Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°458 – 07/05/2025

🔴 SANTÉ / PRÉAVIS DE GRÈVE : « AND GUEUSSEUM » PROMET 6 MOIS DE FIÈVRE
🔴 CERAO 2025 / CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST : DIOMAYE EXALTE LE RÔLE DE L’ÉGLISE

🔴 QUARTS DE FINALE MONDIAL BEACH SOCCER 2025 : LE SÉNÉGAL JOUE L’ITALIE
🔴 CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DE LUTTE OLYMPIQUE : LE SÉNÉGAL RÉCOLTE 4 MÉDAILLES

Santé au Sénégal : And Gueusseum met fin à la rétention des données sanitaires et sociales

L’organisation syndicale ASAS-And Gueusseum a annoncé la fin de sa rétention des données sanitaires et sociales, une décision saluée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) comme un « acte de haute portée patriotique ». Dans un communiqué publié récemment, la cellule de communication du ministère a présenté cette initiative comme une ouverture vers une nouvelle ère de dialogue social et de gestion partenariale des conflits.

Cette annonce fait suite à plusieurs sessions de négociations engagées entre les deux parties, ainsi qu’à l’appel lancé le 6 janvier 2025 à Ziguinchor par le ministre de la Santé et de l’Action sociale. En réponse, And Gueusseum a décidé de reprendre le processus de remontée des données sanitaires dès le 15 janvier 2025.

Selon le ministère, cette forme de grève avait des impacts considérables sur le système de santé. « Elle a gravement affecté les capacités d’évaluation et de prise de décision du secteur, compromettant ainsi les stratégies et les interventions basées sur des données probantes », souligne le communiqué. Par ailleurs, la rétention des données a entraîné des pertes financières importantes et une atteinte à la crédibilité des planifications nationales.

Le MSAS a réaffirmé l’engagement de l’État à maintenir un dialogue constructif avec les partenaires sociaux. Suivant les orientations du Président de la République et sous la coordination du Premier ministre, le gouvernement s’emploie à créer les conditions nécessaires à la résolution durable des problèmes du secteur.

« Nous invitons tous les acteurs du secteur de la santé à œuvrer ensemble pour instaurer un climat apaisé », a déclaré le ministère, tout en reconnaissant que les conflits sont inhérents à toute organisation humaine.

La reprise des données sanitaires et sociales constitue un signal fort pour l’avenir du système de santé au Sénégal. Elle marque le début d’une dynamique partenariale qui pourrait renforcer la gouvernance et l’efficacité des interventions dans le secteur.

Ensemble, les autorités et les partenaires sociaux semblent vouloir tourner la page des tensions pour se concentrer sur des solutions pérennes, dans l’intérêt de la population sénégalaise. La réussite de cette nouvelle étape dépendra de l’engagement collectif de toutes les parties prenantes.

Conflit social en santé : l’appel du Premier ministre Sonko contesté par And Gueusseum

Le récent appel du Premier ministre Ousmane Sonko à un remaniement des revendications syndicales, motivé par l’état des finances publiques, a provoqué une vive réaction au sein de l’Alliance des Syndicats autonomes de la Santé (ASAS) And Gueusseum. Loin de se laisser convaincre par le discours de Sonko, l’organisation dirigée par Mballo Dia Thiam a fermement réaffirmé sa position : le gouvernement doit respecter les engagements déjà pris et trouver les moyens financiers nécessaires pour les honorer.

Lors de la présentation d’un nouveau cadre économique, Ousmane Sonko a exhorté les syndicats à faire preuve de patriotisme, suggérant un « armistice » dans les revendications sociales, à l’heure où les caisses de l’État sont sous tension. Cependant, du côté d’And Gueusseum, cette demande a été perçue comme un appel à des sacrifices unilatéraux, pendant que les privilèges des dirigeants restent intacts. « Nous nous interrogeons sur ces déclarations. Les travailleurs devront consentir des sacrifices pendant que les gouvernants continuent de jouir pleinement de leurs privilèges », a martelé Mballo Dia Thiam, dénonçant l’absence de mesures concrètes de la part du gouvernement.

Le leader syndical rappelle que des accords ont été signés en mai 2022, notamment des augmentations salariales substantielles pour les agents de la santé. Selon And Gueusseum, ces engagements doivent être respectés, et toute modification des revendications doit tenir compte des besoins pressants du secteur. « Nous ne revendiquons ni plus ni moins que l’application des accords déjà pris, en tenant compte de nouvelles préoccupations », a précisé Thiam, tout en appelant à un dialogue sincère.

Au-delà des questions salariales, le syndicat a exprimé de profondes inquiétudes sur la question des infrastructures sanitaires. Le projet gouvernemental de construction de 10 hôpitaux de niveau 3 et d’un Établissement public de santé (EPS) de niveau 4 sur une période de 25 ans est jugé insuffisant pour répondre aux besoins croissants de la population. And Gueusseum préconise la construction d’hôpitaux départementaux de proximité, plus adaptés aux réalités locales. « Le passif social dont hérite le Premier ministre doit être traité avec autant d’importance que les autres engagements de l’État », a-t-il souligné.

Un autre point d’achoppement soulevé par And Gueusseum est le manque de ressources dans le domaine de l’action sociale, un secteur considéré comme négligé. Le syndicat appelle à une réévaluation des priorités et à un renforcement des centres de promotion et de réinsertion sociale, nécessaires pour un développement inclusif.

Malgré la montée des tensions, le syndicat maintient son appel au dialogue. Depuis avril 2024, And Gueusseum attend une réponse à sa correspondance adressée au Premier ministre, sollicitant une rencontre pour discuter des solutions possibles. « Dans le monde syndical, l’armistice ne se décrète pas, il se sécrète. Nous demandons simplement à discuter pour trouver des solutions », conclut Mballo Dia Thiam. Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats de la santé est donc loin d’être résolu, avec des perspectives de tensions sociales croissantes.

Les semaines à venir seront déterminantes pour l’évolution de ce conflit qui affecte un secteur clé du développement du pays. Le dialogue semble désormais être la seule issue pour éviter une nouvelle paralysie du système de santé.

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