Le Défi de Faire Appliquer la Baisse des Prix : Un Test pour Diomaye Faye et Sonko

Répondre à l’annonce du gouvernement concernant les nouveaux prix des denrées essentielles comme le riz, le sucre et l’huile n’est que la première étape d’un défi bien plus ardu pour les nouvelles autorités sénégalaises, Diomaye Faye et Sonko. Fixer les prix depuis leurs bureaux est une chose, mais s’assurer que ces prix soient effectivement respectés par les grossistes, demi-grossistes et détaillants en est une autre, bien plus complexe.

Les tentatives antérieures de réguler les prix sous le régime de Macky Sall n’ont pas été couronnées de succès. Malgré l’affichage obligatoire des prix homologués, les détaillants ont souvent ignoré ces mesures, vendant parfois bien au-dessus des tarifs fixés. Même l’existence d’un numéro vert pour signaler les abus n’a pas suffi, confrontant les consommateurs à des lignes saturées et à une efficacité limitée.

La résistance des détaillants est particulièrement redoutable. Contrairement aux industriels, moins nombreux et plus centralisés, les détaillants sont nombreux et dispersés, rendant le contrôle complexe et exigeant une surveillance minutieuse.

Le gouvernement actuel a déjà décidé que les prix doivent être affichés de manière visible dans les boutiques. Cependant, cela rappelle les échecs précédents : afficher les prix réglementés ne garantit pas leur application réelle. Les défis sont multiples, allant de l’insuffisance des contrôleurs des prix à la corruption potentielle des agents chargés de faire respecter les règles.

De plus, il ne suffit pas de contrôler uniquement les prix ; la quantité des produits doit également être surveillée. Certains commerçants pourraient respecter les prix imposés mais diminuer la quantité vendue, contournant ainsi les règles pour maximiser leurs profits.

Le succès de Diomaye Faye et Sonko dans cette entreprise délicate déterminera en grande partie leur crédibilité et leur popularité. Les attentes des Sénégalais en matière de pouvoir d’achat reposent largement sur cette baisse des prix des produits essentiels. Un échec pourrait sérieusement compromettre leur image et leur capacité à gouverner efficacement jusqu’à la fin de leur mandat.

En conclusion, l’application effective de la régulation des prix des denrées essentielles représente un défi crucial pour les nouvelles autorités. La tâche nécessite non seulement de la fermeté et de la rigueur, mais aussi une approche stratégique pour surmonter les obstacles pratiques et institutionnels rencontrés dans le passé.

La FGTS-B critique la baisse des prix de denrées alimentaires : « Le gouvernement n’a pas encore d’emprise sur les réalités »

La Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal (FGTS-B) a exprimé sa déception face à l’annonce de la baisse des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Selon la FGTS-B, cette mesure reflète une méconnaissance des réalités socioéconomiques du Sénégal de la part du gouvernement.

La FGTS-B n’est pas surprise par la réaction négative des populations et des consommateurs. « À l’aune des engagements mirobolants de ceux qui n’auraient encore d’emprise sur les réalités socioéconomiques du Sénégal, notre conviction est qu’au-delà des projections sur l’autosuffisance voire la souveraineté alimentaire à très long terme, la contradiction principale demeure le changement de paradigme dans nos habitudes alimentaires », a déclaré la fédération.

La fédération regrette que cette baisse de prix soit imposée « aux forceps » sur des commerçants et des boulangers innocents et impuissants, qui risquent de fermer leurs commerces ou de licencier du personnel. La FGTS-B souligne que ces travailleurs sont déjà éprouvés par un contexte de morosité économique.

La FGTS-B rappelle que la baisse du coût de la vie doit également inclure des produits essentiels tels que le lait, indispensable à la croissance des enfants, les légumes, les œufs, la viande, ainsi que des aspects cruciaux comme l’énergie, le loyer, les médicaments et les soins. La fédération appelle à une vision globale et cohérente pour véritablement améliorer les conditions de vie des Sénégalais.

En conclusion, la FGTS-B insiste sur la nécessité pour le gouvernement de prendre en compte les réalités du terrain et d’adopter des politiques qui soutiennent véritablement les populations et les acteurs économiques, plutôt que de se concentrer uniquement sur des mesures à court terme qui peuvent avoir des effets néfastes.

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