L’Association des Femmes Magistrates du Sénégal (AFMS), présidée par Marie Odile Thiakane Ndiaye, a lancé une initiative ambitieuse pour lutter contre la déperdition scolaire des jeunes filles à Ziguinchor. En partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’association a tenu une journée de sensibilisation axée sur l’égalité des droits pour le maintien des jeunes filles à l’école et la promotion des professions juridiques auprès de ces dernières.
Marie Odile Thiakane Ndiaye a souligné l’importance de cette initiative en déclarant : « L’un des objectifs de notre association, c’est d’intéresser les filles aux métiers du droit… Et pour nous, il paraît important de sillonner le Sénégal. Nous avons commencé par Ziguinchor pour parler aux jeunes filles, leur montrer des modèles. J’espère qu’au sortir de cette journée, nous aurons beaucoup de femmes magistrates, c’est tout ce que nous souhaitons. »
Le PNUD soutient cette initiative dans le cadre de sa stratégie d’égalité des sexes pour la période 2022-2025, qui vise à réduire les inégalités entre hommes et femmes, notamment en matière de gouvernance. Cette stratégie inclusive a pour ambition d’accroître la participation des femmes aux instances de gouvernance et de décision à tous les niveaux, aussi bien au Sénégal que dans le reste du monde.
Cheikh Faye, inspecteur d’académie de Ziguinchor, a rappelé que la question de l’égalité et de l’équité est une préoccupation partagée au sein du ministère de l’Éducation nationale. « La problématique de l’éducation des filles, et en particulier celle de l’égalité et de l’équité entre garçons et filles, est une préoccupation majeure. Pour le cas spécifique de Ziguinchor, nous avons réalisé des progrès réels et des acquis notables en termes d’accès. Du préscolaire au secondaire, l’indice de parité est en faveur des filles. »
Cependant, il a également souligné une problématique persistante : « Si nous examinons les taux d’achèvement, ceux-ci baissent de l’élémentaire au secondaire, ce qui signifie qu’il y a une forte déperdition scolaire, plus marquée chez les garçons, mais néanmoins préoccupante chez les filles. »
Cheikh Faye a identifié les principales raisons du décrochage scolaire chez les filles, notamment les questions d’équité liées à leur situation de vulnérabilité et les problèmes de droits. « Pour les filles, le décrochage est surtout lié à des questions d’équité en lien avec leur situation de vulnérabilité, mais également des questions de droit. »
L’initiative de l’AFMS à Ziguinchor, soutenue par le PNUD, représente un pas significatif vers la réduction de la déperdition scolaire des jeunes filles et la promotion de l’égalité des genres dans le secteur de l’éducation et des professions juridiques. En sensibilisant les jeunes filles et en leur offrant des modèles inspirants, cette initiative espère encourager davantage de femmes à poursuivre des carrières dans le domaine du droit, contribuant ainsi à un avenir plus équitable et inclusif.
AS – Le Dakarois Ziguinchor