Clarification sur la lettre dénonçant Cheikh Bamba Dièye à l’AIBD : L’agent Abdoulaye Mbaye se défend

À la suite de l’article intitulé « AIBD : “Une gestion opaque” de Cheikh Bamba Dièye dénoncée, la direction générale dément, évoque des mesures correctives et un plan social », un agent de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), répondant au nom d’Abdoulaye Mbaye, a pris contact avec notre rédaction pour apporter des précisions.

L’agent, bien que portant le même prénom et nom que l’auteur de la lettre en question, a fermement démenti toute implication dans cette affaire. Au téléphone, Abdoulaye Mbaye a exprimé son étonnement face à la confusion suscitée par l’article, précisant qu’il avait reçu plusieurs appels et messages de ses proches, inquiets de ce qui semblait être une confusion entre lui et l’auteur de la lettre.

Il a souligné qu’il n’était en aucun cas mêlé à la rédaction ou à la diffusion de ce courrier. Dans cette même optique, il a rappelé son devoir de réserve en tant qu’agent de l’AIBD, soulignant qu’il lui est strictement interdit de divulguer des informations relatives à la gestion interne de l’aéroport ou aux affaires sensibles qui concernent ses responsables.

Abdoulaye Mbaye a insisté sur le fait qu’il n’a pris aucune part dans les accusations de gestion opaque dirigées contre Cheikh Bamba Dièye. Il a précisé qu’il se trouve dans une position où il doit respecter la confidentialité de la structure au sein de laquelle il exerce ses fonctions.

Ainsi, en réponse à la confusion soulevée par l’article, cet agent de l’AIBD tient à clarifier sa position et à rassurer ses proches, ses collègues et l’opinion publique quant à son absence d’implication dans cette affaire.

Trafic de drogue à Yoff : un étranger arrêté en possession de crack

Une opération menée vendredi 9 mai par les agents de la Division opérationnelle de l’OCRTIS a permis l’interpellation d’un individu de nationalité étrangère à Yoff, dans la commune de Dakar. L’homme a été arrêté en possession de 2,5 grammes de crack, une drogue dure particulièrement addictive, alors qu’il se trouvait aux abords du commerce « La Brioche Dorée », un lieu très fréquenté du quartier.

Selon les premières informations de l’enquête, la substance saisie était destinée à la revente locale. Le suspect a été immédiatement placé en garde à vue pour trafic de stupéfiants. Il devrait être présenté au parquet dans les prochaines heures.

Cette arrestation s’inscrit dans la stratégie de lutte active contre le trafic de drogue que mène l’OCRTIS, qui multiplie les interventions ciblées dans les zones à risque comme Yoff. Ce quartier, densément peuplé et dynamique, fait l’objet d’une attention particulière de la part des forces de sécurité, soucieuses d’endiguer la prolifération de substances illicites.

Les autorités policières ont réaffirmé leur engagement à poursuivre sans relâche la traque des trafiquants, petits ou grands, qui nuisent à la sécurité publique. Elles invitent également les populations à rester vigilantes et à signaler tout comportement suspect aux forces de l’ordre.

Fou Malade se lance en politique : un parti Hip-Hop baptisé « Jëff » attendu en 2026

Le rappeur et activiste sénégalais Malal Talla, plus connu sous son nom de scène Fou Malade, a franchi un nouveau cap dans son engagement citoyen. Lors de la 3e édition du projet Jahowo Démocratie, tenue samedi en présence de plusieurs acteurs de la société civile, il a annoncé la création prochaine de son propre parti politique baptisé « Jëff », qui signifie « agir » en wolof.

Prévu pour voir le jour en janvier 2026, ce parti se veut une extension politique de l’idéologie Hip-Hop. Selon Fou Malade, il s’agira d’un cadre alternatif, ancré dans les valeurs de justice sociale, de responsabilité et d’action concrète au service du peuple sénégalais. Il explique que « le Hip-Hop, qui fête ses 50 ans cette année, ne doit plus se contenter d’interpeller le pouvoir : il est temps qu’il participe pleinement à la construction politique de la nation ».

Longtemps engagé dans les luttes sociales, notamment aux côtés des jeunes et des mouvements citoyens, Fou Malade souhaite ainsi transformer son militantisme en outil institutionnel. Il estime que la voix des artistes et des acteurs culturels mérite d’être entendue au même titre que celle des professionnels de la politique.

L’annonce de cette initiative suscite déjà de nombreuses réactions, entre curiosité et encouragements. Le lancement de « Jëff » pourrait marquer une nouvelle ère pour la participation des artistes au débat politique sénégalais, à l’heure où les lignes bougent et où la demande de renouveau se fait de plus en plus pressante.

Dakar : des féministes perturbent la conférence de Tariq Ramadan

La venue de l’islamologue Tariq Ramadan à Dakar n’est pas passée inaperçue. Invité à animer une conférence religieuse ce samedi à l’espace Maam Samba, sur la route de Ngor, le penseur musulman a été brièvement confronté à une manifestation féministe dénonçant sa présence sur le sol sénégalais.

Quelques instants après le début de son intervention, un groupe de militantes a surgi devant la salle, criant des slogans hostiles. Certaines brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des accusations explicites. Les manifestantes dénonçaient les nombreuses affaires de viol dans lesquelles le conférencier est mis en cause en Europe, malgré les procédures judiciaires encore en cours.

Face à cette irruption soudaine, les organisateurs, appuyés par un service de sécurité renforcé, notamment des membres du mouvement Baye Fall, sont rapidement intervenus. Le dispositif mis en place a permis de contenir les protestataires à l’extérieur du lieu, sans incident majeur ni affrontement physique.

Après ce moment de tension, la conférence a pu reprendre dans le calme, sous haute surveillance. L’événement s’est poursuivi jusqu’à son terme, mais le climat était visiblement marqué par l’atmosphère lourde générée par cette manifestation.

Tariq Ramadan, personnalité influente dans les cercles intellectuels musulmans francophones, continue de diviser l’opinion. Sa présence au Sénégal, pays réputé pour sa tradition de tolérance religieuse et son attachement à la paix sociale, suscite des débats vifs. Pour certains, il demeure un intellectuel brillant injustement ciblé. Pour d’autres, sa venue est perçue comme une provocation inacceptable tant que les accusations de violences sexuelles n’ont pas été définitivement tranchées par la justice.

Cet épisode à Dakar rappelle que, partout où il se déplace, Tariq Ramadan cristallise tensions, adhésions et oppositions dans une équation toujours aussi sensible.

Marché Castors : une saisie de près d’un kilo de chanvre indien, 14 personnes arrêtées

Une opération de répression du trafic de drogues s’est déroulée récemment au marché Castors, à Dakar, où les éléments de la Division Opérationnelle de l’OCRTIS ont interpellé quatorze individus. Cette intervention musclée a permis la saisie de 980 grammes de chanvre indien, conditionnés sous forme de vrac et en cornets prêts à être écoulés.

Au-delà de cette importante quantité de chanvre, les forces de l’ordre ont également découvert des drogues dures et particulièrement dangereuses. Pas moins de 61 doses de Kush, une drogue synthétique réputée pour ses effets dévastateurs sur la santé mentale, ont été récupérées. Les policiers ont aussi mis la main sur 14 pierres de crack, une autre substance aux conséquences fortement addictives et destructrices.

Les personnes interpellées, majoritairement de nationalité étrangère, ont été placées en garde à vue. Elles seront prochainement présentées au procureur dans le cadre de l’enquête ouverte pour trafic de stupéfiants.

Cette opération, menée avec méthode et détermination, s’inscrit dans la stratégie de lutte active contre les drogues adoptée par les autorités sénégalaises. Elle reflète la volonté affichée de maintenir une politique de tolérance zéro face à un phénomène qui menace la stabilité sociale et la santé publique.

Taxawu Sénégal : Barthélemy Dias prend son envol politique et crée son propre mouvement

Un tournant majeur s’opère au sein de Taxawu Sénégal. Le maire de Dakar, Barthélemy Dias, a décidé de voler de ses propres ailes en annonçant la création prochaine de sa propre formation politique. Cette séparation, bien que significative, se fera à l’amiable, selon des sources proches du dossier. Elle vient consacrer des mois de divergences stratégiques avec son mentor politique, Khalifa Sall, fondateur du mouvement.

C’est à l’occasion d’une rencontre avec les délégués de Taxawu Sénégal, tenue ce week-end, que Khalifa Sall a officialisé la nouvelle. Il a confirmé que Barthélemy Dias poursuivrait désormais sa carrière politique de manière autonome. Cette décision n’a rien d’un conflit. Les deux figures politiques, qui ont longtemps marché côte à côte, auraient discuté en amont de cette orientation nouvelle. L’enjeu pour chacun est désormais de tracer sa propre voie dans un paysage politique en recomposition.

Barthélemy Dias semble vouloir incarner une ligne plus affirmée, plus offensive, en phase avec les mutations sociales et politiques en cours au Sénégal. En capitalisant sur sa forte popularité dans la capitale et son image d’homme politique combatif, il entend construire un mouvement dynamique, tourné vers les jeunes, les quartiers populaires et les électeurs en quête d’un discours alternatif. Plusieurs observateurs estiment qu’il prépare déjà les grandes échéances à venir, en particulier la présidentielle de 2029. Une hypothèse d’autant plus crédible que l’ex-maire de Mermoz Sacré-Cœur a toujours affiché ses ambitions nationales, sans jamais les masquer.

Du côté de Taxawu Sénégal, cette séparation pourrait marquer la fin d’un cycle. Le mouvement devra désormais se réorganiser sans celui qui en était la figure la plus en vue sur le terrain électoral ces dernières années. Pour Khalifa Sall, il s’agira de préserver la cohésion interne et de continuer à peser dans les débats politiques, dans un contexte de montée en puissance du tandem Diomaye–Sonko.

Cette recomposition illustre les fractures, mais aussi les évolutions naturelles d’un champ politique sénégalais en pleine transition. Le départ de Barthélemy Dias, s’il est symbolique, pourrait aussi ouvrir la voie à de nouveaux équilibres et à l’émergence de projets politiques plus personnalisés à l’horizon 2029.

Yoro Dia au Pastef : « Cette volonté effrénée de vouloir effacer Macky Sall est impossible… »

Invité de l’émission Grand Jury sur la RFM ce dimanche, Yoro Dia, docteur en sciences politiques et ancien coordonnateur de la communication de la présidence de la République, a tenu des propos tranchants à l’égard du Pastef. Selon lui, la stratégie actuelle du parti au pouvoir visant à « effacer Macky Sall » de la mémoire politique sénégalaise est vouée à l’échec.

« Le Pastef, en voulant traîner Macky Sall et s’acharner sur son fils, veut détruire l’exception sénégalaise », a martelé Yoro Dia.

Le politologue a dressé un contraste entre l’ancien président Macky Sall et son successeur Bassirou Diomaye Faye, qu’il juge encore en décalage avec les exigences du pouvoir :

« Macky a compris que le temps ne chôme pas. Diomaye, lui, ne l’a pas encore compris », a-t-il estimé.

Évoquant la scène internationale, Yoro Dia a souligné ce qu’il appelle le « rayonnement intact » de Macky Sall, un an après avoir quitté le pouvoir. Il estime que malgré son retrait de la vie politique nationale, l’ex-président reste un acteur diplomatique influent :

« Macky Sall n’est plus président de la République depuis un an, mais il est plus présent que Diomaye dans l’actualité politique nationale, grâce aux maladresses du pouvoir et à l’agenda de vengeance systémique du Pastef. »

Pour Yoro Dia, cette situation paradoxale est révélatrice d’un leadership encore immature du côté du nouveau régime.

« Heureusement que Macky rayonne à l’international, et que la voix du Sénégal, qui est une chance pour le monde, soit encore entendue », conclut-il.

Dialogue politique : « Une perte de temps ! » selon Yoro Dia, qui accuse le pouvoir de vouloir renforcer Ousmane Sonko

L’appel au dialogue lancé par le président Bassirou Diomaye Faye continue de diviser la classe politique sénégalaise. Ce dimanche, sur les ondes de la RFM, Yoro Dia, ancien ministre porte-parole de la présidence et politologue reconnu, a vivement critiqué l’initiative, qu’il considère comme « une perte de temps ». Selon lui, l’objectif inavoué de cette démarche est de consolider davantage le pouvoir du Premier ministre Ousmane Sonko.

« Il s’agit d’un dialogue pour donner au Premier ministre plus de pouvoir parce qu’il est légitime », a lancé Yoro Dia, dénonçant une tentative de remodeler le système institutionnel sénégalais en fonction des ambitions d’un homme.

L’ancien conseiller en communication de la présidence défend le maintien du régime semi-présidentiel actuel, qu’il qualifie de « bon système » à consolider, plutôt que de l’affaiblir au profit d’un régime parlementaire. Pour lui, l’ordre institutionnel ne doit pas être sacrifié sur l’autel des ambitions politiques.

Plus tranchant encore, Yoro Dia estime que les priorités actuelles du pays ne se situent pas dans les réformes politiques, mais dans les urgences économiques. Il fustige ce qu’il qualifie de diversion politique : « Au Sénégal, il ne s’agit ni de questions de démocratie ni de questions électorales… mais plutôt de l’économie qui est aujourd’hui à l’arrêt ».

À ce titre, il rejoint en partie les propos d’Ousmane Sonko lui-même, qu’il cite à l’appui : « Le Sénégal n’a pas de problème politique, mais plutôt économique », rappelant les mots du Premier ministre lors de son discours au Grand Théâtre.

Poursuivant sa charge contre le pouvoir en place, Yoro Dia a critiqué sévèrement la posture du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, dénonçant une logique de fermeture au débat : « Ousmane Sonko affirme qu’il n’y a pas matière à s’opposer. C’est pourquoi j’attire souvent l’attention sur la nature du Pastef. En réalité, c’est un parti fanatique qui ne cherche pas à convaincre. »

Selon lui, une opposition digne de ce nom est désormais difficile à définir, allant jusqu’à qualifier les adversaires politiques du pouvoir de simples « résidus ».

Les propos de Yoro Dia interviennent dans un contexte où plusieurs partis et figures de l’opposition ont déjà décliné leur participation au dialogue national. Cette nouvelle sortie publique pourrait renforcer les scepticismes et tensions autour d’un processus qui se veut pourtant inclusif et apaisé.

Éducation : Le Cusems rejette le Pacte de stabilité sociale et interpelle l’État sur les accords non respectés

Le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) a clairement exprimé son refus de s’aligner sur le nouveau Pacte de stabilité sociale proposé par l’État du Sénégal. Lors de son Conseil Syndical National, tenu ce samedi à Dakar, le syndicat a réaffirmé son attachement aux accords précédemment signés sous l’ancien régime et a demandé au gouvernement actuel de respecter ces engagements.

Le secrétaire général national du Cusems, Ndongo Sarr, a expliqué que le syndicat ne pouvait pas accepter le nouveau pacte proposé par les autorités, rappelant que des protocoles d’accord avaient déjà été signés, garantissant un certain nombre de points sur lesquels l’État s’était engagé. Selon lui, le syndicat a déjà honoré sa part de l’accord, en reprenant les cours dans l’attente de l’application des engagements pris.

« Nous avons honoré notre part d’engagement. C’est désormais à l’État de tenir les siennes », a déclaré Sarr. Le Cusems déplore que, malgré les protocoles signés, plusieurs engagements importants n’aient pas été respectés.

Le syndicat exige que le gouvernement actuel assume la continuité de l’État, en prenant en charge les engagements non remplis par l’administration précédente. Sarr a mis en lumière des points essentiels, comme le système de rémunération des enseignants, qu’il qualifie de priorité.

« Les nouvelles autorités s’étaient engagées à traiter cette question dès leur arrivée au pouvoir. Il est grand temps que cela soit fait », a insisté Ndongo Sarr. Les enseignants attendent des actions concrètes et immédiates sur ce dossier, qui est devenu un point de tension majeur pour le Cusems.

En plus des questions salariales, le Cusems réclame également le démarrage des formations pour les enseignants, essentielles à leur évolution professionnelle. Le syndicat souligne que ces formations sont cruciales pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement et la carrière des enseignants.

« Nous attendons toujours le démarrage effectif de la formation », a ajouté Ndongo Sarr, rappelant que des annonces avaient été faites, mais que la réalité de leur mise en œuvre reste encore à voir.

Le Cusems se positionne fermement contre le nouveau pacte proposé par l’État, réaffirmant ses exigences vis-à-vis des accords passés. Le syndicat attend des garanties sur la prise en charge des engagements non tenus, notamment en matière de rémunération et de formation des enseignants. Les nouvelles autorités devront rapidement agir pour répondre aux attentes légitimes des enseignants et garantir la stabilité et la continuité du secteur éducatif.

Dakar Dem Dikk : 15 mois d’impayés, les travailleurs annoncent une marche le 13 mai

Les travailleurs de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD) sont à bout. En colère contre 15 mois d’impayés de prestations sociales, ils ont annoncé une marche de protestation le lundi 13 mai 2025 devant le siège de la Caisse de sécurité sociale (CSS). L’objectif : exiger le paiement immédiat des prestations familiales, des frais d’accouchement et d’autres droits sociaux en souffrance.

Dakar Dem Dikk, dont 76,66 % du capital est détenu par l’État, fait pourtant figure d’entreprise stratégique dans le secteur des transports urbains. Mais pour les employés, la gestion de leurs droits sociaux est catastrophique.

« On a l’impression que Dakar Dem Dikk ne fait pas partie des entreprises du Sénégal », a déploré Abdoulaye Fall, délégué du personnel, dans une déclaration sur les ondes de Iradio. Il souligne que les cotisations patronales sont prélevées régulièrement sur les salaires, mais les prestations ne sont jamais versées aux bénéficiaires.

Alertés dès 2023, les représentants syndicaux avaient saisi l’Inspection du travail, qui avait conclu à un accord de régularisation en janvier 2025. Pourtant, selon Fall, la Caisse de sécurité sociale n’a toujours pas respecté ses engagements, plongeant les travailleurs dans une précarité insoutenable.

La marche prévue devant la CSS se veut pacifique, mais déterminée. Les travailleurs brandissent l’article 10 de la Constitution, qui garantit la liberté de manifester, et appellent les autorités à ne pas entraver ce droit.

« Nous demandons au président de la République de revoir le statut de la caisse », a lancé le porte-parole des travailleurs, dénonçant l’opacité dans la gestion des cotisations sociales au sein d’une institution censée protéger les salariés.

À travers cette mobilisation, les agents de DDD entendent mettre fin à un silence qui dure depuis trop longtemps. Entre droits sociaux bafoués, silence administratif et fatigue morale, ils veulent désormais se faire entendre — et réclament ce qui leur revient de droit.

Kaolack : saisie de 80 kg de faux médicaments d’une valeur de 10 millions FCFA

L’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), en partenariat avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), a mené une importante opération de contrôle dans la région de Kaolack du 5 au 9 mai 2025. Résultat : plus de 80 kilogrammes de médicaments falsifiés ou de qualité inférieure ont été saisis, pour une valeur estimée à plus de 10 millions de francs CFA.

Cette mission, conduite par la Direction de l’Inspection et de la Surveillance du Marché, a permis d’inspecter 18 officines et de démanteler cinq dépôts illégaux de médicaments. Ces produits, qui circulaient dans le circuit informel, représentent une menace directe pour la santé publique.

Selon un communiqué parvenu à PressAfrik, ces saisies démontrent que la contrefaçon pharmaceutique reste un défi majeur au Sénégal. Les médicaments falsifiés, souvent inefficaces voire toxiques, sont à l’origine de nombreuses complications médicales, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.

Dans sa communication, l’ARP réaffirme son engagement à garantir à tous les Sénégalais un accès à des médicaments sûrs, efficaces et abordables. Elle insiste également sur la rigueur de la loi pharmaceutique N° 2023-06 du 13 juin 2023, qui prévoit des sanctions sévères contre les vendeurs illégaux.

L’agence invite par ailleurs la population à faire preuve de vigilance et à acheter uniquement dans des pharmacies agréées, les seuls points de vente reconnus par les autorités sanitaires.

Cette opération réussie à Kaolack illustre la vigilance croissante des autorités face au trafic de médicaments falsifiés, qui met en péril la santé publique. Elle envoie également un message fort aux contrevenants : la tolérance zéro est désormais la règle.

Affaire des fonds Covid-19 : Me Sidiki Kaba réclame un procès équitable pour les ex-ministres mis en accusation

L’ancien ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, s’est exprimé sur les poursuites engagées contre cinq anciens ministres du régime de Macky Sall dans le cadre de l’affaire des fonds Covid-19. Dans une déclaration empreinte de prudence juridique, il a plaidé pour le respect des droits fondamentaux des mis en cause et dénoncé le traitement médiatique dont ils font l’objet.

Alors que l’Assemblée nationale a récemment voté une résolution pour leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice, Me Kaba alerte sur la gravité de la situation :

« Il s’agit d’une décision grave. La manière dont les choses ont été organisées a donné lieu à un lynchage médiatique », a-t-il affirmé.

L’ancien garde des Sceaux s’est dit préoccupé par l’impact de cette exposition publique sur le respect de la présomption d’innocence, l’un des piliers essentiels de tout État de droit. Il a rappelé que tant qu’aucune décision de justice définitive n’a été rendue, les mis en cause doivent être considérés comme innocents.

S’il reconnaît le droit de la justice à enquêter et juger, Me Sidiki Kaba insiste néanmoins sur la nécessité d’une instruction rigoureuse, mais conforme aux principes fondamentaux du droit. Il a notamment appelé à éviter tout amalgame ou instrumentalisation politique du dossier.

« Lorsque vous n’avez pas été jugé, lorsque cette décision n’est pas définitive (…), vous restez présumé innocent », a-t-il déclaré, en référence aux voies de recours encore ouvertes aux personnes concernées.

Cette affaire continue d’alimenter les tensions sur la scène politique, alors que les nouvelles autorités s’engagent dans une politique de reddition des comptes. Pour certains, elle marque une rupture nécessaire avec l’impunité ; pour d’autres, elle ouvre la porte à une justice à géométrie variable.

Bassirou Diomaye Faye attendu à Abidjan pour l’Africa CEO Forum 2025 : le Sénégal dans la dynamique d’un nouveau leadership économique africain

Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, effectuera une visite à Abidjan les 11 et 12 mai 2025 pour participer à l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum. Cette visite intervient à l’invitation de son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, et s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer les partenariats économiques régionaux et de repositionner le Sénégal au cœur des enjeux de développement du continent.

L’Africa CEO Forum est l’un des plus grands rendez-vous économiques du continent. Il réunit chaque année à Abidjan des chefs d’État, des dirigeants d’entreprises, des investisseurs, des responsables d’institutions financières, ainsi que des experts et journalistes internationaux. Ensemble, ils échangent sur les défis économiques majeurs de l’Afrique et les stratégies innovantes pour stimuler l’investissement et accélérer la croissance du secteur privé.

Un thème qui résonne fortement avec les ambitions portées par le nouveau pouvoir sénégalais, qui mise sur un partenariat fort entre l’État et les entreprises pour transformer l’économie nationale.

Depuis son élection en mars 2024, le Président Bassirou Diomaye Faye affiche une volonté claire de changement. Porté par une vision de rupture et de souveraineté économique, il met en avant une gouvernance fondée sur la transparence, la justice sociale et une plus grande implication des acteurs privés nationaux dans le développement du pays.

Sa participation au forum sera l’occasion de présenter la nouvelle orientation stratégique du Sénégal, d’attirer des investissements structurants et de tisser des alliances porteuses pour les grands chantiers économiques à venir.

Au-delà des discours, le déplacement du chef de l’État à Abidjan s’inscrit dans une démarche proactive de diplomatie économique. Le Sénégal cherche à valoriser ses atouts : stabilité politique, jeunesse dynamique, réformes engagées, potentiel agricole et minier, ouverture sur l’océan Atlantique avec son Port Autonome de Dakar modernisé.

Le forum sera également un espace privilégié pour mettre en avant les priorités du nouveau quinquennat : réindustrialisation, soutien aux PME, transformation locale des ressources, et co-construction de chaînes de valeur régionales.

La présence de Bassirou Diomaye Faye à l’Africa CEO Forum 2025 marquera un moment fort de sa jeune présidence. Elle illustrera l’ambition du Sénégal de peser davantage dans les débats économiques continentaux, tout en consolidant une approche de développement fondée sur un partenariat équilibré entre l’État et le secteur privé.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°461 – 10 ET 11/05/2025

🔴 APRÈS TAS, L’APR BOYCOTTE : VERS UN DIALOGUE SANS POIDS LOURDS DE L’OPPOSITION ?
🔴 VIOLATION DES DROITS DE LAT DIOP : LA CEDEAO SANCTIONNE LE SÉNÉGAL

🔴 CAN U20 / QUART DE FINALE : LE NIGERIA SUR LA ROUTE DU SÉNÉGAL
🔴 PHASE DE GROUPES AFROBASKET 2025 : LE SÉNÉGAL FACE À L’ÉNIGME MALIEN

AfroBasket 2025 : le Sénégal hérite d’un groupe relevé avec le Mali, l’Égypte et l’Ouganda

Quatre ans après avoir décroché la médaille de bronze à Kigali, les Lions du Sénégal abordent l’AfroBasket 2025 avec une ambition claire : renouer avec le sommet du basketball africain, une place qu’ils n’ont plus occupée depuis leur dernier sacre continental en 1997.

Le tirage au sort de la 31e édition, qui s’est tenu vendredi soir à Luanda (Angola), a placé le Sénégal dans un groupe B équilibré, mais semé d’embûches. Les Lions devront affronter le Mali, l’Égypte et l’Ouganda dans une phase de groupes où chaque faux pas pourrait coûter cher.

La rencontre contre le Mali s’annonce déjà comme un derby à haute tension. Bien que les Aigles maliens aient terminé à une modeste 15e place lors de la précédente édition, l’historique des confrontations entre les deux nations laisse présager un match engagé et disputé. Ce duel sous-régional est toujours marqué par une intensité particulière, et nul doute que les deux équipes voudront s’imposer pour la suprématie ouest-africaine.

Autre adversaire à surveiller de près : l’Égypte. Traditionnellement considérée comme l’une des grandes puissances du continent, la sélection égyptienne reste cependant sur une élimination frustrante en quart de finale en 2021, face à l’Ouganda. Elle arrive à l’AfroBasket 2025 avec l’intention de faire oublier cette déconvenue, et son potentiel collectif en fait un rival sérieux dans ce groupe.

Enfin, le Sénégal retrouvera l’Ouganda, adversaire qu’il avait dominé lors de la dernière édition. Toutefois, les Ougandais ont montré qu’ils étaient capables de bousculer les hiérarchies, comme en témoigne leur quart de finale en 2021. Une vigilance maximale sera donc de mise.

C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour les Lions, avec un effectif en partie renouvelé et un nouveau sélectionneur, DeSagana Diop, ancien international sénégalais. Cette dynamique de renouveau pourrait être un atout, mais aussi un défi en termes de cohésion et d’automatismes. Le staff mise sur un subtil mélange entre expérience et jeunesse pour relever ce pari.

L’AfroBasket 2025, qui se déroulera du 12 au 24 août en Angola, marquera donc un test grandeur nature pour le Sénégal. Très attendus, les Lions auront l’obligation de répondre présent dès leurs premiers matchs pour s’affirmer comme de véritables prétendants au titre. Le rendez-vous est pris.

Saint-Louis : démantèlement d’un réseau de voleurs de bétail à Diamaguène, quatre personnes arrêtées

Une opération menée par les éléments du commissariat central de Saint-Louis a permis de mettre un terme aux agissements d’un réseau bien organisé de voleurs de bétail opérant dans le quartier Diamaguène, une zone réputée pour son activité commerciale et son flux constant de bouchers et d’éleveurs.

L’intervention s’est déroulée dans la nuit du vendredi 9 mai 2025, sous la coordination du commissaire Lamarana Diallo. Selon les sources policières, l’un des membres du réseau a été repéré alors qu’il circulait à bord d’une fourgonnette suspecte. Une filature discrète a été entamée, aboutissant à l’interception du véhicule dans un garage de fortune du quartier.

À l’intérieur du véhicule, les agents ont découvert un impressionnant butin composé de 9 bœufs, 18 chèvres, 9 moutons et plusieurs agneaux, tous volés. Ces animaux étaient vraisemblablement destinés à être écoulés rapidement sur le marché local, notamment auprès de bouchers de la zone qui pourraient ne pas se douter de leur provenance frauduleuse.

Au total, quatre personnes ont été interpellées dans le cadre de cette opération. Parmi elles, figure une personne âgée, soupçonnée d’avoir servi d’intermédiaire entre les voleurs et certains revendeurs. Deux autres membres du gang sont activement recherchés par les forces de l’ordre. D’après l’activiste Gas El Salvador, établi à Saint-Louis, le groupe était surveillé depuis plusieurs semaines après des signalements répétés de disparitions de bétail dans les zones rurales environnantes.

Le quartier de Diamaguène, bien qu’animé, est aussi confronté à des défis sécuritaires liés aux flux de marchandises et à la porosité des circuits d’approvisionnement. Cette affaire vient relancer le débat sur la traçabilité du bétail dans les zones urbaines, ainsi que sur la complicité de certains commerçants dans la chaîne de recel.

Une enquête judiciaire est en cours pour déterminer l’étendue du réseau, identifier ses ramifications dans d’autres localités, et surtout retrouver les propriétaires légitimes des animaux saisis. Les autorités appellent les victimes à se manifester auprès du commissariat central de Saint-Louis pour toute identification.

Clôture du projet « Ensemble pour la réforme du Travail » : Abass Fall insiste sur la modernisation du Code du travail

Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, Abass Fall, a présidé ce vendredi la cérémonie officielle de clôture du projet « Ensemble pour la réforme du Travail », une initiative menée en partenariat avec la Coopération allemande (GIZ). À cette occasion, le ministre a insisté sur la nécessité pressante de réformer le Code du travail sénégalais, qu’il juge aujourd’hui obsolète face aux profondes mutations économiques et sociales que traverse le pays.

Dans son allocution, Abass Fall a salué les résultats obtenus grâce à ce partenariat, en mettant en avant deux chantiers majeurs : la révision du Code du travail, en vigueur depuis 1997, et celle du Code de la sécurité sociale. Il a estimé que l’environnement du travail a profondément changé, intégrant désormais de nouvelles formes d’emploi comme le télétravail, ainsi que des problématiques émergentes liées à la digitalisation et à l’économie informelle. « Le monde du travail évolue à une vitesse fulgurante. Notre législation doit suivre cette dynamique pour garantir des droits adaptés et protecteurs à tous les travailleurs », a-t-il déclaré.

Parmi les autres avancées saluées par le ministre figurent l’amélioration des conditions de travail au sein de l’administration du travail, la digitalisation des services, l’équipement renforcé des inspections du travail, ainsi que la mise à disposition de logiciels performants dans les cours et tribunaux pour faciliter le calcul des indemnités dues aux travailleurs.

Abass Fall a également mis l’accent sur un autre projet d’envergure : la mise en place d’un régime simplifié de sécurité sociale destiné aux petits contribuables, notamment ceux du secteur informel. Il a souligné que des millions de Sénégalais restent encore exclus de toute couverture sociale. « Nous devons travailler à formaliser l’informel, non pas pour contraindre, mais pour garantir à chacun l’accès à la protection sociale, qui est un droit fondamental », a-t-il affirmé.

Prenant la parole au nom de la Coopération allemande, Nina Rebéca, secrétaire à l’ambassade d’Allemagne à Dakar, a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir le Sénégal dans ses réformes structurelles. Elle a indiqué que le projet, qui s’achèvera à la fin du mois, visait à renforcer le cadre juridique et institutionnel pour faciliter la création d’emplois décents et durables. « Notre coopération continuera d’accompagner le Sénégal sur plusieurs fronts, notamment la bonne gouvernance, la transformation numérique, le droit foncier, la justice, la formation professionnelle et le développement du secteur privé », a-t-elle promis.

Mme Rebéca a aussi mis en avant les innovations introduites grâce au projet, notamment l’application Tech-Liggeey, qui permet une gestion administrative plus efficace des inspections du travail. Elle a souligné que plusieurs sessions de formation ont été organisées à l’échelle nationale afin de garantir un service public de qualité, même dans les zones les plus reculées.

Clôture du projet « Ensemble pour la réforme du Travail » : le ministre Abass Fall plaide pour une modernisation du Code du travail

Mise en accusation de cinq anciens ministres : l’APR crie à la purge politique

L’Alliance pour la République (APR) est montée au créneau pour dénoncer la récente mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall. En conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai, l’ancien ministre et cadre du parti, Seydou Guèye, a fustigé ce qu’il qualifie de « projet funeste » visant à effacer l’héritage politique et institutionnel de l’ancien président. Il accuse la majorité parlementaire d’orchestrer une cabale politique sous couvert de procédures judiciaires.

Les anciens ministres incriminés — Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop, Ndèye Saly Diop Dieng et Aïssatou Sophie Gladima — sont soupçonnés d’irrégularités dans la gestion du Fonds Force Covid-19. Des accusations qui, selon l’APR, ne reposent sur aucune instruction judiciaire objective. Pour Seydou Guèye, la volonté du régime en place est claire : « éradiquer le nom, l’image et l’œuvre du président Macky Sall de la mémoire collective des Sénégalais. » Il affirme que les ministres visés ont déjà été condamnés dans l’opinion publique à travers des procès médiatisés, avant même que la justice ne se prononce.

Dans sa déclaration, le cadre de l’APR n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé une « traque maladive, populiste et manipulatrice », dont l’objectif serait la décapitation pure et simple du parti présidentiel sortant. Selon lui, les procès à venir sont éminemment politiques et constituent une tentative de réécriture de l’histoire récente du Sénégal. Il estime que les membres de l’ancien régime ne doivent pas être traités comme des criminels d’État, mais comme des serviteurs ayant assumé des responsabilités dans un contexte difficile.

Seydou Guèye a également tenu à exprimer la solidarité totale de l’APR à l’égard de ceux qu’il qualifie de « détenus politiques », notamment Farba Ngom, Lat Diop, Abdoulaye Ndiaye, Abdou Nguér et Assane Diouf. Il a réaffirmé que l’Alliance pour la République reste fidèle à ses principes républicains et à son engagement envers la justice, tout en exigeant que celle-ci fasse preuve de neutralité, d’impartialité et d’objectivité. À cet égard, il a salué certaines décisions récentes des juridictions nationales et communautaires — notamment la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de justice de la CEDEAO — qui, selon lui, montrent qu’un traitement équitable est encore possible.

Pour conclure, l’ancien ministre a mis en garde contre les conséquences de ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire. Selon lui, l’acharnement contre l’APR est une menace pour la paix sociale, la démocratie et l’État de droit. Il a appelé les Sénégalais à rester vigilants face à une situation qui risque de compromettre les équilibres politiques et institutionnels du pays.

DJIHADISME EN AFRIQUE DE L’OUEST : La CEDEAO à l’épreuve du feu

Alors que le terrorisme djihadiste s’enracine dans le Sahel et s’étend bien au-delà, la CEDEAO, conçue à l’origine pour favoriser l’intégration économique, se voit propulsée au premier plan des enjeux sécuritaires. Désormais confrontée à des défis multidimensionnelseffondrement étatique, pressions populaires, désaccords politiques -, l’organisation ouest-africaine est à la croisée des chemins. Pour rester pertinente, elle doit repenser son rôle, renforcer son action et restaurer la solidarité entre ses membres.

Face à la montée fulgurante des violences djihadistes dans le Sahel et au-delà, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), d’abord communauté économique est devenue malgré elle un bouclier politique et sécuritaire. L’organisation en proie à des défis majeurs se retrouve à un tournant historique. Entre désunion régionale, pression populaire et attente internationale, la lutte contre le terrorisme s’impose comme l’enjeu existentiel du projet ouest-africain. Mais encore faut-il une stratégie à la hauteur des défis.

Ouagadougou, Bamako, Niamey, les capitales tombent les unes après les autres dans le piège du chaos sécuritaire. Depuis plus de dix ans, le Sahel central vit au rythme des attentats, enlèvements, exactions communautaires et replis étatiques. Le djihadisme, autrefois cantonné aux confins nord-maliens, s’est métastasé dans une douzaine de pays, traversant frontières et régimes avec une facilité déconcertante. En 2024, plus de 10 000 civils ont été tués dans des attaques liées à des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. Une hécatombe silencieuse.

Créée en 1975 pour promouvoir l’intégration économique, la CEDEAO n’a jamais été conçue pour la guerre. Pourtant, face à l’effondrement sécuritaire du Sahel et à l’impuissance des États individuellement, elle n’a eu d’autre choix que d’endosser une responsabilité militaire. Mais la mue d’une organisation commerciale en acteur sécuritaire n’a rien d’évident.

En 2019, elle adopte une « stratégie régionale de lutte contre le terrorisme » articulée autour d’un plan d’action prioritaire 2020-2024. Sur le papier, tout y est : partage de renseignement, renforcement des capacités nationales, lutte contre les financements illicites via le GIABA, et même un embryon de force d’intervention rapide. Mais à l’épreuve du terrain, les effets restent dérisoires.

Crise de leadership et fractures internes

Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO — au profit d’une improbable et risible Alliance des États du Sahel (AES) — a profondément fissuré la solidarité ouest-africaine. Ces trois pays, dirigés par des juntes militaires, prétextent l’inaction de l’organisation face à leur insécurité chronique pour s’éloigner et maintenir ainsi des putschistes au pouvoir. Pendant que les militaires jouissent du pouvoir dans les palais, les villages brûlent au Burkina et les routes sont désertées au centre et à l’ouest du Mali.

La CEDEAO a pris des sanctions économiques contre les régimes putschistes et a même un temps agité la menace d’une intervention armée mais elle n’est pas allée au bout du fait de réticences in ko ternes et de pression des peuples.

« Nous ne pouvons pas lutter efficacement contre une menace transnationale si nous restons enfermés dans des querelles d’ego et des postures politiques », tranche un diplomate nigérian de haut rang. « Le terrorisme se moque des frontières. Il se nourrit de nos divisions. »

Les experts s’accordent : la CEDEAO a posé les bases d’une architecture régionale de sécurité. Mais celle-ci souffre d’un défaut majeur de mise en œuvre. Manque de financement — le prélèvement communautaire de 0,5 % reste lettre morte dans plusieurs pays. Absence de coordination militaire — chaque armée suit sa propre doctrine, parfois dans l’opacité. Faiblesse du renseignement partagé — les services se méfient les uns des autres.

L’heure des choix audacieux

Pour sortir de l’impasse, la CEDEAO doit impérativement changer de braquet. Il s’agit entre autres de professionnaliser une véritable force régionale interopérable, capable de traquer les groupes armés dans les zones transfrontalières. Une sorte de GIGN ouest-africain, doté d’un mandat robuste et d’un soutien logistique extérieur.

Par ailleurs, la guerre ne se gagnera pas uniquement par les armes. Le terrain du développement reste le plus durable. Investir dans l’éducation, les infrastructures rurales, l’emploi des jeunes, voilà les vraies barrières contre la radicalisation. Car un jeune qui a un avenir ne prend pas les armes.

Le financement des groupes jihadistes reste l’un des angles morts de la lutte. Or, ces organisations prospèrent grâce à une économie criminelle parallèle : orpaillage illégal, trafic de carburant, extorsion, et transferts via les réseaux informels. La CEDEAO, avec le soutien du GIABA, doit imposer une traçabilité renforcée des flux financiers, harmoniser les législations nationales et créer un registre régional des entités suspectes.

Enfin, la CEDEAO doit sortir de son isolement stratégique. Le renforcement des partenariats internationaux — notamment via l’initiative d’Accra, l’Union africaine ou encore l’ONU (résolution 2719) — est crucial pour mutualiser les efforts, éviter les duplications et bénéficier de technologies de pointe. Le monde regarde l’Afrique de l’Ouest ; à elle de montrer qu’elle peut être actrice, et non simple victime.

L’Afrique de l’Ouest n’a plus le luxe de l’attentisme. La menace jihadiste est une hydre à têtes multiples, qui se régénère chaque jour dans les failles de l’État, la misère sociale et les rivalités politiciennes. L’AES soutenue par la Russie aux visées impérialistes et aux actes de pillage à peu de frais des ressources naturelles de la zone constitue un danger pour la démocratie et la stabilité de la sous-région. Si la CEDEAO veut éviter de devenir une coquille vide, elle doit opérer sa propre révolution : passer du verbe à l’acte, du sommet à la base, de la réaction à l’anticipation.

Son avenir et celui de près de 400 millions d’Ouest-Africains, en dépend.

Mamadou Cissé

Journaliste-Specialiste des idées populistes

Tontine iPhone : Khady Thiam de “Dabish Pro” tombe pour diffamation numérique

Khady Thiam, commerçante de 36 ans et promotrice de la plateforme de vente et tontine « Dabish Pro », a été interpellée par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) et déférée au parquet à la suite d’un signalement émis par la Commission de protection des données personnelles (CDP). Elle est poursuivie pour diffusion illégale d’images à caractère privé sur les réseaux sociaux.

L’affaire remonte à plusieurs semaines, lorsque des publications montrant des membres de la « tontine iPhone » de Khady Thiam ont commencé à circuler sur internet. Les personnes concernées étaient des adhérentes soupçonnées de n’avoir pas respecté leurs engagements de paiement. Sur les images largement partagées figuraient leurs visages, parfois leurs numéros de téléphone, accompagnés de commentaires dégradants. Devant les enquêteurs, Khady Thiam a reconnu avoir orchestré la mise en ligne de ces contenus, tout en soutenant qu’elle avait obtenu le consentement de ses clientes via une clause insérée dans les contrats de tontine.

Selon ses propos, l’article 5 du contrat en question stipulait que « les parties peuvent aussi se permettre de ternir l’image de l’autre sur les réseaux sociaux afin d’obtenir gain de cause ». Un argument rapidement balayé par les témoignages de plusieurs victimes.

C. Pouye, bénéficiaire d’un iPhone 12 Pro Max, affirme n’avoir jamais donné son accord pour la publication de sa photo, qui aurait été prise à son insu par une assistante de Dabish Pro, identifiée sous le nom de « Coumbis ». Elle a découvert avec stupeur, le 13 avril dernier, son visage affiché sur la page Facebook de la structure, dans un post dénonçant les « mauvais payeurs ».

Autre cas plus grave, celui de M. Badji. Cette dernière, après avoir signé une décharge censée valider la réception d’un téléphone, s’est retrouvée exposée en ligne sans le moindre avertissement. À la suite de cette publication, elle affirme avoir été la cible de messages anonymes lui proposant de régler sa dette contre des faveurs sexuelles. « Mon mari ne m’adresse plus la parole depuis cet épisode », a-t-elle confié aux enquêteurs, en larmes.

Le parquet a requis le placement sous mandat de dépôt de Khady Thiam. Elle sera jugée en flagrant délit ce lundi. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la protection des données personnelles au Sénégal, ainsi que sur la régulation des pratiques informelles comme les tontines en ligne, devenues courantes sur les réseaux sociaux.

Falémé : deux sites d’orpaillage démantelés, un important matériel saisi

Les forces armées sénégalaises ont intensifié leur lutte contre l’orpaillage clandestin. Ce jeudi, dans le cadre de l’opération ORIENTALE1, les militaires de la Zone militaire N°4 ont démantelé deux sites illégaux d’exploitation aurifère à Bougouda et Bantanko, situés dans la région stratégique de la Falémé, à l’est du pays.

Cette opération ciblée a permis la saisie d’un important lot de matériel utilisé dans l’orpaillage artisanal. Les troupes ont notamment mis la main sur une dizaine de motopompes, plusieurs groupes électrogènes, ainsi qu’un ensemble d’outils et d’équipements servant à l’extraction illicite de l’or. Les sites ont été neutralisés sur place, conformément aux consignes de sécurisation du territoire.

En menant ce type d’intervention, les forces armées s’attaquent à un fléau qui mine à la fois l’économie nationale et l’environnement. L’orpaillage clandestin, souvent pratiqué en dehors de tout cadre légal, engendre d’importantes pertes de revenus pour l’État, tout en dégradant les écosystèmes locaux et en favorisant l’émergence de zones de non-droit, parfois exploitées par des réseaux criminels transfrontaliers.

La Zone militaire N°4 a réaffirmé sa volonté de poursuivre ces opérations de sécurisation sur l’ensemble de sa zone d’action. À travers ce coup de force à Bougouda et Bantanko, l’armée sénégalaise envoie un signal clair : les ressources naturelles du pays doivent être protégées dans l’intérêt collectif et dans le respect de la loi.

UGB : Les étudiants décrètent 48 heures de JST renouvelable

La tension monte à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. La Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL) a annoncé ce vendredi une grève de 48 heures sous la forme d’une Journée Sans Ticket (JST), une mesure qui pourrait être prolongée si leurs revendications ne sont pas prises en compte dans les plus brefs délais.

Dans un communiqué publié à la suite d’une assemblée générale, les représentants des étudiants justifient cette décision par une série de dysfonctionnements persistants au sein du campus social. Ils dénoncent notamment le non-démarrage des travaux de la plateforme du village 0 et du chapiteau du Restaurant universitaire n°2, malgré les engagements pris par les autorités universitaires. La situation est jugée d’autant plus critique que ces infrastructures sont considérées comme essentielles pour désengorger les installations actuelles et améliorer les conditions de vie sur le campus.

Autre point de discorde : le retard accusé dans la livraison de l’Usine hydraulique de Khor, censée assurer l’approvisionnement en eau potable de l’université. Ce retard impacte directement la vie quotidienne des étudiants, confrontés à des pénuries d’eau récurrentes. La CESL évoque également la non-effectivité du Wifi, un service pourtant fondamental pour les études et la recherche, surtout dans un contexte de numérisation croissante de l’enseignement supérieur.

L’insécurité grandissante sur le campus constitue un autre sujet de préoccupation majeure. Selon les étudiants, les agressions et incidents se sont multipliés ces dernières semaines, dans une quasi-indifférence des autorités compétentes. À cela s’ajoutent des lenteurs notées dans les travaux d’assainissement, qui nuisent à l’hygiène et à la salubrité de l’environnement universitaire.

Face à cette accumulation de manquements, la CESL affirme qu’elle ne compte pas baisser la garde. Les 48 heures de grève pourraient être reconduites si aucune avancée concrète n’est constatée. Les étudiants appellent les autorités à agir rapidement pour désamorcer la crise et rétablir un climat propice aux études.

Dialogue national du 28 mai : l’APR claque la porte et dénonce une « entreprise de décapitation politique »

L’Alliance pour la République (APR), désormais dans l’opposition, a officiellement annoncé son retrait du dialogue national prévu le 28 mai 2025 à l’initiative du président Bassirou Diomaye Faye. C’est à travers une conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai à Dakar que Seydou Guèye, ancien ministre et figure de proue du parti de Macky Sall, a fait part de la décision, la qualifiant de ferme et irrévocable.

« L’Alliance pour la République ne peut pas et ne participera pas à ce dialogue », a déclaré sans détour Seydou Guèye. Il évoque un climat politique jugé hostile et des attaques ciblées contre les anciens dignitaires du régime de Macky Sall. Selon lui, les autorités actuelles se livrent à une « entreprise de décapitation politique » à travers une instrumentalisation des institutions de la République. Il accuse directement le pouvoir en place de propager de fausses nouvelles à l’encontre de l’ancien président et de ses proches, et d’orchestrer des campagnes de dénigrement à travers les médias.

Le discours du responsable de l’APR s’est montré particulièrement virulent. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de harcèlement systématique contre les cadres du parti. « Quand le pouvoir fait du chef de notre parti, Macky Sall, un chef de gang, quand il cible, harcèle, menace, emprisonne des ministres, des directeurs généraux et des hommes d’affaires, uniquement pour affaiblir notre formation, que reste-t-il à discuter ? », a-t-il lancé. Il a également évoqué des atteintes graves aux droits de l’opposition, des interdictions de sortie du territoire sans fondement légal, et un climat de terreur médiatique contre les voix dissidentes.

Seydou Guèye, qui fut pourtant un fervent promoteur du dialogue sous l’ancien régime, a rappelé que c’est Macky Sall lui-même qui avait institué la date du 28 mai comme celle du dialogue national, une initiative, selon lui, motivée par un esprit d’ouverture. Il affirme que l’APR demeure fondamentalement favorable à un dialogue politique, mais à condition qu’il soit inclusif, libre et axé sur les véritables préoccupations des Sénégalais, comme le pouvoir d’achat, l’emploi des jeunes ou encore la position du Sénégal sur la scène internationale.

Mais dans le contexte actuel, estime-t-il, toute tentative de concertation serait vaine. « Les libertés démocratiques les plus élémentaires sont aujourd’hui piétinées », dénonce-t-il. Il cite en exemple les poursuites jugées arbitraires contre des anciens ministres, les licenciements ciblés dans les agences publiques, et la répression contre journalistes et activistes perçus comme proches du régime déchu.

Malgré cette décision de boycott, l’APR affirme rester engagée en faveur de la pacification du climat politique et de la stabilité nationale. Seydou Guèye a tenu à rappeler que le parti respecte les choix des autres formations de l’opposition qui décideraient de prendre part à ce dialogue. « C’est dans le respect des positions autonomes que se fortifie la pluralité politique », a-t-il conclu.

Affaire du compte bancaire de 1000 milliards : Macky Sall riposte et sert une sommation interpellative à Sanou Dione

L’ancien président Macky Sall sort de son silence face aux accusations graves portées par l’ancien député Sanou Dione, qui l’a publiquement désigné comme propriétaire d’un mystérieux compte bancaire de 1000 milliards FCFA.

C’est dans les colonnes du quotidien Source A, mercredi dernier, que Sanou Dione, ancien parlementaire des 10e et 14e législatures, a affirmé que « le compte contenant les 1000 milliards appartient à Macky ». Ces propos ont immédiatement provoqué une réaction judiciaire du camp de Macky Sall, qui a mandaté ses avocats pour délivrer une sommation interpellative à l’encontre de Dione.

Selon le journal Les Échos, un huissier de justice s’est rendu au domicile supposé de Sanou Dione afin de lui remettre officiellement la sommation, mais il lui a été répondu que l’ancien député était « inconnu à cette adresse ». Une tentative de contact par téléphone s’est également révélée infructueuse.

Cette affaire survient dans le sillage de la polémique déclenchée par le Premier ministre Ousmane Sonko, lors d’une déclaration publique au Grand Théâtre, au cours de laquelle il évoquait un compte bancaire contenant une somme colossale de 1000 milliards FCFA, sans pour autant citer de nom. Sanou Dione, lui, est allé plus loin en désignant directement l’ancien chef de l’État comme détenteur du compte.

Le dépôt de cette sommation interpellative marque une première riposte judiciaire dans un dossier sensible mêlant politique, argent public et réputation. En cas de non-réponse, Macky Sall pourrait ouvrir une procédure pour diffamation.

Injures contre Macky Sall : Azoura Fall visé par trois plaintes et recherché par la police

L’influenceur proche de Pastef, Azoura Fall, est au centre d’une vive controverse judiciaire après avoir publiquement insulté l’ancien président Macky Sall dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux.

Les propos tenus dans cette séquence, jugés outrageants et diffamatoires, ont déclenché une série de procédures judiciaires. Selon L’Observateur, trois plaintes sont actuellement dirigées contre l’activiste.

D’une part, le procureur de la République s’est autosaisi du dossier, compte tenu de la gravité et de la portée publique des propos. D’autre part, la famille de Macky Sall a engagé des poursuites. Samba Ndiaye, neveu de l’ancien président et agent à l’APROSI, a déposé deux plaintes : l’une devant le tribunal de grande instance de Dakar, l’autre auprès de la division de la Cybersécurité.

Par ailleurs, l’Alliance pour la République (APR), par le biais de Me Oumar Youm, envisage à son tour de saisir la justice. L’avocat aurait été mandaté pour défendre l’image et l’honneur du parti à travers une nouvelle plainte.

Pendant ce temps, Azoura Fall demeure introuvable. D’après les sources policières, un mandat de recherche serait en cours pour interpeller l’influenceur, dont la vidéo continue de susciter de vifs débats en ligne.

Affaire des 125 milliards FCFA : Ndèye Seynabou Ndiaye incarcérée, Amadou Sall introuvable

Le scandale financier de 125 milliards FCFA, mis au jour par la CENTIF, prend une tournure judiciaire marquée. L’onde de choc atteint désormais les cercles proches de l’ancien régime.

Ndèye Seynabou Ndiaye, gérante de la société ivoirienne Woodrose Sarl, a été inculpée puis placée sous mandat de dépôt ce jeudi par le doyen des juges du pôle financier. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics estimés à 31 milliards FCFA.

Selon Libération, l’enquête menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a mis en lumière un ensemble de transactions suspectes impliquant de lourds transferts financiers. Notamment un bon de caisse de 10 milliards FCFA, émis par Farba Ngom et versé sur le compte de Woodrose Sarl ouvert à NSIA Bank.

Fait troublant : ce compte, bien qu’ouvert par Mme Ndiaye, aurait été placé sous procuration d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall.

Convoqué par le Pool judiciaire financier le 7 mai dernier, Amadou Sall ne s’est pas présenté. D’après plusieurs sources concordantes, il se trouverait actuellement aux États-Unis, sans manifester la moindre volonté de coopérer avec la justice sénégalaise.

L’affaire soulève de sérieuses questions sur l’implication de figures politiques majeures et pourrait marquer un tournant dans la volonté du nouveau pouvoir de rompre avec l’impunité entourant la gestion des finances publiques.

Gestion des finances publiques (2019-2024) : 63 comptes bancaires opaques dans le viseur de la DIC

Le scandale prend de l’ampleur. Soixante-trois (63) comptes bancaires hors budget, ouverts sans autorisation légale dans diverses banques sénégalaises entre 2019 et 2024, sont désormais dans le collimateur de la Division des investigations criminelles (DIC).

L’affaire a été déclenchée à la suite d’un référé de la Cour des comptes, signé par son premier président Mamadou Faye et adressé au Garde des sceaux, Ousmane Diagne, ministre de la Justice. Ce dernier a immédiatement transmis le dossier au Parquet général, qui l’a confié au Parquet financier. Ce dernier a autorisé la DIC à ouvrir une enquête approfondie.

L’enquête, désormais en cours, cible 63 comptes ouverts en dehors des circuits budgétaires officiels, souvent sans traçabilité claire, et logés dans plus de 15 établissements bancaires. Selon les premiers éléments révélés par L’Observateur, ces comptes sont liés à des opérations budgétaires floues, à des appuis Covid, à des rachats de créances ou encore à des initiatives de relance économique.

Banque Atlantique du Sénégal (BASN) : 6 comptes, dont un intitulé « rachat créances Sofico ». BGFI Bank : 8 comptes ouverts par l’entité Epas/État du Sénégal. Banque Islamique du Sénégal (BIS) : 4 comptes, avec des libellés évocateurs comme « relance de l’économie » ou « reprofilage ». NSIA, Ecobank, Société Générale Sénégal (SGS), BOA, BDK, BICIS, Bridge Bank, BRM, BSIC, CBÁO, Crédit du Sénégal (CDS), Coris Bank, FBNBank, UBA, La Banque Outarde (LBO) : tous hébergent un ou plusieurs de ces comptes suspects.

La DIC a commencé les auditions. Aminata Faye Seck, directrice générale de la Banque islamique du Sénégal, a été la première convoquée. Elle a dû s’expliquer sur les flux financiers jugés « opaques » transitant par les comptes de sa banque. Les autres directeurs généraux, responsables financiers et cadres supérieurs des banques concernées seront prochainement entendus.

Le rapport de la Cour des comptes évoque une gestion parallèle de fonds publics, potentiellement en marge de toute traçabilité budgétaire. Cette affaire pourrait déboucher sur des poursuites pénales, si des faits de détournement, de malversation ou de gestion frauduleuse sont avérés.

Alors que les scandales liés à la gestion des fonds Covid-19 sont encore frais dans les mémoires, cette nouvelle affaire renforce les interrogations sur la transparence dans l’administration des finances publiques.

CAMPAGNE ARACHIDIÈRE 2024-2025 : Une baisse historique de près de 25 % de la production met en difficulté la filière

La campagne arachidière 2024-2025 s’est soldée par un repli notable de la production, évaluée à près de 25 %. Réduction des superficies emblavées, rendements en nette diminution, aléas pluviométriques défavorables : tous les indicateurs traduisent une conjoncture préoccupante. Dans un marché atone, les acteurs de la filière s’inquiètent d’un manque à gagner aux lourdes conséquences.

La campagne arachidière 2024-2025 s’achève sur un constat alarmant : un net recul de la production, des rendements en chute libre et une surface cultivée en baisse. Selon les chiffres officiels publiés par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le Sénégal a enregistré une baisse de 24,8 % de sa production arachidière cette saison, une contre-performance inquiétante pour cette culture de rente essentielle à l’économie rurale.
Les données sont sans appel. La superficie emblavée est passée de 832 103 hectares en 2023 à 780 072 hectares en 2024, soit une diminution de 6,3 %. Quant au rendement moyen, il est passé de 1 217 kg/ha à 1 020 kg/ha (-19,8 %). En termes de volumes, la production a chuté, allant de 1 057 836 tonnes à seulement 795 585 tonnes.
Dès février, bien avant la publication de ces chiffres, le secrétaire général du Cadre de concertation des producteurs d’arachide (CCPA), Sidy Bâ, avait tiré la sonnette d’alarme, évoquant une « baisse drastique » des revenus pour les producteurs. Il estimait alors la production entre 700 000 et 800 000 tonnes, un pronostic aujourd’hui confirmé par les données de l’ANSD.
Plusieurs causes sont avancées pour expliquer cette mauvaise performance. Si certains paysans pointent du doigt la mauvaise qualité des semences et des engrais, Sidy Bâ nuance cette critique, rejetant notamment l’hypothèse d’un défaut d’engrais. Pour lui, la principale cause reste l’irrégularité des précipitations. « L’arrêt pluviométrique enregistré entre le 25 août et le 25 septembre, période cruciale pour la croissance de l’arachide, a fortement impacté les cultures », explique-t-il.
Autre phénomène aggravant : des pluies diluviennes mal réparties. À Gandiaye, par exemple, il est tombé 200 mm d’eau en août, puis plus de 300 mm en septembre. Des précipitations excessives et concentrées, loin d’être bénéfiques, ont fragilisé les plantes et accentué les pertes. « De fortes pluies peuvent parfois causer plus de dommages que de gains », soutient le responsable du CCPA.

MARCHÉ MOROSE

La morosité ne s’arrête pas aux champs. La campagne de commercialisation est elle aussi marquée par un manque de dynamisme. « Cette année, on note une présence réduite des acheteurs. Seule la SONACOS est active sur le marché, alors que les années précédentes, d’autres huiliers venaient renforcer la demande », regrette Sidy Bâ. Résultat : des stocks stagnants, une pression sur les prix et des producteurs découragés.
La filière arachidière, autrefois pilier de l’économie sénégalaise, traverse une zone de turbulence. Sans réforme structurelle, appui technique renforcé et mécanismes de stabilisation des revenus, elle risque de s’enliser durablement. En attendant, les paysans, eux, comptent leurs pertes, dans un silence rural trop souvent ignoré.

La Dakaroise

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°460 – 09/05/2025

🔴 CAMPAGNE ARACHIDIÈRE 2024-2025 / BAISSE DE PRÈS DE 25% DE LA PRODUCTION : MOISSON AMÈRE
🔴 DJIHADISME DANS LE SAHEL : LA CEDEAO EN SURSIS

🔴 MONDIAL BEACH SOCCER 2026 : LE SÉNÉGAL DOMPTE L’ITALIE ET FILE EN DEMIES
🔴 COUPE DE LA LIGUE (8ES) : LA VAGUE YOFFOISE EMPORTE L’US GORÉE

Assemblée nationale : « Cette mise en accusation est illégale et ne peut pas être votée », selon Aïssata Tall Sall

L’ancienne ministre de la Justice et actuelle députée, Aïssata Tall Sall, a vivement contesté la légalité de la procédure de mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall, ce jeudi à l’Assemblée nationale. Lors de son intervention, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme « une entorse grave au droit pénal et au principe de la présomption d’innocence ».

« Ces ministres-là ont inlassablement servi le pays », a-t-elle rappelé, en soulignant que cette résolution viole plusieurs fondements du droit. « De ma conviction en l’impartialité de la loi, de ma foi en l’indépendance des juges, je dis que cette mise en accusation ne peut pas être votée. Elle ne peut pas être votée parce qu’elle est illégale. Elle ne peut pas être votée parce qu’aucune présomption d’innocence n’existe. Elle ne peut pas être votée parce que le jour où on le fera, on portera atteinte à la justice, au droit et à la règle du droit », a-t-elle martelé.

Aïssata Tall Sall a estimé que, par cette décision, l’Assemblée nationale s’arroge les prérogatives du procureur de la République, alors que la Haute Cour de justice statue « en premier et dernier ressort, sans appel ni cassation ». Selon elle, les députés deviennent ainsi les initiateurs directs d’un procès sans retour possible. « Nous sommes aujourd’hui la justice, car c’est nous qui décidons d’ouvrir ou non le procès », a-t-elle souligné.

Elle a tenu à rappeler deux piliers essentiels du droit pénal : la présomption d’innocence et l’indépendance du juge. À ses yeux, les accusations portées contre les anciens ministres reposent essentiellement sur les témoignages des DAGE (directeurs de l’administration générale et de l’équipement), ce qui ne saurait constituer une base juridique suffisante. « On dit que c’est la version des DAGE contre celle des ministres. Mais la présomption ne repose pas sur de simples déclarations. Ce sont des faits tangibles qui permettent de supposer qu’un acte a été commis. »

Elle estime qu’envoyer les ministres devant la Haute Cour sur la base de simples accusations constitue une violation de la Constitution et des grands principes du droit universel. « Nous violons la Constitution, le droit, l’héritage du Bill of Rights de 1689, la Déclaration de 1789, et même notre propre Constitution », a-t-elle averti.

Tout en réaffirmant son respect pour l’indépendance de la justice sénégalaise, elle a mis en garde contre une justice instrumentalisée par la politique. Elle a appelé à laisser la Commission d’instruction travailler dans le respect de la loi et de sa conscience, tout en soulignant que « nous pouvons tous, un jour, être justiciables de cette Cour ».

Tambacounda : quatre individus travaillant dans une entreprise chinoise déférés pour « exercice illégal de la médecine »

À Tambacounda, dans l’est du Sénégal, une opération de la Section de recherches (SR) de la gendarmerie a permis de mettre fin aux activités suspectes d’une entreprise dirigée par un ressortissant chinois, installée dans le quartier Abattoir. Bien que cette structure ne disposait que d’une autorisation officielle pour vendre des compléments alimentaires, elle s’adonnait à des consultations médicales non autorisées, ce qui a conduit à l’arrestation de quatre individus.

L’enquête a été déclenchée à la suite de plusieurs signalements. Un agent de la SR, en civil, s’est introduit dans la structure en se faisant passer pour un patient. Après une consultation, il a reçu une ordonnance accompagnée de l’obligation d’acheter les médicaments prescrits dans la pharmacie interne de l’entreprise. Ce stratagème a permis aux enquêteurs de confirmer la tenue d’activités médicales illégales au sein de l’établissement.

Les investigations ont permis l’interpellation de quatre personnes, dont trois jeunes femmes affectées à la vente des produits de la société. Il a été révélé que les consultations étaient effectuées à l’aide d’un « quantum analyseur », un appareil prétendant détecter toutes les anomalies du corps humain, mais jugé non conforme aux normes sanitaires sénégalaises.

L’entreprise, bien qu’en règle sur le plan administratif pour la commercialisation de compléments alimentaires, s’était transformée en centre de soins improvisé, en violation flagrante des règles encadrant la pratique médicale. Les enquêteurs ont également mis en lumière une stratégie d’escroquerie fondée sur la prescription forcée de médicaments coûteux, vendus exclusivement au sein de la structure.

Déférés au parquet vendredi dernier, les quatre mis en cause ont comparu le mercredi 7 mai devant le tribunal de grande instance de Tambacounda. À l’issue de l’audience, deux d’entre eux ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis, tandis que les deux autres ont été relaxés.

Tabaski 2025 à Ziguinchor : un besoin estimé à 25 000 moutons pour satisfaire la demande

À moins d’un mois de la célébration de la Tabaski, les autorités administratives de Ziguinchor multiplient les efforts pour garantir un approvisionnement suffisant en moutons. Lors d’un comité régional de développement (CRD) récemment tenu, le besoin pour la région a été évalué à 25 000 têtes. Cette estimation a été annoncée par l’adjoint au gouverneur chargé du développement, Alsény Bangoura, qui s’est basé sur les résultats de l’édition 2024, jugée globalement satisfaisante.

Selon lui, la précédente campagne a connu une nette amélioration, tant en matière d’organisation que d’accompagnement des éleveurs. Comparée à celle de 2023, la Tabaski 2024 avait permis de recevoir un plus grand nombre de moutons, ce qui a contribué à satisfaire une grande partie de la demande locale. Forts de cette expérience, les responsables régionaux ont décidé de reconduire le dispositif mis en place l’an dernier, tout en y apportant quelques ajustements pour en améliorer l’efficacité.

Le directeur régional de l’Élevage, Mouhamed Moustapha Sarr, a tenu à rassurer les acteurs du secteur en affirmant que les mesures d’accompagnement prévues pour 2024 sont maintenues pour cette année. Il a également précisé qu’un plan d’action a été élaboré afin d’assurer le suivi de toutes les étapes nécessaires à la réussite de l’opération Tabaski 2025.

Les autorités comptent particulièrement veiller au bon acheminement du cheptel vers les trois sites officiels de vente identifiés dans la région : Ziguinchor, Bignona et Oussouye. Le comité s’engage aussi à encadrer le volet sanitaire, à assurer la sécurité des lieux de vente et à surveiller les prix, dans un contexte marqué par une cherté persistante des moutons, source d’inquiétude pour de nombreuses familles sénégalaises.

Guy Marius Sagna : « Ils se sont tus et ont bénéficié de cet argent volé… »

Ce jeudi 8 mai à l’Assemblée nationale, lors de la session consacrée à la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de justice, le député Guy Marius Sagna a livré un discours frontal, dénonçant un système enraciné de corruption et de compromission au sein même de l’Administration publique. En s’adressant à ses collègues parlementaires, il a affirmé sans détour : « L’impunité des grands entraîne l’incivisme des petits. » Pour lui, l’indulgence ou la complaisance à l’égard des dérives dans les hautes sphères du pouvoir alimente un sentiment généralisé de non-respect des lois et des institutions.

Le député a mis en cause non seulement les anciens ministres visés par la procédure judiciaire, mais aussi les fonctionnaires qui, selon lui, ont fermé les yeux, voire participé activement à ces malversations. Il a déclaré que la corruption et les détournements n’ont pas été perpétrés par des ministres isolés, mais ont été facilités par des complices au sein de l’appareil administratif. « Quand certains ministres volaient, ils se sont tus et ont bénéficié de cet argent volé. Ils ont été des complices », a-t-il accusé, appelant à une réforme urgente de la fonction publique et à une redéfinition claire de la responsabilité des agents de l’État.

Abordant les affaires impliquant les DAGE (Directeurs de l’Administration générale et de l’Équipement), il a souligné que certains n’hésitent pas aujourd’hui à incriminer directement les ministres. Pour lui, cela démontre l’ampleur du système de défaillance collective. « Ceux qui ont volé l’argent du pays devront le payer », a-t-il martelé, exhortant les fonctionnaires à revoir leur comportement et à assumer pleinement leurs responsabilités.

Le parlementaire a également dénoncé l’enrichissement rapide et injustifié de certains hommes politiques. Il a rappelé qu’au Sénégal, il est fréquent de voir des responsables publics passer en quelques mois d’une situation modeste à un train de vie extravagant. « Quand ils ont commencé leur carrière, ils n’avaient même pas de charrette ni de vélo. Trois mois après leur entrée au gouvernement, ils roulent en 4×4 de luxe et possèdent des villas », a-t-il déploré. Il a ajouté que les Sénégalais fortunés de manière honnête n’ont rien à craindre, mais que « celui qui possède une pomme de terre ou un lopin de terre volé, lui, doit trembler. »

Guy Marius Sagna a aussi mis en lumière le poids du clientélisme social dans la corruption quotidienne. Il a dénoncé les sollicitations permanentes adressées aux ministres pour des dépenses personnelles, sociales ou coutumières : « Chaque jour, on leur demande de l’argent pour des baptêmes, des mariages, des funérailles ou des parrainages. Où vont-ils chercher cet argent ? Il faut que cela cesse. »

S’adressant enfin au ministre Abass Fall, il a lancé un avertissement clair à l’ensemble du gouvernement. Rappelant qu’il est lui-même poursuivi pour deux climatiseurs, il a souligné que personne ne sera épargné : « Que les ministres sachent que même s’ils prennent deux cuillères, on les poursuivra. De même que les directeurs généraux, même s’ils volent deux biscuits, ils seront eux aussi poursuivis. »

En conclusion, le député a appelé à une prise de conscience collective, insistant sur la responsabilité de chaque citoyen dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance : « Ce qui se passe dans ce pays nous concerne tous. Chacun a un rôle à y jouer. »

Haute Cour de justice : cinq anciens ministres du régime de Macky Sall mis en accusation

L’Assemblée nationale du Sénégal a franchi un nouveau cap dans l’élan de reddition des comptes enclenché depuis l’alternance politique. Ce jeudi 8 mai 2025, les députés ont adopté une résolution historique : cinq anciens ministres du gouvernement de l’ex-président Macky Sall sont désormais officiellement mis en accusation. Il s’agit de Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop et Salimata Diop.

Cette décision parlementaire découle d’une saisine du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, fondée sur plusieurs rapports d’audit établis par les organes de contrôle de l’État. En ligne de mire : la gestion controversée des fonds alloués à la riposte contre la pandémie de Covid-19, un montant estimé à plus de 1 000 milliards de francs CFA. La Cour des comptes, entre autres institutions, a mis en lumière de graves irrégularités présumées dans l’exécution de certaines dépenses publiques relevant de ces ministres.

Les faits reprochés portent notamment sur des soupçons de détournements de deniers publics, de surfacturations, mais aussi de violations des procédures en matière de passation de marchés publics. Selon les documents examinés, certains responsables auraient facilité ou fermé les yeux sur des opérations contraires aux règles de bonne gouvernance.

Avec l’adoption de cette résolution, la procédure judiciaire entre dans une nouvelle phase. Le président de l’Assemblée nationale doit désormais transmettre le dossier au procureur général près la Haute Cour de justice. Une Commission d’instruction sera ensuite convoquée pour approfondir les enquêtes. Elle aura pour tâche de recueillir les éléments à charge et à décharge afin d’établir la solidité juridique des accusations portées contre les anciens ministres.

Conformément au Code de procédure pénale, les mis en cause auront la possibilité de se défendre avec l’assistance de leurs avocats. Ce processus se veut respectueux des droits de la défense et des principes d’un procès équitable, même si l’affaire ne manquera pas d’agiter l’opinion publique nationale dans les semaines à venir.

Ce développement marque une étape décisive dans la volonté des nouvelles autorités de restaurer la transparence et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques. La Haute Cour de justice, juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions, est désormais pleinement mobilisée dans cette affaire sensible.

Mise en accusation devant la Haute Cour de justice : Mansour Faye poursuivi pour détournement présumé de 2,749 milliards FCFA

Ce jeudi 8 mai, l’Assemblée nationale du Sénégal examine la mise en accusation d’Amadou Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, soupçonné de détournement de fonds publics dans le cadre de la gestion des aides liées à la pandémie de Covid-19. La procédure, enclenchée à la suite d’une saisine du ministre de la Justice Ousmane Diagne, repose sur les conclusions d’une enquête judiciaire fondée sur le rapport 2023 de la Cour des comptes. Ce dernier a mis en lumière une surfacturation sur les achats de riz destinés à l’aide alimentaire, avec un préjudice chiffré à 2,749 milliards de francs CFA.

Au cœur de l’affaire, une enveloppe globale de 69 milliards FCFA avait été allouée à son ministère pour l’organisation de l’aide alimentaire d’urgence. D’après les déclarations d’Aliou Sow, alors directeur de l’administration générale et de l’équipement du ministère, la majeure partie des fonds – près de 59 milliards – était hébergée au ministère des Finances, sans ligne budgétaire précise. Il affirme que la gestion de ces ressources était centralisée entre les mains du ministre lui-même, ce dernier transmettant directement les pièces justificatives de paiement à son collègue des Finances. Aliou Sow, lui aussi dans le viseur de la justice pour enrichissement illicite et acquisition suspecte de biens mobiliers et immobiliers, a confirmé l’existence de dysfonctionnements majeurs.

La Cour des comptes pointe une surfacturation massive dans les achats de riz, représentant un surplus global estimé à 2,749 milliards FCFA. Le rapport évoque aussi des anomalies dans l’attribution des marchés, certains fournisseurs ayant obtenu plusieurs contrats sous différentes raisons sociales, une manœuvre qui soulève des soupçons de favoritisme ou de dissimulation d’ententes illicites.

La résolution parlementaire, déjà adoptée à la majorité par la Commission des Lois, cite une série de qualifications pénales parmi lesquelles figurent le détournement de deniers publics, l’escroquerie, le blanchiment de capitaux, la prise illégale d’intérêts, le faux et usage de faux, la corruption et l’association de malfaiteurs. Autant d’infractions réprimées par le Code pénal sénégalais, la nouvelle loi sur le blanchiment adoptée en février 2024, ainsi que le Code de procédure pénale.

Si elle est adoptée en plénière, la résolution ouvrira la voie à la comparution de Mansour Faye devant la Haute Cour de justice, une juridiction exceptionnelle compétente pour juger les membres du gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Cette mise en accusation revêt un caractère inédit dans le contexte post-pandémique. Elle vise pour la première fois un ancien ministre, également parent par alliance de l’ex-président Macky Sall, dans le sillage des audits engagés par les nouvelles autorités pour faire la lumière sur l’usage des fonds publics.

Lancement du PAVIE 2 : Ousmane Sonko annonce une nouvelle ère pour l’entrepreneuriat sénégalais

Le Premier ministre Ousmane Sonko a procédé ce jeudi au lancement officiel de la phase 2 du Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives Entrepreneuriales des Femmes et des Jeunes (PAVIE 2), au cours d’une cérémonie tenue à Dakar. Cette nouvelle phase, dotée d’un financement de 107 milliards de FCFA, marque selon lui un tournant décisif dans la transformation économique du Sénégal.

Dans son discours, Ousmane Sonko a réaffirmé la volonté du gouvernement d’accompagner les jeunes, les femmes et tous les porteurs de projets dans une logique de souveraineté économique, industrielle et technologique. Il a salué les résultats du PAVIE 1, qui ont permis à des milliers de femmes et de jeunes d’atteindre une réelle autonomie économique et sociale. Le Premier ministre a tenu à remercier la Banque Africaine de Développement (BAD), principal bailleur, pour sa contribution décisive à cette initiative.

Le PAVIE 2 s’inscrit pleinement dans l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050. Il repose sur trois axes stratégiques : la souveraineté alimentaire par le renforcement du soutien à l’agriculture et à la transformation locale ; la souveraineté industrielle par la valorisation des matières premières locales ; et enfin la souveraineté technologique, en mettant l’accent sur l’innovation et le développement des start-up. Le programme cible prioritairement les jeunes et les femmes, une population représentant plus de 75 % des Sénégalais âgés de moins de 35 ans, selon le chef du gouvernement.

L’une des innovations majeures du dispositif reste la territorialisation. Ousmane Sonko a rappelé que le PAVIE 1 avait permis l’installation d’antennes dans chacun des 46 départements du pays, une approche jugée efficace pour adapter les réponses aux réalités de chaque territoire. Le Premier ministre a salué le travail mené à ce titre par la déléguée générale du programme, Aïda Mbodj, et insisté sur la nécessité d’un accompagnement différencié : « Les défis des entrepreneurs de Podor ne sont pas ceux de Kédougou ou de Gossas », a-t-il déclaré.

S’adressant aux bénéficiaires, Ousmane Sonko a souligné que les financements octroyés ne sont pas des dons, mais bien des prêts à rembourser, qui doivent servir à alimenter un cercle vertueux au service d’un écosystème entrepreneurial durable. Il a insisté sur le fait que chaque remboursement permet de financer de nouvelles initiatives.

Le Premier ministre s’est également réjoui des résultats d’une récente enquête d’Afrobarometer, selon laquelle 74 % des jeunes de 18 à 35 ans préfèrent se lancer dans l’entrepreneuriat plutôt que de chercher un emploi dans la fonction publique. Fort de ce constat, le gouvernement entend renforcer l’accompagnement technique, le mentorat personnalisé et la structuration des chaînes de valeur pour consolider les bases d’un entrepreneuriat performant et inclusif.

La première phase du PAVIE, financée à hauteur de 74,4 milliards de FCFA par la BAD, l’AFD et l’État sénégalais, a permis le financement de 24 628 initiatives entrepreneuriales pour un montant global de 66 milliards de FCFA. Elle a également permis la création de plus de 93 000 emplois directs et indirects, la formation de 20 327 bénéficiaires, ainsi que l’immatriculation de 6 353 unités économiques à travers le pays.

« Ensemble, faisons du PAVIE 2 un levier stratégique de développement, un moteur de prospérité partagée et un symbole de réussite nationale », a conclu le chef du gouvernement dans une salle acquise à la cause de l’entrepreneuriat.

Macky Sall à Washington : plaidoyer pour un partenariat durable entre l’Afrique et l’Occident

De retour de Berlin, où il a pris part au sommet annuel du Global Solutions Initiative, l’ancien président sénégalais Macky Sall a poursuivi sa tournée diplomatique à Washington. Il y a assisté à la session de printemps de l’Atlantic Council, l’un des think tanks les plus influents des États-Unis en matière de politique internationale. Membre de son Conseil consultatif international, aux côtés de figures telles que José María Aznar, Carl Bildt ou encore le PDG de Pfizer, Macky Sall y a porté une voix africaine soucieuse d’équilibre et de dialogue dans un contexte mondial en recomposition.

Cette session intervient alors que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche rebat les cartes de la politique étrangère américaine, avec des conséquences potentielles lourdes pour le continent africain. L’inquiétude est particulièrement vive autour de l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un accord commercial vieux de 25 ans, qui permet à plus de 1 800 produits africains, issus de 32 pays, d’accéder au marché américain sans droits de douane. Prévu pour expirer en 2025, cet accord est aujourd’hui fragilisé par la vision unilatéraliste et protectionniste du président Trump, peu favorable au libre-échange, notamment avec des partenaires perçus comme s’éloignant de la sphère d’influence occidentale.

Parmi les pays visés, l’Afrique du Sud est dans le viseur de l’administration américaine en raison de ses rapprochements stratégiques avec la Chine, la Russie et l’Iran. Plus largement, l’AGOA, bien que ne représentant que 0,5 % du PIB régional, demeure crucial pour plusieurs économies africaines exportatrices. Sa remise en cause pourrait avoir des effets économiques déstabilisants, notamment pour des pays comme l’Afrique du Sud ou le Kenya.

Autre sujet de préoccupation : l’avenir du Millennium Challenge Account (MCA), outil central de la coopération américaine en Afrique. Déjà touché par des coupes budgétaires, le MCA pourrait voir son champ d’action considérablement réduit sous l’effet des nouvelles orientations budgétaires de l’administration Trump. Si le Sénégal a bénéficié d’une dérogation obtenue grâce aux efforts diplomatiques de Macky Sall, d’autres nations comme la Libye ou le Maroc n’ont pas été épargnées.

L’aide au développement via l’USAID subit également des restrictions financières, affaiblissant la capacité des États-Unis à maintenir une présence active dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de la gouvernance en Afrique. À cela s’ajoute la guerre commerciale entre Washington et Pékin, dont les retombées pourraient affecter les pays africains riches en minerais critiques — lithium, cobalt, terres rares — nécessaires à la transition énergétique mondiale.

Face à cette conjoncture, Macky Sall a réaffirmé à Washington la nécessité d’un partenariat plus équitable entre l’Afrique et l’Occident. Il met en garde contre une vision transactionnelle des relations internationales, qui risque de marginaliser l’Afrique, au moment où d’autres acteurs, notamment la Chine, étendent leur influence sur le continent. Pour l’ancien président sénégalais, seul un engagement durable et mutuellement bénéfique permettra de construire un avenir partagé et stable. Son intervention à l’Atlantic Council s’inscrit ainsi dans une stratégie plus large visant à repositionner l’Afrique comme un partenaire stratégique à part entière, et non comme un terrain d’affrontement entre puissances.

Effondrement d’un immeuble à Ngor : une personne secourue, deux autres toujours coincées sous les décombres

Un drame s’est produit ce jeudi matin à Ngor, quartier situé dans l’ouest de la capitale, où un immeuble de cinq étages s’est effondré brutalement, en face du stade municipal. Les causes exactes de l’effondrement ne sont pas encore connues, mais l’urgence est à la recherche de survivants.

Les sapeurs-pompiers, rapidement mobilisés sur les lieux, ont réussi à extraire une personne vivante des décombres. L’individu, grièvement blessé, a été évacué vers une structure sanitaire. Toutefois, deux autres personnes sont toujours portées disparues, vraisemblablement coincées sous les gravats.

Les opérations de secours se poursuivent sous haute tension, dans une atmosphère lourde. Pelleteuses, chiens renifleurs et équipes de secours s’activent sans relâche, pendant que les familles et riverains, sous le choc, observent dans l’angoisse.

Cet effondrement soulève à nouveau la question de la sécurité des constructions à Dakar, notamment dans les quartiers en forte pression foncière comme Ngor.

Le LeDakarois suit la situation de près et vous tiendra informés de toute évolution.

Diourbel : Deux anciens responsables de la Chambre des métiers arrêtés pour détournement de biens publics

Massamba Thiam, ancien président de la Chambre des métiers de Diourbel (70 ans), et Médoune Diop, ex-secrétaire général (66 ans), ont été arrêtés puis déférés au parquet ce mercredi 7 mai. Ils sont poursuivis pour escroquerie portant sur les deniers publics, détournement de biens publics et complicité, à l’issue d’une enquête déclenchée par un rapport accablant de l’OFNAC.

La Division des investigations criminelles (DIC), qui a mené l’arrestation, agissait sur instruction du parquet de Dakar, alerté par un rapport de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption resté longtemps inexploité. Ce rapport avait été produit à la suite d’un signalement d’Ibrahima Thiam, artisan et membre de la Chambre des métiers de Diourbel.

Des irrégularités en cascade

Les faits reprochés sont nombreux et documentés. L’OFNAC a notamment mis en évidence :

Le détournement d’un véhicule administratif réformé sans respecter les procédures légales, et muté au nom personnel du secrétaire général de l’époque. L’établissement de mandats de paiement au nom des accusés au lieu des fournisseurs de la Chambre. L’octroi de subventions à des bénéficiaires fictifs. L’absence de mise en concurrence dans le choix des fournisseurs et prestataires. Une gestion opaque de la dotation en carburant, sans aucune décision officielle du président. La tenue irrégulière des réunions de l’Assemblée générale et du Bureau. Le maintien illégal à son poste du secrétaire général, pourtant atteint par la limite d’âge.

Ces pratiques témoignent, selon l’OFNAC, d’un système organisé de prédation des ressources publiques, aux dépens des artisans que la Chambre était censée représenter et soutenir.

Un signal fort dans la lutte contre la corruption

L’arrestation des deux anciens dirigeants marque une nouvelle étape dans l’engagement de l’État contre les dérives dans les structures de gouvernance locale. L’affaire sera suivie de près, tant elle illustre les conséquences d’un contrôle tardif et d’un manque de transparence dans la gestion des biens publics.

LeDakarois reviendra sur les suites judiciaires de ce dossier dans ses prochaines éditions.

Hommage national : Le Commandant Pape Mignane Ndong élevé à titre posthume au grade de Chevalier de l’Ordre national du Lion

Le Commandant Pape Mignane Ndong, ancien aide de camp du Premier ministre Ousmane Sonko, a été inhumé ce jeudi dans son village natal de Djilass, dans la région de Fatick. Une cérémonie empreinte d’émotion et de solennité, marquée par une haute distinction honorifique décernée à titre posthume.

Au nom du président de la République et Chef suprême des Armées, Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko a élevé le Commandant Ndong au grade de Chevalier de l’Ordre national du Lion, une des plus hautes distinctions de la République. Ce geste symbolise la reconnaissance de la Nation pour les loyaux services rendus par cet officier respecté.

L’armée nationale a rendu les honneurs militaires au défunt, saluant la mémoire d’un homme de devoir, fidèle et discret, dont le professionnalisme a marqué ses pairs. Le Commandant Ndong, décrit comme un officier accompli, a accompagné de nombreuses missions sensibles au service de la République.

Le Commandant est décédé le mardi 6 mai 2025 à son domicile, des suites d’un malaise. Sa disparition soudaine a plongé ses proches, ses collègues et les plus hautes autorités du pays dans la consternation.

Par cette distinction posthume, l’État du Sénégal exprime son respect et sa gratitude à un fils valeureux de la Nation, tombé dans la dignité du service.

LeDakarois adresse ses condoléances attristées à la famille du Commandant Pape Mignane Ndong, ainsi qu’à l’ensemble de la grande muette.

Présumé détournement de 193 millions FCFA : L’Assemblée nationale se prononce sur le cas de l’ex-ministre Aïssatou Sophie Gladima

L’Assemblée nationale examine ce jeudi une résolution visant à déférer Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre des Mines et de la Géologie, devant la Haute Cour de Justice. Les accusations portent sur des malversations financières impliquant des fonds publics pour un préjudice provisoire estimé à 193 millions FCFA.

PROJET DE RESOLUTION PORTANT MISE EN ACCUSATION DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE DE MADAME AISSATOU SOPHIE GLADIMA, ANCIEN MINISTRE DES MINES ET DE LA GEOLOGIE 

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 
Considérant que par lettre de saisine référencée nº 000287/MJ/CAB/DC en date du 14 Avril 2025, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a saisi le Président de l’Assemblée Nationale d’une requête aux fins de mise en accusation de Madame Aïssatou Sophie GLADIMA, ancienne Ministre des Mines et de la Géologie; 

Considérant, au regard des éléments de l’enquête et de l’exploitation du rapport de la Cour des Comptes, que l’ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement (DAGE), Monsieur Alassane DIALLO, a versé, sur instruction du Ministre Aïssatou Sophie GLADIMA, la somme de 73 200 000 FCFA pour les travaux de construction de l’unité de traitement gravimétrique de Kédougou, confiée à la société commerciale du Groupe ISSA; lesquels travaux n’avaient pas démarré au moment du paiement. Par conséquent, il a été procédé au paiement avant l’exécution même des services; en violation des dispositions de l’article 89 du Règlement général de la Comptabilité publique (RGCP); 


Qu’il apparait que le paiement de 73 200 000 FCFA au fournisseur a été validé par le Ministre Aissatou Sophie GLADIMA moyennant une déclaration sur l’honneur et une simple facture: 
Considérant que Madame Aissatou Sophie GLADIMA, ancien Ministre des Mines et de la Géologie, avait opté, pour l’exécution de la somme globale de 1 000 000 000 FCFA du fonds Force COVID mise à la disposition du Ministère, d’ériger un centre gravimétrique à Kédougou pour les orpailleurs impactés par la pandémie 

Il ressort de l’enquête que le marché a été attribué à la Société Commerciale du Groupe ISSA (SCGI) qui avait acquis le matériel pour un montant de 119 870 000 PCFA en attendant la disponibilité du site pour la construction de l’ouvrage d’un coût de 73 200 000 FCFA: 

Il découle également de l’enquête que l’ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement, Monsieur Alassane DIALLO reconnaissait que la procédure de paiement, validée par le Ministre, a été diligentée en violation de la réglementation qui exige le paiement après service fait; 

Auditionné à son tour, Monsieur Ibrahima ISSA soutenait que la SCGI avait exécuté le premier volet du marché portant sur l’acquisition du matériel d’un coût global de 119 870 000 FCFA. Il déclarait, au surplus, pour le second volet, qu’après avoir reçu une avance de démarrage, qu’il attendait la mise à disposition d’un site devant abriter l’unité de traitement gravimétrique. Il transparait que Monsieur Alassane DIALLO, en sa qualité de DAGE, et en accord avec sa hiérarchie administrative, avait décidé de lui verser le reliquat sans même attendre la fin des travaux; 

Considérant que Monsieur Ibrahima ISSA reconnaissait avoir encaissé, de bonne fois, la somme de 73 200 000 FCFA sans service fait tout en déclarant être disposé à procéder à son remboursement. Il a produit un procès-verbal de constat d’huissier en date du 14 avril 2023, avec les planches photographiques attestant de la présence du matériel destiné à la construction dudit centre entreposé dans son domicile et au siège de sa société sise au rond-point SCOA à Dakar; 

 Qu’en vertu des dispositions de l’article 17 de la loi organique n° 2002-10 du 22 février 2002 sur la Haute Cour de Justice, les poursuites sont exercées suite à une résolution de l’Assemblée nationale votée dans les conditions prévues à l’article 101 de la Constitution et portant mise en accusation devant la Haute Cour de Justice; 

Considérant que les faits ci-dessus révélés laissent apparaitre des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de détournements de deniers publics, d’escroquerie portant sur les deniers publics, de blanchiment de capitaux et de complicité de ces chefs contre Madame Aïssatou Sophie GLADIMA, ancien Ministre des Mines et de la Géologie pour un préjudice évalué provisoirement à la somme de 193 070 000 FCFA: 

Considérant que lors de la commission de ces faits révélés par l’enquête de police Madame Aïssatou Sophie GLADIMA exerçait ses fonctions ministérielles: 

Considérant que ces faits sont prévus et punis par les articles 238, 239, 152, 153, 45, 46 du Code pénal, 140 du Code de Procédure pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme; 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice; 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Madame Aïssatou Sophie GLADIMA, ancien Ministre des Mines et de la Géologie, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Ndèye Saly Diop envoyée devant la haute Cour de justice : Voici le projet de résolution de la mise en accusation

La commission des lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains de l’assemblée nationale a adopté, à sa majorité, la mise en accusation devant la haute cour de justice de Ndeye Saly Diop, ancien ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants. L’annonce a été faite ce jeudi 8 mai, lors de la séance plénière, par le rapporteur général. Ndèye Saly Diop est accusée de complicité de détournement de deniers publics d’un montant de 57 062 000 F Cfa.

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 

Considérant que par lettre référencée n° 000286/MJ/CAB/DC en date du 14 avril 2025, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a saisi le Président de l’Assemblée nationale d’une requête aux fins de mise en accusation de Madame Salimata DIOP, ancien Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants devant la Haute Cour de Justice; 

Considérant que, dans le cadre du traitement du rapport relatif à la gestion du Fonds de riposte et de solidarité à la Covid-19 établi par la Cour des Comptes, des enquêtes ont été diligentées; 

Considérant que par lettre référencée nº 0114/PDGK du 08 avril 2025, Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Dakar a transmis au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, le procès-verbal nº 567/DIC/BAG en date du 18 juillet 2025 de la Division des Investigations criminelles, afférent au Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants (MFFGPE); 

Il convient d’abord de relever que le rapport de la Cour des Comptes révèle que le Ministère a reçu une enveloppe de 150.000.000 F CFA; 

Considérant que ce montant était logé dans un compte ouvert dans les livres de la banque Crédit du Sénégal. Le rapport soulignait que les justificatifs de dépenses d’un montant de 36.147.500 F CFA supposées avoir été réalisées étaient les mêmes que ceux qui avaient été produits pour les opérations de la caisse « aide et secours»; 

Le rapport précisait, en outre, que des aides et secours avaient été versés à des personnes ayant les mêmes prénoms et noms de famille avec des numéros de carte nationale d’identité similaires et parfois les mêmes adresses pour des montants différents évalués au total à la somme de 52.223.300 F CFA; 

Entendu par les éléments enquêteurs, le DAGE a soutenu que certains de ces supposés bénéficiaires étaient, en réalité, des fournisseurs. Il a indiqué qu’une partie de ce montant avait servi au paiement de ces derniers et qu’une autre s’élevant à la somme de 22.367.300 F CFA avait été distribuée à titre d’appui financier au profit des agents du Ministère sur décision de l’Autorité ». II reconnaissait que ces dépenses étaient initialement prévues pour la prise en charge des opérations de retrait des enfants de la rue; 

Relativement toujours à cette caisse d’avance, outre les pièces dont la sincérité était ainsi mise en cause, la Cour des Comptes avait relevé que l’utilisation d’un montant de 4.828.700 F CFA n’avait pu être justifiée; 

En conclusion, la Cour a retenu que le DAGE s’est retrouvé dans l’incapacité de produire des pièces justificatives des dépenses effectuées par le Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants pour ce montant de 52.233.300 F CFA; 

Considérant que les bénéficiaires de ces dépenses ont été, à leur tour, entendus; 

C’est ainsi que les nommés Oumar Souleymane THIAW, Directeur du Centre Education Spécialisée d’Expression et des Loisirs, Khady CISSE trésorière du GIE LAWTAW, Ndèye Ngoye LO assistante sociale à la retraite, Chérif DIAW Directeur administratif et commercial de « Dakar Actu», Thierno Amadou SY, journaliste et Béatrice Marième MENDY, coordonnatrice administrative du Samu social, ont affirmé n’avoir signé, chacun, qu’une seule décharge et ignorer la provenance des autre pièces qui leur sont prêtées et qui ont été produites par le DAGE; 

Aussi, les enquêteurs ont relevé le paiement de primes aux agents du ministère sur les fonds Covid-19 ou de la Caisse d’avance aide et secours; 

Considérant que ces faits sont punis par les articles 238, 239, 152, 153, 45, 46, 135, 136 du Code pénal, 140 du Code de Procédure pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme: 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice; 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Madame Salimata DIOP, ancien Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Fonds Covid-19 : Mansour Faye vers la Haute Cour de justice pour détournement présumé de 2,749 milliards FCFA

L’Assemblée nationale examine ce jeudi une résolution visant à traduire Amadou Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale devant la Haute Cour de justice. Les accusations portent sur des détournements de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux liées aux fonds Covid-19, pour un préjudice provisoire estimé à 2,749 milliards FCFA.

PROJET DE RESOLUTION PORTANT MISE EN ACCUSATION DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE DE MONSIEUR AMADOU MANSOUR FAYE, ANCIEN MINISTRE DU DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE ET DE L’EQUITE SOCIALE ET TERRITORIALE 

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 

Considérant que par lettre référencée n° 000289/MJ/CAB/DC en date du 14 Avril 2025, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a saisi le Président de l’Assemblée Nationale d’une requête aux fins de mise en accusation de Monsieur Amadou Mansour FAYE, ancien Ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale devant la Haute Cour de Justice; 

Considérant que le 7 février 2023 le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors-Classe de Dakar a transmis, pour enquête à la Division des Investigations Criminelles, le rapport de la Cour des Comptes ayant révélé des faits de surfacturation sur le prix du riz à l’encontre du nommé Aliou SOW, dans le contexte de la lutte contre la pandémie COVID-19; 

Considérant que ce dernier, DAGE du Ministère du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale, entendu par les enquêteurs, précisait que l’enveloppe allouée à leur département au titre de l’opération d’aide alimentaire était fixée à 69 milliards. 

 Il indiquait qu’une partie de ce montant, soit 59 milliards, était logée à la Direction Générale du Budget du Ministère des Finances. Ce montant de 59 milliards était géré par le Coordonnateur dudit Ministère déclarait an titre des lignes budgétaires pour lesquelles ces fonds ont été attribués, qu’aucune rubrique ne leur avait été définie. Il avait reçu comme instruction écrite de son Ministère de tutelle, simplement de gérer toutes les dépenses liées à l’assistance alimentaire»: 

Il ajoutait n’avoir eu accès qu’au reliquat de 10 milliards logé dans le compte de dépôt intitulé MDCEST-FORCE COVID ouvert dans les livres du Payeur général au nom du ministère. Il poursuivait en faisant observer que c’est le gestionnaire qui effectuait les paiements sur la base des pièces justificatives transmises par son Ministre de tutelle, Monsieur Amadou Mansour FAYE à son collègue des Finances et du Budget: 

Considérant que le rapport de la Cour des Comptes faisait ainsi apparaitre un surplus global facturé pour les achats de riz d’un montant de 2.749.927.948 FCFA. 

Considérant que l’enquête établissait également que certains fournisseurs se sont vus octroyer plusieurs commandes à la fois (CCMN et AVANTI) et d’autres qui ont signé concomitamment pour deux sociétés différentes (AFRI & CO/AVANTI); 

Par ailleurs, dans le but de mieux cerner le patrimoine du sieur Aliou SOW, des réquisitions ont été adressées aux différentes institutions de la place. Les résultats faisaient apparaitre l’acquisition de divers biens mobiliers et immobiliers par ce dernier: 

Considérant qu’à l’époque de ces faits, Monsieur Amadou Mansour FAYE, cité dans la procédure, était Ministre de tutelle; 

Considérant que selon l’article 101alinéa 2 de la Constitution, le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice»; 

Qu’en vertu des dispositions de l’article 17 de la loi organique nº 2002-10 du 22 février 2002 sur la Haute Cour de Justice, les poursuites sont exercées suite à une résolution de l’Assemblée nationale votée dans les conditions prévues à l’article 101 de la Constitution et portant mise en accusation devant la Haute Cour de Justice: 


Considérant que les faits ci-dessus révélés laissent apparaitre des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêt, de faux et usage de faux en écritures privées, de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux, et complicité de ces chefs, à l’encontre de Monsieur Amadou Mansour FAYE, pour un préjudice évalué provisoirement à la somme de 2.749.927.498 FCFA; 

Considérant que, lors de la commission de ces faits révélés par l’enquête de police, Monsieur Amadou Mansour FAYE exerçait des fonctions ministérielles; 

Considérant que ces faits sont prévus et punis par les articles 238, 239,159,160,161,162, 156, 157, 135,136,152,153, 45,46 du Code Pénal, 140 du Code de Procédure Pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme; 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice; 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Monsieur Amadou Mansour FAYE, ancien Ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Ismaïla Madior Fall renvoyé devant la Haute Cour de Justice : l’Assemblée nationale donne son feu vert

Un tournant historique vient d’être franchi dans l’affaire Ismaïla Madior Fall. L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi une résolution autorisant la mise en accusation de l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux sous le régime de Macky Sall. C’est la Commission des Lois qui avait recommandé cette mesure à la suite d’une enquête judiciaire accablante.

L’affaire remonte à une opération immobilière douteuse autour du terrain destiné à accueillir le Palais de Justice de Pikine-Guédiawaye. Selon les éléments du dossier, un terrain de près de 3 hectares avait été attribué en 2020 au ministère de la Justice. Seule une partie (8 327 m²) a effectivement servi à la construction du tribunal. Le reste aurait été détourné à des fins privées, avec l’intervention directe d’Ismaïla Madior Fall.

Un promoteur “choisi” sans appel d’offres

L’ancien ministre est accusé d’avoir engagé un promoteur immobilier, Cheikh Gueye, sans appel d’offres, en violation flagrante du Code des marchés publics. En contrepartie de la construction d’un centre d’accueil pour enfants et d’un centre de surveillance électronique, il lui aurait promis des terrains en dation, c’est-à-dire en échange direct de services rendus, sans passer par le circuit budgétaire ni les procédures de l’administration.

Des accusations de corruption lourdes

Plus grave encore, Cheikh Gueye affirme avoir versé un acompte de 50 millions de francs CFA en espèces à Ismaïla Madior Fall, directement dans son bureau et en présence de son directeur des constructions, Mohamed Anas El Bachir Wane. Ce dernier a confirmé la scène aux enquêteurs. Le ministre aurait ensuite exigé le versement de 200 millions supplémentaires, ce que le promoteur a refusé, dénonçant des pressions croissantes.

Lorsque le différend éclate, l’acompte est restitué, mais les dégâts sont déjà faits. L’enquête révèle une tentative d’extorsion, un contournement du droit des marchés publics, une gestion opaque du patrimoine de l’État, et des pratiques assimilables à de la concussion et au blanchiment de capitaux.

Vers un procès devant la Haute Cour de Justice

En application des articles 101 de la Constitution et 17 de la loi organique sur la Haute Cour de Justice, la résolution de mise en accusation a été validée. Elle repose sur des « indices et présomptions graves et concordants » d’une série d’infractions : corruption, tentative d’extorsion, escroquerie, association de malfaiteurs, et prise illégale d’intérêts.

Ismaïla Madior Fall devient ainsi le premier ancien ministre de la Justice renvoyé devant la Haute Cour dans l’histoire politique récente du Sénégal. Le procès à venir s’annonce comme un événement majeur, tant par la gravité des faits que par la symbolique de cette mise en cause d’un haut responsable de l’appareil judiciaire.

LeDakarois suivra cette affaire de près et vous tiendra informés des prochains développements.

Mise en accusation : voici le projet de résolution pour traduire Moustapha Diop devant la Haute Cour de justice

L’Assemblée nationale examine ce jeudi une résolution visant à déférer Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries sous Macky Sall, devant la Haute Cour de justice.

PROJET DE RESOLUTION PORTANT MISE EN ACCUSATION DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE DE MONSIEUR MOUSTAPHA DIOP ANCIEN MINISTRE DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET DES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES 

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 

Considérant qu’il résulte du Rapport définitif de la Cour des Comptes sur le contrôle de la gestion du fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Forces COVID), et subséquemment de l’enquête effectuée par la Division des Investigations Criminelles que le Ministère du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries, avait bénéficié d’un montant de 2.500.000.000 F CFA pour l’acquisition de masques: 

Ce montant avait été viré dans le compte de dépôt n° 422048 intitulé « Fonds d’appui à la promotion des Petites et Moyennes Entreprises» ouvert à la trésorerie générale puis, transféré dans un compte ouvert à la Bank Of Africa (BOA) par ledit Ministère: 

Considérant qu’il est ressorti de l’enquête et du rapport de la Cour des Comptes qu’en violation de l’article 11 alinéa 2 de l’arrêté n° 21136 du 21 novembre 2017 portant condition d’ouverture, de fonctionnement et de clôture des comptes de dépôt, le Ministre Moustapha DIOP a nommé un gestionnaire dudit compte, portant le même nom, seul ordonnateur des paiements et des décaissements. 

Entendu à son tour, monsieur Ibrahima Macodou FALL, Directeur général de la societé COMASET, a reconnu avoir exécuté une commande de fournitures de 250.000 masques pour un montant de 100.000.000 F CFA reçu intégralement en espèce des mains du Ministre Moustapha DIOP. 

En outre, les enquêteurs ont découvert que les comptes courant et d’épargne du gestionnaire Moustapha DIOP, ouverts dans les livres de la banque UBA ont bien connu des mouvements durant la période de la Covid-19 par des dépôts importants effectués essentiellement par les nommés Mouhamadou SECK et Fatima DIENG. 

Considérant que selon l’article 101 de la Constitution, « le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice ».   

Considérant que les faits ci-dessus révélés laissent apparaitre des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux et complicité de ces chefs, contre Monsieur Moustapha DIOP, ancien Ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries; 

Considérant que lors de la commission de ces faits révélés par l’enquête de police, Monsieur Moustapha DIOP exerçait des fonctions ministérielles: 

Considérant que ces faits prévus et punis par les articles 238, 239, 159, 160, 161, 162, 156, 157, 135, 136, 152, 153, 45, 46 du Code pénal, 140 du Code de procédure pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice: 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Monsieur Moustapha DIOP, ancien Ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Usurpation de fonction à Mermoz : un faux gendarme arrêté en flagrant délit

Un individu se faisant passer pour un gendarme, connu sous le pseudonyme de « Chef Aidara », a été arrêté en flagrant délit par les éléments du commissariat de Dieupeul alors qu’il contrôlait illégalement des automobilistes à Mermoz.

L’homme, dont le vrai nom est M. Thiaw, utilisait une fausse identité et portait des tenues de gendarme pour gagner la confiance des usagers de la route. Prétextant une collecte de fonds pour sa mère prétendument malade, il exigeait un soutien financier aux automobilistes.

Selon les premières informations, le faux agent n’en est pas à son coup d’essai. Il avait déjà été interpellé en 2023 pour des faits similaires et condamné. Malgré cette condamnation, il a récidivé en adoptant les mêmes méthodes frauduleuses.

Placé en garde à vue, il devra répondre une nouvelle fois devant la justice pour usurpation de fonction et escroquerie. L’affaire, révélée par le quotidien Libération, relance le débat sur la prolifération de faux agents dans la capitale et appelle à une vigilance accrue de la population.

LeDakarois suivra de près l’évolution de ce dossier.

DEMANDE DE RENFORCEMENT DES CONCERTATIONS AVEC LA PRESSE : Volonté sincère ou de la poudre aux yeux ?

Lors du Conseil des ministres de ce mercredi, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a appelé son gouvernement à renforcer les concertations avec les acteurs du secteur médiatique. Il a insisté sur la nécessité d’accompagner la professionnalisation et la transformation des médias, dans le respect des lois en vigueur et de la tradition démocratique du Sénégal.
Le Chef de l’État a également mis l’accent sur l’urgence de restructurer et de financer les entreprises de presse, dans un contexte marqué par l’essor du numérique, de l’intelligence artificielle et les défis de régulation des réseaux sociaux. Il a, dès lors, chargé le ministre de la Communication, en lien avec les instances de régulation comme le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP), de travailler à la mise en œuvre des recommandations issues des organisations professionnelles du secteur. L’objectif affiché : construire un modèle économique viable pour une presse libre, responsable et durable.
Cependant, ces déclarations semblent être en décalage avec la réalité. Car dans le même temps, le ministère de la Communication continue à notifier l’arrêt de diffusion ou de parution à des organes de presse, y compris à ceux qui avaient été reconnus comme conformes par ses propres services. Une attitude qui jette un doute sur la sincérité de la démarche.
Autre paradoxe : alors que le Président parle de co-construction et d’inclusion, il a demandé la mise en place d’un nouveau cadre exclusivement dédié au financement des entreprises publiques de presse – RTS, Le Soleil, l’APS et TDS-SA -. Quant aux médias privés, eux, attendent toujours la reprise de l’aide à la presse, gelée depuis plusieurs mois.
Par conséquent, une question s’impose : la main tendue aux acteurs de la presse est-elle sincère ou sert-elle à redorer l’image d’un Gouvernement qui oppresse la presse depuis son arrivée ? En l’état, les actes posés paraissent contredire les intentions affichées.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°459 – 08/05/2025

🔴 DEMANDE DE RENFORCEMENT DES CONCERTATIONS AVEC LA PRESSE PAR LE PRÉSIDENT DIOMAYE : EST-CE SINCÈRE ?
🔴 CLASSEMENT MONDIAL DES DONNÉES OUVERTES : LE SÉNÉGAL DANS LE TRIO DE TÊTE AFRICAIN

🔴 LIGUE DES CHAMPIONS / EN FINALE APRÈS L’ÉLIMINATION D’ARSENAL : LE RÊVE CONTINUE POUR LE PSG
🔴 COUPE DE LA LIGUE (8ES) : MISSION ACCOMPLIE POUR AJEL ET SONACOS

Les nominations en Conseil des Ministres du Mercredi 7 Mai 2025

AU TITRES DES MESURES INDIVIDUELLES, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation :

 Monsieur Boubacar DIOP dit Bouba, Professeur titulaire des universités à la retraite, est nommé Président du Comité d’appui au pilotage de l’Agenda national de Transformation de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANTESRI) Au titre du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :

– Monsieur Kémo BADJI, Ingénieur agronome, titulaire d’un doctorat en Entomologie, précédemment Conseiller technique à la Primature est nommé Directeur de la Protection des Végétaux (DPV) au Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, en remplacement de Monsieur Saliou NGOM appelé à d’autres fonctions.

Le Ministre de la Formation professionnelle et technique,
Porte-parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE

COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 07 MAI 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 07 mai 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République. A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté ses condoléances les plus attristées et celles des membres du Conseil, au Premier Ministre Ousmane SONKO, suite au décès de son Aide de Camp, le Commandant Pape Mignane NDONG.

Il a ensuite adressé ses chaleureuses félicitations et souhaité la bienvenue à Monsieur Boubacar CAMARA nommé Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, nouveau Secrétaire du Conseil des Ministres, en remplacement de Monsieur Ahmadou Alhaminou Mohamed LO promu Ministre auprès du Président de la République, chargé du Suivi du Pilotage et de l’Evaluation de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 » avec rang de Ministre d’Etat.

Le Chef de l’Etat est revenu sur le Daaka annuel de Médina Gounass. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au Khalife Thierno Amadou Tidiane BA et à tous les fidèles, mais également au Gouvernement sous la direction du Premier Ministre qui l’a représenté, pour toutes les dispositions prises ayant permis une excellente organisation de cet évènement religieux d’une envergure internationale.

Par ailleurs, il a salué l’organisation, à Dakar, de la 5ème Assemblée générale des Evêques de l’Afrique de l’Ouest dont il a présidé la cérémonie d’ouverture. Il a réitéré ses félicitations et le soutien de l’Etat dans sa mission, à Monseigneur André GUEYE, nouvel Archevêque de Dakar, installé samedi 03 mai 2025.

La communauté internationale a célébré, le 1er mai 2025, la fête du Travail. Outre la cérémonie traditionnelle de remise des Cahiers de doléances au Chef de l’Etat, cet événement a été marqué, au Sénégal, par le renouveau et le renforcement du dialogue social tripartite avec la signature du Pacte de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable dans la lancée de la 4ème édition de la Conférence sociale tenue les 24 et 25 avril 2025.

Le Président de la République a magnifié ce consensus social remarquable basé sur la vérité, la transparence et le sens des responsabilités des parties prenantes (Gouvernement, Patronat, Syndicats). A l’évidence, l’ensemble des contributions ainsi que les efforts consentis depuis plusieurs mois ont permis de parvenir, dans la confiance réciproque, à la conclusion de cet accord collectif stratégique nécessaire pour assurer la stabilité sociale, le redressement, l’impulsion et l’accélération de la relance économique du pays. Par ailleurs, le Président de la République a 1 rappelé aux différentes parties prenantes l’impératif de respecter et de faire respecter les engagements consignés et de procéder à la finalisation des plans d’action y afférents, ainsi qu’à l’évaluation périodique conjointe de l’état de leur application globale et sectorielle.

Il a également souligné la nécessité de veiller à la revitalisation des comités de dialogue social, de même qu’au suivi des négociations sectorielles avec les organisations professionnelles. En outre, il a demandé au Gouvernement de procéder à la revue des conventions collectives nationales et d’assurer la protection de la liberté syndicale dans toutes les entreprises conformément aux lois et règlements. Il a instruit le Premier Ministre d’accorder une attention particulière à la situation des entreprises publiques et privées en difficulté et de veiller à la préservation des emplois et à la continuité des activités selon des modalités de restructuration adaptées.

Le Chef de l’Etat a également demandé au Premier Ministre de veiller avec tous les Ministres à la gestion, par le dialogue et la concertation régulièrs avec les acteurs, des doléances des syndicats de travailleurs relevant de l’Etat et de ses démembrements afin d’asseoir la continuité et la qualité du service public. Par ailleurs, il a souligné l’importance d’améliorer les moyens d’intervention et l’implication du Haut Conseil du Dialogue social dans la prévention et la gestion des contentieux et différends dans le monde du travail.

Face aux défis et enjeux liés à la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation, il a demandé au Ministre chargé du Travail et de l’Emploi de placer la prochaine édition de la Conférence sociale sous le thème de la « Productivité au travail ». Le secteur de la presse occupe une place primordiale dans la vie de la Nation.

Ainsi, le Président de la République a demandé au Gouvernement d’accentuer les concertations avec les différents acteurs du secteur en vue de mieux accompagner et de soutenir davantage sa professionnalisation et sa transformation à la hauteur du rayonnement démocratique du Sénégal, dans le respect du régime de liberté encadré par les lois et règlements en vigueur. A cet effet, il a indiqué au Gouvernement la nécessité de poursuivre les efforts de soutien à la restructuration et au financement des entreprises de presse notamment dans le contexte du développement fulgurant du numérique et de l’intelligence artificielle, avec la nécessaire régulation des réseaux sociaux.

Dans une dynamique de co-construction d’un modèle économique viable pour une presse libre, professionnelle et responsable, il a demandé au Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique d’examiner, en relation avec les autorités de régulation (CNRA et ARTP), les voies et moyens de mettre en œuvre, selon un agenda consensuel, les recommandations et propositions des organisations d’acteurs des médias concernant le Code de la presse et la transformation systémique et durable du secteur.

Enfin, il a demandé au Premier Ministre, au Ministre en charge de la Communication et au Ministre des Finances et du Budget de définir un cadre rénové de financement et de suivi de l’exécution des Plans de développement des entreprises de presse publiques (RTS, SSPP « Le SOLEIL », SN APS et TDS SA). La continuité du service public de l’eau potable en milieu rural demeure une préoccupation majeure des populations.

Le Chef de l’Etat a, à ce sujet, invité le Gouvernement à prendre toutes les dispositions urgentes et les mesures nécessaires en relation avec l’Office des Forages ruraux (OFOR) et les concessionnaires du service public désignés dans chaque zone afin d’améliorer le système de distribution de l’eau potable en milieu rural. Il a demandé au Ministre en charge de l’Hydraulique de rendre compte régulièrement en Conseil des Ministres de l’état et de la situation d’exploitation des ouvrages hydrauliques (forages, châteaux d’eau et réseaux), de la tarification retenue, ainsi que des populations impactées dans chaque concession du service public d’eau potable accordée sur le territoire national.

Il a aussi demandé au Gouvernement d’accélérer la mise en œuvre des recommandations des Concertations nationales novembre 2024 à Kaolack. sur l’Eau et l’Assainissement tenues en Au titre de son agenda diplomatique, le Président de la République réitère ses félicitations à son frère Son Excellence Brice Clotaire Oligui NGUEMA Président de la République gabonaise suite à son investiture le samedi 3 mai 2025 à Libreville. Il adresse également ses vifs remerciements au peuple gabonais pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé marquant ainsi l’excellence des relations d’amitié et de coopération entre le Sénégal et le Gabon.

Enfin, il a informé qu’il prendra part, les 12 et 13 mai 2025 à Abidjan, à l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum. Dans sa communication, le Premier Ministre a mis en exergue, conformément aux directives du Chef de l’Etat, les actions envisagées par le Gouvernement pour la mise en œuvre effective, dans les délais convenus, du nouveau Pacte national de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable, conclu le 1er mai 2025 avec les partenaires sociaux.

À cet égard, il a demandé au Ministre chargé du Travail, en relation avec le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, d’assurer un pilotage et un suivi performants de la mise en œuvre du Pacte. Dans ce cadre, le Premier Ministre a souligné l’urgence attachée au lancement du processus d’élaboration inclusive du plan de mise en œuvre du Pacte et à l’adoption, avant la fin du mois de mai 2025, des textes fixant les règles de fonctionnement des organes de mise en œuvre. Il a également insisté sur le suivi étroit, par les ministères sectoriels, de l’application des accords signés, l’identification des engagements pouvant être pris en compte dans la Loi de Finances rectificative 2025, la soumission au Conseil des Ministres des projets de décret modifiant les décrets numéro 74-347 du 12 avril 1974 et numéro 2006-392 du 27 avril 2006 relatifs aux enseignants décisionnaires.

Il a aussi relevé l’exigence attachée à la finalisation, au cours de l’année 2025, de la digitalisation intégrale des actes et procédures administratives, notamment la gestion des carrières, l’accélération du processus de réforme du cadre juridique du secteur de la santé et de l’action sociale ainsi que la ratification de la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la violence et le harcèlement. Abordant le second point de sa communication, le Premier Ministre a souligné l’importance et la priorité attachées à l’élaboration et l’adoption rapide des orientations relatives à la mise en œuvre de la nouvelle approche du service civique national et du 3 volontariat, au regard des défis et opportunités que représente la structure très jeune de la population sénégalaise.

Dans ce contexte, il a rappelé le rôle de la Direction générale du Service civique national et du Volontariat, notamment en matière de renforcement des valeurs civiques au sein de la société, d’orientation des jeunes vers des missions d’intérêt général et leur participation active au développement durable. Le Premier Ministre a, en outre, insisté sur la facilitation de l’insertion socio-professionnelle des jeunes par le développement personnel et professionnel et l’amélioration de leur employabilité par le biais du volontariat. Après avoir relevé les actions pilotes déjà mises en œuvre en 2024, notamment leur immersion dans les 27 fermes agricoles, le Premier Ministre a invité toutes les parties prenantes, sous la coordination de la Direction générale du Service civique national et du Volontariat, à mettre en place un cadre de concertation pour proposer au Gouvernement les orientations à adopter autour du civisme et du volontariat, adossées à la Vision Sénégal 2050.

Les propositions en la matière devront englober le civisme, le volontariat et la citoyenneté active, avec l’objectif ultime de faire de chaque volontaire un citoyen-sentinelle imbibé de la culture de la performance et du résultat. Le Premier Ministre a relevé l’opportunité offerte par les prochaines vacances scolaires pour s’approprier ces valeurs, en recourant aux ressorts du cadre associatif, en général, et du mouvement Navétanes en particulier, sous le concept de vacances citoyennes au niveau de tous les compartiments de la vie socio-économique nationale.

Dans ce sillage, le Premier Ministre a informé le Conseil du prochain lancement du nouveau format du programme « Sétal Sunu Rèew » qui sera désormais dénommé « Sétal Sunu Rèew ak Koom Koom ». Il s’agit d’améliorer l’efficacité et la pérennité du programme afin d’obtenir un effet transformateur permanent notamment par la maximisation de l’impact économique et social, la promotion de l’économie verte, l’intégration d’une approche éducative solide, la diversification des sources de financement ainsi que la mise en place d’un mécanisme de coordination entre l’Etat, les Collectivités territoriales, le secteur privé et la société civile.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

– le Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines a fait une communication sur la tarification à la pompe des carburants automobiles et les tensions sur l’approvisionnement des quais de pêche en essence de pirogue ; – le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait une communication sur la situation des Universités.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES, le Conseil a examiné et adopté :

– le projet de décret fixant les modalités d’exercice de la fonction d’assistant de justice spécialisé ; 4 5 – le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité national de Coordination de la Sécurité des Jeux olympiques de la Jeunesse de Dakar (CNS-JOJ) ;

– le projet de loi portant loi d’orientation sur les entreprises de sécurité privée ;

Données ouvertes : le Sénégal entre dans le Top 3 africain et bondit de 67 places au classement mondial

Le Sénégal signe une percée spectaculaire sur la scène mondiale de la transparence des données publiques. Dans la dernière édition de l’Open Data Inventory (ODIN) 2024, publiée le 29 avril 2025 par l’organisation internationale Open Data Watch, le pays se hisse à la 33ᵉ place mondiale, après avoir occupé le 100ᵉ rang lors de l’édition précédente. Ce bond impressionnant de 67 places en seulement deux ans propulse le Sénégal à la 3ᵉ position continentale, derrière deux autres pays africains leaders dans le domaine de l’open data.

Avec un score global de 75 sur 100, le Sénégal confirme sa montée en puissance dans le domaine de l’ouverture des données. Le pays s’illustre tout particulièrement dans la composante « ouverture », avec un score de 88 sur 100, soit le meilleur du continent africain. Cette performance exceptionnelle reflète les efforts déployés par l’État, à travers l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), pour promouvoir une gouvernance basée sur l’accessibilité à l’information.

Ces résultats sont le fruit d’un ensemble de réformes structurelles menées au sein du Système statistique national. La refonte du portail national de données a permis de rendre plus visibles et plus compréhensibles les indicateurs clés du développement économique et social du pays. L’accent a été mis sur la régularité de la mise à jour des données, mais également sur leur diffusion sous des formats ouverts et interopérables, accompagnés de métadonnées claires. Cela permet une réutilisation aisée par des acteurs divers : entreprises numériques, chercheurs, ONG, journalistes, ou encore décideurs publics.

Autre fait marquant, l’ANSD a su fédérer l’ensemble des structures du système statistique autour d’une dynamique commune. Cette approche collaborative a favorisé une mutualisation des ressources, une consolidation des bases de données existantes, et une diffusion plus large et plus efficace des informations.

Toutefois, le rapport d’Open Data Watch pointe un axe d’amélioration : la couverture des données, qui plafonne à 60 sur 100. Certains secteurs stratégiques, notamment la santé, l’éducation, l’environnement, la justice et l’emploi, restent sous-documentés ou insuffisamment actualisés. L’ANSD a assuré que des actions sont en cours pour combler ces lacunes, avec pour objectif de renforcer la collecte et la publication dans ces domaines clés pour le développement humain.

Au-delà des chiffres, cette avancée a des impacts concrets sur la vie nationale. L’accessibilité des données améliore la gouvernance, en facilitant la prise de décision fondée sur des faits objectifs. Pour les innovateurs et les entrepreneurs, ces données ouvertes constituent un socle fertile pour développer des solutions numériques, avec un potentiel fort en matière de création d’emplois et d’inclusion numérique. Pour les citoyens, elles représentent une source d’information crédible sur l’action publique, ses priorités, ses résultats, et ses éventuelles failles.

En atteignant ce niveau de performance, le Sénégal prouve que souveraineté statistique et transparence ne sont pas incompatibles. Bien au contraire, cette alliance favorise l’innovation, la participation citoyenne, et une gouvernance plus responsable. Ce classement mondial vient ainsi récompenser une stratégie cohérente et tournée vers l’avenir, plaçant les données au cœur du développement durable et de la transformation numérique du pays.

Lutte contre le faux monnayage : 7,851 milliards de francs CFA en billets noirs saisis à Dakar et Thiès par les Douanes sénégalaises

Les services douaniers sénégalais ont effectué une importante saisie de faux billets dans le cadre de leur stratégie renforcée de lutte contre le faux monnayage. Ces opérations, menées dans les régions de Dakar et de Thiès, ont permis de mettre la main sur l’équivalent de 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs, selon un communiqué officiel transmis à Ledakarois par la Division de la communication et des relations publiques des Douanes.

L’opération la plus significative s’est déroulée dans la nuit du 1er au 2 mai 2025, à Pikine. La Brigade mobile des Douanes, relevant de la Subdivision de Dakar-extérieur (Direction régionale Ouest), a intercepté 10 millions d’euros en billets noirs sous forme de coupures de 500 euros. Cette somme équivaut à 6 milliards 650 millions de francs CFA. Dans la même opération, les agents ont saisi 1,5 million de dollars en billets noirs, pour une valeur estimée à 868 millions de francs CFA. Au total, deux personnes ont été arrêtées sur les lieux. L’intervention a été rendue possible grâce à un dispositif de surveillance particulièrement bien coordonné et fondé sur des renseignements précis.

Une autre saisie notable a eu lieu quelques jours plus tôt, le 28 avril 2025, dans la région de Thiès. Le Groupement polyvalent de Recherche et de Répression de la Fraude (GPR), unité spécialisée des Douanes, a réussi à mettre la main sur 5 850 billets noirs en coupures variées de dollars et d’euros. La contrevaleur de cette nouvelle saisie est estimée à plus de 333 millions de francs CFA. Deux autres individus ont été interpellés dans le cadre de cette enquête, l’un à Thiès même, l’autre à Sirmang, une localité située dans la région de Fatick.

Les Douanes sénégalaises précisent que ces résultats traduisent l’efficacité d’une stratégie nationale fondée sur un maillage de renseignement, de surveillance et de contrôle, visant à freiner l’expansion du phénomène du faux monnayage, qui constitue une menace grave pour la stabilité économique du pays et la sécurité des transactions financières.

Cette série de saisies est la plus importante enregistrée à ce jour en matière de faux billets au Sénégal. Elle met également en lumière le professionnalisme des unités douanières, leur réactivité face aux réseaux de criminalité financière, et la nécessité d’une vigilance constante dans un contexte où les technologies de reproduction frauduleuse de billets deviennent de plus en plus sophistiquées.

Lutte contre le faux monnayage : 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs saisis par les Douanes sénégalaises
Lutte contre le faux monnayage : 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs saisis par les Douanes sénégalaises

Décès du Commandant Pape Mignane Ndong : l’aide de camp du Premier ministre Ousmane Sonko sera inhumé jeudi à Fatick

Le Commandant Pape Mignane Ndong, aide de camp du Premier ministre Ousmane Sonko, sera inhumé ce jeudi à Fatick. La levée du corps est prévue à 9h à l’hôpital Principal de Dakar, en présence de sa famille, de proches collaborateurs et de responsables de l’État.

La cérémonie religieuse se tiendra le lendemain, vendredi, à 9h, à la Cité Gendarmerie de Jaxaay, où il résidait. L’armée et les autorités gouvernementales sont attendues pour lui rendre un dernier hommage.

Le Commandant Ndong est décédé à son domicile à la suite d’un malaise. Sa disparition brutale a suscité une vive émotion au sein des institutions et de l’opinion, tant il était connu pour sa rigueur et sa loyauté dans l’exercice de ses fonctions.

Pool judiciaire financier : l’audition des frères de Farba Ngom reportée au 19 mai

L’audition très attendue d’Ismaïla et Birane Ngom, frères de Farba Ngom, a été reportée au 19 mai 2025. Initialement prévu ce mercredi 7 mai, le face-à-face avec les juges du pool judiciaire financier n’aura pas lieu à la date annoncée, le report ayant été sollicité par les avocats des deux mis en cause.

Ce report intervient dans le cadre d’une enquête ouverte à la suite d’un signalement de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui pointe des opérations financières suspectes. Les deux frères sont ainsi convoqués dans une affaire sensible qui continue de susciter une attention soutenue, notamment en raison de leur lien familial avec Farba Ngom, figure proche de l’ancien président Macky Sall.

Les enquêteurs du pool judiciaire financier cherchent à faire la lumière sur une série de mouvements de fonds présumés illicites, alors que les ramifications de l’affaire semblent toucher plusieurs personnalités du régime précédent. Le rendez-vous du 19 mai sera donc crucial pour la suite des investigations.

Fumée noire au Vatican : pas de pape après le premier jour du conclave

Le suspense reste entier au Vatican. Mercredi soir, une fumée noire s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine, signalant l’absence d’élection d’un nouveau pape à l’issue du premier scrutin du conclave. Les 133 cardinaux électeurs, réunis à huis clos pour élire le successeur du pape François, n’ont pas encore trouvé le consensus requis pour désigner le prochain chef de l’Église catholique.

Il était peu probable que ce premier tour débouche sur une élection. Cette étape initiale permet surtout de mesurer les rapports de force entre les différents courants représentés. Pour être élu, un cardinal doit obtenir une majorité des deux tiers, soit au moins 89 voix. Les prélats se réuniront donc de nouveau jeudi pour poursuivre le processus, avec deux scrutins prévus le matin, et deux autres l’après-midi.

Le conclave a été lancé mercredi après-midi dans un climat solennel, respectant un rituel codifié suivi par plus de 1,4 milliard de catholiques à travers le monde. Vêtus de rouge et de blanc, les cardinaux se sont d’abord rassemblés pour une prière commune dans la chapelle Pauline, avant de se diriger en procession vers la chapelle Sixtine. Là, chacun a prêté serment sur l’Évangile, jurant en latin de respecter le secret absolu du conclave sous peine d’excommunication. Le cérémonial s’est conclu sur l’injonction « Extra omnes ! », lançant l’isolement total des participants. À 17h45, les portes se sont refermées, plongeant les « princes de l’Église » dans un isolement numérique et physique complet, sans téléphone ni contact extérieur.

Les regards du monde entier sont désormais braqués sur la cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine. Chaque session se clôt par une fumée : noire en cas d’échec, blanche lorsqu’un nouveau pape est élu. Ce rendez-vous historique attire un intérêt considérable, avec 5 000 journalistes accrédités, des millions d’euros de paris en ligne sur les « papabili » et même le succès d’un film récent intitulé Conclave.

La place Saint-Pierre était encore bondée mercredi soir malgré la tombée de la nuit et plusieurs heures d’attente. Des fidèles et curieux sont restés, espérant voir surgir la fameuse fumée blanche. Parmi eux, Gabriella Sanz Balsells, une Argentine de 48 ans, confiait son émotion à l’AFP : « Ce serait merveilleux de voir la fumée, peu importe si elle n’est pas blanche ! »

À quelques pas, des militantes catholiques manifestaient pacifiquement, brandissant des fumigènes roses pour demander l’ordination des femmes. Pendant ce temps, la sécurité autour du Vatican a été renforcée, avec un accès limité à la place et des fouilles systématiques des sacs.

Ce conclave est particulièrement ouvert. Plusieurs noms figurent parmi les favoris : l’Italien Pietro Parolin, le Maltais Mario Grech, le Français Jean-Marc Aveline, le Philippin Luis Antonio Tagle ou encore Pierbattista Pizzaballa. Mais la configuration inédite de ce conclave complique les pronostics. Le pape François ayant nommé plus de 80 % des électeurs, des profils venus des « périphéries » de l’Église, souvent porteurs d’une vision plus pastorale, pourraient émerger.

Selon François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux, ce conclave reflète une tension entre d’un côté, ceux qui souhaitent réaffirmer la doctrine, et de l’autre, des cardinaux plus enclins à accompagner les fidèles dans leur quotidien. Il souligne aussi que les clivages géopolitiques ne sont pas absents : certaines Églises du Sud nourriraient une certaine défiance à l’égard de l’Occident, tandis que la situation internationale pourrait favoriser un candidat doté d’une solide expérience diplomatique.

Les 12 congrégations générales tenues avant le conclave ont permis aux cardinaux d’échanger sur les défis de l’Église et de dessiner le profil idéal du futur pontife. Mais le nom de celui qui apparaîtra vêtu de blanc au balcon de la basilique Saint-Pierre reste pour l’heure un mystère. Le monde entier attend désormais la prochaine volute de fumée.

Affaire Amadou Sall : Waly Seck et le fils d’Amadou Bâ visés par une demande d’inculpation du parquet financier

Le parquet financier adjoint a franchi un nouveau cap dans l’affaire tentaculaire autour d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall. Selon des informations exclusives rapportées par Walf Quotidien, un réquisitoire supplétif a été transmis à un juge d’instruction pour demander l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt de plusieurs personnalités. Parmi elles figurent le chanteur Waly Seck, Ibrahima Bâ, fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, l’ancien ministre Samuel Sarr, ainsi que Mamadou Sy, Saliou Sylla, Babacar Niang et Cheikh Tidiane Seck, chauffeur personnel d’Amadou Bâ.

Ces individus sont visés pour des faits présumés d’association de malfaiteurs en groupe criminel organisé et de blanchiment de capitaux, également en bande organisée. Le parquet soupçonne qu’ils ont participé à un vaste réseau de transactions financières illicites, tel que mis en évidence par un rapport complémentaire de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) remis fin mars au Pool judiciaire financier.

Ce rapport fait suite à un précédent document ayant déjà conduit à l’arrestation de figures politiques et économiques influentes comme Farba Ngom et Tahirou Sarr. Il met au jour des opérations suspectes évaluées à plus de 125 milliards de francs CFA, impliquant plusieurs entités juridiques, sociétés-écrans, comptes bancaires et placements immobiliers.

Parmi les cas les plus médiatisés, celui de Waly Seck retient particulièrement l’attention. Le chanteur est soupçonné d’avoir reçu des transferts de fonds d’origine douteuse, sans qu’un lien économique clair ait pu être établi. De son côté, Mamadou Sy aurait également bénéficié de virements similaires, qui l’exposent aux mêmes chefs d’accusation.

Samuel Sarr, ancien ministre sous le régime de Me Abdoulaye Wade, est cité pour son rôle présumé dans plusieurs opérations de blanchiment. Il serait notamment impliqué dans une transaction suspecte portant sur un chèque de 200 millions de francs CFA.

Quant à Ibrahima Bâ, son implication se dessine à travers la société SCI-CTS, créée avec Amadou Sall. Officiellement gérée par Cheikh Tidiane Seck, le chauffeur de son père, cette entreprise immobilière est considérée comme une façade. Ibrahima Bâ y détiendrait 30 % des parts, financés grâce à la vente d’un terrain situé à Ouakam en 2012, pour un montant de 400 millions de francs CFA, à un certain Francisco Dlmir Nhaga.

Autre personnage clé, Saliou Sylla est présenté comme le gestionnaire de l’entreprise Ets Saliou Sylla. Il est accusé d’avoir effectué des retraits de chèques pour un total de 5,6 milliards de francs CFA, sans qu’aucune justification économique n’ait été apportée.

Alors que tous ces éléments alimentent une procédure judiciaire de plus en plus dense, l’homme au centre du dossier, Amadou Sall, ne s’est pas présenté à sa convocation du mercredi au Pool judiciaire financier. Il est actuellement localisé aux États-Unis, selon le journal Source A.

Le parquet financier, qui souhaite frapper fort, a également demandé la saisie conservatoire des biens des mis en cause. Cette mesure vise à sécuriser les avoirs dans l’attente d’une éventuelle décision judiciaire définitive. L’instruction judiciaire qui s’ouvre s’annonce longue, complexe et explosive, tant les ramifications de cette affaire touchent des personnalités issues des milieux politiques, artistiques et économiques de premier plan.

Recrutement d’enseignants : 53 nouveaux instituteurs affectés à l’IEF de Kédougou

Dans le cadre du recrutement spécial de 2 000 enseignants lancé par le ministère de l’Éducation nationale, l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Kédougou va accueillir 53 nouvelles recrues, dont 49 instituteurs et quatre maîtres d’arabe. L’annonce a été faite ce mercredi, lors d’une cérémonie officielle de remise d’ordres de service.

L’Inspecteur d’académie de Kédougou, Mouhamadou Bamba Mbaye, a expliqué que son service avait anticipé les besoins en personnel, ce qui a permis une répartition rapide et ciblée dès l’obtention du quota. « Nous avons anticipé sur les ordres de service parce que nous savions exactement là où le besoin se faisait sentir. Lorsqu’on nous a donné le quota, on n’a fait que remplir avec les noms des nouvelles recrues », a-t-il précisé.

Devant les nouveaux enseignants, l’inspecteur a insisté sur l’importance de ces documents administratifs. « C’est votre premier ordre de service, un document que vous devez garder toute votre carrière. Il vous sera demandé à chaque étape importante, notamment pour le Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) », a-t-il averti.

Autre mesure importante, les nouvelles recrues ont signé une fiche d’engagement à servir pendant dix ans dans l’enseignement public, dont au moins cinq années dans la région de Kédougou. Une manière, selon l’inspection académique, de stabiliser les effectifs dans une zone souvent confrontée à des départs récurrents d’enseignants.

UEMOA : Miser sur l’investissement productif pour transformer l’économie régionale

Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a présenté ce mercredi le nouveau guide « Investir dans l’UEMOA » lors d’un webinaire. Cette initiative vise à promouvoir les opportunités économiques de la région auprès des investisseurs et à accélérer sa transformation structurelle à travers des investissements productifs.

Dans son allocution, Abdoulaye Diop a dressé un diagnostic clair des défis auxquels l’espace communautaire est confronté. Il a évoqué une faible industrialisation, un chômage élevé des jeunes, une forte exposition aux chocs exogènes, ainsi que des tensions sécuritaires et climatiques de plus en plus marquées. Face à cette situation, il estime que la quête d’investissements durables et inclusifs n’est plus une option mais un impératif stratégique pour les pays membres de l’Union.

Le guide « Investir dans l’UEMOA » se veut un outil pratique. Il offre une cartographie des secteurs prioritaires, tels que l’agro-industrie, les infrastructures, les énergies renouvelables, les technologies de l’information et de la communication ou encore la santé. Il fournit également des informations sur les incitations fiscales, les réformes en cours et les cadres réglementaires des huit pays membres, avec l’ambition de renforcer la transparence et d’améliorer la lisibilité de l’environnement économique régional.

Ce guide s’inscrit dans le cadre des ambitions portées par les documents stratégiques de l’Union, notamment le Plan stratégique « IMPACT 2025 » et la Vision 2040, qui visent à faire de l’UEMOA une zone intégrée, émergente et résiliente.

Le président de la Commission a rappelé que l’UEMOA dispose de nombreux atouts. Elle bénéficie d’un marché commun de plus de 144 millions de consommateurs, d’une position géographique stratégique entre la CEDEAO et la ZLECAf, et d’un dynamisme économique notable, avec une croissance annuelle moyenne d’environ 6 % au cours des cinq dernières années. Même en 2020, en pleine crise sanitaire mondiale, la région a enregistré une croissance positive de 1,4 %, quand la moyenne mondiale était négative.

Le potentiel agricole est lui aussi considérable. Sur les 42,5 millions d’hectares de terres arables, seulement 4 % sont cultivés de manière régulière. Pourtant, l’UEMOA figure déjà parmi les grands producteurs mondiaux, notamment en cacao, en anacarde, en mil et en hévéa. Le secteur extractif n’est pas en reste, avec des ressources stratégiques comme l’or, le fer, l’uranium et le zircon, sans compter les récentes découvertes de gisements de pétrole et de gaz, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Des associations féminines unissent leurs forces pour lutter contre les violences basées sur le genre

Face à l’ampleur des violences basées sur le genre (VBG) au Sénégal, plusieurs associations féminines ont décidé de renforcer leur combat en unissant leurs forces. Parmi elles, l’Association des juristes sénégalaises (AJS), le collectif Dafadoy (ça suffit) et l’association féministe JGen ont formé une coalition pour intensifier la sensibilisation et le plaidoyer contre les violences faites aux femmes.

Le but de cette collaboration est de mettre en place des méthodes innovantes pour renforcer l’impact des actions de sensibilisation et de plaidoyer. Selon Aminata Fall Niang, présidente de l’AJS, « notre objectif, c’est de réunir nos forces pour pouvoir travailler davantage sur des méthodes innovantes et efficaces pour renforcer le plaidoyer contre la violence faite aux femmes ». Cette union vise à maximiser les ressources et à amplifier le message à travers des initiatives communes et une approche concertée.

Les violences basées sur le genre restent une problématique majeure au Sénégal. Selon les dernières données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), près de 15 % des femmes au Sénégal sont victimes de violences ou ont été confrontées à des violences au moins une fois dans leur vie. Ces chiffres soulignent l’urgence d’une action collective pour prévenir et lutter contre ces abus.

Lors d’un atelier de plaidoyer et de renforcement de capacités sur les violences sexuelles au Sénégal, Aminata Fall Niang a mis l’accent sur la multiplicité des causes des violences basées sur le genre, tout en soulignant le rôle crucial des associations dans la sensibilisation et l’éducation des communautés. Ces organisations plaident également pour la vulgarisation des lois existantes et pour l’application stricte de mesures répressives contre les auteurs de violences. Elles militent pour une meilleure protection des victimes et une prise en charge adéquate.

Les actions de ces associations se concentrent sur la formation de la population, l’information sur les droits des femmes, et la promotion de l’égalité des genres. Leur engagement se veut une réponse à une réalité alarmante où les femmes continuent de faire face à des violences physiques, psychologiques, et sexuelles dans de nombreuses sphères de la société.

À travers cette coalition, les associations féminines espèrent mobiliser les acteurs de la société — y compris les autorités, les leaders communautaires, et la société civile — pour mettre fin à ce fléau et garantir des conditions de vie plus sûres pour les femmes au Sénégal.

Recrutement d’enseignants : Matam obtient un quota de 216 instituteurs et professeurs

La région de Matam, située dans le nord du Sénégal, a récemment bénéficié d’une aide précieuse pour son système éducatif avec l’affectation de 216 enseignants, dans le cadre du recrutement spécial de 2 000 enseignants autorisé par l’État. Cette mesure vise à renforcer le personnel éducatif et à améliorer la qualité de l’enseignement dans les établissements scolaires de la région.

L’Inspecteur d’académie de Matam, Mamoudou Oumar Guèye, a détaillé la répartition de ce quota, précisant que 174 enseignants sont affectés aux niveaux préscolaire et élémentaire, tandis que les autres postes sont répartis entre le moyen et le secondaire. Le secteur primaire bénéficie de 8 enseignants spécialisés en langue française, 9 pour les classes moyennes, et 33 pour le secondaire. Cette répartition vise à répondre à un besoin crucial dans l’ensemble des niveaux scolaires.

Selon l’Inspecteur, Matam connaît chaque année des départs massifs d’enseignants pour diverses raisons, ce qui met à rude épreuve le système éducatif local. En conséquence, certains enseignants se retrouvent à assumer des charges de travail considérables, devant gérer plusieurs classes simultanément pour que les élèves puissent poursuivre leur apprentissage. Pour pallier ces difficultés, l’Etat a opté pour une approche de « discrimination positive », afin de renforcer le nombre d’enseignants dans cette région.

L’arrivée de ces 216 enseignants représente un véritable soulagement pour les acteurs du secteur éducatif à Matam, qui espèrent que cette initiative contribuera à améliorer l’accessibilité et la qualité de l’enseignement. La mesure répond à un besoin urgent d’une répartition plus équitable des ressources humaines dans l’éducation, notamment dans les zones périphériques où les conditions de travail sont souvent plus difficiles.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’État à améliorer le système éducatif dans toutes les régions du Sénégal, en mettant l’accent sur les zones rurales et périurbaines comme Matam. En augmentant le nombre d’enseignants dans la région, l’objectif est de réduire la surcharge des classes, de réduire le taux d’abandon scolaire, et de favoriser une meilleure réussite des élèves.

Le recrutement de 2 000 enseignants constitue une étape importante dans la stratégie du gouvernement pour répondre aux besoins croissants du système éducatif et assurer une éducation de qualité pour tous les enfants sénégalais.

Dialogue politique du 28 mai : Zahra Iyane Thiam dénonce une démarche « non inclusive » du Président Diomaye Faye

Le 28 mai marque le début du dialogue politique tant attendu au Sénégal, mais avant même que les discussions n’aient commencé, des voix s’élèvent contre la manière dont il est organisé. Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre de la Microfinance et membre du mouvement « La Nouvelle Responsabilité », a exprimé de vives critiques concernant l’initiative du Président Bassirou Diomaye Faye. Intervenant sur les ondes de la RFM, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme une démarche « unilatérale » de la part du Chef de l’État, qui, selon elle, manque d’inclusivité.

Zahra Iyane Thiam a souligné que l’appel à ce dialogue politique ne répond pas aux attentes de nombreux Sénégalais. Selon elle, des thématiques déjà largement discutées dans le passé, telles que celles qui seront abordées pendant ces consultations, ne répondent pas aux priorités actuelles du pays. « Aujourd’hui, appeler à un dialogue politique sur des thématiques qui ont été discutées et rediscutées, je pense n’est pas la priorité pour notre pays surtout présentement », a-t-elle déclaré. Pour elle, un tel dialogue ne présente « aucune plus-value » et n’apporte rien de nouveau.

Bien que favorable au principe du dialogue, Zahra Iyane Thiam a exprimé de fortes réserves sur la manière dont celui-ci est structuré. Elle a insisté sur l’importance d’un cadre plus large et inclusif, un dialogue qui dépasse les simples questions politiques pour inclure également les enjeux sociaux et économiques du pays. Selon elle, la démarche actuelle semble trop concentrée sur des questions politiques, sans tenir compte de la diversité des préoccupations nationales.

L’ancienne ministre n’a pas mâché ses mots lorsqu’elle a abordé les modalités de ce dialogue. Elle a déploré que le Président Diomaye Faye ait choisi seul la date, la durée, ainsi que les thématiques du dialogue, sans consultation préalable des partis politiques ou des autres parties prenantes. « Il a choisi sa date tout seul, il a choisi la durée du dialogue tout seul, il a choisi les thématiques tout seul », a-t-elle affirmé. Pour Zahra Iyane Thiam, un dialogue fécond et véritablement utile nécessiterait une plus grande ouverture et une consultation véritablement inclusive.

Dans son discours du 3 avril, le Président Bassirou Diomaye Faye a désigné le Dr Cheikh Guèye comme facilitateur du dialogue national. Ce dernier sera chargé de coordonner les discussions, qui se concentreront sur le thème général du « système politique ». Cependant, cette désignation ne semble pas avoir apaisé les préoccupations soulevées par Zahra Iyane Thiam et d’autres acteurs politiques qui s’inquiètent du caractère unilatéral du processus.

Au-delà de ses critiques sur la structure du dialogue, Zahra Iyane Thiam a appelé à un dialogue plus transparent, impliquant non seulement les partis politiques mais aussi les acteurs de la société civile, les syndicats, et d’autres groupes concernés. Elle a insisté sur la nécessité de créer un cadre constructif où les différentes parties prenantes auraient une réelle influence sur les décisions à prendre pour le pays.

À moins que les autorités ne prennent en compte les appels à plus d’inclusivité et de diversité dans les discussions, le dialogue prévu pour se dérouler du 28 mai au 4 juin 2025 pourrait risquer de ne pas répondre aux attentes de nombreuses forces vives du pays. Pour que ce dialogue ait une véritable plus-value et qu’il contribue au progrès du Sénégal, il semble impératif qu’il soit réajusté pour refléter les préoccupations de toute la société et pas seulement d’un cercle restreint.

Autoroute Ila Touba : Les travailleurs dénoncent une situation « injuste » après leur intégration à la SEGEA SA

Les travailleurs de l’autoroute Ila Touba, récemment intégrés à la Société d’Exploitation et de Gestion des Autoroutes (SEGEA SA), vivent actuellement une crise sociale qui secoue cette infrastructure stratégique du Sénégal. Accusant des pratiques injustes de la part de leur employeur, les agents ont exprimé leurs frustrations dans une déclaration publique, exigeant une résolution urgente de leurs revendications.

Lors de leur transfert de Tara Concession à la SEGEA SA, les travailleurs pensaient qu’une régularisation de leur situation serait de mise. Cependant, ils se retrouvent aujourd’hui dans un dilemme cruel : soit ils acceptent de recevoir leurs indemnités de fin de contrat (IFC) pour les années passées sous les sociétés d’intérim, soit ils renoncent à ces indemnités au profit d’une reconnaissance de leur ancienneté au sein de la SEGEA SA.

Selon les travailleurs, cette offre est un choix inacceptable. En effet, leur ancienneté sur l’autoroute, accumulée pendant des années sous des contrats intérimaires, n’est pas reconnue de manière équitable dans les nouvelles fiches de paie. Pour eux, c’est un déni de leur travail acharné, effectué sans interruption, sur le même site et dans les mêmes fonctions.

L’un des principaux points de tension réside dans la situation juridique de leurs anciens contrats. Ces derniers n’ont pas été officiellement validés, et plusieurs contentieux sont en cours auprès des inspections du travail de Thiès et Diourbel. Tant que ces contrats ne sont pas régularisés, les travailleurs ne peuvent pas faire valoir leurs droits en termes d’ancienneté, de retraite, ou de primes.

Cette situation expose les travailleurs à une précarité juridique qui rend difficile toute avancée concrète. Ils dénoncent un manque de reconnaissance pour des années de service continu qui ont permis à l’infrastructure autoroutière de fonctionner normalement.

Les agents dénoncent également un manque de protection sociale, qui découle de l’absence de régularisation de leur statut. En plus de l’insécurité financière qu’ils traversent, certains soulignent la précarité de leurs conditions de travail, accentuée par l’absence de réelles garanties sur leurs droits à long terme.

« Nous avons travaillé avec acharnement et dévouement pendant des années. Aujourd’hui, on nous propose un choix injuste : accepter une indemnité qui ne reflète pas l’ampleur de notre travail ou renoncer à des droits légitimes que nous avons accumulés pendant ces années », ont déclaré les porte-parole des travailleurs lors de la conférence de presse.

Dans un contexte où plusieurs tentatives de résolution du conflit par les voies administratives ont échoué, les travailleurs ont décidé de prendre la parole publiquement pour faire entendre leur voix. Voici leurs principales revendications :

  1. Reconnaissance totale de l’ancienneté, y compris les années passées sous contrat intérimaire.
  2. Paiement des indemnités de fin de contrat (IFC) sans aucune condition préalable.
  3. Régularisation juridique des anciens contrats pour permettre la reconnaissance complète de leurs droits sociaux.
  4. Mise à jour des bulletins de paie pour refléter la réalité de leur parcours professionnel.
  5. Ouverture d’un dialogue constructif avec le ministère de la Tutelle pour aboutir à une solution juste et équitable.

Si cette crise n’est pas résolue dans les plus brefs délais, elle pourrait affecter la gestion de l’autoroute Ila Touba, un axe vital pour le transport au Sénégal. Les travailleurs, qui assurent le bon fonctionnement de cette infrastructure, redoutent que le climat social tendu ne compromette la qualité du service et la sécurité de cette route nationale.

Les autorités compétentes, notamment le ministère des Infrastructures et la SEGEA SA, devront prendre des mesures rapides pour éviter une aggravation de la situation. Le dialogue social doit être rétabli, et des actions concrètes mises en place pour répondre aux préoccupations légitimes des travailleurs.

Affaire du lotissement BOA : Farba Ngom de nouveau auditionné par la Section de recherches

Déjà inculpé dans le cadre de l’affaire Centif, Farba Ngom, député-maire des Agnam, fait face à de nouvelles complications judiciaires. Le mardi 6 mai 2025, il a été extrait de sa cellule pour la deuxième fois en moins d’une semaine, cette fois dans le cadre de l’affaire du lotissement BOA.

Selon Libération, cette longue audition menée par la Section de recherches de Colobane ne portait pas sur les flux financiers douteux liés à la Centif, mais sur des irrégularités foncières présumées. Il s’agit d’une enquête portant sur les conditions opaques de cession de terrains dans le lotissement BOA à des Sociétés civiles immobilières (SCI) soupçonnées d’être contrôlées par Farba Ngom lui-même.

L’affaire, désormais pilotée par le parquet financier sous la supervision du parquet général, semble s’élargir : pas moins de douze SCI sont dans le viseur des enquêteurs. Elles auraient bénéficié de lots dans des conditions jugées anormales, soulevant de sérieuses interrogations sur la régularité des transactions.

Après l’interrogatoire, Farba Ngom a regagné sa cellule, mais les investigations se poursuivent. Cette nouvelle audition marque un tournant dans l’enquête, qui pourrait impliquer d’autres personnalités du monde politique ou de l’immobilier dans un scandale foncier aux ramifications encore floues.

Insultes contre Macky Sall : le procureur ordonne l’arrestation d’Azoura Fall

Le militant politique Azoura Fall, connu pour sa proximité avec le parti Pastef, est dans le viseur de la justice sénégalaise après avoir violemment insulté l’ancien président Macky Sall dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Face à la gravité des propos tenus, le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, s’est autosaisi du dossier.

Selon des informations publiées par Libération, le chef du parquet a saisi la Division spéciale de cybercriminalité (DSC) pour procéder à l’arrestation et à l’audition d’Azoura Fall. Il devrait être entendu sous le régime de la garde à vue, dans le cadre d’une enquête ouverte pour offense publique à l’encontre d’un ancien chef d’État et diffusion de propos injurieux sur internet.

Les services de police ont entamé des recherches actives dès ce lundi pour localiser l’activiste. D’après les dernières informations recueillies, Azoura Fall a été localisé à Kaolack, dans le centre du pays. La police locale a été mobilisée pour appuyer la DSC dans ses opérations de localisation et d’arrestation.

Dans le même temps, les autorités ont émis une opposition aux frontières à l’encontre d’Azoura Fall afin d’éviter toute tentative de fuite du territoire national. L’enquête se poursuit pour établir l’ampleur des faits et leur éventuelle dimension pénale.

Sénégal : Google appliquera une TVA de 18 % sur ses services numériques à partir du 1er juin 2025

Dès le 1er juin 2025, Google appliquera une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 18 % sur tous les services numériques qu’il fournit aux utilisateurs situés au Sénégal. L’annonce, relayée par le média financier Sikafinance, marque un tournant majeur dans la stratégie fiscale sénégalaise en matière d’économie numérique.

Cette mesure concerne tous les utilisateurs professionnels ayant recours aux services de la firme américaine, tels que Google Ads, Google Cloud ou d’autres services payants. Pour se conformer à cette nouvelle obligation, les entreprises sénégalaises devront désormais renseigner leurs informations fiscales locales, notamment leur NINEA ou leur numéro de registre de commerce, afin que Google puisse générer des factures en bonne et due forme.

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un dispositif fiscal mis en place par l’État sénégalais depuis juillet 2024, visant à taxer à hauteur de 18 % les activités numériques réalisées sur son territoire. Ce système, inspiré des réformes fiscales adoptées par plusieurs pays africains et européens, a déjà rapporté un milliard de francs CFA au Trésor public sénégalais au cours des cinq premiers mois d’application.

Selon l’administration fiscale, cette TVA s’applique à toutes les prestations de services numériques, c’est-à-dire à la fourniture de biens ou services immatériels opérés de manière automatisée via un réseau informatique ou électronique. Elle concerne notamment la publicité en ligne, les abonnements numériques, les services de streaming, de cloud, ou encore les plateformes d’applications mobiles.

Les entreprises étrangères qui proposent ces prestations numériques sans être établies physiquement au Sénégal, mais qui desservent des clients sénégalais, sont désormais tenues de collecter et de reverser la TVA applicable à l’administration fiscale sénégalaise. Cela inclut également les commissions perçues par des intermédiaires étrangers dans le cadre de transactions numériques réalisées dans le pays.

Cette mesure illustre la volonté du gouvernement sénégalais de capter une part de la valeur générée par l’économie numérique sur son sol, tout en renforçant la souveraineté fiscale de l’État face aux géants technologiques.

Amadou Ba dans le viseur de la justice : 141 milliards de FCFA de DAT évaporés sans passer par le Trésor public

C’est une affaire aux contours financiers complexes, mais dont l’ampleur ne laisse aucun doute : 141,087 milliards de francs CFA issus de Dépôts à terme (DAT) ont été « cassés » sans jamais être reversés au Trésor public. Ce chiffre, révélé par la Cour des comptes dans son rapport couvrant la période 2019-2024, secoue les plus hautes sphères de l’administration financière sénégalaise. L’affaire est désormais sur la table du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, qui devra décider des suites judiciaires à donner à ce dossier aux implications explosives.

Au cœur des accusations se trouve Amadou Ba, ancien ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, et candidat malheureux à la présidentielle de 2024. Selon un référé adressé au Garde des Sceaux par le Premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, plusieurs pratiques financières qualifiées d’opaques ont été mises à jour. Il s’agit, selon les enquêteurs, de retraits anticipés de Dépôts à terme initialement ouverts par l’État, puis liquidés en dehors de tout circuit budgétaire, sans que les montants concernés ne soient restitués aux caisses publiques. Une pratique jugée non seulement irrégulière, mais également pénalement répréhensible au regard du droit financier.

Ces DAT, assimilables à des comptes d’épargne bloqués pour une durée déterminée, ont été ouverts à la demande de ministres ou de secrétaires d’État en charge des Finances. Cependant, leur liquidation anticipée aurait été ordonnée sans justification formelle ni traçabilité comptable. L’une des pièces au dossier est une lettre signée par Amadou Ba le 30 juin 2016, instruisant le placement de 4,1 milliards de francs CFA à un taux de 3,5 %, sans précision sur l’objet de l’opération. Selon les archives de la BRM (Banque Régionale des Marchés), ces fonds auraient ensuite été utilisés pour rembourser l’escompte d’un billet à ordre en mai 2017. Une destination jugée aussi floue que suspecte.

Autre exemple cité : un DAT de 6,5 milliards de francs CFA, consécutif à un protocole entre l’État, la Sonatel et la BRM, ordonné cette fois par le biais d’une lettre signée le 3 juin 2015 par Cheikh Tidiane Diop, alors secrétaire général du ministère des Finances. Dans les deux cas, aucune preuve de reversement au Trésor n’a été retrouvée, ni même de validation formelle par les organes habilités.

Le dossier ne met pas seulement en cause Amadou Ba. Il s’étend à toute une chaîne de responsabilités administratives, incluant Cheikh Tidiane Diop, plusieurs anciens trésoriers généraux, ainsi que d’ex-responsables du ministère de l’Économie et des Finances. L’enquête devra éclaircir le rôle précis de chacun dans ce qui ressemble à un vaste contournement des règles de gestion des fonds publics. Il s’agira notamment d’identifier clairement le trésorier général en poste à l’époque des faits, un maillon essentiel dans la chaîne de la responsabilité comptable.

Sur le plan juridique, les textes sont clairs. L’article 125 du décret n°2011-1880 portant règlement général sur la comptabilité publique stipule que seuls les comptables publics sont habilités à manier les deniers de l’État. En ordonnant directement ces opérations, les ministres mis en cause se seraient rendus coupables d’une violation manifeste des lois de finances et des principes de transparence budgétaire.

Dans ses conclusions, la Cour des comptes rappelle un principe fondamental : « la qualité de deniers publics ne se perd jamais, sauf lorsqu’ils sont utilisés pour éteindre une dette publique légale. » En l’occurrence, aucun document ou justificatif n’a pu prouver une telle utilisation. Les fonds se sont tout simplement évaporés, échappant à toute traçabilité, au mépris des règles de bonne gouvernance financière.

L’affaire est entre les mains du ministère de la Justice. La suite dépendra de la volonté politique du régime actuel de faire toute la lumière sur un dossier qui pourrait ébranler une partie de l’ancien système. Le peuple sénégalais attend désormais que la justice fasse son travail.

Hôpital Régional de Ziguinchor : bloc opératoire à l’arrêt, administration paralysée, les syndicats tirent la sonnette d’alarme

La situation à l’Hôpital Régional de Ziguinchor est devenue critique, alerte le cadre unifié des syndicats de l’établissement dans un communiqué rendu public ce mardi. Selon ces représentants des travailleurs, notamment issus des syndicats SACSASS, SAMES, SUTSAS, SDT 3S et SYNTRAS, l’infrastructure hospitalière connaît une dégradation alarmante qui compromet sérieusement la prise en charge des patients dans la région.

Le bloc opératoire, pièce maîtresse de l’hôpital pour la gestion des urgences chirurgicales, est fermé depuis plusieurs jours. Le service de soins intensifs est également à l’arrêt. Ces deux services, pourtant essentiels, sont aujourd’hui hors service, empêchant toute intervention vitale dans des cas critiques. Cette paralysie des structures de base est aggravée par une pénurie généralisée d’équipements médicaux, de réactifs de laboratoire, de consommables courants tels que les cartouches d’imprimantes, et même de produits de nettoyage. Des conditions de travail jugées insalubres par les syndicalistes, qui estiment que l’hôpital, au lieu de jouer son rôle de centre de soins, s’apparente désormais à un foyer potentiel d’infection.

Au-delà de cette crise matérielle, les représentants syndicaux dénoncent également une paralysie administrative. Depuis plus d’un mois, l’établissement n’a ni direction active ni gouvernance fonctionnelle, la passation de service entre le directeur sortant et son successeur n’ayant toujours pas été assurée. Cette vacance à la tête de l’hôpital bloque la prise de décisions essentielles, retarde la gestion des urgences et empêche la mobilisation de ressources financières ou humaines.

Face à cette situation qu’ils qualifient de chaotique, les syndicats appellent fermement le ministère de la Santé à agir sans délai. Ils demandent la nomination d’un directeur compétent pour assurer la gestion quotidienne de l’hôpital, ainsi qu’une augmentation substantielle de l’appui budgétaire destiné à répondre aux urgences du moment. Selon eux, sans une action rapide des autorités sanitaires, c’est toute la population de la région naturelle de Casamance qui risque d’être privée de soins adéquats.

Bocar Samba Dièye persiste et réclame ses 11,5 milliards FCFA à Attijari

Le contentieux vieux de près de deux décennies opposant l’opérateur économique Bocar Samba Dièye à la banque Attijari (anciennement CBAO) connaît un nouveau rebondissement. Ce mardi, l’homme d’affaires est une fois encore monté au créneau pour exiger le paiement de ce qu’il considère comme une créance établie par expertise : la somme de 11 milliards 500 millions de francs CFA. Un différend qui remonte à 2008, mais dont les origines s’ancrent encore plus loin dans le temps, tant la relation commerciale entre les deux parties fut longue et complexe.

S’exprimant sur cette affaire qu’il qualifie de « marathon judiciaire », Bocar Samba Dièye estime que la vérité a déjà été dite dans un rapport d’expertise commandité par la cour d’appel. Selon ses dires, « les experts ont fait leur travail, et le seul rapport disponible affirme que la CBAO doit un montant global de 11,5 milliards de francs CFA ». Ce rapport est celui du cabinet Finexo, qui a procédé à une évaluation complète de l’historique des opérations entre la banque et le client, sur la base des usages bancaires en vigueur.

L’une des premières anomalies constatées, selon ce rapport, réside dans l’incapacité de la banque à produire la convention de compte courant liant les deux parties. Ce document, pourtant essentiel dans la gestion contractuelle d’un compte bancaire, n’a jamais été fourni. Cela a conduit les experts à pousser l’analyse plus loin, notamment sur le plan des taux appliqués, afin de vérifier s’il y avait eu des pratiques usuraires.

Les investigations menées ont mis en lumière plusieurs irrégularités graves, dont la pratique de l’anatocisme, c’est-à-dire l’application d’intérêts sur des intérêts déjà échus. Cette méthode, strictement encadrée par la loi, aurait donné lieu à des intérêts excessifs évalués à près de 388 millions de francs CFA. De plus, les experts ont constaté que les crédits octroyés à Bocar Samba Dièye n’ont pas respecté les normes bancaires habituelles. Le compte est resté en situation de découvert chronique pendant plus de six décennies, générant des agios jugés « exorbitants et non justifiés ». Cette situation a justifié, selon le rapport, une proposition de déduction d’un peu plus de 2 milliards de francs CFA au titre des agios irréguliers.

Fort de ces éléments, l’homme d’affaires a saisi le Parquet national financier pour faire valoir ses droits. Il dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de spoliation immobilière, faisant état de manœuvres visant à s’approprier ses immeubles situés à Dakar. Au-delà du litige financier, il y voit une atteinte grave à ses droits de propriété.

En appelant à une intervention du nouveau régime en place, Bocar Samba Dièye espère que la justice tranchera enfin cette affaire qui a trop duré, afin de tourner une page douloureuse de sa carrière d’entrepreneur.

Rodéo nocturne à Coki : un convoyeur de drogue interpellé avec 103 kg de chanvre indien

La nuit a été agitée ce week-end dans la région de Louga, où une course-poursuite digne des scènes les plus intenses du cinéma s’est conclue par une saisie record de chanvre indien. C’est aux environs de Coki que les éléments de la Brigade de proximité ont réussi un impressionnant coup de filet, arrêtant un trafiquant de drogue au terme d’une traque de vingt kilomètres, à travers des routes secondaires et des pistes rurales jonchées de barbelés.

Selon les révélations de L’Observateur, tout débute dans la nuit du vendredi au samedi, quand les gendarmes reçoivent un renseignement capital. Une alerte signale l’existence d’un réseau de trafic de drogue opérant entre la Gambie et la région de Mpal. Au centre de ce trafic : un jeune convoyeur décrit comme discret, méthodique, mais extrêmement agile pour contourner les contrôles sécuritaires. Il aurait pour habitude d’éviter les grandes routes, privilégiant les sentiers isolés pour acheminer sa cargaison.

Les forces de l’ordre, bien renseignées, se déploient dans la nuit près de Thiamène, dans le département de Louga. Il est environ deux heures du matin lorsqu’un véhicule suspect, une Mercedes, est repéré. À la vue des gendarmes, le conducteur refuse de s’arrêter, déclenchant une course-poursuite effrénée dans les ténèbres, sur une distance d’environ vingt kilomètres. Le suspect tente le tout pour le tout, empruntant des chemins de fortune bordés de haies métalliques et d’obstacles naturels, dans l’espoir de semer les patrouilles.

Mais la cavale s’achève brutalement lorsque l’un des pneus du véhicule crève après avoir heurté un obstacle. Le fugitif est immédiatement intercepté. À l’intérieur du véhicule, les gendarmes tombent sur une cargaison soigneusement emballée : 103 kilogrammes de chanvre indien. Le convoyeur, identifié par les initiales A. Sow, est un ressortissant d’une zone frontalière, bien connu des services de renseignement.

Il a été aussitôt placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet de Louga ce mardi. Il est poursuivi pour trafic intérieur de drogue, un délit lourdement puni par la législation sénégalaise. L’enquête, qui ne fait que commencer, vise désormais à remonter toute la chaîne d’approvisionnement et de distribution de ce réseau transfrontalier entre la Gambie et Mpal. Les autorités n’excluent pas de nouvelles arrestations dans les prochains jours.

Université de Bambey : Les étudiants reconduisent le blocage des cours et refusent toujours de payer les loyers

La tension reste vive à l’Université Alioune Diop de Bambey, où les étudiants poursuivent leur mouvement de contestation face à ce qu’ils décrivent comme des conditions d’études et de vie devenues intenables. À travers un communiqué rendu public ce mardi, la coordination des amicales estudiantines a informé que les discussions entamées avec les autorités universitaires n’ont pas permis de désamorcer la crise.

Selon les représentants des étudiants, Mouhamed Maleyni Lô, Alpha Oumar Diallo et Talla Ndiaye, deux revendications majeures ont été posées sur la table lors de leur dernière rencontre avec l’administration : le rétablissement du réseau Wi-Fi dans le campus social, coupé depuis plusieurs jours, et la normalisation du service au restaurant dit « Europe », qui connaît des dysfonctionnements récurrents.

Si les autorités ont reconnu la pertinence de ces doléances, les étudiants regrettent l’absence de mesures concrètes immédiates. Ils estiment que les engagements pris lors des échanges ne sont suivis d’aucune action palpable. Face à cette inertie, la coordination a décidé de reconduire le mot d’ordre de cessation des activités pédagogiques pour une nouvelle période de 48 heures, à compter du mardi 7 mai 2025. Les amicales ont également confirmé le maintien du boycott du paiement des loyers dans les résidences universitaires.

La mobilisation ne se limite pas à ces deux points. Les étudiants réclament avec insistance la mise à disposition des nouveaux bâtiments construits sur le campus, dont l’ouverture tarde selon eux sans justification valable. Ils jugent inacceptable que ces infrastructures demeurent inoccupées alors que les anciennes installations sont surpeuplées et dégradées.

Cette crise a déjà eu un impact sur le déroulement normal du calendrier académique. Plusieurs examens programmés dans différentes UFR ont dû être reportés, perturbant davantage une année universitaire déjà marquée par des retards. Le climat reste tendu sur le campus, et les étudiants promettent d’intensifier leur mouvement si aucune solution rapide et durable n’est proposée par les autorités compétentes.

L’affaire reste à suivre de près, tant les conséquences d’un enlisement du conflit pourraient affecter durablement la stabilité de l’université et les ambitions académiques des étudiants concernés.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°458 – 07/05/2025

🔴 SANTÉ / PRÉAVIS DE GRÈVE : « AND GUEUSSEUM » PROMET 6 MOIS DE FIÈVRE
🔴 CERAO 2025 / CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST : DIOMAYE EXALTE LE RÔLE DE L’ÉGLISE

🔴 QUARTS DE FINALE MONDIAL BEACH SOCCER 2025 : LE SÉNÉGAL JOUE L’ITALIE
🔴 CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DE LUTTE OLYMPIQUE : LE SÉNÉGAL RÉCOLTE 4 MÉDAILLES

Matam : l’État recense les zones à risque et mobilise les communautés contre les inondations

Dans le nord du Sénégal, les autorités de la région de Matam intensifient les préparatifs en vue de la saison des pluies. Une réunion dédiée à la prévention des inondations s’est tenue ce mardi, sous la présidence du gouverneur Saïd Dia, qui a dévoilé les grandes lignes d’un plan d’action ambitieux.

Au cœur de ce dispositif, un recensement exhaustif des sites à risque figure en priorité. « La première activité à mener dans le cadre de notre plan d’action sera de faire un recensement exhaustif des sites inondables », a affirmé le gouverneur. L’objectif est d’anticiper les points de vulnérabilité et d’intervenir rapidement en cas de menace.

Le plan comprend également des opérations de curage des caniveaux et de désensablement des routes, souvent obstrués durant la saison des pluies, ce qui aggrave la stagnation des eaux. Ces travaux devraient faciliter l’écoulement des eaux et réduire considérablement les risques d’inondation dans les quartiers les plus exposés.

Autre élément fort : l’implication des communautés locales. Le gouverneur Saïd Dia a insisté sur la mobilisation de volontaires dans la région, prêts à s’engager aux côtés de l’État pour faire face aux aléas climatiques. Il a annoncé la création de comités locaux de lutte contre les inondations, pilotés par les sous-préfets, les maires, les chefs de village et les délégués de quartier.

Ce maillage communautaire vise à renforcer la résilience des populations face aux catastrophes naturelles, dans une région régulièrement confrontée à des épisodes pluvieux dévastateurs. Le défi reste important, mais la coordination annoncée laisse entrevoir une meilleure réactivité à l’approche de l’hivernage.

Réseaux sociaux : Mame Mactar Guèye annonce la traque des insulteurs, Jamra salue l’action de la cybercriminalité

L’ONG Jamra a réagi ce mardi à la montée inquiétante des insultes et dérives verbales sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué ferme, l’organisation dirigée par Mame Mactar Guèye a salué les actions déjà enclenchées par la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC), dirigée par le commissaire Djidiack Faye, pour identifier et poursuivre les auteurs de propos injurieux en ligne.

« La traque des insulteurs qui se cachent lâchement sur les réseaux sociaux pour commettre leurs forfaits est lancée », a déclaré Mame Mactar Guèye dans un message adressé à la presse. Il se félicite de la vigilance des services de sécurité, qui ont désormais pour mission d’appliquer strictement la loi face à cette recrudescence des propos haineux et diffamatoires.

Jamra rappelle que ces agissements tombent sous le coup de la loi n°2008-11 du 25 janvier 2008. Ce texte, encore en vigueur, réprime sévèrement toute atteinte aux bonnes mœurs commise par voie électronique, ainsi que toute dégradation de l’image de la femme, toute mise en péril de la santé morale des enfants et tout propos portant atteinte à l’honorabilité d’autrui.

L’organisation citoyenne insiste sur la nécessité d’une application rigoureuse des textes en vigueur. Selon elle, la justice, sous l’autorité du procureur de la République et avec l’appui des cyber-patrouilleurs de la DSC, est appelée à sévir contre ces comportements jugés déstabilisateurs pour la société. « Cette loi sera appliquée dans toute sa rigueur, Insha’Allah, pour traquer sans répit ces insulteurs, sources potentielles de déstabilisation sociale et de troubles à l’ordre public », conclut le communiqué.

Tabaski 2025 : un vaste parc à bétail envisagé à Diamniadio, Ousmane Sonko annonce des mesures fortes

Dakar, 6 mai 2025 – Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé ce mardi un conseil interministériel axé sur les préparatifs de la Tabaski et la lutte contre le vol de bétail. La rencontre s’est tenue au Building administratif Président Mamadou Dia et a permis au gouvernement de décliner une série de mesures structurantes destinées à mieux organiser la distribution du bétail à travers le pays.

Parmi les principales annonces, figure un ambitieux projet d’aménagement d’un vaste parc à bétail dans la zone de Diamniadio-Thiès. Ce projet, encore à l’étude, vise à centraliser l’approvisionnement à grande échelle et à offrir un cadre moderne pour la commercialisation des moutons à l’approche de la fête. En parallèle, l’État prévoit l’aménagement de points de vente autorisés sur l’ensemble du territoire, en partenariat avec les collectivités territoriales, les ministères compétents et les maires.

Le gouvernement insiste également sur l’impératif de propreté et de sécurité dans les espaces de vente. À cet effet, les sites devront être nettoyés et désencombrés avant, pendant et après la Tabaski. La SONAGED et la Direction du Cadre de Vie seront chargées d’exécuter ces opérations. Pour renforcer la sécurité, l’éclairage public sera systématiquement installé sur tous les points de vente autorisés.

Pour répondre aux besoins en eau des éleveurs et des animaux, quinze camions-citernes seront mobilisés par le ministère de l’Hydraulique pour desservir les sites. L’approvisionnement en eau sera complété par l’installation de points d’eau temporaires.

Enfin, des comités de gestion seront mis en place dans tous les espaces de vente. Leur mission : assurer le bon déroulement des activités, prévenir les conflits et encadrer les flux de bétail et de personnes.

Vélingara : l’enseignant Abou Djiba libéré provisoirement après des poursuites pour diffusion de fausses nouvelles

Vélingara, 6 mai 2025 – L’enseignant Abou Djiba, affecté à l’école Saré Bodjo dans le département de Vélingara, a été remis en liberté provisoire ce mardi, après avoir été poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles en lien avec un accident tragique survenu samedi dernier. Le drame s’est produit lors d’un voyage pédagogique impliquant des élèves du collège de Saré Coly et leur professeur, dont le véhicule est entré en collision avec un camion. L’accident a causé la mort de deux personnes, dont une élève.

Abou Djiba avait relayé sur les réseaux sociaux un bilan initialement erroné de huit morts, avant de supprimer rapidement sa publication. Il a reconnu avoir diffusé cette information par erreur, soulignant qu’il s’agissait d’une méprise de bonne foi. Son acte a néanmoins conduit à son interpellation et son déferrement devant le parquet ce mardi, en même temps que le chauffeur du camion impliqué dans l’accident.

Sur les ondes de la RFM, un collègue enseignant, M. Seck, a confirmé la libération provisoire de M. Djiba, tout en remerciant la communauté éducative pour sa solidarité. « Notre collègue Abou Djiba a été finalement libéré. Son jugement est prévu pour le 14 de ce mois. Je remercie tous les enseignants et toute la communauté éducative pour leur engagement. Cela illustre la solidarité forte qui unit notre corporation », a-t-il déclaré.

Malgré cette décision, les syndicats d’enseignants restent mobilisés. Ils jugent la procédure engagée contre leur collègue injuste et estiment que sa liberté provisoire n’est qu’un soulagement temporaire. « Cette liberté provisoire ne nous fera pas dormir. Nous restons déterminés à nous battre pour que M. Djiba recouvre pleinement sa liberté. Nous appelons à une mobilisation accrue face à cette situation », a ajouté M. Seck.

En signe de protestation, une grève des enseignants a été décrétée pour ce mercredi, à l’appel des principaux syndicats du secteur. Cette mobilisation vise à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une criminalisation abusive de la parole d’un enseignant ayant simplement relayé une information dans un contexte de choc émotionnel.

Visa pour l’Espagne : Guy Marius Sagna dénonce un « commerce illégal et scandaleux » devant le consulat à Dakar

Dakar, 6 mai 2025 – Devant le consulat d’Espagne à Dakar, le député Guy Marius Sagna a vivement dénoncé ce qu’il appelle une « injustice sociale institutionnalisée ». Il s’en est pris, ce mardi, à la pratique largement répandue de la vente de rendez-vous pour l’obtention d’un visa Schengen. Selon lui, certains ressortissants sénégalais doivent débourser jusqu’à 150 000 F CFA simplement pour obtenir un rendez-vous, un tarif supérieur au prix moyen d’un billet d’avion pour l’Espagne.

Dans une déclaration faite à la presse, le parlementaire, également membre du mouvement FRAPP, a pointé du doigt la responsabilité directe du consulat et de l’ambassade d’Espagne à Dakar. « Ce n’est pas normal qu’on paie plus pour un rendez-vous que pour un billet d’avion. Ce système est illégal, scandaleux et profondément injuste. Le silence du consulat est inacceptable et suspect. Sont-ils complices de cette mafia organisée autour des rendez-vous ? », s’est-il interrogé devant des militants et citoyens venus l’écouter.

Guy Marius Sagna dénonce une forme de discrimination sociale déguisée. Il estime que cette pratique crée une barrière financière insurmontable pour une grande partie de la population sénégalaise. « Comment le fils du paysan, de l’ouvrier, du berger ou du talibé peut-il avoir une chance de voyager, s’il faut 150 000 francs juste pour déposer une demande ? », s’indigne-t-il.

Le député appelle les autorités espagnoles à sortir de leur silence, à enquêter sur ce qu’il qualifie de « réseau mafieux » de vente de rendez-vous, et à rétablir un système transparent, juste et accessible à tous. Il appelle également le gouvernement sénégalais à s’impliquer davantage pour défendre les droits et la dignité des citoyens, face à des pratiques consulaires qu’il juge discriminatoires et opaques.

Plainte contre Azoura Fall : la famille de Macky Sall réagit aux insultes publiques sur les réseaux sociaux

Dakar, 6 mai 2025 – La tension monte autour des propos polémiques d’Assane Gueye, plus connu sous le nom d’Azoura Fall, militant actif de PASTEF sur les réseaux sociaux. Ce dernier fait désormais l’objet d’une plainte officielle déposée par un membre de la famille de l’ancien président Macky Sall pour injures publiques. L’affaire vient exacerber un climat politique déjà tendu, sur fond de polémiques autour de la liberté d’expression et de la régulation du discours politique.

Lors d’un live diffusé sur les réseaux sociaux — notamment sur Facebook et TikTok — Azoura Fall aurait tenu des propos jugés extrêmement offensants à l’encontre de Macky Sall, aujourd’hui retiré de la vie politique. Selon le contenu de la plainte, consulté par une source proche du dossier, l’auteur aurait « copieusement insulté » l’ancien chef de l’État, mettant en cause son intégrité morale ainsi que celle de certains anciens collaborateurs du régime. « C’est une attaque d’une rare violence contre l’honneur et la dignité de notre famille. Elle ne peut rester impunie », a déclaré le plaignant dans une lettre officielle adressée au parquet.

La famille de Macky Sall affirme que cette plainte vise à défendre l’image et la dignité de l’ancien président, tout en dénonçant une recrudescence inquiétante des violences verbales sur les réseaux sociaux. Le plaignant réclame que des sanctions exemplaires soient prises, faute de quoi un avocat sera saisi pour une action judiciaire formelle dans un délai de huit jours.

Cette plainte intervient dans un contexte de tension politique grandissante, notamment entre les partisans du nouveau pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et ceux de l’ancien régime. Des figures politiques comme Me Moussa Diop et Thierno Bocoum ont déjà interpellé publiquement le procureur de la République, accusant la justice de faire preuve de partialité en laissant Azoura Fall impuni, tout en gardant en détention d’autres militants pour des faits similaires ou moindres. « Si vous ne faites pas arrêter ces dérives des vainqueurs, libérez sans délai mon client Abdou Nguer, injustement détenu », a notamment lancé Me Diop dans un communiqué.

Pour l’heure, le parquet ne s’est pas encore officiellement exprimé sur la suite qui sera donnée à cette affaire. Mais dans les cercles judiciaires, la pression s’accentue. Le débat sur l’égalité de traitement devant la loi, la liberté d’expression et la régulation du discours politique est désormais relancé.

L’entourage du Premier ministre ou du ministre de la Justice ne s’est pas encore prononcé. Toutefois, plusieurs observateurs notent que ce cas pourrait constituer un test de cohérence pour l’actuel régime, souvent perçu comme plus tolérant vis-à-vis de certains débordements verbaux venant de son camp.

Arrestation d’Abou Djiba : PASTEF Vélingara dénonce un « règlement de comptes » et exige sa libération

L’arrestation d’Abou Djiba, conseiller municipal à Vélingara et chargé de communication de PASTEF dans la localité, suscite une vive indignation au sein du parti. Placé en garde à vue le lundi 5 mai 2025 à la brigade territoriale de la gendarmerie, M. Djiba est accusé de désinformation dans le cadre de l’affaire du « faux bilan de 8 morts » consécutif à un accident survenu à Saré Thialy.

Dans un communiqué officiel, la section communale de PASTEF Vélingara s’insurge contre ce qu’elle qualifie de « règlement de comptes » orchestré par certaines autorités administratives locales. Selon le document, « les allégations relatives à une entreprise de désinformation sont totalement infondées ».

Le parti précise que l’erreur de communication sur le nombre de morts dans l’accident n’était ni intentionnelle ni malveillante. « Lors du lancement d’une cagnotte en ligne en soutien aux victimes, notre camarade Abou Djiba a été induit en erreur par des informations circulant dans le groupe WhatsApp interne du parti. Il a corrigé le chiffre erroné dans un délai de quatre minutes », insiste la section locale.

PASTEF souligne que plusieurs médias nationaux, dont le quotidien Le Soleil, ont également diffusé une estimation erronée du bilan, sans pour autant faire l’objet de poursuites. Ce traitement différencié serait, selon eux, la preuve d’une justice sélective ciblant des membres du parti.

Le communiqué conclut par une exigence claire : la libération immédiate d’Abou Djiba. La section communale alerte également sur ce qu’elle considère comme une tentative de museler les voix critiques et de criminaliser les erreurs de bonne foi, dans un contexte où les tensions politiques restent vives au niveau local.

Centrale de Rufisque : West African Energy injecte 127 MW dans le réseau pour les premiers tests de la turbine GT11

Un tournant décisif vient d’être franchi dans le secteur énergétique sénégalais. Ce mardi, West African Energy (WAE) a procédé à l’injection de 127 mégawatts (MW) dans le réseau national de la Senelec, dans le cadre des premiers essais techniques de la turbine GT11 de la centrale thermique à cycle combiné de Rufisque. Il s’agit de l’une des plus importantes étapes du processus de mise en service progressive de cette infrastructure énergétique stratégique.

Installée à Rufisque, cette centrale affiche une capacité globale de production de 366 MW. Sa mise en service partielle à travers l’exploitation de la GT11 marque le début de l’opérationnalisation de ce projet de grande envergure, appelé à jouer un rôle central dans la transition énergétique du pays.

L’injection de ces 127 MW dans le réseau national est perçue par les experts comme une avancée majeure. Elle atteste non seulement de la performance technique des installations, mais aussi de la solidité de l’ingénierie mobilisée par les équipes de West African Energy. De l’avis des ingénieurs et responsables de projet, ce jalon reflète une préparation rigoureuse, un savoir-faire local renforcé et une gouvernance bien structurée qui s’appuie sur les standards internationaux les plus stricts.

Cette étape importante symbolise également la détermination de l’entreprise à respecter les engagements pris, en termes de délais, de qualité, de sécurité et de performance énergétique.

Le projet est porté par l’homme d’affaires Samuel A. Sarr, ancien ministre de l’Énergie, qui ambitionne de faire de cette centrale un levier fondamental de la souveraineté énergétique du Sénégal. À travers ce projet, West African Energy entend apporter une réponse durable aux besoins croissants en électricité, dans un contexte de forte demande liée au développement industriel, à l’urbanisation rapide et à la numérisation de l’économie.

À terme, la centrale thermique de Rufisque, une fois pleinement opérationnelle, contribuera à la stabilisation de l’approvisionnement électrique sur l’ensemble du territoire national. Elle permettra de sécuriser la qualité du service public d’électricité, d’améliorer la compétitivité des entreprises, et de soutenir les politiques d’émergence économique pilotées par l’État du Sénégal.

Ce projet s’inscrit en parfaite cohérence avec les objectifs du Plan Sénégal Émergent (PSE) et la stratégie nationale de développement énergétique. En renforçant la capacité de production électrique nationale, la centrale de Rufisque devrait également faciliter l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique global, tout en assurant une meilleure couverture des besoins des zones urbaines et rurales.

CERAO 2025 : Le Président Diomaye salue le rôle « irremplaçable » de l’Église dans la construction de la paix en Afrique de l’Ouest

Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a présidé ce mardi 6 mai 2025, la cérémonie d’ouverture de la 5e Assemblée plénière des Conférences épiscopales réunies d’Afrique de l’Ouest (CERAO), organisée cette année à Dakar. Dans une atmosphère empreinte de solennité, le chef de l’État a salué avec insistance la contribution décisive de l’Église catholique à la paix, à la cohésion sociale et au développement humain sur le continent.

Prenant la parole devant les évêques venus de plusieurs pays de la région, Bassirou Diomaye Faye a exprimé toute sa reconnaissance envers la communauté catholique et son rôle dans le tissu social sénégalais et ouest-africain. « Dakar, la Capitale cosmopolite de notre pays, abrite à compter de ce jour les travaux de la 5e Assemblée plénière de la CERAO. Ce choix n’est pas fortuit, il exprime la considération et le respect dont jouit notre dynamique communauté chrétienne guidée par des Pasteurs éclairés par la sagesse divine », a-t-il affirmé.

Le chef de l’État a rappelé l’importance qu’il accorde aux questions religieuses, intégrées au cœur de son projet de transformation systémique du pays. « Ma présence parmi vous à l’occasion de cette cérémonie solennelle est la preuve de la place importante que j’attache aux affaires religieuses dans notre stratégie nationale », a-t-il insisté.

Il a ensuite souligné la pertinence du thème des travaux de cette 5e session plénière, axée sur le renforcement de l’autonomie de l’Église, sa mission de synodalité, et son implication dans les causes de justice et de paix dans la sous-région. « Cela m’amène à souligner la contribution essentielle et irremplaçable de l’Église au développement de nos pays. Par son engagement dans les secteurs clés tels que l’éducation, la santé, la formation professionnelle, elle est une alliée sûre et incontournable de l’État », a-t-il soutenu, avant de rendre hommage à « ces hommes et femmes d’Église qui, dans la discrétion, œuvrent sans relâche au service de l’humain ».

Face aux multiples défis qui secouent l’Afrique de l’Ouest — insécurité, instabilité politique, migrations irrégulières — le président Diomaye a lancé un appel à la synergie des forces sociales, politiques et spirituelles. « Ensemble, en toute synodalité, nous devons promouvoir une ère de paix et de concorde dans nos sociétés africaines en quête de stabilité et de prospérité », a-t-il martelé.

« Les prix des carburants au Sénégal sont les plus chers en Afrique », alerte Madiambal Diagne

Alors que le Sénégal célèbre des avancées majeures dans le domaine énergétique, une voix s’élève pour dénoncer un paradoxe économique. Le journaliste Madiambal Diagne alerte sur les prix excessivement élevés du carburant à la pompe, en dépit du contexte mondial favorable et des nouvelles ambitions énergétiques du pays.

Le rapport mensuel d’avril 2025 du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, publié mardi, met en lumière des progrès notables. Parmi les faits marquants : une exportation record de pétrole brut et la toute première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) expédiée à l’international, symbolisant une nouvelle ère pour le Sénégal, désormais présenté comme un acteur émergent dans le secteur énergétique.

Mais malgré ces performances, les Sénégalais ne voient toujours pas les retombées sur le plan local. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), Madiambal Diagne s’interroge publiquement :

« Les prix des carburants au Sénégal sont les plus chers en Afrique, et peut-être même au monde. Les prix à la pompe baissent partout grâce à la chute des cours mondiaux (autour de 60 dollars le baril). Incompréhensible non ? Surtout que le Sénégal se vante d’être désormais un gros producteur de pétrole ! »

L’incohérence entre la production nationale croissante et le maintien de prix élevés suscite l’indignation. Alors que plusieurs pays africains ajustent leurs prix à la baisse en suivant la tendance du marché mondial, le Sénégal semble à contre-courant.

Cette sortie de Madiambal Diagne vient relancer le débat sur la gestion des ressources naturelles et la redistribution équitable des revenus issus de l’exploitation pétrolière et gazière. Les consommateurs, déjà confrontés à une inflation persistante, peinent à comprendre pourquoi les prix des carburants restent si élevés malgré un contexte économique censé leur être favorable.

Dans l’attente d’une clarification officielle, de plus en plus de voix réclament une plus grande transparence sur la politique de fixation des prix des produits pétroliers, ainsi qu’une traduction concrète des promesses de souveraineté énergétique.

Propos injurieux d’Azoura Fall : Me Moussa Diop et Thierno Bocoum interpellent le procureur et dénoncent une justice à deux vitesses

L’avocat Me Moussa Diop et l’homme politique Thierno Bocoum ont vivement réagi aux propos jugés insultants tenus récemment par Azoura Fall, un militant du parti Pastef. Ce dernier s’en serait violemment pris à l’ancien président Macky Sall et à certains de ses anciens collaborateurs, suscitant l’indignation dans certains cercles politiques.

Dans une déclaration ferme, Me Moussa Diop a interpellé le procureur de la République, l’accusant d’inaction face à ce qu’il qualifie de dérives verbales inacceptables. Il dénonce un traitement inégal devant la loi et remet en question l’impartialité de l’appareil judiciaire dans ce type d’affaires.

« Apparemment, le Kumba am Nday et le Kumba amoul Nday a de beaux jours devant nous. Mais où êtes-vous Monsieur le Procureur de la République pour mettre fin à cette pagaille inédite au Sénégal ? Si vous ne faites pas arrêter ces dérives des vainqueurs, libérez sans délai mon client Abdou Nguer arbitrairement soustrait de la vie courante sans jamais avoir diffusé de fausses nouvelles ou diffamé. Justice pour tous », a-t-il martelé.

Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, a également réagi publiquement via sa page Facebook. Indigné, il a dénoncé le silence des autorités judiciaires, qu’il considère comme un aveu d’une justice à géométrie variable. « Si le procureur reste silencieux face aux injures publiques d’une gravité extrême d’un proche du Premier ministre, il confirme son rôle actif dans l’architecture d’une injustice systémique portée par un régime irresponsable », a-t-il écrit.

Ces réactions interviennent dans un contexte où le débat sur l’indépendance de la justice et l’égalité de traitement des citoyens devant la loi revient régulièrement dans l’actualité sénégalaise, particulièrement depuis le changement de régime en 2024.

Baccalauréat 2025 : Le ministre Abdourahmane Diouf appelle les présidents de jury à l’impartialité et à la rigueur

À l’approche de la session 2025 du Baccalauréat, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf, a présidé ce lundi 5 mai la cérémonie officielle d’ouverture de la session de formation des présidents de jury. La rencontre s’est tenue à l’Université Amadou Hampâté Bâ, en présence de plusieurs autorités universitaires et administratives.

Aux côtés du ministre, figuraient le Directeur de l’Office du Baccalauréat, le Professeur Bamba Gueye, le Recteur de l’université hôte, le Professeur Ben Toguebaye, ainsi que le Coordonnateur des superviseurs nationaux, le Professeur Mamadou Sidibé, Recteur de l’Université Souleymane Niang de Matam.

Dans son adresse, Dr Abdourahmane Diouf a souligné l’importance capitale du rôle des présidents de jury dans le bon déroulement de l’examen. Il a insisté sur la rigueur, l’impartialité et la neutralité qui doivent guider leurs prises de décision, notamment lors des délibérations. Le ministre a rappelé que l’évaluation des candidats doit se faire en toute équité, avec le souci permanent de justice et de transparence.

Par ailleurs, le ministre a insisté sur le respect scrupuleux des consignes officielles encadrant l’examen. Il a notamment évoqué l’interdiction formelle du port et de l’usage de téléphones portables dans les centres d’examen, aussi bien pour les candidats que pour les encadreurs. Une mesure de plus en plus renforcée dans un contexte marqué par la multiplication des tentatives de fraude via les outils numériques.

Cette rencontre marque le lancement officiel du processus de préparation pédagogique et logistique du Baccalauréat 2025, qui devrait mobiliser plusieurs milliers d’acteurs à travers le pays. Le ministre a conclu son intervention en appelant l’ensemble des responsables académiques à « un engagement total au service de l’école sénégalaise ».

Azoura Fall face à la justice : ce que dit le droit sénégalais sur les injures en ligne

L’affaire Azoura Fall secoue la toile sénégalaise depuis plusieurs jours. Connue pour ses prises de parole virulentes sur TikTok, l’activiste s’est retrouvée au cœur d’une tempête judiciaire après avoir proféré des injures à l’encontre de l’ancien président Macky Sall lors d’un live. Une sortie polémique qui a poussé le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, à s’autosaisir du dossier. Cette décision relance un débat sensible : jusqu’où peut aller la liberté d’expression en ligne ? Et surtout, que risque-t-elle réellement devant la loi sénégalaise ?

L’intervention du parquet repose sur des éléments publics, facilement accessibles. Le live controversé d’Azoura Fall a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, exposant des propos jugés “grossiers”, “injurieux” et potentiellement attentatoires à l’honneur d’une personnalité publique, en l’occurrence un ancien chef d’État. Dans ce contexte, l’autosaisine du procureur est juridiquement fondée, conformément à l’article 34 du Code de procédure pénale sénégalais, qui autorise l’ouverture d’une enquête pour des faits relevant de l’ordre public ou portés à la connaissance du ministère public par tout moyen.

Au regard du Code pénal sénégalais, plusieurs chefs d’accusation pourraient être retenus contre Azoura Fall :

Injures publiques : L’article 258 du Code pénal prévoit des peines pouvant aller jusqu’à un mois d’emprisonnement et 50 000 francs CFA d’amende pour toute injure non publique. Si les injures sont publiques — ce qui est le cas dans un live TikTok diffusé à grande échelle —, les peines peuvent être alourdies, notamment si la victime est une autorité ou un dépositaire de l’autorité publique. Diffamation : Si les propos tenus sont considérés comme accusatoires sans preuve, notamment en imputant à Macky Sall des faits précis sans fondement, l’article 248 du Code pénal pourrait s’appliquer, avec des peines pouvant atteindre deux ans d’emprisonnement et 1 500 000 francs CFA d’amende. Atteinte à l’ordre public via les TIC : Le Code des communications électroniques et la loi sur la cybercriminalité (2016) permettent également de poursuivre tout individu diffusant des contenus à caractère injurieux ou haineux en ligne. Cette législation plus récente élargit les possibilités de poursuites.

Cette affaire ravive les tensions entre liberté d’expression et protection de la dignité des personnalités publiques. Si la Constitution sénégalaise garantit le droit à la liberté d’opinion, celle-ci connaît des limites, notamment lorsque les propos portent atteinte à la réputation ou à la sécurité d’autrui. Plusieurs défenseurs des droits numériques dénoncent toutefois un usage sélectif de la justice, qui viserait particulièrement les voix critiques du pouvoir ou des figures politiques influentes.

Le cas d’Azoura Fall s’inscrit dans une tendance croissante de judiciarisation du discours en ligne au Sénégal. D’autres activistes ou influenceurs ont déjà été poursuivis pour des propos tenus sur Facebook, WhatsApp ou YouTube. Le traitement réservé à cette affaire pourrait ainsi établir une nouvelle jurisprudence sur la régulation des contenus numériques, à l’heure où les réseaux sociaux jouent un rôle central dans le débat public.

En résumé, que risque Azoura Fall ?

Jusqu’à 2 ans d’emprisonnement si les faits sont requalifiés en diffamation aggravée. Des amendes allant jusqu’à 1,5 million de francs CFA. Une possible interdiction temporaire d’usage des réseaux sociaux dans le cadre de mesures judiciaires spécifiques.

Le dossier est désormais entre les mains du parquet. Reste à savoir si une inculpation formelle suivra et quelle sera l’issue judiciaire. En attendant, l’affaire Azoura Fall pose une nouvelle fois la question de la régulation du numérique, dans un pays où la parole en ligne est de plus en plus surveillée.

Décès de Pape Mignane Ndong : Le Sénégal perd un fidèle serviteur de l’ombre

Le Sénégal est en deuil. Le pays vient de perdre l’un de ses fils les plus discrets mais profondément engagés dans la vie politique nationale. Pape Mignane Ndong, figure proche du Premier ministre Ousmane Sonko, est décédé subitement des suites d’un malaise, selon des informations confirmées par Seneweb.

Discret dans la forme mais essentiel dans le fond, Pape Mignane Ndong était un maillon clé dans l’entourage immédiat du chef du gouvernement. En tant qu’aide de camp d’Ousmane Sonko, il veillait au quotidien à la sécurité, à la coordination et à l’agenda du Premier ministre, jouant un rôle de confiance dans un environnement politique souvent agité.

Sa disparition brutale a provoqué une vive émotion au sein du parti PASTEF – Les Patriotes, où il était unanimement respecté pour sa loyauté, son professionnalisme et son engagement indéfectible. Mais au-delà du cercle partisan, ce sont l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile et de nombreux citoyens qui saluent aujourd’hui la mémoire d’un homme de devoir, resté à l’ombre, mais dont l’impact était bien réel.

Les hommages se multiplient, témoignant de l’importance de son rôle dans les coulisses du pouvoir et de la confiance dont il jouissait. Son décès rappelle, une fois encore, combien les acteurs de l’ombre sont essentiels à la stabilité et au fonctionnement de nos institutions.

Le Sénégal perd un patriote silencieux, un homme de l’ombre au service de la lumière.

Macky Sall au Sommet Global Solutions : Pour un multilatéralisme réformé et plus équitable

À Berlin, l’ancien président sénégalais appelle à repenser la gouvernance mondiale pour mieux répondre aux défis du XXIe siècle.

Lors du Sommet Global Solutions, Macky Sall, ancien président de la République du Sénégal, a prononcé un discours empreint de lucidité et de conviction. Il y a dénoncé les limites actuelles du système multilatéral, incapable selon lui de répondre efficacement aux crises qui secouent le monde : conflits prolongés, dérèglement climatique, montée du terrorisme, fragilités économiques et instabilité sociale.

Dans ce contexte tendu, Macky Sall a souligné que le multilatéralisme issu de l’après-guerre est devenu inadapté aux réalités contemporaines. Il a plaidé pour une réforme en profondeur des institutions internationales, qu’il accuse de ne pas refléter la diversité et les équilibres actuels du monde.

Il a ensuite mis en lumière les défis auxquels l’Afrique est confrontée. D’abord, celui de la paix et de la sécurité, notamment dans des régions comme le Sahel, où le terrorisme prend des proportions endémiques. Il a dénoncé l’inadéquation des mandats des missions de maintien de la paix face aux réalités du terrorisme et appelé à un soutien plus concret et mieux calibré de la communauté internationale.

Sur le plan économique, Macky Sall a insisté sur le potentiel immense du continent africain, riche en ressources naturelles et humaines, mais freiné par un système économique mondial inégal. Il a dénoncé les congés fiscaux abusifs, les biais des agences de notation, et le coût du crédit injustement élevé pour les pays africains. Pour lui, il est urgent de réformer la fiscalité internationale, les critères de notation, et de rendre le crédit export plus accessible.

S’agissant de la transition énergétique, il a rappelé que l’Afrique, bien qu’étant le continent qui pollue le moins, ne peut être tenue de choisir entre développement et environnement. Il a critiqué les décisions unilatérales comme l’interdiction du financement des projets gaziers lors de la COP26, tout en appelant à davantage de soutien pour les initiatives comme le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP), dont il préside le Conseil de surveillance.

Enfin, Macky Sall a évoqué la réforme de la gouvernance mondiale, affirmant que la structure actuelle des grandes institutions internationales ne reflète plus les équilibres géopolitiques d’aujourd’hui. Il a salué l’admission de l’Union africaine au G20, tout en appelant à un siège supplémentaire pour l’Afrique au FMI et une représentation accrue au Conseil de sécurité de l’ONU et à la Banque mondiale.

En conclusion, il a lancé un appel vibrant à un sursaut humaniste et solidaire. « Nous ne devons pas renoncer à l’espérance », a-t-il dit, en précisant qu’il s’agit d’une espérance lucide, nourrie par le dialogue, la coopération, et la foi dans une humanité partagée. Pour Macky Sall, seule une telle dynamique permettra de panser les fractures, apaiser les tensions et construire un monde plus juste.

Présentation du système innovant de combat rapproché Système du Triangle d’Or (STO) avec Alexander Shlychkov

Brèves informations sur le système :

Lors du développement initial du « Système Triangle d’Or », l’objectif principal était de minimiser le temps consacré à la maîtrise de la motricité appliquée, de créer des réflexes adaptés aux situations extrêmes, formant un modèle de comportement stable qui permet de supprimer les attaques de l’agresseur. dans les plus brefs délais et avec un minimum de pertes possibles pour le personnel militaire, les forces de l’ordre et divers groupes sociaux de la population.

La formation aux compétences militaires appliquées intégrées dans les tactiques de conduite de guerres hybrides locales nécessite de repousser les limites des connaissances et des compétences particulières liées aux réflexes naturels.
Le système est une plate-forme innovante qui combine divers sports militaires appliqués, arts martiaux traditionnels, connaissances militaires en ingénierie et formation chimique, formation canine, formation en parachute et premiers secours sur le terrain.

Les méthodes développées du Système permettent de passer rapidement du travail en combat rapproché sans armes à l’utilisation de moyens spéciaux, d’armes blanches et d’armes à feu. La base de la méthodologie d’enseignement est l’expérience pratique acquise lors d’opérations militaires en Afghanistan, d’opérations antiterroristes dans le Caucase et en Syrie, ainsi que des programmes originaux et innovants des employés du Centre de recherche scientifique de l’Institut militaire de culture physique du ministère de la Défense de la Fédération de Russie.

Le conseil méthodologique du « Système du Triangle d’Or » comprend des instructeurs de niveau international dans divers types d’arts martiaux qui ont une expérience de service dans les forces armées de la Fédération de Russie, des unités des forces de l’ordre russes qui ont pris part aux hostilités, qui ont été décerné des prix départementaux et d’État, ainsi que des enseignants et des médecins titulaires de diplômes scientifiques et auteurs de techniques russes brevetées de santé et de réadaptation.

L’utilisation généralisée de la méthodologie de l’auteur vise à former les employés des forces de l’ordre, des organisations de sécurité privées et des jeunes.

La méthodologie du « Système du Triangle d’Or » est utilisée dans la préparation des participants aux compétitions dans les sports d’application militaire « Tir tactique de l’armée tous azimuts » et « Athlétisme pratique général ». Le premier sport a été enregistré par le ministère des Sports de la Fédération de Russie dans la quatrième section du Registre panrusse des sports – « Sports militaires et militaires » en mars 2021 et est en cours de développement par le ministère de la Défense de la Fédération de Russie. Fédération. Le deuxième sport est actuellement en cours d’accréditation et s’adresse à la population civile.

Le système du «Triangle d’Or» a été à juste titre très apprécié non seulement en Russie – le système a déjà reçu une réponse internationale au format international, en ouvrant des bureaux de représentation au Kirghizistan, en Ouzbékistan, à Chypre, aux Philippines, au Myanmar et au Japon.

Brèves informations sur le newsmaker :

Alexander Shlychkov – Pédagogue , spécialiste aux sciences des arts martiaux de Fédération de la Russie , président de l’Association européenne de boxe traditionnelle birmane (Lethwei), président de l’Organisation publique panrusse de culture physique et sportive pour le développement des arts martiaux en philippins , membre du présidium de la Fédération de tir tactique de l’armée de Russie, auteur du système de combat rapproché « Triangle d’Or » et d’un nouveau format de la discipline fitness Close combat studio, titulaire du cinquième dan en taekwondo (WT)

Organisateurs d’événements :

Système du Triangle d’Or au Sénégal
Bureau de représentation de l’Association internationale des experts en sécurité « G3 » (Association « G3 »)

Titre:

Expérience russe : le système innovant du Triangle d’Or arrive au Sénégal.

Plomb:
Le 21 janvier, dans la capitale de la République du Sénégal, Dakar, aura lieu une présentation du système innovant de combat rapproché de dénommé « Golden Triangle System ».

Le nouveau format du Système combine harmonieusement l’utilisation d’espaces de lancer de couteaux et de pratique de tâches sportives et tactiques avec des simulateurs de tir, des espaces de fitness cyclique et fonctionnel, un tapis de lutte avec une « cage » improvisée pour les arts martiaux mixtes, des espaces d’entraînement à la frappe. techniques sur simulateurs, et bien plus encore.

Corps de libération :
Dans le monde moderne, au cours de la vie quotidienne, une personne interagit inévitablement avec l’environnement, se retrouvant parfois dans des situations extrêmes. Dans des situations dangereuses et critiques, les personnes risquent de subir des blessures de gravité variable et sont également confrontées à des dangers qui constituent une menace directe pour leur vie et leur santé.

Les formes existantes de culture physique, y compris les sports militaires et militaires, ne peuvent pas résoudre complètement le problème de la préparation d’une personne à relever les défis de la société moderne. La raison principale est avant tout la disponibilité limitée de ces disciplines pour un large éventail de personnes. Compte tenu de ce facteur, il est urgent de faire émerger un système universel, un système accessible aux différentes couches de la population et aux différentes tranches d’âge.
Les créateurs du « « Golden Triangle System », sous la direction du candidat en sciences pédagogiques, chef du Centre de formation spécial du DOSAAF de Russie Alexander Shlychkov, ont proposé la mise en œuvre d’un nouveau type universel d’activité compétitive – le concours multiple athlétique pratique. Le format original de fitness « Close Combat Studio », ouvert à Dakar, prend en compte l’intérêt des jeunes pour les nouvelles formes d’activité physique allié à la nécessité d’introduire un entraînement physique et appliqué universel, comme l’une des formes d’éducation physique pour tous. strates et groupes de population correspondant au niveau et à la variabilité des menaces directes et indirectes pour la santé et le bien-être humains.
Les représentants de la presse invités auront l’occasion de recevoir de nombreuses informations de la part de professionnels sur des questions qui les intéressent.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°457 – 06/05/2025

🔴 236 MILLIARDS F CFA ENGRANGÉS EN TROIS MOIS : LE SOUS-SOL SÉNÉGALAIS RAPPORTE GROS
🔴 DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI : TAS CLAQUE LA PORTE

🔴 CAN U20 / DÉFAITE FACE AU GHANA (0-1) : LE SÉNÉGAL AU BORD DU PRÉCIPICE
🔴 LIGUE 1 : LA LINGUÈRE ACCROCHÉ PAR L’US OUAKAM

Fermeture de médias : Madiambal Diagne soutient Aïssatou Diop Fall dans son recours contre l’État

La journaliste Aïssatou Diop Fall a récemment introduit un recours auprès de la Cour suprême pour contester la fermeture de ses médias Public TV, Public SN et Le Public. Une initiative saluée publiquement par Madiambal Diagne, directeur du groupe Avenir Communication, qui a exprimé son soutien à sa consœur à travers une publication sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Dans son message, Madiambal Diagne salue le choix de la voie judiciaire : « J’encourage et soutiens ma consœur Aïssatou Diop Fall, qui a fait un recours en Justice contre la décision de l’État de fermer son média. En effet, dans un État de droit, le citoyen doit faire valoir tous les droits et mettre toutes les institutions devant leurs responsabilités », a-t-il écrit.

La décision ministérielle à l’origine de cette affaire, et qui a entraîné l’arrêt des activités des trois médias concernés, avait suscité de nombreuses réactions au sein de la presse et de la société civile, certaines dénonçant une atteinte à la liberté d’expression et au pluralisme médiatique.

Par ce recours, Aïssatou Diop Fall entend faire annuler la mesure qu’elle considère comme arbitraire. Son action relance le débat sur la régulation des médias au Sénégal, dans un contexte où les tensions entre certaines rédactions et les autorités restent vives.

L’issue de ce dossier sera suivie de près par les acteurs du secteur et les défenseurs des libertés, à un moment où les appels à une réforme du cadre légal régissant la presse se font de plus en plus entendre.

Aide Tabaski 2025 : ouverture officielle des dépôts de demandes à Dakar à partir du 6 mai

La Mairie de Dakar a annoncé l’ouverture officielle de la campagne de dépôt des demandes d’aide Tabaski pour l’édition 2025. L’opération débutera ce mardi 6 mai et s’étendra jusqu’au vendredi 9 mai. Elle concerne les ménages les plus vulnérables des différentes communes de la capitale, dans le cadre du soutien traditionnel offert à l’occasion de la fête de la Tabaski.

Les dépôts seront reçus de 09h00 à 15h00 dans plusieurs points répartis selon les communes. Les habitants des communes de Gorée, Médina, Dakar-Plateau, Hann Bel Air, Fann-Point E-Amitié et Gueule Tapée Fass-Colobane devront se rendre à l’Hôtel de Ville de Dakar, situé sur le Boulevard El Hadji Djily MBAYE.

Les populations résidant dans les communes des HLM, Biscuiterie, Ngor, Ouakam, Dieuppeul-Derklé-Castors et Parcelles Assainies sont, quant à elles, orientées vers le Building Communal situé à la rue 11 X 22, à proximité de la BCEAO.

Pour les habitants des communes de Yoff, Sicap Liberté, Mermoz Sacré-Cœur, Grand Yoff, Grand-Dakar, Patte d’Oie et Cambérène, les dépôts doivent se faire à la Direction de l’Aménagement Urbain (DAU), à côté du CESAG.

La Mairie précise également que les enquêtes sociales seront menées du lundi 12 au vendredi 16 mai, entre 9h et 17h, sur les mêmes lieux de dépôt. Cette phase vise à vérifier l’éligibilité des demandeurs avant la distribution effective des aides.

Pour être éligible, chaque postulant devra fournir une demande manuscrite adressée au Maire de Dakar, accompagnée d’une photocopie de sa carte nationale d’identité et d’un certificat de domicile.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de la Ville de Dakar d’accompagner les ménages défavorisés pendant la période de la Tabaski, afin d’alléger le poids des dépenses liées à cette fête religieuse.

Distribution d’eau à Touba : l’OFOR rassure après les perturbations observées

Depuis quelques jours, plusieurs quartiers de la ville sainte de Touba sont confrontés à des perturbations dans la distribution d’eau. L’information a été rapportée ce lundi 5 mai 2025 par Radio Sénégal Internationale (RSI), provoquant une vague d’inquiétude chez de nombreux habitants.

Face à la situation, l’Office des forages ruraux (OFOR) a tenu à apporter des précisions et à rassurer les populations. Selon l’agence, les perturbations constatées ne relèvent pas d’une pénurie d’eau, mais sont dues à des travaux de remise en service sur certains forages actuellement à l’arrêt. « Il faut préciser qu’il n’y a pas de pénurie d’eau. La situation est que sur 42 forages, deux sont à l’arrêt. Nous avons noté des baisses de débit au niveau de certains forages, ce qui engendre des perturbations dans certaines zones », a expliqué Bamba Sarr, représentant local de l’OFOR à Touba.

L’arrêt temporaire de deux forages, combiné à une baisse du débit sur plusieurs autres installations, est à l’origine des difficultés observées dans l’alimentation de certains secteurs de la ville. Ces perturbations sont qualifiées de temporaires par l’OFOR, qui assure que les opérations de maintenance sont en cours pour rétablir un service normal dans les meilleurs délais.

La structure promet un retour progressif à la normale au fur et à mesure que les forages concernés seront remis en service. Elle invite en attendant les populations à faire preuve de patience et de responsabilité dans leur consommation d’eau.

Cette situation remet en lumière les enjeux liés à l’accès à l’eau dans une ville en forte croissance démographique, notamment en période de forte chaleur, et souligne la nécessité d’un renforcement durable des infrastructures hydrauliques dans les grandes agglomérations religieuses comme Touba.

Sangomar : une vente record de pétrole en avril, selon Birame Souleye Diop

Le champ pétrolier de Sangomar a connu une performance exceptionnelle durant le mois d’avril 2025, avec une vente record de 3,8 millions de barils de pétrole brut. Cette annonce a été faite par le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, lors d’un atelier d’information tenu à Somone, dans le département de Mbour. Cette rencontre, organisée en collaboration avec l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives et la Préservation de l’Environnement (AJTREPE), entre dans le cadre de la nouvelle stratégie de communication adoptée par les autorités pour renforcer la transparence autour des projets pétroliers, gaziers et miniers.

Cette vente record, réalisée à travers le chargement de quatre cargaisons durant le mois d’avril, confirme la bonne dynamique du projet Sangomar, développé en offshore profond. La production du champ est opérée par Woodside Energy en partenariat avec la société nationale PETROSEN. Selon les projections du ministère, la production annuelle attendue est estimée à 30,53 millions de barils pour l’année 2025. Le mois d’avril marque donc un tournant dans la courbe de rendement, avec un volume mensuel qui représente déjà plus de 12 % des objectifs annuels.

Parallèlement, le ministre a annoncé que le Sénégal avait franchi une étape historique sur le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), développé conjointement avec la Mauritanie. Le 15 avril 2025, la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) a été entièrement chargée avec un volume total de 163 259 mètres cubes, soit l’équivalent de 3,71 millions de MMBtu. Ce moment marque l’entrée officielle du Sénégal dans le cercle des pays exportateurs de GNL. Les opérations de mise en service des infrastructures se poursuivent, avec pour objectif une montée en puissance progressive de la production dans les mois à venir.

Au-delà des chiffres, cette séquence confirme le changement d’échelle que connaît actuellement le secteur énergétique sénégalais. Le ministre a souligné que ces résultats traduisent les effets concrets des réformes structurelles menées depuis plusieurs années et du choix stratégique d’investir dans l’exploitation raisonnée des ressources naturelles du pays. Il a par ailleurs réaffirmé la volonté du gouvernement d’associer les médias à chaque étape de la mise en œuvre des projets extractifs afin de favoriser un climat d’information, de transparence et de responsabilité dans la gouvernance des ressources nationales.

Réforme des daaras : l’État sénégalais lance un recensement national en juin pour protéger les talibés

Le gouvernement sénégalais s’apprête à franchir un pas décisif dans sa politique de réforme des daaras, ces écoles coraniques traditionnelles, en lançant un recensement national dès le mois de juin 2025. Objectif : mieux encadrer les enfants talibés, éradiquer la mendicité forcée, et soutenir les structures éducatives conformes aux normes.

L’annonce a été faite par Maïmouna Dièye, ministre de la Famille et des Solidarités, lors du Gamou de Ndiawagn Ndiaye (département de Kébémer). Elle a réaffirmé la volonté politique forte du gouvernement de moderniser le système des daaras, tout en assurant une meilleure protection aux milliers d’enfants talibés répartis à travers le pays.

« Sur instruction du président de la République, le Premier ministre prendra des mesures sévères concernant la mendicité et la gestion des daaras », a déclaré la ministre, visiblement déterminée.

Le recensement, qui débutera en juin, permettra d’identifier les daaras fonctionnant dans les règles et d’évaluer les besoins pour leur accompagnement. Il s’agit aussi de distinguer les véritables foyers d’enseignement religieux des structures informelles souvent impliquées dans l’exploitation des enfants à des fins lucratives.

Maïmouna Dièye n’a pas mâché ses mots à ce sujet :

« Certains encouragent la mendicité à travers des transferts d’argent. Ils ne sont pas sérieux, et nous allons y mettre un terme. »

Elle a également dénoncé l’indifférence face à la détresse des enfants talibés, affirmant que le gouvernement fera tout pour qu’ils bénéficient de conditions similaires à celles des élèves des écoles classiques.

Ce recensement s’inscrit dans un programme plus large de modernisation des daaras, qui inclut l’autonomisation des serignes daaras, la formation des enseignants, l’amélioration des conditions de vie et la réinsertion des enfants livrés à eux-mêmes.

Cette initiative gouvernementale, si elle est bien mise en œuvre, pourrait changer le quotidien de milliers de talibés, longtemps laissés en marge du système éducatif formel et souvent exposés aux abus.

En s’attaquant aux dérives tout en valorisant les daaras exemplaires, l’État sénégalais espère trouver un équilibre entre tradition et protection de l’enfance, dans le respect des valeurs religieuses et des droits fondamentaux.

Hydrocarbures : le Sénégal franchit un cap stratégique avec l’exportation de 3,8 millions de barils et sa première cargaison de GNL

Le mois d’avril 2025 restera gravé comme une étape majeure dans l’histoire énergétique du Sénégal. Dans un rapport publié ce lundi 5 mai, le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines détaille les performances impressionnantes des projets pétroliers et gaziers de Sangomar, GTA (Grand Tortue Ahmeyim) et Gadiaga. À la clé : des records de production et la première exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), symbole d’un nouveau statut sur la scène énergétique internationale.

Le champ pétrolier de Sangomar, opéré par Woodside Energy, poursuit son ascension. Au mois d’avril, quatre cargaisons – identifiées comme SAN027, SAN028, SAN029 et SAN030 – ont été expédiées, totalisant 3,8 millions de barils de pétrole brut. Cette performance confirme la stabilité de la production, avec des prévisions annuelles qui se maintiennent à 30,53 millions de barils pour l’année 2025.

L’exploitation de Sangomar, située en offshore profond, constitue un pilier central de la stratégie pétrolière du pays. Elle offre désormais une visibilité claire sur la capacité du Sénégal à générer des revenus significatifs à partir de ses ressources pétrolières.

Autre fait marquant du mois : l’exportation historique de la première cargaison de gaz naturel liquéfié issue du projet GTA. Le 15 avril 2025, le navire transportant la cargaison GTA_2025_001 a quitté les installations avec 163 259 m³ de GNL, soit 3,71 millions de MMBtu.

Cette opération, fruit d’un partenariat avec la Mauritanie, positionne officiellement les deux pays sur le marché mondial du gaz liquéfié. Elle marque aussi le début de la phase commerciale du projet GTA, après plusieurs années de développement technique et financier. Les opérations de mise en service des infrastructures se poursuivent, avec pour objectif une montée en puissance progressive dans les mois à venir.

Moins visible mais tout aussi stratégique, le champ de Gadiaga continue de fournir du gaz naturel pour l’alimentation du marché local. Au premier trimestre 2025, 548 078 Nm³ de gaz ont été commercialisés. Pour le seul mois d’avril, la production est estimée à 219 809 Nm³, traduisant une activité soutenue malgré la montée en puissance des grands projets offshore.

Entre records de production, diversification des ressources et premières exportations gazières, le mois d’avril 2025 consacre une dynamique de transformation profonde du secteur énergétique sénégalais. À travers ces résultats, le pays consolide son ambition de devenir un acteur régional de référence, tout en posant les jalons d’un développement économique fondé sur l’exploitation durable de ses ressources naturelles.

Secteur extractif : une manne de 236 milliards FCFA pour l’État au premier semestre 2024

Le secteur extractif sénégalais confirme son rôle moteur dans l’économie nationale. Selon le dernier rapport semestriel publié par l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), ce lundi 5 mai 2025, les revenus générés par les activités minières et pétrolières ont atteint 236,59 milliards FCFA au premier semestre de l’année 2024. Un chiffre en forte progression qui représente déjà 64 % des recettes totales du secteur pour l’année 2023.

Sur ce montant, 225,49 milliards FCFA ont été directement affectés au budget de l’État, traduisant une efficience renforcée dans la captation des ressources issues du sous-sol. Le reste des recettes a été réparti entre divers acteurs et mécanismes, notamment la société nationale PETROSEN, les structures collectrices, les institutions régionales comme l’UEMOA et la CEDEAO, ainsi que les fonds sociaux et environnementaux.

La contribution du secteur des hydrocarbures s’est nettement améliorée : 45,79 milliards FCFA de revenus ont été collectés sur cette filière, contre 30,65 milliards FCFA sur l’ensemble de l’année 2023. Cette progression spectaculaire s’explique en grande partie par les paiements exceptionnels de la société Woodside Energy Senegal, dont :

  • 3 milliards FCFA liés à un règlement douanier suite à un audit couvrant la période 2016–2021 ;
  • 21,75 milliards FCFA au titre de droits de douane sur des opérations d’importation.

Le secteur minier, traditionnellement dominant, maintient sa dynamique avec des revenus du premier semestre représentant 56,36 % du total de l’exercice 2023. L’exploitation de l’or, du zircon, du phosphate ou encore du calcaire continue d’alimenter significativement les caisses de l’État.

Globalement, 95,31 % des revenus tirés du secteur extractif durant ce semestre ont été affectés au budget national, ce qui équivaut à 65,14 % des ressources budgétisées en 2023 à partir de ce secteur. Cela confirme non seulement l’amélioration du rendement fiscal, mais aussi l’importance croissante des ressources naturelles dans le financement des politiques publiques.

Avec l’entrée en production attendue de projets majeurs comme le champ pétrolier de Sangomar ou le terminal gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), les perspectives pour la deuxième moitié de 2024 et les années à venir sont prometteuses. Le Sénégal semble bien engagé sur la voie de la transformation économique tirée par ses ressources naturelles, à condition de maintenir un cadre rigoureux, transparent et équitable.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°456 – 05/05/2025

🔴 UEMOA / ADJUDICATION CIBLÉE DE BONS ASSIMILABLES DU TRÉSOR : LE SÉNÉGAL CONTRAINT D’EMPRUNTER À PLUS DE 6%
🔴 PRIX DE L’« OPÉRATION DE L’ANNÉE » AUX BRVM AWARDS 2025 : LE SÉNÉGAL, AS DES MARCHÉS

🔴 BAL / CONFÉRENCE SAHARA : CLAP DE FIN POUR L’ASCVD
🔴 22e JOURNÉE DE LA LIGUE 1 : UN DIMANCHE À ZÉRO POINTÉ

Subvention ADEPME : Le CDEPS dénonce une tentative de récupération politique et clarifie le processus

Dans un communiqué rendu public ce week-end, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a pris la parole pour clarifier les conditions d’octroi de la subvention de l’ADEPME à douze entreprises de presse. Le CDEPS a également dénoncé une tentative de récupération politique qu’il juge « malveillante » concernant cette initiative.

Le samedi 3 mai, lors de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) a annoncé un soutien financier pour une douzaine de médias, dans le cadre du Programme d’Appui à l’Accélération Industrielle, à la Compétitivité et à l’Emploi (PAAICE), financé par la Banque africaine de développement (BAD) depuis 2021.

Selon le CDEPS, ce soutien représente un « véritable souffle de relance » pour les entreprises de presse en difficulté, qui font face à une situation financière de plus en plus précaire depuis près d’un an. Le processus, qui a débuté en octobre 2024, a permis la rencontre entre éditeurs de presse, l’équipe projet de l’ADEPME et les cabinets Ibrahima Touré (ITO) et Alioune Touré (ATO) pour élaborer un plan de restructuration. Ce plan comprend des mesures telles que la protection juridique, la relance économique, la digitalisation et la mobilisation de financements.

Le financement couvre 75 % de la subvention dans le cadre du portefeuille « Fonds à frais partagés », sous réserve que chaque entreprise mobilise une quote-part de 25 %, conformément à la convention signée. Le CDEPS précise que, à ce jour, aucun fonds n’a encore été versé, car les conditions de décaissement n’ont pas encore été remplies.

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal s’insurge contre ce qu’il considère comme une tentative de récupération politique de cette initiative par le ministère de la Communication. Le CDEPS affirme que le ministère dirigé par M. Alioune Sall n’a joué aucun rôle dans le processus et dénonce le manque d’accompagnement institutionnel de sa part, notamment concernant la gestion du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP). Le CDEPS accuse le ministre d’avoir délibérément retardé la distribution des fonds du FADP en 2024, entraînant un reversement des budgets non utilisés au Trésor. Toutefois, il indique que ces fonds restent récupérables via une loi de finances rectificative.

Le communiqué critique également une réforme en cours du décret régissant le FADP, jugée précipitée et unilatérale, sans concertation avec les professionnels du secteur. Le CDEPS déplore également la paralysie du CORED (organe d’autorégulation) et l’inaction de la Commission de la Carte nationale de Presse, qui n’a délivré aucun titre professionnel depuis plus d’un an.

En réponse à la situation, le CDEPS a déposé un recours en référé auprès de la Cour suprême le 2 mai 2025, demandant la suspension des assignations de « cessation immédiate de parution ou de diffusion » adressées à certaines entreprises de presse. Une procédure au fond est également en cours pour contester l’arrêté du ministre de la Communication à l’origine de ces assignations.

Énergie : West African Energy injecte 127 MW dans le réseau de Senelec

West African Energy (WAE) a franchi une étape décisive dans la mise en service de sa centrale thermique à cycle combiné de 366 mégawatts (MW) à Rufisque, en annonçant l’injection effective de 127 MW dans le réseau national de la Senelec. Cette avancée fait suite à la réussite des tests de performance de la turbine GT11.

Ce jalon technique, salué comme un succès, illustre non seulement la qualité de l’ingénierie mise en œuvre, mais aussi l’efficacité de la coordination institutionnelle et opérationnelle autour du projet. Il marque le début de l’exploitation progressive de cette infrastructure stratégique, appelée à renforcer durablement la capacité énergétique du Sénégal.

Porté par une vision ambitieuse de souveraineté énergétique, ce projet est le fruit d’un engagement fort de M. Samuel A. Sarr, président de West African Energy, qui a su fédérer les expertises et les ressources autour d’un objectif central : assurer un approvisionnement fiable, durable et compétitif en électricité pour le pays.

À terme, les 366 MW attendus permettront non seulement de stabiliser le réseau électrique national, mais aussi d’améliorer la qualité du service public d’électricité. La centrale contribuera également à soutenir les politiques industrielles et économiques du Sénégal, en offrant aux entreprises un cadre énergétique plus prévisible et performant.

West African Energy a exprimé sa reconnaissance à la direction générale de la Senelec, au gouvernement sénégalais, ainsi qu’à l’ensemble des partenaires techniques, financiers et institutionnels ayant contribué à la concrétisation du projet. Parmi eux, l’Africa Finance Corporation (mandataire principal), Coris Bank International, Afreximbank, General Electric (GE), Çalik Enerji, Sakina Génie civil, Afry Ingénierie Conseil, E.E.S Environnement, Bureau Veritas, Fasken, Global Infrastructures Advisor et Tractebel.

West African Energy est une entreprise sénégalaise de référence dans le développement, la construction et l’exploitation de centrales électriques de grande capacité. Engagée pour la transformation énergétique du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest, la société place la souveraineté, la performance et la durabilité au cœur de sa stratégie.

BRVM Awards 2025 : Le Sénégal sacré à Cotonou pour son opération obligataire de l’année

Le mercredi 30 avril à Cotonou, la sixième édition des BRVM Awards a une nouvelle fois célébré les acteurs majeurs du marché financier régional. L’État du Sénégal s’est illustré en remportant le prix de l’« Opération de l’année – Obligation », une distinction qui vient couronner l’émission obligataire « État du Sénégal 6,25% 2024-2029 ».

Ce succès n’est pas le fruit du hasard. Il incarne la stratégie résolument tournée vers les marchés régionaux adoptée par les autorités sénégalaises. Il traduit également le rôle central joué par Invictus Capital & Finance (ICF), la Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) qui a piloté la structuration et la mobilisation des ressources.

L’émission primée constitue l’une des trois tranches d’un vaste programme obligataire à travers lequel l’État sénégalais a levé plus de 265 milliards FCFA. Aux côtés de l’émission couronnée, on retrouve deux autres lignes : « État du Sénégal 6,45% 2024-2031 » et « État du Sénégal 6,65% 2024-2034 ». Ces titres, à taux d’intérêt fixes compris entre 6,25 % et 6,65 %, et à maturité allant de 5 à 10 ans, visaient à financer des investissements stratégiques prévus dans le budget 2024. L’enthousiasme qu’elles ont suscité auprès des investisseurs démontre une confiance forte et renouvelée envers la signature sénégalaise.

C’est la deuxième année consécutive que le Sénégal reçoit ce prix, avec Invictus Capital & Finance une nouvelle fois à la manœuvre. En tant qu’arrangeur et chef de file, ICF a su structurer des opérations sur mesure, dans un environnement marqué par un durcissement des conditions monétaires et une concurrence accrue pour l’accès aux capitaux.

L’année 2025 marque d’ailleurs un tournant pour ICF. Le 27 mars, la société a structuré un emprunt obligataire public de 150 milliards FCFA pour le compte de l’État du Sénégal. Résultat : une mobilisation exceptionnelle de 416 milliards FCFA, un record sur la place financière de l’UEMOA.

Cette performance s’inscrit dans une trajectoire ascendante pour ICF. Créée en 2019, la SGI s’était déjà distinguée en 2023 à travers deux émissions majeures : la première, d’un montant initial de 120 milliards FCFA, avait été clôturée sur une levée de 204,86 milliards grâce à une sursouscription. La seconde avait atteint 138,27 milliards FCFA.

En l’espace de cinq années seulement, Invictus Capital & Finance est devenue la deuxième SGI du Sénégal en volume de transactions, et la sixième au niveau régional. Cette ascension rapide repose sur une stratégie offensive, conjuguée à une expertise technique solide en matière de structuration d’instruments de dette publique.

Pour les dirigeants d’ICF, cette distinction n’est qu’un jalon. L’entreprise ambitionne d’aller plus loin, en proposant des opérations toujours plus innovantes, impactantes et socialement responsables. La reconnaissance obtenue à Cotonou vient ainsi récompenser toute une chaîne de confiance, d’expertise et de performance, et renforce le positionnement du Sénégal comme un acteur de premier plan sur les marchés financiers africains.

Sénégal : Le Trésor Public encaisse plus de 193 milliards FCFA sur le marché financier de l’UEMOA

Le Trésor Public du Sénégal a réussi une opération de mobilisation de ressources d’envergure sur le marché financier régional de l’UEMOA. Mise en adjudication pour un montant initial de 180 milliards de FCFA, l’émission a suscité un engouement notable des investisseurs, totalisant 193,002 milliards de FCFA de soumissions, soit un taux de couverture de 107,22 %.

Face à cet engouement, les autorités sénégalaises ont décidé de retenir l’intégralité des soumissions reçues, portant ainsi le taux d’absorption à 100 %. Une décision qui témoigne de la confiance des investisseurs dans la signature souveraine du Sénégal et de la solidité de ses perspectives financières à moyen et long terme.

Les souscripteurs de cette émission bénéficieront d’un rendement moyen pondéré de 7,22 % pour les bons du Trésor, de 7,49 % pour les obligations à trois ans, et de 7,14 % pour celles à cinq ans. Les intérêts liés aux bons seront précomptés à l’avance sur la valeur nominale et le remboursement interviendra le premier jour ouvré suivant la date d’échéance fixée au 3 mai 2026.

Concernant les obligations, les échéances sont prévues au 17 mars 2028 pour celles à trois ans, et au 5 mai 2030 pour celles à cinq ans. Les détenteurs de ces titres percevront des intérêts annuels, à hauteur de 6,30 % pour les obligations de trois ans et 6,45 % pour celles de cinq ans, avec un premier paiement prévu à la fin de la première année.

Cette levée de fonds vient renforcer les capacités de l’État à faire face à ses engagements budgétaires tout en maintenant le cap des investissements publics dans un contexte économique marqué par la relance post-Covid et les besoins croissants en infrastructures.

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