ayant été désigné comme un axe stratégique de cette réforme, il exhorte à l’intégration pleine et entière de la société civile dans le processus.

Marame Diop, directrice des programmes d’Oxfam Sénégal, abonde dans le même sens. Elle insiste sur la nécessité de cesser d’ignorer les écarts réels de revenus, de patrimoine et de consommation entre les sexes. Selon elle, les femmes consacrent une part importante de leurs ressources à des besoins fondamentaux comme la santé, l’éducation ou la prise en charge familiale, sans que cela soit pris en compte par les systèmes fiscaux actuels. Elle appelle à l’élaboration de budgets sensibles au genre, capables de protéger les plus vulnérables et de réduire les inégalités structurelles.

La crise de la Covid-19 a été un révélateur de ces déséquilibres. Les femmes en ont subi les conséquences économiques et sociales de manière disproportionnée. Pour Mme Diop, cette expérience doit servir à construire des systèmes plus résilients, plus justes, et mieux préparés à affronter les crises à venir.

Awa Penda Ndiaye, représentante d’Expertise France, met en lumière l’approche méthodologique du projet GET. Celui-ci repose sur trois piliers : l’appui technique aux administrations fiscales, la recherche académique, et le renforcement du plaidoyer des organisations de la société civile. L’objectif, selon elle, est de développer une capacité collective à formuler des propositions concrètes et fondées sur des données, plutôt que de se limiter à une posture critique. Le projet s’appuiera notamment sur la méthodologie Fair Tax Monitor, élaborée en collaboration avec la Tax Justice Network Africa, pour évaluer les systèmes fiscaux du Sénégal, du Bénin et du Cameroun sous l’angle de l’équité, y compris de genre.

Mais pour construire une fiscalité réellement équitable, les acteurs insistent sur un point essentiel : la disponibilité de données fiables et genrées. Pauline Codou Gueye, experte fiscale et membre de l’Ordre national des experts du Sénégal, alerte sur le manque de chiffres précis. Selon elle, il est urgent d’intégrer la collecte de données genrées dans les politiques fiscales afin de mieux comprendre les comportements de consommation et les besoins spécifiques des femmes, mais aussi de toutes les personnes vulnérables concernées par les inégalités de genre.

Ce plaidoyer pour une fiscalité plus juste et inclusive marque une étape importante dans la réflexion sur les réformes à venir. Il rappelle que l’équité fiscale, loin d’être un luxe, est une exigence de justice sociale et un levier indispensable pour un développement réellement durable.

Effondrement d’immeuble à Touba : l’État veut renforcer le contrôle des constructions

Au lendemain du drame survenu à Touba, où l’effondrement d’un immeuble a coûté la vie à 11 personnes, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, s’est rendu sur les lieux pour exprimer la compassion du gouvernement et annoncer une série de mesures fortes.

Depuis les locaux de la commune de Touba Mosquée, le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer les services techniques d’urbanisme au niveau communal. Selon lui, c’est à ce niveau que le suivi efficace des chantiers, la vérification des matériaux utilisés et le contrôle des délais de construction peuvent être assurés. Il a ainsi déclaré que le gouvernement envisage de doter chaque collectivité territoriale de services techniques capables de surveiller de manière rigoureuse les constructions.

Sur place, Moussa Bala Fofana a salué la mobilisation rapide des équipes de secours et la réactivité des structures hospitalières pour la prise en charge des blessés. Il a aussi présenté les condoléances du gouvernement aux familles des victimes ainsi qu’au khalife général des mourides.

Le ministre a pointé du doigt un relâchement généralisé dans le secteur du bâtiment. Il a notamment évoqué la multiplication de bâtiments menaçant ruine, citant l’exemple de la région de Dakar où plus de 1.400 immeubles posent actuellement problème en raison de leur insécurité structurelle.

Pour répondre à cette situation jugée critique, le ministre a annoncé une réforme en préparation, qui prévoit l’instauration d’un dispositif national de contrôle des constructions. Chaque municipalité sera ainsi équipée d’un service technique dédié à l’urbanisme pour mieux encadrer les chantiers et prévenir les accidents.

En complément, un numéro d’alerte sera mis à la disposition des citoyens afin de leur permettre de signaler les constructions à risque. Moussa Bala Fofana a également fait savoir que l’Inspection générale du bâtiment (IGB) bénéficiera d’un renforcement significatif dans la prochaine loi de finances rectificative. Ce soutien permettra à l’IGB de jouer pleinement son rôle dans le contrôle et la régulation du secteur du bâtiment.

Dialogue national : le CDEPS appelle à une réforme en profondeur pour garantir la liberté de la presse

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a annoncé sa participation au Dialogue national initié par le président de la République. Dans un communiqué publié ce lundi 26 mai 2025, l’organisation professionnelle souligne que cette rencontre intervient dans un contexte tendu entre les autorités issues de la troisième alternance politique et les acteurs des médias. Le CDEPS dénonce une série de mesures gouvernementales récentes qui, selon lui, ont porté atteinte à la crédibilité de la presse en tant qu’entreprise citoyenne, tout en compromettant la viabilité économique des organes de presse.

Le communiqué évoque des décisions perçues comme des tentatives de musellement, durement ressenties par les professionnels du secteur. Malgré les multiples interpellations adressées aux autorités et les combats menés, le CDEPS déplore l’absence de réponses positives et d’écoute réelle. À ses yeux, ce Dialogue national doit représenter une occasion décisive pour poser sur la table les difficultés économiques et administratives que traversent les entreprises de presse au Sénégal.

L’organisation réaffirme que la liberté de la presse est garantie par les articles 8, 10 et 11 de la Constitution sénégalaise, ainsi que par les instruments internationaux de protection des droits humains mentionnés dans le préambule de la Loi fondamentale. Elle estime que cette liberté doit être défendue de manière concrète et non symbolique.

À cet effet, le CDEPS propose que l’un des objectifs majeurs du dialogue soit la sanctuarisation de la liberté de la presse. Cela passerait, selon lui, par une révision du Code de la presse, du Code pénal et du Code de procédure pénale, notamment en ce qui concerne les délits de presse et les procédures judiciaires qui en découlent. L’organisation suggère également une réforme du Code électoral pour y intégrer de manière équitable la presse privée, en particulier dans les dispositifs liés à la propagande et à la publicité durant les périodes électorales.

Au-delà de ces réformes juridiques, le CDEPS appelle à la mise en place d’une Stratégie nationale d’Information et de Communication (SNIC) qui serait à même d’accompagner les mutations profondes du secteur. Cette stratégie devrait reposer sur plusieurs axes structurants : la transformation numérique des médias, une fiscalité adaptée aux secteurs stratégiques, des mécanismes de financement durable, le renforcement des capacités professionnelles et la promotion de champions nationaux, aussi bien dans la presse que dans les télécommunications.

Kédougou : le ministre de l’Éducation nationale présente ses condoléances après le décès d’un professeur dans un accident de moto

La région de Kédougou a été frappée par un drame ce samedi 25 mai 2025. M. Amédé Agolo Nyafouna, professeur d’anglais au Lycée de Saraya, a perdu la vie dans un accident de moto, plongeant la communauté éducative dans une profonde tristesse. Originaire de la région de Ziguinchor, l’enseignant exerçait depuis plusieurs années à Saraya, où il était apprécié pour son engagement et son professionnalisme.

Dans un communiqué transmis à la presse, le ministre de l’Éducation nationale, M. Moustapha Mamba Guirassy, a exprimé ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt, à ses collègues, à ses élèves et à l’ensemble de la communauté éducative de Saraya, de l’Académie de Kédougou, ainsi qu’à celle de Ziguinchor. Le ministre a tenu à saluer la mémoire d’un homme « engagé » et profondément dévoué à la formation de la jeunesse sénégalaise.

M. Guirassy a souligné le professionnalisme et le sens du devoir de M. Nyafouna, des qualités qu’il a estimées dignes d’inspiration pour tous les acteurs du système éducatif. Il a rappelé que chaque enseignant est un pilier essentiel dans la construction de l’avenir du pays, et que la disparition d’un tel éducateur est une perte pour toute la Nation.

En marge de son hommage, le ministre a également lancé un appel solennel à la prudence sur les routes, rappelant que la sécurité routière demeure une responsabilité collective. Il a exhorté les usagers à plus de vigilance, soulignant que des tragédies comme celle-ci peuvent souvent être évitées par une meilleure prévention.

L’émotion reste vive à Saraya, où élèves et collègues continuent de pleurer un professeur décrit comme rigoureux, bienveillant et passionné par son métier. Une cérémonie d’hommage pourrait être organisée dans les prochains jours pour honorer sa mémoire.

Dialogue national : la coalition AKS annonce sa participation

La coalition And Ci Koolute nguir Sénégal (AKS) a officiellement confirmé sa participation au dialogue national convoqué par le président Bassirou Diomaye Faye pour le 28 mai 2025. Réunie le samedi 24 mai sous la présidence de son leader, Abdou Karim Sall — maire de Mbao et député à l’Assemblée nationale —, la coalition a pris la décision de répondre favorablement à l’invitation de l’État.

Dans un communiqué parvenu à la presse, AKS indique avoir reçu une correspondance officielle du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, datée du 22 mai 2025, portant le numéro 005925/MISP/DGE/DFC. Cette lettre formalisait l’invitation à prendre part à la Journée nationale du dialogue, initiée dans un esprit d’inclusivité et de concertation nationale.

Selon le document signé par Abdou Karim Sall, le comité de direction de la coalition a longuement délibéré avant de prendre cette décision. Bien qu’ayant exprimé des réserves sur certains termes de référence du dialogue, la coalition a choisi de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation. Elle réaffirme ainsi sa volonté de contribuer à la consolidation de la démocratie, au renforcement de l’État de droit et à la construction d’un consensus national fort.

La coalition AKS estime que le dialogue constitue une opportunité majeure pour le pays de renouer avec une tradition de concertation politique et institutionnelle, dans un contexte marqué par de nombreuses attentes sociales et des défis structurels importants. Elle entend faire entendre sa voix, défendre ses propositions et veiller à ce que les conclusions du dialogue soient mises en œuvre dans la transparence et le respect des principes républicains.

En affirmant son engagement dans cette dynamique, la coalition se positionne comme un acteur actif du processus démocratique, attaché aux valeurs de paix, d’équité et de progrès pour tous les Sénégalais.

Dialogue national : Abdoulaye Diouf Sarr et Renaissance Républicaine répondent favorablement à l’appel de Diomaye Faye

Abdoulaye Diouf Sarr, président du mouvement Renaissance Républicaine / SÜNÜ REEW, a officiellement confirmé sa participation à la Journée nationale du dialogue prévue le 28 mai 2025. À travers un communiqué rendu public, l’ancien ministre a exprimé sa volonté de répondre favorablement à l’appel du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en faveur d’une large concertation autour des enjeux nationaux.

Dans sa déclaration, Abdoulaye Diouf Sarr réaffirme son attachement aux principes fondamentaux de la République, notamment le renforcement de l’État de droit, la stabilité institutionnelle et la promotion d’une démocratie efficace. Selon lui, la Renaissance Républicaine entend jouer pleinement son rôle dans cette dynamique nationale, en apportant une contribution structurée et responsable aux débats.

La participation du mouvement s’articule autour de trois axes prioritaires, jugés essentiels à l’évolution du pays. D’abord, la restauration de la confiance citoyenne dans le processus électoral, mise à mal ces dernières années par les tensions politiques et les suspicions autour des scrutins. Ensuite, la consolidation de la résilience institutionnelle, avec une attention particulière portée au fonctionnement des organes de l’État et à l’indépendance des contre-pouvoirs. Enfin, le renforcement de l’efficacité démocratique, pour que la démocratie sénégalaise soit non seulement vivante, mais aussi performante et inclusive.

Dans ce cadre, la Renaissance Républicaine / SÜNÜ REEW rappelle qu’elle a déjà formulé des propositions concrètes sur ces questions, et qu’elle reste ouverte au dialogue, à la concertation et à la construction collective de solutions durables. Le communiqué souligne que cette posture s’inscrit dans une vision de long terme pour un Sénégal plus juste, plus équitable et plus résilient face aux défis économiques, sociaux et institutionnels.

Abdoulaye Diouf Sarr conclut en réitérant la disponibilité de son mouvement à accompagner les « efforts de refondation nationale » entrepris par le président Diomaye Faye, dans un esprit de responsabilité, d’ouverture et de patriotisme.

Oumar Sow incarcéré pour diffusion de fausses nouvelles : son procès prévu mercredi prochain

Le responsable politique Oumar Sow a été placé sous mandat de dépôt ce lundi, à l’issue de son audition par le juge d’instruction. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, une infraction prévue et punie par le Code pénal sénégalais. L’information a été confirmée par son avocat, Me Barro, qui indique par ailleurs que le procès de son client est fixé pour mercredi prochain.

Militant actif basé à Yeumbeul, Oumar Sow s’était récemment illustré par des déclarations virulentes à l’endroit des autorités judiciaires. Lors de sa dernière intervention publique, il avait ouvertement critiqué le parquet pour ce qu’il a qualifié de gestion partiale du dossier impliquant l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Il avait également accusé le parti au pouvoir de mener une campagne ciblée contre les maires appartenant à l’opposition, dans ce qu’il a décrit comme une tentative de « liquidation politique ».

Ces propos ont suscité une vive réaction de la part des autorités judiciaires, qui ont ouvert une enquête ayant conduit à son arrestation. Le parquet a estimé que ses accusations publiques, sans preuves tangibles, relevaient de la diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public et à jeter le discrédit sur l’institution judiciaire.

Oumar Sow est actuellement incarcéré dans l’attente de son procès. Son avocat, tout en déplorant une procédure qu’il juge précipitée, affirme que son client compte assumer pleinement sa défense devant le tribunal. Me Barro a par ailleurs souligné que les déclarations de son client s’inscrivent dans un contexte de liberté d’expression et de débat politique, et qu’elles ne sauraient être assimilées à des actes délictueux en l’absence d’intention de nuire ou de fausses informations avérées.

L’affaire est très suivie dans la sphère politique, notamment parmi les opposants au régime en place, qui dénoncent une justice à géométrie variable et s’inquiètent de ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation de la justice à des fins de répression politique. Le verdict du procès prévu mercredi pourrait ainsi avoir des répercussions bien au-delà du seul cas de Oumar Sow.

Haute Cour de Justice : Mansour Faye conteste les accusations de détournement et réclame la liberté provisoire

L’ancien ministre sénégalais du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Amadou Mansour Faye, a officiellement déposé une requête devant la Haute Cour de Justice ce lundi 26 mai 2025. Inculpé pour détournement de deniers publics, corruption, prise illégale d’intérêt et blanchiment de capitaux, il rejette en bloc les faits qui lui sont reprochés et sollicite sa mise en liberté provisoire.

Cette affaire trouve son origine dans la gestion des fonds alloués à la Force Covid-19, un programme mis en place par l’État du Sénégal en 2020 pour atténuer les effets de la pandémie sur les populations les plus vulnérables. À l’époque, Mansour Faye était en charge de la composante « Appuis alimentaires » du Programme de Résilience économique et sociale (PRES). Son ministère supervisait l’achat et la distribution de denrées alimentaires de première nécessité à destination de plus d’un million de ménages à travers le pays. Selon les conclusions d’une enquête, ces opérations auraient donné lieu à une surfacturation estimée à 2,7 milliards de francs CFA sur les lots de riz.

Dans le mémoire déposé à la Haute Cour de Justice, la défense de l’ancien ministre affirme que ce dernier n’avait ni la qualité d’ordonnateur ni celle de signataire des marchés publics. Il est précisé que l’ensemble des procédures d’achat avait été confié à la commission des marchés de son ministère, et que les contrats avaient été validés et payés par le ministère des Finances, en conformité avec la réglementation en vigueur. Les avocats soulignent que les fournisseurs avaient été sélectionnés à l’issue d’un appel d’offres ouvert, sous la supervision de l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP), et que les prix appliqués étaient en réalité inférieurs à ceux en vigueur sur les marchés internationaux à l’époque.

Pour appuyer cette défense, plusieurs éléments économiques sont mis en avant. Les avocats de Mansour Faye invoquent les rapports de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) ainsi que ceux du Commissariat à la sécurité alimentaire, qui font état d’une hausse généralisée et durable des prix du riz entre 2020 et 2024. Ils estiment par ailleurs que l’arrêté ministériel de 2013, utilisé pour fixer le prix de référence ayant servi à calculer la supposée surfacturation, n’était plus applicable dans un contexte marqué par des ruptures de stocks et une inflation internationale causée par la pandémie.

Sur les accusations de corruption et d’escroquerie, l’ancien ministre soutient qu’il n’a jamais bénéficié personnellement des fonds et qu’aucune manœuvre frauduleuse ni utilisation de faux documents n’ont été observées dans la passation ou l’exécution des marchés. Il rappelle que les fournisseurs avaient bien livré les produits convenus et qu’ils avaient été rémunérés par l’État, sans irrégularités avérées.

Enfin, Mansour Faye demande à être placé en liberté provisoire. Il affirme présenter toutes les garanties de représentation nécessaires devant la justice. Il évoque notamment sa résidence fixe à Saint-Louis, son statut d’élu local en tant que maire, sa coopération constante avec les autorités judiciaires, ainsi que l’absence de risques de fuite ou de tentative d’entrave à la procédure, les enquêtes étant désormais closes. Il ajoute que si sa demande de liberté était rejetée, il solliciterait l’application des nouvelles dispositions du Code de procédure pénale qui permettent un aménagement des mesures de détention.

Le dossier sera prochainement examiné par la Haute Cour de Justice, dans un climat marqué par une volonté politique affichée de lutte contre l’impunité, mais aussi par un débat grandissant sur la neutralité des poursuites engagées contre certains anciens dignitaires du régime précédent.

Justice : Mansour Faye placé sous mandat de dépôt dans une affaire de surfacturation

Dakar, 25 mai 2025 – L’ancien ministre et ex-maire de Saint-Louis, Amadou Mansour Faye, a été placé sous mandat de dépôt ce matin, à l’issue de sa comparution devant la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Cette décision fait suite à une enquête portant sur une affaire de surfacturation estimée à environ trois milliards de FCFA dans le cadre d’un marché public de riz, destiné à l’aide alimentaire d’urgence pendant la pandémie de Covid-19.

Le dossier, ouvert il y a plusieurs mois, met en cause l’ancien responsable pour des irrégularités financières jugées graves par les enquêteurs. Il est reproché à Mansour Faye d’avoir dirigé une opération d’achat de riz à des prix anormalement élevés, suscitant des soupçons de détournement et de favoritisme dans l’attribution des marchés.

Cette mise sous mandat de dépôt marque une étape importante dans les poursuites engagées contre d’anciens membres du régime de Macky Sall. Elle survient dans un contexte où les nouvelles autorités, dirigées par le président Bassirou Diomaye Faye, affirment leur volonté de faire de la reddition des comptes un pilier central de leur gouvernance.

L’affaire suscite d’autant plus d’attention qu’Amadou Mansour Faye est également le beau-frère de l’ancien président Macky Sall, ce qui confère à cette procédure une dimension politique non négligeable. Si certains y voient une instrumentalisation de la justice, d’autres saluent une volonté assumée de rompre avec une culture d’impunité.

L’ouverture de cette procédure devant la Haute Cour de Justice, juridiction compétente pour juger les anciens ministres, confirme le durcissement des mécanismes de contrôle de la gestion publique. Le signal envoyé est clair : aucun dignitaire, aussi proche soit-il du pouvoir passé, ne sera à l’abri d’éventuelles poursuites en cas de faute présumée.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°473 – 26/05/2025

🔴 PARTICIPATION AU DIALOGUE NATIONAL : 8 EXIGENCES DE BOUGANE POUR S’ASSEOIR À LA TABLE
🔴 AFFAIRE WEST AFRICAN ENERGY : DÉTÉRIORATION DE L’ÉTAT DE SANTÉ DE SAMUEL SARR

🔴 AMICAUX FACE À L’IRLANDE ET L’ANGLETERRE : DES RETOURS DANS LA « TANIÈRE »
🔴 BLESSURE DE REUG REUG : AZIZ NDIAYE DEMANDE À MAKANE DE FAIRE UNE CONTRE-EXPERTISE

Affaire West African Energy : Un dossier judiciaire entaché d’irrégularités et d’ombres qui fragilisent la procédure

L’affaire West African Energy, qui mobilise depuis plusieurs mois l’attention de l’opinion publique et des milieux judiciaires, connaît un nouveau tournant avec la révélation de graves dysfonctionnements dans la gestion du dossier. À quelques jours de la communication officielle des pièces du dossier, la défense de Monsieur Samuel SARR dénonce une série d’anomalies qui compromettent sérieusement la transparence et l’équité de la procédure.

Le 19 mai 2025, les avocats de Samuel SARR ont reçu une communication du dossier datée du 12 mai 2025, censée permettre la préparation de la défense avant une prochaine étape de l’instruction. Mais c’est avec stupéfaction qu’ils constatent que le dossier transmis est incomplet. En effet, le rapport d’expertise réalisé par Me Alioune TOURE, expert désigné par le juge d’instruction et qui blanchit totalement Samuel SARR, est mystérieusement absent. Cette disparition soulève des interrogations majeures. Pourquoi un document clé qui disculpe l’accusé a-t-il été retiré ou égaré ? La défense s’interroge sur une possible manipulation visant à influencer la procédure au détriment de la vérité.

Par ailleurs, le dossier est entaché par le refus apparent du juge d’instruction d’entendre un protagoniste essentiel de l’affaire : Monsieur Arona DIA, administrateur et actionnaire majoritaire de West African Energy. Jusqu’à présent, il n’a pas été convoqué ni interrogé dans le cadre de l’enquête. Ce silence étonnant suscite une polémique, car il paraît juridiquement impossible de boucler un dossier aussi complexe sans recueillir le témoignage capital de ce principal acteur. La défense souligne que ce refus va à l’encontre des règles fondamentales de la procédure judiciaire, et questionne les motivations politiques possibles derrière cette entorse.

Sur un autre front, l’état de santé de Monsieur Samuel SARR, déjà préoccupant, continue de se dégrader. Le juge d’instruction avait pourtant désigné le Professeur Maimouna Ndour, spécialiste en endocrinologie, pour effectuer un examen médical approfondi et fournir un rapport dans un délai d’un mois. Or, ce rapport, remis le 19 mai 2025, n’a pas été communiqué aux parties concernées, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect des droits médicaux et humains de l’accusé. La défense dénonce une possible tentative d’“effacement” symbolique et physique de Samuel SARR dans cette procédure.

Ces différents manquements, ajoutés à une ordonnance du 16 mai 2025 qui a été rédigée en violation flagrante des droits de la défense, conduisent les conseils de Samuel SARR à demander que cette ordonnance soit écartée du dossier. Selon eux, la procédure est bâclée et entachée d’irrégularités graves, mettant en péril non seulement la défense de leur client mais aussi la crédibilité de l’ensemble du système judiciaire.

Dans ce contexte, la défense appelle à un respect scrupuleux des droits fondamentaux, à la réouverture de l’instruction avec toutes les garanties d’équité, et à une prise en compte urgente de l’état de santé préoccupant de Monsieur Samuel SARR. Ces exigences traduisent une volonté de préserver l’intégrité de la justice sénégalaise face à un dossier devenu hautement sensible et politisé.

Le public et les observateurs attendent désormais que les autorités judiciaires prennent les mesures nécessaires pour garantir un procès équitable, transparent et respectueux des droits de tous les protagonistes. L’avenir de cette affaire, qui touche au cœur des questions économiques et politiques au Sénégal, dépendra en grande partie de la manière dont ces irrégularités seront traitées dans les jours et semaines à venir.

Kayes sous la menace : Les attaques terroristes se rapprochent dangereusement de la frontière sénégalo-malienne

Une nouvelle attaque terroriste a secoué la région de Kayes, au Mali, dans la matinée du 24 mai 2025. Des hommes armés ont pris pour cible un site d’une entreprise chinoise à Tringa-Marena, localité située sur l’axe stratégique Bamako-Kayes. Ils ont incendié plusieurs engins lourds, dont des grues, des tracteurs et des camions-citernes. Aucun bilan humain n’a pour l’instant été officiellement communiqué, mais les dégâts matériels sont considérables.

Ce nouvel assaut a eu lieu à seulement 80 kilomètres de la ville de Kayes et à environ 180 kilomètres de Kidira, poste-frontière avec le Sénégal. Il témoigne de l’avancée inquiétante des groupes armés terroristes vers les zones frontalières, avec une proximité de plus en plus directe avec le territoire sénégalais.

L’attaque n’a pas seulement visé une entreprise étrangère : elle constitue aussi un signal inquiétant sur la stratégie d’expansion des groupes terroristes. Ces derniers semblent vouloir cibler les infrastructures de développement et les partenaires économiques internationaux, comme en témoigne la destruction du matériel appartenant à la société chinoise.

Les populations locales sont plongées dans la peur. À Tringa-Marena et dans les villages avoisinants, les travailleurs et les habitants ont fui dans la panique. Le mouvement citoyen « Je suis les routes de Kayes » a rapidement réagi à travers un communiqué :

« Nous exprimons notre profonde indignation face à cette violence gratuite qui vise à déstabiliser notre région et à entraver son développement. »

L’attaque survient dans un contexte régional tendu où les pays du Sahel, fragilisés par des années d’instabilité, peinent à contenir l’expansion djihadiste. Le Sénégal, jusqu’ici épargné par les violences sur son territoire, suit de près l’évolution de la situation au Mali.

Plusieurs observateurs estiment que la proximité de l’attaque avec la frontière sénégalaise impose une vigilance accrue. L’axe Kayes-Kidira revêt une importance stratégique non seulement pour les échanges économiques, mais aussi pour la sécurité transfrontalière.

Des appels ont d’ailleurs été lancés localement en faveur d’un renforcement de la sécurité sur les corridors frontaliers. Des organisations de la société civile ont exhorté les autorités à agir vite, notamment en multipliant les patrouilles mixtes et en activant les mécanismes de coopération régionale en matière de renseignement.

Cette attaque intervient alors que le centre et le nord du Mali sont déjà sous pression constante de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Désormais, c’est la région de Kayes, longtemps perçue comme relativement épargnée, qui semble devenir un nouveau théâtre d’opérations terroristes.

Pour de nombreux analystes, cela pourrait préfigurer une nouvelle étape dans la stratégie des groupes djihadistes : la déstabilisation des zones économiquement cruciales, en particulier celles qui abritent des projets d’infrastructures ou des entreprises étrangères.

Pikine : démantèlement d’un réseau de voleurs de motos grâce à la vigilance d’une victime

Une enquête rondement menée par les commissariats de Pikine et de Thiaroye a permis, ce jeudi 22 mai 2025, l’arrestation de quatre individus impliqués dans une affaire de vol organisé de motos. Ce coup de filet est le fruit d’une plainte déposée par un citoyen victime d’un vol habilement orchestré et d’une traque entamée dans la discrétion.

Les faits remontent à quelques jours plus tôt, au niveau du Rond-Point Dominique, à Pikine. Alors que sa moto était en panne, un homme se présente à la victime comme un mécanicien. Gagnant rapidement sa confiance, il simule un diagnostic de la panne avant de suggérer au propriétaire d’aller acheter un fil d’attache pour réparer la pièce défectueuse. Ce dernier, sans méfiance, s’exécute. À son retour, le soi-disant mécanicien s’était volatilisé… avec la moto.

Déposée immédiatement, la plainte donne lieu à une enquête minutieuse, lancée par le Commissariat de Pikine. Le déclic survient quelques jours plus tard, lorsque la victime, en déplacement à Thiaroye, aperçoit par hasard l’homme qui l’avait escroqué, non loin du commissariat local. Alertés, les policiers interviennent promptement et procèdent à l’interpellation du suspect.

Une fois en garde à vue, le suspect est confronté à plusieurs autres victimes qui, informées de l’arrestation, se présentent à leur tour au poste de police. Tous confirment avoir été piégés selon le même mode opératoire : panne simulée, assistance proposée, puis vol de l’engin au moment opportun.

L’enquête, élargie avec l’appui du Commissariat de Thiaroye, permet ensuite d’arrêter trois receleurs présumés. Ces derniers seraient les acheteurs réguliers des motos volées, qu’ils écoulaient sur le marché noir. En perquisitionnant leurs domiciles et lieux de stockage, les policiers découvrent onze motos de différentes marques, dont deux ont déjà été rendues à leurs propriétaires grâce aux numéros de châssis.

Les quatre individus arrêtés sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol et recel. Ils ont été placés en garde à vue dans l’attente de leur présentation au procureur. L’enquête se poursuit afin de déterminer si d’autres complices ou points de revente sont impliqués dans ce réseau structuré.

Dialogue national : Pape Djibril Fall et le parti Les Serviteurs annoncent leur boycott

À l’approche de l’ouverture du dialogue national prévu du 28 mai au 4 juin 2025, une voix dissidente s’est fait entendre. Pape Djibril Fall, député et leader du mouvement politique Les Serviteurs, a officiellement annoncé le retrait de sa formation des concertations initiées par les autorités. Cette décision a été rendue publique samedi, lors d’une conférence de presse tenue à Dakar.

Dans une déclaration ferme, le parlementaire a dénoncé un cadre de dialogue qu’il juge biaisé et inefficace pour opérer de véritables avancées démocratiques. « Nous refusons de participer à un dialogue qui ne garantit pas une véritable transformation démocratique. Les réformes doivent être structurelles. Il est temps d’arrêter de violer la Constitution et les lois simplement pour satisfaire les intérêts d’un individu », a-t-il martelé devant les journalistes.

Malgré son retrait, Pape Djibril Fall a salué l’engagement personnel du facilitateur désigné, Dr Cheikh Gueye, soulignant son sérieux et sa volonté de conduire les discussions de manière inclusive. Toutefois, il a pointé du doigt le manque de ressources et de soutien alloués à ce dernier, estimant que cela traduit un déficit de volonté politique quant à la portée réelle de ce dialogue.

Le thème retenu pour cette nouvelle phase des concertations nationales – le système politique – avait suscité beaucoup d’attentes, notamment autour des questions de gouvernance, de séparation des pouvoirs, de justice électorale et de réforme des institutions. Mais la désaffection de plusieurs acteurs clés jette une ombre sur l’ambition de cette initiative.

Outre Les Serviteurs, l’Alliance Pour la République (APR), parti de l’ancien président Macky Sall, a également annoncé son boycott du dialogue. Ces absences notables pourraient compromettre la représentativité des discussions et réduire la portée des conclusions qui en découleront.

En se retirant de ce processus, Pape Djibril Fall affirme vouloir rester fidèle à ses principes. Son mouvement estime que les conditions ne sont pas réunies pour des discussions sincères et profondes susceptibles d’aboutir à un véritable changement de paradigme démocratique. Ce positionnement confirme la persistance d’un clivage entre les forces politiques sur les mécanismes à adopter pour refonder durablement les institutions sénégalaises.

Criminalisation de l’homosexualité : une urgence reconnue, mais pas une priorité selon Momath Talla Ndao

Invité ce dimanche 25 mai sur les ondes de la RFM dans l’émission « Grand Jury de Dimanche », Momath Talla Ndao, secrétaire d’État chargé de l’Urbanisme, a apporté un éclairage nuancé sur la place qu’occupe la question de la criminalisation de l’homosexualité dans les priorités actuelles du gouvernement. Tout en réaffirmant l’engagement de l’exécutif à agir sur ce dossier, il a tenu à rappeler que d’autres urgences priment dans l’action immédiate des nouvelles autorités.

« La criminalisation, c’est un engagement qui sera tenu », a-t-il déclaré d’emblée, reconnaissant l’importance de cette revendication dans le paysage politique et social sénégalais. Toutefois, il a tempéré cette promesse par une mise au point : « La question de la reddition des comptes, les deniers publics, ce sont des dossiers urgents parce que nous devons financer l’économie, l’éducation, la santé… Ce sont des urgences qu’il faut gérer. »

Cette déclaration marque une volonté de hiérarchiser les actions du gouvernement, avec une nette préférence pour les urgences économiques et la restauration de la gouvernance publique. En évoquant la nécessité de recouvrer les fonds publics détournés, Momath Talla Ndao a souligné que l’assainissement des finances de l’État constitue un préalable incontournable au redressement national.

« C’est ce processus que nous sommes en train de suivre », a-t-il expliqué, évoquant les efforts entrepris pour instaurer la transparence budgétaire, renforcer les marges de manœuvre financières et relancer les secteurs vitaux comme l’éducation, la santé ou l’agriculture. Selon lui, ces choix sont dictés par les attentes profondes des Sénégalais et les promesses faites durant la campagne.

Sur le plan politique, ses propos traduisent également une volonté de rassurer l’opinion : les engagements sociétaux ne sont pas abandonnés, mais relégués à un second plan par rapport à l’urgence économique. C’est une réponse indirecte à la pression exercée ces derniers jours par certains groupes conservateurs, notamment après la marche du collectif « Rappel à l’ordre », qui réclame une loi plus dure contre l’homosexualité.

Le message est donc double : d’un côté, l’État reste fidèle à ses principes et à la ligne idéologique portée par la coalition au pouvoir ; de l’autre, il affirme sa détermination à répondre d’abord aux défis immédiats du pays, avec une gouvernance orientée vers les résultats, la rigueur et la redéfinition des priorités nationales.

Dans un contexte de transition politique marqué par de fortes attentes sociales, la position de Momath Talla Ndao illustre la complexité de l’équation à laquelle le gouvernement fait face : concilier les exigences d’une base militante attachée aux valeurs culturelles et religieuses, tout en s’attaquant aux fondements économiques d’un pays en quête de stabilité et de développement.

Criminalisation de l’homosexualité au Sénégal : le gouvernement rassure les conservateurs après la polémique née d’un drame à Dakar

La récente révélation de la présence d’un homosexuel parmi les victimes de l’effondrement d’un immeuble à Dakar, le 9 mai dernier, a ravivé le débat sur la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. Ce fait divers a été l’élément déclencheur d’une nouvelle mobilisation des milieux religieux et conservateurs, regroupés au sein du collectif « Rappel à l’ordre », qui réclame une législation plus sévère contre ce qu’ils considèrent comme des « déviances » contraires aux valeurs sénégalaises.

Le vendredi 24 mai, plusieurs organisations de la société civile, dont l’ONG Jamra, ont participé à une marche pacifique dans les rues de Dakar. Leur objectif : exiger du gouvernement l’adoption immédiate d’une loi criminalisant de manière plus explicite et plus stricte les actes homosexuels. À travers des pancartes et des discours, les manifestants ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une « promotion rampante » de l’homosexualité au Sénégal, souvent imputée aux pressions extérieures.

Face à cette montée en tension, le ministre porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, a été invité à s’exprimer sur le sujet dans l’émission « Nay Leer » diffusée sur la RTS. Il a tenu à rassurer les conservateurs, affirmant que la position du gouvernement reste alignée sur « la volonté de la majorité des Sénégalais qui rejette catégoriquement l’homosexualité ».

Le ministre a annoncé que des démarches concrètes étaient déjà engagées pour renforcer la législation existante. Selon ses propos, le groupe parlementaire du parti Pastef travaille activement avec le collectif « And Saam Jikko yi » pour élaborer une proposition de loi allant dans ce sens. Il a précisé que les députés ont demandé au collectif de leur soumettre un texte, que le groupe parlementaire se chargera ensuite de porter devant l’Assemblée nationale.

Dans une déclaration particulièrement ferme, Amadou Moustapha Ndieck Sarré a réaffirmé la souveraineté du pays dans ce domaine : « Ni le président de la République, ni le Premier ministre ne cèdent à aucune pression extérieure. Notre culture rejette cette pratique, et nous y sommes fermement opposés. »

Ce nouvel épisode intervient dans un contexte où les débats autour des libertés individuelles, des droits LGBTQ+ et des valeurs traditionnelles sénégalaises restent profondément polarisés. Si la loi sénégalaise actuelle punit déjà les actes homosexuels d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, les voix conservatrices estiment que les textes doivent être durcis et mieux appliqués.

Désenclavement de la Casamance : 50 kilomètres de pistes rurales bientôt réalisés dans la région de Kolda

Le Programme de Développement Économique de la Casamance (PDEC) franchit une nouvelle étape dans son plan de désenclavement de la zone sud du Sénégal. Le jeudi 23 mai, un atelier régional a été organisé à Kolda, réunissant les acteurs territoriaux pour la validation et la priorisation des axes de pistes rurales à réaliser. Ce projet prévoit l’aménagement de 50 kilomètres de pistes répartis entre les trois départements de la région, avec pour objectif d’améliorer la mobilité, de faciliter l’accès aux zones de production et de stimuler le développement économique local.

La répartition des 50 kilomètres de pistes se fera de manière équitable : 16 km pour le département de Kolda, 17 km pour Médina Yoro Foula, et 17 km pour Vélingara. Cette répartition tient compte des besoins spécifiques exprimés par les collectivités territoriales et des potentialités économiques des zones concernées.

Pour le département de Kolda, deux axes ont été jugés prioritaires. Le premier est le tronçon Salikégné-Dialacoumbi, long de 15 kilomètres, qui permettra de relier des localités rurales enclavées et de désengorger les circuits d’évacuation des produits agricoles. Le second axe, long d’un kilomètre, est celui reliant Thiawal Lawal à Bassoum, deux villages séparés par un pont. Malgré sa courte distance, ce tronçon est crucial pour assurer la continuité des échanges et des services sociaux de base.

Le coordonnateur national du PDEC, Youssouph Badji, a mis en avant l’importance de ces infrastructures pour les communautés rurales. Selon lui, « ces pistes permettront non seulement de désenclaver des localités, mais aussi de renforcer les chaînes de valeur agricoles et d’encourager l’investissement local ». Il a aussi précisé que la période de l’hivernage sera utilisée pour finaliser le processus de sélection des entreprises en charge des travaux, qui devraient débuter en janvier prochain.

L’initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de faire de la Casamance une région pleinement intégrée à l’économie nationale, en l’équipant d’infrastructures modernes et résilientes. Ce projet de pistes rurales répond à un double impératif : relier les communautés isolées et renforcer la compétitivité de la région dans les secteurs agricoles et commerciaux.

À travers ce programme structurant, le PDEC entend répondre concrètement aux aspirations des populations de la Casamance, longtemps confrontées à un isolement physique et économique. Le défi reste désormais de garantir la qualité des travaux, leur durabilité, ainsi que l’implication des populations locales à chaque étape du processus.

Grave accident sur la Nationale 2 : Mansour Faye échappe de justesse à la tragédie

Dans la nuit du samedi au dimanche 25 mai 2025, un accident spectaculaire s’est produit sur la Nationale 2, aux environs de Louga. Mansour Faye, ancien ministre des Transports et maire actuel de Saint-Louis, faisait partie des passagers d’un convoi en route vers sa ville natale pour prendre part à la Ziarra dédiée à Serigne Babacar Sy, l’une des plus importantes manifestations religieuses du pays. Il est sorti indemne d’un choc qui aurait pu virer au drame.

Selon les premières informations recueillies sur place, un véhicule de transport en commun de type « Allô Dakar » aurait tenté une manœuvre de dépassement particulièrement risquée. Ce geste imprudent aurait déclenché une collision en chaîne impliquant plusieurs véhicules, dont celui transportant le maire de Saint-Louis. Le bilan provisoire fait état de trois blessés, pris en charge par les secours. Mansour Faye, quant à lui, n’a subi aucune blessure physique, mais aurait été fortement secoué par la violence de l’impact.

Aucune communication officielle n’a encore été publiée par les autorités compétentes, mais une enquête a été annoncée pour faire la lumière sur les circonstances exactes de l’accident. Les premiers éléments pointent vers une négligence grave de la part du conducteur du véhicule de transport public, relançant le débat sur l’indiscipline au volant et l’urgence de renforcer les mesures de sécurité routière, notamment sur les axes très fréquentés comme la Nationale 2.

Ce tragique événement survient dans un contexte particulièrement tendu en matière de sécurité routière. En effet, presque au même moment, un autre accident s’est produit dans la nuit sur l’axe Bambey–Diourbel, causant la mort de deux enseignants originaires du département de Diourbel. Ce drame a ému toute la communauté éducative, et le ministère de l’Éducation nationale a aussitôt présenté ses condoléances tout en annonçant l’ouverture d’une enquête interne.

Ces deux incidents rappellent l’ampleur du fléau des accidents de la circulation au Sénégal, où les imprudences et le mauvais état de certaines routes continuent de faucher des vies. Face à ces tragédies à répétition, de nombreuses voix s’élèvent pour exiger des réformes urgentes, tant sur le plan de la prévention que du contrôle routier. Pour Mansour Faye et bien d’autres, cette nuit aurait pu être fatale. Heureusement, il en est ressorti vivant, mais avec une expérience qui pourrait bien renforcer son engagement pour une meilleure sécurité routière.

Effondrement dramatique à Touba : plusieurs ouvriers coincés sous les décombres d’un immeuble en construction

Un grave accident s’est produit ce dimanche à Touba, plus précisément au niveau du garage Darou sur la route de Guédé, où un immeuble en construction s’est brutalement effondré. La catastrophe a surpris plusieurs ouvriers présents sur le chantier au moment des faits. Ces derniers sont actuellement coincés sous les décombres, suscitant l’inquiétude générale dans la cité religieuse.

Les premières alertes ont été données par des riverains témoins de l’effondrement, qui ont rapidement averti les secours. En moins d’une heure, les sapeurs-pompiers, accompagnés d’équipes médicales et de forces de sécurité, sont arrivés sur les lieux pour entamer les opérations de sauvetage. Des pelleteuses et d’autres engins lourds ont également été mobilisés afin de dégager les amas de béton et de ferraille qui entravent l’accès aux victimes.

Cependant, les opérations sont particulièrement délicates. L’instabilité des structures restantes rend les interventions dangereuses, les secouristes avançant avec la plus grande prudence afin d’éviter de nouveaux éboulements. « Chaque geste compte, il faut faire vite mais surtout bien », a confié l’un des pompiers sur place.

En parallèle, les autorités locales, alertées dès les premières heures, ont lancé un appel à la solidarité. Les populations ont été priées de faciliter l’accès des secours et de ne pas encombrer les environs du sinistre afin de permettre une intervention rapide et efficace.

Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a encore été communiqué, mais selon certaines sources non confirmées, il pourrait y avoir plusieurs blessés graves, voire des victimes. Des investigations seront ouvertes pour déterminer les causes exactes de l’effondrement. Des questions commencent déjà à émerger sur la régularité des travaux, la qualité des matériaux utilisés et les conditions de sécurité sur le chantier.

Cet effondrement vient raviver les préoccupations sur la sécurité des constructions dans les grandes agglomérations du pays, où la pression foncière et la spéculation immobilière poussent parfois à des pratiques risquées. En attendant les résultats des enquêtes, toute la communauté de Touba retient son souffle, espérant que les maçons pris au piège puissent être retrouvés vivants.

Khalifa Sall annonce son retour imminent sur la scène politique : « Je reprends la parole publique très, très bientôt »

Après plusieurs mois de retrait volontaire de la sphère médiatique et politique, Khalifa Ababacar Sall, figure majeure de la vie politique sénégalaise et leader de la plateforme Taxawu Sénégal, a annoncé ce dimanche son retour imminent. L’ancien maire de Dakar, resté silencieux depuis mars 2024, a profité d’une conférence de presse pour officialiser sa décision de reprendre la parole et de renouer avec l’action politique publique.

Dans un ton serein mais résolu, Khalifa Sall a reconnu avoir volontairement réduit ses interventions ces derniers mois. « Ma parole a été rare. De mars 2024 à aujourd’hui, je ne me suis pas exprimé publiquement. Mais je vous donne rendez-vous très, très bientôt », a-t-il lancé à l’assistance, laissant présager une reprise dynamique de ses engagements dans les jours à venir. Il a insisté sur sa volonté de redevenir un acteur actif du débat politique national, affirmant : « Je reprends la parole publique, je m’inscrirai plus activement dans le débat et je serai surtout présent sur le terrain ».

Cette déclaration marque un tournant pour Taxawu Sénégal, coalition qui avait connu un certain ralentissement depuis les dernières échéances électorales. Khalifa Sall, dont le silence avait alimenté plusieurs spéculations, entend désormais reprendre l’initiative dans un contexte politique marqué par des transformations importantes depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye.

Par ailleurs, Khalifa Sall a confirmé la participation de sa plateforme au dialogue national prévu pour le 28 mai 2025. Il a souligné que cette décision s’inscrivait dans la logique de continuité avec sa posture politique adoptée dès 2023, lorsqu’il avait également répondu favorablement aux appels à la concertation. « Nous croyons au dialogue. Ce pays a besoin de concertation pour avancer », a-t-il affirmé, réaffirmant ainsi son engagement en faveur d’une approche inclusive et participative dans la construction du Sénégal.

Le retour de Khalifa Sall, à la veille de ce dialogue crucial, pourrait modifier les dynamiques entre les différents pôles politiques, notamment au sein de l’opposition. Nombre d’observateurs s’accordent à dire que sa voix, forte de son expérience et de sa base militante solide à Dakar, pourrait peser significativement dans les débats à venir.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°472 – 24 ET 25/05/2025

🔴 RECOURS CONTRE LE DÉCRET DE NOMINATION DES MEMBRES DE LA CENA : LA COUR SUPRÊME DÉSAVOUE « PARTIELLEMENT » MACKY
🔴 COUR SUPRÊME / NOUVEAU REJET DE DEMANDE DE LIBERTÉ PROVISOIRE DE SAMUEL SARR : L’EXPIRATION DU MANDAT DE DÉPÔT : DERNIÈRE ISSUE

🔴 COMBAT CONTRE BOY NIANG / BLESSURE AUX ÉPAULES : REUG REUG SUR LA TOUCHE ?
🔴 COUPE DU SÉNÉGAL / CONTENTIEUX : BUILDERS FC ET JARAAF DEVANT LA COMMISSION DE DISCIPLINE DE LA FSF

Dialogue politique : Idrissa Seck répond favorablement à l’appel de Diomaye Faye

Le Parti RÉEW MI, dirigé par l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, a officiellement annoncé sa participation au dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye. Prévu pour démarrer le 28 mai 2025, ce processus vise à engager une réflexion approfondie sur le système politique sénégalais.

Réuni sous la présidence d’Idrissa Seck, le directoire du parti a salué l’initiative du chef de l’État, qualifiée de « levier pour approfondir la démocratie sénégalaise ». Dans un communiqué publié à l’issue de cette rencontre stratégique, RÉEW MI rappelle que le Sénégal est depuis longtemps considéré comme un modèle de stabilité en Afrique, un statut que le parti souhaite voir renforcé à travers ce dialogue.

« Depuis sa création, le Parti RÉEW MI a toujours vu dans le dialogue un outil fondamental de consolidation démocratique », souligne la note. Cette posture, régulièrement défendue par Idrissa Seck lui-même, s’inscrit selon les responsables dans une volonté de bâtir un système politique plus inclusif et transparent.

En annonçant sa participation, le parti se positionne comme un acteur clé dans cette phase de concertation nationale. Il appelle également à ce que ce dialogue débouche sur des consensus solides, capables de garantir des avancées durables dans la gouvernance démocratique du pays.

« Le Parti RÉEW MI exprime l’espoir que cette dynamique aboutira à des résultats concrets, renforçant les libertés fondamentales, la transparence du système électoral et la confiance des citoyens dans les institutions », conclut le communiqué.

Bignona : Saisie record de billets noirs d’une valeur de plus de 1,5 milliard FCFA par les Douanes

Un coup de filet d’envergure a été mené par les agents de la Brigade mobile des Douanes de Bignona, relevant de la Subdivision de Ziguinchor et de la Direction régionale des Douanes du Sud. Jeudi 15 mai 2025, aux environs de 17 heures, une importante quantité de billets noirs a été saisie à Silinkine, dans le département de Bignona. Le montant global de cette saisie s’élève à 1 milliard 541 millions 600 mille francs CFA.

Selon les informations relayées par la Division de la communication et des relations publiques des Douanes sénégalaises, cette opération ciblée est le fruit de l’exploitation d’un renseignement fiable. Ce dernier faisait état d’une opération imminente de blanchiment de billets noirs, communément appelés « billets destinés à être lavés », dans la zone de Silinkine, près d’Oulampane.

La descente des agents des Douanes a permis la découverte de 4.700 coupures de 500 euros en billets noirs, dissimulées dans un lieu tenu secret. La contrevaleur de ces faux billets, une fois convertie, atteint les 1,541 milliard FCFA.

Les autorités douanières précisent que l’enquête se poursuit afin de remonter toute la chaîne impliquée dans ce trafic illicite. L’objectif affiché est clair : démanteler le réseau de faussaires à l’origine de cette tentative de mise en circulation de faux signes monétaires.

Cette opération témoigne une nouvelle fois de la vigilance accrue des services douaniers dans la lutte contre le faux monnayage et le blanchiment de capitaux dans le sud du Sénégal, une région frontalière souvent ciblée par les réseaux criminels transnationaux.

Marche contre l’homosexualité à Ngor : Mame Matar Gueye invoque la religion pour justifier son opposition

Lors d’un rassemblement organisé ce week-end à Ngor, Mame Matar Gueye, vice-président de l’ONG Jamra, a pris la parole devant un public venu manifester son rejet de l’homosexualité. Dans un discours teinté de ferveur religieuse et de fermeté, l’activiste connu pour ses positions conservatrices a affirmé que « c’est le bon Dieu qui a criminalisé en premier l’homosexualité », en référence aux enseignements religieux aussi bien islamiques que chrétiens.

S’exprimant avec vigueur, Mame Matar Gueye a justifié cette position par la foi, en invoquant la condamnation unanime de l’homosexualité dans les textes religieux. « L’Église la bannit, l’islam également », a-t-il insisté, rejetant toute tentative d’imposer ce qu’il appelle « une idéologie étrangère » aux sociétés africaines et sénégalaises.

Le responsable de Jamra a par ailleurs accusé le « lobby LGBT » de multiplier ce qu’il qualifie de « provocations répétées » au Sénégal. Selon lui, des actes graves auraient été posés, notamment la diffusion de contenus pornographiques tournés dans des lieux saints ou encore l’organisation de cérémonies de mariage homosexuel dans des cités religieuses du pays. Des faits qu’il juge inacceptables et contraires aux valeurs spirituelles et culturelles sénégalaises.

« On n’approuve pas et on ne va pas se taire, que cela soit clair », a-t-il lancé, en guise d’avertissement à ceux qui, selon lui, chercheraient à normaliser l’homosexualité au Sénégal. Pour Mame Matar Gueye, l’ONG Jamra poursuivra sa mission de « veille éthique », en s’appuyant sur ce qu’il considère comme la volonté divine et la protection des fondements moraux de la nation.

Ce discours intervient dans un contexte de tensions récurrentes autour des droits LGBT au Sénégal, où l’homosexualité est toujours pénalement réprimée. La marche de Ngor s’inscrit ainsi dans une série d’initiatives de groupes conservateurs qui militent pour un durcissement des lois contre les minorités sexuelles, face aux appels internationaux pour davantage de tolérance et de respect des droits humains.

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Thiès : arrestation de deux individus en possession de 400.000 FCFA en faux billets

Une opération menée par les éléments du Commissariat du 1er arrondissement de Thiès a permis l’interpellation de deux présumés faussaires, ce mercredi 21 mai 2025, aux environs de 4h35 du matin. Les deux individus ont été appréhendés en possession d’une importante somme en faux billets, précisément 400.000 FCFA, composés de 200 coupures de 2.000 francs.

L’intervention fait suite à un renseignement opérationnel indiquant la présence à Thiès de personnes suspectées de détenir des signes monétaires contrefaits. Les agents de police, agissant avec célérité, ont ainsi pu surprendre les deux suspects en flagrant délit de détention de billets contrefaits.

Placés immédiatement en garde à vue, les mis en cause sont actuellement soumis à un interrogatoire dans le cadre d’une enquête ouverte pour déterminer l’origine des billets et identifier d’éventuels complices. L’objectif est de démanteler toute la chaîne de fabrication ou de distribution des faux billets.

La police nationale, qui a salué l’efficacité de cette opération, réaffirme sa détermination à lutter contre tous les réseaux criminels impliqués dans la falsification de la monnaie. Ce type d’activité illégale, au-delà de son impact économique, représente une menace grave pour la stabilité financière et la confiance dans le système monétaire.

Découverte macabre à Darou Ndiaye Ndiambour : un septuagénaire retrouvé mort près de la route de Ouarack

Une scène tragique a bouleversé ce jeudi matin la quiétude du village de Darou Ndiaye Ndiambour, dans l’arrondissement de Coki, région de Louga. Le corps sans vie d’un homme âgé de 73 ans y a été découvert, gisant près de la route qui mène vers la localité de Ouarack.

La victime, originaire du quartier Santhiaba Sud à Louga, a été retrouvée tôt dans la matinée dans des circonstances encore floues. C’est un passant qui aurait donné l’alerte après avoir aperçu le corps étendu à même le sol, sans trace visible de lutte ou de blessure apparente.

Informés de la situation, les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement pour procéder à l’évacuation du corps. La dépouille a été transportée à l’hôpital régional de Louga, où une autopsie sera pratiquée pour déterminer avec précision les causes du décès.

Une enquête a été immédiatement ouverte par la gendarmerie afin de faire toute la lumière sur cette mort suspecte. Les enquêteurs cherchent à reconstituer les dernières heures de la victime et à établir si le décès est dû à un malaise, à une agression ou à toute autre cause. Des membres de la famille et des habitants du village ont été entendus à titre de témoins.

En attendant les résultats de l’autopsie et les conclusions de l’enquête, l’émotion est vive dans la région. Ce décès inexpliqué d’un homme âgé, retrouvé seul en bordure d’une route, interpelle et suscite l’inquiétude dans la communauté.

Féminicides au Sénégal : ActionAid appelle à déclarer l’urgence nationale

Face à la montée inquiétante des violences faites aux femmes, l’organisation non gouvernementale ActionAid Sénégal tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié ce jeudi, l’ONG exhorte les nouvelles autorités sénégalaises à reconnaître les féminicides comme une urgence nationale et à prendre des mesures fortes et immédiates pour y faire face.

L’organisation se dit profondément indignée par l’ampleur du phénomène, qualifiant cette période de « particulièrement sombre » pour le pays. Selon elle, les meurtres de femmes, survenus le plus souvent dans un contexte conjugal ou sur fond de violence sexiste, se multiplient dans un climat d’indifférence générale. Ces drames bouleversent des familles et choquent l’opinion publique, tout en révélant des lacunes graves dans la prévention, la protection des victimes et l’accès à la justice.

Entre janvier et mai 2025, au moins sept femmes ont été tuées dans diverses localités du Sénégal, d’après un décompte du journal Enquête. Le mois de mai s’est révélé particulièrement tragique, avec deux cas survenus en moins d’une semaine. Le plus récent remonte à quelques jours seulement : une femme de 41 ans, mère de quatre enfants, a été abattue en pleine journée à Ndiouwar, près de Fatick, par son mari, un ancien militaire.

ActionAid estime que ces crimes ne doivent plus être perçus comme de simples faits divers, mais comme les manifestations d’un système de violences structurelles, renforcé par le silence, l’impunité et la banalisation. L’organisation appelle à une réponse d’envergure, articulée autour de quatre priorités : la reconnaissance officielle de l’urgence, la stricte application des lois existantes, le renforcement des dispositifs de protection pour les femmes en situation de danger, et le lancement de vastes campagnes nationales de sensibilisation pour transformer les mentalités.

L’ONG insiste également sur la nécessité d’une réponse judiciaire exemplaire. Elle plaide pour des poursuites systématiques, des jugements équitables et des sanctions dissuasives à l’encontre des auteurs de violences, afin de briser le cycle de l’impunité.

Pour ActionAid, chaque féminicide est « une vie de trop » et chaque silence équivaut à « une complicité ». L’organisation en appelle à l’État du Sénégal pour qu’il rompe ce silence et agisse avec détermination afin de protéger les femmes, préserver leur dignité et garantir leur droit fondamental à la vie et à la sécurité.

Déclaration conjointe des mouvements, organisations et personnalités de la société civile : Appel urgent pour la réforme de l’article 255 du Code pénal !

Nous, mouvements et organisations de la société civile, exprimons notre vive préoccupation face à l’usage récurrent et préoccupant de l’article 255 du Code de procédure pénale au Sénégal. Un an après l’arrivée au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye, nous constatons avec inquiétude que plusieurs journalistes, activistes, chroniqueurs et citoyens engagés ont été interpellés ou poursuivis sur la base de cette disposition juridique. 
Cette situation contraste fortement avec les aspirations démocratiques exprimées par les citoyens lors des dernières élections, ainsi qu’avec les engagements de rupture et de renouveau institutionnel pris par les nouvelles autorités.

Le dernier à en faire les frais est Abdou Nguer, chroniqueur et commentateur de l’actualité politique. Le 20 mai, il a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du 3e cabinet du tribunal de Dakar. Il est inculpé pour diffusion de fausses nouvelles, offense au Chef de l’État et apologie de crime ou délit. Il s’agit là de la seconde incarcération préventive en l’espace d’un mois, les chefs d’accusation étant liés à des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, dans lesquelles il aurait analysé des dossiers d’intérêt public tels que l’affaire PRODAC, le rapport de la Cour des comptes…

Le 17 avril, ce chroniqueur entre autres, de la chaîne de télé SenTV, a été placé pour la première fois sous mandat de dépôt après sa présentation devant le juge d’instruction du 3e cabinet du tribunal de Dakar. Il était poursuivi pour des faits de « diffusion de fausses nouvelles ». Sa convocation découlait d’une auto saisine du procureur de la République, intervenue après la diffusion de propos jugés sensibles au sujet du défunt magistrat Mamadou Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel. 
Sa détention prolongée marque les limites de la liberté d’expression dans un État de droit. Il est reproché à Abdou Nguer d’avoir émis des opinions critiques sur des sujets d’intérêt public. un droit pourtant protégé par la Constitution sénégalaise et par les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Sénégal.

Après une auto saisine du procureur pour avoir été  accusés d’avoir injurié l’ancien président Macky Sall, les militants de Pastef, Assane Gueye dit Azoura Fall et Ousseynou Kairé ont été jugés en flagrant délit le 21 mai et risquent 6 mois de prison, dont 3 ferme. Pour rappel, Azoura Fall avait bénéficié d’une liberté provisoire en raison de son état de santé avant d’être convoqué à nouveau.

Quant à l’activiste Assane Diouf, il a été placé sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles et offense à une autorité assimilée au président de la République après sa comparution devant le doyen des juges d’instruction le 3 mars dernier. Le 10 avril, le journaliste Simon Faye, rédacteur en chef de SenTv et de Zik Fm, a été convoqué et placé en garde pour diffusion de fausses nouvelles avant d’être libéré sous le régime du contrôle judiciaire. 

Parmi les acteurs politiques, les cas de Moustapha Diakhaté et Adama Fall sont à relever. Le premier est une voix critique du pouvoir actuel. Il a été arrêté le 22 novembre 2024 pour « insultes par le biais d’un système informatique envers un groupe se caractérisant par son origine nationale” avant d’être libéré le 24 janvier dernier. Le second, Adama Fall, acteur politique et opposant au pouvoir, est placé en garde à vue pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles le 21 février, avant d’être relaxé le 26 février. 

Ces cas, récents parmi tant d’autres, s’inscrivent dans une tendance préoccupante de l’utilisation abusive de l’article 255 du code pénal, qui menace gravement la liberté d’expression et la liberté de presse surtout dans l’espace numérique. Il stipule : « La publication, la diffusion, la divulgation ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, sera punie d’un emprisonnement d’un à trois ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs (…) ». 

Cet article rédigé en des termes ambigus dans un cadre législatif post-colonial, ouvre la voie à des interprétations subjectives. Par ailleurs, le recours systématique à la sanction la plus sévère, sans prise en compte des circonstances spécifiques de l’infraction, soulève de sérieuses préoccupations quant au respect du principe de proportionnalité des peines dans un État de droit. 

Les Nations Unies ont mis en garde contre les réponses étatiques excessives. Elles appellent les États à s’abstenir de mesures disproportionnées telles que les coupures d’Internet ou l’adoption de lois imprécises et trop larges, utilisées pour criminaliser, bloquer, censurer ou restreindre les discours en ligne, au détriment de l’espace civique.
​​Pour éviter des réponses juridiques inadéquates et préjudiciables aux droits de l’Homme, l’État du Sénégal doit mettre en oeuvre une série de mesures à savoir : renforcer le rôle des médias libres, indépendants et diversifiés, investir dans l’éducation aux médias et au numérique, autonomiser les individus et rétablir la confiance du public.

Toutes les personnes en détention préventive sur la base de cet article controversé ces derniers mois, devraient pouvoir bénéficier d’une remise en liberté immédiate. Pour celles ayant déjà été condamnées, il est impératif d’envisager un réexamen de leur situation, notamment à travers un aménagement de peine ou une mesure de grâce, afin de garantir le respect des principes de proportionnalité et de protection des droits humains.
Pour concrétiser certaines des conclusions des assises nationales de la Justice du Sénégal qui se sont tenues en juin 2024, nous mouvements et organisations de la société civile, appelons l’État du Sénégal à :
Réformer l’article 255 du code pénal qui criminalise la publication de fausses nouvelles et l’article 80 pour les aligner avec les normes internationales;
Réexaminer toutes les mesures punitives, y compris les restrictions pénales à la diffamation, l’injure, l’offense ou à la publication de fausses informations, et s’assurer qu’elles sont nécessaires, proportionnées, justifiables et compatibles avec les normes internationales en matière de droits de l’homme;

Privilégier des peines alternatives à l’emprisonnement, dans le respect du principe de proportionnalité comme des peines avec sursis, des travaux d’intérêt général (TIG), des amendes proportionnées aux capacités financières de la personne condamnée, un programme sur l’usage responsable de l’information;

Respecter les engagements internationaux en matière de droits humains, notamment ceux découlant de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels le Sénégal est partie;

À la protection des journalistes, activistes…;
Instaurer un juge des détentions et de la liberté pour statuer sur les mises en détention.

Dans une période où le Sénégal est perçu comme un modèle de démocratie stable en Afrique, ces convocations et arrestations tous azimuts, peuvent ternir l’image d’un pays, respectueuse des droits humains. La démocratie ne se résume pas aux élections, elle est une culture. Elle repose aussi sur un espace civique libre et pluraliste où les citoyens peuvent s’exprimer sans crainte de représailles systématiques.

Fait à Dakar le 22/05/2025

Signataires
AfricTivistes
AfrikaJom Center 
Article 19 Afrique de L’Ouest
Mouhamadou Seck, secrétaire général de la Raddho

Lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest : la CEDEAO annonce des avancées pour la mise en place d’une force régionale

Face à la montée en puissance des attaques jihadistes dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé des avancées notables dans la mise en place d’une force régionale dédiée à la lutte contre le terrorisme. C’est ce qu’a fait savoir Omar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO, dans un entretien accordé à France 24 ce mercredi.

Selon lui, les discussions sur le projet progressent rapidement et plusieurs États membres ont déjà exprimé leur volonté de contribuer avec des troupes. Cette force régionale vise à renforcer la sécurité dans une région de plus en plus confrontée à des violences extrémistes, notamment dans les zones frontalières du Sahel, du nord du Nigeria et du nord du Bénin.

Une réunion conjointe des ministres ouest-africains des Finances et de la Défense est prévue d’ici la mi-juin pour définir les modalités de financement de cette force. L’idée est de doter la CEDEAO d’une capacité militaire commune, capable d’intervenir rapidement face aux menaces terroristes persistantes.

En mars dernier, le ministre nigérian de la Défense, Mohammed Badaru, avait déjà souligné l’importance de cette force pour assurer la protection des populations civiles, durement éprouvées par les attaques répétées des groupes armés.

Cette initiative intervient dans un contexte régional complexe, marqué par le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO, trois pays sahéliens dirigés par des juntes militaires, qui dénoncent une organisation régionale selon eux inféodée aux intérêts occidentaux, notamment français. Les trois pays ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES), et ont décidé de mener des opérations militaires conjointes en dehors du cadre de la CEDEAO.

Cette rupture de coopération avec les États du golfe de Guinée, comme le Bénin ou la Côte d’Ivoire, entrave sérieusement la coordination régionale, notamment dans les domaines du renseignement et de la sécurisation des frontières. Pourtant, ces pays sont aussi touchés par la menace jihadiste : au Bénin, 54 soldats ont été tués le mois dernier lors d’une attaque dans le nord du pays, tandis que dans le nord-est du Nigeria, plus d’une centaine de civils ont perdu la vie en avril lors de raids menés par des groupes extrémistes.

Omar Alieu Touray a exprimé son inquiétude face à cette fragmentation de la coopération sécuritaire en Afrique de l’Ouest. Il estime qu’une absence d’unité rend la lutte contre le terrorisme beaucoup plus difficile, et appelle à une forme de collaboration, même informelle, entre la CEDEAO et les trois pays de l’AES, afin de garantir la stabilité de la région.

Le dernier rapport de l’Indice mondial du terrorisme, publié en mars 2025, confirme l’ampleur du phénomène : plus de la moitié des morts liées au terrorisme dans le monde ont été enregistrées au Sahel, faisant de cette région l’épicentre du fléau. Le Burkina Faso y figure comme le pays le plus touché pour la deuxième année consécutive, tandis que le Niger occupe la cinquième place mondiale.

Commande publique : L’Arcop élabore un référentiel national des prix pour encadrer les marchés publics

L’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop) a officiellement lancé, ce jeudi, un chantier majeur destiné à renforcer la transparence et l’efficacité dans les procédures d’attribution des marchés publics au Sénégal. Il s’agit de l’élaboration d’un référentiel des prix, un outil stratégique qui permettra de mieux encadrer les offres financières soumises dans le cadre des appels d’offres publics, tout en assurant leur conformité avec les réalités économiques du pays.

Cette annonce a été faite par le directeur général de l’Arcop, Moustapha Djitté, à l’occasion de l’ouverture de l’atelier de dissémination de l’Indice des Bâtiments et Travaux publics (IBTP), organisé par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Il a expliqué que ce futur référentiel permettra à l’administration de disposer d’un instrument de référence fiable pour évaluer les prix proposés dans les procédures de passation de marché. Il servira notamment à vérifier si les montants présentés par les entreprises dans leurs offres sont raisonnables et cohérents avec les standards économiques en vigueur.

Moustapha Djitté a insisté sur le fait que la mise en place de ce référentiel vise à combler un vide souvent exploité dans le système de commande publique, où les écarts de prix injustifiés entre les offres soumises et les prix du marché posent régulièrement problème. Il a précisé que tous les acteurs concernés par la chaîne de la commande publique seront impliqués dans le processus d’élaboration du document, afin de garantir que les données retenues reflètent fidèlement les pratiques réelles du marché.

La collaboration avec l’ANSD dans ce projet vise à assurer la rigueur méthodologique et la pertinence statistique de l’outil. L’objectif est de fonder ce référentiel sur des données économiques fiables, issues de relevés actualisés, et conformes aux standards nationaux et internationaux.

Ce référentiel des prix s’inscrit dans une dynamique de réforme et de professionnalisation de la commande publique au Sénégal. En plus de renforcer la transparence, il devrait aussi permettre de limiter les surfacturations, d’optimiser la dépense publique et d’améliorer la qualité des infrastructures et services livrés à l’État.

Selon les responsables de l’Arcop, la finalisation de cet outil se fera dans les mois à venir, avec une série de consultations techniques et sectorielles, à l’issue desquelles un document officiel sera mis à la disposition de tous les services contractants. À terme, ce référentiel pourrait devenir une pièce maîtresse dans l’arsenal réglementaire encadrant les achats publics au Sénégal.

Formation diplômante des enseignants : le SAEMSS dénonce l’inaction du ministère et alerte sur de possibles perturbations

Le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) tire la sonnette d’alarme concernant la formation diplômante des enseignants. Dans un communiqué transmis à la presse, le Bureau exécutif national du syndicat exprime son indignation face à l’immobilisme qu’il attribue au ministère de l’Éducation nationale. Depuis le début de l’année scolaire 2024-2025, le SAEMSS dénonce un manque flagrant de volonté politique concernant le respect des engagements relatifs au démarrage effectif de cette formation dans les différentes institutions habilitées telles que la FASTEF, l’UFR SEF de l’UGB, l’INSEPS, le CNEPS de Thiès et l’ENSEPT.

Le syndicat rappelle que le ministère avait invité les enseignants à s’inscrire sur la plateforme MIRADOR du 2 au 15 octobre 2024, dans le cadre du lancement de la formation diplômante universelle. Une fois cette étape franchie, les enseignants avaient été appelés à déposer leurs dossiers physiques dans les inspections d’académie et d’éducation et de formation entre le 9 et le 23 décembre 2024. Pourtant, malgré ces formalités accomplies par les enseignants, aucun calendrier précis n’a été communiqué pour le démarrage des cours.

Lors de la rencontre bimestrielle du 13 janvier 2025 entre le ministère et les syndicats, le SAEMSS affirme que les autorités avaient pourtant annoncé un démarrage imminent de la formation. Mais depuis, aucune évolution n’a été constatée. Pour le syndicat, cette attitude traduit une volonté manifeste de ne pas honorer les accords signés avec les organisations syndicales. Le SAEMSS interprète cette inertie comme une tentative de violation délibérée des engagements pris par le Gouvernement.

Face à cette situation, le syndicat exige la publication immédiate de la liste des enseignants retenus pour la formation diplômante. Il réclame également que toute confusion soit levée entre les notions de « passerelles professionnelles » et de « mise en position de stage », qui créent actuellement un flou préjudiciable. Le SAEMSS appelle à un relèvement significatif des quotas alloués à toutes les cibles concernées. Parmi celles-ci figurent les enseignants en attente de stage, les chargés de cours expérimentés, les professeurs contractuels ayant accumulé plusieurs années d’expérience, les enseignants d’éducation physique devant être formés en une seule cohorte au CNEPS de Thiès, les professeurs de philosophie nécessitant un Master 2, ainsi que les enseignants issus du recrutement spécial de 2021.

Le SAEMSS avertit que l’avenir de l’année scolaire 2024-2025 dépend en grande partie du traitement rapide et efficace de cette problématique. En cas de persistance du blocage, le syndicat prévient que toute perturbation dans le déroulement normal des cours, des évaluations ou des examens relèvera de la responsabilité exclusive du ministère de l’Éducation nationale et du Gouvernement.

Rufisque : trois trafiquants arrêtés avec 39 kg de chanvre indien

Une opération de la brigade de recherches du Commissariat central de Rufisque a permis, dans la nuit du 20 au 21 mai 2025, l’interpellation de trois individus impliqués dans un trafic de chanvre indien. Au total, 39 kilogrammes de cette drogue ont été saisis. Cette intervention fait suite à un renseignement opérationnel signalant l’arrivée imminente d’une pirogue transportant du chanvre au quai de pêche de Rufisque.

Les policiers, déjà en planque dans la zone, ont repéré un véhicule de marque Opel garé à quelques mètres du quai, avec deux hommes à bord. Peu après, une pirogue est effectivement arrivée sur les lieux. À ce moment, le véhicule s’est rapproché de l’embarcation.

Un troisième individu, arrivé sur une moto, s’est joint aux deux occupants de la voiture. Ensemble, ils ont commencé à décharger des blocs de chanvre indien depuis la pirogue, les transférant dans le coffre de la voiture. C’est à cet instant précis que les agents de police sont intervenus pour procéder à l’arrestation.

Les trois hommes ont été immédiatement placés en garde à vue. Ils sont poursuivis pour détention et trafic de chanvre indien. La police a ouvert une enquête afin d’identifier d’éventuels complices et de démanteler le réseau derrière cette opération de trafic de drogue.

Les autorités saluent cette saisie significative, qui témoigne de l’efficacité du dispositif de surveillance des côtes et de la réactivité des forces de l’ordre dans la lutte contre le narcotrafic.

Échanges de tirs à Djibidjone : l’armée minimise et parle d’« incident mineur »

Un échange de tirs a eu lieu ce mercredi 21 mai 2025 dans le secteur de Djibidjone, entre des militaires en patrouille et deux individus armés. Selon un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), l’affrontement a été bref et les suspects ont rapidement pris la fuite.

L’armée a tenu à rassurer les populations, en relativisant la portée de l’événement. Le communiqué officiel qualifie l’incident de mineur, précisant qu’il s’inscrit dans le cadre normal des opérations de lutte contre les trafics illicites dans la zone, notamment ceux liés à la culture du chanvre indien.

Aucun blessé n’a été enregistré lors de cet accrochage, assure la Dirpa, qui indique par ailleurs que les patrouilles de sécurisation se poursuivent normalement dans la région.

« Les opérations de sécurisation se déroulent normalement », insiste la communication militaire, en réponse aux éventuelles inquiétudes suscitées par cet incident.

DERNIÈRE MINUTE – Haute cour de justice : Moustapha Diop envoyé en prison

L’ancien ministre du Développement industriel et des PME-PMI, Moustapha Diop, a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi 22 mai 2025, à l’issue de son audition par la Commission d’instruction de la Haute cour de justice.

Député-maire de Louga, Moustapha Diop est poursuivi pour détournement de deniers publics portant sur un montant de 930 millions de francs CFA. Cette inculpation fait suite aux révélations contenues dans le rapport définitif de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19, connu sous le nom de Force-Covid-19.

Selon les conclusions des enquêteurs, le ministère dirigé à l’époque par M. Diop avait bénéficié d’un montant total de 2,5 milliards de francs CFA destiné à l’acquisition de masques de protection. Toutefois, ces fonds publics ont été transférés depuis le compte de dépôt du Trésor public vers un compte privé ouvert à la Bank of Africa, géré personnellement par Moustapha Diop. Ce dernier aurait été le seul ordonnateur des paiements, ce qui constitue une violation flagrante des règles en matière de gestion financière publique.

L’affaire prend une tournure plus préoccupante avec la commande de 250 000 masques, d’une valeur de 930 millions de francs CFA, qui aurait été réglée en espèces directement par l’ancien ministre. Des mouvements financiers jugés suspects ont également été identifiés sur les comptes de M. Diop. Ces comptes ont enregistré des dépôts importants émanant de tiers dont l’identité n’a pas encore été révélée.

Cette arrestation marque une nouvelle étape dans les poursuites engagées par l’État contre plusieurs anciens responsables impliqués dans la mauvaise gestion du fonds Force-Covid. Le dossier de Moustapha Diop sera désormais examiné en profondeur par la Haute cour de justice, seule juridiction habilitée à juger les anciens membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

La suite de l’instruction déterminera si d’autres poursuites ou arrestations pourraient suivre dans cette affaire aux ramifications potentiellement vastes.

GTA : Une visite historique des présidents sénégalais et mauritanien scelle l’entrée dans l’ère du gaz

Plateforme Grand Tortue Ahmeyim (GTA), 22 mai 2025 – En ce jour historique, le Président de la République du Sénégal, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, et son homologue mauritanien, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ont effectué une visite conjointe sur la plateforme gazière Grand Tortue Ahmeyim (GTA), située à la frontière maritime entre les deux pays.

Accueillis par les principaux partenaires du projet — British Petroleum (BP), Kosmos Energy, PETROSEN (Sénégal) et SMH (Mauritanie) — les deux chefs d’État ont célébré une étape clé : l’entrée officielle du Sénégal et de la Mauritanie dans le cercle restreint des pays exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL).

Le projet GTA, fruit d’une coopération bilatérale étroite, est devenu un symbole de collaboration réussie, dans un contexte régional où la maîtrise des ressources énergétiques est cruciale pour le développement économique et la stabilité.

Pour les présidents Faye et Ghazouani, cette plateforme offshore incarne une nouvelle ère de souveraineté énergétique, mais aussi de transformation économique durable, porteuse d’emplois, d’investissements et de retombées positives pour les populations locales.

La transparence dans la gouvernance des ressources naturelles, L’équité dans le partage des bénéfices, Et une ambition partagée de construire un avenir énergétique maîtrisé.

Cette visite intervient à un moment charnière où les deux pays cherchent à diversifier leurs économies, réduire leur dépendance énergétique et asseoir leur rôle dans l’arène énergétique mondiale. L’exploitation du GNL via GTA s’annonce comme un catalyseur de croissance, au service d’un développement plus inclusif.

À l’heure où le monde s’oriente vers des solutions plus propres, GTA pourrait également contribuer à renforcer la position stratégique de l’Afrique de l’Ouest dans la transition énergétique mondiale.

CHAMBRE DE CONSEIL DE LA COUR SUPRÊME : Samuel Sarr reste en prison

La demande de mise en liberté provisoire introduite par Samuel Sarr a une nouvelle fois été rejetée. Ce jeudi 22 mai 2025, la Cour suprême, réunie en chambre de conseil, a statué sur la requête formulée par les avocats de l’ancien ministre d’État et ex-directeur général de West African Energy (WAE), actuellement en détention dans le cadre d’une affaire de gestion financière présumée irrégulière.

Il s’agit du troisième refus opposé à Samuel Sarr, après deux précédents rejets devant les juridictions compétentes. 

Interrogé par « Le Dakarois Quotidien », Me Ndiaye, membre du collectif des avocats de Samuel Sarr, a exprimé son espoir de voir la situation évoluer favorablement. « Sa détention préventive approche désormais les six mois. Nous espérons qu’il recouvrera prochainement la liberté », a-t-il confié.

EXCLUSIF / PREMIÈRE RÉACTION DE NDIAGA SYLLA APRÈS LA DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME PORTANT RECOURS CONTESTATAIRE DU DÉCRET DE RENOUVELLEMENT TOTAL DES MEMBRES DE LA CENA : « C’est une victoire du droit »

C’est une décision qui fera date. La Cour suprême du Sénégal a annulé, ce jeudi 22 mai 2025, le décret présidentiel portant renouvellement total des membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Il s’agit de la seconde fois que la plus haute juridiction administrative se prononce sur cette mesure prise par l’ex-président de la République, Macky Sall, en réponse au recours introduit par l’expert électoral Ndiaga Sylla et Me Abdoulaye Tine, avocat et leader politique.

En invalidant le décret, la Cour donne raison aux plaignants qui, dénonçaient une violation des textes encadrant la composition et le fonctionnement de la CENA. Ayant accordé une interview exclusive au par « Dakarois Quotidien », Ndiaga Sylla a salué ce verdict avec sobriété mais fermeté : « C’est une victoire du droit », a-t-il réagi. Une déclaration d’autant plus significative qu’elle émane d’une voix restée volontairement silencieuse depuis plusieurs mois, malgré l’intensité des débats politiques et juridiques entourant cette affaire.

Le « Dakarois Quotidien » reviendra plus en détail dans ses prochaines éditions sur cette réaction de l’expert électoral. 

ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE AFRICAINE / CHOIX D’ABIDJAN PAR L’ADMINISTRATION TRUMP : Dakar ne fait-elle plus rêver ?

Washington redéfinit ses relations avec l’Afrique, délaissant l’aide humanitaire au profit du commerce et de l’investissement. Ainsi, la Côte d’Ivoire devient-elle la vitrine de cette nouvelle donne afin de servir de tampon entre le pays de l’Oncle Sam et l’Afrique francophone.

Les États-Unis reconfigurent profondément leur stratégie à l’égard du continent africain. Jadis fondée sur l’aide humanitaire et les partenariats sociaux, leur approche privilégie désormais les échanges économiques et les investissements structurants. Cette inflexion diplomatique, incarnée par l’ouverture d’un bureau stratégique à Abidjan, en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), suscite des interrogations. Dakar, longtemps considérée comme un pilier de la relation américano-africaine en Afrique francophone, conserve-t-elle encore sa place centrale ?
À l’occasion d’une rencontre avec la presse, tenue le 20 mai 2025 à Abidjan, Troy Fitrell, haut responsable du Bureau des affaires africaines au sein du Département d’État américain, a exposé les grands axes de cette nouvelle doctrine. Selon lui, les partenariats commerciaux s’avèrent plus efficaces pour favoriser une croissance économique durable que les mécanismes classiques d’aide au développement. Washington mise donc sur la vitalité du marché africain, soutenu par une jeunesse dynamique, une urbanisation rapide et un potentiel d’intégration économique sans précédent à travers la ZLECAf.
Le changement de paradigme opéré par l’administration Trump ne se limite pas à une simple déclaration d’intention. Il s’accompagne d’un agenda ambitieux visant à arrimer les intérêts des entreprises américaines aux priorités de développement africaines : industrialisation, transformation locale des matières premières, montée en compétence de la main-d’œuvre et création d’emplois. Un virage pragmatique, en phase avec les nouveaux enjeux géostratégiques où la Chine, la Russie, la Turquie et d’autres puissances étendent leur influence.
Durant son séjour à Abidjan, Troy Fitrell a multiplié les initiatives : participation au prestigieux Africa CEO Forum, concertation avec les Chambres de commerce américaines de douze pays ouest-africains, entretiens bilatéraux avec plusieurs hauts dirigeants africains, incluant présidents, ministres du Commerce et Affaires étrangères. La dynamique est claire : Washington entend renforcer son ancrage en Afrique de l’Ouest et le fait désormais depuis la Côte d’Ivoire, désignée comme nouveau hub économique francophone.

ABIDJAN INCONTOURNABLE

En installant un bureau à Abidjan, Washington envoie un signal fort : les critères linguistiques, juridiques et économiques prennent le pas sur les symbolismes historiques. La Côte d’Ivoire, dotée d’infrastructures solides, d’une stabilité relative et d’un environnement d’affaires en plein essor, semble incarner davantage aujourd’hui les priorités américaines que Dakar, malgré son passé de capitale diplomatique de l’Afrique francophone.
Ce choix stratégique interroge. Le Sénégal, qui fut longtemps un partenaire privilégié de Washington, notamment à travers les coopérations sécuritaires et les actions de l’USAID, voit peu à peu sa position érodée. Les coupes budgétaires affectant l’aide publique au développement – dont USAID et le Millenium Challenge – en seraient un autre indicateur. Simultanément, des instruments comme Prosper Africa, la US Exim Bank ou encore la DFC (Development Finance Corporation) prennent le relais, avec une logique purement économique.

ÉLAN DE SOUVERAINISME EN AFRIQUE

Face à cette réorientation, les attentes du continent sont claires : retombées locales, transferts de technologie, développement des chaînes de valeur africaines. Des exigences qui traduisent une volonté d’émancipation, mais qui impliquent également une montée en compétence des gouvernements africains dans la négociation des accords internationaux. Car si les États-Unis affichent leur volonté d’agir « autrement », l’Afrique, elle, aspire à ne plus être simplement un réceptacle, mais un acteur à part entière.
Le sort encore incertain du renouvellement de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), dont l’échéance approche en septembre 2025, témoigne aussi de cette incertitude. L’avenir des relations afro-américaines dépendra autant de la clarté des politiques américaines que de la capacité des États africains à défendre des positions communes et ambitieuses.

 Penda THIAM

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°471 – 22/05/2025

🔴 ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE AFRICAINE / INSTALLATION D’UN BUREAU À ABIDJAN PAR L’ADMINISTRATION TRUMP : DAKAR NE FAIT-ELLE PLUS RÊVER ?
🔴 TROISIÈME MINISTRE DE MACKY SALL DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE : SOPHIE GLADIMA PAIE LE PRIX FORT

🔴 PREMIER SÉNÉGALAIS À REMPORTÉ LA LIGUE EUROPA : PAPE MATAR SARR DANS LA LÉGENDE !
🔴 LIGUE 1 / VICTOIRE SUR LE JARAAF : GORÉE S’INSTALLE EN TÊTE

Intelligence artificielle : les dirigeants des banques centrales appellent à une approche prudente et collaborative

Réunis à Dakar pour une journée de réflexion organisée par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), plusieurs dirigeants d’institutions financières africaines ont débattu des opportunités et des défis que pose l’émergence rapide de l’intelligence artificielle (IA). Placée sous l’autorité du gouverneur Jean-Claude Kassi Brou, cette rencontre internationale s’est tenue dans un contexte de mutations technologiques profondes, incitant les autorités monétaires à repenser leurs modes de régulation, d’analyse et de supervision.

Selon les intervenants, l’IA est désormais incontournable. « Il faut s’adapter, car on ne peut pas rester à l’orée d’une révolution », ont déclaré plusieurs participants, appelant à ne pas rater le virage technologique en cours. Pour Badanam Patoki, président de l’Autorité des Marchés Financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine (AMF-UMOA), l’IA constitue une opportunité d’analyse pédagogique et de réduction des coûts, mais elle implique également des risques qu’il ne faut pas négliger, notamment en matière de surveillance et de stabilité des marchés. Il plaide ainsi pour un dialogue approfondi avec les acteurs du secteur afin de comprendre leurs besoins et d’élaborer ensemble des mécanismes de déploiement responsables, soutenus par un cadre réglementaire rigoureux et évolutif.

M. Patoki a également alerté sur la nécessité de renforcer les ressources humaines des organes de supervision. Selon lui, il est essentiel de former les équipes et de doter les institutions des moyens technologiques nécessaires pour utiliser l’IA tout en protégeant l’équilibre du marché. Il insiste sur une approche qui permette à tous les acteurs de bénéficier équitablement des apports de l’IA, sans provoquer de déséquilibres.

Younoussa Imani, gouverneur de la Banque centrale des Comores, a pour sa part souligné l’urgence de former le personnel des banques centrales à ces nouveaux outils technologiques. Il a également mis en avant l’importance de la coopération régionale et internationale, en vue d’assurer un transfert de compétences et une mutualisation des expériences. Il reconnaît que l’IA permet de gagner en rapidité dans l’atteinte des objectifs, mais insiste sur la prudence dans son intégration : tout processus de mise en œuvre doit prendre en compte la confidentialité des données, la protection de la vie privée et la mise en place de réglementations adaptées.

De son côté, Yvon Sana Bangui, gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), a tenu à rappeler que l’IA doit être au service de la stabilité financière. Il a identifié quatre grands défis liés à l’usage de cette technologie au sein des banques centrales : la gouvernance des données, le contrôle des flux macroéconomiques et financiers, la sécurisation des transactions et la fiabilité des algorithmes. Pour lui, la qualité des données traitées est un enjeu fondamental. Il appelle à la centralisation, au stockage sécurisé et à l’harmonisation des normes d’utilisation afin de garantir la transparence et la robustesse des systèmes.

Yvon Sana Bangui a par ailleurs souligné que l’Afrique accuse déjà un certain retard dans l’appropriation des technologies d’intelligence artificielle. Il estime que le continent n’a pas suffisamment contribué à la conception de cette technologie, et que s’il ne prend pas rapidement part à son développement, il risquera encore une fois de subir plutôt que de maîtriser les évolutions futures. Il a conclu en insistant sur le lien entre chaque avancée technologique et l’innovation suivante, appelant à un engagement proactif et stratégique.

En somme, tous les intervenants ont exprimé un consensus sur la nécessité d’intégrer l’IA dans les pratiques des banques centrales, mais en prenant soin de ne pas brûler les étapes. Il s’agit d’un processus à encadrer avec rigueur, éthique et collaboration. L’objectif est clair : mettre l’intelligence artificielle au service de l’innovation, de la performance institutionnelle et de la stabilité du système financier africain.

Cheikh Diba : « Une gouvernance solide est essentielle pour tirer le maximum de bénéfices de l’intelligence artificielle »

Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a présidé ce mercredi, au nom du Premier ministre, une importante journée organisée par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), consacrée à l’intelligence artificielle (IA) et à son rôle dans la transformation des institutions financières. L’événement, placé sous le thème « L’Intelligence Artificielle : Opportunités et défis pour les Banques Centrales », s’est tenu en présence du Gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, ainsi que de plusieurs responsables institutionnels et experts du domaine.

Dans son allocution d’ouverture, Cheikh Diba a replacé les enjeux de la rencontre dans le contexte mondial actuel, caractérisé par une accélération de la transformation numérique. Il a souligné que l’intelligence artificielle est désormais un levier incontournable de performance, capable de transformer profondément les systèmes économiques, sociaux et administratifs.

Revenant sur les événements récents tels que le Sommet de Paris pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle en février dernier et le premier Sommet mondial de l’IA en Afrique, tenu à Kigali en avril 2025, le ministre a plaidé pour une implication active du continent africain dans cette révolution technologique. « L’Afrique ne doit pas se contenter d’être un marché pour cette technologie. Elle doit devenir un acteur de son développement, à travers la formation, l’investissement et la maîtrise de ses infrastructures numériques », a-t-il affirmé.

Selon les estimations des Nations Unies, l’IA pourrait générer un surplus de valeur ajoutée de 1 500 milliards de dollars à l’économie africaine d’ici 2030, en créant de nouveaux emplois et en stimulant la croissance. Mais pour que ces opportunités se concrétisent, a insisté le ministre, il faut établir une gouvernance éthique de l’IA, respectueuse des droits humains et adaptée aux réalités du continent.

Cheikh Diba a salué la pertinence de la conférence initiée par la BCEAO, qu’il considère comme une étape cruciale dans l’appropriation de l’IA par les institutions financières. Selon lui, l’IA permet déjà aux organisations de simuler des comportements humains, d’automatiser des processus complexes et de faire des prévisions plus précises, ce qui ouvre la voie à une amélioration considérable de la qualité des services, notamment dans les secteurs publics et économiques.

Il a mis en avant les efforts du Sénégal en matière de digitalisation. Le pays, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, a lancé le 24 février dernier une ambitieuse stratégie nationale du numérique, baptisée « New Deal Technologique ». Cette initiative vise à renforcer la souveraineté numérique du pays, en garantissant la protection des données, la modernisation de l’administration publique, et la promotion de l’entrepreneuriat technologique.

Dans la dynamique régionale, plusieurs pays membres de l’UEMOA ont adopté des stratégies similaires, intégrant l’intelligence artificielle dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, de la santé et des services publics. Ces transformations sont appelées à induire des mutations profondes dans les administrations, en valorisant notamment les données massives pour guider les politiques publiques.

En conclusion, le ministre Cheikh Diba a appelé à la mise en place d’un cadre de gouvernance robuste qui garantisse une utilisation responsable, efficace et éthique de l’IA. « C’est à cette condition que nous pourrons tirer le meilleur de cette technologie révolutionnaire, tout en protégeant l’intégrité des données et en préservant la confiance du public », a-t-il martelé.

Cette journée d’échanges à la BCEAO marque un tournant dans la réflexion régionale sur l’intelligence artificielle, et positionne le Sénégal comme l’un des acteurs les plus engagés sur la voie d’une transformation numérique souveraine et inclusive.

Dialogue national : le Forum Civil remet officiellement ses recommandations au ministre de l’Intérieur

Dans la perspective du Dialogue national initié par les autorités sénégalaises, le Forum Civil a transmis ses recommandations au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Général Jean Baptiste Tine. Ce geste marque la participation active de cette organisation de la société civile aux consultations engagées pour la réforme du système politique et électoral du pays.

La transmission officielle s’est faite à travers une correspondance signée par Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil. Dans cette lettre adressée au ministre, l’organisation exprime d’abord sa reconnaissance à l’État pour la démarche participative enclenchée, saluant l’esprit d’ouverture manifesté par les autorités à l’endroit des forces vives de la nation. « Je vous remercie vivement pour la confiance et pour l’inclusion que vous ne cessez de montrer à l’endroit du Forum Civil », peut-on lire dans le document adressé au ministère.

Cette initiative intervient à la suite d’une invitation formelle du ministère de l’Intérieur, matérialisée par la lettre n°003727 MISP/DGE du 7 avril 2025, dans laquelle le gouvernement sollicitait des contributions écrites sur les Termes de Références du Dialogue national. Le Forum Civil a ainsi répondu à cet appel en soumettant une série de recommandations articulées autour des enjeux du système électoral, des garanties démocratiques et des mécanismes de transparence.

Dans sa lettre d’accompagnement, le Forum Civil indique clairement qu’il s’agit d’une contribution technique et citoyenne destinée à enrichir les débats futurs. « Par la présente, je vous transmets les recommandations du Forum Civil sur le système électoral du Sénégal », précise le texte, qui s’accompagne d’un document détaillé regroupant l’ensemble des propositions.

Cette démarche renforce le caractère inclusif du Dialogue national, appelé à jouer un rôle central dans la consolidation des institutions démocratiques du Sénégal. En impliquant les organisations de la société civile comme le Forum Civil, l’État semble miser sur une refondation consensuelle du cadre politique, à la lumière des nombreuses controverses électorales et institutionnelles qui ont marqué les dernières années.

Le Forum Civil, reconnu pour son expertise en matière de gouvernance, de transparence et de reddition des comptes, entend jouer sa partition dans ce processus de réforme. Les autorités sont désormais attendues sur la suite à donner à ces recommandations dans la conduite des concertations prévues dans les prochaines semaines.

Projet gazier GTA : une visite présidentielle stratégique ce 22 mai avec la Mauritanie

Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, se rendra ce jeudi 22 mai 2025 sur le site du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Il sera accompagné de son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Cette visite marque une étape symbolique et stratégique dans le processus de valorisation des ressources naturelles communes aux deux pays.

L’annonce a été faite par le chef de l’État lui-même lors du Conseil des ministres tenu mercredi. Ce déplacement conjoint vient souligner l’importance géopolitique et économique du projet GTA, fruit d’une coopération énergétique étroite entre le Sénégal et la Mauritanie, mais également d’un partenariat technique avec des géants du secteur comme British Petroleum (BP).

Dans la même journée de mercredi, Bassirou Diomaye Faye a reçu en audience une délégation de la société BP conduite par son directeur général, Murray Auchincloss. Cette rencontre de haut niveau a permis d’échanger sur les avancées du projet, notamment l’atteinte d’une étape historique : le chargement de la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance du site GTA. Il s’agit là d’un jalon clé dans le calendrier d’exploitation du gisement offshore, qui ouvre la voie à une exploitation commerciale imminente.

Le projet GTA, développé par BP en partenariat avec Kosmos Energy, Petrosen (Sénégal) et SMHPM (Mauritanie), est l’un des plus grands projets gaziers en Afrique de l’Ouest. Il prévoit à terme une production annuelle de plusieurs millions de tonnes de GNL, positionnant le Sénégal et la Mauritanie parmi les futurs exportateurs majeurs de gaz sur le continent. L’impact attendu sur les économies locales et les recettes fiscales nationales est considérable.

Cette visite présidentielle sur le site marque non seulement la reconnaissance des efforts techniques et diplomatiques consentis depuis des années, mais elle témoigne également de la volonté du nouveau régime sénégalais d’inscrire les ressources naturelles dans une logique de souveraineté économique, de transparence et de bénéfices partagés pour les populations.

L’enjeu énergétique est au cœur de l’agenda diplomatique et économique du président Diomaye Faye, qui entend faire du gaz un levier de développement, tout en veillant à la préservation de l’environnement et à l’équilibre des intérêts nationaux. La visite de ce jeudi est donc perçue comme un moment charnière, à la fois sur le plan symbolique et opérationnel.

Tabaski 2025 : le Premier ministre Ousmane Sonko rassure sur l’approvisionnement en moutons et les mesures prises par l’État

Lors du Conseil des ministres du mercredi 21 mai 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a placé la fête de la Tabaski au cœur des priorités gouvernementales. Il a qualifié cette célébration de « moment religieux d’importance nationale » et est revenu longuement sur les dispositions arrêtées pour assurer une bonne préparation de l’événement.

En amont de ce Conseil, un Conseil interministériel avait déjà été convoqué spécifiquement sur le sujet. Plusieurs orientations ont été définies à cette occasion pour garantir un approvisionnement suffisant en moutons sur le marché national. Le Premier ministre a insisté sur les efforts faits pour faciliter l’acheminement du bétail, notamment à travers l’émission de circulaires. Ces instructions prévoient un encadrement assoupli pour les véhicules transportant du bétail sur l’ensemble du territoire national. Les camions ne seront plus soumis aux mêmes rigueurs de contrôle, et il est désormais autorisé à chaque transporteur de se faire accompagner par trois bergers à bord de chaque véhicule. Cette mesure vise à garantir la surveillance et la sécurité des moutons pendant leur transport.

Des exonérations de droits et taxes ont également été décidées afin de réduire les coûts à l’achat pour les commerçants comme pour les consommateurs. Parallèlement, des directives ont été données pour renforcer la sécurité sanitaire et publique sur tous les points de vente autorisés ainsi que tout au long des circuits commerciaux empruntés par les convoyeurs de bétail.

Ousmane Sonko s’est déclaré satisfait de la mise en œuvre de ces décisions à date. Il a exhorté les ministres chargés des Forces armées, de la Sécurité, des Finances et des Collectivités territoriales à continuer à veiller à l’application stricte et équitable de ces mesures, dans toutes les régions du pays.

Au 18 mai, le marché disposait de 406 592 têtes de moutons. Ce chiffre correspond à un taux de couverture de 48,99 %, soit près de la moitié de l’objectif national qui est fixé à 830 000 moutons. Le chef du gouvernement s’est également félicité de la bonne organisation en cours autour des points de vente. Les gouverneurs ont identifié un total de 278 points officiels de vente, dont l’aménagement est bien avancé selon les données remontées du terrain.

Sur le plan alimentaire, Ousmane Sonko a noté avec satisfaction la stabilité observée sur les marchés de l’oignon et de la pomme de terre. Ces produits de grande consommation, essentiels pendant la Tabaski, ne devraient pas connaître de tension majeure cette année, ce qui est perçu comme un signe de résilience de la chaîne d’approvisionnement agricole.

Enfin, le Premier ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir les populations vulnérables. Il a indiqué suivre de près les mécanismes d’assistance publique mis en place pour leur permettre de célébrer la Tabaski dans la dignité. Le soutien social demeure ainsi un pilier important de la stratégie gouvernementale pour que cette fête religieuse soit vécue dans la sérénité, dans tous les foyers, quelles que soient les conditions économiques des ménages.

Conseil des ministres : Voici les nominations de ce mercredi 21 mai 2025

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a procédé ce mercredi 21 mai 2025 à des nominations lors du Conseil des ministres. Ces décisions concernent principalement les ministères des Finances et du Budget, ainsi que celui de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.

Au ministère des Finances et du Budget :
Abdou Karim Sock, planificateur, est nommé Directeur du Contrôle budgétaire, en remplacement de Bakar Faye, parti à la retraite.

El Hadji Amadou Coulibaly, administrateur civil principal, devient Directeur du Matériel et du Transit administratif, en remplacement d’Amadou Tidiane Fall.

Stéphanie Ange Pélagie Diouf, administrateur civil, est nommée Directrice des Pensions, en remplacement d’Abou Aw.

Abou Aw, conseiller en planification, est nommé Directeur de la Solde, à la place de Stéphanie Diouf.

Au ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture :
Hugues Diaz, conseiller aux affaires culturelles, devient Directeur des Arts, à la place de Khoudia Diagne.

Ibrahima Barry, spécialiste en gestion des industries culturelles, est nommé Secrétaire général du Grand-Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, en remplacement de Fatou Gueye Sidibé Diallo.

Oumy Diakhaté, professeure de lettres, est nommée Directrice générale de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, en remplacement d’Ousmane Barro Dione.

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Cité Souleymane Loum (Rufisque) : Rassemblement des habitants contre les travaux contestés de Eiffage

Ce matin, les habitants de la Cité Souleymane Loum et des environs se sont réunis au pied de la passerelle pour dénoncer une nouvelle fois les travaux engagés par la société Eiffage, qu’ils jugent invasifs et non concertés. Cette mobilisation citoyenne, bien que modérément suivie, a permis d’envoyer un message clair : les populations entendent défendre leur espace de vie avec détermination.

Le rassemblement a été animé par le délégué du quartier, Malick Ndiaye, entouré de plusieurs intervenants. Tous ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme une « agression » contre leur environnement immédiat. Leurs doléances ont été portées avec calme mais fermeté auprès des représentants d’Eiffage, présents sur les lieux.

À l’issue de ces échanges, les travaux ont été suspendus une nouvelle fois, en attendant la mise en place d’un cadre de dialogue ou d’une solution concertée. Les habitants voient en cette décision un signe encourageant, qui prouve l’efficacité de la mobilisation communautaire, même lorsque le nombre de participants est restreint.

Toutefois, les leaders du mouvement citoyen insistent : la mobilisation doit s’intensifier pour peser davantage dans les négociations futures. Ils appellent l’ensemble des habitants à se tenir prêts pour répondre massivement à chaque appel à l’action, dans le but de protéger durablement leur cadre de vie.

Le rassemblement de ce matin marque une étape supplémentaire dans une lutte que les riverains promettent de poursuivre jusqu’à l’obtention d’une issue juste et définitive. Dans un contexte urbain où les projets d’infrastructure se multiplient parfois au détriment des communautés locales, la Cité Souleymane Loum entend faire entendre sa voix jusqu’au bout.

Communique du conseil des ministres du Mercredi 21 Mai 2025 .

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a
présidé, ce mercredi 21 mai 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a lancé un vibrant appel à tous les acteurs politiques et à l’ensemble des forces vives de la Nation pour une participation inclusive et un succès du dialogue national consacré au Système politique dont il présidera la cérémonie d’ouverture le 28 mai 2025. Il a demandé au Ministre de l’Intérieur, en relation avec son cabinet et le Facilitateur général, de veiller à l’invitation des représentants de toutes les parties prenantes (partis politiques, société civile, centrales syndicales, organisations d’employeurs, notabilités religieuses et coutumières, organisations de jeunes et de femmes…) et à la bonne organisation des travaux.

Le Chef de l’Etat a évoqué le rôle fondamental que la diaspora sénégalaise doit jouer dans la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation. Il a adressé ses chaleureuses félicitations aux Sénégalais de l’extérieur pour leur contribution significative à la vie politique, économique et sociale, ainsi qu’au rayonnement culturel de notre pays. Il a demandé au Gouvernement d’accorder une attention particulière aux doléances administratives (délivrance des cartes nationales d’identité, de passeports et autres documents consulaires et sociales, paiements des pensions, assistance et suivi de leurs droits sociaux) ainsi qu’aux suggestions et propositions des Sénégalais de l’extérieur. Il a invité le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères et le Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur à prendre toutes les dispositions afin d’assurer un service de proximité à nos compatriotes vivant à l’étranger par une mobilisation soutenue de nos missions diplomatiques et consulaires.

Le Président de la République a, par ailleurs, demandé au Gouvernement de valoriser davantage les compétences, l’expertise et le savoir-faire multisectoriels des Sénégalais de l’extérieur et d’accompagner leurs projets et investissements en cohérence avec les priorités de l’Agenda national de Transformation. C’est tout le sens de la montée en puissance de la plateforme numérique Tabax Sénégal (www.tabaxsenegal.sn) qu’il convient de mieux vulgariser auprès de nos compatriotes établis à l’étranger. Dans cette dynamique, il a engagé le Premier Ministre à restructurer, pour plus d’efficacité, les dispositifs d’orientation, d’encadrement, d’accompagnement et de financement des projets et activités économiques des Sénégalais de l’extérieur, notamment le Fonds d’Appui aux Sénégalais de l’Extérieur (FAISE). Au regard de l’importance primordiale qu’il accorde à nos compatriotes vivant à l’étranger, il a demandé au Gouvernement de prendre les dispositions appropriées en vue d’assurer l’organisation, en décembre 2025, à Dakar, de la première édition de la Journée 1nationale de la Diaspora. Cette grande rencontre nationale sera l’occasion de valoriser et de capitaliser toutes les initiatives de la Diaspora dans la consolidation d’un Sénégal souverain, juste, prospère et arrimé aux valeurs fortes de solidarité, d’inclusion et d’unité nationale.

Le Chef de l’Etat a insisté sur l’importance qu’il accorde à la préparation du prochain débat d’orientation budgétaire prévu à l’Assemblée nationale avant fin juin 2025. Ce rendez-vous devant la représentation nationale doit être l’occasion pour le Gouvernement de présenter la nouvelle stratégie économique, budgétaire et financière de l’Etat, mais également d’accélérer la mise en œuvre des réformes et programmes visant la transformation soutenue du pays dans tous les secteurs. Il a demandé au Premier Ministre de veiller, en relation avec le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération et le Ministre des Finances et du Budget, à une bonne préparation du débat d’orientation budgétaire, notamment la finalisation concertée du document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, marquant une étape fondamentale dans la consolidation de la transparence dans la gestion des finances publiques.

Par ailleurs, il a indiqué au Premier Ministre la nécessité de veiller à la supervision des activités liées au forum « Invest in Sénégal » prévu les 07 et 08 octobre 2025 en cohérence avec notre stratégie de coopération internationale et de promotion de partenariats gagnant-gagnant.

Le Président de la République a évoqué la question du repositionnement stratégique de la filière anacarde dans l’économie nationale, particulièrement dans la région naturelle de Casamance où la commercialisation des récoltes d’anacarde constitue une activité économique majeure. Il a demandé au Gouvernement, au Ministre en charge du Commerce notamment, de prendre toutes les dispositions administratives, logistiques et sécuritaires en vue du bon déroulement de cette campagne. Il a aussi rappelé au Gouvernement l’impératif de renforcer les initiatives privées de transformation locale de la production d’anacarde afin de repositionner cette filière dans la stratégie nationale d’industrialisation.

Enfin, au titre de son agenda diplomatique, le Chef de l’Etat a informé le Conseil qu’il visitera, le jeudi 22 mai 2025, avec son homologue de la République islamique de Mauritanie, la plateforme Grand tortue Ahmeyim (GTA).

Dans sa communication, Monsieur le Premier Ministre a rappelé le statut d’événement religieux d’importance nationale que revêt la fête de la Tabaski. C’est à ce titre qu’un Conseil interministériel a été consacré à sa préparation et à l’issue duquel des directives ont été formulées pour garantir des conditions optimales d’approvisionnement du marché national en moutons. Auparavant, par une lettre-circulaire adressée aux membres concernés du Gouvernement, Monsieur le Premier Ministre, avait pris des mesures relatives à l’assouplissement du contrôle des camions et véhicules transportant des moutons, à l’exonération des droits et taxes et à l’autorisation de la présence, à bord de chaque camion, de trois (03) bergers commis à la surveillance des animaux transportés, au renforcement de la sécurité publique et de la sécurité sanitaire sur l’ensemble des points de vente et le long du circuit de commerce de moutons. Le Premier Ministre, après s’être réjoui de la bonne application de ses directives, a invité les Ministres chargés des Forces armées, de la Sécurité2publique, des Finances et des Collectivités territoriales à s’assurer d’une application conforme et en tous lieux du territoire national, des prescriptions gouvernementales. Le Premier Ministre a indiqué qu’à la date du 18 mai 2025, le marché des moutons présente un nombre de 406 592, pour un objectif national de 830 000 têtes de bétail, soit un taux de 48,99% à trois semaines de la fête. La situation est également satisfaisante sur l’aménagement fonctionnel des points de vente, avec un objectif de 278 points officiels fixés par les Gouverneurs de Région. Il a souligné les tendances actuelles favorables des marchés de l’oignon et de la pomme de terre.

En définitive, le Premier Ministre a demandé aux Ministres de veiller, jusqu’au terme fixé, à l’effectivité de toutes les mesures arrêtées. Sur le registre de la Solidarité nationale, le Premier Ministre suit, avec beaucoup d’attention, le déploiement des instruments publics d’assistance aux groupes vulnérables, pour leur permettre de pouvoir fêter la Tabaski dans la dignité.

Le Premier Ministre a rendu compte de sa visite d’amitié et de travail au Burkina Faso sur invitation de son homologue burkinabé le Premier Ministre Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO. A cette occasion, il a été reçu par le Président Ibrahim TRAORE à qui il a transmis un message de fraternité de son homologue sénégalais, le Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE. Il a également participé à la cérémonie d’inauguration du mausolée du Président Thomas SANKARA, figure emblématique du panafricanisme. Le Premier Ministre a enfin remercié le peuple burkinabé pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

– le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires a fait une communication sur le bilan à mi-parcours des concertations sur le déploiement des pôles territoires.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

Le Conseil a examiné et adopté :

– le Projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Institut national du Pétrole et du Gaz (INPG) ;

– le Projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil national des Transports aériens (CNTA).

Professeure Awa Marie Coll Seck distinguée par l’OMS : une fierté pour le Sénégal et un modèle pour la santé mondiale

C’est avec une profonde admiration et une immense fierté que nous accueillons l’annonce de la distinction décernée à la Professeure Awa Marie Coll Seck par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’illustre scientifique sénégalaise vient en effet de recevoir le Prix du Directeur Général pour la Santé Mondiale 2025, l’une des plus prestigieuses reconnaissances internationales dans le domaine de la santé publique.

Cette distinction exceptionnelle vient saluer un engagement constant, une rigueur scientifique exemplaire et une contribution déterminante à l’amélioration des politiques sanitaires, non seulement en Afrique, mais également à l’échelle mondiale. À travers ses fonctions successives — ministre de la Santé, experte de haut niveau dans les instances internationales, Secrétaire exécutive du Partenariat Roll Back Malaria, ou encore présidente du comité national de gestion de la pandémie COVID-19 au Sénégal — la Professeure Awa Marie Coll Seck a su allier compétence, leadership et intégrité.

Son parcours force le respect. Médecin infectiologue, universitaire chevronnée et femme d’engagement, elle s’est illustrée par son combat sans relâche pour l’accès équitable aux soins, la lutte contre les maladies transmissibles, et le renforcement des systèmes de santé. Cette distinction de l’OMS souligne la portée universelle de son action et consacre une vie mise au service du bien commun.

Pour le Sénégal, cette reconnaissance est bien plus qu’un honneur individuel : elle symbolise la place croissante de l’expertise africaine dans la gouvernance mondiale de la santé. Elle est également une source d’inspiration pour les jeunes générations, en particulier les femmes, qui aspirent à embrasser des carrières scientifiques et à contribuer au développement de leurs pays.

Professeure Awa Marie Coll Seck incarne l’excellence, l’éthique et la vision stratégique. Elle est, sans conteste, une figure emblématique de la santé mondiale et un modèle pour toutes celles et ceux qui croient en la science comme levier de progrès humain. Son parcours et cette distinction nous rappellent que l’engagement sincère et le travail bien fait finissent toujours par porter leurs fruits.

Affaire Fonds COVID : Aïssatou Sophie Gladima placée sous mandat de dépôt, son avocat clame son innocence

L’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a été placée sous mandat de dépôt ce mardi à l’issue de son audition par la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice, siégeant au Tribunal de Dakar. Cette décision intervient dans le cadre des enquêtes liées à la gestion des fonds publics, notamment les ressources allouées durant la pandémie de COVID-19.

Elle rejoint ainsi la liste des anciens membres du gouvernement de Macky Sall appelés à rendre des comptes devant cette juridiction d’exception, après les inculpations déjà connues de Ndeye Saly Diop Dieng et Ismaila Madior Fall. La procédure vise à faire la lumière sur un présumé détournement portant sur un montant de 193 070 000 FCFA. Ces fonds devaient être utilisés dans le cadre de la Force-COVID pour la mise en place d’un centre gravimétrique à Kédougou, destiné à soutenir les orpailleurs durement frappés par les effets économiques de la pandémie.

Me Michel S. Bass, avocat de l’ancienne ministre, a fermement rejeté les accusations. Il a assuré à Dakaractu que sa cliente n’a rien à se reprocher, qu’elle mène une vie conforme à ses revenus et qu’elle traverse cette épreuve « avec beaucoup de dignité ». « Ma cliente est innocente. Elle se suffit largement de ce qu’elle a toujours gagné dignement. Elle aborde cette épreuve en gardant la tête haute, convaincue de son intégrité », a-t-il déclaré.

Selon Me Bass, Mme Gladima affiche une confiance totale dans le système judiciaire sénégalais. Elle espère que les investigations permettront d’établir la vérité et de l’innocenter complètement. L’avocat s’est cependant gardé de commenter les détails de l’instruction en cours, rappelant qu’il est tenu par le secret professionnel.

Cette affaire intervient dans un contexte de reddition des comptes annoncée par les nouvelles autorités, notamment le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, qui ont promis de lutter contre la corruption et de passer au crible la gestion des deniers publics par le précédent régime. Pour de nombreux observateurs, ces auditions devant la Haute Cour pourraient marquer un tournant dans la relation entre les élites politiques et la justice, en posant les bases d’une plus grande transparence dans la gouvernance publique.

Justice d’exception au Sénégal : le Forum du Justiciable alerte sur l’absence de recours devant la Haute Cour

Le Forum du Justiciable tire la sonnette d’alarme sur une faille jugée grave dans l’architecture judiciaire sénégalaise : l’absence de double degré de juridiction devant la Haute Cour de Justice. Dans un communiqué publié cette semaine, l’organisation de la société civile dénonce une entorse aux principes fondamentaux du droit à un procès équitable et une contradiction flagrante avec les engagements internationaux souscrits par le Sénégal.

La Haute Cour de Justice est la juridiction compétente pour juger le président de la République et les ministres dans le cadre de faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Toutefois, selon le Forum du Justiciable, cette instance fonctionne sans aucune possibilité de recours, que ce soit durant la phase d’instruction ou après la décision finale. Un fonctionnement qui viole, selon le Forum, l’article 14, paragraphe 5, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cet article garantit à toute personne déclarée coupable d’une infraction le droit de faire examiner la déclaration de culpabilité et la condamnation par une juridiction supérieure.

Le Forum s’appuie notamment sur deux articles de la loi organique n°2002-10 du 22 février 2002 qui encadre la Haute Cour. L’article 23 stipule que « les actes de la commission d’instruction ne sont susceptibles d’aucun recours », tandis que l’article 35 précise que « les arrêts de la Haute Cour ne sont susceptibles, ni d’appel, ni de pourvoi en cassation ». En clair, les personnes jugées par cette juridiction n’ont aucun moyen légal de contester la décision rendue, ce qui va à l’encontre des standards internationaux en matière de droits de l’homme.

Dans son communiqué, le Forum du Justiciable qualifie cette situation de « préoccupation majeure » et dénonce une violation des principes universels du droit pénal, qui consacrent le droit à une seconde lecture des faits, par une instance supérieure et indépendante. Pour l’organisation, ce défaut structurel dans le fonctionnement de la Haute Cour de Justice remet en cause le caractère équitable de toute procédure engagée devant elle.

En conséquence, le Forum du Justiciable appelle solennellement les autorités sénégalaises à engager une révision urgente de la loi organique qui régit cette juridiction. L’objectif est d’y introduire un véritable double degré de juridiction, de manière à rendre les procédures plus conformes aux principes de l’État de droit et aux obligations internationales du Sénégal.

Cette alerte intervient dans un contexte où les discussions sur la réforme des institutions sont relancées avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir exécutif. Le Forum espère que cette faille, longtemps ignorée, sera enfin corrigée afin de garantir une justice véritablement équitable, même pour les plus hauts responsables de l’État.

Kédougou : Trois sites d’orpaillage clandestins démantelés, 47 personnes interpellées

Une importante opération militaire a été menée le mardi 20 mai 2025 dans le secteur de Moussala, région de Kédougou, par les forces armées sénégalaises dans le cadre de l’Opération Orientale. Cette initiative vise à combattre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans le sud-est du pays, particulièrement touché par les activités minières clandestines.

Selon la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa), les soldats de la Zone militaire n°4 ont procédé au démantèlement de trois sites d’orpaillage clandestins. Au cours de l’opération, 47 individus ont été interpellés, tandis que d’importants équipements ont été saisis.

Le bilan matériel est conséquent : 13 motopompes, 28 motos, 2 groupes électrogènes, ainsi que divers outils servant à l’extraction artisanale de l’or. En parallèle, les militaires ont également mis la main sur plusieurs troncs de bois abattus illégalement, révélant l’ampleur de l’exploitation illicite qui affecte les écosystèmes de la zone.

Les personnes interpellées ainsi que les objets saisis ont été remis à la gendarmerie pour les besoins de l’enquête et des suites judiciaires. La Dirpa annonce que les opérations vont se poursuivre dans la région de la Falémé, qui reste un point névralgique dans la lutte contre l’orpaillage clandestin.

Cette intervention s’inscrit dans une stratégie nationale de préservation des ressources naturelles et de sécurisation des zones frontalières, de plus en plus convoitées par des réseaux transnationaux d’exploitation illégale.

Vol à l’AIBD : un agent détourne bijoux, diamants et cheveux naturels d’une passagère

Un agent de rampe à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) de Diass est au cœur d’un scandale de vol présumé impliquant des biens de valeur appartenant à une passagère de la compagnie Air Sénégal. I.J.B., employé de la société 2AS, a comparu devant le Tribunal de Grande instance de Mbour pour avoir subtilisé des bijoux en or, en diamant, et 30 paquets de cheveux naturels lors d’un débarquement.

Les faits remontent au samedi 10 mai 2025. Alors qu’il s’activait au déchargement des bagages d’un vol en provenance de France, l’agent aurait profité d’un moment d’inattention pour forcer les cadenas de deux valises appartenant à une passagère identifiée sous les initiales M.F.D. Il aurait alors récupéré discrètement les sachets contenant les précieux bijoux et les paquets de cheveux, avant de refermer les valises et dissimuler le tout dans son propre sac.

Mais un oubli va trahir le suspect : en refermant les valises, il laisse accidentellement son bracelet fétiche, portant ses initiales, à l’intérieur de l’un des bagages. À son arrivée chez elle, la victime découvre le vol et le bracelet suspect. Elle entame alors ses propres recherches et retrouve le profil Facebook correspondant aux initiales, qui mène à une photo de l’agent.

M.F.D retourne à l’AIBD pour signaler le vol. Une enquête est aussitôt ouverte. Interpellé, I.J.B. nie les faits et affirme ne pas posséder de bracelet ou de compte Facebook. Mais une perquisition à son domicile à Ouest-Foire compromet sa défense : dix paquets de cheveux naturels et des bijoux de la victime sont retrouvés dans son armoire.

Confondu par les preuves, le mis en cause passe aux aveux. Il reconnaît avoir vendu une partie des bijoux en or à un bijoutier établi à Keur Ndiaye Lô, pour la somme de 200.000 F CFA. Ce dernier, également entendu par la justice, a tenté de se disculper à la barre.

Le procureur a requis l’application stricte de la loi à l’encontre des deux hommes. Tous deux ont été placés sous bracelet électronique en attendant le verdict du tribunal, prévu pour le mardi 27 mai 2025. Ce nouvel incident soulève à nouveau la question de la sécurité des bagages dans les aéroports sénégalais.

Procès Azoura Fall et Kaïré : le verdict fixé au 4 juin, le parquet requiert 3 mois fermes

Le procès très suivi des deux activistes sénégalais, Assane Guèye alias Azoura Fall et El Hadji Ousseynou Kaïré, s’est tenu ce mercredi au Tribunal de flagrants délits de Dakar. Poursuivis pour « discours contraires aux bonnes mœurs » à la suite de propos injurieux tenus contre l’ancien président Macky Sall, les deux hommes attendent désormais le verdict, fixé au 4 juin prochain.

Le procureur a requis une peine de trois mois de prison ferme pour chacun des prévenus. Lors des plaidoiries, les avocats de la défense ont vigoureusement contesté cette qualification juridique, estimant que les faits reprochés relevaient plutôt d’injures publiques à l’égard de particuliers, et non d’un délit d’ordre moral.

« Nous avons démontré que l’accusation n’était pas fondée et que les propos incriminés s’apparentaient à des injures adressées à deux personnes précises. Dès lors, nous avons demandé la relaxe pure et simple de nos clients », a plaidé Me Bamba Cissé à la sortie de l’audience.

À noter qu’Azoura Fall avait été placé sous liberté provisoire en attendant son jugement, contrairement à Kaïré, maintenu en détention. Leur sort sera définitivement scellé dans deux semaines, à l’issue du délibéré du tribunal. Le dossier, qui mêle liberté d’expression, responsabilité des influenceurs et respect des institutions, continue de susciter un vif débat dans l’opinion publique.

Ziguinchor – Les ex-détenus politiques dénoncent une indemnisation incomplète et exigent des réponses

À Ziguinchor, les anciens détenus politiques expriment leur profonde frustration face à la lenteur et au manque de clarté dans le processus d’indemnisation promis par l’État. Alors que 126 personnes avaient été recensées pour bénéficier d’une aide financière dans le cadre du programme de réparation, seules 32 ont effectivement reçu les 500.000 FCFA annoncés.

Réunis en conférence de presse ce mercredi, plusieurs membres du collectif des ex-détenus ont fait part de leur colère. Elhadj Cissé, porte-parole du groupe, a dénoncé ce qu’il qualifie d’injustice manifeste. Selon lui, il est incompréhensible qu’au bout de quatre mois, la majorité des bénéficiaires restent sans nouvelles et sans soutien. Il rappelle que cette aide avait été solennellement annoncée par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pour réparer les torts subis par les anciens détenus et les familles des victimes.

Le collectif demande des explications officielles de la part des autorités, en particulier de la ministre en charge du dossier. Il appelle à plus de transparence sur les critères de sélection des bénéficiaires et sur les délais réels de versement de l’aide.

Les ex-détenus ont également critiqué certains élus locaux, dont le député Guy Marius Sagna, accusé de ne pas porter leur voix. Elhadj Cissé affirme l’avoir interpellé, sans obtenir de réponse satisfaisante, estimant que les attentes des populations de Ziguinchor n’ont pas été suffisamment prises en compte.

À quelques jours de la Tabaski, les concernés espèrent une réaction rapide du gouvernement afin que l’ensemble des bénéficiaires puissent recevoir leur dû dans des délais raisonnables.

Meurtre d’un infirmier à Koungheul : le SUTSAS décrète une journée noire ce vendredi 23 mai

Le monde de la santé sénégalaise est en deuil. Mamadou Samba Diallo, Infirmier Chef du poste de santé de Arafat, a été lâchement assassiné dans la nuit du mardi au mercredi, vers 4 heures du matin, sur son lieu de travail, situé dans le district sanitaire de Koungheul (région médicale de Kaffrine). L’attaque a été perpétrée par des individus armés non identifiés.

L’annonce de ce meurtre a provoqué une onde de choc au sein du corps médical et suscité une vive indignation du Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS). Dans un communiqué rendu public ce jeudi, le syndicat a fermement condamné cet acte qu’il qualifie d’« ignoble et barbare ». Le SUTSAS fustige également l’inaction des autorités face à la recrudescence des violences à l’encontre des agents de santé, régulièrement exposés à des agressions dans l’exercice de leurs fonctions.

En signe de protestation, le syndicat a décrété la journée du vendredi 23 mai 2025 comme une “journée noire” sur l’ensemble du territoire national. Des prières collectives, des sit-in dans les structures sanitaires et le port de brassards noirs sont prévus pour rendre hommage à la victime et alerter sur l’urgence sécuritaire dans le secteur.

Par ailleurs, le Secrétariat Exécutif du SUTSAS a exprimé son soutien total à l’arrêt de travail régional décrété à Kaffrine dès ce mercredi à 9 heures. Cette mobilisation régionale vise à exiger des garanties de sécurité concrètes pour les professionnels de santé.

Ce nouveau drame vient raviver les inquiétudes autour des conditions de travail du personnel médical, notamment dans les zones reculées. Le SUTSAS appelle à des mesures urgentes de sécurisation des postes de santé, sans quoi, prévient-il, « d’autres mobilisations de plus grande envergure seront enclenchées ».

Accrochage armé à Djibidione : des soldats sénégalais pris pour cible lors d’une patrouille

Une unité de l’armée sénégalaise en mission de patrouille a été prise à partie ce mercredi matin dans la commune de Djibidione, précisément aux alentours des villages de Karounor et Kalathiaye, dans le département de Bignona (région de Ziguinchor). L’accrochage s’est produit dans une zone frontalière réputée instable, où la présence de bandes armées demeure une menace persistante.

Selon une source sécuritaire ayant requis l’anonymat, les soldats effectuaient une opération de surveillance de routine lorsqu’ils ont été attaqués par un groupe non identifié. Les échanges de tirs ont duré plusieurs minutes, mais les circonstances exactes de l’affrontement restent floues. Aucun bilan officiel n’a été communiqué pour l’heure, tant en termes de pertes humaines que de dégâts matériels.

La région sud du Sénégal, en particulier la commune de Djibidione, reste un foyer de tension récurrent en raison de sa proximité avec la Guinée-Bissau et de la présence sporadique de groupes armés. Cette zone stratégique fait régulièrement l’objet d’opérations militaires visant à rétablir l’ordre et assurer la sécurité des populations locales.

Cet incident intervient dans un contexte de vigilance accrue des forces de défense et de sécurité, mobilisées pour prévenir tout regain d’instabilité dans cette partie du pays. Les autorités militaires n’ont pas encore émis de communiqué officiel, mais une enquête serait en cours pour identifier les auteurs de cette attaque.

En attendant, la situation reste tendue dans la zone, et les populations riveraines, souvent prises au piège entre les opérations de sécurisation et les agissements des groupes armés, expriment leurs inquiétudes quant à la persistance de la violence.

Dakar : Les gouverneurs des banques centrales africaines font un pas décisif vers une union monétaire

Le Bureau des gouverneurs de l’Association des banques centrales africaines (ABCA) a tenu, ce mardi 20 mai, sa première réunion statutaire de l’année au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à Dakar. Cette rencontre de haut niveau a été centrée sur le Programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA) et les avancées vers la création de la Banque centrale africaine, deux piliers essentiels de l’intégration monétaire continentale.

Présidée par Rama Sithanen, gouverneur de la Bank of Mauritius et président en exercice de l’ABCA, la session a permis de faire le point sur les défis macroéconomiques que traverse le continent, tout en abordant les perspectives d’une union monétaire africaine. Dans son discours d’ouverture, M. Sithanen a souligné les effets néfastes des tensions géopolitiques mondiales sur les économies africaines. Il a mis en évidence une fragmentation économique croissante, une inflation tenace et une baisse significative des échanges internationaux. Il a également attiré l’attention sur la dépendance persistante du continent à l’aide au développement, une vulnérabilité accentuée par la domination du dollar dans les échanges commerciaux, entraînant une dépréciation des monnaies africaines et un alourdissement de la dette extérieure.
Le président de l’ABCA a plaidé pour une reconstitution urgente des réserves de change, tout en voyant dans la crise actuelle une opportunité de stimuler le commerce intra-africain, de favoriser les investissements transfrontaliers et de consolider les bases de l’intégration régionale. Il a affirmé que la Banque centrale africaine, projet emblématique de l’ABCA, devrait entrer en fonction dès le mois prochain. Cette annonce marque une avancée décisive vers la concrétisation de l’union monétaire du continent.
Concernant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), M. Sithanen l’a décrite comme un levier fondamental de l’intégration économique, tout en soulignant ses limites actuelles. Il a évoqué les obstacles logistiques, le manque d’infrastructures frontalières et les difficultés d’accès au financement pour les PME et PMI, qui freinent l’exploitation du plein potentiel de ce vaste marché continental.
L’interconnexion des systèmes de paiement a également été au cœur des discussions. Le gouverneur de la Bank of Mauritius a insisté sur la nécessité d’intégrer ces systèmes afin de lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, tout en facilitant des transactions plus sûres, rapides et accessibles. Il a rappelé que l’Afrique subsaharienne reste l’une des régions où les coûts de transferts de fonds sont les plus élevés au monde, atteignant parfois 37 %. Une telle situation, selon lui, nuit à la fluidité du commerce régional. Il a donc exhorté les plateformes financières à s’engager dans une réduction significative de ces coûts.
Mettant l’accent sur le potentiel démographique du continent, M. Sithanen a rappelé que l’Afrique abrite la plus grande population jeune au monde. Il a souligné que les réformes en cours sont cruciales pour créer un environnement favorable à leur épanouissement, stimuler le développement économique et attirer davantage d’investissements. Le continent regorge de projets porteurs, mais leur concrétisation reste souvent entravée par le manque de financements. Il a conclu en appelant à la mise en place de réformes structurantes afin de mobiliser les ressources internes et renforcer l’attractivité du continent.
Dans cette dynamique, le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir activement les initiatives de l’ABCA. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération monétaire renforcée pour consolider la stabilité économique à l’échelle régionale.
Enfin, le représentant de l’Union africaine, Dr Patrick Ndzana Olomo, directeur par intérim du Développement économique, de l’Intégration et du Commerce, a mis en exergue la portée stratégique des projets en cours. Il a salué l’adoption du projet de statuts de l’Institut monétaire africain (IMA) et du Mécanisme africain de financement de la stabilité (MAFS), des avancées majeures vers la création d’une architecture monétaire commune. Pour lui, ces réalisations traduisent un engagement collectif en faveur de la vision d’une monnaie africaine unique et d’une politique monétaire unifiée.
« Nous sommes convaincus que la collaboration entre l’Union africaine et l’ABCA contribuera à façonner le narratif d’un continent en pleine transformation », a-t-il affirmé en conclusion.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°470 – 21/05/2025

🔴 RÉUNION DES GOUVERNEURS DES BANQUES CENTRALES : UNE UNION MONÉTAIRE AFRICAINE EN LIGNE DE MIRE
🔴 MANQUE DE SPÉCIALISTES ET DÉFAUT DE PRISE EN CHARGE : CALVAIRE DES MALADES DE L’HÉPATITE B

🔴 LIGUE 1 / MATCH NUL CONTRE LA SONACOS : L’AJEL DIT ADIEU AU PODIUM
🔴 AUDITION À LA DIC : ZARKO RENTRE CHEZ LUI

Migration irrégulière : plus de 100 corps repêchés au Sénégal en 2024

Le Sénégal reste confronté à une tragédie humaine persistante malgré deux décennies d’efforts acharnés contre la migration irrégulière. En 2024, plus de 100 corps sans vie ont été repêchés au large des côtes sénégalaises. Ces victimes ont péri dans des naufrages de pirogues survenues lors de tentatives de traversée vers l’Europe. Ce chiffre glaçant, révélé par Modou Diagne, contrôleur général de police et secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière, ne reflète que partiellement l’ampleur du drame, car de nombreuses autres personnes restent encore portées disparues en mer.

Lors d’une cérémonie à Diourbel, organisée à l’occasion de l’installation des comités régional et départemental de lutte contre la migration irrégulière, Modou Diagne a précisé que 105 corps avaient été retrouvés en 2024. Il a également rappelé que cette initiative de territorialisation de la lutte vise à responsabiliser davantage les collectivités locales et les organisations communautaires de base, qui sont souvent en première ligne face aux jeunes candidats au départ. Le secrétaire permanent a insisté sur l’urgence de déconstruire l’illusion d’un eldorado européen et de renforcer la sensibilisation à travers tout le territoire.

Pour tenter de freiner les départs, l’État sénégalais mise sur des mesures concrètes : développement de centres de formation professionnelle, promotion de projets agricoles, et création de nouvelles opportunités économiques. L’objectif est de fournir à la jeunesse sénégalaise des alternatives viables à l’émigration clandestine. D’après des chiffres rapportés par l’Agence de presse sénégalaise (APS), plus de 71 000 migrants ont été portés disparus dans le monde entre 2014 et 2024, révélant l’ampleur du désespoir qui pousse ces jeunes à braver les périls de l’océan au risque de leur vie.

Sur le plan régional, la Mauritanie a durci sa politique migratoire au début de l’année 2025. Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur son sol entre janvier et avril, selon les données rapportées par InfoMigrants et appuyées par l’agence européenne Frontex. Devenue depuis 2023 un point de départ stratégique vers les îles Canaries, la Mauritanie a renforcé les contrôles dans les grandes agglomérations et sur les axes routiers.

Abdoulaye Diallo, président de l’association « Ensemble pour un avenir meilleur », décrit une situation tendue. Il affirme que des refoulements ont lieu quotidiennement, et que des hommes sont arrêtés parfois jusque dans leurs maisons ou sur leur lieu de travail. Les autorités mauritaniennes indiquent avoir démantelé 88 réseaux de passeurs en seulement quatre mois, une offensive d’envergure contre les filières de trafic de migrants.

Du côté européen, Frontex note une baisse de 25 % des franchissements irréguliers aux frontières extérieures de l’Union européenne entre janvier et avril 2025. Sur la route ouest-africaine menant aux îles Canaries, les arrivées ont chuté de 34 %, s’établissant à 10 400 migrants. Les nationalités les plus représentées parmi les migrants interceptés restent les Maliens, les Sénégalais et les Guinéens.

Malgré ces chiffres encourageants pour les autorités européennes, la crise migratoire demeure un défi humain, social et politique majeur. Elle continue d’alimenter des drames quotidiens dans les foyers africains, où la jeunesse reste souvent confrontée à un avenir incertain, miné par le chômage, l’instabilité et l’absence de perspectives locales solides.

Khadim Bâ, l’arme du rapport secret : ce document explosif qui pourrait tout changer

Le feuilleton judiciaire autour de l’homme d’affaires Khadim Bâ connaît un tournant inattendu avec l’émergence d’un rapport d’expertise qualifié d’« explosif ». Ce document confidentiel, remis au Parquet financier, pourrait bouleverser l’orientation de la procédure en cours. Incarcéré depuis le 4 octobre 2024, Khadim Bâ fait face à de multiples chefs d’accusation : faux et usage de faux, importation illicite, infraction au code des changes, escroquerie sur fonds publics, association de malfaiteurs et blanchiment aggravé.

Révélé par le quotidien L’Observateur, ce rapport de plus de soixante pages est le fruit de plusieurs mois d’enquête menés par le cabinet d’expertise Cecogex, dirigé par l’expert judiciaire Gory Ndiaye. Mandaté par le Pool judiciaire financier (PJF), ce dernier avait pour mission de passer au crible les opérations financières et commerciales de Dermond Oil, la société dirigée par Khadim Bâ. Le rapport retrace les flux de transactions entre Dermond Oil et l’Administration douanière sénégalaise entre 2017 et 2023. Il examine également les importations d’hydrocarbures, les commissions perçues, les contrats signés avec des partenaires étrangers, ainsi que les avantages économiques issus de ces opérations.

Mais ce sont surtout les conclusions du rapport qui pourraient rebattre les cartes. Sur la question des droits d’importation, l’expert affirme que Khadim Bâ n’était pas personnellement redevable, car sa société ne jouait pas le rôle d’importateur direct. Cette responsabilité incomberait plutôt, selon les documents et témoignages examinés, à des entités comme la Société Africaine de Raffinage (SAR), Total et Touba Oil. Le rapport s’appuie notamment sur les déclarations d’un cadre des Douanes, Birahim Souna Fall, qui précise que Dermond Oil n’avait ni le statut ni les obligations d’un importateur officiel. En conséquence, l’accusation de fraude douanière perdrait de sa consistance.

Autre volet capital de l’affaire : l’accusation de non-rapatriement de 45 milliards de francs CFA. Là aussi, le rapport remet en cause la thèse du Parquet. Selon Me Djiby Diallo, l’un des avocats de Khadim Bâ, son client aurait agi sur instruction expresse de l’État du Sénégal, dans un contexte de crise énergétique marquée par la rareté de l’offre mondiale. Khadim Bâ aurait alors accepté d’intervenir sur le marché international pour assurer l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, en collaboration avec la SAR. L’avocat affirme que non seulement ces opérations ont été validées par les autorités, mais qu’elles ont aussi été réalisées à perte pour soutenir l’intérêt général. En outre, les transactions financières étaient centralisées à travers la BCEAO, les banques commerciales sénégalaises ne disposant pas des devises nécessaires pour les couvrir. Toujours selon Me Diallo, un montant global de 382 milliards de francs CFA aurait été dûment rapatrié au Sénégal entre 2017 et 2023, soit bien plus que ce qui est reproché à l’accusé.

Fort de ces nouvelles données, le pool d’avocats de Khadim Bâ envisage de relancer une demande de mise en liberté provisoire. Ce rapport constitue désormais le pilier central de leur stratégie de défense. Ils espèrent qu’il permettra de réévaluer la pertinence des poursuites en cours, voire d’ouvrir la voie à une révision substantielle du dossier.

Cependant, l’issue reste incertaine. Le Parquet financier, bien que saisi du document, ne s’est pas encore prononcé publiquement sur son impact potentiel. Car malgré les éclairages apportés par le rapport Cecogex, les accusations restent lourdes et englobent des faits d’une complexité juridique et financière indéniable. Des soupçons de blanchiment de capitaux, de falsification de documents et de détournement de fonds publics continuent de planer.

L’affaire Khadim Bâ, qui mobilise l’opinion et les médias depuis plusieurs mois, semble donc entrer dans une nouvelle phase. Si les conclusions de l’expert judiciaire venaient à être reconnues par les autorités judiciaires, le dossier pourrait connaître un tournant radical. Dans le cas contraire, ce rapport pourrait être relégué au rang de simple pièce à conviction parmi tant d’autres, sans réelle influence sur la suite des événements.

Lutte contre l’enrichissement illicite : l’ONRAC annonce avoir recouvré plus de 35 milliards FCFA depuis 2022

L’Office national de recouvrement des avoirs criminels (ONRAC) a révélé avoir récupéré plus de 35 milliards de francs CFA depuis sa mise en service en mars 2022. Cette annonce a été faite ce mardi par le directeur général de l’institution, le magistrat Mor Ndiaye, lors d’un atelier de sensibilisation à Dakar destiné aux organisations de la société civile, consacré au recouvrement et à la gestion des avoirs mal acquis.

Créée le 23 juillet 2021, la structure est devenue pleinement opérationnelle au début de l’année 2022. Depuis cette date, selon Mor Ndiaye, le travail accompli a permis de recouvrer des sommes importantes, évaluées à plus de 35 milliards FCFA. Il a salué l’engagement de son équipe et a souligné l’importance de la transparence et de la rigueur dans la gestion de ces ressources.

L’atelier en question a été organisé par l’ONG Action humaine pour le développement intégré au Sénégal (AHDIS), avec le soutien du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA). Il s’inscrit dans une campagne nationale de sensibilisation et de plaidoyer visant à mobiliser la société civile autour des enjeux liés à l’enrichissement illicite et à la récupération des fonds issus de la corruption ou d’activités criminelles.

Au cours de son intervention, Mor Ndiaye a expliqué que les avoirs criminels englobent l’ensemble des biens saisis ou confisqués dans le cadre d’une procédure pénale, sans que cela ne se limite à la nature criminelle de l’infraction. Il a précisé que l’acceptation du terme « criminel » est à comprendre dans son acception juridique, englobant toutes les infractions ayant conduit à une procédure judiciaire aboutissant à une saisie ou une confiscation.

Concernant les avoirs logés à l’étranger, souvent difficiles à récupérer, le directeur général de l’ONRAC a souligné l’existence de mécanismes de coopération et de traçabilité internationale. Il a affirmé qu’il est parfois plus facile d’obtenir des informations sur des fonds à l’étranger que sur le plan local, en raison de l’efficacité de certains dispositifs étrangers de surveillance financière.

Pour sa part, Amacodou Diouf, représentant de l’AHDIS, a annoncé que l’initiative lancée à Dakar sera étendue à d’autres régions du Sénégal. Il a affirmé que les prochaines étapes consisteront à rencontrer les populations à la base, les autorités administratives et les organisations de la société civile dans les différentes localités du pays. Selon lui, les OSC peuvent jouer un rôle essentiel non seulement dans la sensibilisation, mais aussi dans la formulation des politiques publiques liées à la lutte contre la corruption et à la restitution des biens mal acquis.

L’atelier a ainsi permis de poser les bases d’un dialogue national autour de cette question sensible, en mettant l’accent sur la nécessité d’une collaboration renforcée entre les institutions étatiques, les partenaires techniques et financiers, et les acteurs de la société civile pour une gouvernance plus transparente.

Programme ADOS : 3 milliards de FCFA pour améliorer la santé reproductive de 141 000 jeunes au Sénégal

Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada, en collaboration avec Affaires Mondiales Canada (AMC), a tenu une conférence de restitution le mardi 20 mai 2025 à Dakar pour présenter les résultats du programme « Amélioration de la santé de la reproduction des adolescentes au Sénégal », plus connu sous l’acronyme ADOS. Ce programme, déployé sur une période de cinq ans, a mobilisé un budget global de 3 milliards de francs CFA. Il vise à pallier les insuffisances en matière de données sur la santé reproductive des jeunes et à favoriser l’accès des adolescents, notamment les filles, à des services de santé adaptés à leurs besoins spécifiques.

Le programme ADOS s’inscrit dans un contexte démographique particulier, où près de la moitié de la population sénégalaise est âgée de moins de 19 ans. Ces jeunes représentent à la fois un défi et une opportunité majeure pour les politiques publiques. Selon Eugenia Zorbas, directrice adjointe de la Coopération canadienne, le programme ADOS a permis de mettre en œuvre 16 projets dans 10 régions du pays, touchant environ 141 000 jeunes. En parallèle, 414 décideurs locaux ont été formés aux problématiques de la santé reproductive et des violences basées sur le genre. Par ailleurs, 75 % des relais communautaires impliqués dans le programme ont mené des actions de sensibilisation et de prévention dans leurs localités.

Prenant la parole lors de la conférence, Eugenia Zorbas a mis en lumière l’impact stratégique et durable d’un tel investissement. À ses yeux, promouvoir la santé de la reproduction chez les adolescentes revient à poser les fondations d’un développement équitable, inclusif et durable à l’échelle nationale. Elle a également souligné que la coopération canadienne reste engagée aux côtés du Sénégal pour faire avancer les droits des adolescentes et leur inclusion dans les politiques publiques.

De son côté, Marie-Gloriose Ingabire, directrice régionale du CRDI pour l’Afrique de l’Ouest, a mis en avant l’approche scientifique et fondée sur des données probantes adoptée dans le cadre du programme ADOS. Elle a déploré que les problématiques de santé de la reproduction soient encore trop souvent abordées sous l’angle des femmes adultes, en négligeant les adolescentes. Selon elle, il est impératif de reconnaître que l’accès à une santé reproductive de qualité constitue non seulement un droit fondamental, mais également un levier d’autonomisation et de participation active des jeunes filles dans la société.

Maguette Dia, cheffe de la division Santé adolescent au ministère de la Santé, a salué la contribution du programme ADOS aux efforts du gouvernement sénégalais. Elle a rappelé que de nombreux adolescents n’ont toujours pas un accès adéquat aux services de santé, adaptés à leurs préoccupations spécifiques. Elle a cité parmi les principaux défis les difficultés liées à la gestion de l’hygiène menstruelle, les violences sexuelles, les mariages précoces, les grossesses en milieu scolaire, ainsi que les mutilations génitales féminines. Elle a également insisté sur les obstacles majeurs rencontrés en milieu rural, où la stigmatisation et les normes sociales rendent l’accès aux soins encore plus difficile pour les jeunes.

Pour conclure, Marie-Gloriose Ingabire a souligné la dimension intersectorielle du programme ADOS, affirmant qu’aucun secteur à lui seul ne peut relever les multiples défis posés par la santé reproductive des jeunes. Elle a plaidé pour une mobilisation concertée de l’ensemble des acteurs concernés : chercheurs, jeunes, autorités locales, leaders religieux, associations communautaires. Selon elle, seule une approche inclusive et participative permettra de mettre en place des réponses réellement efficaces et durables aux besoins des adolescents sénégalais.

Thierno Bocoum charge Sonko après son entretien à la RTB : « une vision populiste, confuse et dangereusement relativiste »

Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, ne rate aucune occasion pour égratigner le Premier ministre Ousmane Sonko. Dans un long texte publié sur sa page Facebook, il s’est exprimé sur l’entretien accordé par le chef du gouvernement sénégalais à la télévision burkinabè RTB.
Selon lui, Ousmane Sonko a volontairement brouillé la ligne de démarcation entre « légitimité démocratique » et « prise de pouvoir militaire ». Un brouillage qu’il juge loin d’être anodin, révélateur selon lui d’une « vision confuse, populiste et dangereusement relativiste ».

In extenso, l’intégralité de sa publication.

 Un Premier ministre à surveiller : ses propos le trahissent

« Ce n’est parce qu’on est arrivé au pouvoir de manière démocratique qu’on est pas un révolutionnaire. Ce n’est pas parce qu’on est arrivé au pouvoir par d’autres moyens qu’on est plus révolutionnaire que d’autres et vis et versa. Des gens qui arrive au pouvoir par les armes ont été adulés parce qu’ils ont fait des résultats. Des gens sont arrivés par les urnes, ils ont été renversés parce qu’ils n’ont pas fait de résultats. Le plus important c’est notre rapport avec nos peuples. Notre capacité à nous mettre au service de notre peuple et de l’Afrique » (sic)

(Ouagadougou, 19 mai 2025)
En une seule déclaration, dans une interview accordée à la RTB, le Premier ministre sénégalais a brouillé la frontière entre légitimité démocratique et prise de pouvoir militaire. Entre suffrage populaire et conquête armée. Entre démocratie et autoritarisme.

Ce brouillage n’est pas fortuit. Il révèle une vision confuse, populiste et dangereusement relativiste.
Il traduit une tendance à justifier le pouvoir non par sa source mais par ses effets supposés.
Ce qui se présente comme une rupture idéologique n’est bien souvent qu’une inculture démocratique habillée de slogans.
Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre laisse filtrer cette vision.

Le jeudi 27 février 2025, lors d’une rencontre tripartite entre gouvernement, patronat et syndicats, le Premier ministre avait déjà semé le doute :
« Les pays qui ont décollé ces dernières années sont les pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées. »

Sans les nommer, il faisait clairement allusion aux pays asiatiques, souvent présentés comme modèles de développement autoritaire notamment la Chine, le Vietnam ou encore Singapour.

Cependant, cette analyse est à la fois simpliste et erronée car plusieurs pays asiatiques ont réussi dans des cadres démocratiques (Corée du Sud, Japon, Inde…).

Le développement ne justifie pas la confiscation des libertés.
La croissance chinoise elle-même ralentit, minée par un étouffement des libertés, des censures intellectuelles et une bulle technocratique déconnectée.

Faire l’apologie du développement sans liberté, c’est déshumaniser le progrès.
C’est croire que les chiffres suffisent même quand les peuples suffoquent.

Et voici qu’à Ouagadougou, le Premier ministre relativise ouvertement l’accession au pouvoir par les armes, évoquant des « chefs militaires adulés pour leurs résultats ».

Mais de quelle adulation parle-t-il ? De quelques milliers de manifestants galvanisés, souvent encadrés, dans un pays de plus de 22 millions d’habitants ?

Même les chiffres les plus généreux évoquent des foules de 10 000 à 30 000 personnes à Ouagadougou, soit moins de 0,15 % de la population.

Un peuple, ce ne sont pas des slogans dans la rue. C’est une souveraineté silencieuse, parfois résignée, souvent fracturée, toujours majoritaire.
Une foule visible ne remplace pas une urne confisquée.

Nous portons un profond respect aux peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Leur souffrance est réelle, leur quête de souveraineté légitime, leur désir de sécurité compréhensible.
Nous considérons que respecter un peuple, c’est aussi écouter ses silences.
Faut-il rappeler que dans les pays sahéliens aujourd’hui sous régime militaire, les partis politiques sont dissous, les manifestations interdites, les médias critiques suspendus, des journalistes exilés, des activistes arrêtés, le président Bazoum séquestré au Niger sans procès depuis un an.
Le silence imposé n’est pas une approbation, c’est une preuve de domination.
Lutter contre l’insécurité n’exige pas de suspendre la démocratie.

Dans toute démocratie fonctionnelle, le président élu est le chef suprême des armées. Il dispose de la légitimité et des outils pour affronter les défis sécuritaires sans confisquer la parole du peuple.

Évidemment, il y a des chefs d’État élus qui ont déçu. Il y a également des démocraties imparfaites, lentes, vulnérables mais la démocratie a un mérite inaliénable, celui de permettre au peuple de corriger ses erreurs par les urnes non par les armes.

C’est ce droit de correction qui distingue le pouvoir imposé du pouvoir consenti. Un président élu peut être battu, contesté, remplacé. Un chef militaire, lui, ne rend de compte qu’à sa propre volonté ou à celle de ses armes.
Un Premier ministre qui confond autant, expose un pays entier à la dérive.
Et cela, nous devons le dire. Et le surveiller.

Thierno Bocoum
Président AGIR

Drame à Kolda : une élève de 13 ans se donne la mort par pendaison à Kossanké

Un événement tragique s’est déroulé dans la nuit du dimanche au lundi 19 mai à Kossanké, un village situé dans la commune de Médina Chérif, département de Kolda. Diénabou Baldé, une élève de 13 ans, s’est donnée la mort par pendaison aux environs de 22 heures. Ce drame a provoqué une onde de choc dans toute la localité, laissant la population dans la stupeur, l’incompréhension et une profonde tristesse.

La jeune Diénabou était scolarisée en classe de 6e B au collège d’enseignement moyen de Kossanké. D’après les témoignages de ses camarades et enseignants, elle était décrite comme une élève dynamique, joviale et bien intégrée dans la vie scolaire. Son geste, aussi brutal qu’inattendu, laisse perplexes aussi bien ses proches que les responsables éducatifs.

Informée de la situation, la gendarmerie s’est rendue sur place accompagnée des sapeurs-pompiers afin de procéder aux constatations d’usage. Après les premières démarches judiciaires, le corps sans vie de la collégienne a été transféré à Kolda, où une enquête a été ouverte pour élucider les circonstances exactes de ce drame.

Le lendemain matin, l’Inspecteur de l’Éducation et de la Formation de Kolda, M. Birane Tine, s’est personnellement déplacé à Kossanké pour exprimer la solidarité et les condoléances de l’ensemble de la communauté éducative à la famille de la défunte.

Selon les dernières informations fournies par le principal du collège, la famille a obtenu l’autorisation d’inhumer l’adolescente. Les funérailles sont prévues ce mardi 20 mai à 14 heures dans le village natal de Diénabou Baldé. Une cérémonie empreinte de douleur à laquelle prendront part des autorités locales, éducatives et de nombreux habitants, tous unis dans la peine.

Pool judiciaire financier : Lat Diop face à une nouvelle affaire judiciaire

L’ancien directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), Lat Diop, déjà incarcéré, fait l’objet d’une nouvelle procédure judiciaire. Le lundi 19 mai 2025, il a été extrait de sa cellule à la prison de Rebeuss pour être auditionné par les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC), à la demande du parquet financier.

Cette nouvelle affaire découle d’une plainte introduite par un certain Paul Ndong. Elle concerne une opération immobilière présumée douteuse, portant sur l’achat d’un appartement situé aux Almadies, dont la valeur est estimée à 500 millions de francs CFA. Le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête, confiée à la DIC.

Devant les enquêteurs, Lat Diop a fermement nié toute implication personnelle dans cette transaction. Il a expliqué qu’il n’en était pas le bénéficiaire, mais qu’il avait simplement joué un rôle d’intermédiaire pour un ami désireux d’acquérir le bien immobilier. Selon lui, cet ami, confronté à des difficultés financières, avait choisi de vendre un autre appartement par l’intermédiaire d’un notaire, dans le but de financer l’achat projeté. L’acompte, a-t-il précisé, aurait été émis à partir des fonds issus de cette vente. Toutefois, la transaction aurait finalement avorté, sans qu’aucune somme ne soit définitivement engagée.

Plusieurs sources médiatiques rapportent que Lat Diop a tenu à souligner le caractère privé de cette affaire, qui, selon lui, n’a aucun lien avec sa gestion à la tête de la Lonase. Il a insisté sur le fait qu’aucun franc de la société nationale, ni de ses propres comptes personnels, n’a été utilisé dans cette opération. Tout l’acompte, a-t-il martelé, provenait de la vente de l’appartement appartenant à son ami.

Malgré ces explications, cette nouvelle procédure ouverte par le parquet financier pourrait peser lourdement sur la situation judiciaire de l’ancien directeur général. Elle intervient alors qu’il espérait une issue favorable dans ses démêlés actuels avec la justice. Cette affaire pourrait bien compromettre ses espoirs de retrouver prochainement la liberté.

PLUS D’UN MOIS SANS EAU POTABLE DANS LE SINE-SALOUM : Lente agonie de l’économie

Privée deau depuis plus dun mois, lîle de Mar, particulièrement à Fandimadior, joyau touristique du delta du Saloum, dans la région de Fatick, suffoque. Dans une lettre adressée à l’administration territoriale, les habitants et acteurs économiques dénoncent une situation dramatique : pénurie deau, fermeture provisoire dhôtels, chômage technique, flambée des prix. Une crise qui, au-delà de Fandimadior, frappe de plein fouet dautres localités de larrondissement de Fimela, comme Mar Lodj, Ndangane Sambou ou Palmarin.

Cela fait désormais plus de quatre semaines que les robinets sont à sec à Fandimadior. Aucun signal, aucune explication officielle, aucune goutte d’eau potable n’a atteint les foyers, les établissements touristiques ou les infrastructures économiques. Dans leur correspondance collective adressée au représentant de l’État, les habitants et acteurs économiques dressent un tableau accablant de cette crise qui menace de paralyser entièrement la localité. « Depuis quatre semaines révolues, pas une seule goutte d’eau ne coule de nos robinets. Cette absence totale d’approvisionnement hydraulique plonge nos foyers, établissements et structures touristiques dans une crise d’une gravité extrême », expliquent ces derniers.

PARALYSIE DE L’ÉCONOMIE ET RISQUES SANITAIRES

Ndangane Sambou et Fandimadior, localités à fort potentiel touristique, vivent en grande partie grâce à l’accueil de visiteurs, les établissements hôteliers, les activités artisanales et les services. Mais avec la rupture d’approvisionnement en eau, c’est tout un écosystème économique qui s’effondre.

Les hôtels et campements, incapables d’offrir des conditions sanitaires décentes, ont fermé leurs portes. Le personnel est placé en chômage technique. Les clients sont refusés. Les activités de restauration, de nettoyage, de jardinage sont totalement à l’arrêt. Les habitants évoquent des années d’investissements anéantis par cette crise : aménagements paysagers, infrastructures d’accueil, équipements touristiques. Tout risque d’être perdu si rien n’est fait rapidement.

« L’accès à l’eau est un droit fondamental, garanti par nos lois et reconnu par les principes universels de la dignité humaine », rappellent les habitants dans une note adressée au sous-préfet de Fimela. Ils dénoncent une situation où l’on met en péril la sécurité et la stabilité sociale d’une communauté déjà vulnérable.

Le porte-parole du collectif des habitants, joint par « Le Dakarois Quotidien », témoigne : « nous devons acheter de l’eau, que des charrettes vont chercher à 3 kilomètres dans des puits. Elle nous est ensuite vendue à 200 francs le bidon de 20 litres. Cela revient à 10 000 francs CFA le mètre cube, contre 300 francs à Dakar. C’est une injustice flagrante, un fardeau pour des familles déjà précaires. »

Et la crise ne s’arrête pas à Ndagane Sambou et Fandimadior. Selon lui, toute la zone de l’arrondissement de Fimela est concernée : Ndangane Sambou, Mar Fafaco, Mar Soulou, Mar Lodj, Fimela, Djilor, Yayem, Palmarin. Partout, les mêmes complaintes, le même désarroi, la même impuissance face à une pénurie incompréhensible. Il avance, d’autre part, que c’est le même phénomène qui se répète depuis 3 ans avec le distributeur d’eau potable SEOH.

LA SEOH, CITÉE COMME COUPABLE

Dans leur lettre, les habitants dénoncent l’attitude de la Société d’Exploitation des Ouvrages Hydrauliques (SEOH), qui aurait été alertée à plusieurs reprises sans jamais donner suite. Ils parlent d’un mutisme, d’un silence institutionnel et d’une indifférence face à une détresse humaine pourtant bien réelle. « Ce mépris manifeste à l’égard de citoyens en détresse est tout simplement inacceptable », fustigent les habitants, qui exigent que la responsabilité de la SEOH soit engagée.

Pour le moment, aucune information ne circule sur l’origine de cette rupture d’approvisionnement en eau, ni sur la reprise de la distribution. D’après les populations, cette absence de communication témoigne d’un grave dysfonctionnement dans la gestion d’un service public vital.

Dans leur missive, les habitants formulent trois demandes claires :

  • Le rétablissement immédiat de l’accès à l’eau potable ;
  • L’engagement de la responsabilité de la SEOH qui, selon eux, échoue à remplir ses obligations ;
  • La mise en place d’un plan d’urgence pour venir en aide aux populations et professionnels impactés par la crise.

Au-delà de l’aspect économique, c’est la santé publique qui risque d’être aussi en péril. Sans eau, les gestes d’hygiène élémentaire deviennent impossibles : se laver, faire la vaisselle, nettoyer les lieux de vie, évacuer les déchets, etc. Les dangers sont réels, notamment avec l’approche de la saison chaude.

En février dernier, les habitants de Ross Béthio, dans la région de Saint-Louis, dans le nord du pays, avaient déjà battu le pavé pour dénoncer la même société, la même gestion défaillante, les mêmes promesses non tenues. Aujourd’hui, c’est au tour de Marfafaco, Ndagane Sambou, Fandimadior et environs de crier leur soif.

La Dakaroise

Présidence de la BAD : Bamako rallie la candidature de Sidi Ould Tah

Le lundi 19 mai 2025, le Président de la Transition du Mali, le général Assimi Goïta, a reçu en audience à Bamako une délégation ministérielle de la République islamique de Mauritanie, conduite par Amal Mint Maouloud, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Porteuse d’un message personnel du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la ministre est venue solliciter l’appui officiel des autorités maliennes à la candidature du Dr Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD).

Âgé de 64 ans, économiste de formation et ancien ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Sidi Ould Tah fait partie des cinq finalistes retenus pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de l’institution panafricaine. Son expérience à la direction de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il a dirigée durant deux mandats, ainsi que ses trois décennies d’engagement dans la finance internationale, constituent selon la diplomatie mauritanienne des atouts majeurs pour affronter les défis économiques du continent.
L’élection du président de la BAD est fixée au 29 mai 2025 à Abidjan, siège de l’institution. Le scrutin obéit à une règle de double majorité : celle des États membres africains d’une part, et celle de l’ensemble des 81 pays membres, y compris les 27 États non africains, d’autre part. Ce mécanisme complexe vise à garantir un équilibre géopolitique entre les parties prenantes régionales et les partenaires internationaux. Dans ce cadre, chaque soutien peut se révéler décisif.
Le ralliement du Mali, membre fondateur de la BAD, s’inscrit dans une stratégie d’élargissement du soutien diplomatique de la Mauritanie à l’échelle ouest-africaine. En dépit de son retrait de la CEDEAO, Bamako conserve une influence certaine dans la région, notamment en tant que président en exercice de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali pourrait ainsi jouer un rôle clé dans la consolidation d’un bloc favorable à la candidature mauritanienne.


À l’issue de la rencontre avec le général Assimi Goïta, la ministre Amal Mint Maouloud a déclaré être « pleinement satisfaite de l’écoute attentive et de l’ouverture bienveillante » du chef de l’État malien. Bien qu’aucun communiqué officiel ne précise l’ampleur de l’engagement de Bamako, tout laisse à penser que l’adhésion du Mali à la candidature de Sidi Ould Tah est désormais acquise.
Reste à savoir si ce soutien, conjugué à ceux déjà obtenus auprès de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Congo, de la Tanzanie, de Djibouti et bien sûr de la Mauritanie elle-même, permettra à Nouakchott de faire élire pour la première fois un ressortissant mauritanien à la présidence de la principale institution financière du continent africain.

Présidence de la BAD : Sidi Ould Tah obtient le soutien de Djibouti à deux semaines du scrutin

À l’approche de l’élection présidentielle de la Banque africaine de développement (BAD), prévue le 29 mai 2025, le candidat mauritanien Sidi Ould Tah continue de renforcer son socle diplomatique. Le 15 mai, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a officiellement apporté son soutien à la candidature de l’ancien directeur général de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), à l’issue d’une rencontre avec une délégation mauritanienne conduite par le ministre des Finances Sid’Ahmed Ould Bouh. Ce ralliement porte à six le nombre de pays soutenant activement Sidi Ould Tah, aux côtés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Congo, de la Tanzanie et de la Mauritanie.


Le communiqué de la présidence djiboutienne précise que ce soutien ne doit rien au hasard : Djibouti figure parmi les cinq États fondateurs qui avaient déjà marqué un premier parrainage discret à la candidature mauritanienne. Cette nouvelle manifestation de confiance s’appuie sur une vision commune du développement continental, axée sur le financement innovant, l’inclusion des jeunes, et une réforme structurelle de l’architecture financière africaine.
Sidi Ould Tah, qui mène campagne depuis plusieurs mois sur le terrain diplomatique et institutionnel, a bâti un programme axé sur la transformation de la BAD en une plateforme proactive face aux défis contemporains. Son plan de gouvernance repose sur la facilitation de l’accès des États africains à des financements abordables, la valorisation du capital humain — notamment la jeunesse — à travers la formalisation de l’économie informelle et la mise en place d’incitations fiscales adaptées, l’industrialisation du continent adossée à une transition énergétique équilibrée et résiliente, et enfin une réforme profonde de la coordination entre institutions financières africaines afin de garantir une réponse plus intégrée et efficace aux besoins de financement du développement.
Sa candidature est également portée par un bilan salué à la tête de la BADEA, où il a dirigé une montée en puissance notable de l’institution, avec une hausse significative des décaissements et une amélioration de sa notation financière. Il entend appliquer cette méthode à la BAD en mobilisant à la fois les partenariats publics-privés, les fonds souverains, les investisseurs privés et les banques régionales, dans l’objectif de transformer chaque dollar mobilisé en dix dollars d’investissements effectifs.
Face à lui, quatre autres prétendants de taille sont en lice : Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie ; Abbas Mahamat Tolli, ex-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et représentant du Tchad ; Bajabulile Swazi Tshabalala, ancienne vice-présidente de la BAD, candidate de l’Afrique du Sud ; et le Zambien Dr Samuel Maimbo, cadre dirigeant à la Banque mondiale. Le scrutin s’annonce donc très disputé. Mais avec l’adhésion de Djibouti, pays stratégique de la Corne de l’Afrique et partenaire économique important de plusieurs puissances internationales, Sidi Ould Tah gagne en légitimité et renforce sa stature continentale à un moment clé de la campagne.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°469 – 20/05/2025

🔴 PRÉSIDENCE DE LA BAD / MALGRÉ LA VISITE DU GÉNÉRAL BIRAME DIOP AVEC UNE FORTE DÉLÉGATION : BAMAKO LÂCHE DAKAR
🔴 PLUS D’UN MOIS SANS EAU POTABLE DANS LE SINE-SALOUM : À SEC, L’ÉCONOMIE COULE

🔴 MMA / ACTES VIOLENTS DE ZARKO : LE MINISTÈRE DES SPORTS TAPE DU POING
🔴 25E ÉDITION DU DRAPEAU DU CHEF DE L’ÉTAT / TOURNOI PAR ÉQUIPE : KAOLACK DÉTRÔNE DAKAR

Renforcement des relations bilatérales : El Malick Ndiaye en mission diplomatique stratégique aux Émirats arabes unis

Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, El Malick Ndiaye, a entamé ce lundi une visite officielle aux Émirats arabes unis, marquée par une série d’audiences diplomatiques de haut niveau. Ce déplacement intervient dans un contexte d’intensification de la diplomatie sénégalaise, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, et vise à renforcer le partenariat stratégique entre Dakar et Abou Dhabi.

Accueilli avec tous les honneurs à Abou Dhabi, M. Ndiaye a été reçu par Saqr Ghobash, président du Conseil national fédéral, l’équivalent émirati du Parlement. Lors de cette rencontre solennelle, les deux hommes ont échangé sur les fondements historiques et les perspectives d’avenir des relations entre leurs deux pays.

Saqr Ghobash a salué la stabilité politique du Sénégal, tout en mettant en avant les réformes récentes engagées au sein de l’Assemblée nationale sénégalaise. Selon lui, ces réformes sont « un signal fort de la consolidation de l’État de droit et de la vitalité démocratique en Afrique de l’Ouest ».

En réponse, El Malick Ndiaye a insisté sur la volonté du Sénégal d’établir des liens parlementaires durables, allant au-delà des déclarations d’intention. Il a exprimé le souhait de voir les institutions législatives des deux pays coopérer de manière plus étroite sur des questions telles que la gouvernance, la formation des parlementaires, et l’échange d’expériences institutionnelles.

La mission du président de l’Assemblée nationale s’est également inscrite dans une logique de diplomatie économique proactive. Lors d’un entretien avec le ministre émirati des Affaires étrangères, Sheikh Shakhboot Bin Nahyan Al Nahyan, les deux délégations ont abordé en profondeur les possibilités de co-investissements dans des secteurs clés : énergie, infrastructures, technologies, agriculture, éducation et santé.

Le ministre émirati a fait part de l’intérêt croissant des investisseurs émiratis pour le Sénégal, présenté comme une plateforme stable et sécurisée pour les affaires en Afrique de l’Ouest. Il a évoqué la possibilité de faire du Sénégal un hub logistique et commercial pour les entreprises du Golfe, en s’appuyant notamment sur les performances du Port autonome de Dakar et sur les projets d’extension portuaire à Ndayane.

L’une des propositions phares de cette rencontre a été la mise en place d’un accord bilatéral de libre-échange, destiné à faciliter les flux commerciaux et les investissements entre les deux pays.

Lors de cette mission, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) a joué un rôle central. Son directeur général a présenté la vision de développement du Sénégal à l’horizon 2050, articulée autour de plusieurs axes prioritaires : agrobusiness, santé, éducation, énergies renouvelables, infrastructures numériques et industries extractives.

Sheikh Shakhboot a salué cette feuille de route ambitieuse et a proposé un rapprochement stratégique entre le FONSIS et le Fonds souverain d’Abu Dhabi, dans une optique de co-investissements sur des projets à fort impact socio-économique. Des discussions techniques ont été engagées pour définir les modalités d’une coopération structurée entre les deux fonds.

Le ministre émirati a aussi salué le rôle de la diaspora sénégalaise aux Émirats, qu’il a décrite comme exemplaire par son sérieux, sa discipline et sa contribution au tissu économique local. Il a exprimé son souhait d’améliorer les conditions de vie et de travail de ces travailleurs, tout en facilitant leur accès à la formation professionnelle.

En clôture de cette journée intense, El Malick Ndiaye a annoncé que le Premier ministre Ousmane Sonko se rendra bientôt aux Émirats dans le cadre d’une visite officielle de haut niveau. Cette mission devrait déboucher sur la signature d’accords concrets dans les domaines de l’énergie, de l’éducation, des infrastructures et de la technologie.

« Cette visite a pour objectif de consolider les relations diplomatiques existantes, mais aussi d’ouvrir de nouveaux canaux de coopération, en ligne avec les orientations du président Bassirou Diomaye Faye », a déclaré El Malick Ndiaye.

Justice – Affaire du Palais de justice de Pikine-Guédiawaye : les accusateurs d’Ismaïla Madior Fall incarcérés, l’ancien ministre convoqué ce mardi

L’enquête judiciaire sur les soupçons de corruption dans le cadre de la construction du Palais de justice de Pikine-Guédiawaye prend une tournure inattendue. Ce lundi 19 mai 2025, deux figures clés du dossier, Cheikh Guèye, promoteur immobilier à la tête de la société Technologie Consulting Service (TCS), et Mohamed Anas El Bachir Wane, ancien directeur des Constructions au ministère de la Justice, ont été placés sous mandat de dépôt.

Les deux hommes, qui accusaient l’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall d’avoir sollicité un pot-de-vin, sont désormais poursuivis pour des faits graves : escroquerie sur les deniers publics, corruption, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux. Ils ont été déférés au parquet de Pikine après avoir été entendus par les enquêteurs de la Brigade des affaires générales (BAG).

Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux mis en cause seraient au cœur d’un système de détournement structuré autour du marché public du nouveau palais de justice. Les enquêteurs parlent d’une véritable « mafia foncière » ayant mis en place un circuit parallèle de financements occultes, avec des implications supposées à plusieurs niveaux du ministère.

Cheikh Guèye avait lui-même déclenché l’affaire en accusant Ismaïla Madior Fall d’avoir exigé une somme de 250 millions de francs CFA en échange de l’attribution du marché public. Il affirmait avoir déjà versé 50 millions FCFA à l’ancien ministre avant que la somme ne lui soit restituée, selon ses dires. Une version aujourd’hui mise en doute par les enquêteurs, qui suspectent une tentative de manipulation de l’opinion et des institutions judiciaires.

Pendant ce temps, Ismaïla Madior Fall, mis en cause dans ces déclarations, est attendu ce mardi 20 mai devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice pour une audition officielle. Son passage est très attendu, tant les implications politiques et judiciaires de ce dossier sont lourdes.

L’ancien garde des Sceaux, qui a nié en bloc toutes les accusations depuis leur révélation, entend livrer sa version des faits et pourrait bénéficier d’un regain de crédibilité suite à l’incarcération de ses accusateurs. Reste à savoir si de nouveaux éléments seront versés au dossier à l’issue de son audition.

Cette affaire met une nouvelle fois en lumière la sensibilité et la complexité des grands projets d’infrastructures publiques, notamment en matière de transparence dans les marchés publics. Le chantier du palais de justice de Pikine-Guédiawaye, censé améliorer l’accès à la justice dans cette zone densément peuplée de la banlieue dakaroise, est aujourd’hui au centre d’une tempête politico-judiciaire.

Accident mortel à Pikine Technopole : un jeune motocycliste tué, le chauffeur du camion en fuite interpellé

La route a encore fait une victime ce lundi 19 mai 2025 à Pikine Technopole, dans la banlieue dakaroise. Un violent accident impliquant un camion et un motocycliste a coûté la vie à un jeune homme de 23 ans, né à Dakar.

Selon les informations recueillies par LeDakarois, le drame s’est produit aux environs de 10 heures du matin, alors que la victime circulait en direction du croisement de Cambérène. C’est à ce moment qu’un poids lourd, roulant à vive allure, l’a percuté de plein fouet.

Sous la violence du choc, le motocycliste a été projeté au sol. Il est décédé sur le coup, avant même l’arrivée des secours. Les sapeurs-pompiers n’ont pu que constater le décès et procéder à l’évacuation de son corps vers l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye.

Fait aggravant, le chauffeur du camion a tenté de prendre la fuite, abandonnant la victime sur les lieux de l’accident. Mais sa cavale a été de courte durée. Grâce à la réactivité des témoins et des forces de l’ordre, il a été interpellé quelques kilomètres plus loin, dans les environs de Patte d’Oie.

La gendarmerie de Pikine a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes du drame, établir les responsabilités, et faire toute la lumière sur les faits. L’auteur présumé de l’homicide routier est actuellement en garde à vue et devrait être présenté au parquet dans les prochaines heures.

Cet accident relance une fois de plus le débat sur la sécurité routière, notamment dans les zones périurbaines où le trafic est de plus en plus dense et où les comportements imprudents des conducteurs, combinés à l’état des routes, deviennent des facteurs aggravants.

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