Les tentatives d’émigration vers les Îles Canaries se sont de nouveau soldées par une tragédie ce week-end. Selon des sources espagnoles, environ 50 migrants ont perdu la vie au cours des dernières 48 heures, victimes de naufrages successifs de bateaux pneumatiques en route vers l’archipel. Ce dimanche, cinq migrants sont morts à 90 kilomètres à l’est de Lanzarote lorsque leur embarcation a sombré, tandis que 17 autres ont été sauvés grâce à un radeau de secours largué depuis un avion de sauvetage maritime.
Dans la même opération, un autre groupe de 80 personnes en détresse a été secouru d’un second canot pneumatique situé à proximité du premier, a précisé un porte-parole de l’agence de sauvetage espagnole, Rescue.
Les équipages des navires de secours basés à Lanzarote et El Hierro ont dû intervenir sans répit. C’est un vol de reconnaissance de l’avion Sasemar 103 qui a repéré les embarcations en détresse, à environ 93 kilomètres au nord-est de Lanzarote. Le premier bateau, dont l’un des flotteurs était dégonflé, avait déjà plusieurs passagers à la mer. Pour tenter de les sauver, l’avion a largué un second radeau de secours.
L’hélicoptère Helimer 204, le navire de sauvetage Salvamar Al Nair, ainsi que plusieurs navires marchands qui traversaient cette zone de l’Atlantique ont été mobilisés pour secourir les migrants. En arrivant, l’hélicoptère a secouru un survivant dans l’eau et a repéré cinq corps flottants, mais a dû se détourner vers une autre embarcation en danger.
Les cinq décès de ce dimanche s’ajoutent aux tragédies survenues plus tôt dans le week-end. Samedi soir, les autorités de sauvetage espagnoles ont porté secours à une embarcation de fortune avec seulement 10 survivants sur les 58 personnes ayant entrepris la traversée depuis l’Afrique, dans une traversée qui a duré trois semaines. En outre, une femme a été retrouvée morte dans l’épave d’un autre bateau, et au moins cinq autres personnes ont perdu la vie dans un autre naufrage.
Par ailleurs, parmi les 180 occupants d’une pirogue en provenance du Sénégal arrivée samedi à El Hierro, un homme est décédé à l’hôpital de l’île le dimanche, accentuant encore le bilan déjà alarmant de cette route migratoire.
Ces tragédies soulignent une fois de plus les dangers extrêmes auxquels sont confrontés les candidats à l’émigration, embarquant dans des conditions précaires dans l’espoir d’atteindre l’Europe. La route des Canaries reste l’une des plus périlleuses, souvent marquée par des naufrages en raison des conditions maritimes difficiles et de la surcharge des embarcations.
Les autorités espagnoles, tout en intensifiant leurs opérations de sauvetage, insistent sur la nécessité d’une solution plus globale impliquant les pays d’origine et les partenaires européens pour freiner ces départs risqués et offrir des alternatives aux populations locales en quête de meilleures perspectives.