Thiès – Nouveaux prix du riz brisé non parfumé : le kg désormais à 350 FCFA

Le Conseil régional de la consommation de Thiès s’est réuni ce mardi dans la capitale du rail pour statuer sur les nouveaux prix du riz brisé non parfumé, l’un des produits les plus consommés au Sénégal. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour soulager les ménages, dans un contexte de cherté de la vie.

À l’issue des discussions, il a été décidé que le prix de gros du sac de 50 kg est désormais fixé à 16 400 FCFA, contre 19 200 FCFA précédemment, soit une baisse notable de 2 800 FCFA. Pour le demi-gros, le prix a été aligné à 16 700 FCFA, enregistrant la même baisse.

Du côté des détaillants, le prix du kilogramme de riz brisé non parfumé passe de 360 FCFA à 350 FCFA. Une première baisse de 10 FCFA avait été proposée, mais les commerçants de la région ont volontairement accepté d’aller plus loin en réduisant de nouveau le prix de 10 FCFA supplémentaires. Cette décision, saluée par les autorités locales, montre une volonté de solidarité dans un contexte économique tendu.

Le responsable régional du commerce a précisé que la fixation de ces prix tient compte du différentiel de transport entre Dakar et Thiès, ainsi que des marges bénéficiaires légales. L’objectif est de garantir un équilibre entre rentabilité pour les commerçants et accessibilité pour les consommateurs.

Ces nouveaux tarifs devraient entrer en vigueur dans les jours à venir, une fois les commerçants informés et les mécanismes de contrôle renforcés. Ils pourraient servir de référence pour d’autres régions dans les semaines à venir, alors que la question du coût des denrées de première nécessité reste au cœur des préoccupations des Sénégalais.

Conseil constitutionnel : Mouhamadou Bachir Sèye intègre le collège des sept sages

Le Conseil constitutionnel du Sénégal compte un nouveau membre en la personne du magistrat Mouhamadou Bachir Sèye, nommé en remplacement de Mouhamadou Diawara dont le mandat est arrivé à terme en décembre 2024. Sa désignation marque l’entrée d’une figure respectée mais discrète de la magistrature sénégalaise dans l’une des institutions les plus sensibles de la République.

Avec cette nomination, Mouhamadou Bachir Sèye rejoint le collège des « sept sages », organe chargé de veiller à la régularité des élections nationales et à la conformité des lois avec la Constitution. En vertu des textes en vigueur, son mandat s’étendra sur une durée de six ans, non renouvelable.

Magistrat de carrière, il est réputé dans les milieux judiciaires pour sa rigueur intellectuelle, sa probité et sa maîtrise des textes juridiques. S’il reste peu connu du grand public, il jouit d’un grand respect au sein de la profession, notamment pour ses prises de position mesurées et son attachement à l’indépendance de la justice.

Cette arrivée intervient dans un contexte politique encore marqué par les débats sur les institutions, leur impartialité et leur rôle dans la consolidation démocratique. Le Conseil constitutionnel, souvent sollicité lors des crises politiques ou des périodes électorales, reste un pilier essentiel dans l’architecture juridique du pays.

La désignation de Mouhamadou Bachir Sèye est ainsi scrutée de près, tant par les acteurs politiques que par les défenseurs de l’État de droit. Elle pourrait également permettre d’insuffler un nouvel élan à une institution parfois critiquée pour son manque de renouvellement ou pour son opacité.

À présent, le collège est de nouveau au complet. Les prochains mois, notamment en vue des éventuelles réformes constitutionnelles ou des scrutins à venir, permettront d’observer les premiers pas de Mouhamadou Bachir Sèye dans ce cercle restreint, où chaque avis et chaque décision peut peser lourd dans la vie démocratique du Sénégal.

Affaire des 35 000 tonnes d’urée : un engrais disparu, des milliards envolés

En mars 2020, un navire transportant 35 000 tonnes d’urée accoste à Dakar. À son bord, un espoir de partenariat commercial entre l’Inde et le Sénégal. Cinq ans plus tard, ni l’urée, ni l’argent. À la place : une tempête judiciaire, des accusations croisées et des silences pesants. Retour sur une affaire tentaculaire où se mêlent logistique floue, mandats suspects et milliards disparus.

Tout commence avec Rahul Chandra, homme d’affaires indien opérant dans le commerce international d’engrais. Grâce à son frère, il est mis en relation avec Aissatou Thioro Dia et son mari Thierno Ndiaye, promoteurs sénégalais de la société NAD TRADE. Enthousiasme partagé, mais manque de fonds : le couple ne peut assumer seul l’importation. Thierno Ndiaye active alors son réseau et approche Balla Camara Seck, qui l’oriente vers une figure connue du secteur : Ndeye Nancy Niang, directrice de Transcontinental Transit (TCT). La machine se met en route.

Un partenariat se forme. Amine Group, dirigé par Lamine Ngom, accepte de prendre 10 300 tonnes. Les 25 000 restantes sont destinées à Hacko Holding. Un contrat est signé dans les bureaux de TCT le 18 mars 2020. Nancy signe au nom de TCT, mandatée verbalement selon les protagonistes, un point qui deviendra central plus tard. Le fret arrive le 1er avril à Dakar. Les opérations de déchargement sont confiées à Somicoa et TVS (ex-Necotrans). Le coût logistique atteint 1,2 milliard FCFA. La marchandise est stockée dans les entrepôts de TCT. Tout semble en ordre.

Mais dès le 4 avril, Rahul déchante. Il estime que les termes de l’accord ne sont pas respectés. Il envoie une lettre de rupture à Amine Group. La confiance s’érode. Rahul se tourne désormais vers Nancy, qu’il tient pour responsable, puisqu’elle est désignée logisticienne de la cargaison. TCT devient alors le pivot du nouveau plan : vendre l’engrais, rembourser Amine et payer Rahul. Une tentative est lancée pour vendre une partie à la société Stals (16 000 tonnes), une autre au Mali (12 000 tonnes). Mais aucune livraison ne se matérialise.

C’est à partir de ce moment que les versions commencent à diverger. Nancy finit par affirmer que 16 000 tonnes ont été retirées par Lamine Ngom, ce dernier étant pourtant sorti du pays. Elle soutient également que les 12 000 tonnes prévues pour le Mali ne sont jamais arrivées jusqu’à elle. Quant à la marchandise restante, elle parle de pertes ou d’ordres donnés par d’autres acteurs, sans jamais apporter de preuve concrète. Rahul, acculé, dépose une plainte officielle le 12 avril 2021 contre Nancy Niang pour escroquerie, abus de confiance et vol.

L’enquête révèle une galerie de personnages impliqués à divers niveaux. Nancy Niang nie toute responsabilité directe, tout en admettant avoir signé des documents, géré les stocks, et supervisé la logistique. Thierno Ndiaye reconnaît avoir perçu des sommes, et même une Range Rover, pour son rôle d’intermédiaire, se justifiant par un contrat d’apporteur d’affaires. Lamine Ngom, patron d’Amine Group, finit par céder ses droits à Aziz Ndiaye, qui paie une partie mais nie l’achat total, désignant un certain Massata comme l’acquéreur réel. Ce dernier affirme avoir acheté 4 000 tonnes, sans preuve bancaire. Ses factures sont similaires à celles d’Aziz Ndiaye. Alain, le gardien des entrepôts TCT, tranche : « Aucune cargaison n’est sortie sans instruction de Mme Nancy Niang. »

Où sont passées les 35 000 tonnes ? Lamine Ngom réclame le remboursement de son investissement. Rahul tente de négocier en proposant 7 000 tonnes pour couvrir les frais, et 3 000 pour indemniser Amine. Mais la marchandise reste introuvable. Nancy affirme que 11 000 tonnes ont été volées, 5 000 perdues, 12 000 jamais reçues. Des versions contestées, des responsabilités diluées, et toujours aucun responsable clairement désigné.

Cette affaire pose une série de questions graves. Comment une telle cargaison a-t-elle pu être livrée, stockée, puis évaporée sans trace ? Comment des acteurs économiques reconnus ont-ils pu signer des contrats flous, sans garantie bancaire ? Pourquoi la justice tarde-t-elle à trancher, plus de quatre ans après les faits ?

Aujourd’hui encore, l’issue judiciaire est incertaine. Rahul Chandra, qui a engagé pour plus de 3,9 milliards de francs CFA, n’a toujours pas été indemnisé. Nancy Niang, au cœur du dispositif, reste en liberté, soutenant que sa responsabilité est limitée à une exécution logistique. Cette affaire rappelle que le commerce international, surtout dans des secteurs comme les engrais ou le sucre, peut virer au piège, entre réseaux d’influence, mandats ambigus, et marchandises détournées. Et que dans cette confusion, les institutions peinent à faire émerger la vérité.

Trafic honteux à Kédougou : elle « achetait » des filles à 500 000 francs pour les forcer à se prostituer

L’horreur a un nom et un visage à Kédougou, où la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) vient de mettre à nu un réseau de traite humaine glaçant. Une femme de nationalité étrangère a été arrêtée après une minutieuse enquête menée par les forces de sécurité. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, complicité de faux, proxénétisme et traite des personnes.

Tout a commencé par un renseignement jugé crédible. Il signalait l’arrivée de quatre jeunes filles convoyées discrètement dans le village de Mouran, en provenance d’un pays voisin. Très vite, les enquêteurs remontent la filière et identifient une femme qui opérait depuis son propre domicile, en toute discrétion.

Le mode opératoire est d’une cruauté implacable. La mise en cause a reconnu avoir « acheté » chaque jeune fille à 500 000 francs CFA, auprès d’un complice dans son pays d’origine. Pour les faire entrer au Sénégal sans éveiller les soupçons, elle s’est appuyée sur un autre intermédiaire, chargé de produire de faux papiers d’identité et des carnets de vaccination falsifiés.

Une fois sur place, les jeunes filles ont été contraintes à se prostituer. Chaque jour, elles devaient reverser une part importante de l’argent gagné à leur « recruteuse ». Objectif : rembourser une somme totale de 1 500 000 francs CFA, censée couvrir leurs « frais de voyage ». Un système d’exploitation sexuelle maquillé en dette, dans lequel les victimes étaient piégées sans échappatoire.

La suspecte a été placée en garde à vue, puis déférée devant le procureur du tribunal de Grande Instance de Kédougou. Quant aux quatre victimes, elles ont été prises en charge par une ONG locale spécialisée dans la protection et l’accompagnement des personnes victimes de traite.

Ce fait divers tragique jette une lumière crue sur la réalité de la traite humaine qui continue de sévir dans certaines zones frontalières du Sénégal. Des zones où les réseaux exploitent la vulnérabilité des jeunes filles, souvent dans un silence assourdissant.

4e Conférence sociale sur l’emploi : Bassirou Diomaye Faye appelle à une mobilisation nationale pour un Sénégal « souverain, juste et prospère »

Le Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) a accueilli ce jeudi la 4e Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, placée sous le thème : « Emploi et Employabilité : Défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère ». Une rencontre d’envergure, présidée par le Chef de l’État, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, en présence des représentants des travailleurs, du patronat, du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.

Dans son allocution d’ouverture, le Président de la République a réaffirmé que l’emploi, en particulier celui des jeunes, constitue une priorité nationale majeure. Il a insisté sur la nécessité d’une approche collective, intégrant formation professionnelle, développement des compétences locales et appui à l’entrepreneuriat.

« Ce défi exige une réponse collective, structurée et durable. L’État assumera pleinement sa part, mais toutes les forces vives de la Nation doivent s’engager », a-t-il déclaré.

Le Chef de l’État a appelé à une synergie renforcée entre les partenaires sociaux, le secteur privé et les collectivités territoriales pour bâtir un modèle économique inclusif, équitable et soutenable. Il a souligné que ce modèle devra s’articuler autour de la justice sociale, de la dignité humaine et de la stabilité nationale.

Parmi les réformes annoncées figurent une gouvernance plus efficace du marché de l’emploi, une meilleure orientation des politiques de formation qualifiante et un accent mis sur les résultats concrets pour les citoyens.

Cette 4e édition de la Conférence sociale intervient dans un contexte où les attentes sont fortes en matière de réduction du chômage, de valorisation des métiers locaux et d’intégration des jeunes dans l’économie nationale. Elle marque également une étape importante dans la mise en œuvre de la vision de rupture du nouveau régime en matière de développement humain et économique.

Rejet de la loi dite « interprétative »: une éclatante victoire de l’opposition parlementaire contre la tentative pastéfienne d’instrumentalisation du droit

La décision rendue le mercredi 23/04/2025 par le Conseil constitutionnel marque une étape déterminante dans la vie démocratique de notre nation.

Par son rejet de la loi dite « interprétative » de l’amnistie, la haute juridiction a reconnu le bien-fondé du recours introduit par l’opposition parlementaire – en particulier les députés du groupe Takku Wallu, les non-inscrits dont ceux de Jamm Ak Njariñ – qui ont, dans un élan unitaire, porté cette cause avec fermeté et responsabilité.
Nous nous réjouissons de cette victoire, non pour des considérations partisanes, mais parce qu’elle consacre le primauté du droit sur la volonté politique du moment, et rappelle à la majorité mécanique que nul n’est au-dessus des lois.
Il est salutaire de rappeler que la loi d’amnistie initiale, à l’origine du débat, a permis à plusieurs acteurs politiques, dont les actuels dirigeants, de recouvrer la liberté et de participer à l’élection présidentielle qui les a portés au pouvoir. Tenter, aujourd’hui, d’en restreindre la portée par une lecture opportuniste, après en avoir pleinement bénéficié, est une manœuvre dont le caractère arbitraire a été justement invalidé.
Lors des débats parlementaires, nos députés avaient soulevé de nombreuses irrégularités, tant sur le fond que sur la procédure. Ils avaient refusé de cautionner ce texte en votant contre. Ce rejet par le Conseil constitutionnel vient donc confirmer la solidité de leur position et la légitimité de leur vigilance institutionnelle.
Mais pendant que la justice constitutionnelle rend sa decision, le pouvoir cherche à détourner l’attention sur cette déconvenue en lançant une offensive d’un autre ordre : celle de la stigmatisation politique par voie judiciaire. C’est dans ce cadre que des anciens Ministres dont notre camarade Mme Ndeye Saly Diop Dieng, se voient injustement pris pour cible, sur la base d’allégations suspectes liées à la gestion des fonds COVID-19.
La Nouvelle Responsabilité tient à lui exprimer son soutien total et sa solidarité agissante. Femme de conviction, de probité et de rigueur, elle saura faire face à cette épreuve avec l’engagement et la clarté qui la caractérisent.
Nous dénonçons avec gravité la logique perverse qui consiste à faire de la justice un outil de règlement de comptes, visant à taire les voix libres, et à intimider celles qui refusent de s’aligner. Ce type de gouvernance, loin d’honorer les tenants du pouvoir, érode la confiance du peuple.

Le Sénégal mérite mieux dans le contexte actuel que des représailles politiques. Il mérite une gouvernance à la hauteur de ses défis socio-économiques.

Ce mercredi 23/04, l’opposition parlementaire a tenu son rôle, le droit a triomphé et le Pastef l’a appris à ses depends.

Le combat continue pour défendre, sans relâche, l’essentiel : la République, la Justice et les Libertés.

Fait à Dakar,
Le 23/04/2025
La Nouvelle Responsabilité

Haute Cour de justice : Ismaïla Madior Fall rejette les accusations et parle de “règlements de comptes”

Inscrit sur la liste des cinq anciens ministres appelés à comparaître devant la Haute Cour de justice, Ismaïla Madior Fall, ex-ministre de la Justice sous Macky Sall, sort de son silence. Dans une déclaration accordée au journal Le Témoin, l’ancien Garde des Sceaux se dit “pleinement surpris” par sa mise en cause et soupçonne des motivations politiques derrière cette décision.

« Je ne comprends pas que mon nom soit associé à la requête du ministre de la Justice pour une traduction devant la Haute Cour. Je suis pleinement surpris, et je soupçonne que des gens veulent s’adonner à des règlements de comptes à mon endroit », a-t-il déclaré.

L’affaire fait grand bruit dans un contexte où les nouvelles autorités ont enclenché un vaste processus de reddition des comptes, notamment sur la gestion des fonds publics sous le régime précédent. Contrairement à ses collègues visés dans le dossier du fonds Force Covid-19, Ismaïla Madior Fall est poursuivi pour des faits présumés de corruption survenus durant son passage à la tête du ministère de la Justice.

Le journal Libération révèle que le dossier s’appuie sur une confession détaillée d’un entrepreneur, corroborée par des éléments fournis par le directeur des constructions des Palais de justice. Ces témoignages évoqueraient des malversations autour de marchés publics liés aux infrastructures judiciaires.

La réaction de l’ancien ministre intervient alors que la mise en place de la commission ad hoc à l’Assemblée nationale est prévue pour ce vendredi, en prélude à une plénière de ratification le lundi 28 avril. L’enjeu dépasse le seul cas Ismaïla Madior Fall : il s’agit d’un test de crédibilité pour la Haute Cour de justice et pour l’engagement du pouvoir actuel à assainir la gouvernance.

Loi d’amnistie : Aïssata Tall Sall tacle les « docteurs Diafoirus du droit » et salue la décision du Conseil constitutionnel

La décision du Conseil constitutionnel de rejeter la loi interprétative d’amnistie continue de faire réagir la classe politique. Aïssata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu et ancienne ministre de la Justice, a pris la parole sur sa page Facebook pour livrer une réaction cinglante et sans concession.

Dans un ton à la fois juridique et satirique, elle s’en prend aux interprétations divergentes de la loi émanant de certains juristes et analystes. « La justice n’est pas un jeu de Lambi Golo ! », lance-t-elle, dénonçant les « docteurs Diafoirus du droit » qui, selon elle, ont tenté de manipuler le débat à leur guise.

Un rappel à l’ordre académique

Elle affirme que le Conseil constitutionnel a joué son rôle avec rigueur, en ramenant « tranquillement » les juristes partisans « à l’amphithéâtre ». Une façon pour l’ancienne garde des Sceaux de souligner le caractère didactique de la décision, qu’elle considère comme une leçon de droit autant qu’un acte de justice.

Dans son message, elle n’épargne pas ceux qui persistent à remettre en cause la décision du Conseil : « Errare humanum est, perseverare diabolicum », cite-t-elle en latin, insistant sur le danger de l’entêtement idéologique face à une institution qui a tranché en toute légitimité.

Une posture assumée

Avec ce message, Aïssata Tall Sall affirme sa position dans le débat national, tout en réaffirmant son attachement à un droit rigoureux, fondé sur les principes de l’État de droit et non sur les interprétations politiques. Sa sortie ajoute une dimension supplémentaire à une affaire qui cristallise les tensions entre droit, politique et mémoire collective.

Fonds Covid-19 : l’Unacois Jappo alerte sur les dérives dans la gestion du dossier

L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois Jappo) tiendra une conférence de presse ce jeudi à 16 heures, dans un contexte tendu marqué par les retombées judiciaires de la gestion des fonds force Covid-19. L’organisation entend livrer sa lecture sur les irrégularités révélées dans l’utilisation de ces fonds, mais aussi tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique nationale, qu’elle juge préoccupante.

Cette sortie intervient au moment où l’enquête judiciaire s’accélère avec plusieurs interpellations dans le cadre de l’importation de riz financée par lesdits fonds, dont celles de Rayan Hachem et Moustapha Ndiaye. Selon l’Unacois Jappo, le traitement de cette affaire souffre d’un manque d’équité, et pourrait engendrer de graves répercussions sur le secteur privé.

Dans un communiqué préliminaire, l’organisation avertit contre les « dégâts collatéraux » susceptibles de compromettre la stabilité des circuits de distribution, menaçant d’affecter les commerçants, les opérateurs économiques, mais aussi les consommateurs. L’Unacois met en garde contre un climat de suspicion généralisée qui pourrait dissuader les investissements et freiner la relance économique post-Covid.

Tout en réaffirmant son attachement à la transparence, l’organisation commerciale réclame une gestion responsable et équilibrée de cette crise. Elle souhaite à travers cette conférence clarifier sa position, rectifier certains faits et préserver la confiance dans l’économie nationale.

Rejet de la loi interprétative d’amnistie : Alioune Tine salue une « bonne décision » du Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a rendu, ce mercredi 23 avril 2025, une décision qui marque un tournant dans le débat national sur l’amnistie. La haute juridiction a jugé la loi n° 08/2025, interprétative de la loi d’amnistie votée par l’Assemblée nationale le 2 avril, non conforme à la Constitution.

Réagissant rapidement sur son compte X (anciennement Twitter), Alioune Tine, fondateur du think tank AfricaJom Center et défenseur des droits humains, a salué ce qu’il considère comme une victoire pour l’État de droit au Sénégal. « Le Conseil Constitutionnel a pris une bonne décision », écrit-il, en soulignant qu’elle renforce la démocratie sénégalaise et confirme la réputation du pays en tant qu’« exception démocratique ».

Dans son message, M. Tine insiste sur le fait que cette décision s’aligne avec les recommandations d’un rapport conjoint publié par le laboratoire de l’État de droit de l’Université de Stanford et AfricaJom Center. Ce rapport rappelle que la loi d’amnistie ne saurait couvrir les crimes internationaux, les exécutions extrajudiciaires, la torture ou les violations graves des droits humains, ni empêcher chaque citoyen de saisir la justice.

L’activiste met également en garde contre la politisation excessive des événements de 2021 à 2024, dénonçant un climat de déni et de refoulement. Il appelle à un véritable processus de vérité, de justice, puis de réconciliation nationale, estimant que c’est le seul chemin pour guérir durablement les blessures du passé.

Enfin, Alioune Tine rend hommage aux magistrats sénégalais qui, selon lui, s’émancipent progressivement de l’influence de l’exécutif, contribuant ainsi à l’enracinement d’une justice indépendante.

Haute Cour de justice : Ismaila Madior Fall visé par une affaire de corruption présumée

L’ancien ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, figure parmi les cinq anciens ministres mis en accusation devant la Haute Cour de justice. La décision a été prise à l’issue d’une réunion du bureau de l’Assemblée nationale tenue mercredi, marquant un tournant inattendu dans ce qui s’annonce comme l’un des plus grands procès politico-judiciaires de l’après-régime Sall.

Contrairement à ses anciens collègues – Ndeye Saly Diop Dieng, Sophie Gladima, Moustapha Diop et Mansour Faye – poursuivis dans l’affaire des fonds de la « Force Covid-19 », Ismaila Madior Fall est visé pour des faits présumés de corruption commis alors qu’il occupait le poste de Garde des Sceaux.

Selon les révélations du journal Libération, le dossier s’appuie sur la confession détaillée d’un entrepreneur, corroborée par des déclarations du directeur des constructions des Palais de justice. Ces témoignages auraient permis aux enquêteurs de remonter une chaîne de présumés avantages indus perçus en marge de marchés publics liés à l’infrastructure judiciaire.

La procédure suit désormais son cours institutionnel. Une séance plénière est prévue ce vendredi pour la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’examiner les dossiers des cinq anciens ministres. Cette commission devra ensuite présenter ses conclusions à l’Assemblée, où une plénière de ratification est programmée pour le lundi 28 avril à 10 h.

Cette affaire relance le débat sur l’impunité des gouvernants et la capacité des institutions à juger des responsables politiques de haut niveau. La Haute Cour de justice, organe exceptionnel activé dans les cas de fautes graves commises par des ministres en fonction, est appelée à jouer pleinement son rôle dans le respect des principes de transparence et d’équité.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°450 – 24/04/2025

🔴 REJET DE LA LOI INTERPRÉTATIVE PORTANT AMNISTIE : UNE RUSE POLITIQUE ?

🔴 AFROBASKET FÉMININ 2025 : TIRAGE AU SORT AVANTAGEUX POUR LES « LIONNES »
🔴 SÉRIE A / BLESSURE : FIN DE SAISON POUR ASSANE DIAO

Loi interprétative retoquée : l’APR salue une décision « sage » et accuse le régime de dérive autoritaire

Le rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie par le Conseil constitutionnel continue de susciter des réactions à travers le spectre politique sénégalais. Ce mercredi 23 avril 2025, c’est au tour de l’Alliance Pour la République (APR) de se prononcer, à travers un communiqué publié par son Secrétariat Exécutif National. Le parti fondé par Macky Sall se félicite de cette décision, tout en dénonçant avec virulence ce qu’il considère comme les dérives d’un pouvoir en perte de repères.

Dans son communiqué, l’APR qualifie la décision du Conseil constitutionnel de « sage » et félicite les parlementaires à l’origine du recours. Le parti n’y va pas de main morte à l’encontre de la majorité actuelle : il parle d’une « loi scélérate » portée par une « majorité mécanique de députés godillots », désormais désavouée « de manière cinglante » par la plus haute juridiction du pays.

Selon l’APR, cette invalidation représente un rappel sévère à l’ordre adressé au président Bassirou Diomaye Faye, à son Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi qu’à l’ensemble des députés de la mouvance présidentielle. Pour le parti d’opposition, ce rejet met en lumière « les méthodes cavalières » d’un pouvoir qui gouverne, selon lui, sans respect des règles républicaines.

L’APR va plus loin en accusant le régime d’user de « manipulations institutionnelles » et d’amateurisme dans la gestion de l’État. Le parti appelle les autorités à se soumettre sans condition à la décision du Conseil constitutionnel, rappelant qu’elle « n’est susceptible d’aucun recours et s’impose à tous ». Le communiqué exhorte également le peuple sénégalais à « rester debout » et à « faire face à toute tentative de passage en force », en dénonçant ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire du régime Sonko-Diomaye.

Sur le terrain judiciaire, l’APR critique ce qu’elle considère être une « pseudo reddition des comptes », qu’elle assimile à un « vilain et vulgaire règlement de comptes politique ». Une formulation qui traduit la défiance du parti vis-à-vis des enquêtes en cours, notamment celles touchant d’anciens responsables du régime précédent. Le parti exige, dans la foulée, la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion, qu’il considère comme des victimes de cette justice sélective.

La réaction de l’APR vient s’ajouter à un climat politique déjà très tendu, où la décision du Conseil constitutionnel apparaît comme un point de bascule. Si pour certains, elle renforce l’État de droit, pour d’autres, elle révèle l’intensité des luttes d’interprétation de la loi dans un contexte post-électoral encore fragile.

Décision du Conseil Constitutionnel sur la loi interprétative : Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes réagit

Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes a réagi à la décision rendue par le Conseil Constitutionnel ce mercredi 23 avril 2025, qui a invalidé la loi interprétative de la loi d’amnistie. Cette décision a fait l’effet d’une onde de choc sur la scène politique sénégalaise et a suscité de vives réactions tant au sein de la majorité qu’à l’opposition.

Dans un communiqué de presse publié peu après la décision, le groupe parlementaire a exprimé sa satisfaction en soulignant que le verdict allait dans le sens de ses préoccupations. Selon le Conseil Constitutionnel, les crimes tels que l’assassinat, le meurtre, la torture, les actes de barbarie, et les traitements inhumains, cruels ou dégradants sont des crimes imprescriptibles, et ne peuvent en aucun cas être couverts par une loi d’amnistie.

L’argument principal du groupe Pastef les Patriotes repose sur le fait que cette décision confirme leur position de ne jamais laisser impunis les crimes de sang. Ce principe fondamental, selon eux, a été validé par l’instance juridique suprême du pays. Le communiqué précise également que la décision du Conseil Constitutionnel ouvre la voie à toutes les victimes de ces actes odieux, leur permettant désormais de porter plainte contre les responsables directs, mais aussi contre les commanditaires de ces actes.

Le Groupe Parlementaire Pastef a réaffirmé son engagement pour la justice, soulignant que la décision du Conseil Constitutionnel était une victoire pour toutes les victimes des violences politiques survenues entre mars 2021 et février 2024. En accordant aux victimes un droit à réparation, cette décision légitime les démarches de justice pour ceux qui ont souffert des agissements violents.

En outre, Pastef les Patriotes a insisté sur la nécessité pour la justice de tirer toutes les conséquences de cette décision, en toute indépendance. Le groupe parlementaire appelle la justice sénégalaise à agir avec rigueur et impartialité pour garantir que ces crimes ne soient pas seulement condamnés par les textes, mais aussi punis dans la réalité, en permettant ainsi une véritable réparation pour les victimes.

Cette décision du Conseil Constitutionnel est une étape décisive dans le débat politique et judiciaire du pays. Elle met en lumière la tension entre les aspirations à la réconciliation nationale et la nécessité de rendre justice pour les victimes. Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes se félicite d’avoir vu sa position validée par l’instance constitutionnelle, et maintient sa ligne de conduite sur la justice et l’équité.

Cependant, la question de la réconciliation reste un sujet épineux. Bien que la décision offre une nouvelle perspective pour les victimes, il est évident que les tensions entre les différentes forces politiques du pays ne s’apaiseront pas immédiatement. Pour les partisans de Pastef, la bataille pour la justice continue, et la réconciliation nationale ne pourra se faire que dans le respect des principes de vérité, de justice et de réparation.

En conclusion, cette décision marque un tournant dans le traitement des crimes politiques au Sénégal. Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes a non seulement remporté une victoire légale, mais a également redonné de l’espoir aux victimes de violences, en leur offrant une voie légale pour réclamer réparation.

La justice devra désormais suivre ce chemin tracé par le Conseil Constitutionnel, en veillant à ce que l’équité et le droit prévalent, au-delà des jeux politiques.

Abdou Mbow réagit après le rejet de la loi interprétative : « Un pouvoir manipulateur et hors-la-loi »

La décision rendue ce mercredi par le Conseil constitutionnel, rejetant la loi interprétative de la loi d’amnistie, continue de provoquer de vives réactions dans la classe politique sénégalaise. Parmi les voix les plus critiques figure celle de Abdou Mbow, député et membre de la coalition d’opposition Takku Wallu. Celui-ci a rapidement réagi à ce verdict, qu’il considère comme un tournant dans la crise politique qui secoue le pays.

Dans une déclaration publique, Abdou Mbow a exprimé sa profonde déception, qualifiant la décision du Conseil constitutionnel de confirmation de la « dérive » du pouvoir actuel. Selon lui, le rejet de la loi interprétative, qui aurait permis d’étendre l’amnistie à certains faits, notamment liés aux violences politiques, révèle un manque flagrant de respect pour les règles constitutionnelles et démocratiques.

« J’avais prévenu les Sénégalais que nous avions affaire à un pouvoir manipulateur et hors-la-loi », a lancé le député, dénonçant ce qu’il considère comme une gestion autoritaire du régime. Il a estimé que cette décision mettait en lumière les dérives du gouvernement, et marquait un nouvel épisode de ce qu’il appelle une gouvernance illégale.

Pour Abdou Mbow, le rejet de la loi par le Conseil constitutionnel démontre clairement que le pouvoir exercé par Pastef est contraire aux principes de l’État de droit et à la Constitution. Il accuse le gouvernement actuel d’opérer en dehors des règles et de manipuler les institutions à des fins politiques. Le député a ajouté que ce verdict allait « précipiter le pays vers une crise institutionnelle » et souligné que la gestion des affaires publiques par le pouvoir en place était « incompétente ».

Il a également critiqué le gouvernement de Pastef, qu’il accuse de mettre en péril les fondements démocratiques du Sénégal. Abdou Mbow a exprimé son inquiétude quant à la manière dont les dirigeants actuels gèrent le pays. « Cette décision démontre une fois de plus que le pouvoir Pastef opère dans une illégalité totale. Les Sénégalaises et les Sénégalais doivent comprendre que ces dirigeants sont incompétents et vont précipiter notre pays vers des lendemains incertains », a-t-il insisté, appelant à la mobilisation de l’opposition pour contrer ce qu’il considère comme un danger pour la démocratie sénégalaise.

Cette déclaration d’Abdou Mbow s’inscrit dans une série de critiques formulées par l’opposition sénégalaise suite au rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie. L’opposition a vu dans cette décision une victoire de la Constitution et de la justice, qui ont rejeté une tentative de manipulation législative. Cependant, pour Abdou Mbow et d’autres figures de l’opposition, il ne s’agit pas simplement d’une question de légalité, mais aussi de la préservation des principes démocratiques du Sénégal.

L’opposition appelle ainsi à une réflexion collective sur l’avenir politique du pays et sur la manière dont les institutions peuvent être protégées des dérives autoritaires. Le rejet de la loi interprétative est vu par certains comme un symbole de la lutte pour la défense de l’État de droit.

Abdou Mbow conclut son intervention en réaffirmant son engagement envers la démocratie et la justice, tout en prévenant que le pays pourrait se retrouver dans une situation difficile si cette dynamique de non-respect des règles continue. Pour lui, « le salut est dans une gestion respectueuse des lois et des principes constitutionnels », et non dans des tentatives d’imposer une gouvernance par la manipulation.

Zahra Iyane Thiam après la décision du Conseil constitutionnel : « Oui à la reddition des comptes, non à la chasse aux sorcières »

La décision rendue ce mercredi par le Conseil constitutionnel, invalidant la loi interprétative de la loi d’amnistie adoptée le 2 avril, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique. Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre et membre de l’opposition, s’est exprimée à travers un message publié sur ses réseaux sociaux.

Dans sa déclaration, elle salue la décision du Conseil comme un signe fort du respect des principes de l’État de droit au Sénégal :
« Le Conseil constitutionnel a dit le droit : la loi interprétative est inconstitutionnelle. »

Mais au-delà de cette victoire d’ordre juridique, Zahra Iyane Thiam invite à l’élargissement de cette exigence de rigueur à d’autres domaines, notamment à la justice pénale. Elle évoque en particulier les enquêtes en cours sur les fonds Force Covid-19 ainsi que les révélations contenues dans le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024.

« Je ne doute pas que la justice pénale fera, elle aussi, preuve de la même impartialité dans le traitement des dossiers relatifs aux fonds Force Covid-19 et au rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques 2019-2024. »

L’opposante appelle à une reddition des comptes sans calculs politiques, en tenant à distinguer entre justice et règlements de comptes.

« Oui à la reddition des comptes dans toute sa rigueur. Non au règlement de comptes et à la chasse aux sorcières. Dépassons rapidement cette période : le Sénégal est un bien commun. Au travail, le salut est collectif », conclut-elle.

Verdict du Conseil constitutionnel : Anta Babacar Ngom salue une « décision courageuse »

La décision du Conseil constitutionnel de déclarer anticonstitutionnelle la loi interprétative de la loi d’amnistie votée le 2 avril 2025 continue de faire réagir la classe politique. Dans le camp de l’opposition, les déclarations de satisfaction se multiplient, saluant une victoire de l’État de droit sur les tentatives d’instrumentalisation de la loi.

Parmi les premières voix à réagir figure celle d’Anta Babacar Ngom. Sur ses réseaux sociaux, la présidente du mouvement Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC) a tenu à exprimer sa satisfaction. Elle écrit :
« Le Conseil constitutionnel vient de confirmer ce que nous avons toujours défendu : la loi interprétative de l’amnistie de 2024 était inintelligible, inéquitable et illégale. Cette décision courageuse réaffirme la primauté du droit et la nécessité d’une justice équitable pour tous. »

La responsable politique, qui avait dès le départ dénoncé les dérives de cette loi interprétative, voit dans ce rejet une opportunité pour repartir sur des bases saines. Pour elle, la véritable réconciliation nationale passe nécessairement par la vérité, la justice et le pardon – non par l’oubli imposé.

« Restons mobilisés pour une véritable réconciliation nationale, fondée sur la vérité et le pardon. Félicitations au peuple sénégalais et à toute l’opposition parlementaire. Vive la démocratie ! Vive la justice ! Vive le Sénégal », a-t-elle conclu dans son message.

La sortie d’Anta Babacar s’inscrit dans une série de réactions saluant une décision qui, au-delà du droit, revêt une forte portée symbolique. Le rejet de la loi interprétative par le Conseil constitutionnel est perçu par l’opposition comme un rempart contre l’arbitraire législatif et un pas important vers une justice équitable et indépendante au Sénégal.

Rejet de la loi interprétative par le Conseil constitutionnel : Amadou Ba (Pastef) salue une victoire contre l’impunité

Le Conseil constitutionnel a tranché. Par sa décision rendue publique ce mardi 16 avril, il a déclaré anticonstitutionnelle la loi interprétative de la loi d’amnistie, adoptée le 2 avril dernier par la majorité parlementaire dominée par le parti Pastef. Cette loi visait à clarifier que certains crimes graves – notamment les assassinats, meurtres et actes de torture – ne sauraient être couverts par la loi d’amnistie votée en mars.

Cette décision du juge constitutionnel invalide de facto cette tentative d’interprétation de la loi initiale, consacrant ainsi la portée exclusive de celle-ci. En clair, elle ferme la voie à toute relecture parlementaire visant à exclure des faits liés aux violences politiques survenues entre mars 2021 et février 2024, notamment lors des épisodes de répression ayant fait plusieurs dizaines de morts.

Loin d’apparaître comme un revers politique pour les initiateurs du texte, la décision a été accueillie avec satisfaction par Amadou Ba, député de Pastef et principal auteur de la loi interprétative. Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, il a salué ce qu’il considère comme une avancée pour la justice :
« Fin de l’impunité pour les crimes de meurtres, assassinats et tortures. Merci au Conseil constitutionnel. »

Cette réaction laisse entendre que pour le parlementaire, la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 n’a jamais couvert les crimes de sang et de torture, conformément aux engagements internationaux du Sénégal. Ainsi, le Conseil constitutionnel ne fait, selon lui, que confirmer une lecture conforme à l’esprit de l’État de droit.

Cette interprétation rejoint celle exprimée par certains juristes, pour qui la décision du Conseil vient renforcer l’idée que la justice sénégalaise garde la possibilité de poursuivre les auteurs présumés d’actes graves, même dans un contexte post-amnistie. Reste à savoir si cette lecture prévaudra dans les prochaines semaines, alors que plusieurs plaintes ont déjà été annoncées contre des responsables de l’ancien régime.

Rejet de la loi interprétative par le Conseil constitutionnel : Juan Branco évoque la CPI et Macky Sall

L’avocat franco-espagnol Juan Branco, réputé proche du nouveau régime sénégalais, n’a pas tardé à réagir à la décision du Conseil constitutionnel sénégalais invalidant la loi interprétative de l’amnistie. Dans une publication sur le réseau social X (anciennement Twitter), l’auteur de Le Procès de Macky Sall estime que cette décision pourrait avoir des conséquences judiciaires majeures.

Selon Juan Branco, cette décision « facilite la saisine de la Cour pénale internationale par les autorités du Sénégal à l’encontre de Monsieur Macky Sall ». Il considère qu’en rejetant la loi votée par la majorité parlementaire de PASTEF – qui visait à clarifier que les crimes de sang et actes de torture n’étaient pas couverts par l’amnistie votée en mars – le Conseil constitutionnel a renforcé la possibilité pour l’exécutif de Dakar d’engager des procédures internationales.

« La voie est désormais ouverte pour que le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko initient une telle démarche, s’ils le souhaitent », a ajouté l’avocat.

Cette sortie intervient dans un contexte où les débats autour de la reddition des comptes, de la justice transitionnelle et de l’impunité sont particulièrement sensibles. Le rejet de la loi interprétative, perçu par certains comme un revers politique pour la majorité, est en réalité considéré par d’autres, dont Juan Branco, comme une opportunité juridique de relancer certains dossiers douloureux du passé récent du Sénégal.

Sécurité routière au Sénégal : une urgence nationale face à une moyenne de deux décès par jour

Le fléau des accidents de la route continue de faire des ravages au Sénégal, avec des chiffres alarmants qui révèlent l’ampleur du drame humain et social qui se joue chaque jour sur les routes du pays. Ce mercredi, Atouman Sy, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), a révélé que le Sénégal enregistre chaque année environ 5 000 accidents, pour une moyenne de 745 décès, soit près de deux morts par jour.

Ces chiffres ont été rendus publics à l’occasion d’un atelier de formation organisé à l’intention des journalistes spécialisés en sécurité routière. L’événement, initié en collaboration avec le Réseau des journalistes en transport et sécurité routière, s’inscrit dans une campagne nationale d’information et de sensibilisation que l’ANASER s’apprête à lancer avec le soutien du cabinet Fred Engineering.

« Lorsqu’il est question de sécurité routière, nous pensons naturellement à nos amis journalistes, qui relaient l’information et traitent cette problématique en profondeur », a déclaré M. Sy. Il a insisté sur l’importance du rôle des médias dans la sensibilisation et la prévention des accidents de la circulation, tout en saluant l’engagement des plus hautes autorités de l’État sur la question. « Le président de la République Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi que le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres, Yankhoba Diémé, accordent une très grande importance à toutes les questions relatives à la sécurité routière », a-t-il assuré.

Au-delà des chiffres, c’est une véritable crise de sécurité publique que vivent les populations sénégalaises. Selon Atouman Sy, les accidents sont majoritairement responsables de blessures graves, voire mortelles, dont les conséquences sociales et économiques sont désastreuses pour les familles touchées.

Dans cette lutte contre l’insécurité routière, le Sénégal a pourtant commencé à engranger des résultats encourageants. Le pays a récemment été honoré du prix Kofi Annan pour la sécurité routière, une distinction qui récompense les efforts fournis pour améliorer la sécurité sur les routes. « Cette reconnaissance doit nous encourager à redoubler d’efforts », a insisté le directeur de l’ANASER.

Les campagnes de sensibilisation, les mesures de prévention, le renforcement du contrôle routier et l’éducation des usagers de la route sont autant d’outils que les autorités comptent mobiliser pour inverser la tendance. Et dans cette bataille, la presse est appelée à jouer un rôle central pour alerter, informer et conscientiser tous les acteurs du trafic routier.

Débat sur le prix du carburant : Jean Michel Sène relance Thierno Alassane Sall pour un face-à-face public

Les tensions montent entre la jeunesse de PASTEF et Thierno Alassane Sall. En réaction aux récentes déclarations de ce dernier, qui s’en est pris à la gouvernance du tandem Sonko–Diomaye, le vice-coordonnateur de la jeunesse patriotique, Jean Michel Sène, a tenu une conférence de presse ce mercredi pour répondre point par point aux critiques formulées par le leader de la République des Valeurs. L’occasion pour lui de renouveler publiquement son invitation à un débat contradictoire.

Jean Michel Sène a ainsi relancé Thierno Alassane Sall sur sa sortie concernant le prix du carburant, en affirmant que le député s’appuie sur des « affirmations erronées ou volontairement biaisées » pour discréditer les efforts du gouvernement. Selon lui, la hausse du prix du carburant évoquée par l’ancien ministre s’explique par des réalités aussi bien internationales que nationales.

Il a rappelé que la forte demande sur le marché mondial continue d’influencer les prix, notamment dans un contexte de tensions géopolitiques et de spéculations sur les ressources énergétiques. En ce qui concerne les facteurs internes, Jean Michel Sène a souligné que l’entrée en production du pétrole sénégalais ne signifie pas automatiquement une baisse des prix à la pompe, du fait des contraintes contractuelles héritées des accords signés avec les compagnies pétrolières étrangères. Le Sénégal, a-t-il expliqué, continue d’acheter le pétrole brut au prix du marché mondial, libellé en devises, ce qui limite la marge de manœuvre du gouvernement en matière de subvention ou de réduction.

En sa qualité de Directeur général de l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER), il a indiqué que le Sénégal bénéficie tout de même d’un prix contractuel relativement avantageux, oscillant entre 20 et 30 dollars le baril, grâce à des appels d’offres bien négociés. Cela reste cependant en deçà des besoins nationaux, qui avoisinent les 3 millions de tonnes annuelles, alors que la capacité de raffinage actuelle du pays est limitée à 1,5 million de tonnes.

Jean Michel Sène a également évoqué la stratégie énergétique du gouvernement, qui repose sur une réduction progressive de la dépendance aux énergies fossiles. Il a mis en avant les investissements dans le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité, affirmant que cette orientation devrait permettre à moyen terme de stabiliser les coûts de l’énergie, tout en renforçant la souveraineté énergétique du pays.

Dans un ton à la fois ferme et pédagogique, il a invité Thierno Alassane Sall à un débat public, dans un format télévisé ou radiodiffusé, afin d’éclairer l’opinion nationale sur ces questions complexes. « Il est temps que les Sénégalais puissent entendre les deux versions, données à partir de faits et non de simples slogans. Nous ne nous déroberons pas. Le moment est venu de confronter les idées dans l’intérêt de la démocratie », a-t-il martelé.

Décision sur la loi interprétative : Ousmane Sonko contre-attaque et dénonce une récupération politicienne

Dans une longue déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Ousmane Sonko, Président de PASTEF – Les Patriotes et actuel Premier ministre, est revenu avec vigueur sur la décision du Conseil constitutionnel invalidant la loi d’interprétation de la loi d’amnistie portée par le député Amadou Ba. Si l’opposition y a vu une « claque juridique » infligée à la majorité parlementaire, le leader des Patriotes soutient, au contraire, que la décision conforte la logique et l’esprit de la proposition.

« Je me serais bien gardé de me prononcer si les résidus d’opposition ne s’étaient pas précipités dans une tentative désespérée de récupération politicienne », écrit-il d’emblée. Pour lui, cette décision ne constitue pas un désaveu mais une confirmation : la loi initiale d’amnistie adoptée en mars 2024 excluait déjà, de par sa formulation, les crimes les plus graves tels que les assassinats, meurtres, actes de torture ou traitements inhumains.

Sonko rappelle que la proposition de loi interprétative n’avait qu’un objectif : préciser davantage que ces infractions graves ne tombaient pas sous le coup de l’amnistie. En somme, « ce que le groupe parlementaire Pastef a proposé, le Conseil constitutionnel l’a confirmé », affirme-t-il, en se référant au considérant 31 de la décision qui souligne la non-inclusion des crimes de sang dans la loi initiale, en conformité avec les engagements internationaux du Sénégal.

Le Conseil constitutionnel a en revanche jugé que la loi interprétative était juridiquement superflue, ce qui a motivé son invalidation. Mais pour Sonko, cela ne remet aucunement en cause les effets de la loi d’amnistie en vigueur, notamment pour les faits liés aux manifestations politiques entre février 2021 et février 2024.

Très offensif dans sa prise de parole, Ousmane Sonko accuse une frange de l’opposition de chercher à assimiler les luttes politiques à des actes de barbarie, dans le seul but de « renvoyer des milliers de patriotes dans des geôles où ils ont tant souffert ». Il qualifie cette opposition d’« indigente », « haineuse » et incapable d’accepter que des Sénégalais aient payé un lourd tribut pour leurs opinions politiques.

Il appuie également son argumentaire sur l’ordonnance de non-lieu rendue le 27 janvier 2025 par le doyen des juges d’instruction, qui conclut à l’extinction de l’action publique contre lui-même et le président Bassirou Diomaye Faye, sur la base de la loi d’amnistie.

Alors que la classe politique se divise sur la portée de la décision du Conseil, Ousmane Sonko la retourne à son avantage et y voit un point final : « le Conseil n’a relevé aucun autre motif d’inconstitutionnalité, fermant ainsi définitivement toute possibilité de recours contre l’amnistie ».

TAS après la décision du Conseil constitutionnel : « Le régime Pastef semble avoir oublié que la justice à deux vitesses est bannie »

Le président du parti République des Valeurs (RV), Thierno Alassane Sall, n’a pas tardé à réagir après la décision du Conseil constitutionnel qui a infirmé la loi d’interprétation de l’amnistie introduite par le député Amadou Ba. Dans un ton ferme, il fustige une tentative d’instaurer une « justice à deux vitesses » de la part de la majorité parlementaire incarnée par Pastef.

« Le juge constitutionnel rappelle ainsi un principe élémentaire : la justice à deux vitesses est bannie par l’État de droit. Il est curieux que le régime Pastef ait oublié si vite ce principe fondamental », a-t-il déclaré.

La décision numéro 1/C/2025 du Conseil constitutionnel, tombée mercredi, déclare la loi d’interprétation contraire à la Constitution, mettant ainsi un terme à une tentative de modification de la portée de la loi d’amnistie promulguée en 2024, qui couvrait les événements entre février 2021 et février 2024.

Selon Thierno Alassane Sall, « l’abrogation partielle de l’amnistie était impossible », car contraire à l’esprit même de cette mesure d’apaisement. Pour lui, il est dangereux de jouer avec les équilibres juridiques dans un contexte où la justice doit être un pilier inébranlable.

« Il faut maintenant aller vers des concertations les plus inclusives possibles, afin de trouver un équilibre entre l’impératif de justice et la nécessité de réconciliation d’une nation fracturée », a-t-il ajouté.

Député non inscrit mais voix audible de l’opposition, Thierno Alassane Sall se positionne comme un défenseur du respect strict de l’État de droit. Cette déclaration vient renforcer sa posture critique vis-à-vis du pouvoir exécutif, tout en appelant à une démarche inclusive pour traiter les séquelles des années de tensions politiques.

Les nominations en conseil des ministres du Mercredi 23 Avril 2025

AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,

le Président de la République a pris les décisions suivantes : Au titre du Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères :

Monsieur Mouhamed KONATE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n° 606 883 I, est nommé Secrétaire général adjoint au Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, en remplacement de Monsieur Malick DIOUF, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Babacar BA, Administrateur civil, matricule de solde n° 611 532 B est nommé Directeur de l’Intégration africaine et du Panafricanisme au Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, et Responsable du Bureau national de la CEDEAO ;

Monsieur Talla GUEYE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n° 624 531 E, est nommé Directeur de la Coopération bilatérale africaine au Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères ;  Monsieur Mamadou Mounsir NDIAYE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n° 624 499 D, est nommé Directeur des Organisations internationales 4 au Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, en remplacement de Monsieur Pierre FAYE, appelé à d’autres fonctions ;

Madame Cathy DIAGNE THIOYE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n° 624 487 E, est nommée Directeur Asie, Pacifique et Moyen-Orient au Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, en remplacement de Monsieur Ousmane DIOP, appelé à d’autres fonctions ;

Monsieur Abdoulaye KEITA, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n° 624 500 C, est nommé Directeur Europe, Amérique et Océanie au Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, en remplacement de Monsieur Ousmane Camara DIONGUE, appelé à d’autres fonctions ;

Monsieur El Hadji Abdoul Karim CISSE, Économiste, titulaire d’un Master en Méthodes statistiques et économétriques, est nommé Directeur des Sénégalais de l’Extérieur au Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères.

Le Ministre de la Formation professionnelle et technique,
Porte-Parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE

Communique du conseil des ministres du Mercredi 23 Avril 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 23 avril 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République. A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté les condoléances de la Nation et a exprimé sa compassion à la communauté catholique, suite au décès du Souverain pontife, Sa Sainteté le Pape François. Le Pape François fût un homme de foi et de paix, particulièrement engagé et attaché à la justice sociale, notamment à la défense des couches les plus vulnérables. Dans le contexte des célébrations de la fête de Pâques, il a adressé ses chaleureuses félicitations à la communauté chrétienne et a prié pour un Sénégal de paix, de prospérité et de solidarité. Le Chef de l’Etat a abordé la problématique du développement de la recherche et de l’innovation dans l’agenda national de transformation. L’ambition pour un Sénégal souverain, juste et prospère, place la recherche et développement et l’innovation au cœur de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques.

A ce titre, il a demandé au Ministre chargé de la Recherche et de l’Innovation de finaliser, avant fin juin 2025, la cartographie de la recherche et de l’innovation en indiquant les infrastructures et les équipements disponibles, mais également le capital humain national mobilisé dans la sphère publique et le secteur privé. Le Président de la République a indiqué au Premier Ministre et au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et aux Ministres en charge de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique en particulier, la nécessité de travailler à la validation, avant fin août 2025, d’un document de politique nationale de recherche et d’innovation impliquant les acteurs publics et privés, les universitaires, les chercheurs, les industriels et toute autre partie prenante. Il a aussi demandé au Premier Ministre d’assurer la mise en cohérence, la supervision des programmes ministériels d’investissement dans la recherche, la promotion de l’innovation et de veiller à leur convergence avec les besoins sectoriels du pays.

Le Chef de l’Etat a souligné le caractère fondamental de la valorisation des résultats de la recherche et de nos capacités d’innovation dans les lettres de politique sectorielle, les stratégies industrielles, numériques et technologiques définies, les programmes et projets déployés. Il a indiqué, en outre, l’importance du soutien de l’Etat à la création d’entreprises technologiques et de laboratoires de recherche, au renforcement adéquat des écoles d’ingénieurs et des instituts de recherches mais aussi au financement et à l’accompagnement adaptés au développement de la recherche et de l’innovation.

A cet effet, le Président de la République a demandé au Premier Ministre, au Ministre en charge de la Recherche et au Ministre des Finances et du Budget de rationnaliser toutes les aides et l’essentiel des fonds publics destinés à la recherche, dans le cadre d’un Fonds national pour le Développement de 1 la Recherche et de l’Innovation, avec de nouveaux mécanismes de mobilisation et d’allocation de ressources à travers des contrats de performance intégrant des objectifs de résultats bien ciblés.

Dans ce sillage, il a demandé au Premier Ministre, de mettre en place un Conseil national de la Recherche et de l’Innovation pour matérialiser la nouvelle politique de recherche et d’innovation endogène et arrimée aux meilleurs standards internationaux. Pour clore ce chapitre, il a magnifié la participation remarquable de la délégation sénégalaise au 50ème Salon international des Inventions de Genève tenu du 09 au 13 avril 2025 et adresse ses vives félicitations aux lauréats.

Le Président de la République est revenu sur la question de l’amélioration et de l’attractivité du Sénégal et de l’optimisation des procédures dans la transparence en vue d’accélérer la mise en œuvre des programmes et projets. En effet, l’attractivité et la compétitivité de l’économie nationale s’érigent en priorités. A cet égard, il a indiqué au Gouvernement que le déploiement performant de l’Agenda national de Transformation exige une maitrise parfaite des procédures administratives et de passation des marchés mais également de toutes les actions visant la réalisation, dans les délais, des infrastructures, programmes et projets financés dans le cadre du budget de l’Etat et du partenariat public-privé. Il a aussi demandé au Premier Ministre de veiller à la finalisation de la réforme relative au Code des Investissements ainsi qu’à la célérité requise des structures publiques dans l’instruction optimale et transparente des dossiers d’investissements privés crédibles et conformes aux priorités de la Vision Sénégal 2050.

Dans le même élan, il a appelé le Premier Ministre à travailler à la certification des procédures notamment au sein de l’Autorité de Régulation de la Commande publique (ARCOP) et de la Direction centrale des Marchés publics (DCMP) pour plus de célérité dans le traitement des dossiers tout en garantissant la transparence. Le Chef de l’Etat a réitéré au Gouvernement, aux Centrales syndicales, au Patronat et à toutes les forces vives de la Nation son attachement constant au dialogue et à la concertation comme méthode de gouvernance. Dans ce contexte de renforcement conséquent du dialogue social tripartite (Etat, Patronat, Syndicats), il a demandé au Ministre en charge du Travail de faire le point sur le processus de conclusion du Pacte national de Stabilité sociale, l’état de prise en charge des cahiers de doléances des centrales syndicales en perspective de la fête du travail, le 1er mai 2025, et les enseignements et recommandations du rapport 2024 sur les statistiques du marché du Travail.

Enfin, le Président de la République a informé le Conseil qu’il présidera, jeudi 24 avril 2025, la cérémonie d’ouverture de la quatrième édition de la Conférence sociale placée sous le thème de l’employabilité et de l’emploi des jeunes. À l’entame de sa communication, le Premier Ministre a souligné que les opérations de reddition de comptes en cours, conformes aux engagements électoraux de Monsieur le Président de la République, sont une exigence dans une démocratie. Il a relevé qu’un tel exercice doit aller de pair avec la mise en œuvre des actions requises pour bâtir une patrie forte souveraine et prospère portée par un sursaut national face aux nombreux défis à surmonter dans le contexte de la situation critique des finances publiques. À cet égard, il a informé le Conseil que le Gouvernement présentera, dans les prochains jours, au peuple sénégalais et aux partenaires techniques et financiers, un plan structuré, détaillé et chiffré de relance, adossé à l’Agenda national de Transformation systémique du pays.

 Le Premier Ministre a ensuite axé sa communication sur la prise en charge des enfants de la rue et sur le phénomène de la mendicité publique et du vagabondage en général. Concernant la prise en charge des enfants de la rue, le Premier Ministre a marqué la forte préoccupation du Gouvernement face à ce phénomène de violation grave des droits de l’enfant garantis par le Constitution du Sénégal et les divers textes internationaux. Il a rappelé les différentes initiatives prises par le Sénégal, notamment la « Stratégie de protection de l’enfant », le Projet « Zéro enfant en situation de rue » et le « Programme de Modernisation des Daara », qui n’ont pas produit les impacts attendus. Un nouveau paradigme s’impose donc dans le contexte de la Vision Sénégal 2050 qui place l’avenir de l’enfant au cœur de la promotion d’un capital humain de qualité et de la promotion de l’équité sociale. Il s’agira de parvenir, une fois pour toutes, au retrait des enfants en situation de rue et à leur réinsertion socio-économique.

Dans cette perspective, le Premier Ministre a soumis à Monsieur le Président de la République la proposition faite par le Ministre de la Famille et des Solidarités, relative à l’organisation des Assises de la petite enfance destinées notamment à proposer des solutions concrètes, durables et adaptées au contexte sénégalais, en synergie avec l’ensemble des parties impliquées, sur la base de l’identification précise des obstacles qui entravent l’éradication du phénomène des enfants en situation de rue.

Sur la base des directives arrêtées par le Chef de l’Etat, il a invité le Ministre de la Famille et des Solidarités à prendre les dispositions appropriées pour la bonne organisation de ces Assises, en relation avec les Ministres chargés de la Justice, de la Santé et de l’Action sociale, de l’Education nationale ainsi que de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Abordant le phénomène relatif à la lutte contre la mendicité publique et le vagabondage, le Premier Ministre a déploré son accentuation malgré un arsenal légal dissuasif et la mise en place d’organes dédiés. Il a rappelé les dispositions légales pertinentes relatives à l’incrimination de la mendicité, du vagabondage et de l’exploitation de la mendicité d’autrui ainsi qu’à la protection des victimes d’exploitation de la mendicité et à la protection de l’enfant en danger. Sur cette base, il a engagé les Ministres chargés de la Justice, de la Famille, de l’Intérieur et de la Sécurité publique, des Forces armées ainsi que des Affaires étrangères de lui soumettre, au plus tard fin octobre 2025, une stratégie de riposte à présenter à l’approbation de Monsieur le Président de la République. Cette stratégie devra couvrir, entre autres, les axes suivants : – la mendicité des mineurs, par des mesures d’opérationnalisation de la Brigade spéciale de protection des mineurs, devant permettre l’identification des parents de tout mineur trouvé dans la rue et éventuellement des personnes chargées de sa garde afin que des poursuites puissent être engagées à leur encontre ; – la mendicité des étrangers, par des mécanismes de concertation avec les pays d’origine pour le retour organisé de leurs ressortissants et par l’application des mesures d’éloignement dès la prise des décisions de condamnation à leur égard.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-parole du Gouvernement a fait une communication sur l’état d’avancement des projets de construction et d’équipement de centres de formation professionnelle ;
Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a une communication sur le PROMOGEN et la lutte contre les incendies dans les marchés ;
 Le Ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions a fait une communication sur le déroulement de la 4ème Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité au Sénégal, la préparation de la fête internationale du travail et les travaux relatifs au pacte de stabilité sociale.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

Le Conseil a examiné et adopté : – le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité d’appui au pilotage de l’Agenda national de Transformation de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (CAP-ANTESRI) ; – le projet de décret relatif à la commercialisation des aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants.

Une grande victoire pour le peuple (Babacar MBAYE Ngaraf Mbaye Ngaraf)

Senegalais dont la maturité et la solidité des institutions se sont encore illustrées .
-Les citoyens, à travers lasa société civile ont exprimé ( sans casse , ni incendie) leur rejet de cette loi interpretative

  • l’opposition de manière responsable a usé de son droit en saisissant le conseil constitutionnel
  • ⁠-la justice l a dit le droit.
    Il importe de se rendre compte à l’évidence: personne ne veut de cette loi d’amnistie qu’il convient d’appeler «  loi kén begoul ». Par conséquent il faut une «  abrogation totale » purement et simplement. Après on pourra aller vers «  vérité et réconciliation » pour faire face aux grands défis économiques qui nous interpellent

  • Babacar MBAYE Ngaraf Mbaye Ngaraf
    Alliance Sauver Sauver le Sénégal

Quand la vérité triomphe du vacarme – Réflexion après la décision du Conseil Constitutionnel ( Par Badara Gadiaga )

J’ai été insulté. J’ai été menacé. J’ai été traité de tous les noms pour avoir dit, haut et fort, ce que beaucoup murmuraient en silence : la loi interprétative portant amnistie était une grave dérive juridique et politique. Une tentative maladroite de restreindre une loi déjà contestée, au risque de fragiliser davantage notre socle démocratique.

Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel me donne raison. Par sa décision n°1/C/2025, il a rejeté sans ambiguïté cette loi, rappelant deux principes fondamentaux du droit :

On ne peut rétroactivement aggraver le sort de bénéficiaires d’une loi pénale plus clémente, même sous couvert d’interprétation. On ne peut amnistier des crimes imprescriptibles, au risque de violer les engagements internationaux du Sénégal.

Cette décision est plus qu’un rejet juridique. C’est un souffle de vérité et d’équilibre dans un climat où la justice est souvent instrumentalisée. Et surtout, c’est un rappel fort à tous les acteurs politiques : le droit n’est pas un outil de circonstance. Il est la boussole de notre vivre-ensemble.

Je suis heureux de voir le Conseil Constitutionnel jouer pleinement son rôle, en gardien de notre Constitution et non en arbitre partisan. C’est, faut-il le rappeler, la plus prestigieuse juridiction de notre pays.

Je félicite l’opposition parlementaire qui a eu le courage de saisir cette instance. Je salue le travail de la société civile, de la presse libre, des citoyens engagés, qui n’ont cessé de sonner l’alerte. Mention spéciale à nos forces de défense et de sécurité, injustement pointées du doigt dans une tentative de manipulation politique que je n’hésite pas à qualifier de honteuse.

Comme je le dis souvent : il n’y a pas d’alternative à la justice. Il est temps de tourner la page de la politique politicienne. Travaillons. Réparons. Bâtissons.

Ku nek ci deug, boul ragal wëtt.

Celui qui est dans le vrai ne doit jamais craindre de rester debout.

Croissance économique au Sénégal : le PIB progresse de 4,5% au 4e trimestre 2024, porté par l’agriculture et le raffinage

L’économie sénégalaise poursuit sa dynamique de reprise. Au quatrième trimestre 2024, le produit intérieur brut (PIB) réel, corrigé des variations saisonnières, a enregistré une hausse de 4,5% par rapport au trimestre précédent, selon les dernières données publiées par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).

Cette progression notable est tirée par la vigueur du secteur primaire (+15,1%), notamment l’agriculture (+23,5%), ainsi que par la bonne tenue du secteur secondaire (+2,9%) et la contribution régulière du tertiaire (+2,3%).

Le sous-secteur agricole s’impose une fois de plus comme un pilier de la croissance, avec une hausse spectaculaire de 23,5% sur le trimestre. Une performance qui reflète les bons résultats des campagnes agricoles dans plusieurs régions du pays. Toutefois, cette embellie est atténuée par le recul de 7,4% de la pêche, un signal d’alerte sur la persistance des défis liés à la gestion des ressources halieutiques.

Le secteur secondaire progresse globalement de 2,9%, avec un bond spectaculaire du raffinage de pétrole et de la cokéfaction (+36,9%). Les activités extractives (+9,2%) affichent également une croissance soutenue, stimulée par les efforts dans le secteur minier. En revanche, la fabrication de matériaux de construction (-9,3%) et la production d’électricité (-5,2%) freinent quelque peu cette dynamique.

Du côté des services, la croissance est de 2,3%, portée par les services financiers et d’assurance (+13,9%), l’hébergement et la restauration (+7,2%), ainsi que le commerce (+4,7%). Ces chiffres témoignent d’une reprise progressive de l’activité touristique et d’une meilleure fluidité des échanges internes.

Parallèlement, les investissements (FBCF) bondissent de 16,3%, signal fort d’un regain d’activité dans les projets d’infrastructures et les grands chantiers. Les exportations enregistrent un saut de 30,4%, notamment grâce aux performances dans les secteurs énergétiques et agro-industriels.

En revanche, la consommation finale recule de 2,4%, un indicateur à surveiller de près, car il pourrait refléter une certaine prudence ou un essoufflement temporaire de la demande intérieure.

L’ANSD révèle également que le PIB nominal du Sénégal s’élève à 6 164,9 milliards FCFA sur le trimestre. Ce chiffre confirme la résilience de l’économie sénégalaise, malgré les incertitudes liées à la conjoncture régionale et internationale.

Le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba

Coup de théâtre à l’Assemblée nationale. Le Conseil constitutionnel sénégalais a rendu publique, ce mercredi, une décision lourde de conséquences : la loi d’interprétation de la loi d’amnistie, introduite par le député Amadou Ba et adoptée le 2 avril dernier, a été déclarée contraire à la Constitution.

Ce texte, soutenu par le groupe parlementaire majoritaire Pastef, avait pour objectif de « clarifier » certaines dispositions de la loi d’amnistie votée sous le régime de Macky Sall. Une loi promulguée en mars 2024, qui couvrait les infractions commises dans le cadre des événements politiques survenus entre février 2021 et février 2024. C’est grâce à elle que plusieurs figures majeures de l’opposition d’alors, dont l’actuel président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, avaient pu recouvrer la liberté.

Mais la loi d’interprétation, adoptée dans un contexte de tensions politiques persistantes, avait suscité une levée de boucliers au sein de l’opposition parlementaire et de plusieurs organisations de la société civile. Ces derniers y voyaient une tentative de restreindre la portée de la loi d’amnistie, voire de permettre un réexamen judiciaire de certains cas pourtant déjà couverts par le texte initial.

Saisie par un groupe de députés, l’institution juridictionnelle suprême a estimé que cette loi d’interprétation portait atteinte à la Constitution, notamment à la séparation des pouvoirs et à la sécurité juridique. En clair, une loi d’amnistie ne peut faire l’objet d’une réinterprétation législative a posteriori sans porter atteinte à sa portée et à son esprit initial.

Avec cette décision, le Conseil constitutionnel vient remettre les pendules à l’heure, tout en confortant la légitimité de la loi d’amnistie initiale. Pour le camp présidentiel, il s’agit d’une victoire sur le terrain juridique et d’un signal fort envoyé à ceux qui tenteraient, selon certains juristes, de manipuler les textes à des fins politiques.

Reste à savoir quelles seront les répercussions de cette décision sur le travail parlementaire et les équilibres politiques au sein de l’Assemblée nationale, où les débats restent très tendus entre majorité et opposition.

Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba (Décision du Conseil constitutionnel)
Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba (Décision du Conseil constitutionnel)
Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba (Décision du Conseil constitutionnel)
Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba (Décision du Conseil constitutionnel)

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°449 – 23/04/2025

🔴 ÉCONOMIE, PÊCHE, EMPLOI… : TAS EN MODE BULLDOZER
🔴 RÉFORMES « AMBITIEUSES » OU DICTÉES ? : LE SÉNÉGAL FACE AUX EXIGENCES DE WASHINGTON

🔴 CAN FUTSAL FÉMININ : LES LIONNES RUGISSENT FACE À MADAGASCAR (5-5)
🔴 LIGUE 1 : JARAAF TRACE SA ROUTE, TEUNGUETH ET AJEL SORTENT LES GRIFFES

Fonds Covid-19 : Mansour Faye se défend face aux accusations de mauvaise gestion (vidéo)

L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Mansour Faye, est sorti de son silence pour répondre aux accusations contenues dans le rapport de la Cour des comptes sur les fonds Force-Covid-19. Invité de la plateforme SL-info.Tv, il a tenu à clarifier sa position concernant les 399 millions de francs CFA utilisés sans justification formelle, selon les vérificateurs.

Dès l’entame de l’entretien, le maire de Saint-Louis a fustigé ce qu’il qualifie de « manipulation » et de « désinformation » entretenues, selon lui, par les nouvelles autorités. « Quand la manipulation et la désinformation deviennent le quotidien d’un régime, il est de mon devoir de faire la lumière sur la vérité », a-t-il déclaré. Pour lui, l’utilisation des 399 millions F CFA s’inscrivait dans un contexte d’urgence, lié à la pandémie.

« Il est vrai que dans le rapport, le vérificateur a indiqué que mon ministère a utilisé 399 millions tirés sur des fonds de calamités qu’on n’avait pas droit d’utiliser. Mais s’il n’a pas trop insisté là-dessus, c’est parce qu’utiliser de l’argent sans pour autant justifier son utilisation, l’administration n’en tient pas rigueur », a affirmé Mansour Faye.

Il rappelle par ailleurs que le contexte pandémique avait justifié la suspension des procédures habituelles, notamment par un décret présidentiel. « Il y avait même un décret qui a supprimé toutes les procédures de marchés publics. Quand une situation se présente, il n’y a plus de procédures », insiste-t-il.

Mansour Faye va plus loin et se dédouane de toute responsabilité personnelle. Il affirme avoir donné instruction de ne pas toucher aux fonds de calamité tant que les textes n’étaient pas finalisés. « C’est mentionné dans le rapport et le DAGE l’a dit au vérificateur : moi, Mansour Faye, ministre à l’époque, j’avais demandé à ce que ces fonds ne soient pas touchés avant la signature des textes qui l’organisent », dit-il.

Cependant, il reconnaît que les fonds ont été utilisés pour accélérer la distribution de l’aide alimentaire, une urgence nationale en pleine crise sanitaire. « Il fallait utiliser l’argent pour le démarrage de la distribution… », ajoute-t-il, tout en défendant la bonne foi et le sens de responsabilité des équipes impliquées.

Même si ses propos visent à relativiser la gravité des faits, ils soulèvent de nombreuses questions. Le rapport de la Cour des comptes avait pourtant noté une absence de pièces justificatives pour plusieurs dépenses, ainsi qu’un non-respect des règles de gestion, même en période d’urgence.

Mansour Faye, beau-frère de l’ancien président Macky Sall, est l’un des anciens ministres cités parmi les cinq personnalités devant comparaître devant la commission parlementaire dans le cadre de la procédure de mise en accusation devant la Haute Cour de justice.

Alors que le nouveau pouvoir affiche sa volonté de rendre des comptes au peuple sénégalais, cette sortie médiatique vise à préparer l’opinion. Reste à savoir si les explications de Mansour Faye convaincront les députés, mais surtout la Haute Cour de justice, seule habilitée à juger les anciens ministres dans de telles affaires.

Cybercriminalité : la journaliste Fatou Kama libérée après son audition

Fatou Kama, journaliste de la chaîne YouTube Diaspora TV News, a été remise en liberté ce mardi 23 avril 2025, après avoir été entendue par les enquêteurs de la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC).

Convoquée dans le cadre d’une procédure en lien avec des contenus diffusés sur sa plateforme, elle s’est présentée dans la matinée devant les agents de la DSC. À l’issue de plusieurs heures d’audition, la journaliste a pu regagner son domicile sans poursuites immédiates, selon des sources proches du dossier.

Son interpellation s’inscrit dans une affaire qui concerne également sa consœur Anna Sambou, également journaliste pour la même chaîne, attendue ce mercredi 24 avril devant les services de la cybercriminalité.

Pour le moment, peu d’éléments ont filtré sur la nature exacte des faits reprochés, mais l’affaire suscite un vif intérêt dans les milieux médiatiques, à un moment où les journalistes sénégalais exerçant sur les plateformes numériques sont de plus en plus exposés aux poursuites pour des infractions liées à la cybercriminalité.

De nombreuses voix s’élèvent déjà pour réclamer plus de garanties pour la liberté de la presse en ligne, et une clarification du cadre légal applicable aux contenus journalistiques diffusés sur Internet.

Crise multidimensionnelle au Sénégal : Thierno Alassane Sall dresse un constat accablant sur la situation économique

Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 22 avril à Dakar, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV) et ancien ministre de l’Énergie, a tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de « crise multidimensionnelle profonde » au Sénégal. Selon lui, plusieurs secteurs clés de l’économie nationale sont aujourd’hui en grande souffrance, pendant que le pouvoir en place donne l’impression de fuir ses responsabilités.

« Nous assistons à une aggravation silencieuse mais dangereuse des conditions de vie des Sénégalais, face à laquelle l’État reste sourd et passif », a déclaré l’ex-ministre. Il fustige l’absence de réformes urgentes et structurelles, dans un contexte où les tensions sociales et économiques s’amplifient.

À Saint-Louis, la crise dans le secteur de la pêche artisanale ne cesse de s’aggraver. Thierno Alassane Sall pointe du doigt la gestion désastreuse de la brèche, dont l’ouverture incontrôlée, selon lui, a causé la mort de près de 40 pêcheurs en une année. Il accuse l’État d’inaction, soulignant que « malgré les alertes, aucune mesure de sécurisation adéquate n’a été prise ».

Autre facteur aggravant : la raréfaction des subventions publiques, notamment pour les moteurs et les équipements, qui rend les conditions de travail de plus en plus précaires. « Nos pêcheurs sont livrés à eux-mêmes pendant que d’autres pays, comme la Mauritanie, injectent massivement dans la modernisation de leur secteur halieutique », déplore-t-il.

L’ancien ministre a également dressé un bilan inquiétant du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), pilier traditionnel de la croissance et de l’emploi. Selon lui, le chiffre d’affaires des cimenteries a chuté de 25 %, un signal fort du ralentissement de l’activité.

Il évoque également une baisse importante des importations de fer à béton et de matériaux de construction, signe d’un désengagement généralisé. Ce repli économique entraîne une vague de licenciements dans les entreprises du secteur, aussi bien dans les chantiers publics que privés.

« Les carrières tournent au ralenti, des entreprises ferment, et des milliers de familles se retrouvent sans revenu stable », a-t-il averti.

Le chômage constitue un autre sujet d’inquiétude pour Thierno Alassane Sall. Il avance le chiffre de plus de 20 800 emplois perdus récemment, sans que l’État ne communique clairement sur les plans de sauvegarde ou de reconversion.

Il dénonce également l’opacité des procédures de recrutement dans la fonction publique et les sociétés d’État, parlant de « copinage politique » au détriment de la compétence et de la transparence.

Pour Thierno Alassane Sall, cette accumulation de dysfonctionnements est le reflet d’un pouvoir « dépassé, incohérent et sourd aux appels des citoyens ». Il invite le gouvernement à changer de cap urgemment, en adoptant une gouvernance basée sur la rigueur, la transparence et le dialogue.

« Si rien n’est fait rapidement, nous courons tout droit vers un effondrement économique et social », a-t-il averti, en appelant à un sursaut national.

Fonds Force Covid-19 : le comptable du ministère du Développement industriel sous bracelet électronique

Le ministère du Développement industriel continue de faire les frais du scandale lié à la gestion des fonds « Force Covid-19 ». Après l’ex-directrice de l’administration générale et de l’équipement (DAGE), Ndèye Aminata Loum Ndiaye, et le chauffeur Mouhamadou Bamba Amar, c’est au tour du comptable du ministère, Omar Ngalla Fall, de faire face à la justice.

Inculpé pour détournement de deniers publics portant sur un montant de 930 millions de FCFA, Omar Ngalla Fall a été présenté au juge du deuxième cabinet du tribunal de grande instance de Dakar. Ce dernier a décidé de ne pas l’envoyer en prison, mais a ordonné son placement sous bracelet électronique, une mesure de contrôle judiciaire de plus en plus utilisée dans les affaires financières sensibles.

Selon les informations recueillies, le comptable est soupçonné d’avoir joué un rôle central dans l’acheminement et la gestion des fonds alloués à ce département ministériel dans le cadre de la riposte à la pandémie de Covid-19. Le rapport de la Cour des comptes, qui a mis à nu de nombreuses irrégularités dans l’utilisation de ces fonds publics, a notamment évoqué des dépenses sans justification claire et des circuits de décaissement opaques.

L’ex-DAGE, Ndèye Aminata Loum Ndiaye, considérée comme la principale ordonnatrice des dépenses au sein du ministère à l’époque, a été placée sous mandat de dépôt. Elle est poursuivie pour complicité dans ce dossier, tout comme le chauffeur Mouhamadou Bamba Amar, également incarcéré dans cette affaire.

Ce nouveau rebondissement remet sur la table la question de la reddition des comptes et de la transparence dans la gestion des fonds publics, en particulier dans un contexte d’urgence sanitaire où chaque franc devait être utilisé à bon escient. Le dossier du ministère du Développement industriel s’ajoute ainsi à la longue liste de ministères et de personnalités impliquées dans des malversations présumées autour du programme Force Covid-19, dont le traitement judiciaire reste très attendu par l’opinion publique.

Thierno Alassane Sall charge le régime : « Ils sont incapables, bavards et méchants »

Dans une sortie médiatique très attendue, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV) et député à l’Assemblée nationale, a tenu une conférence de presse au ton particulièrement offensif à l’égard du régime actuel dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Très critique, il n’a pas hésité à qualifier les responsables du parti Pastef de « personnes incapables, incompétentes, bavardes et méchantes », dénonçant ce qu’il considère comme une gestion chaotique et idéologique du pouvoir.

Prenant la parole devant un parterre de journalistes et de militants, Thierno Alassane Sall a affirmé que les débuts du nouveau régime sont loin d’être rassurants. Il a exprimé son inquiétude quant à l’absence de réponses concrètes aux urgences économiques et sociales du pays. Selon lui, la situation actuelle exigeait des actes forts et pragmatiques, mais le gouvernement semble davantage préoccupé par la communication et la revanche politique.

Il s’est notamment insurgé contre ce qu’il qualifie de « mépris du pouvoir pour les travailleurs », pointant du doigt le silence des autorités face aux revendications sociales qui s’accumulent dans plusieurs secteurs, notamment dans l’éducation, la santé et les finances publiques. « Je me demande comment un État sérieux peut fouler aux pieds les urgences en faisant la sourde oreille face aux revendications des travailleurs », a-t-il déclaré, en référence notamment aux mouvements de grève et aux tensions dans les universités publiques.

Le député a aussi exprimé son indignation face au retard pris dans le déroulement de l’année universitaire, qu’il attribue à une mauvaise anticipation du ministère de l’Enseignement supérieur. Pour lui, ce retard est un symptôme de plus d’une gouvernance improvisée, incapable de répondre aux attentes de la jeunesse.

Concernant l’économie, Thierno Alassane Sall estime que le pays traverse une phase critique, marquée par des incertitudes et des tensions dans les circuits de financement. Il accuse le gouvernement d’avoir aggravé la situation par une politique économique qu’il qualifie d’idéologique, fondée sur des discours populistes plutôt que sur des mesures concrètes de relance.

Au-delà des critiques, le président de RV appelle le gouvernement à un sursaut de responsabilité. « Le peuple n’a pas élu des révolutionnaires de salon. Il attend des résultats, pas des slogans », a-t-il lancé. Il a exhorté les dirigeants à abandonner les logiques de revanche et d’exclusion pour enfin se consacrer aux réformes de fond, notamment dans l’administration publique, la fiscalité et l’éducation.

La sortie de Thierno Alassane Sall intervient dans un contexte politique tendu où l’opposition commence à s’organiser face au pouvoir, après la période de grâce post-élections. Ce discours marque un tournant dans les relations entre la République des Valeurs et Pastef, deux formations qui, bien que très différentes, s’étaient parfois retrouvées sur le terrain des libertés publiques sous le régime de Macky Sall.

Aujourd’hui, la rupture semble consommée, et Thierno Alassane Sall entend jouer pleinement son rôle d’opposant. « Nous serons là pour rappeler à ce régime ses promesses, mais aussi ses limites. Le Sénégal mérite mieux que cette gestion émotionnelle du pouvoir », a-t-il conclu.

Printemps du FMI et de la Banque mondiale : le Sénégal avance vers un nouveau programme avec des réformes ambitieuses

En marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, le Sénégal a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de repositionnement économique. Le lundi 21 avril 2025, une rencontre de haut niveau s’est tenue entre la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et une délégation sénégalaise conduite par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre des discussions en cours entre le Sénégal et l’institution de Bretton Woods, en vue de la mise en place d’un nouveau programme de coopération économique. L’objectif est de jeter les bases d’un partenariat renouvelé, fondé sur la transparence, la responsabilité budgétaire et la mise en œuvre de réformes structurelles ambitieuses, selon un communiqué officiel du ministère des Finances.

La délégation sénégalaise comptait dans ses rangs le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, le ministre Secrétaire général du Gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo, le ministre conseiller économique spécial du Président de la République, Alle Nar Diop, ainsi que le Directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, François Sene. Cette forte présence ministérielle témoigne de l’importance stratégique accordée à ce partenariat par les nouvelles autorités sénégalaises.

Alors que le pays sort d’une période marquée par les séquelles économiques de la pandémie de Covid-19, la montée de la dette publique et les tensions sociales liées au coût de la vie, les nouvelles autorités cherchent à redéfinir le cadre de coopération avec les bailleurs. Les discussions visent à mettre en place un programme de soutien macroéconomique centré sur la maîtrise du déficit budgétaire, la réduction des dépenses improductives, la promotion de l’investissement public efficace et la lutte contre la mauvaise gouvernance.

Ce nouveau partenariat devrait également intégrer une dimension sociale forte, avec une attention particulière accordée à la protection des populations vulnérables. L’objectif est de favoriser une croissance inclusive, tout en assurant une meilleure gestion des finances publiques et en renforçant la souveraineté économique du pays.

Kristalina Georgieva a salué la démarche proactive des nouvelles autorités sénégalaises et exprimé la volonté du FMI d’accompagner le pays dans la réalisation de ses objectifs. Elle a insisté sur l’importance de l’inclusivité, de la transparence et de la bonne gouvernance pour assurer le succès des réformes envisagées.

Cette rencontre intervient à un moment décisif pour le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye, qui a promis de rompre avec les pratiques du passé. La conclusion d’un accord crédible avec le FMI constituera un signal fort, tant pour les partenaires internationaux que pour les citoyens sénégalais, sur l’engagement du nouveau régime à asseoir une gouvernance économique rigoureuse et équitable.

Mise en accusation devant la Haute Cour de justice : Moustapha Diop et Mansour Faye ouvriront le bal à l’Assemblée

Le processus de reddition des comptes entamé par les autorités sénégalaises franchit une nouvelle étape décisive. Deux anciens ministres du gouvernement de Macky Sall, Moustapha Diop (Industrie) et Mansour Faye (Équité sociale et territoriale), seront les premiers à comparaître devant la commission parlementaire en vue de leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice. C’est ce que révèle L’Observateur dans son édition du mardi 22 avril 2025.

Ces auditions s’inscrivent dans le cadre des suites judiciaires liées à la gestion controversée du programme « Force Covid-19 ». Lors d’un point de presse tenu plus tôt, le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Me Mbacké Fall, avait annoncé que cinq anciens ministres étaient mis en cause. Outre les deux précités, il s’agit de Matar Bâ (Sports), Abdoulaye Diop (Culture) et Abdoulaye Diouf Sarr (Santé).

Le rapport accablant de la Cour des comptes a mis en lumière de nombreuses irrégularités, notamment des décaissements non justifiés, l’attribution de marchés fictifs à des proches, et le paiement de prestations inexistantes. Des faits qui, selon le parquet général, pourraient constituer des délits de détournement de deniers publics, de concussion, d’escroquerie et de corruption.

La commission parlementaire, chargée d’examiner les charges retenues contre les mis en cause, jouera un rôle clé dans la suite de la procédure. Si les éléments sont jugés suffisants, elle pourra recommander leur renvoi devant la Haute Cour de justice, seule juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Cette affaire, parmi les plus médiatisées depuis la pandémie, réactive le débat sur la transparence dans la gestion des fonds publics. Pour de nombreux citoyens, cette procédure marque un tournant dans la lutte contre l’impunité des élites politiques. Reste à savoir si les accusations déboucheront sur des sanctions exemplaires ou si le processus s’enlisera dans les lenteurs institutionnelles.

La balle est désormais dans le camp de l’Assemblée nationale.

Tontine de véhicules : la fille de Fatou Laobé déférée pour escroquerie à plus de 16 millions F CFA

Ndèye Fatou Ndiaye, fille aînée de la célèbre chanteuse Fatou Laobé, est dans de beaux draps. Elle a été arrêtée par la Section de recherches de la gendarmerie de Keur Massar dans le cadre d’une affaire d’escroquerie portant sur une tontine de véhicules organisée via les réseaux sociaux. Elle doit être déférée ce mardi 22 avril 2025 au parquet, selon les informations rapportées par le journal L’Observateur.

La jeune femme est accusée d’avoir lancé une tontine promettant des véhicules à ses membres, principalement des femmes, en contrepartie de versements mensuels. L’affaire aurait impliqué un montant global dépassant les 16 millions de francs CFA.

Parmi les victimes, une dame identifiée sous le nom de C. Ndiaye aurait versé 1,2 million F CFA par mois pendant 14 mois — soit près de 17 millions — sans jamais recevoir le véhicule promis. Plusieurs autres participantes se plaignent également d’avoir été dupées, affirmant qu’aucune livraison n’a été effectuée.

Plus grave encore, Ndèye Fatou Ndiaye aurait rompu tout contact avec les membres de la tontine, alimentant davantage la frustration et le sentiment de trahison. Faute de remboursement, une plainte a été déposée, menant à son interpellation.

L’affaire soulève une fois de plus la question de la régulation des tontines sur les réseaux sociaux, souvent organisées sans aucune garantie légale, et attire l’attention sur les dérives potentielles d’un système basé sur la confiance.

Ziguinchor sous tension : affrontements entre transporteurs et forces de l’ordre, la circulation paralysée

La ville de Ziguinchor a été secouée ce mardi par de violents affrontements entre des transporteurs en grève illimitée et les forces de l’ordre. Ce mouvement d’humeur, enclenché par les chauffeurs de la gare routière, a dégénéré en heurts dans plusieurs quartiers, notamment autour du site de Machallah Transports à Kenia, en face de l’université.

Selon des témoignages recueillis sur place, les manifestants protestaient contre ce qu’ils considèrent comme une concurrence déloyale, tout en niant les accusations de violences portées contre eux. « On nous reproche d’avoir attaqué les bus de Machallah Transports, propriétés d’Ourey Thiam, mais c’est totalement faux », a déclaré un gréviste sous couvert d’anonymat. Il accuse plutôt les forces de l’ordre d’avoir provoqué les incidents : « Nous manifestions pacifiquement, ce sont les grenades lacrymogènes qui ont brisé les vitres des véhicules. »

Du côté de Machallah Transports, la version est tout autre. Sa promotrice, Hourey Thiam, a alerté très tôt sur sa page Facebook : « Les chauffeurs de la gare routière de Ziguinchor nous ont bloqués sur notre propre site d’exploitation. C’est une agression flagrante. »

La situation a sérieusement perturbé la circulation dans la capitale du Sud. Plusieurs axes ont été bloqués par des barricades improvisées, rendant le centre-ville difficilement accessible. Les forces de l’ordre ont tenté de disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogène, provoquant des scènes de panique.

Aucune déclaration officielle des autorités administratives n’a encore été faite au moment où nous écrivons ces lignes. Toutefois, des voix s’élèvent pour appeler au calme et à l’ouverture d’un dialogue entre les parties afin de désamorcer la crise.

Réponse aux 61 « universitaires » au nom de nos héros muets

Réponse aux 61 « universitaires » au nom de nos héros muets « La vengeance est, comme on dit, le plaisir des dieux ; cela coûte très cher ».


Que l’on maudisse le président sortant qualifié de tyran, qui sera toujours mieux que vos protégés, cela est naturel. Mais cela en est d’une lâcheté sans nom de vouer aux gémonies nos forces de défense et de sécurité dont on est sûr qu’elles n’apporteront aucune réponse car tenues par l’obligation de réserve.
S’élever, se lever, comme une race de rapaces ambitieux pour entrer dans les petits papiers du roitelet c’est l’imagination folle d’ignorants. Qui vous a donc mandatés pour s’exprimer en son nom ? Cette fois, ils sont au nombre de 61 signataires. Qu’est-il-arrivé aux 161 autres soldats ? Pourquoi avons-nous l’impression qu’ils fonctionnent sur commande, par procuration et toujours en sens unique pour les propagandistes ?


« Universitaire » et « intellectuel » ne riment pas avec sectarisme et chapelle politique.
C’est un braquage moral et sémantique.
« Machiavel n’était pas républicain mais démocrate »
C’est ce que semble nous indiquer cette élite borgne et sans mémoire. Dans toute organisation socio-politique, il y a des gouvernants et il y a le peuple. Ce peuple ne réclame pas de gouverner mais essentiellement d’être gouverné correctement. Les plus avertis comprennent très bien ce langage ; « ainsi nous formons une corporation légitime dans chaque domaine et en quelque sorte de représentants du peuple, dont la vraie fonction, sous couleur, est d’apporter jusqu’à nous le discours vindicatif d’un pouvoir revanchard, autocrate et surtout incapable de porter les attentes populaires ».


Pendant ce temps, au Sénégal, les libertés individuelles sont de plus en plus bafouées et celles collectives de plus en plus restreintes. L’on peut être privé de liberté pour un simple écart de langage et parallèlement les interdictions de marche se multiplient sous le glaive émasculé de nos marchands d’illusions, travestis en laudateurs et fanatiques zélés qui voudraient que les faveurs soient uniquement pour leurs fidèles. Installés confortablement dans votre déni, vous ferez mieux de mettre votre « grand savoir » de troubadours au profit de ce gouvernement pour redorer l’image de la diplomatie sénégalaise. Quel échec pour vos protégés, après vaines tentatives de présenter l’Etat du Sénégal, sous l’ancien régime, comme un Etat faussaire. Ils entrevoient certainement les strapontins qui leur sont promis.
Dommage pour ces fossoyeurs de l’Université qui forment désormais une corporation pour la défense des intérêts moraux et matériels du duo Sonko/Diomaye. De vrais imposteurs ! Cherchez l’erreur…
« Entre 2021 et 2024, des dizaines de manifestants pacifiques ont été tués par les forces de sécurité »
Le terme « pacifique » vaut son pesant d’or en dépit de la violation du principe de la présomption d’innocence, le b-a-ba de la faculté de penser.
Et à présent que vous vous êtes substitués à la justice, quelle est la sentence que vous infligerez à ces « fédayins » ayant saccagé des milliers de magasins et autres biens publics et privés sous l’injonction du Seigneur du « gatsa gatsa » qui accessoirement demandait à ses affidés d’envahir le domicile présidentiel, de l’y extraire et lui faire subir le même traitement que Samuel DOE ?
Chers « universitaires », politiciens encagoulés, où étiez-vous lorsque l’UCAD, temple du savoir et votre lieu de travail, fut incendiée vive par des jeunes qui scandaient le nom de Ousmane SONKO ? Ce que l’on remarquera c’est un silence assourdissant et complice.
Nous sommes clairement ici dans le cas d’une usurpation de fonction. Qui l’eut cru ? Qui a intérêt à tronquer la réalité ? Qui a intérêt à faire oublier son appel au « mortal combat » ? Qui veut faire oublier ses appels incandescents à la violence ? N’est-ce pas le rôle d’un intellectuel à s’interroger sur toutes ces questions afin que la vérité jaillisse ? Chers universitaires, enlevez vos cagoules et politisez-vous !
La marque de fabrique d’un universitaire c’est d’avoir le courage de ses idées. Dénoncer la loi d’amnistie et se taire sur une supposée loi d’amnistie partielle est une forme de dégénérescence intellectuelle.
Cette loi d’amnistie négociée est une trahison mais celle partielle est une tragédie. N’est ce pas une belle occasion de demander son abrogation ? Sartre n’avait-il pas raison d’assimiler les intellectuels à « des gens qui, ayant acquis quelque notoriété par des travaux qui relèvent de l’intelligence, abusent de cette notoriété pour sortir de leur domaine et se mêler de ce qui ne les regarde pas ».
« Cette nomination ne peut être interprétée que comme une capitulation morale ou, pire, comme une instrumentalisation politique… »
Sur ce, les méthodes de PASTEF n’ont avec la démocratie de commun que le nom qu’on leur accroche injustement. Imaginez un seul instant qu’un Premier ministre du régime sortant s’époumoner de sa concupiscence à l’égard de l’autorité judiciaire et du ministre de l’intérieur en les qualifiant « d’autorités politiques » et de ses prérogatives à disposer de son droit de vie ou de mort à l’endroit de ses opposants ? Nous imaginons déjà les déclarations à l’emporte-pièce sous les hululements de la société servile à la volonté du prince. Nous imaginons le tollé que cela aurait fait. C’est exactement ce qu’a fait Ousmane Sonko en période de campagne électorale. Ce qui décrédibilise un tant soit peu votre fausse stature « gardien de la démocratie ».
N’étiez-vous pas au fait du parjure du président de la République qui convoqua une session de l’Assemblée nationale avant de la dissoudre la veille le 12 septembre 2024 ? «
Ces gens auront autre chose à faire que d’être députés à l’Assemblée nationale » avait d’ailleurs déclaré le Sieur Ousmane Sonko un mois avant ladite dissolution, lors d’une activité au sein de la primature, le 4 septembre. Plus inquiétant ce sont les raisons avancées pour délégitimer la représentation nationale selon le même Président de la République en marge des débats sur la loi d’orientation budgétaire qu’il qualifia de « culte du blocage ».
Les jeunes africains ont hâte de savoir à quelles propositions l’élite procédera face à la dépression des marchés suite à la guerre économique que mène TRUMP au reste du monde ? Quels impacts pourraient avoir les nouveaux outils de l’intelligence artificielle sur la relance de l’activité économique ? Quelle sera la nouvelle économie dans un monde post-guerre entre la Russie et l’Ukraine ? Avec quelle monnaie ? Voici des questions qui méritent contributions pour une élite en manque de délires psychotiques.
« Il est des cas où celui qui se prétend intellectuel ne doit plus se contenter de vœux pieux et de déclarations d’intention, mais donner à ses écrits un prolongement concret ».
Espérons qu’à l’avenir vous serez plus préoccupés par vos nominations que celles qui font de l’ombre à vos protégés surtout qui mettent en lumière des compatriotes fussent
t-il des anciens présidents. Signataires

  1. Dr Mouhamed Ben DIOP – Ingénieur financier. Président parti Pass-Pass
  2. Dr Madior LY – Vacataire à l’UCAD/FLSH
  3. Mamadou CISSÉ – Journaliste
  4. Mouhammadou Moustapha MANÉ – Président mouvement Les Républicains
  5. Moussa SY – Docteur en Histoire
  6. Babacar SUBĀ – PhD, Évolution, écosystèmes, microbiologie et modélisation
  7. Aminata LÔ – Consultante en communication
  8. Soya Diagne – CEO Dakarois Communication
  9. Cheikh Doudou MBAYE – MPH, Politique et Gestion des Systèmes de Soins en Santé
  10. Cheikhna Cheikh Saadbou KEITA – Commissaire à la retraite
  11. Bachir FOFANA – Journaliste éditorialiste
  12. Abdoul Burhan DIA – Senior Analyst / Produits dérivés financiers.
  13. El Hadji Baba GUEYE – Directeur Finances & Marchés publics
  14. Cheikh Ahmed Tidiane SALL – Coordinateur Rassemblement des Patriotes du Sénégal
  15. Saliou Diallo – Informaticien
  16. Marieme GUEYE – Logisticienne
  17. Souleymane SEYE – Ingénieur en biologie médicale
  18. Mame Thierno Mbacke FALL – Ingénieur chercheur en génie électronique
  19. Sidiki Abdoul DAFF – Professeur à la retraite
  20. Jeannot KANE – Juriste
  21. Hady ANNE – Software specialist & activiste des droits des migrants Montréal Canada
  22. Serigne Diery FALL – Gestionnaire des établissements et organisations de la santé
  23. Pascal OUDIANE – Professeur d’université
  24. Bamba Rayya DIOP – Informaticien
  25. Abdourahmane SOW – Président de la Dynamique Populaire les Volontaires
  26. Ousmane N’DIADÉ – Principal à la retraite
  27. Alioune Fall DIOP – Professeur de science à New Jersey
  28. Marieme BA – Professeure certifiée d’Anglais / Académie de Versailles
  29. Abdoul Aziz DÈME – Ingénieur informatique
  30. Moussa Omar BÈYE – Chef de projet ERP, chargé de projet au ministère de la cybersécurité et du numérique du Québec
  31. Daouda AW – Journaliste
  32. Mounirou THIOUNE – Ingénieur hydrogéologue
  33. Amy FALL – Enseignante
  34. Fatima CISSÉ – Chargée de clientèle
  35. Stéphane NDIONE – Président Mouvement ALIE
  36. Ababacar DIOP – Juriste en droit des affaires
  37. Mor THIAM – Manager d’entreprise
  38. Me Ousmane THIAM – Avocat au barreau de Dakar
  39. Abdoulaye SOW – Professeur de philosophie
  40. Babacar NDONG – Business Developper Responsable PDS
  41. Emile NDIAYE – Programmeur CNC
  42. Ndiawlem DIOP – Commerçante
  43. Dr Amadou TALL – Financier
  44. Cheikh Tidiane KANDÉ – Journaliste, auteur-essayiste.
  45. Alioune Dia – Responsable juridique
  46. Modou SÈNE – Géologue/Environnementaliste Pétrolier, Texas, USA
  47. Marieme SARR – Coordonnatrice Sécurité
  48. Amadou KANE – Ingénieur informatique
  49. Mame mor LOUM – Commerçant
  50. Serigne Salif SOW – Commerçant
  51. Issakha Ba – Enseignant
  52. Babacar LY Dioss – acteur culturel à Thiès
  53. Papa Malick YOUM – Professeur d’anglais
  54. Aïcha DIACK – Infirmière
  55. Soukeyna SECK – Enseignante, Consultante dans le secteur de la petite enfance & Syndicaliste
  56. Abdoulaye Moussa KEBE – Journaliste
  57. Penda THIAM – Directrice de la rédaction du Dakarois Quotidien
  58. Adama KANE – Instituteur
  59. Bara SENE – Maitre Coranique
  60. Mouhamed DIEYE – Instituteur
  61. Daouda Faoura SOW – Doctorant en Droit Public
  62. Souleymane SOUMARE – Ingénieur Génie Civil

DIVISION SPÉCIALE DE LA CYBERSÉCURITÉ : La journaliste Fatou Kama convoquée

La journaliste Fatou Kama, collaboratrice de la téléweb sur YouTube, « DiasporaNews », a été convoquée ce mardi 21 avril à 10 heures par la Division de la Cybersécurité (DSC). Contactée par la rédaction du « Dakarois Quotidien », elle affirme n’avoir reçu aucune précision sur les raisons de cette convocation. « L’enquêteur m’a juste dit que c’est sur ordre du procureur. Il ne m’a rien expliqué de plus », déclare-t-elle.
Cette convocation intervient dans un contexte tendu. En effet, l’administrateur de la plateforme « DiasporaNews », plus connu sous le pseudonyme de « Sarr le Sénégalais d’Allemagne », a diffusé ce dimanche une vidéo dans laquelle il menace ouvertement le Gouvernement sénégalais. Dans ses propos, il laisse entendre qu’une « attaque » pourrait être menée si quelque chose arrivait à Abdou Nguer, un chroniqueur actuellement placé en détention provisoire pour « diffusion de fausses nouvelles ».
Pour l’heure, la journaliste reste sereine. Reste à savoir si cette convocation débouchera sur une audition ou sur une mesure plus contraignante.
Par ailleurs, Anna Sambou, ancienne employée de la chaîne YouTube, est également attendue à la DSC ce mercredi, selon nos confrères de Pressafrik.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°448 – 22/04/2025

🔴 DISPARITION DU PONTIFE LE LUNDI DE PÂQUES : SOUS LES RAMEAUX DE LA FOI LE PAPE REJOINT LE ROI
🔴 TRIBUNE : RÉPONSE AU 61 « UNIVERSITAIRES » AU NOM DE NOS HÉROS MUETS

🔴 ZIGUINCHOR / TOURNOI FM CUP : « FOOTBALL MISSION » PROMEUT LES TALENTS LOCAUX
🔴 CHAMPIONNAT D’AFRIQUE SCOLAIRE U15 (GARÇONS) : TIRAGE CORSÉ POUR LE SÉNÉGAL

Accident sur l’autoroute à péage : le chauffeur en fuite arrêté, le camion en circulation depuis 1979

L’accident survenu ce lundi sur l’autoroute à péage a connu un nouveau rebondissement avec l’arrestation du chauffeur en fuite. Identifié par ses initiales M.N.S, ce dernier a été interpellé par les éléments du Commissariat du port, selon des sources policières proches du dossier.

Juste après le drame, le conducteur avait pris la fuite, provoquant une vive vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont exigé son arrestation, à l’image du député Guy Marius Sagna, qui a appelé à sa traque dans une publication largement partagée sur Facebook.

L’enquête a permis d’identifier le camion impliqué dans l’accident, immatriculé TH 6085 E, comme appartenant à une société spécialisée dans le commerce et l’industrie. Un détail particulièrement frappant a été relevé : le véhicule serait en circulation depuis le 3 septembre 1979, ce qui soulève des questions sur le contrôle technique et la régularité de son exploitation après plus de 45 ans d’existence.

L’arrestation du chauffeur relance le débat sur la vétusté du parc automobile sénégalais et la nécessité de renforcer les contrôles sur les routes, notamment sur l’autoroute à péage, où les accidents graves se multiplient ces dernières années. L’enquête suit son cours pour déterminer les circonstances exactes de l’accident et les responsabilités engagées.

Décès du pape François : Chérif Alhaïba Aïdara exprime sa solidarité à la communauté chrétienne

Le rappel à Dieu de Sa Sainteté le pape François a suscité une vive émotion dans le monde entier. Au Sénégal, Chérif Alhaïba Aïdara, Khalife général de Saré Mamady dans la région de Kolda, a tenu à présenter ses condoléances à la communauté chrétienne, nationale et internationale.

Dans un message empreint de compassion et de fraternité, le guide religieux a salué la mémoire d’un homme profondément engagé pour la paix, le dialogue entre les religions et la solidarité humaine.

« Le monde vient de perdre une grande figure spirituelle, un artisan inlassable de la paix et de la solidarité entre les peuples. Le pape François a toujours tendu la main à l’autre, quels que soient sa foi, son origine ou sa culture. En mon nom personnel et au nom de la communauté de Saré Mamady, j’adresse mes prières et mes condoléances fraternelles à nos frères et sœurs chrétiens », a déclaré Chérif Aïdara.

Le Khalife a aussi rappelé l’importance du vivre-ensemble et du respect mutuel, des valeurs que le pape François a incarnées tout au long de son pontificat : « Nous devons plus que jamais préserver l’héritage de paix et de dialogue qu’il nous laisse. Que Dieu l’accueille dans Sa miséricorde infinie. »

À travers ces mots, Chérif Alhaïba Aïdara réaffirme l’attachement du Sénégal à la cohabitation pacifique entre les différentes confessions. Son message vient rappeler que face à la perte d’une figure spirituelle mondiale, l’unité, la compassion et la foi partagée doivent prévaloir.

Décès du pape François : les Imams et Oulémas du Sénégal expriment leur solidarité à la communauté catholique

Le décès du pape François a suscité une vague d’émotion à travers le monde, et le Sénégal n’est pas resté en marge de cette tristesse partagée. L’Association nationale des Imams et Oulémas du Sénégal a tenu à exprimer ses condoléances les plus sincères à la communauté catholique, aussi bien au Sénégal qu’au niveau international.

Dans une lettre sobre et empreinte de respect, datée de ce lundi, l’organisation musulmane dit avoir appris la nouvelle avec une « grande surprise », saluant la mémoire d’un homme dont le pontificat a été marqué par « l’humilité, la simplicité et la proximité avec les plus démunis ».

« Grand protecteur des pauvres et des opprimés, il a été, sa vie durant, à la dimension d’un homme de Dieu. Son pontificat a su redonner espoir aux fidèles catholiques du monde entier. Il a choisi Pâques, fête de la résurrection du Christ, pour partir », lit-on dans leur communiqué.

Au-delà du message de condoléances, l’Association nationale des Imams et Oulémas a tenu à souligner la dimension humaine et spirituelle du pape François, tout en renouvelant son attachement au dialogue interreligieux, valeur profondément ancrée dans la tradition sénégalaise.

« Soyez assurés de la sympathie que l’ensemble des Imams et Oulémas du Sénégal vous témoigne à l’occasion de cette douloureuse épreuve qui nous traverse tous. Devenez notre interprète auprès de la communauté catholique dont vous êtes à la tête, pour leur présenter nos sincères condoléances et notre profond respect », conclut la lettre adressée aux responsables de l’Église catholique.

Ce geste fort illustre une fois de plus l’esprit de tolérance religieuse et de vivre-ensemble qui caractérise le Sénégal, pays où chrétiens et musulmans partagent souvent bien plus que le quotidien : une foi en la paix et en l’humanité.

Rapport sur les finances publiques : Pape Malick Ndour à l’écoute d’Alioune Tine pour un dialogue national apaisé

C’est une rencontre qui n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center et figure majeure de la société civile, a reçu chez lui l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, membre influent de l’Alliance pour la République (APR). L’objet de cette visite : la présentation d’un rapport alternatif sur les finances publiques, récemment remis au Fonds Monétaire International (FMI) par des cadres du parti.

Sur son compte X (anciennement Twitter), Alioune Tine a salué la démarche de son hôte avec des mots empreints de respect et de reconnaissance. « J’ai eu le grand plaisir de recevoir Pape Malick Ndour, dont le père est un vieil ami et collègue de l’UCAD. Il est passé me présenter leur rapport alternatif sur les finances publiques remis au FMI », a-t-il partagé.

Mais au-delà de la simple remise d’un document technique, la rencontre a pris une dimension politique et citoyenne. Alioune Tine a souligné le courage politique de l’ancien ministre, saluant son engagement dans un contexte où, selon lui, « s’opposer demande du courage ». Une allusion claire à la tension qui règne encore dans l’espace politique sénégalais, à la suite de l’alternance survenue après la dernière présidentielle.

Profitant de cet échange, le fondateur d’Afrikajom Center a relancé son appel au dialogue national, invitant les principales figures politiques – Macky Sall, Ousmane Sonko et le Président Bassirou Diomaye Faye – à s’asseoir autour d’une même table. Un appel, selon lui, bien accueilli par Pape Malick Ndour. « Il m’a écouté avec beaucoup d’attention, et j’ai senti une ouverture », confie-t-il.

Optimiste, Alioune Tine a conclu sur une note d’espoir : « Le Sénégal a une exceptionnelle capacité de résilience malgré l’agitation du moment. » Une phrase qui sonne comme un rappel à la responsabilité collective, dans un pays où les tensions politiques n’ont jamais complètement étouffé la quête d’un vivre-ensemble apaisé.

À travers cette rencontre, c’est peut-être un signal qui est envoyé : celui d’une possible passerelle entre les anciens et les nouveaux visages de la République, entre le pouvoir, l’opposition, et une société civile toujours en éveil.

Dakar–Tambacounda : le rêve d’un train moderne renaît, mais il faudra du temps

Le ministre des Infrastructures, Yankhoba Diémé, a apporté des éclaircissements attendus sur l’avenir du projet ferroviaire Dakar–Tambacounda. Invité de l’émission « Grand Jury » sur Walfadjri, ce dimanche, il a confirmé la relance du projet, tout en appelant à la patience : sa réalisation complète pourrait s’étaler sur une période de cinq à dix ans.

Le projet, initié en 2017 sous l’ancien régime, visait à désenclaver l’intérieur du pays à travers un vaste programme de modernisation du rail. D’un coût estimé à 1 200 milliards de francs CFA, il prévoyait la mise en circulation de 32 rames, la construction d’un port sec à Tambacounda ou Kidira, la création de plusieurs gares, et la pose de rails à écartement standard. Un projet structurant abandonné au profit du Train Express Régional (TER), selon le ministre, qui n’a pas caché sa perplexité.

« Cela aurait pu être le plus grand projet du régime précédent. Je ne comprends pas comment ils ont pu le remplacer par le TER de 36 kilomètres, pour le même montant… alors qu’en termes de rentabilité économique, financière et sociale, ce n’est pas comparable », a-t-il déclaré avec fermeté.

Avec la relance opérée par le nouveau gouvernement, l’option d’une mise en œuvre par étapes est privilégiée. Yankhoba Diémé évoque une première phase axée sur la réhabilitation des anciennes voies à écartement métrique, en attendant l’installation des nouvelles infrastructures. Il appelle à gérer les attentes des populations : « Cela fait partie des projets catalytiques… mais nous devons dire aux Sénégalais que cela prendra du temps. »

Ce projet ferroviaire, au-delà de ses ambitions techniques, est porteur d’une vision de transformation du territoire. Il devrait permettre de renforcer les échanges économiques entre les régions, faciliter la mobilité des personnes et contribuer à une meilleure intégration nationale. Le ministre a insisté sur la portée stratégique de cette liaison entre Dakar et l’est du pays, souvent perçu comme un espace périphérique oublié des politiques de développement.

La relance du rail à grande échelle s’annonce comme l’un des piliers de la nouvelle dynamique infrastructurelle portée par les autorités actuelles. Si les défis restent immenses, notamment en matière de financement et de coordination, l’espoir renaît dans les zones concernées. Mais comme l’a rappelé Yankhoba Diémé, il faudra s’armer de patience : les rails du progrès, eux aussi, prennent leur temps.

Santé numérique : Aliou Sall et Ibrahima Sy jettent les bases d’un partenariat stratégique

Dans le cadre de l’opérationnalisation du New Deal Technologique, les ministres Alioune Sall, en charge du Numérique, et Ibrahima Sy, ministre de la Santé et de l’Action sociale, ont tenu une rencontre de travail mardi dernier. Cette réunion marque une volonté commune de faire entrer le système de santé sénégalais dans une nouvelle ère grâce aux technologies numériques.

Au centre des échanges, le projet phare du Dossier Patient Numérique a occupé une place de choix. Ce dispositif structurant vise à moderniser la gestion des données médicales au Sénégal en permettant une meilleure traçabilité, un accès simplifié aux antécédents médicaux et une prise en charge plus rapide et plus efficiente des patients. Il s’inscrit dans une dynamique globale de transformation digitale des établissements de santé, tant publics que privés.

Les deux ministres ont également abordé l’élaboration en cours d’un projet de loi sur la santé numérique. Ce futur texte entend poser les bases d’un cadre légal adapté à l’évolution rapide des technologies appliquées à la santé. Il s’articulera autour de trois axes majeurs : la protection rigoureuse des données médicales sensibles, l’encadrement juridique de la télémédecine, de l’intelligence artificielle et des objets connectés, et enfin la sécurisation des échanges d’informations entre professionnels de santé.

Cette rencontre illustre la volonté du gouvernement de bâtir des passerelles solides entre les secteurs du numérique et de la santé. En misant sur l’innovation et la collaboration intersectorielle, les autorités espèrent renforcer l’efficacité du système sanitaire, tout en assurant un haut niveau de sécurité et de confidentialité des données des citoyens.

À travers ce partenariat stratégique, le Sénégal pose ainsi les premiers jalons d’une santé plus intelligente, plus inclusive et résolument tournée vers l’avenir.

Kolda : le ministre Mountaga Diao met en garde les jeunes contre « les pirogues de la mort »

À l’occasion de la prière pascale célébrée à la cathédrale de Kolda, le ministre Mountaga Diao, représentant de l’État, a prononcé un discours fort à l’attention de la jeunesse sénégalaise. Dans une ambiance empreinte de recueillement et d’unité, il a invité les jeunes à renoncer aux tentatives de migration clandestine, souvent synonymes de drames humains.

« Restez dans notre pirogue Sunugaal pour bâtir ensemble notre souveraineté. Vous n’êtes pas l’avenir du pays mais le présent. C’est avec vous qu’on va bâtir et développer ce pays », a lancé le ministre, mettant en garde contre les « pirogues de la mort », ces embarcations de fortune qui emportent chaque année de nombreux jeunes dans des traversées risquées vers l’Europe.

Au-delà de l’appel à l’engagement patriotique, Mountaga Diao a également rendu hommage à l’exception sénégalaise en matière de coexistence religieuse. Il a salué la paix sociale qui règne entre les différentes confessions, appelant à en faire un socle solide pour le développement et l’unité nationale. Selon lui, dans un monde de plus en plus fragmenté, le Sénégal doit continuer à être un modèle de tolérance et de dialogue interreligieux.

La participation d’un membre du gouvernement à cette célébration pascale a été saluée avec émotion par Monseigneur Jean Pierre Bassène, évêque de Kolda. « De mémoire des 25 ans du diocèse, c’est la première fois qu’un ministre vient spontanément participer à notre célébration. J’en suis très satisfait. Ailleurs, ce n’est pas chose rare », a-t-il souligné, traduisant ainsi la portée symbolique et historique de cette présence.

Au-delà du cadre religieux, ce moment de communion a pris la forme d’un engagement partagé pour un Sénégal rassemblé, où les forces vives de la nation – jeunes, autorités religieuses et politiques – œuvrent main dans la main pour un avenir commun. Dans cette dynamique, le ministre Mountaga Diao a voulu incarner une posture de proximité et d’écoute, tout en lançant un appel fort à la responsabilité collective.

Mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison : « Guy Marius Sagna cherche le buzz », selon Abdou Mbow

Invité de l’émission Face au jury sur PressAfrikTV HD ce dimanche 20 avril, le député Abdou Mbow a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la Haute Cour de justice, dont il est l’un des membres récemment élus. Magistrat parlementaire de cette institution exceptionnelle, il a tenu à rappeler le sérieux de sa mission. « Mes collègues députés m’ont fait confiance et ont voté pour que je devienne magistrat au sein de la Haute Cour de justice. J’ai prêté serment en jurant de garder secret les délibérations et que je resterais impartial », a-t-il affirmé.

Alors que cinq anciens ministres de Macky Sall sont aujourd’hui cités dans le cadre de l’affaire du Fonds Force Covid-19 pour détournement présumé de deniers publics, Abdou Mbow a expliqué le processus en cours. Si l’Assemblée nationale reçoit les dossiers, c’est le président qui convoquera la Commission des lois. Celle-ci examinera les éléments et soumettra un rapport à la plénière. « Si on arrive à ce niveau, je ferai ce que mon intime conviction me dictera », a-t-il précisé, soulignant son attachement à l’indépendance et à la rigueur du travail parlementaire.

Mais ce passage médiatique a surtout été marqué par sa réaction à la récente proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, formulée par le député Guy Marius Sagna pour haute trahison, notamment en lien avec la gestion de la dette publique. Une initiative que l’élu de l’opposition a jugée disproportionnée, voire opportuniste. « Guy Marius Sagna cherche le buzz. On ne doit pas jouer avec les institutions de la République », a-t-il tranché.

Sur le plan juridique, Abdou Mbow a tenu à apporter des précisions essentielles. Il a rappelé que le concept de haute trahison n’est ni défini dans la Constitution du Sénégal, ni dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. « C’est une notion vague. Dans les pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Bénin, la haute trahison est clairement définie : elle concerne les atteintes à la sécurité de l’État ou la collusion avec l’ennemi en temps de guerre », a-t-il expliqué.

Le parlementaire a mis en garde contre toute tentative d’instrumentalisation politique des institutions, appelant à faire preuve de responsabilité dans le traitement des affaires publiques. Selon lui, le débat autour de la dette et du déficit budgétaire ne saurait justifier une telle accusation. « Au Sénégal, on parle de déficit budgétaire et de dettes. Si ce sont ces deux choses qui sont à l’origine de la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison, celui qui dirige ce pays actuellement (Bassirou Diomaye Faye) doit donc être envoyé à la guillotine », a-t-il lancé, provocateur, en référence aux 4500 milliards de francs CFA empruntés par le nouveau régime en huit mois d’exercice.

Par cette sortie médiatique, Abdou Mbow affirme son positionnement au sein du nouveau paysage parlementaire tout en défendant l’équilibre des institutions républicaines, à l’heure où le Sénégal est engagé dans une nouvelle ère politique.

Ziarra générale 2025 : Serigne Babacar Sy Mansour appelle à protéger l’enfance et à renforcer la cohésion sociale

La ville sainte de Tivaouane a vibré, ce week-end, au rythme de la Ziarra générale 2025, un événement religieux majeur qui rassemble chaque année les fidèles de la confrérie tidiane venus de tout le Sénégal et de la diaspora. À cette occasion, un message fort a été délivré par Serigne Papa Mactar Kébé, au nom du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, portant sur l’éducation des enfants et la consolidation du tissu social sénégalais.

Dans son allocution empreinte de spiritualité et de lucidité sur les enjeux sociaux du pays, Serigne Papa Mactar Kébé a insisté sur l’importance de prendre soin de la petite enfance. « Cette catégorie de la population doit être prise en charge pour bâtir un Sénégal où la solidarité et la foi vont rythmer le développement de notre société », a-t-il déclaré, soulignant que l’attitude des adultes envers les enfants devrait refléter davantage de bienveillance, de responsabilité et de protection.

Le message du Khalife ne s’est pas arrêté là. Son représentant a également mis l’accent sur la nécessité du respect mutuel comme socle fondamental de la cohésion sociale. Selon lui, une société harmonieuse ne peut exister que si les citoyens s’engagent dans un vivre-ensemble sincère, où la différence devient une richesse et non un facteur de division. « Le respect entre citoyens est indispensable pour garantir une vie normale », a-t-il rappelé.

L’édition 2025 de la Ziarra a aussi été marquée par une forte symbolique d’unité confrérique. Une délégation venue de Touba, dirigée par Serigne Abdou Lahat Mbacké Gaïndé Fatma, a honoré de sa présence la rencontre religieuse. Serigne Cheikhouna Mbacké, prenant la parole au nom de la délégation mouride, a tenu à souligner la dimension fraternelle de cette participation. « Nous sommes dans notre propre famille. Ce cadre que représente la Ziarra générale est une tribune pour perpétuer les bonnes œuvres de Khalifa Ababacar Sy qui est un repère dans l’islam au Sénégal, grâce à son enseignement et son riche héritage », a-t-il confié avec émotion.

En marge de l’événement, Serigne Papa Mactar Kébé a tenu à remercier les plus hautes autorités du pays pour les efforts consentis afin de garantir la paix et la stabilité du Sénégal. Il a souligné que « sans quiétude, aucun développement n’est possible », saluant ainsi la contribution des forces de défense et de sécurité à la bonne tenue de ce grand rassemblement religieux.

La Ziarra générale de Tivaouane, instaurée pour la première fois en 1930 à l’initiative de l’association religieuse Dahiratoul Kiram, conserve toute sa pertinence dans l’actualité sénégalaise. Elle est devenue au fil des décennies un événement incontournable du calendrier religieux, rassemblant les dahiras autour d’un même idéal de foi, de transmission et de paix sociale.

Avortement médicalisé : Le Sénégal a ratifié le Protocole de Maputo, mais peine à l’appliquer

En 2004, le Sénégal ratifiait le Protocole de Maputo, un texte fondamental de l’Union africaine qui garantit aux femmes des droits spécifiques, notamment en matière de santé sexuelle et reproductive. Pourtant, plus de deux décennies plus tard, la réalité sur le terrain reste figée. L’article 14 de ce protocole, qui permet l’accès à l’avortement médicalisé dans des cas exceptionnels — viol, inceste ou danger pour la santé ou la vie de la mère — demeure largement ignoré dans le dispositif législatif sénégalais.

Le Protocole de Maputo n’a pas été signé à la légère. Il s’agit d’un engagement juridique international qui impose aux États signataires, dont le Sénégal, de mettre en œuvre des mesures concrètes pour protéger la santé des femmes. Pourtant, dans la pratique, l’avortement est toujours considéré comme un délit pénal. L’article 305 du Code pénal sénégalais punit toute personne impliquée dans un avortement — qu’il s’agisse de la femme enceinte ou du personnel médical — de six mois à deux ans d’emprisonnement, avec des amendes allant de 20 000 à 100 000 francs CFA.

Les conséquences de cette législation sont dramatiques. Chaque année, selon les chiffres des ONG et des professionnels de la santé, plus de 30 000 femmes et filles risquent leur vie en recourant à des avortements clandestins. Ces pratiques, non encadrées médicalement, exposent les patientes à de graves complications : infections, hémorragies, stérilité, voire la mort. Dans les zones rurales ou reculées, où l’accès aux soins est déjà limité, le danger est encore plus grand. La peur de la prison, la stigmatisation sociale, l’isolement familial, tout cela pèse lourdement sur des victimes déjà vulnérables.

Face à ce constat, plusieurs organisations de la société civile ont décidé de se mobiliser. Une Task Force pour l’accès à l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste s’est constituée. Composée de juristes, de médecins, de féministes, d’associations et de journalistes, elle mène un plaidoyer intense pour que le Sénégal respecte enfin les dispositions du Protocole de Maputo. Sa mission est double : sensibiliser les décideurs politiques et informer l’opinion publique.

Dans ce cadre, un atelier de mise à niveau a été organisé à Dakar, à l’attention des professionnels des médias. L’objectif : lever les tabous, corriger les malentendus, et fournir aux journalistes des outils fiables pour couvrir cette question délicate. Aïssatou Ndiaye, coordinatrice de la Task Force, a insisté sur la nécessité d’harmoniser le langage et de clarifier les objectifs du plaidoyer. « Ce que nous demandons, ce n’est pas la légalisation généralisée de l’avortement. Il s’agit uniquement d’une autorisation spéciale, encadrée, pour les cas extrêmes prévus par le Protocole », a-t-elle expliqué.

Elle a aussi pointé les blocages persistants. « Au Sénégal, la question de l’avortement est perçue à travers un prisme moral et religieux, souvent déconnecté de la réalité vécue par les femmes. Il faut sortir de cette approche culpabilisante pour adopter une perspective de santé publique, de droit et de dignité humaine. » Pour la Task Force, le moment est crucial. Avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement, un espoir renaît. Les militantes veulent rouvrir le dialogue avec les autorités, présenter leurs propositions, évoquer les avancées déjà obtenues, mais aussi rappeler les attentes encore non satisfaites.

Le plaidoyer pour l’application de l’article 14 du Protocole de Maputo n’est pas un combat marginal. Il s’agit d’une exigence de justice, de santé, et de respect des engagements internationaux du Sénégal. Il est urgent que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités face à une question qui touche à la vie et aux droits fondamentaux de milliers de citoyennes.

Kédougou sous haute surveillance : la Gendarmerie frappe fort avec l’opération « Fanganta 3 »

La région de Kédougou est désormais sous très haute surveillance. Depuis le 18 avril 2025, la Gendarmerie nationale y mène une vaste opération sécuritaire baptisée « Fanganta 3 », visant à assainir les zones d’orpaillage clandestin, devenues de véritables foyers d’activités illicites et de criminalité.

Dans un communiqué rendu public, le Haut-commandement de la Gendarmerie a précisé que cette opération s’inscrit dans une stratégie de sécurisation durable du Sud-Est du pays, où les activités minières informelles prospèrent en marge de la légalité. Les zones ciblées incluent notamment Bougouda et Bantaco, connues pour abriter des centaines de diouras — ces camps de fortune utilisés par les orpailleurs clandestins — ainsi que des établissements illégaux.

À la date du 20 avril, les résultats enregistrés par les forces de sécurité sont significatifs. Plusieurs sites illégaux ont été démantelés, et les saisies sont à la hauteur des attentes : 72 groupes électrogènes, 55 marteaux piqueurs, 5 panneaux solaires, 10 bidons de 20 litres de gazole, une motocyclette, 4,5 kg de chanvre indien, ainsi que de nombreuses caisses de boissons alcoolisées et de cigarettes de contrebande.

Ces saisies témoignent non seulement de l’importance du trafic et des installations en place, mais aussi du lien évident entre orpaillage clandestin, insécurité et criminalité organisée. En effet, ces zones sont souvent le théâtre de trafics de drogue, de violences, voire de conflits entre groupes armés ou bandes rivales.

En lançant « Fanganta 3 », la Gendarmerie nationale entend non seulement démanteler les réseaux illicites mais aussi restaurer l’autorité de l’État dans une région où les forces de l’ordre sont parfois débordées par l’ampleur du phénomène. Cette opération pourrait également ouvrir la voie à une meilleure régulation du secteur aurifère, longtemps livré à lui-même, avec des conséquences économiques, sociales et environnementales désastreuses.

Reste à voir si cette action s’inscrira dans la durée et si elle sera suivie d’un dispositif permanent de surveillance, couplé à des initiatives de développement pour offrir des alternatives viables aux populations locales, souvent attirées par les mirages de l’orpaillage illégal.

Mountaga Sy répond à Thierno Lo : une sommation interpellative en vue

L’ancien Directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX), Mountaga Sy, n’entend pas laisser passer les propos tenus récemment par Thierno Lo, ancien ministre et ex-président du Conseil d’administration de la Société nationale des transports ferroviaires (SENTER).

Lors d’un passage sur la chaîne YouTube de SansLimites, Thierno Lo a affirmé que Mountaga Sy, également maire de la commune d’Aéré Lao, aurait quitté le pays. « Il a fui. Il est présentement à l’étranger. J’avais demandé à ce que sa gestion soit auditée avant que je prenne fonction à la SENTER parce que sa gestion ne me convainquait pas. Il y avait beaucoup de choses à dénoncer… », a-t-il déclaré publiquement.

Des accusations jugées graves par Mountaga Sy, qui dément catégoriquement les affirmations de Thierno Lo et annonce une sommation interpellative. Selon ses proches, l’ancien DG de l’APIX est bel et bien au Sénégal, et il souhaite obtenir des éclaircissements sur ces propos, qu’il considère comme diffamatoires et attentatoires à sa réputation.

La sommation interpellative, une procédure légale utilisée pour obtenir des réponses officielles sous serment devant un huissier, vise ici à contraindre Thierno Lo à confirmer ou à se rétracter par rapport à ses accusations, en apportant les éléments de preuve correspondants. Cette démarche marque une volonté ferme de Mountaga Sy de défendre son honneur et de mettre fin à ce qu’il considère comme une campagne de dénigrement.

Ce nouvel épisode ravive les tensions déjà existantes entre les deux hommes, dont les relations semblent s’être dégradées depuis la période de transition à la tête de la SENTER. Pour l’heure, Thierno Lo n’a pas encore réagi à l’annonce de cette sommation, mais cette affaire pourrait rapidement prendre une tournure judiciaire si aucun démenti ou éclaircissement n’est fourni.

Le président Diomaye Faye salue la mémoire du pape François : « Une espérance vivante pour des millions d’âmes »

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a exprimé ce lundi sa profonde tristesse à l’annonce du décès du pape François, survenu en ce lundi de Pâques au Vatican. Dans une déclaration empreinte de gravité et de respect, le chef de l’État a rendu hommage à « une figure spirituelle majeure » dont l’impact a transcendé les frontières religieuses.

« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de Sa Sainteté le Pape François. Le monde perd une figure spirituelle majeure.

Par son engagement en faveur des plus vulnérables et son appel constant au dialogue entre les peuples et les religions, il aura incarné une espérance vivante pour des millions de croyants et d’hommes de bonne volonté.

Au nom du peuple sénégalais, j’adresse mes condoléances les plus attristées à l’Église catholique, à la communauté catholique du Sénégal et d’ailleurs, ainsi qu’à toutes celles et ceux que son message a inspirés. »

Cette déclaration s’inscrit dans la vague d’émotion mondiale suscitée par la disparition du 266e souverain pontife, premier pape jésuite, premier latino-américain et premier non-européen depuis des siècles. Très engagé en faveur des plus pauvres, du dialogue interreligieux et de la fraternité universelle, le pape François a profondément marqué son époque.

Le président Diomaye Faye a rappelé que le message du pape résonnait bien au-delà des cercles catholiques, porteur d’un humanisme actif qui a touché croyants comme non-croyants. Ce geste de solidarité nationale réaffirme les valeurs de tolérance, de dialogue et de respect interconfessionnel qui caractérisent la société sénégalaise.

Décès du pape François : Macky Sall rend hommage à « un homme de foi et grand humaniste »

Suite au décès du pape François, survenu ce lundi de Pâques 2025, les hommages affluent du monde entier. Parmi eux, celui de l’ancien président sénégalais Macky Sall, qui a exprimé ses condoléances à la communauté catholique à travers un message solennel publié sur les réseaux sociaux.

« Je présente mes condoléances émues à la communauté catholique suite au décès de Sa Sainteté le Pape François @Pontifex_fr. Homme de foi et grand humaniste, il était co-parrain du Prix Zayed pour la fraternité humaine. Je garde un excellent souvenir de notre audience au Vatican en décembre 2024 en compagnie des autres membres du Jury du Prix. Je salue sa mémoire et rends hommage à son illustre œuvre au service de l’humanité. »

Ce message témoigne de la relation de respect mutuel entre le leader sénégalais et le souverain pontife, qui partageaient une vision commune de la fraternité entre les peuples. Le pape François et Macky Sall s’étaient rencontrés en décembre 2024 au Vatican, dans le cadre du Prix Zayed pour la fraternité humaine, dont ils étaient tous deux impliqués dans le jury international.

L’ancien chef de l’État sénégalais a tenu à souligner l’héritage spirituel et humaniste du pape, qu’il qualifie d’« illustre œuvre au service de l’humanité ». En rendant hommage à Sa Sainteté, Macky Sall s’inscrit dans la longue liste des dirigeants ayant salué l’action du 266e pape de l’histoire de l’Église catholique.

Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, restera dans les mémoires comme un pasteur des humbles, engagé pour la justice sociale, le dialogue interreligieux et la fraternité universelle.

Décès du pape François : un pontificat d’humilité et de réformes au service des plus vulnérables

Le pape François s’est éteint ce lundi de Pâques 2025, au Vatican, à l’âge de 88 ans. Premier pape originaire d’Amérique latine, premier jésuite à accéder au trône de Saint Pierre et premier non-européen depuis des siècles, Jorge Mario Bergoglio laisse derrière lui un pontificat de plus de dix ans, marqué par l’humilité, des réformes audacieuses et une attention constante portée aux plus démunis.

Élu le 13 mars 2013 pour succéder à Benoît XVI – pape émérite encore vivant à l’époque – François avait surpris par sa simplicité dès ses premiers mots. « Mes frères cardinaux sont allés chercher un pape presque au bout du monde », avait-il déclaré en apparaissant au balcon, vêtu sobrement, sans les insignes dorés traditionnels.

Choisissant le nom de François en hommage à saint François d’Assise, il annonçait d’emblée son ambition : faire de l’Église « une Église pauvre pour les pauvres ». C’est ce cap qu’il n’a cessé de tenir tout au long de son pontificat.

Né en 1936 à Buenos Aires, fils d’immigrés italiens, Jorge Bergoglio entre dans la Compagnie de Jésus à 22 ans. Devenu archevêque, puis cardinal, il refuse les honneurs, prend les transports en commun et choisit de vivre dans un modeste appartement plutôt que dans le palais épiscopal. Une attitude qu’il conserve au Vatican, préférant la Maison Sainte-Marthe au Palais apostolique.

Il restera célèbre pour ses gestes inattendus : embrassant des malades, lavant les pieds de migrants lors du Jeudi saint, ou encore se rendant en Corse pour participer à un colloque sur la foi populaire, tout en refusant de prendre part à l’inauguration de Notre-Dame de Paris avec Emmanuel Macron, qu’il jugeait trop institutionnelle.

Dès les débuts de son pontificat, François place les migrants au centre de ses préoccupations. En 2013, il se rend à Lampedusa pour dénoncer « la mondialisation de l’indifférence ». À Marseille, dix ans plus tard, il plaide pour une « culture de l’humanité et de la fraternité » face à la crise migratoire. Il accueille personnellement plusieurs familles de réfugiés au Vatican.

Plus largement, il n’a eu de cesse de dénoncer les inégalités sociales, le chômage de masse, les ravages de l’économie libérale. À Naples, en 2015, il affirme : « Gagner 600 euros par mois, c’est de l’esclavage. »

François n’a pas bouleversé la doctrine catholique, mais il a infléchi son application. Il permet la bénédiction de couples homosexuels remariés, autorise le baptême des personnes transgenres et réaffirme que les personnes LGBTQ+ doivent être accueillies dans l’Église. Toutefois, il reste ferme sur l’avortement, qu’il compare à un « contrat avec un tueur à gages ».

Côté environnement, il marque l’histoire avec Laudato si’, son encyclique de 2015 sur l’écologie intégrale, puis réitère son appel à la sauvegarde de « notre maison commune » dans Laudate Deum en 2023.

Malgré une santé déclinante – une mobilité réduite depuis 2022 et une pneumonie bilatérale en février dernier – François est resté actif jusqu’à ses derniers jours. Son message de paix, de fraternité et d’espérance continue de résonner, même après sa disparition.

Fonds Covid-19 : Les ex-DAGE déférés seront fixés sur leur sort mardi prochain

La tempête judiciaire déclenchée par le rapport 2022 de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds de riposte contre la Covid-19 continue de faire des vagues. Vendredi 18 avril, plusieurs anciens Directeurs de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) ont été déférés au parquet de Dakar. Leur sort sera scellé mardi prochain, à l’issue d’une décision du juge d’instruction, après un premier retour de parquet.

Parmi les personnalités dans la tourmente figurent Ndèye Aminata Loum Ndiaye, ex-DAGE du ministère du Développement industriel et des PME, Djiby Diakhaté, ancien DAGE du ministère de la Famille, ainsi que trois de ses collaborateurs : Ndongo Mbaye, Mamadou Guèye Dramé et Omar Ngalla Faye, selon les informations rapportées par Le Quotidien.

Dans le même sillage, Aliou Sow, ancien DAGE du ministère du Développement communautaire, a été interpellé par la Division des investigations criminelles (DIC). Il est soupçonné d’être impliqué dans une opération de surfacturation de riz destiné aux populations vulnérables, pour un montant estimé à 2,75 milliards de FCFA. Un opérateur économique, Moustapha Ndiaye, cité dans cette affaire, a quant à lui promis de répondre à la convocation de la DIC dans les jours à venir.

Autre dossier : Pierre Malick Ndong, un ancien comptable, a été inculpé pour détournement de deniers publics. Le juge d’instruction du 2e cabinet l’a placé sous contrôle judiciaire après le paiement d’une caution de 720 000 FCFA.

Ces actions judiciaires s’inscrivent dans le cadre de l’exploitation, par le parquet de Dakar, de huit rapports de la Cour des comptes. Ces derniers couvrent autant de ministères, dont ceux des Mines, de la Culture, de la Jeunesse, des Sports, de la Santé, de la Femme, de l’Industrie-PME et du Développement communautaire. À ce jour, cinq dossiers impliquant d’anciens ministres ont été transmis à l’Assemblée nationale pour traitement.

Maodo Malick Mbaye rompt le silence : « Je n’ai jamais posé d’acte délictuel dans la gestion de l’ANAMO »

Après une longue période de silence, Maodo Malick Mbaye, ancien directeur général de l’Agence nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANAMO), est enfin sorti de sa réserve. Dans une déclaration publique, il a tenu à laver son honneur face aux accusations implicites ou supposées liées à sa gestion à la tête de l’ANAMO.

« Je n’ai posé aucun acte délictuel dans la gestion du dossier en question », a-t-il affirmé d’emblée, balayant d’un revers de main toute idée de malversation ou de faute de gestion. Plus précis encore, il ajoute : « S’il y’a imitation de signature, le coupable est clairement identifié », mettant en évidence une éventuelle falsification indépendante de sa volonté ou de son implication.

Mbaye insiste sur le fait que le dossier en question « ne concerne pas les Fonds COVID ni aucun corps de contrôle ». Une manière pour lui de dissiper toute confusion avec les nombreux scandales financiers liés à cette période trouble de la pandémie.

Revenant sur son départ de l’ANAMO, Maodo Malick Mbaye rappelle : « Après ma démission volontaire de la tête de l’ANAMO, je suis resté 8 mois au Sénégal pour tout besoin post-fonction ». Il précise également qu’il n’a « jamais été convoqué par la justice avant » son départ du pays, rejetant ainsi l’idée d’une fuite ou d’un départ précipité.

Depuis trois ans, il affirme diriger une organisation de médiation de droit marocain, basée à Rabat. « Ma prise de fonction à Rabat a été rendue publique. Et l’ambassade du Sénégal au Maroc est informée de mon séjour », conclut-il, insistant sur la transparence de ses activités actuelles.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°447 – 19 ET 20/04/2025

🔴 PRÉSUMÉ DÉTOURNEMENT D’OBJECTIF DES FONDS RELATIFS À LA COUVERTURE DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE DES LÉGISLATIVES 2024 À L’APS : PLUMES BRAQUÉES SUR MOMAR DIONGUE
🔴 DEMANDE D’AVIS AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL SUR UNE TROISIÈME CANDIDATURE DE MACKY SALL : LES « 7 SAGES » REFROIDISSENT AMADOU BA

🔴 REMISE DE DRAPEAUX AUX SÉLECTIONS NATIONALES : LA MINISTRE GALVANISE LES TROUPES
🔴 CHAMPIONNANT NATIONAL DE JUDO DU SÉNÉGAL : L’ASFA CÉLÉBRÉE

CAP et CEAP : Fin de l’attente pour 2 432 enseignants, 21 nouveaux arrêtés signés

Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a signé vendredi 21 arrêtés d’admission au Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) et au Certificat Élémentaire d’Aptitude Pédagogique (CEAP), apportant une grande satisfaction à 2 432 enseignants à travers le pays. Cette décision met fin à une longue période d’attente pour de nombreux professionnels du secteur éducatif.

Cette nouvelle vague d’admissions fait suite à une série de progrès significatifs réalisés depuis mai 2024. En moins d’un an, ce sont 10 512 enseignants qui ont obtenu leurs arrêtés, un chiffre bien supérieur à celui des années précédentes, avec seulement 6 517 admissions en 2022 et 5 727 en 2023. Cette augmentation représente une amélioration notable et traduit la volonté des autorités de répondre de manière plus efficace aux attentes du corps enseignant.

Cette avancée s’inscrit dans le cadre d’une volonté globale de moderniser et de réformer le système éducatif sénégalais. Parmi les initiatives en cours, la mise en place de la plateforme numérique XPV est l’un des projets phares. Cette plateforme vise à dématérialiser les procès-verbaux relatifs aux examens professionnels, réduisant ainsi les délais de traitement et apportant une plus grande transparence dans les procédures administratives liées aux concours.

Le développement de cette plateforme s’inscrit dans un processus plus large de digitalisation des procédures de gestion des examens et concours. Ce projet vise à résoudre l’un des problèmes récurrents signalés par les syndicats : les lenteurs administratives. En facilitant l’accès et le traitement des informations via des outils numériques, le ministère espère ainsi fluidifier les processus et offrir une gestion plus rapide et plus efficace des examens pédagogiques.

Cette initiative a été saluée par une partie du personnel enseignant, qui attend désormais la mise en œuvre concrète de ces réformes sur le terrain. Le ministre Guirassy a souligné que cette évolution vers une gestion plus transparente et numérique des examens et des concours devait marquer un tournant dans le système éducatif, pour répondre aux attentes des enseignants, mais aussi garantir un meilleur suivi des parcours professionnels.

Trois questions, trois ministères : les clarifications du gouvernement à Guy Marius Sagna

Le député Guy Marius Sagna a récemment obtenu des réponses officielles à trois questions écrites adressées à différents ministères. Ces questions portent sur trois sujets sensibles : un projet de dépotoir à Tobor dans la région de Ziguinchor, les soupçons de financement d’organisations LGBT par le Canada, et les retards de paiement des enseignants vacataires du Centre de Formation Artisanale (CFA) de Dakar. Les ministères concernés ont apporté des éléments de réponse, dévoilant certains aspects de la gestion gouvernementale et des tensions sociales en cours.

Dans une lettre transmise au ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a clarifié la situation du projet de dépotoir à Tobor. Il a précisé que « la gestion des ordures ménagères relève du ministère de l’Urbanisme à travers la SONAGED ».

Après la fermeture de la décharge de Mamatoro, les autorités locales avaient envisagé trois sites alternatifs : Baghagha, Coubalan et Tobor. C’est finalement ce dernier qui a été retenu à l’issue d’une concertation menée avec certaines franges de la population. Toutefois, le ministre reconnaît que le rejet du projet par d’autres habitants démontre « la complexité de la problématique de la gestion des déchets » et appelle à une démarche plus inclusive, pour éviter les tensions sociales et garantir l’acceptabilité des projets d’infrastructure.

Dans une autre réponse, le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a abordé les allégations selon lesquelles le Canada financerait des organisations faisant la promotion des droits LGBT au Sénégal. Le ministère affirme n’avoir reçu « aucune information ou donnée pertinente » permettant d’étayer cette thèse.

Il a souligné que le Sénégal reste « fermement attaché à ses valeurs culturelles et religieuses », et que toutes les coopérations internationales se déroulent dans le respect strict des lois sénégalaises. Le ministère a également cité une déclaration du président Macky Sall à la tribune de l’ONU : « Aucune nation ne devrait imposer aux autres ses pratiques ou ses valeurs comme des normes universelles ». Enfin, le ministère se dit disposé à ouvrir des enquêtes si des cas avérés sont portés à sa connaissance.

La troisième question concernait les retards de paiement des enseignants vacataires du Centre de Formation Artisanale de Dakar. Dans sa réponse, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a reconnu que les enseignants n’ont pas encore été payés en raison de « contraintes budgétaires ».

Les fonds destinés au paiement de ces vacataires sont logés dans le Fonds d’Appui à l’Artisanat. Cependant, le budget de l’année 2024 n’a pas permis de débloquer les crédits nécessaires. Le ministère assure avoir pris les dispositions pour intégrer cette dépense dans le cadre de la loi de finances 2025, bien que le compte concerné ne soit toujours pas alimenté à ce jour. Il promet que « toutes les dispositions seront prises dès que les fonds seront disponibles » afin de régler la situation dans les meilleurs délais.

Badara Gadiaga défie Ousmane Sonko : « La peur a changé de camp »

Le ton monte dans le landerneau politico-médiatique sénégalais. Après le placement sous mandat de dépôt du chroniqueur Abdou Nguer, le célèbre analyste Badara Gadiaga a réagi avec vigueur, pointant du doigt une dérive autoritaire du pouvoir en place. Dans un message empreint d’émotion et de détermination, le chroniqueur de l’émission Jakaarlo Bi n’a pas mâché ses mots à l’endroit du Premier ministre Ousmane Sonko.

« Je manifeste tout mon soutien à mon frère cadet Abdou Nguer. L’effaceur a décidé qu’il va nous effacer. Il a dépêché ses chroniqueurs, ses députés, ses directeurs généraux et ses ministres avant de sortir lui-même », a-t-il déclaré, dans une allusion à ce qu’il considère comme une stratégie délibérée de musellement des voix critiques.

Badara Gadiaga va plus loin, estimant que le pouvoir a perdu l’initiative dans la bataille de l’opinion :

« La peur a changé de camp car il a finalement abdiqué », a-t-il lâché, en réponse à la récente sortie musclée d’Ousmane Sonko contre les chroniqueurs, qu’il accuse de propager de fausses nouvelles ou de nuire à l’action du gouvernement.

Selon Gadiaga, les attaques contre les journalistes et analystes ne sont rien d’autre que des « aveux d’échec » de la part du Premier ministre. Pour lui, la démocratie sénégalaise, bien qu’ébranlée par ces événements, continue de résister :

« Le Premier ministre souffre et suffoque parce que la démocratie va continuer à respirer… la puissance ne réside qu’en Allah », a-t-il martelé, mêlant foi et conviction républicaine.

Cette sortie intervient dans un contexte tendu, où la liberté de la presse et d’expression est au cœur des préoccupations. L’arrestation d’Abdou Nguer, accusé de « diffusion de fausses nouvelles », suscite de nombreuses réactions au sein de la société civile et des milieux médiatiques. Pour Badara Gadiaga, ce climat délétère est révélateur d’une volonté de réduire au silence les voix dissidentes, alors même que la démocratie sénégalaise a toujours été citée en exemple dans la sous-région.

Entre les chroniqueurs et les autorités, le bras de fer semble désormais ouvert. D’un côté, les analystes comme Gadiaga dénoncent une dérive autoritaire ; de l’autre, le pouvoir tente de faire respecter ce qu’il considère comme les limites de la liberté d’expression. Le débat promet de rester vif dans les prochains jours, surtout si d’autres figures médiatiques venaient à être inquiétées.

Crise à l’APS : les agents réclament leurs indemnités de campagne

Le climat social se dégrade à l’Agence de presse sénégalaise (APS), où les agents dénoncent une gestion opaque et des promesses non tenues. Ce mardi 15 avril, un mouvement de protestation a été observé sur l’ensemble du territoire, marqué par le port de brassards rouges aussi bien à Dakar que dans les régions. Une mobilisation inédite initiée par le Collège des délégués du personnel pour exiger le paiement des indemnités liées à la couverture de la campagne électorale des législatives du 17 novembre 2024.

Dans un communiqué rendu public ce vendredi, les délégués ont salué une adhésion massive des agents au mot d’ordre. Selon eux, l’action avait pour but d’alerter l’opinion sur les manquements persistants de la Direction générale. Au cœur de la grogne : les indemnités de campagne qui n’ont été réglées qu’en partie. « Seuls 25.000 francs CFA ont été versés à chaque agent, alors que 21 jours de travail restent impayés », précisent les représentants du personnel.

Mais les tensions vont bien au-delà de cette question financière. Le Collège des délégués pointe également un manque de transparence dans la gestion des fonds reçus pour la couverture de la campagne. D’après leurs déclarations, la Direction aurait affirmé que les montants « n’ont fait que transiter » dans les comptes de l’APS. Une explication jugée insuffisante, voire suspecte, par les délégués, qui affirment qu’une partie des fonds aurait été redirigée vers le budget de fonctionnement de l’entreprise.

Face à cette situation, les travailleurs de l’APS réclament non seulement le paiement intégral des indemnités dues, mais aussi une amélioration générale de leurs conditions de travail. Ils dénoncent un mépris des préoccupations du personnel et un « déni de responsabilité » de la part de la direction. « Nous nous réservons le droit d’amplifier la mobilisation par tous les moyens légaux », préviennent les représentants syndicaux.

La crise à l’APS s’inscrit dans un contexte plus large de tensions sociales dans plusieurs secteurs publics, où les revendications salariales et les dénonciations de mauvaise gestion se multiplient. En attendant une réponse concrète de la Direction générale ou des autorités de tutelle, le malaise au sein de la principale agence de presse du pays continue de grandir.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°446 – 18/04/2025

🔴 AFFAIRE DES FONDS COVID-19 : LA JUSTICE SORT LES GRIFFES
🔴 RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES : PAPE MALICK NDOUR RIPOSTE

🔴 RÉVOLTE DANS L’ARÈNE : BRAS DE FER AUTOUR DES HORAIRES
🔴 D1 FÉMININE : AIGLES DE LA MÉDINA TIENT LA BARRE

Fonds Covid-19 : 27 personnes présentées au procureur en 48 heures

Les enquêtes sur la gestion des fonds Covid-19 s’accélèrent au Sénégal. En l’espace de seulement deux jours, 27 personnes ont été déférées au parquet dans le cadre des investigations en cours. L’annonce a été faite ce jeudi 17 avril 2025 par le procureur financier El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, lors d’un point de presse organisé au Tribunal de Dakar.

Ces nouvelles interpellations s’inscrivent dans un dispositif plus large de lutte contre la délinquance financière mis en place par le Pool judiciaire financier (PJF), organe dédié à la traque des détournements de deniers publics. Le rythme des auditions témoigne de la volonté du parquet d’apporter des réponses concrètes aux attentes des citoyens en matière de justice et de transparence.

Depuis sa mise en place, le PJF a enregistré des résultats significatifs : 292 dossiers ouverts, 262 personnes arrêtées, et des saisies estimées à plus de 15 milliards de francs CFA. Selon le procureur Sylla, ces avancées démontrent l’efficacité du mécanisme judiciaire mis en œuvre pour faire la lumière sur la gestion des ressources allouées à la pandémie.

Ce processus judiciaire de grande ampleur, lancé à la suite des révélations du rapport de la Cour des comptes, vise à situer les responsabilités et, si nécessaire, sanctionner les auteurs de malversations. Il s’inscrit également dans une démarche plus globale de reddition des comptes et de restauration de la confiance entre l’État et les citoyens.

Alors que les auditions se poursuivent, les autorités judiciaires promettent de ne ménager aucun effort pour récupérer les fonds détournés et rendre justice au peuple sénégalais.

Rapport de la Cour des comptes : Pape Malick Ndour conteste et publie un ouvrage pour se défendre

Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques continue de susciter des réactions. Ce jeudi 17 avril 2025, Pape Malick Ndour, figure de l’Alliance pour la République (APR) et ancien ministre de la Jeunesse, a tenu une conférence de presse pour exprimer ses réserves sur le document et présenter son ouvrage intitulé « Explications et mises au point ».​

Dans son livre, Pape Malick Ndour vise à apporter des éclaircissements sur les points soulevés par la Cour des comptes. Il critique notamment l’absence de respect du principe du contradictoire, affirmant que les anciens ministres des Finances n’ont pas été consultés pour répondre aux interpellations du rapport. Il souligne également des modifications inexpliquées dans la mission d’audit, remettant en question la transparence du processus.

Pape Malick Ndour a exhorté la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale à mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour examiner les méthodes ayant conduit à l’élaboration du rapport de la Cour des comptes. Il estime que les conclusions de ce document sont surprenantes et méritent d’être éclaircies. ​

L’ancien ministre a également pointé du doigt des incohérences dans le rapport, notamment en ce qui concerne l’analyse de la dette publique. Il accuse le nouveau gouvernement d’avoir tenté d’intégrer dans la dette publique des financements privés et des facilités bancaires, ce qui irait à l’encontre des normes comptables habituelles. ​

La publication de « Explications et mises au point » par Pape Malick Ndour marque une nouvelle étape dans le débat autour du rapport de la Cour des comptes. En appelant à une commission d’enquête parlementaire et en critiquant la méthodologie du rapport, l’ancien ministre cherche à défendre la gestion financière du précédent régime et à remettre en question les conclusions de la Cour des comptes.​

Mise en accusation de Macky Sall : Pape Malick Ndour charge le régime et défend l’ancien président

Alors que l’Assemblée nationale est secouée par une proposition de loi introduite par le député Guy Marius Sagna visant à mettre en accusation l’ancien président Macky Sall pour haute trahison, son parti, l’Alliance pour la République (APR), a réagi vigoureusement ce jeudi 17 avril 2025.

Pape Malick Ndour, figure montante de l’APR et ancien ministre de la Jeunesse, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie d’acharnement politique. Selon lui, cette initiative portée par Pastef et soutenue par certains députés de la coalition au pouvoir n’aurait qu’un seul but : ternir l’image d’un homme d’État qui continue de briller à l’international.

« Depuis l’arrivée de ce régime, leur seul programme, c’est de salir la réputation de Macky Sall », a déclaré Pape Malick Ndour devant la presse.

Pour le responsable apériste, les réalisations de l’ancien président, tant sur le plan national que dans les sphères internationales, dérangent. Il estime que Macky Sall est victime d’un regard envieux de la part du nouveau pouvoir, qui peine à faire oublier ses débuts laborieux en matière de gouvernance.

L’ancien ministre rappelle que Macky Sall reste actif sur la scène diplomatique, participant à plusieurs sommets internationaux et assurant un leadership africain reconnu. Il appelle ainsi à « plus de responsabilité » de la part des nouvelles autorités, en évitant de transformer les institutions républicaines en « tribunaux politiques ».

Pape Malick Ndour n’a pas manqué de pointer ce qu’il considère comme une manœuvre de diversion destinée à masquer l’absence de résultats concrets de l’équipe dirigeante actuelle.

Pour rappel, la proposition de mise en accusation déposée par Guy Marius Sagna repose essentiellement sur la gestion de la dette publique sous Macky Sall, notamment dans le cadre de projets comme l’exploitation du gaz, l’endettement extérieur et la gestion des ressources naturelles.

Affaire Covid-19 : Plus de 258 millions de francs CFA versés en cautionnement pour obtenir la liberté provisoire

Dans le cadre des poursuites judiciaires liées à la gestion des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Ibrahima Ndoye, a apporté ce jeudi 17 avril des précisions majeures sur l’évolution de l’affaire.

Lors d’une conférence de presse tenue par le Parquet de Dakar, le magistrat a annoncé qu’un montant total de 258 448 233 francs CFA a été versé à titre de cautionnement. Une somme consignée par des personnes poursuivies dans le cadre de cette vaste opération judiciaire, dans le but d’obtenir une liberté provisoire.

« L’objectif n’est pas de mettre des gens en prison, mais de prendre en charge le phénomène criminel de manière efficace et surtout de rétablir la confiance dans la gestion des ressources publiques », a souligné Ibrahima Ndoye.

Le procureur a précisé que les personnes concernées ont d’abord été arrêtées puis présentées au parquet avant de procéder, de manière spontanée et volontaire, au versement des sommes demandées. Il a insisté sur le fait que la restitution des fonds constitue une condition préalable à l’obtention de toute mesure de liberté.

Ces sommes sont désormais déposées à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), une manière de sécuriser les ressources récupérées et de garantir qu’elles soient restituées à l’État du Sénégal.

Cette sortie du procureur intervient dans un contexte où la justice sénégalaise, à travers le Pôle Financier Judiciaire, affiche une ferme volonté de lutter contre la délinquance financière. Plus de 15 milliards de francs CFA ont déjà été saisis, selon le dernier bilan dévoilé, en plus de dizaines de véhicules, titres fonciers, et autres biens matériels.

Pour rappel, le Fonds Force-Covid-19 avait été mis en place au plus fort de la pandémie afin de soutenir les secteurs affectés, assurer la prise en charge des malades et soulager les ménages vulnérables. Plusieurs rapports, dont ceux de la Cour des comptes, ont relevé des irrégularités majeures dans la gestion de ces ressources.

La justice promet de continuer les investigations jusqu’à ce que tous les acteurs impliqués soient identifiés et poursuivis conformément à la loi.

Fonds Covid : « Ces deniers publics ont été injustement, illégalement et indignement spoliés », dénonce le procureur Ibrahima Ndoye

Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Ibrahima Ndoye, est monté au créneau ce jeudi 17 avril lors de la conférence de presse organisée par le parquet. Face à la presse nationale, le magistrat est revenu avec fermeté sur les détournements présumés de deniers publics liés à la gestion du Fonds de riposte contre le Covid-19.

Dans une déclaration marquée par un ton grave, il a pointé du doigt des pratiques frauduleuses orchestrées par certains responsables publics durant la pandémie. « Ces deniers publics ont été injustement, illégalement et indignement spoliés », a dénoncé le procureur, visiblement outré par l’ampleur des faits.

Selon Ibrahima Ndoye, plusieurs personnes ont déjà été identifiées et poursuivies dans le cadre de cette affaire. Mais les investigations sont loin d’être closes. « Les recherches se poursuivent et tous ceux qui seront impliqués devront répondre de leurs actes », a-t-il prévenu.

L’enquête est menée par le Pôle Judiciaire Financier (PFJ), qui multiplie les auditions et recoupe les informations contenues dans les différents rapports d’audit, notamment ceux de la Cour des comptes, de l’Inspection générale d’État (IGE), de la CENTIF et de l’OFNAC.

Le procureur a insisté sur la nécessité de faire respecter la loi et de rendre des comptes aux Sénégalais : « Il n’est pas acceptable qu’en pleine crise sanitaire, certains se soient enrichis de manière indue au détriment du peuple. »

Cette prise de parole intervient alors que le parquet a déjà communiqué sur les premiers résultats du PFJ, qui fait état de 262 personnes impliquées dans 293 dossiers, avec plus de 15 milliards de francs CFA saisis, ainsi que 92 véhicules, 11 titres fonciers et plusieurs biens matériels.

La déclaration d’Ibrahima Ndoye vient confirmer la volonté des nouvelles autorités judiciaires de marquer une rupture nette avec l’impunité. Pour lui, la gestion des ressources publiques, en particulier celles destinées à faire face à une urgence sanitaire, ne saurait souffrir d’aucune tolérance.

À l’heure où les Sénégalais exigent davantage de transparence et d’exemplarité, la justice entend jouer pleinement son rôle, jusqu’à ce que toutes les responsabilités soient établies.

Cautionnement dans les procédures financières : « L’objectif principal, c’est de sauver les intérêts de l’État, pas de mettre les gens en prison » (Procureur Ibrahima Ndoye)

Alors que les affaires de délinquance financière se multiplient devant le Pôle Financier Judiciaire (PFJ), la question du cautionnement judiciaire revient régulièrement dans le débat public. Face à certaines critiques estimant que certains inculpés « achètent » leur liberté, le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a tenu à clarifier les choses. Selon lui, le cautionnement n’est pas une faveur, encore moins un passe-droit, mais un instrument légal destiné à protéger les intérêts de l’État.

S’exprimant en marge de la conférence de presse du PFJ, le magistrat a rappelé que le cautionnement est encadré par l’article 140 du Code de procédure pénale, qui prévoit cette possibilité dans certaines conditions bien précises, notamment lorsque l’inculpé présente des garanties suffisantes de représentation, ou lorsque sa détention provisoire ne se justifie plus.

« Si je dis que nous avons accepté ces propositions et que les juges d’instruction ont également accepté cela, c’est que la loi prévoit, dans l’article 140, la possibilité de solliciter son habilitation, son éligibilité ou s’il y a des contestations sérieuses », a expliqué Ibrahima Ndoye.

Le but du cautionnement, a-t-il poursuivi, est double : il permet d’éviter la détention systématique dans certaines affaires tout en garantissant que l’État puisse recouvrer ses avoirs en cas de condamnation. Dans les dossiers de crimes économiques, où les préjudices financiers sont souvent massifs, le versement d’un cautionnement peut permettre à l’État d’avoir une sécurité financière immédiate, avant même l’issue du procès.

« Le cautionnement est une garantie qui permet au juge de s’assurer de préserver les intérêts de l’État. L’objectif principal, c’est de faire en sorte que les intérêts de l’État soient préservés, pas de mettre les gens en prison », a insisté le chef des poursuites.

Pour le procureur Ndoye, la prison ne doit pas être une fin en soi. Ce qui importe le plus dans ce type de procédure, c’est la traçabilité des fonds publics, la réparation du préjudice et la restauration de la confiance des citoyens dans leurs institutions. Il ne s’agit pas uniquement de punir, mais aussi de récupérer l’argent du contribuable.

Cette position du parquet financier s’inscrit dans une dynamique de justice plus efficace, mais aussi plus stratégique. Face aux critiques sur certains cas de libération provisoire, le magistrat a tenu à rappeler que chaque décision est fondée sur l’évaluation précise de la situation de l’inculpé, de la gravité des faits, et surtout, de la capacité du cautionnement à couvrir le montant supposé détourné ou volé.

Ainsi, la notion de « liberté contre caution » n’est pas une libération gratuite. Elle impose à l’inculpé un engagement financier réel, et en cas de manquement, la caution est confisquée et les poursuites se poursuivent.

Délinquance économique et financière : Le Pôle Financier Judiciaire dresse un premier bilan retentissant après sept mois d’activité

Sept mois après son opérationnalisation, le Pôle Financier Judiciaire (PFJ) a présenté, ce jeudi 17 avril 2025, les résultats de ses investigations, révélant l’ampleur de la lutte engagée contre la délinquance financière au Sénégal. Lors d’une conférence de presse organisée au tribunal de grande instance hors classe de Dakar, le procureur Abdoulaye Sylla, coordonnateur du PFJ, accompagné des procureurs Mbacké Fall et Ibrahima Ndoye, a livré un rapport détaillé sur les actions menées depuis la mise en place de cette structure spécialisée.

Selon le procureur Sylla, 293 dossiers ont été ouverts, impliquant 262 personnes, toutes poursuivies pour divers délits financiers, notamment la corruption, le détournement de deniers publics, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, la fraude fiscale, ou encore la falsification de documents administratifs. Ces enquêtes sont issues, entre autres, de 20 rapports transmis par la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières) et de 8 rapports provenant de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption).

Le bilan présenté est éloquent. Le PFJ a réussi à saisir 11 titres fonciers répartis dans plusieurs localités du pays, notamment à Rufisque, Thiès et Mbour. Deux de ces titres fonciers ont d’ores et déjà été enregistrés provisoirement au nom de l’État du Sénégal, ce qui marque une étape importante dans la récupération des biens issus de pratiques illicites. En plus des biens immobiliers, 92 véhicules ont été immobilisés, ainsi que plusieurs pirogues et moteurs, souvent utilisés dans des circuits de blanchiment de capitaux ou acquis à travers des détournements.

Le volet financier du bilan n’est pas moins impressionnant. Si, il y a deux mois à peine, le montant total des sommes saisies s’élevait à environ 2 milliards de francs CFA, le procureur Sylla a annoncé que ce chiffre a été multiplié par plus de sept pour atteindre aujourd’hui plus de 15 milliards de francs CFA. Ces fonds sont le fruit de procédures de saisie conservatoire, de blocages de comptes bancaires et de recouvrements en cours.

Dans son adresse, le procureur a tenu à insister sur la complexité du travail du PFJ, affirmant que « la lutte contre la délinquance financière ne se règle pas en un jour ». Il a évoqué une chaîne d’enquête et de vérification rigoureuse, qui nécessite une collaboration étroite entre plusieurs institutions : la justice, les services de renseignements financiers, les corps de contrôle, la gendarmerie, la police judiciaire, mais aussi les banques et les notaires.

Le PFJ, qui agit dans le cadre du Parquet national financier, bénéficie aujourd’hui d’un soutien fort des plus hautes autorités judiciaires. Il a pour mission d’identifier, de documenter, de poursuivre et de sanctionner les crimes économiques qui, selon Abdoulaye Sylla, « sapent les fondements de la République, minent la confiance des citoyens dans l’État et freinent le développement du pays ».

Cette sortie du parquet financier intervient dans un contexte marqué par une volonté politique affirmée de rupture avec les pratiques du passé. La lutte contre la corruption et l’impunité figure parmi les priorités du nouveau régime en place. En dressant un tel bilan après seulement sept mois, le Pôle Financier Judiciaire affiche clairement sa volonté de restaurer l’autorité de l’État, de récupérer les fonds publics détournés et de dissuader toute tentative future d’enrichissement illicite.

Des procès pourraient bientôt s’ouvrir, et certaines affaires très médiatisées sont déjà dans le viseur des enquêteurs. Avec ce rythme soutenu, les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de la justice financière au Sénégal.

Emploi et employabilité des jeunes : Le directeur de l’Emploi dévoile les grands axes de la Conférence sociale

En prélude à la quatrième édition de la Conférence sociale qui se tiendra à Diamniadio les 24 et 25 avril prochains, la Direction de l’Emploi a organisé un petit-déjeuner de presse ce jeudi 17 avril 2025. Cette rencontre avec les journalistes visait à présenter les grandes orientations de cette conférence placée sous le thème : « Emploi et employabilité des jeunes pour un Sénégal souverain, juste et prospère ».

Ce thème, selon Babacar Sy, directeur de l’Emploi au Ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, reflète une réalité urgente. Le chômage des jeunes demeure l’une des principales préoccupations nationales, comme en attestent les chiffres alarmants communiqués par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Face à ce constat, le gouvernement, en collaboration avec les partenaires au développement, les organisations patronales et syndicales ainsi que la société civile, entend réfléchir sur des solutions concrètes pour renverser la tendance.

Les travaux porteront notamment sur la question de l’adéquation entre la formation et les besoins du marché de l’emploi, la nécessité de moderniser les dispositifs d’accompagnement à l’insertion professionnelle, et le rôle de l’innovation technologique dans la création d’emplois. Une attention particulière sera accordée aux opportunités qu’offre le numérique dans un contexte de mondialisation, mais aussi aux défis que cela pose pour une jeunesse souvent mal préparée aux exigences des métiers de demain.

Autre volet important de cette conférence : la migration. Il s’agira d’analyser les causes profondes de l’émigration irrégulière, de réfléchir à des politiques d’encadrement de la mobilité professionnelle et de proposer des alternatives viables à l’exode rural. Pour Babacar Sy, la priorité est de créer des opportunités d’emploi localement tout en offrant des voies de migration légale et sécurisée à ceux qui souhaitent partir. Cela implique une meilleure valorisation du monde rural, souvent négligé, mais pourtant porteur de nombreuses potentialités économiques.

La Conférence sociale ambitionne donc d’aboutir à une feuille de route pragmatique, fondée sur les échanges entre les différents acteurs. Il s’agit de restaurer la confiance des jeunes dans les institutions, d’encourager l’entrepreneuriat, et de bâtir une politique d’emploi inclusive, adaptée aux réalités du Sénégal.

Thierno Alassane Sall : « Abdou Nguer agace parce qu’il n’a ni la vulgarité des chroniqueurs du Projet, ni leur servilité aveugle »

Après l’emprisonnement du chroniqueur Abdou Nguer, placé ce jeudi sous mandat de dépôt par le juge du 3e cabinet, une vague de soutiens lui est manifestée. Le député Thierno Alassane Sall en fait partie. Pour le président de la République des Valeurs (RV), cet emprisonnement était prévisible. « Tous les Sénégalais savaient que son arrestation n’était qu’une question de jours. Abdou Nguer agace parce qu’il n’a ni la vulgarité des chroniqueurs du Projet, ni leur servilité aveugle », a indiqué TAS, remarquant que le jeune chroniqueur allie « une (im)pertinence caustique à une maîtrise de ses sujets qui insupportent au plus haut point l’exécutif, le Pastef et bon nombre de ses militants habitués à en proférer des vertes et des pas mûres ».

Au Sénégal, peste Thierno, « seuls les tribunaux pour mal-pensants tournent à plein régime. Pendant ce temps, l’économie piétine, les entreprises se languissent, et l’enseignement supérieur accumule près d’une année de retard. »

Le député pense qu’il faut s’inquiéter pour la croissance économique, qui prendra des proportions inquiétantes avec « des procès politiques qui font tourner les tribunaux à plein régime et qui vont hisser sans doute le Sénégal à des sommets encore jamais atteints. »

Lutte contre le gaspillage : Ousmane Sonko veut une administration exemplaire

Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé ce jeudi une cérémonie d’installation des gestionnaires de l’énergie dans les administrations publiques. Un acte fort qui s’inscrit dans sa volonté affirmée de rationaliser les dépenses de l’État, particulièrement celles liées à la consommation d’énergie.

Face à un public composé de cadres de l’administration, de techniciens et d’observateurs de la vie publique, Ousmane Sonko a tenu un discours sans concession sur ce qu’il qualifie de « gaspillage structurel » dans les services de l’État.

Mobilier de bureau superflu, matériel informatique renouvelé sans justification, usage abusif des véhicules de fonction, déplacements non essentiels, consommation excessive d’eau et d’électricité… Le chef du gouvernement a énuméré les nombreuses dérives qui pèsent lourdement sur les finances publiques.

« Si nous voulons inciter les Sénégalais à adopter des comportements responsables, l’administration doit d’abord montrer l’exemple », a-t-il martelé, appelant à une véritable transformation culturelle au sein de la fonction publique.

Selon les chiffres avancés par le Premier ministre, le gaspillage énergétique dans les bâtiments publics coûterait chaque année près de 71 milliards de francs CFA à l’État. Une somme qu’il juge « colossalement injustifiée » et qui pourrait être réorientée vers des secteurs stratégiques comme l’éducation, la santé ou les infrastructures.

Prenant son propre comportement comme exemple, Ousmane Sonko a raconté :

« Si vous allez dans mon bureau au 8ᵉ étage en ce moment, vous n’y trouverez ni climatiseur ni lampe allumés. Ce sont de petits réflexes que nous devons intégrer et qui peuvent nous permettre d’économiser des milliards. »

Le Premier ministre a rappelé qu’il n’en est pas à son premier cri d’alerte. Dans son ouvrage publié en 2018, il dénonçait déjà les excès dans la gestion des ressources publiques. Une fois nommé chef du gouvernement, il dit avoir agi rapidement :

« Dès mon arrivée, j’ai signé une circulaire pour rationaliser plusieurs aspects de la gestion publique, malgré certaines résistances. »

Il cite même des exemples concrets : « Dans cette salle, il aurait suffi de baisser les rideaux pour éviter d’allumer les lumières. Ce ne sont pas de grosses chaleurs. Ce sont ces petits gestes, répétés partout, qui peuvent générer des milliards d’économies. »

Au-delà des mesures techniques et réglementaires, Ousmane Sonko a insisté sur la dimension éthique et civique du changement qu’il appelle de ses vœux. « La bonne gouvernance commence dans les détails », a-t-il conclu, appelant à une prise de conscience généralisée dans toutes les sphères de l’administration.

Cette sortie intervient dans un contexte où l’opinion publique attend des signaux forts en matière de rigueur budgétaire, d’exemplarité et de rupture avec les pratiques anciennes.

Accrochage armé à Mongone : un militaire blessé, un autre porté disparu

Une situation tendue prévaut actuellement dans le département de Bignona, plus précisément dans la localité de Mongone, où des affrontements ont opposé les forces de défense à un groupe armé. L’incident survient dans le cadre d’une opération militaire de grande envergure lancée par la Zone militaire n°5, suite à des exactions perpétrées à Djinaki dans la nuit du 13 avril.

Selon les informations communiquées par l’armée, un détachement militaire a été pris à partie par des hommes armés le 16 avril, alors qu’il menait une mission de ratissage. Le bilan provisoire fait état d’un militaire blessé et d’un autre porté disparu.

« Tous les moyens sont actuellement mobilisés pour retrouver notre frère d’armes », a indiqué une source militaire sous couvert d’anonymat. Le soldat blessé a été évacué vers une structure sanitaire et son état serait stable.

L’intervention militaire dans cette zone frontalière s’inscrit dans un contexte de résurgence de violences attribuées à des groupes armés non identifiés. Ces derniers auraient récemment ciblé des populations civiles et détruit des biens à Djinaki, semant la peur dans plusieurs villages environnants.

Les opérations de ratissage se poursuivent et les forces de défense entendent renforcer leur présence dans cette partie sud du pays pour restaurer la sécurité et rassurer les habitants.

La Zone militaire n°5 invite les populations locales à la vigilance, à la collaboration avec les forces de défense, et au calme, en attendant l’issue des opérations en cours.

Le cas Abdou NGuer : un symptôme alarmant d’un pouvoir fébrile

L’arrestation d’Abdou Guer illustre une fois de plus la fébrilité du régime actuel, incapable de tolérer la moindre critique. Cette panique, teintée de revanche et d’intolérance, révèle une incompétence manifeste, incapable de tenir des promesses, même celles sans coût financier ou dont les délais sont déjà dépassés.

Après avoir emprisonné Bougane Gueye Dany, Abou Diallo, Bah Diakhaté, Moustapha Diakhaté, Oumar Sow, Ahmet Suzanne Camara, Ardo Gningue, Assane Diouf…et envisageant probablement d’autres arrestations, le régime franchit une ligne rouge.

Comment justifier l’amnistie de ceux qui ont incendié des maisons, détruit des édifices publics, insulté des citoyens honnêtes, et volé des biens, tout en emprisonnant ceux qui osent exprimer une opinion divergente ?

Lorsque des dirigeants, condamnés pour contre-vérités avérées, sont tolérés, ils devraient avoir la décence de ne pas museler leurs compatriotes sous prétexte de diffusion de fausses nouvelles.

Thierno Bocoum
Ancien parlementaire
Président AGIR

« Diffusion de fausses nouvelles » : Abdou Nguer et son « fan » placés sous mandat de dépôt

Le chroniqueur de SenTV, Abdou Nguer, a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi à l’issue de sa présentation devant le juge d’instruction du 3e cabinet du tribunal de Dakar. Il passera sa première nuit en prison, poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles », à la suite de propos tenus après le décès de Mamadou Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel.

Mais il n’est pas le seul à être derrière les barreaux. Pape Amadou Ndiaye Diaw, identifié comme l’administrateur du compte TikTok « Abdou Nguer Seul », a également été inculpé et écroué. Devant le juge, il a reconnu avoir publié sous ce pseudonyme le commentaire « une autopsie exigée », jugé provocateur et infondé.

Tout est parti de la sortie polémique d’Abdou Nguer, relayée sur les réseaux sociaux, dans laquelle il évoquait un climat d’insécurité dans le pays, citant le décès de Mamadou Badio Camara. Cette déclaration a conduit à l’autosaisine du procureur de la République, qui a rapidement ouvert une enquête.

Interrogé par les enquêteurs, le chroniqueur a nié être à l’origine du commentaire controversé, affirmant ne pas maîtriser suffisamment la langue française pour l’avoir écrit. Il a également déclaré ne pas être lié au compte ayant diffusé les propos en question.

Mais les investigations ont mené à Pape Amadou Ndiaye Diaw, qui a reconnu en être l’auteur. Il s’est présenté comme un simple fan d’Abdou Nguer, expliquant qu’il partageait régulièrement ses vidéos. Il a soutenu avoir repris un commentaire d’un autre internaute sans mauvaise intention, ce que n’a pas retenu la justice.

Les deux hommes font désormais l’objet d’une information judiciaire, ouverte pour diffusion de fausses nouvelles. Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des influenceurs et des internautes sur les réseaux sociaux, et sur les limites de la liberté d’expression dans un contexte politique et social sensible.

Entre exigence de justice et piège politique : la demande de mise en accusation de Macky Sall Par Souleymane Jules SENE

La demande de mise en accusation de l’ancien Président Macky Sall, portée par une frange de l’opinion et certains acteurs politiques, pourrait à première vue apparaître comme un acte de justice réparatrice. Mais à y regarder de plus près, elle porte en elle les germes d’un piège politique soigneusement tendu : celui d’enfermer le parti Pastef dans une logique revancharde, susceptible de fracturer davantage la société sénégalaise.

Car au-delà de la dimension juridico-politique, c’est bien le terrain de la politique politicienne qui est visé par certains. En acculant le pouvoir actuel à prendre une décision aussi lourde de conséquences, certains acteurs cherchent à tester sa cohérence, voire à provoquer un clivage entre l’élan populaire qui a porté Pastef au pouvoir et les réalités de l’exercice étatique. En somme, l’objectif caché pourrait être de faire vaciller la légitimité du pouvoir sur la base d’une promesse non tenue ou perçue comme reniée.

Face à cela, il est essentiel de reposer le débat sur une base sociale et démocratique solide. Il ne s’agit pas uniquement de juger un homme, mais de réconcilier le pays avec une gouvernance éthique, transparente et responsable. La question fondamentale devient alors : comment bâtir une justice transitionnelle qui serve l’intérêt général et non les intérêts partisans ?

En associant cette demande à une grande concertation citoyenne sur les mécanismes de redevabilité des anciens gouvernants, le Pastef pourrait repositionner cette affaire sur le terrain de la maturité politique. Plutôt qu’une simple mise en accusation, il s’agirait d’ouvrir un chantier national sur l’impunité, la vérité et la réparation, impliquant la société civile, les victimes, les institutions et les forces vives de la nation.

Ainsi, le piège se transforme en opportunité au lieu d’être vu comme un parti en quête de « vengeance », Pastef incarnerait une nouvelle vision de la justice, apaisée, inclusive et tournée vers l’avenir. Une justice sociale qui restaure la confiance, plutôt qu’elle ne creuse davantage les divisions.

Le Professeur Abdou Niang élu Président de l’Association Africaine de Néphrologie (AFRAN)

[Tunis, Tunisie Le 16 avril 2025] — L’Association Africaine de Néphrologie (AFRAN) a le plaisir d’annoncer l’élection du Professeur Abdou Niang à sa présidence, à l’issue de l’Assemblée générale qui s’est tenue ce 16 avril 2025. Il succède à ce poste l’égyptien, le Prof Mohamed H. Hafez. Cette nomination consacre l’engagement constant du Professeur Niang en faveur du développement de la néphrologie sur le continent africain.
Professeur de médecine, néphrologue de renommée et chercheur reconnu, Abdou Niang a consacré une grande partie de sa carrière à l’amélioration de l’accès aux soins rénaux en Afrique, à la formation des jeunes professionnels de santé, et à la promotion de la recherche clinique adaptée aux réalités africaines.
« Je reçois cet honneur avec humilité et sens du devoir. Mon ambition est de faire de l’AFRAN une plateforme encore plus inclusive, dynamique et influente dans les politiques de santé rénale à l’échelle africaine et internationale », a déclaré le Professeur Niang à l’issue de son élection.
Durant son mandat, le Professeur Niang s’est engagé à :
• Renforcer la coopération entre les sociétés nationales de néphrologie africaines ;
• Promouvoir la recherche collaborative et la publication scientifique sur les maladies rénales en Afrique ;
• Soutenir la formation et l’encadrement des jeunes néphrologues et paramédicaux ;
• Encourager des politiques publiques en faveur de la prévention des maladies rénales chroniques.
L’AFRAN félicite chaleureusement le Professeur Niang et lui souhaite plein succès dans ses nouvelles fonctions. L’association remercie également le président sortant pour son leadership et son dévouement au service de la communauté néphrologique africaine.

Affaire de fausses nouvelles sur le décès de Badio Camara : Abdou Nguer et son « fan » face à la justice

Poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles, le chroniqueur Abdou Nguer et Pape Amadou Ndiaye Diaw, présenté comme son admirateur, ont été déférés au parquet mercredi. L’affaire, qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux, a été confiée au juge du troisième cabinet, avec un réquisitoire du ministère public demandant leur placement sous mandat de dépôt.

Auditionné par les gendarmes, Abdou Nguer a reconnu être propriétaire de deux comptes TikTok : « Abdou Nguer Officiel » et « Awa Nguer ». Il a toutefois nié être l’auteur du message polémique publié sur un autre compte intitulé « Abdou Nguer seul », dans lequel on pouvait lire : « Le peuple réclame une autopsie du défunt Badio Camara ».

L’intéressé s’est défendu en affirmant qu’il ne sait pas écrire en français au point de produire un tel message. Il a également soutenu que son propos sur le fait que « le pays n’est plus sûr » faisait référence à l’actualité du moment, notamment l’affaire Moustapha Ba, présumé tué selon certaines déclarations officielles, le décès du directeur du Budget, ou encore le cambriolage au Trésor.

Quant à Pape Amadou Ndiaye Diaw, il a reconnu être le propriétaire du compte « Abdou Nguer seul ». Il a déclaré n’avoir aucun lien personnel avec Abdou Nguer, mais se considère comme un fan, qui partageait régulièrement ses vidéos sur TikTok.

Interrogé sur le commentaire incriminé, Diaw a indiqué avoir simplement capturé une réaction d’un autre abonné, sans en mesurer la portée. Une défense jugée insuffisante par le parquet, qui a transmis le dossier au juge d’instruction avec demande de mise en détention provisoire.

Abdou Nguer et Pape Amadou Diaw seront fixés sur leur sort ce jeudi, à l’issue de leur passage devant le juge d’instruction. Cette affaire relance le débat sur la responsabilité numérique, notamment autour des propos tenus sur les réseaux sociaux à propos de figures publiques, en particulier dans un contexte sensible comme le décès de Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel.

Visa Schengen : le Forum du justiciable dénonce une dérive préoccupante autour de VFS Global

Le Forum du justiciable monte au créneau pour dénoncer une situation jugée intenable pour les Sénégalais souhaitant obtenir un visa Schengen. Dans un communiqué, l’organisation pointe du doigt VFS Global, prestataire privé mandaté par plusieurs ambassades européennes à Dakar pour la collecte des demandes, accusé de dérives graves dans la gestion des rendez-vous.

Selon le Forum, l’accès aux rendez-vous via la plateforme de VFS Global est devenu un véritable parcours du combattant. Les délais sont si longs que nombre de citoyens se tournent vers des circuits informels, parfois illégaux, pour obtenir un créneau. Ces pratiques nourrissent un système parallèle où des intermédiaires revendraient les rendez-vous entre 100 000 et 500 000 francs CFA.

« Les délais d’attente anormaux poussent certains citoyens désespérés à recourir à des intermédiaires. C’est une forme de délinquance organisée », fustige l’organisation, qui évoque une inégalité flagrante d’accès aux services consulaires, notamment pour les personnes modestes.

Face à cette situation, le Forum du justiciable interpelle directement les ambassades européennes concernées, les appelant à « revoir le système de gestion des rendez-vous » et à mettre en place des mécanismes transparents, équitables et sécurisés. L’organisation estime que cette crise de confiance ne peut être résolue sans une réforme structurelle.

L’appel est aussi adressé à l’État du Sénégal. Le Forum demande l’ouverture d’une enquête pour identifier les auteurs de ces trafics de rendez-vous et les traduire en justice, tout en invitant les citoyens à signaler tout abus et à refuser toute tentative d’extorsion.

Ce n’est pas la première fois que VFS Global est au centre de polémiques sur le continent africain. Implanté dans plus de 60 pays, le géant indien de la sous-traitance consulaire a déjà fait l’objet de critiques similaires à Abidjan, Bamako ou encore Kinshasa, pour des pratiques opaques et des délais anormalement longs.

Dans un contexte où les politiques migratoires européennes se durcissent et où les démarches administratives deviennent de plus en plus complexes, le Forum du justiciable rappelle que l’accès équitable aux visas est un droit fondamental, qu’il faut garantir à tous, sans discrimination.

L’organisation conclut en demandant une reprise en main du système de prise de rendez-vous, avec un meilleur contrôle par les ambassades et les États partenaires, afin de restaurer la confiance dans un processus devenu selon elle « arbitraire et discriminatoire ».

Grand Tortue Ahmeyim : Le Sénégal et la Mauritanie deviennent exportateurs de gaz naturel liquéfié

C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le Sénégal et la Mauritanie dans le secteur énergétique. British Petroleum (BP) a annoncé le chargement réussi de la toute première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) issue du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), marquant ainsi l’entrée officielle des deux pays dans le cercle restreint des exportateurs mondiaux de GNL.

Dans un communiqué publié ce jeudi, BP s’est félicité de cette avancée majeure dans le cadre de la phase 1 du projet GTA, situé à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal. Cette étape marque un tournant stratégique, non seulement pour le géant pétrolier britannique, mais également pour toute la région ouest-africaine. En effet, le gaz extrait à plus de 2 850 mètres de profondeur est traité à bord d’un navire FLNG (Floating Liquefied Natural Gas), situé à une dizaine de kilomètres au large, avant d’être exporté à l’international.

À pleine capacité, la phase 1 du projet devrait produire 2,4 millions de tonnes de GNL par an, avec une partie destinée aux marchés internationaux et une autre réservée aux besoins domestiques du Sénégal et de la Mauritanie. Cette répartition stratégique permettra non seulement de générer des devises, mais aussi de renforcer la souveraineté énergétique des deux pays.

Ce développement survient dans un contexte où BP ambitionne de lancer dix projets énergétiques majeurs d’ici fin 2027. Gordon Birrell, vice-président exécutif de la production et des opérations de BP, a salué l’aboutissement de ce projet. Il a tenu à remercier les gouvernements mauritanien et sénégalais, ainsi que les partenaires du projet — Kosmos Energy, Petrosen, et SMH — pour leur soutien indéfectible.

« C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail. Félicitations à tous ceux qui ont contribué à franchir cette étape en toute sécurité », a-t-il déclaré.

Classé comme « projet d’importance nationale stratégique » par Dakar et Nouakchott, GTA représente un défi technologique considérable, notamment du fait de l’exploitation en eaux ultra-profondes, à plus de 120 kilomètres des côtes. Cette réussite est le fruit de plusieurs années de coopération entre acteurs publics et privés, tant locaux qu’internationaux.

Depuis le démarrage des travaux en 2017, le projet a généré plus de 3 000 emplois locaux et favorisé le partenariat avec environ 300 entreprises mauritaniennes et sénégalaises. Dave Campbell, vice-président senior de BP pour la Mauritanie et le Sénégal, n’a pas caché sa fierté :

« Ce moment historique est le fruit de relations solides avec les gouvernements, les communautés locales et nos partenaires. Nous comptons les renforcer davantage à mesure que le projet avance. »

Avec cette première exportation, le projet Grand Tortue Ahmeyim ouvre une nouvelle ère énergétique pour l’Afrique de l’Ouest, tout en posant les bases des phases futures de développement. Dans un contexte mondial de transition énergétique, le Sénégal et la Mauritanie se positionnent désormais comme des acteurs crédibles et stratégiques sur le marché du gaz naturel liquéfié.

Situation économique et sociale 2022-2023 : L’ANSD conforte le bilan de Macky Sall et valide les prévisions de Mamadou Moustapha Ba

Le dernier rapport de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) apporte un éclairage complet sur la trajectoire budgétaire et financière du Sénégal entre 2022 et 2023. Si les chiffres confirment une montée de la dette publique, ils traduisent également une stratégie assumée de mobilisation de ressources pour soutenir les dépenses publiques dans un contexte économique contraint.

En 2022, l’État sénégalais a mobilisé 4 046,1 milliards de FCFA de recettes. Ce montant a connu une progression en 2023, atteignant 4 746,5 milliards de FCFA, traduisant une amélioration notable de la capacité de collecte des ressources fiscales et non fiscales.
Dans le même temps, les dépenses exécutées ont grimpé à 3 957,6 milliards de FCFA en 2022, puis à 4 359,2 milliards de FCFA en 2023. Ce niveau de dépense, soutenu par des politiques publiques ambitieuses, a généré un besoin de financement – autrement dit, un déficit – de 917,3 milliards FCFA en 2022 et 922,8 milliards FCFA en 2023.
Ce déficit, bien que significatif, reste dans les proportions jugées soutenables pour un pays émergent, selon les standards de la surveillance macroéconomique régionale.
Pour combler ce besoin de financement, l’État a eu recours à des accumulations nettes de passifs, à hauteur de 1 436,4 milliards de FCFA en 2022 et 1 728,5 milliards de FCFA en 2023. Ces passifs incluent les dettes contractées aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur.
Une part importante de ce financement provient de la dette extérieure : 772,7 milliards de FCFA en 2022 et 1 090,1 milliards de FCFA en 2023. Cette tendance souligne une dépendance accrue aux financements extérieurs, notamment auprès des bailleurs internationaux, mais également une plus grande diversification des sources de financement.
Comparé à 2021, où l’accumulation nette de passifs était de 1 031,01 milliards de FCFA, le rythme s’est ralenti : baisse de 258,32 milliards en 2022 et de 64,78 milliards en 2023, preuve d’un effort progressif de consolidation budgétaire.
L’encours total de la dette de l’administration publique centrale s’est établi à 11 782,8 milliards de FCFA en 2022, soit 68,4 % du PIB, avant d’atteindre 13 797,8 milliards de FCFA en 2023.
En 2022, la dette extérieure représentait 10 097,9 milliards de FCFA (soit 85,7 % du total) contre 1 684,8 milliards de dette intérieure (14,3 %).
En 2023, la part de la dette intérieure a augmenté pour atteindre 4 553,3 milliards de FCFA, contre 9 244,5 milliards de FCFA de dette extérieure. Cette évolution indique une volonté d’alléger la pression extérieure en renforçant les financements domestiques.
Le recours au marché financier sous-régional a constitué un levier de financement important. En 2022, les émissions de titres ont totalisé 1 042,9 milliards de FCFA, dont 799,2 milliards d’emprunts obligataires et 243,6 milliards de bons du Trésor.
Les titres de créances ont diminué en 2022, passant de 565,9 milliards de FCFA en 2021 à 273,7 milliards de FCFA, traduisant une certaine prudence. Mais en 2023, ce segment a été dynamisé pour atteindre 966,8 milliards de FCFA, grâce notamment à la confiance accrue des investisseurs et à la présence renforcée d’entreprises privées dans ce marché.
Les engagements sous forme de garanties octroyés par l’État se sont établis à 649,0 milliards de FCFA en 2022 et 570 milliards de FCFA en 2023, ce qui montre une gestion relativement stable de ce levier.
Enfin, les ressources de financement mobilisées sont passées de 3 392,0 milliards de FCFA en 2022 à 3 907,84 milliards de FCFA en 2023, soit une hausse de 327,25 milliards de FCFA, équivalente à une croissance relative de 10,2 %.
Ce rapport de l’ANSD, bien que technique, confirme les choix économiques assumés du régime de Macky Sall, fondés sur des investissements massifs dans les infrastructures et les services sociaux de base, souvent au prix d’un endettement croissant.
Mais les indicateurs laissent également apparaître une gestion encadrée du déficit, une diversification des sources de financement et une plus grande implication du marché domestique.

CONTRIBUTION RÉPUBLICAINE : Vérité sur les poursuites liées au Fonds FORCE COVID-19 – Halte à la désinformation orchestrée par le PASTEF

Contexte :
Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds FORCE COVID-19 n’a pas été initié sous la pression d’un quelconque groupe ou par une exigence populaire incontrôlée. Il a été diligenté par le Président Macky SALL lui-même, dans un souci de transparence, avec la volonté clairement exprimée de faire toute la lumière sur la gestion de ces ressources exceptionnelles mobilisées en pleine pandémie mondiale. Il avait d’ailleurs déclaré que « toute personne reconnue coupable sera traduite en justice », preuve d’une volonté de rendre des comptes aux Sénégalais, sans complaisance.

Rappel des faits et des chiffres :
Au lieu des 1000 milliards brandis avec fracas dans l’espace public comme étant prétendument “détournés”, la réalité budgétaire est tout autre et mérite d’être rappelée avec clarté :
• 651 milliards FCFA ont été mobilisés par les partenaires techniques et financiers,
• 102 milliards FCFA ont été apportés par l’État du Sénégal,
• 20 milliards FCFA ont été collectés grâce à la participation citoyenne.

Ce qui donne un total de 740 milliards FCFA, bien loin du fantasme agité d’un soi-disant « détournement de 1000 milliards ». Ceux qui continuent de marteler ce chiffre mensonger participent consciemment à une vaste entreprise de manipulation de l’opinion publique.

Les faits judiciaires :
L’enquête préliminaire a été lancée par la Division des Investigations Criminelles (DIC) dès janvier-février 2023. Elle a été clôturée en juillet 2023, avec à la clé un rapport d’enquête complet transmis au parquet. Ce travail sérieux et méthodique a permis de remonter les responsabilités potentielles, avec des auditions, des recoupements, des vérifications de documents et de procédures.

Et aujourd’hui, les premières poursuites viennent d’être engagées. Cela prouve que la justice suit son cours.

Une campagne de désinformation orchestrée par le PASTEF :
Il est temps de dire les choses telles qu’elles sont : le PASTEF a été au cœur d’une campagne de désinformation massive, utilisant les réseaux sociaux, certains relais médiatiques acquis à sa cause et des influenceurs démagogues pour faire croire à une spoliation généralisée de 1000 milliards. Ce mensonge éhonté a été ressassé, manipulé, retourné dans tous les sens pour instiller un climat de haine et de rejet envers les institutions de l’État.

Le but ? Affaiblir les fondements de la République, saper la confiance des citoyens envers leurs institutions, et capter un mécontentement populaire à des fins purement électoralistes.

Pourtant, la vérité est têtue : selon les informations officielles, les montants en cause dans les irrégularités ou soupçons de détournement s’élèveraient à environ 6 milliards FCFA. C’est grave, et c’est condamnable. Mais c’est infiniment loin de l’escroquerie intellectuelle des 1000 milliards disparus.

Notre position :
Nous le réaffirmons avec force : toute personne ayant détourné ou mal géré des deniers publics, quelle que soit sa position ou son appartenance politique, doit être poursuivie, jugée, et sanctionnée conformément à la loi. Il n’y a aucune tolérance possible pour la corruption, les malversations ou les abus de pouvoir.

Mais nous refusons que la justice soit instrumentalisée à des fins de règlements de comptes politiques, ou que des mouvements populistes comme le PASTEF, qui ont fait de la manipulation leur arme principale, continuent d’empoisonner le débat public avec des fake news et des approximations grossières.

Conclusion :
La transparence ne peut se construire sur le mensonge.
La justice ne peut se rendre dans la clameur et l’agitation partisane.
Et la République ne se bâtit pas sur la haine et la manipulation.

Le peuple sénégalais mérite mieux. Il mérite la vérité. Il mérite la justice. Il mérite la République.

R Les Républicains – Pour une nouvelle République de vérité, de justice et de responsabilité.

Mouhamadou Moustapha MANE
Président R LES RÉPUBLICAINS

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°445 – 17/04/2025

🔴 SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2022-2023 : LA VÉRITÉ DES CHIFFRES
🔴 RAPPORT SUR LES FINANCES PUBLIQUES : LA JUSTICE PASSE À L’ACTION

🔴 IMPACT DES JOJ : L’ANSD ET LE COJOJ SORTENT LES OUTILS
🔴 LIGUE DES CHAMPIONS : PARIS-ARSENAL ET BARÇA-INTER EN DEMIES

Affaire Fonds Force Covid-19 : Massaly porte plainte contre Le Thié pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation

Le climat politique et médiatique s’échauffe à nouveau autour de l’affaire des Fonds Force Covid-19. Ce mercredi 16 avril 2025, l’homme politique Massaly a officiellement déposé une plainte contre le chroniqueur Le Thié, l’accusant de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation. Une action judiciaire initiée par son pool d’avocats dirigé par Me Moustapha Dieng.

En cause, une sortie médiatique de Le Thié dans l’émission Tolérance Zéro – qu’il rebaptise ironiquement Tolérance Zéro – durant laquelle il a formulé de graves accusations à l’encontre de Massaly. Selon ses propos, ce dernier aurait vendu des maisons, et blanchi la somme de 800 millions de francs CFA issus des fonds Force Covid-19, avec la complicité supposée de « toubabs », terme souvent utilisé pour désigner des partenaires occidentaux.

Des allégations que Massaly qualifie de mensongères et calomnieuses, niant toute implication dans une quelconque affaire de détournement ou de blanchiment. « Trop, c’est trop », a-t-il lancé, noir de colère, avant de confirmer avoir saisi la justice pour laver son honneur.

« Il ne s’agit pas seulement de défendre mon nom, mais aussi de mettre fin à cette culture de l’accusation facile sans preuve. La diffamation ne doit plus être un outil politique ou médiatique », a-t-il déclaré.

L’affaire promet de faire du bruit dans les jours à venir. Reste à savoir quelle suite la justice réservera à cette plainte. Une chose est sûre : la tension est à son comble, et le dossier des Fonds Covid-19 est loin d’avoir livré tous ses secrets.

« Fonds Force Covid-19 » : retour de parquet pour Abdou Aziz Mbaye, contrôle judiciaire pour Baba Hamdy Diawara

L’affaire du détournement présumé des Fonds Force Covid-19 continue de faire tomber des noms connus. Deux nouvelles personnalités sont au cœur de l’actualité judiciaire : Abdou Aziz Mbaye, communicateur traditionnel bien connu, et Baba Hamdy Diawara, artiste musicien. Tous deux ont été interpellés dans le cadre de cette vaste opération de reddition des comptes.

Selon les informations relayées par Seneweb, Abdou Aziz Mbaye a fait l’objet d’un retour de parquet après sa première audition. Il comparaîtra de nouveau ce jeudi, devant le juge du 5e cabinet, qui pilote ce dossier emblématique depuis plusieurs semaines. Le mystère plane encore sur l’issue de cette nouvelle comparution, mais la tension est palpable autour de son sort.

De son côté, Baba Hamdy Diawara a été présenté au même juge, qui a décidé de le placer sous contrôle judiciaire. L’artiste est poursuivi pour détournement de deniers publics, après que le parquet a relevé un montant de 112 millions FCFA dans le cadre de ses prestations liées à la riposte contre le Covid-19.

Entouré de ses avocats – Mes Arona Bass, Alioune Badara Fall, Takha Cissé et Adja Cissé –, Baba Hamdy a tenté de justifier les dépenses engagées. Toutefois, un manque de 2 116 873 FCFA subsiste, qu’il n’a pas pu justifier. Il a par ailleurs versé une caution de 2 millions FCFA, ce qui a permis au juge de ne pas ordonner son placement en détention, préférant la mesure de contrôle judiciaire.

Cette nouvelle étape judiciaire intervient dans un contexte où le dossier du Fonds Force Covid-19, mis en place en 2020 sous le régime de Macky Sall pour atténuer les effets de la pandémie, continue de secouer les milieux politiques, administratifs, culturels et sportifs. Doté de 1000 milliards de FCFA, ce fonds est aujourd’hui au cœur d’une traque pour faire la lumière sur de présumés détournements.

Plusieurs personnalités issues de différents horizons ont déjà été interpellées, certaines placées sous mandat de dépôt, d’autres sous contrôle judiciaire ou en attente d’un retour de parquet. Pour l’opinion publique, la gestion de ces fonds symbolise l’exigence d’un nouveau rapport à la gouvernance et à la transparence des deniers publics.

Pression sur la justice : l’Union des magistrats du Sénégal vole au secours du ministre Ousmane Diagne

Dans un contexte politique tendu, où les accusations de pression sur la justice se multiplient, l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) est sortie de sa réserve. À travers la voix de son président, Ousmane Chimère Diouf, le syndicat des magistrats a exprimé un soutien ferme au ministre de la Justice, Ousmane Diagne, tout en réaffirmant son attachement à l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Invité de la Radio Futurs Médias (RFM), Ousmane Chimère Diouf a tenu à clarifier le rôle que joue le gouvernement dans la conduite de la politique pénale, face aux nombreuses critiques visant l’exécutif. « La politique pénale est indiscutable. Elle est définie par le Gouvernement. Tous les magistrats le savent. Mais il faut rappeler que, malgré cela, son application revient aux magistrats. Chacun a son rôle à jouer », a-t-il expliqué.

Le président de l’UMS a salué la posture du garde des Sceaux, Ousmane Diagne, lors de la séance plénière du 21 février 2025 à l’Assemblée nationale. Interpellé sur la lenteur de certains dossiers judiciaires, le ministre avait affirmé que « le temps de la justice n’est pas celui des hommes ». Une déclaration que l’UMS juge conforme à l’essence même de la justice. « C’est ce qu’on nous a enseigné. La justice ne rime pas avec précipitation ni calcul politique. Aucun magistrat n’acceptera d’être mis sous pression pour accomplir sa mission », a réaffirmé Ousmane Chimère Diouf.

Face aux accusations récurrentes d’instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique, l’UMS a tenu à faire une mise au point essentielle : il existe une séparation claire entre les magistrats du parquet et ceux du siège. « Le ministre n’a aucune prérogative sur les magistrats du siège. Il en a sur le parquet, c’est vrai, car c’est ce dernier qui initie les poursuites. Mais une fois le procès lancé, cela ne relève plus de l’Exécutif », a précisé Ousmane Chimère Diouf.

Cette clarification vise à couper court à une confusion entretenue par certains observateurs et acteurs politiques, qui assimilent toute action judiciaire à une volonté politique. « Il faut distinguer les rôles et respecter l’indépendance des magistrats. Le juge du siège, une fois saisi, ne reçoit d’instructions de personne », a martelé le président de l’UMS.

Au-delà des pressions supposées du pouvoir politique, l’UMS met également en garde contre les jugements populaires qui faussent la perception du travail des juges. « Lorsque les décisions sont favorables, on parle d’indépendance. Lorsqu’elles ne le sont pas, on crie à la manipulation. C’est une interprétation populaire qui ne reflète pas la réalité du fonctionnement judiciaire », a déploré Ousmane Chimère Diouf.

Affaires judiciaires : le CORED appelle les journalistes à plus de discernement et de prudence

Alors que l’actualité nationale est fortement marquée par des affaires judiciaires sensibles, notamment autour de la gestion du Fonds Force Covid-19, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les Médias (CORED) appelle les professionnels des médias à faire preuve d’une grande vigilance. Dans un communiqué publié ce mercredi 16 avril, l’organe de régulation interne de la profession journalistique au Sénégal invite les journalistes à respecter strictement les règles éthiques dans la couverture de ces dossiers complexes.

Le CORED rappelle que le traitement de l’information judiciaire, surtout lorsqu’elle concerne des personnalités connues ou des questions d’intérêt public, exige une approche responsable. « Les consœurs et confrères sont invités à traiter avec discernement et beaucoup de prudence les affaires judiciaires qui font et feront l’actualité dans les jours à venir », peut-on lire dans le communiqué. Ce rappel est d’autant plus nécessaire que les interpellations, convocations ou mises en examen de plusieurs acteurs liés à la gestion des fonds publics sont largement relayées et commentées dans les médias.

Dans ce contexte, le CORED insiste sur la nécessité de concilier la liberté de la presse avec les exigences de rigueur professionnelle. Il appelle ainsi à une vérification stricte des sources, notamment des images d’illustration. Il n’est pas rare que des personnes portant les mêmes noms ou prénoms soient confondues dans certains articles ou reportages, créant des torts irréparables. Le Conseil recommande donc aux rédactions de faire preuve d’une extrême prudence avant toute diffusion ou publication.

Autre point souligné : la précision lexicale et la justesse des termes utilisés. Il ne s’agit pas seulement d’informer, mais d’informer de manière juste, équilibrée et respectueuse des droits fondamentaux. Dans cette dynamique, le CORED insiste sur le respect strict de la présomption d’innocence, principe cardinal de l’État de droit. Toute personne mise en cause, convoquée, placée en garde à vue ou sous mandat de dépôt reste présumée innocente tant qu’elle n’a pas été jugée coupable par une juridiction compétente.

À cet effet, le CORED rappelle aux professionnels des médias l’article 13 du Code de la presse, qui stipule : « Le journaliste et le technicien des médias ne doivent pas publier des informations, des documents, des images et des sons dont l’origine ne leur est pas connue. » Une disposition claire qui appelle à bannir le sensationnalisme et à privilégier l’objectivité dans le traitement de l’information, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets judiciaires susceptibles d’influencer l’opinion publique ou de nuire à la réputation d’individus encore non jugés.

Ce rappel intervient dans un contexte où la frontière entre journalisme professionnel et contenus viraux sur les réseaux sociaux devient de plus en plus poreuse. Le CORED, en tant que gardien de l’éthique et de la déontologie, souhaite ainsi maintenir la crédibilité des médias sénégalais, tout en protégeant les droits des citoyens.

Kolda : bras de fer entre commerçants et municipalité autour d’une foire commerciale

Une vive tension secoue le marché central de Kolda depuis l’annonce d’une foire commerciale organisée par un opérateur privé, avec l’aval de la municipalité. En guise de protestation, les commerçants ont décidé de suspendre le paiement de la taxe municipale jusqu’à nouvel ordre. Une décision forte, qui marque leur profond désaccord avec la gestion de l’espace commercial local par le maire Mameboye Diao.

Les commerçants dénoncent une « concurrence déloyale » encouragée, selon eux, par les autorités locales. La colère est née de l’autorisation accordée à un opérateur économique d’organiser une foire dans le centre-ville, alors même que les produits proposés sont identiques à ceux vendus dans les boutiques du marché central. Pour ces commerçants, il s’agit d’un véritable coup de massue, dans un contexte économique déjà difficile.

« Ce n’est ni plus ni moins qu’un marché parallèle », fustige Ibra Sahko, délégué du marché central, visiblement très remonté. Face à la presse, il n’a pas mâché ses mots : « C’est une injustice. Nous payons nos taxes, nous subissons la cherté des loyers et des produits, et voilà que la municipalité vient autoriser une foire qui nous met directement en concurrence avec des commerçants de passage. C’est un marché noir officiel ! »

Les commerçants affirment que cette foire va entraîner une baisse de leur chiffre d’affaires, et estiment que la mairie aurait dû d’abord consulter les acteurs économiques locaux avant d’autoriser une telle initiative. Pour eux, c’est un manque de considération inacceptable.

Face à cette fronde, la mairie n’a pas tardé à réagir. Abdou Salam Diallo, directeur de cabinet du maire Mameboye Diao, a défendu la décision municipale en insistant sur les prérogatives de la commune en matière d’organisation d’événements commerciaux. Il a également condamné l’initiative des commerçants de suspendre le paiement des taxes, qualifiant leur décision de « goutte de trop ».

« Le paiement de la taxe municipale est une obligation. Il ne peut être suspendu unilatéralement. Le recouvrement va se poursuivre, avec l’appui de la police municipale. Tout commerçant qui refusera de payer s’exposera à une évacuation pure et simple de son emplacement », a martelé M. Diallo.

L’affrontement est désormais ouvert entre les deux parties. Les commerçants, déterminés à aller jusqu’au bout, ont annoncé de nouvelles formes de mobilisation si la municipalité ne revient pas sur sa décision. De son côté, la mairie reste inflexible et refuse de céder à ce qu’elle considère comme une pression inacceptable.

Dans les rues de Kolda, l’inquiétude grandit. De nombreux habitants redoutent que cette crise ne perturbe durablement l’approvisionnement du marché central, principal poumon commercial de la ville. Certains appellent déjà à l’ouverture d’un dialogue franc et direct entre les commerçants et la mairie, pour éviter une escalade qui pourrait se répercuter sur l’ensemble de la population.

Fonds Covid-19 : Ngom Niang et Sadiya Gueye libérés après avoir consigné 200 millions de F CFA

L’affaire du détournement présumé des ressources du Fonds Force Covid-19 continue de livrer ses développements. Ce jeudi, deux figures citées dans ce dossier emblématique de la reddition des comptes sous le régime de Bassirou Diomaye Faye ont bénéficié d’une liberté provisoire, sous réserve d’un contrôle judiciaire strict. Il s’agit de l’ancienne DAGE du ministère des Sports, Ngom Niang, et de la styliste bien connue du milieu de la mode sénégalaise, Alimatou Sadiya Gueye.

Selon des sources judiciaires, le juge du 5e cabinet, chargé de l’instruction du dossier, a accordé la liberté provisoire aux deux prévenus, après qu’ils ont consigné une caution totale de 200 millions F CFA. Ngom Niang a versé la somme de 150 millions de francs CFA, tandis que Sadiya Gueye a été libérée après avoir déposé 50 millions FCFA.

Tous deux sont poursuivis pour détournement de deniers publics, une accusation qui pèse sur plusieurs personnes dans cette affaire tentaculaire. L’enquête s’inscrit dans le cadre de la traque des responsabilités liées à la gestion du Fonds Force Covid-19, mis en place en 2020 par l’ancien président Macky Sall pour faire face à la pandémie. D’un montant initial de 1000 milliards de francs CFA, ce fonds était destiné à soutenir les ménages vulnérables, les entreprises affectées, et renforcer le système de santé.

Mais depuis la publication du rapport de la Cour des Comptes, de nombreuses zones d’ombre ont été mises en lumière, notamment des irrégularités dans la passation de marchés, des surfacturations et des dépenses jugées injustifiées. Le rapport a également pointé du doigt des cas de gestion opaque et de non-respect des règles de procédure dans l’attribution des marchés publics liés au Fonds.

L’ancien DAGE du ministère des Sports, Ngom Niang, est soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans des opérations financières douteuses concernant des achats d’équipements et de matériel, en lien avec les activités du ministère durant la crise sanitaire. Quant à Sadiya Gueye, elle aurait bénéficié de marchés attribués de manière non conforme, selon les premiers éléments de l’enquête.

D’autres personnes, impliquées dans cette vaste affaire, sont actuellement sous contrôle judiciaire, en garde à vue, ou en attente de leur audition. Des retours de parquet ont été notés, et le Pôle judiciaire financier poursuit ses investigations pour déterminer les responsabilités exactes de chacun.

Alors que le gouvernement affiche une volonté ferme de lutter contre l’impunité et de récupérer les biens mal acquis, cette affaire constitue l’un des dossiers tests du nouveau régime en matière de gouvernance, de transparence et de justice. La suite des procédures devrait permettre d’en savoir davantage sur l’ampleur des détournements présumés et sur l’implication d’autres figures publiques ou opérateurs économiques.

Médina : une circoncision pratiquée à domicile tourne au drame

Un drame s’est récemment déroulé dans le quartier de la Médina, à Dakar, mettant en lumière les risques associés à la pratique de la circoncision à domicile. Un garçon de 5 ans a perdu la vie des suites d’une infection grave qui serait survenue après une circoncision effectuée par son propre père à leur domicile.

Les faits se sont produits à la rue 6, angle 21, où, après la procédure de circoncision réalisée à la maison, l’état de santé de l’enfant a rapidement empiré. Selon des sources locales, l’enfant a montré des signes de détérioration grave peu après l’intervention. Face à l’aggravation de son état, il a été transporté d’urgence à l’hôpital Abass Ndao, mais malgré les efforts des équipes médicales, il n’a pas survécu.

Cette tragédie soulève de nombreuses questions sur les pratiques de circoncision non médicalisées et sur les dangers potentiels qu’elles représentent, notamment en l’absence de conditions d’hygiène appropriées et d’une surveillance médicale adéquate. En outre, elle met en exergue les risques encourus par les enfants dans le cadre de telles pratiques, qui, bien que culturelles pour certains, sont effectuées parfois dans des conditions non sécurisées.

Le père de l’enfant, responsable de la procédure, pourrait se retrouver sous enquête pour déterminer les circonstances exactes du décès tragique et les éventuelles responsabilités. Les autorités locales ont annoncé qu’une enquête serait ouverte afin de faire toute la lumière sur cette affaire et de s’assurer que justice soit rendue.

Le décès de cet enfant souligne l’importance d’une réglementation stricte concernant les pratiques de santé, notamment la circoncision, et la nécessité de sensibiliser davantage les populations sur les risques d’une telle intervention lorsqu’elle est réalisée dans des conditions non conformes. Les experts en santé publique rappellent régulièrement que ces procédures doivent être effectuées par des professionnels qualifiés et dans des structures adaptées pour éviter de tels drames.

Cette tragédie a profondément choqué la communauté locale, et la famille endeuillée vit un immense deuil après la perte de l’enfant, victime d’une pratique qui, dans de nombreuses situations, devrait être effectuée sous surveillance médicale stricte. Les autorités compétentes, ainsi que les associations de défense des droits des enfants, attendent des mesures concrètes pour encadrer de manière plus stricte cette pratique dans l’intérêt de la santé et de la sécurité des enfants.

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Sébikotane : le CEM Sébi Gare sous menace de fermeture pour loyers impayés

Un vent d’inquiétude souffle actuellement sur la communauté éducative de Sébikotane, située à moins de 45 kilomètres de Dakar. Le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Sébi Gare, établissement public qui accueille plusieurs centaines d’élèves, se trouve au cœur d’une situation pour le moins inédite. Le bâtiment qui abrite cet établissement scolaire est en effet sous la menace d’une fermeture imminente en raison d’arriérés de loyers impayés au propriétaire des locaux. Celui-ci a d’ores et déjà exprimé son intention de reprendre possession du bâtiment, à défaut de paiement.

C’est le député Guy Marius Sagna qui a lancé le cri d’alarme en dénonçant cette situation préoccupante dans une question écrite adressée au ministre de l’Éducation nationale. Le parlementaire met en lumière une anomalie grave : le CEM Sébi Gare serait, à ce jour, le seul établissement public dans tout le Sénégal à être logé dans des locaux privés et à devoir s’acquitter d’un loyer mensuel. Cette situation a conduit à l’accumulation de dettes, et le propriétaire n’hésite pas à menacer de fermer l’établissement.

« Sébi Gare est le seul CEM du Sénégal, à ma connaissance, qui paie un loyer chaque mois. Résultat : des arriérés de paiement. Le propriétaire vient régulièrement menacer ou expulser les élèves », a déclaré Guy Marius Sagna, soulignant l’injustice flagrante de la situation. Il a ajouté que ce type de gestion est particulièrement inacceptable à l’approche des examens de fin d’année.

Le député fait part de son inquiétude quant à l’absence de réaction appropriée du gouvernement. Selon lui, les réponses obtenues du ministère de l’Éducation nationale ne sont pas à la hauteur de l’urgence de la situation. « Le ministère de l’Éducation ne prend pas en charge ma préoccupation, qui est pourtant celle des élèves, des enseignants et des parents », a-t-il déploré, insistant sur le fait que les autorités compétentes doivent agir rapidement pour éviter une crise éducative de plus grande ampleur.

Les élèves, les enseignants et les parents d’élèves vivent donc dans une angoisse quotidienne, à l’ombre de la menace d’une fermeture imminente. Le député a révélé que le propriétaire des locaux a exigé récemment la copie des clés de l’établissement, ce qui est perçu comme un signe de plus qu’une expulsion est sur le point de se concrétiser. « Il pourrait changer les serrures à tout moment, empêchant ainsi des centaines d’élèves de poursuivre leur apprentissage », a précisé Guy Marius Sagna, faisant écho à la gravité de la situation.

Cette menace de fermeture soulève des questions plus larges sur la gestion du patrimoine immobilier scolaire au Sénégal. Comment est-il possible qu’un établissement public dépend encore d’un bail locatif privé pour son fonctionnement, exposant ainsi les élèves et le corps enseignant à une instabilité constante ? Dans un contexte où l’accès à l’éducation est un droit fondamental et où les infrastructures scolaires sont déjà insuffisantes, cette situation apparaît comme une anomalie criante.

Le député Guy Marius Sagna a annoncé son intention de réécrire au ministère de l’Éducation nationale pour insister sur la nécessité d’une solution rapide et définitive pour le CEM Sébi Gare. À ses yeux, il ne s’agit pas simplement de résoudre un problème de loyers impayés, mais d’assurer à ces enfants, à leurs enseignants et à leurs parents une sécurité minimale dans l’exercice du droit à l’éducation. Il a d’ailleurs interpellé l’État sur le besoin d’un cadre juridique et financier plus stable pour les établissements scolaires publics, afin d’éviter que de telles situations ne se reproduisent.

Le cas du CEM Sébi Gare illustre une fragilité structurelle dans la gestion du secteur éducatif. En attendant une réaction gouvernementale forte, la situation est d’autant plus préoccupante que les élèves de cet établissement sont en période de révision pour leurs examens, et une interruption de leurs études pourrait avoir des conséquences désastreuses pour leur avenir académique.

Les parents d’élèves et le personnel éducatif sont en effet dans une situation d’incertitude totale. Le CEM Sébi Gare, qui se trouve déjà dans un bâtiment locatif, ne bénéficie donc pas de la stabilité nécessaire pour fonctionner normalement. Si des mesures correctives ne sont pas prises en urgence, des centaines d’élèves pourraient se voir privés de leurs droits à l’éducation.

Rapport de la Cour des Comptes : Le parquet financier saisit la DIC pour enquête

L’affaire prend une tournure judiciaire. À la suite du rapport accablant de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques du Sénégal entre 2019 et le 31 mars 2024, le parquet du Pôle judiciaire financier est officiellement entré en action. Dans un communiqué diffusé ce mercredi, le procureur de la République financier a annoncé avoir reçu, le 3 avril dernier, un référé aux fins d’ouverture de procédures pénales, transmis par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar.

Ce référé fait suite à des constats graves contenus dans le rapport d’audit publié par la Cour des Comptes. Le document a en effet relevé plusieurs actes et faits susceptibles de qualifications pénales, notamment des irrégularités dans la gestion des fonds publics, des soupçons de détournements, et des manquements manifestes dans le respect des procédures de passation de marchés ou d’exécution budgétaire.

Le parquet financier, désormais saisi, a décidé de confier le dossier à la Division des investigations criminelles (DIC). La saisine a eu lieu le 14 avril 2025, avec pour mission d’ouvrir une enquête approfondie sur l’ensemble des points soulevés dans le rapport transmis par la Cour des Comptes. Les enquêteurs devront ainsi faire la lumière sur les faits reprochés, identifier les auteurs ou complices présumés, et établir d’éventuelles responsabilités pénales.

La mobilisation de la DIC dans cette affaire marque une étape importante dans la volonté des autorités judiciaires d’apporter une réponse ferme aux questions de gouvernance, de transparence et de reddition des comptes. Pour rappel, la Cour des Comptes, dans son rapport, avait pointé une série d’anomalies portant sur des milliards de francs CFA, en insistant sur la nécessité de poursuites pénales dans plusieurs cas.

Ce développement intervient dans un contexte où les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre l’impunité et la bonne gouvernance un pilier central de leur politique. La saisine du parquet financier, suivie de l’ouverture d’une enquête judiciaire, pourrait donc marquer le début d’un vaste chantier de responsabilité publique, avec à la clé d’éventuelles inculpations ou poursuites devant les juridictions compétentes.

Pour l’heure, aucun nom n’a été officiellement cité, mais la procédure suit son cours. Les conclusions de la DIC seront déterminantes pour la suite des événements, et toute la classe politique ainsi que l’opinion publique attendent désormais de voir si cette enquête se traduira par des sanctions exemplaires ou des réformes structurelles durables dans la gestion des finances de l’État.

Saint-Louis : des pêcheurs artisanaux dénoncent l’arraisonnement de douze pirogues en pleine campagne du projet gazier GTA

Les tensions montent à Saint-Louis, où les pêcheurs artisanaux de la Langue de Barbarie dénoncent une série d’incidents maritimes survenus dans le cadre de l’exécution du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Dans un communiqué rendu public ce mercredi 16 avril 2025, l’Association des pêcheurs artisanaux de la ligne de Saint-Louis alerte les autorités sur ce qu’elle qualifie de « situation préoccupante », évoquant une menace grave sur la paix sociale et les moyens de subsistance de centaines de familles vivant de la pêche.

Selon les responsables de l’association, les faits remontent au 5 avril dernier. Ce jour-là, douze pirogues appartenant à des pêcheurs originaires de Guet Ndar et de Santiaba ont été arraisonnées en mer par des agents de sécurité opérant autour du périmètre du projet gazier. Ce que les pêcheurs dénoncent avec vigueur, c’est que les embarcations se trouvaient, selon eux, à près de deux kilomètres en dehors de la zone d’exclusion maritime définie et balisée autour du site GTA. Ils estiment que ces arraisonnements sont non seulement injustifiés, mais ont également été accompagnés d’actes de sabotage. Filets endommagés, cordages coupés, matériel inutilisable : les dégâts sont importants, et à ce jour, aucune explication officielle ne leur a été fournie.

Dans leur lettre adressée au gouverneur de la région de Saint-Louis, les pêcheurs affirment avoir tenté, sans succès, d’obtenir des réponses de l’Inspecteur régional des pêches, de la Direction de la surveillance des pêches (DPS) et du Conseil local de pêche artisanale (CLPA). Ce silence institutionnel ne fait, selon eux, qu’aggraver le sentiment d’injustice ressenti par les communautés touchées, déjà éprouvées par la réduction progressive de leurs zones d’activité depuis le début des travaux du projet gazier.

La colère est d’autant plus vive que ces incidents surviennent à un moment particulièrement crucial de l’année. Les mois d’avril, mai et juin constituent une période appelée localement « Thiorone », pendant laquelle la pêche devient intense dans la zone de DJATARA, un espace maritime riche en ressources halieutiques. Pour les pêcheurs artisanaux, c’est une phase décisive, car elle leur permet de sécuriser l’essentiel de leurs revenus annuels et de garantir la sécurité alimentaire de leurs familles. La perte de matériel en pleine saison pourrait ainsi avoir des conséquences dramatiques sur leur survie économique.

Dans leur communiqué, l’Association des pêcheurs artisanaux exprime une vive inquiétude face à l’absence de mesures de prévention et de concertation. Elle appelle les autorités à ne pas sous-estimer les risques d’explosion sociale dans une zone déjà sensible, où les frustrations liées à l’accès à la mer se multiplient. Les pêcheurs redoutent que, sans intervention rapide, la situation ne dégénère en affrontements ouverts, voire en blocages des opérations du projet GTA.

Face à cette crise naissante, ils demandent l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante sur les événements du 5 avril, afin d’établir les responsabilités et d’apporter des réparations aux pêcheurs lésés. Ils exigent également la mise en place d’un dispositif d’alerte rapide impliquant les forces de sécurité maritime, les autorités locales et les représentants des pêcheurs, pour prévenir de nouveaux incidents. Enfin, ils appellent à la convocation urgente du Comité Régional de Concertation sur le projet GTA, afin d’examiner ces faits à la lumière de la tension actuelle et de proposer des mesures correctives avant l’intensification des activités en mer.

Alors que le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim est présenté comme un symbole du décollage économique du Sénégal, les communautés côtières de Saint-Louis réclament aujourd’hui un traitement équitable et une reconnaissance de leurs droits historiques sur la mer. Si leurs doléances ne sont pas entendues, elles avertissent que le prix à payer pourrait être lourd, non seulement pour leur survie, mais aussi pour la stabilité sociale de toute la région nord.

Trafic de drogue : 58 kg de chanvre stoppés net entre Casamance et Touba

Une nouvelle saisie de drogue vient renforcer la série de coups de filet lancés ces dernières semaines contre les trafiquants opérant à travers le pays. Cette fois, c’est la Brigade Régionale des Stupéfiants (BRS) de Kaolack qui a réussi un gros coup, en interceptant 58 kilogrammes de chanvre indien transportés depuis la Casamance vers la ville sainte de Touba.

Selon le communiqué publié ce mercredi par la Police nationale, l’opération a été menée par les éléments de l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS). Agissant sur la base de renseignements précis, les agents ont mis la main sur la cargaison au terme d’une filature méthodique entre plusieurs localités du centre-sud du pays.

Les 58 kg de chanvre étaient soigneusement dissimulés à bord d’un véhicule de transport banalisé. L’intervention a permis également l’interpellation de quatre individus, qui se trouvent actuellement en garde à vue. D’après les premiers éléments de l’enquête, ces derniers seraient des courriers agissant pour le compte d’un réseau plus large, encore en activité.

Les autorités ont ouvert une enquête visant à identifier l’ensemble des ramifications de ce réseau, notamment les commanditaires présumés et les destinataires finaux de la marchandise à Touba. L’objectif est de démanteler la chaîne complète, de la zone de production ou de stockage jusqu’aux points de distribution.

Cette opération intervient dans un contexte où les autorités sénégalaises – Police comme Gendarmerie – renforcent la lutte contre les narcotrafiquants, à travers une série d’actions coordonnées sur le territoire national. Rien qu’en l’espace de quelques jours, plus de 390 kg de drogues ont déjà été saisis dans plusieurs régions du pays, dont 80 kg de cocaïne à Dakar, 300 kg de chanvre à Fimela et 11 kg à Sokone, comme l’a récemment rappelé la Gendarmerie.

La saisie de Kaolack met à nouveau en lumière l’axe Casamance-centre comme l’un des corridors sensibles du trafic de drogue. La zone, souvent utilisée pour son maillage routier peu contrôlé, est aujourd’hui dans le viseur des services de sécurité. La destination finale de la marchandise – Touba – interpelle aussi, dans un contexte où la ville attire un flux constant de personnes, facilitant parfois la dissimulation de certaines activités illégales.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°444 – 16/04/2025

🔴 MISE EN ACCUSATION DE MACKY : GUY MARIUS LANCE L’ASSAUT !
🔴 DÉTOURNEMENTS PRÉSUMÉS FONDS COVID : LA JUSTICE FRAPPE DES NOMS CONNUS

🔴 LIGUE DES CHAMPIONS – 1/4 DE FINALE RETOUR : LE BARÇA ET LE PSG FILENT EN DEMI-FINALES
🔴 VICTOIRE NETTE DU MALI : 2-0 CONTRE LE BURKINA FASO, DIRECTION LA FINALE !

projet de mise en accusation de Macky Sall : Takku Wallu Sénégal dénonce une « forfaiture »

Le Groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « grave dérive politique » à la suite de la proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, récemment évoquée à l’Assemblée nationale. Dans un communiqué transmis à la presse ce mardi, les parlementaires de ce groupe d’opposition condamnent fermement cette initiative, qu’ils considèrent comme une tentative de déstabilisation politique et un précédent dangereux pour la démocratie sénégalaise.
Selon Takku Wallu, c’est « avec stupéfaction » qu’ils ont appris, par voie de presse, l’intention de mettre Macky Sall en accusation devant la Haute Cour de Justice. Ils rejettent catégoriquement ce qu’ils appellent une « énième affirmation gratuite » émanant d’un député de la majorité, sans mentionner nommément Guy Marius Sagna, l’auteur de la proposition.
Dans son communiqué, le groupe parlementaire appelle l’opinion publique nationale et internationale à mesurer la gravité de ce qu’il qualifie de « forfaiture », estimant que cette démarche porte atteinte à la stabilité institutionnelle et à l’image démocratique du Sénégal. « C’est la première fois dans l’histoire politique de notre pays, marquée par des alternances pacifiques, qu’un pouvoir en place tente d’atteindre un ancien chef d’État avec une telle violence », déplore le texte.
Takku Wallu Sénégal rappelle que la Constitution n’autorise la poursuite d’un ancien président de la République que pour des faits de haute trahison, et non pour la gestion des affaires publiques, dont il n’était plus directement responsable. En s’attaquant à Macky Sall, le groupe estime que le pouvoir actuel cherche surtout à nuire à un homme d’État dont le leadership dépasse les frontières du Sénégal. « C’est une manœuvre politicienne basse, destinée à salir l’image d’un grand Africain salué partout dans le monde », fustigent-ils.
Face à cette situation, les députés de Takku Wallu annoncent leur détermination à faire obstacle à ce qu’ils qualifient de « justice de vainqueurs ». Ils assurent qu’ils useront de tous les moyens légaux pour barrer la route à cette tentative « destructrice du modèle démocratique sénégalais ».
Enfin, le groupe lance un appel à l’ensemble des citoyens « épris de paix et de justice » à se mobiliser pour défendre la cohésion nationale, menacée selon eux par une démarche qui ouvre la voie à l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques.

Papa Djibril Fall tacle Ousmane Sonko : « Un chef de gouvernement aérien, incapable de résoudre les urgences de ce pays »

Mardi 15 avril 2025, le député Papa Djibril Fall, président du mouvement politique « Les Serviteurs », a tenu une conférence de presse où il a violemment critiqué le Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il accuse d’inefficacité et de désintérêt pour les urgences nationales.

Revenant sur son intervention lors de la séance plénière à l’Assemblée nationale la veille, le parlementaire a estimé qu’il était de son devoir d’exposer « les manquements graves » du gouvernement face à la situation actuelle du pays.

Parmi les sujets abordés, la question des licenciements au sein de l’administration publique a occupé une place centrale. Selon lui, ces renvois sont non seulement injustes, mais aussi incohérents, surtout dans un contexte où des recrutements continuent dans certaines directions. « On ne peut pas, d’un côté, renvoyer des agents au nom d’une prétendue rationalisation, et de l’autre côté, enregistrer de nouvelles embauches. Cela n’a aucun sens », a-t-il martelé.

Le député n’a pas mâché ses mots à l’endroit d’Ousmane Sonko, qu’il accuse d’être complètement déconnecté des réalités du pays. « Le Premier ministre a déclaré que les urgences étaient encore « aériennes ». C’est parce qu’il est lui-même un chef de gouvernement aérien, loin du terrain, loin des souffrances du peuple, et incapable de poser des actes concrets face aux crises », a-t-il lancé.

Papa Djibril Fall a également dénoncé ce qu’il qualifie d’acharnement du Premier ministre contre l’opposition, au détriment des véritables priorités du pays. « Il passe plus de temps à régler des comptes politiques qu’à résoudre les problèmes de gouvernance, de justice sociale ou de relance économique. Ce n’est pas ce qu’on attend d’un chef de gouvernement », a-t-il insisté.

Il révèle par ailleurs détenir des documents qui, selon lui, prouvent que certaines décisions prises par l’exécutif, notamment en matière de gestion des ressources humaines, sont basées sur des informations erronées ou incomplètes. « Le gouvernement avance souvent à l’aveugle, sans données fiables, ce qui accentue les injustices », a-t-il dénoncé.

Au-delà des licenciements, Papa Djibril Fall a évoqué la crise dans la justice, la gestion approximative des finances publiques, et la manière dont certaines institutions sont aujourd’hui dirigées. Pour lui, l’incompétence dans la mise en œuvre des actes de gouvernance devient préoccupante. « Il y a une volonté de rupture affichée, mais dans les faits, les résultats tardent à venir et les choix opérés sont souvent maladroits », regrette-t-il.

Il avertit que son mouvement et ses alliés ne laisseront pas faire : « Nous serons vigilants et rigoureux dans notre rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Nous n’allons pas nous taire pendant que des erreurs graves se répètent au sommet de l’État. »

En conclusion, le député a lancé un appel à la responsabilité du gouvernement. Il demande une réorientation urgente des priorités vers des politiques concrètes en faveur des populations, dans la transparence et la concertation. Pour lui, « il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer, mais de rappeler aux dirigeants que la gestion d’un pays ne se fait pas dans les discours, mais dans l’action, l’écoute et la vérité ».

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