Le Dakarois Quotidien N°269 – du 11/09/2024
Le Dakarois Sports N°269 – du 11/09/2024
🔴 ÉLIMINATOIRES CAN 2025 : LE BURKINA FASO ARRACHE LES RÊNES DES MAINS DU SÉNÉGAL DANS LE GROUPE L
Ce vendredi soir à 19h00 GMT, l’Équipe Nationale du Sénégal accueille le Burkina Faso au Stade Abdoulaye-Wade, dans le cadre des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Après quelques performances en demi-teinte lors du dernier rassemblement en vue des qualifications pour le Mondial 2026, les hommes d’Aliou Cissé entendent bien démarrer cette nouvelle saison sur une note de sérénité. Face au Burkina Faso, un adversaire redoutable dans le groupe L, les Lions de la Teranga auront l’opportunité de se relancer.
Un retour au 3-4-3 malgré les critiques
Aliou Cissé, qui a récemment fait l’objet de critiques pour sa stratégie, ne semble pas prêt à abandonner son système en 3-4-3. Lors du dernier rassemblement, ce schéma tactique avait été mis en cause, notamment pour sa compatibilité avec Sadio Mané, la star offensive sénégalaise. Pourtant, pour cette rencontre cruciale, le sélectionneur mise une nouvelle fois sur cette formation.
Sadio Mané, le leader offensif
Sadio Mané, meilleur buteur de l’histoire de la sélection sénégalaise et évoluant actuellement à Al-Nassr, sera de nouveau le pilier de l’attaque sénégalaise. Positionné sur l’aile gauche dans ce 3-4-3, il sera épaulé par Ismaïla Sarr et Nicolas Jackson, en pleine forme depuis son arrivée en sélection. Jackson, auteur de belles prestations avec Villarreal, devrait être préféré à Habib Diallo pour débuter la rencontre.
Des incertitudes défensives et au milieu de terrain
Si l’attaque semble fixée, quelques interrogations subsistent concernant la défense et le milieu de terrain. Abdoulaye Seck est pressenti pour accompagner Kalidou Koulibaly, le capitaine, et Moussa Niakhaté dans la défense à trois. Toutefois, il n’est pas exclu que Pape Gueye, milieu récupérateur talentueux, soit titularisé aux côtés de Pape Matar Sarr et Idrissa Gana Gueye au milieu, permettant à Cissé d’adapter son schéma en 4-3-3 selon les besoins du match.
Dans cette optique, Habib Diarra pourrait occuper le poste de latéral droit, ce qui offrirait une flexibilité tactique supplémentaire en cas de modification du système en cours de match.
La composition probable des Lions de la Teranga
Pour cette rencontre décisive face au Burkina Faso, voici la composition probable des Lions :
Cette rencontre est cruciale pour le Sénégal qui doit assurer sa qualification pour la CAN 2025 et se montrer à la hauteur de son statut de champion d’Afrique en titre. Une victoire contre le Burkina Faso serait un signal fort envoyé à leurs adversaires et une façon de retrouver une dynamique positive pour le reste des qualifications.
Les supporters sénégalais attendent avec impatience de voir si cette équipe parviendra à confirmer son statut et si le 3-4-3 d’Aliou Cissé pourra finalement s’imposer comme une formule gagnante.
Le chef du régime militaire au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a déclaré lors d’un sommet historique à Niamey que le Niger, le Burkina Faso et le Mali avaient « irrévocablement tourné le dos à la Cedeao ». Cette déclaration marque un nouveau chapitre dans les relations tendues entre ces pays sahéliens et l’organisation ouest-africaine.
Lors du sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES), nouvellement formée, le général Tiani a appelé à la création d’une « communauté souveraine des peuples » indépendante des influences étrangères. Cette alliance regroupe des nations dirigées par des gouvernements militaires, tous arrivés au pouvoir à la suite de coups d’État.
Les tensions entre l’AES et la Cedeao se sont intensifiées après le coup d’État de juillet 2023 qui a porté le général Tiani au pouvoir au Niger. En réponse, la Cedeao a imposé des sanctions économiques sévères et a menacé d’intervenir militairement pour restaurer le président déchu, Mohamed Bazoum. Bien que les sanctions aient été levées en février, les relations demeurent glaciales entre les deux camps.
L’AES affirme être une alternative efficace dans la lutte contre le terrorisme, critiquant la Cedeao pour son manque d’engagement dans cette lutte cruciale pour la région sahélienne.
Le sommet de Niamey a marqué la première réunion des présidents de l’Alliance des États du Sahel depuis sa création en septembre 2023. Les dirigeants ont discuté des défis sécuritaires communs, notamment la menace persistante des groupes jihadistes dans la région.
La Cedeao prévoit quant à elle de tenir un sommet à Abuja pour discuter des relations avec l’AES, mettant ainsi en lumière les divergences profondes qui continuent de marquer le paysage politique et sécuritaire de l’Afrique de l’Ouest.
Cette fracture croissante entre l’AES et la Cedeao reflète les défis complexes auxquels la région est confrontée, mêlant politique intérieure, sécurité régionale et relations internationales dans un contexte de lutte contre le terrorisme et de gestion des influences post-coloniales.
En conclusion, l’évolution de cette crise souligne la nécessité d’une coopération régionale renforcée et d’une diplomatie agile pour stabiliser une région aux prises avec des défis sécuritaires de plus en plus complexes.
Dans un contexte de tensions persistantes et de défis sécuritaires au Burkina Faso, le Conseil des ministres du 4 avril dernier a pris une décision significative en attribuant un marché de 500 millions de Francs CFA à l’entreprise IM PRINT pour assurer la communication du pays en période de guerre et de crise.
Selon le communiqué officiel publié à l’issue de la réunion gouvernementale, ce marché se divise en deux lots distincts. Le premier lot, d’un montant de cent millions de FCFA, est dédié à la mise en œuvre d’une communication en temps de crise. Le second lot, d’un montant de quatre cent millions de FCFA, est destiné à la mise en œuvre de la stratégie de communication de guerre.
Cette décision souligne l’importance accordée par les autorités burkinabè à la gestion de la communication dans des périodes délicates et instables. En effet, une communication efficace peut jouer un rôle crucial dans la gestion des crises, en fournissant des informations précises et en maintenant la confiance du public face aux défis sécuritaires et aux incertitudes.
Le choix de l’entreprise IM PRINT pour ce marché démontre la volonté du gouvernement de s’entourer de partenaires expérimentés et fiables pour mener à bien cette mission vitale. La société sélectionnée devra élaborer et mettre en œuvre des stratégies de communication adaptées aux réalités du terrain, tout en tenant compte des besoins spécifiques de la population burkinabè.
Il semble que le capitaine Traoré, en charge de cette initiative, ait été influencé par une citation souvent attribuée à Alain Foka, qui affirme que : « L’histoire de la chasse doit cesser d’être racontée du seul point de vue du chasseur ». Cette citation suggère l’importance de prendre en compte les perspectives et les besoins de toutes les parties prenantes dans la gestion des crises et des conflits.
Cette décision du gouvernement burkinabè marque une étape importante dans la préparation et la gestion des crises, mettant en lumière l’importance cruciale de la communication dans la promotion de la stabilité et de la sécurité nationale.
La création d’une monnaie commune n’a pas été officiellement annoncée, mais les dirigeants des pays de l’Alliance des États du Sahel n’hésitent plus à en faire un objectif affiché. Quelles en seraient les conditions ?
Le général Abdourahmane Tiani, chef du régime militaire au Niger, a remis cette ambition sur la table dimanche soir dans une interview télévisée, estimant que la création d’une telle monnaie constituait une étape nécessaire pour que le Niger, le Mali et le Burkina sortent de la colonisation et recouvrent leur souveraineté. La semaine dernière, c’est le président de transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, qui abordait le sujet et rappelait sa volonté de couper tout lien avec la France. Depuis que ces trois pays ont annoncé leur départ de la Cédéao, le 28 janvier dernier, la création d’une monnaie commune est donc présentée comme une prochaine étape.
Son possible nom, le Sahel, a déjà été éventé par des personnalités proches des régimes malien, nigérien et burkinabè. Sur les réseaux sociaux, des modèles des futurs billets ont même été proposés, à l’effigie du colonel Assimi Goita, du capitaine Ibrahim Traoré et du général Abdourahmane Tiani.
Pour lancer leur monnaie commune, les pays de l’AES devront d’abord quitter l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA ), dont les huit pays membres ont pour monnaie commune le franc CFA. RFI a interrogé des économistes et des juristes indépendants, ainsi que des experts internes de l’UEMOA : tous vont dans le même sens, avec des arguments à la fois juridiques, liés aux traités qui régissent l’UEMOA, et politiques, vu le contexte dans lequel la question se pose.
Du fait de l’histoire de sa construction, deux traités régissent actuellement le fonctionnement de cet espace : le traité UMOA (Union monétaire ouest-africaine) et le traité modifié de l’UEMOA, qui le complète. Les experts sollicités par RFI se fondent notamment sur l’article 3 du traité UMOA, selon lequel « les États membres s’engagent, sous peine d’exclusion de l’UMOA, à respecter les dispositions du présent traité, du traité de l’UEMOA et des textes pris pour leur application », et sur l’article 103 du Traité modifié de l’UEMOA qui fixe les conditions d’adhésion des États membres. Ces textes semblent pourtant laisser une fenêtre de tir aux pays de l’AES, puisqu’ils indiquent qu’un pays ne peut quitter le franc CFA sans quitter l’UMOA, mais sans être aussi catégorique pour ce qui concerne l’UEMOA.
« C’est vraiment un tout », explique une source au sien de l’UEMOA, qui rappelle que les différentes instances de décision de l’UEMOA sont communes aux huit États membres. Au-delà d’un éventuel débat juridique, les experts interrogés rappellent aussi l’aspect politique de la question : en substance, ils expliquent que les pays membres défendant l’intérêt de leur Union, on voit mal la conférence des chefs d’État de l’UEMOA accepter de laisser trois pays « rebelles » s’affranchir de certaines règles – monétaires – et continuer de bénéficier d’autres avantages, douaniers notamment. Impossible juridiquement, irréaliste politiquement : les experts interrogés excluent donc unanimement cette possibilité.
Or les trois pays de l’AES ont annoncé fin janvier leur départ de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), mais pas de l’UEMOA. Or ce maintien est aujourd’hui un filet de sécurité pour les pays de l’AES, comme l’a d’ailleurs rappelé le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, puisqu’ils continueront de bénéficier, au sein de cet espace, de la libre circulation des biens, des personnes et des marchandises. Les membres de l’UEMOA bénéficiant sur ces points des dispositions similaires à celles de la Cédéao.
Pour abandonner le franc CFA et se doter d’une politique monétaire propre, le Mali, le Niger et le Burkina devront donc accepter de perdre les avantages qu’offre l’appartenance à l’UEMOA, sur lesquels ils comptent actuellement pour limiter les conséquences économiques et humaines de la sortie de la Cédéao. C’est le prix à payer pour s’affranchir d’une monnaie que les dirigeants de l’AES considèrent comme une tutelle. Son nom rappelle d’ailleurs à lui seul et sans équivoque l’héritage colonial que constitue le franc CFA.
Un héritage colonial symboliquement très fort, mais déjà en sursis, puisque la Cédéao et la France ont officiellement acté sa mort en décembre 2019, et son remplacement par une monnaie commune à toute la Cédéao : l’éco. Sa mise en place est longue et complexe, avec un lancement prévu en 2027 – échéance que certains jugent même très optimiste –, mais la France a déjà, depuis quatre ans, cessé de siéger dans les instances de la Banque centrale d’Afrique de l’Ouest et la BCEAO n’a plus pour obligation de stocker la moitié de ses réserves de change au Trésor français. À ce jour, la France ne joue plus qu’un rôle de garant financier, avec le maintien de la parité fixe avec l’euro et la garantie de convertibilité. Un dernier lien dont les pays de l’AES veulent également s’affranchir.
Enfin, la création d’une monnaie implique de posséder d’importantes réserves de change, afin d’assurer à la nouvelle devise une certaine stabilité. Le Mali, le Niger et le Burkina n’en disposent pas, mais possèdent des matières premières, notamment de l’or pour le Mali et le Burkina ou du pétrole et de l’uranium pour le Niger. À ce stade, les économistes sollicités par RFI notent cependant que ces trois pays ne disposent pas de stocks qui permettraient de jouer un tel rôle de garantie.
Les pays de l’AES devront aussi se doter d’infrastructures pour battre monnaie et investir pour adapter leurs systèmes de paiement ou, comme ils l’avaient déjà recommandé en novembre dernier, créer un fonds de stabilisation et une banque d’investissement. Des impératifs qui ne semblent en aucun cas diminuer la détermination des dirigeants de l’AES, qui n’ont toutefois donné aucune indication de calendrier pour ces projets d’envergure. « Au moment opportun, nous déciderons », a déclaré, sans plus de précisions, le général Tiani dimanche soir.
Toutes ces considérations ne sont de surcroît relatives qu’aux conditions concrètes d’une sortie de l’AES du franc CFA et ne portent pas sur les conséquences d’une telle décision. La balance entre les avantages et les risques pour les trois pays concernés de créer leur propre monnaie posant encore d’autres questions en termes de stabilité à long terme de la future devise, d’attractivité pour les investissements extérieurs ou encore de capacité pour ces États à lever des fonds sur les marchés internationaux. Dans tous les cas, ce sont les populations qui bénéficieront ou pâtiront des conséquences de cette décision.
Après le Mali l’an dernier, le Burkina et le Niger, également gouvernés par des régimes militaires, ont annoncé leur départ de l’organisation antijihadiste G5 Sahel qui semble désormais vouée à disparaître, neuf ans après sa création.
A sa naissance en 2014, pour lutter contre le jihadisme au Sahel, l’organisation était composée du Mali, du Burkina, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad.
Samedi, le Burkina et le Niger ont décidé « en toute souveraineté » de se retirer « de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ». Une décision qui a pris effet dès le 29 novembre, indiquent les deux pays dans un communiqué conjoint.
Selon Ouagadougou et Niamey, « l’organisation peine à atteindre ses objectifs ».
« Pire, les ambitions légitimes de nos Etats, à faire de l’espace du G5 Sahel une zone de sécurité et de développement sont contrariées par des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge qui achèvent de nous convaincre que la voie de l’indépendance et de la dignité sur laquelle nous sommes aujourd’hui engagés, est contraire à la participation au G5 Sahel dans sa forme actuelle », poursuivent-ils.
Ils affirment avoir pris une « responsabilité historique » en quittant une organisation qui « saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos Etats ».
En mai 2022, le Mali, également gouverné par des militaires depuis 2020, avait quitté le G5 Sahel, invoquant une organisation « instrumentalisée par l’extérieur ».
– Dégradation sécuritaire –
Les cinq pays du G5 Sahel avaient créé en 2014 cette organisation puis lancé en 2017 sa force militaire alors que l’étau des jihadistes se resserrait autour de ces Etats, aux armées sous-équipées. Seuls le Tchad et la Mauritanie sont désormais membres de cette organisation qui semble vouée à disparaître.
Largement financée par l’Union européenne, cette force représentait aux yeux des partenaires internationaux du Sahel une porte de sortie dans une région en proie aux violences jihadistes.
Mais les opérations conjointes sont restées peu nombreuses et la situation sécuritaire au Sahel n’a cessé de se dégrader.
Fin novembre, au moins 40 civils ont été tués dans une attaque jihadiste massive contre une base militaire, à Djibo dans le nord du Burkina Faso, selon l’ONU.
Les régimes militaires du Mali, du Niger et du Burkina, pays sahéliens les plus touchés par les violences jihadistes et dont les relations avec la France sont exécrables, se sont rapprochés ces dernières semaines pour former l’Alliance des Etats du Sahel.
Les chefs de la diplomatie des trois pays ont proposé vendredi soir la création d’une confédération, avec pour ambition de parvenir à terme à une fédération.
Les trois ministres ont insisté sur la diplomatie, la défense et le développement « pour consolider l’intégration politique et économique » entre les trois pays.
Le Burkina a connu deux coups d’Etat militaires en 2022, tandis que le Niger est gouverné par des généraux qui ont pris le pouvoir par la force en juillet 2023.
Samedi, à Ouagadougou, plusieurs centaines de personnes ont manifesté en soutien au régime de transition conduit par le capitaine Ibrahim Traoré, aux slogans de « A bas l’impérialisme », notamment.
«Le gouvernement a décidé en toute responsabilité de la suspension de tous les supports de diffusion du journal Le Monde au Burkina Faso à compter de ce samedi 2 décembre 2023», a écrit dans un communiqué le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, évoquant «un article tendancieux» au sujet d’une attaque jihadiste sanglante dans le nord du pays.