Conflit en Casamance : Signature d’un accord de paix à Bissau entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le MFDC

Le gouvernement sénégalais, représenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ont signé, ce dimanche 23 février 2025, un accord de paix à Bissau, en présence du président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló. Cet accord historique vise à mettre un terme définitif aux hostilités qui perdurent depuis plus de quatre décennies dans cette région du sud du Sénégal.

La signature de cet accord marque une avancée significative dans le processus de pacification de la Casamance, un conflit qui a causé des milliers de morts et de déplacés depuis 1982. Selon les termes de l’accord, les combattants du MFDC s’engagent à déposer les armes et à entamer un processus de démobilisation et de réinsertion. En contrepartie, l’État sénégalais promet d’accélérer le développement économique et social de la région afin d’y garantir une paix durable.

Le Premier ministre Ousmane Sonko, lui-même originaire de Ziguinchor, a souligné l’importance de cet accord pour l’unité nationale et la prospérité de la Casamance. « Nous devons tourner la page de ce conflit et bâtir une Casamance pacifiée, intégrée et économiquement florissante. L’État prendra toutes les dispositions pour accompagner les anciens combattants dans leur réinsertion et mettre en œuvre des projets structurants pour le développement de la région », a déclaré le chef du gouvernement.

Il a également insisté sur la nécessité de respecter les engagements pris afin d’éviter un retour des tensions. « Cet accord n’est pas un simple document, mais le début d’un processus irréversible vers la paix », a-t-il affirmé.

Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, médiateur dans ce processus de paix, a salué la volonté des deux parties d’aboutir à une solution durable. « C’est la deuxième fois que les parties signent un accord de paix ici à Bissau, après celui de 2022 sous l’ancien président Macky Sall. Cette fois, nous espérons que les engagements seront respectés et que la paix reviendra définitivement en Casamance », a-t-il déclaré.

L’accord a également reçu le soutien d’organisations internationales, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine et les Nations unies, qui encouragent une mise en œuvre effective du processus de réconciliation.

Le gouvernement sénégalais prévoit plusieurs mesures pour accompagner la réinsertion des ex-combattants du MFDC, notamment des programmes de formation et de création d’emplois. Des infrastructures routières et sociales seront également renforcées afin de désenclaver la région et de favoriser son intégration économique au reste du pays.

L’un des volets essentiels de l’accord concerne la restitution des terres aux populations déplacées par le conflit, ainsi que des indemnisations pour les victimes. L’État promet également de mettre en place un fonds spécial pour le développement de la Casamance, destiné à financer des projets agricoles, touristiques et industriels.

La signature de cet accord suscite un immense espoir parmi les populations de Casamance, qui aspirent à une paix durable après des décennies de souffrance. Cependant, la réussite de cet engagement dépendra de la volonté des parties à respecter leurs engagements et de la capacité du gouvernement à transformer cette promesse en réalité concrète.

Un Député Bissau-Guinéen Interpellé à Lisbonne avec 13 Kilos de Cocaïne

Le scandale secoue la scène politique de la Guinée-Bissau alors qu’un député de haut rang, Manuel Irénio Nascimento Lopes, a été arrêté à l’aéroport de Lisbonne en possession de 13 kilos de cocaïne. Cette arrestation intervient à peine deux semaines après celle du magistrat bissau-guinéen Eduardo Mancanha pour des accusations similaires de trafic de drogue présumé.

Selon les rapports de l’agence de presse portugaise « Lusa », la drogue a été découverte dans les bagages de M. Lopes dès son arrivée à l’aéroport de Lisbonne, en provenance de Bissau. Cette saisie a conduit à son arrestation immédiate et à sa présentation devant le procureur du tribunal pénal de Lisbonne, qui a décidé de le placer en détention préventive.

Manuel Irénio Nascimento Lopes, âgé de 57 ans, est une figure influente dans la politique bissau-guinéenne. En plus de son mandat parlementaire, il est également connu pour ses activités commerciales, notamment dans le secteur des carrières. Il a occupé des postes de responsabilité au sein de la Fédération bissau-guinéenne de football pendant huit ans, ce qui lui a valu une reconnaissance dans le domaine sportif.

Sa connexion au Mouvement pour l’Alternance Démocratique (MADEM-G15), la deuxième force politique du pays, ajoute un élément politique à cette affaire déjà choquante. Cette arrestation soulève des questions sur l’intégrité des institutions politiques de la Guinée-Bissau et met en lumière les défis persistants auxquels le pays est confronté en matière de lutte contre le trafic de drogue et la corruption.

Alors que les autorités portugaises et bissau-guinéennes travaillent sur cette affaire, l’arrestation de M. Lopes met en évidence la nécessité d’une coopération internationale renforcée pour lutter contre le trafic de drogue transnational et garantir l’application de la loi sans distinction de statut ou de position sociale.

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