La situation économique du Sénégal traverse une période critique après la récente annonce de Moody’s. En effet, l’agence de notation a dégradé la note souveraine du pays, la faisant passer de Ba3 à B1. Cette révision intervient dans un contexte de turbulences économiques provoquées par des révélations inquiétantes sur l’état des finances publiques héritées de l’administration de Macky Sall. Le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, avait commandé un audit financier qui a révélé un déficit budgétaire de 2023 dépassant les 10%, soit le double de ce qui avait été initialement rapporté par le précédent gouvernement.
Cette chute de la note sénégalaise a des répercussions immédiates sur les obligations en dollars émises par le pays. Dès l’annonce du nouveau président sur l’état ‘’désastreux’’ des finances publiques lors de l’allocution du ministre Ousmane Sonko, les obligations sénégalaises ont connu une chute vertigineuse. La situation est d’autant plus préoccupante que Moody’s justifie sa décision par une détérioration de la position fiscale et un endettement « nettement » aggravé.
L’agence de notation met ainsi en lumière les risques économiques accrus qui pèsent sur le pays, avec un endettement qui dépasse les projections antérieures. La baisse de la note à B1 signifie une hausse du risque pour les investisseurs internationaux, rendant l’accès aux financements externes plus coûteux pour Dakar.
Les conséquences de cette dégradation de la note ne se limitent pas aux cercles financiers. L’ancien journaliste et désormais acteur politique Mamoudou Ibra Kane (M.I.K), ex-Directeur Général d’Emedia Invest, n’a pas tardé à réagir. Sur la plateforme X (anciennement Twitter), il a directement imputé cette situation aux récentes annonces alarmantes du gouvernement de Bassirou Diomaye Faye.
« Baisse de la note du Sénégal décidée par l’agence de notation Moody’s. Il fallait s’y attendre après les annonces alarmantes du gouvernement. La gestion d’un État ne s’improvise pas. Bienvenue aux mesures d’austérité comme la fin des subventions », a-t-il déclaré. Cette prise de position met en exergue les divergences politiques croissantes concernant la gestion des finances publiques et les mesures à prendre pour redresser la barre.
Alors que le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye tente de rassurer la population et les investisseurs, la perspective de mesures d’austérité semble de plus en plus inévitable. Les subventions, particulièrement dans les secteurs sensibles comme l’énergie, pourraient être réduites, affectant directement le quotidien des Sénégalais. Une telle démarche risque d’aggraver les tensions sociales dans un pays où le coût de la vie a déjà considérablement augmenté ces dernières années.
Pour le nouveau gouvernement, le défi est de taille. Il s’agit non seulement de restaurer la confiance des investisseurs internationaux, mais aussi de stabiliser les finances publiques tout en évitant un choc social majeur. La révision à la baisse de la note du Sénégal par Moody’s met en lumière les urgences économiques auxquelles le pays doit faire face.
Il reste à voir comment Bassirou Diomaye Faye et son équipe s’y prendront pour redresser la situation, et si la politique économique du nouveau gouvernement saura convaincre à la fois les acteurs locaux et internationaux. Une chose est sûre : les mois à venir seront déterminants pour l’avenir économique et politique du Sénégal.