Le Programme national de développement des agropoles traverse une période de turbulences suite à la récente nomination d’Aissatou Diallo à la tête de ce programme. En juillet dernier, le président Bassirou Diomaye Faye a pris la décision de nommer Aissatou Diallo à la place de Djiby Mbaye Lo, un choix qui semble aujourd’hui diviser et frustrer plusieurs acteurs du secteur.
Dans le passé, la nomination du coordinateur des Agropoles se faisait à travers un appel à candidatures, un processus transparent qui permettait à des candidats qualifiés de concourir pour le poste. Cependant, cette fois-ci, le gouvernement a opté pour une décision interne sans lancer de tel appel, ce qui a provoqué des remous parmi les partenaires techniques et financiers (PTF), qui ont exprimé leur désapprobation vis-à-vis de cette nomination. En conséquence, plusieurs activités du programme ont été suspendues, et la situation semble se détériorer chaque jour un peu plus.
Les travailleurs des Agropoles ne sont pas épargnés par cette crise. Selon plusieurs lanceurs d’alerte sur les réseaux sociaux, notamment Momar Assane, les employés du programme n’ont pas perçu leurs salaires depuis quatre mois. Cette situation alarmante met en lumière les tensions croissantes au sein du programme, exacerbées par la récente décision de nomination.
L’ancien coordinateur, Djiby Mbaye Lo, n’a pas tardé à réagir face à cette situation. Dans une déclaration poignante, il a révélé avoir adressé un recours au président de la République, en vain. « Je suis un citoyen sénégalais. Le premier recours, je l’ai porté auprès du président de la République, parce que je crois en la justice sociale dans un pays », a-t-il déclaré, insistant sur le respect des lois et des engagements pris, notamment le contrat qui le liait au programme jusqu’en 2028. « Est-ce qu’il a reçu toutes les informations ? C’est un autre débat », a-t-il ajouté, dénonçant l’absence de dialogue et de transparence dans la gestion du programme.
Les questions soulevées par cette situation sont nombreuses. D’une part, la légitimité de la décision présidentielle, qui a écarté le processus d’appel à candidatures, et d’autre part, la question de la gestion financière du programme, avec des salaires bloqués pour les travailleurs, qui témoignent d’une crise de gouvernance. Ces événements soulignent un malaise croissant au sein des agropoles, un programme pourtant essentiel pour le développement agricole du pays.
Il est désormais impératif de trouver une solution pour apaiser les tensions et redonner confiance aux travailleurs et aux partenaires. La situation actuelle est préoccupante et pourrait compromettre les objectifs ambitieux du Programme national de développement des agropoles. Dans ce contexte, le rôle du gouvernement et des acteurs institutionnels sera crucial pour restaurer la stabilité et la confiance au sein de ce programme vital pour l’économie sénégalaise.