Atelier de réflexion sur la refondation de la politique de recherche agricole au Sénégal : un pas vers la souveraineté alimentaire

Un atelier de réflexion portant sur la refondation de la politique de recherche et de vulgarisation agricole a débuté ce lundi dans les locaux de l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) à Dakar. Cet événement d’envergure rassemble divers acteurs du secteur agricole, parmi lesquels des experts, chercheurs, universitaires, producteurs et partenaires au développement, qui, durant trois jours, se pencheront sur l’avenir de l’agriculture au Sénégal.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Djibril Diop, Directeur de Cabinet du Secrétaire d’État aux Coopératives et à l’encadrement paysan. Dans son allocution, M. Diop a souligné les nombreux défis auxquels fait face le secteur agricole sénégalais, en particulier en matière de recherche agrosylvopastorale et halieutique. « Ces défis interpellent directement la recherche, qui doit orienter les choix politiques vers une performance durable des systèmes de production », a-t-il déclaré.

Le secteur agricole occupe une place stratégique dans le développement socio-économique du pays. Contribuant de manière significative à la création d’emplois, à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté, il représente également une opportunité majeure pour la réalisation de la souveraineté alimentaire, l’un des objectifs prioritaires du gouvernement.

M. Diop a rappelé que le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, accorde une attention particulière à ce secteur, perçu comme un levier fondamental pour impulser le développement économique et social du Sénégal. À travers une agriculture innovante et performante, le pays aspire à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations alimentaires et à renforcer sa sécurité nutritionnelle.

La nécessité de refonder la politique de recherche agricole s’inscrit dans une vision de modernisation et d’adaptation aux nouvelles réalités climatiques et économiques. Dr Moustapha Guèye, Directeur général de l’ISRA, a quant à lui salué les avancées réalisées par l’institut au cours des cinq dernières années, grâce à l’engagement des chercheurs et du personnel de soutien. « Nous avons accompli de grandes choses, mais beaucoup reste à faire pour atteindre l’objectif ultime de souveraineté alimentaire », a-t-il affirmé.

Il a également exprimé sa gratitude envers les partenaires techniques et financiers, qui, par leur soutien constant, ont permis à l’ISRA de maintenir son rôle de pionnier en matière de recherche agricole au Sénégal. « L’avenir de l’agriculture sénégalaise repose sur notre capacité à innover, à adapter nos méthodes de recherche aux besoins des producteurs et à proposer des solutions concrètes aux défis agricoles », a ajouté Dr Guèye.

Cet atelier représente une étape importante dans la réflexion sur l’avenir du secteur agricole. Il marque le début d’une transformation profonde de la politique de recherche et de vulgarisation agricole, avec pour objectif de rendre cette recherche plus accessible et utile aux producteurs locaux. L’un des axes principaux abordés lors des discussions concerne l’intégration de technologies modernes, notamment l’intelligence artificielle, pour améliorer les rendements agricoles, optimiser l’utilisation des ressources naturelles et anticiper les fluctuations climatiques.

De plus, une attention particulière est accordée aux systèmes de production durables, résilients et respectueux de l’environnement. Ces enjeux sont cruciaux pour le Sénégal, confronté à des défis écologiques importants, tels que la désertification, la dégradation des sols et les variations climatiques extrêmes.

Les producteurs, qui jouent un rôle central dans la transformation du secteur agricole, sont au cœur de cette nouvelle politique. L’objectif est de mieux adapter la recherche à leurs besoins, tout en encourageant la vulgarisation des innovations issues des laboratoires de l’ISRA et d’autres institutions partenaires.

À ce titre, le gouvernement sénégalais, en collaboration avec les acteurs du secteur, entend renforcer les capacités des agriculteurs en matière d’innovation technologique et de gestion durable des terres agricoles. Cette démarche vise à garantir non seulement la sécurité alimentaire à long terme, mais aussi à améliorer les conditions de vie des populations rurales, souvent les premières victimes de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté.

La refondation de la politique de recherche agricole représente une ambition claire du Sénégal de devenir un acteur majeur dans la production alimentaire en Afrique de l’Ouest. En misant sur l’innovation, la durabilité et la coopération internationale, le pays aspire à atteindre une souveraineté alimentaire durable et à contribuer de manière significative à la lutte contre l’insécurité alimentaire dans la région.

Cet atelier constitue ainsi une première étape vers la réalisation de cet objectif, avec la promesse de résultats concrets et d’actions à long terme qui bénéficieront à l’ensemble du secteur agricole et à la population sénégalaise.

En conclusion, l’ouverture de cet atelier témoigne de la volonté du Sénégal de moderniser son agriculture, de renforcer ses capacités de production et d’assurer une meilleure sécurité alimentaire pour ses citoyens. Il ne fait aucun doute que les conclusions de ces discussions seront déterminantes pour tracer la voie vers une agriculture plus résiliente et durable, capable de répondre aux aspirations du Sénégal pour les décennies à venir.

Kaolack / Autosuffisance alimentaire : Cheikh Tall du FNOPST appelle au remboursement de la dette et donne ses orientations

Cheikh Tall, président de la Fédération nationale des opérateurs privés stockeurs-transporteurs (FNOPST) de la zone centre, a récemment partagé ses perspectives sur l’autosuffisance alimentaire au Sénégal. Il a également plaidé pour le remboursement du reliquat de la dette 2023-2024, estimée à 100 milliards de FCFA, que l’État doit aux opérateurs.

La préparation pour une distribution efficace des semences et engrais a déjà commencé dans la zone centre, englobant les régions de Fatick, Kaolack, Kaffrine et Tambacounda, ainsi que dans d’autres régions du pays. Cela démontre, selon Cheikh Tall, l’engagement du Président Bassirou Diomaye Faye et du ministre de l’Agriculture pour garantir le succès de la campagne agricole 2024.

Cheikh Tall a souligné l’importance d’allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture pour atteindre la souveraineté alimentaire. Il a rappelé qu’un conseil ministériel a été tenu récemment, aboutissant à des décisions cruciales, dont l’apurement des dettes des années 2021, 2022 et 2023, totalisant 20 milliards de FCFA, pour stimuler le développement du secteur agricole.

Le ministre de l’Agriculture a également entamé des discussions avec de grandes institutions financières pour encourager un soutien accru aux agriculteurs. Selon Cheikh Tall, l’agriculture est le moteur de l’économie sénégalaise. « On ne peut pas se développer sans atteindre l’autosuffisance alimentaire », a-t-il affirmé, en soulignant que les autorités ont rapidement compris cette nécessité.

Le budget de l’agriculture a été augmenté de 40 milliards de FCFA, passant à 140 milliards. Cette augmentation a permis de réduire le prix des intrants et d’accroître les quantités de certaines cultures comme l’arachide et les céréales. Cheikh Tall a insisté sur l’importance d’une chaîne complète pour assurer une bonne campagne agricole, appelant à un soutien accru de l’État aux institutions du secteur.

Il a spécifiquement mentionné les instituts de recherche comme l’ISRA et la Disem, qui nécessitent davantage de ressources pour mener à bien leurs recherches et fournir des semences de meilleure qualité. En outre, il a souligné la nécessité de maîtriser l’eau pour permettre aux agriculteurs de mener à bien les campagnes saisonnières et les contre-saisons, notant que le Sénégal dépend trop des pluies malgré la présence de lacs et de fleuves.

Cheikh Tall a conclu en appelant à la combinaison de plusieurs facteurs, notamment une maîtrise efficiente de l’eau, des semences de qualité, un phosphatage des sols adéquat, une volonté politique forte et un foncier bien géré, pour réussir le défi de l’autosuffisance alimentaire. Enfin, il a plaidé pour le remboursement rapide de la dette de 2023-2024 que l’État doit aux opérateurs afin de soutenir l’ensemble de la chaîne agricole et assurer le bon déroulement des activités pendant la saison des pluies 2024.

Mariama Massaly
Correspondante à kaolack.

Les producteurs de maïs de l’est du Sénégal s’engagent pour la souveraineté alimentaire

Dans un contexte où la sécurité alimentaire est une préoccupation mondiale croissante, les producteurs de maïs de la région de l’est du Sénégal font entendre leur voix et expriment leur détermination à contribuer à la souveraineté alimentaire du pays. Sous la direction de Pape Banda Dièye, président du collège national et maire de Tamba, ces agriculteurs s’engagent à surmonter les défis actuels pour assurer une production céréalière abondante et de qualité.

La région de l’est du Sénégal, riche en ressources en eau et en terres fertiles, offre un potentiel agricole important. Les producteurs de maïs de cette région croient en leur capacité à jouer un rôle clé dans la réalisation des objectifs nationaux de production céréalière. Avec une ambition affichée de produire à eux seuls les 350 000 tonnes de céréales projetées par les autorités, ces agriculteurs montrent leur engagement envers le développement agricole et la sécurité alimentaire du pays.

Malgré les défis rencontrés, tels que les problèmes phytosanitaires et les contraintes d’équipement, les producteurs de maïs de l’est du Sénégal ont enregistré des succès notables. Le bilan positif de l’année précédente, marqué par une production de 144 000 tonnes de maïs, témoigne de leur résilience et de leur capacité à surmonter les obstacles. Cependant, pour continuer sur cette lancée et réaliser pleinement leur potentiel, ces agriculteurs appellent à un soutien accru des autorités et des parties prenantes concernées.

Le Drdr, représenté par M. Bâ, souligne la nécessité d’investir dans les infrastructures agricoles et d’augmenter la disponibilité des intrants agricoles. Un réseau de distribution efficace des semences est essentiel pour répondre aux besoins des producteurs et garantir des récoltes abondantes. Avec un accès amélioré aux semences de qualité et aux équipements agricoles appropriés, les agriculteurs de la région pourront optimiser leur production et contribuer de manière significative à la sécurité alimentaire nationale.

L’engagement des producteurs de maïs de l’est du Sénégal en faveur de la souveraineté alimentaire illustre leur engagement envers le développement durable et la prospérité de leur communauté. En collaborant étroitement avec les autorités et les parties prenantes concernées, ces agriculteurs sont déterminés à exploiter pleinement le potentiel agricole de la région pour assurer un approvisionnement alimentaire sûr et durable pour l’ensemble du pays.

Crise alimentaire imminente au Sénégal : une situation alarmante selon la FAO, l’UNICEF et le PAM

Un rapport alarmant publié conjointement par la FAO, l’UNICEF et le PAM met en lumière une situation critique concernant la sécurité alimentaire au Sénégal. Selon ce rapport, jusqu’à 500 000 personnes pourraient être confrontées à des pénuries alimentaires dans les mois à venir. Cette crise alimentaire au Sénégal s’inscrit dans un contexte plus large touchant près de 55 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et du Centre, entre juin et août 2024.

Ce constat préoccupant rappelle le défi majeur auquel Macky Sall avait été confronté en 2012, lorsque 800 000 Sénégalais étaient menacés par l’insécurité alimentaire.

La situation actuelle interpelle le régime de Diomaye Faye, qui doit rapidement élaborer des mesures efficaces pour faire face à cette crise imminente. Le rapport conjoint souligne une augmentation significative de 4 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire par rapport aux prévisions de novembre dernier, soulignant ainsi l’urgence d’une action coordonnée.

Face à cette crise, le président sénégalais a qualifié la situation de « déplorable », tandis que le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a averti la population des temps difficiles à venir.

Pour répondre à cette crise, Martin Naindouba Djerandodje, expert régional de la FAO, encourage le gouvernement sénégalais à intensifier sa collaboration avec le secteur privé pour investir massivement dans l’agriculture. Il met également en avant la vulnérabilité des pays de la sous-région ayant leur propre monnaie, un sujet de débat au Sénégal alors que les nouveaux dirigeants envisagent une monnaie nationale dans leur programme.

La gravité de la situation nécessite une action urgente et concertée pour prévenir une crise humanitaire majeure et assurer la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables au Sénégal.

Les Emirats Arabes Unis apportent un soutien alimentaire aux personnes vulnérables par le biais de la Haute Autorité du Waqf

Dans un geste de solidarité et d’entraide, l’Ambassade des Emirats Arabes Unis à Dakar a remis 200 kits alimentaires à la Haute Autorité du Waqf (HAW) destinés à des personnes vulnérables. Cette donation, composée de produits de première nécessité tels que du riz, de l’huile, du sucre, du lait, des dattes, du couscous et du thé, vise à soutenir différentes catégories de la population, notamment les personnes à mobilité réduite, les non-voyants et les veuves.

La distribution des kits alimentaires a eu lieu le vendredi 5 avril 2024 au siège de la HAW, situé à la Place OMVS (Mermoz Dakar). La cérémonie de remise des dons s’est déroulée en présence de Son Excellence Monsieur Mabrook Al Mansoori, Chargé d’Affaires par Intérim de l’Ambassade des Emirats Arabes Unis à Dakar, de Monsieur El Hadji Amar Lô, Président de la Commission de supervision de la HAW, et de Monsieur Racine Ba, Directeur général de la HAW.

Cette initiative concrétise l’engagement pris par Son Excellence Mohamed Ali bin Aylan Al Shamsi, lors d’une visite à la HAW le 28 février 2024. Le Chargé d’Affaires de l’Ambassade des EAU à Dakar avait promis d’associer la HAW aux actions sociales de l’Ambassade, notamment en ce qui concerne les œuvres de solidarité pendant le mois de Ramadan.

Ce geste témoigne de la volonté des Emirats Arabes Unis de contribuer au bien-être des populations vulnérables au Sénégal, en partenariat avec des institutions locales telles que la Haute Autorité du Waqf. Il reflète également l’importance de la solidarité internationale et de la coopération entre les nations pour faire face aux défis sociaux et humanitaires.

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