Situation précaire des assistants infirmiers : l’ANAIDES interpelle la tutelle.

Lors de son assemblée générale ordinaire ce samedi à Kaolack, l’Association des Assistants Infirmiers Diplômés d’État du Sénégal (ANAIDES) a élu un nouveau bureau et en a profité pour appeler le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko à accorder davantage d’attention à leur situation.

« De 1998 à 2000, l’État du Sénégal avait mis en place un programme appelé le Programme Intégré de Développement de la Santé, visant à combler le déficit en personnel infirmier dans les structures sanitaires du pays », a rappelé M. Ousseynou Kama, nouveau président de l’ANAIDES.

Selon M. Kama, à cette époque, seule l’École Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS) ainsi que quelques écoles privées formaient le personnel infirmier. « Le programme prévoyait la création de 230 nouveaux postes de santé, mais il a été constaté que 70 d’entre eux étaient déjà fermés faute d’infirmiers. C’est à cette période que l’État a cherché une solution pour combler ce déficit », a-t-il poursuivi.

« Mais le personnel infirmier formé en urgence dans les Centres Régionaux de Formation en Santé (CRFS) ne suivait pas le même cursus que celui de l’ENDSS. Ces derniers, appelés Assistants Infirmiers, suivaient une formation de deux ans contrairement aux trois ans des Infirmiers d’État », a précisé M. Ousseynou Kama, président de l’ANAIDES.

L’association dénonce le blocage du concours professionnel qui permettrait aux assistants infirmiers de rejoindre le corps des infirmiers d’État après 4 ans de travail dans la fonction publique. « Le recrutement n’est pas régulier, et concerne seulement 10 personnes au niveau national parmi des milliers de candidats. Seulement 5 postes sont alloués aux sages-femmes et 5 autres aux infirmiers d’État, avec une formation de 3 ans au lieu des 2 ans initialement prévus », a dénoncé M. Kama.

Pour résoudre définitivement le problème des assistants infirmiers diplômés d’État, l’association nationale a esquissé des pistes de solution. « La seule alternative est de suspendre le recrutement des assistants infirmiers afin de réduire les effectifs existants par une formation diplômante et une intégration dans la fonction publique. En effet, beaucoup de nos collègues sont au chômage ou sont exploités comme des esclaves dans les établissements hospitaliers publics et privés », a conclu Ousseynou Kama.

Rappelons que cette assemblée générale ordinaire de l’ANAIDES était la deuxième du genre. Fondée en avril 2018, l’association a tenu sa première assemblée la même année.

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