Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a exprimé une opposition ferme aux recommandations issues du séminaire de Saly, organisé par le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdourahmane Diouf. Lors d’une assemblée générale, la coordination de Dakar a jugé que les propositions du ministère constituaient une violation de l’autonomie des universités et des textes régissant l’enseignement supérieur.
Le SAES-UCAD a critiqué la démarche du ministre comme étant prématurée et menée sans une réflexion inclusive et approfondie. Selon le syndicat, le réaménagement du calendrier universitaire proposé est « utopique » et ne tient pas compte des réalités du terrain. « L’assemblée préconise un rejet des recommandations ressorties du séminaire de Saly », a déclaré un porte-parole du syndicat.
Le syndicat a souligné que la prise de décision par le ministère constituait une atteinte injustifiée à l’autonomie des universités. Le SAES-UCAD insiste sur le fait que les réformes doivent être discutées dans un cadre plus inclusif et propose l’organisation de « véritables assises de l’enseignement supérieur ».
Concernant l’impact financier du chevauchement des années universitaires, le SAES-UCAD a rappelé que l’État n’a pas respecté les mesures d’accompagnement nécessaires. Le syndicat a demandé une évaluation de l’absence d’un budget adéquat et des conséquences sur la santé des enseignants.
Sur la question de l’orientation des bacheliers, le syndicat exige le respect de l’autonomie des universités et critique le ministère pour sa volonté perçue de favoriser les établissements privés au détriment des universités publiques. Le SAES-UCAD s’inquiète d’une « privatisation galopante des universités publiques » et déplore le manque de clarté sur les modalités d’orientation des nouveaux bacheliers dans le privé.
Le SAES-UCAD a rejeté en bloc les réformes proposées sur les Masters, qualifiant les propositions de non chiffrées et accusant le ministère de s’immiscer dans la pédagogie. Le syndicat parle de « prise en otage du pédagogique par le politique » et rejette totalement l’atelier de Saly.
Le ministre Abdourahmane Diouf est sommé de revoir sa copie pour espérer convaincre le jury de Dakar. Le SAES-UCAD reste ouvert au dialogue mais exige que les réformes soient menées dans le respect de l’autonomie universitaire et de manière inclusive.
En résumé, les enseignants de l’UCAD, par la voix du SAES, ont clairement exprimé leur désaccord avec les propositions du ministère de l’Enseignement supérieur. Ils appellent à une réévaluation des réformes dans un cadre plus participatif et respectueux de l’autonomie des institutions universitaires.