Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a donné des instructions fermes au gouvernement pour la mise en place d’un Comptoir Commercial National de l’Or. Cette initiative vise à assurer une souveraineté accrue sur les ressources aurifères du pays et à répondre aux besoins croissants des bijoutiers sénégalais, qui peinent à s’approvisionner en or sur le marché local.
Le secteur de la bijouterie au Sénégal souffre depuis longtemps d’un accès limité à l’or brut ou raffiné, en raison de la forte exportation du métal précieux vers des marchés internationaux plus lucratifs. De nombreux artisans sont ainsi contraints de se tourner vers des circuits informels ou d’importer à des prix élevés. Avec la mise en place du Comptoir Commercial National de l’Or, le gouvernement ambitionne de structurer la filière et de garantir un accès direct et régulé à l’or produit sur le territoire national. Ce comptoir aura pour mission de collecter et raffiner l’or extrait localement, notamment par les artisans miniers et les sociétés industrielles. Il établira des prix compétitifs et transparents, permettant aux bijoutiers sénégalais de se procurer l’or à des coûts maîtrisés. Il permettra également de réduire la dépendance vis-à-vis des circuits informels et des importations, en créant un cadre légal et structuré pour la distribution du métal précieux. La traçabilité et la transparence seront renforcées afin de lutter contre l’exploitation illégale et les exportations non contrôlées. Cette mesure s’inscrit dans une volonté plus large de maîtriser les ressources naturelles du pays et de garantir que leur exploitation bénéficie en priorité à l’économie nationale.
Au-delà de la mise en place du comptoir, le Président de la République a souligné l’importance de renforcer les relations entre les sociétés minières et les populations locales. Le développement du secteur minier a souvent été accompagné de tensions liées aux impacts environnementaux, aux conditions de travail et aux retombées économiques limitées pour les communautés vivant à proximité des sites d’exploitation. Le Chef de l’État a ainsi chargé le gouvernement d’élaborer un mécanisme de concertation et de régulation, en partenariat avec les collectivités territoriales et les acteurs de la société civile. Ce dispositif devra prendre en compte la protection de l’environnement et du cadre de vie en imposant des normes strictes aux exploitants miniers pour limiter la pollution et restaurer les zones dégradées. Il devra aussi promouvoir l’emploi local en encourageant les sociétés minières à recruter prioritairement des travailleurs issus des communautés riveraines et encadrer la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) afin que les multinationales investissent davantage dans les infrastructures locales comme les écoles, les routes, les centres de santé et l’accès à l’eau potable. Cette initiative marque une volonté forte du gouvernement d’instaurer un modèle plus inclusif d’exploitation minière, où les richesses du sous-sol bénéficient directement aux populations sénégalaises.
Dans une optique de transparence et d’optimisation du secteur minier, le Président de la République a demandé au Premier ministre de réaliser une évaluation conjointe de la Société des Mines de Fer du Sénégal Oriental (MIFERSO) et de la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN). Cette évaluation vise à analyser l’efficacité des deux entités dans la gestion et la valorisation des ressources minières du pays. Elle permettra d’éviter les redondances et d’améliorer la coordination entre les acteurs publics et privés du secteur, tout en optimisant les retombées économiques et sociales des exploitations minières pour le développement du Sénégal.