Crise politique et judiciaire : Farba Ngom au cœur d’une bataille féroce

La scène politique sénégalaise est en ébullition alors qu’une affaire de blanchiment d’argent, impliquant Farba Ngom, député de l’Assemblée nationale et figure clé de l’opposition, prend une tournure décisive. La coalition Takku Wallu Sénégal, dont il est un membre influent, a renforcé sa stratégie en recrutant une équipe d’avocats chevronnés pour assurer sa défense face à des accusations graves.

L’affaire a éclaté avec la demande, le 3 janvier 2025, du Procureur général près la Cour d’appel de Dakar visant la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. Quelques jours plus tard, le 10 janvier, le ministre de la Justice a officiellement saisi l’Assemblée nationale à cet effet. L’accusation porte sur des transactions financières douteuses qui auraient permis le blanchiment d’une somme astronomique de 125 milliards de francs CFA, un montant qui suscite à la fois stupeur et indignation.

Pour répondre à cette offensive judiciaire, Takku Wallu Sénégal a constitué une équipe d’élite composée de six avocats de renom, parmi lesquels :

• Me El Hadji Amadou Sall

• Me El Hadji Diouf

• Me Oumar Youm

• Me Antoine Mbengue

• Me Ousmane Thiam

• Me Adama Fall

Ces figures du barreau, toutes marquées par une expérience politique ou juridique notable, se préparent à défendre Farba Ngom devant la commission ad hoc de l’Assemblée nationale, chargée d’examiner la demande de levée d’immunité.

Au-delà des arguments juridiques, Takku Wallu Sénégal mène également une riposte politique. La coalition dénonce une tentative d’instrumentalisation de la justice pour affaiblir l’opposition. Ses leaders multiplient les interventions pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une cabale orchestrée contre Farba Ngom.

Selon des sources proches de l’opposition, une conférence de presse sera tenue après la comparution de leur client devant la commission parlementaire. Celle-ci pourrait permettre à la défense de dévoiler sa stratégie et de tenter de rallier l’opinion publique à sa cause.

Cette affaire, qui mêle politique et justice, intervient dans un contexte de tensions exacerbées entre la majorité présidentielle et l’opposition. La révélation de transactions financières douteuses d’une telle ampleur ajoute une dimension explosive au dossier.

Avec la perspective d’un procès qui pourrait bouleverser l’échiquier politique, le Sénégal se trouve face à un défi majeur : concilier justice et transparence tout en préservant la stabilité de ses institutions. L’opinion publique reste divisée, entre ceux qui appellent à une justice impartiale et ceux qui redoutent une instrumentalisation des institutions judiciaires à des fins politiques.

Scandale financier au Sénégal : Mor Guèye et Tabaski Ngom au cœur d’une affaire explosive

Le Sénégal est secoué par une affaire de détournement de fonds publics digne des plus grands thrillers judiciaires. Mor Guèye, patron des entreprises Sen Setal et Webcom Sen, et Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor, se livrent une guerre judiciaire sur fond d’accusations croisées. Le quotidien L’Observateur a révélé les détails de ce scandale le 16 janvier 2025, mettant en lumière des sommes colossales, des faux documents bancaires, et des soupçons d’implications politiques.

Tout commence par une relation professionnelle initiée en 2021 entre Tabaski Ngom et Mor Guèye. Ce dernier, fournisseur privilégié pour des marchés publics, est accusé par l’inspectrice du Trésor d’avoir détourné 288 millions de FCFA destinés à des projets publics. Mais Mor Guèye retourne l’accusation : selon lui, Tabaski Ngom aurait orchestré le détournement pour des objectifs personnels et politiques.

Arrêté le 14 janvier 2025 à Saly Portudal, Mor Guèye est au centre des investigations. Il affirme que Tabaski Ngom lui aurait confié des chèques d’une valeur totale de 681 millions de FCFA pour les déposer sur les comptes de ses entreprises. Sur cette somme, 243 millions de FCFA auraient servi à financer la campagne électorale de Moustapha Diop, député-maire lors des législatives de 2024. Cependant, Tabaski Ngom réclame le remboursement de 438 millions de FCFA, qu’elle dit avoir confiés à Mor Guèye, mais accuse ce dernier de lui avoir fourni de faux documents bancaires émanant de Coris Bank.

Face aux enquêteurs, Mor Guèye dévoile une version qui complique encore l’affaire. Il reconnaît avoir remboursé 150 millions de FCFA sur le compte de la Commission de Régulation du Secteur de l’Énergie (CRSE). Quant aux 288 millions restants, il affirme les avoir remis en main propre à Tabaski Ngom, sans témoin ni preuve écrite. Une déclaration qui sème davantage le doute.

Mor Guèye se défend également en affirmant que Tabaski Ngom était l’initiatrice des manœuvres financières frauduleuses, notamment pendant la période électorale de 2024. Selon lui, elle aurait agi pour des gains personnels, tout en cherchant à couvrir ses traces après sa mutation à un nouveau poste.

La dimension politique de cette affaire est préoccupante. Les révélations de Mor Guèye impliquent indirectement Moustapha Diop, qui aurait bénéficié de fonds publics détournés pour sa campagne électorale. Bien que le député-maire ne soit pas encore officiellement incriminé, son nom apparaît dans un contexte embarrassant.

Pour Tabaski Ngom, qui se présente comme une victime, les accusations de son ancien collaborateur ternissent son image. Si ses déclarations visaient initialement à faire éclater la vérité, elles révèlent aussi des zones d’ombre sur son rôle dans cette affaire.

Ce scandale illustre les failles d’un système où les fonds publics peuvent être utilisés à des fins électorales ou personnelles. En pleine enquête, les deux protagonistes, désormais en garde à vue, seront confrontés dans les jours à venir. Le parquet financier et la Division des Investigations Criminelles cherchent à démêler ce réseau complexe de corruption et de trahisons.

Le public, abasourdi par les sommes en jeu et les révélations successives, exige des réponses. Entre faux documents, complicités politiques, et détournements de fonds, l’affaire met à nu des pratiques répréhensibles.

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