DÉNONCIATIONS D’ABUS ET DE FRAUDE DE LA PART DE ÇALIK ENERJI : La société d’intérim, ADC, réfute ces allégations

Des travailleurs de la Centrale à gaz du Cap des Biches étaient montés au créneau pour dénoncer des conditions de travail déplorables. Après leur sortie, l’entreprise qui les a recrutés pour le compte de Çalik Enerji, ADC CAPITAL HUMAIN SAS, a émis un communiqué, ce mardi, pour apporter des précisions.
D’après la note, ces agents sont des « journaliers mensualisés en contrat d’intérim avec la société d’interim ADC Capital Humain pour la construction de la Centrale électrique Combined Cycle Fuel-Gaz de 300 MW à Rufisque, Cap des Biches dont le maître d’ouvrage est West African Energy SA ».
À cet effet, le président de ADC CAPITAL HUMAIN SAS, Adama Cissé, a tenu à présenter leur poltique des sources humaines et pratiques courantes en matière de gestion du personnel.
Il explique que contrats proposés ont d’abord fait l’objet de revue par l’inspection du travail avant même d’être présentés aux agents, contrairement aux allégations du personnel qui avait fait face à la presse (lire la parution du Dakarois Quotidien de ce lundi 19 août 2024). « Après signature, un lot important de contrats a fait l’objet de visa par l’inspection du travail dont un exemplaire présenté en annexe de ce communiqué en format anonyme. Ces contrats sont identiques et comportent exactement les mêmes clauses. En raison du grand volume des contrats au moment du pic du projet où nous avons dépassé plus de 700 contractuels, il était matériellement impossible de les faire viser tous dans un délai de 2 à 6 mois que duraient la plupart des contrats. Toutefois, toutes les clauses du contrat sont strictement respectées et conformes à la législation du travail sénégalaise », assure ADC.
S’agissant des fraudes sur l’IPM (Institution de Prévoyance Maladie) fustigés par les travailleurs qui se confiaient au Dakarois Quotidien, le communiqué démonte de telles accusations. « Dès le démarrage des travaux, nous avons mis à disposition sur le site une infirmerie complète, comprenant une ambulance médicalisée en service continu et du personnel soignant (infirmier et médecin) assurant une permanence 24/24. Nous avons également offert une couverture complémentaire santé avec notre assureur (IPM Santé Plus) couvrant l’agent et sa famille à 60%. Conscient des difficultés que cela pose aux patients de préfinancer les 40% de frais médicaux à leurs charges, IPM Santé Plus a bien voulu leur donner des cartes de tiers payant à 100% pour pouvoir se faire soigner sans bourse délier puis rembourser sur leur salaire leur tiers payant. Ceci est une facilité en place depuis 4 ans sur ce chantier et tous les employés en sont informés et en bénéficient avec joie. Le cas échéant, l’agent ou sa famille serait dans l’obligation de payer avant même d’avoir accès aux soins ou aux médicaments », révèlent Adama Cissé et ses services.
Par ailleurs, la même note souligne que compte tenu de l’importance et de la complexité du projet, la phase de construction exige un recours important d’heures supplémentaires qui sont entièrement payées jusqu’à la dernière minute conformément à la législation du travail sénégalaise, comme le témoignent les bulletins de salaires qu’ils ont eux-mêmes brandis dans leur vidéo.
En outre, de façon générale, les employés sont tous déclarés à la CSS et à l’IPRES. Nous tenons dans nos dossiers tous les justificatifs de déclarations et de cotisations. Nos employés ont des profils allant du personnel d’exécution aux ingénieurs. Une quote-part importante du recrutement se fait de concert avec la Municipalité de Rufisque pour privilégier les emplois locaux et durables.
Enfin, tous les employés, soutient ADC CAPITAL HUMAIN SAS, bénéficient d’une prime de panier qui leur assure le déjeûner sur le site pendant la pause.

Communiqué de presse de ADC_0002Télécharger


Le Dakarois

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°254 – du 21/08/2024

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CENTRALE À GAZ DU CAP DES BICHES : Les agents de l’entreprise turque Çalik Enerji dénoncent les conditions dégradantes de travail

Les travailleurs de Çalik Enerji sur le chantier de la centrale à gaz du Cap des Biches signalent des journées de travail interminables, des contrats illégaux, des paiements tardifs et des fraudes sur l’Institution de Prévoyance Maladie (IPM). Ils appellent le Gouvernement à intervenir et protéger leurs droits.

Le chantier de la centrale à gaz du cap des Biches est sujet à beaucoup de polémiques. Après la bataille par presse interposée entre Akilee et West African Energy (WAE), les travailleurs de Çalik Enerji ont également fait parler d’eux. Ces agents de l’entreprise turque, qui intervient dans la construction de ce chef-d’œuvre producteur d’électricité, pointent du doigt les abus qu’ils subissent.

Ces derniers accusent la société étrangère d’être de connivence avec le sous-traitant ADC pour leur imposer des conditions de travail inhumaines. « Nous travaillons onze heures par jour, 7j/7. En effet, nous n’avons droit qu’à un jour de repos (le dimanche) sur quinze jours. Nous méritons des contrats en bonne et due forme. Mais, alors que nous sommes au total au moins mille (1 000) agents, aucun de nous ne jouit d’un contrat qui respecte le Code du travail. Les contrats sont dénués de la signature de l’Inspection du travail ; seule celles du sous-traitant ADC et des employés y figurent. Ce sont de faux contrats. Nos employeurs profitent de l’analphabétisme de la plupart d’entre nous », regrette Mouhamed Thiaw, porte-parole des travailleurs. Il ajoute : « Ils font croire à certains employés qu’ils ont un contrat de six (6) mois. Après cette date, ils les congédient sans arrêter le pointage afin de récupérer les salaires de ces agents. De plus, le pointage se termine le 21 de chaque mois et pourtant, nous ne percevons nos salaires qu’à partir du 08. En outre, la pause d’une heure de temps n’est pas rémunérée. C’est cette mafia que nous avons ici ».

Comble de tout, Çalik Enerji fait miroiter au personnel des heures supplémentaires « inexistantes », selon M. Thiaw, qui décrie également une fraude sur l’Institution de Prévoyance Maladie (IPM). « Un groupuscule profite de la crédulité des employés pour créer à leur insu des factures avec des sommes variant de 97 000 F à 100 000, allant même jusqu’à 200 000 F CFA pour se remplir les poches », révèle-t-il.

Allant plus loin, Mouhamed Thiaw fustige le laxisme de l’Inspection du travail. « Nous n’avons aucunement senti leur présence alors que c’est eux qui doivent veiller au respect de nos droits », peste Mouhamed Thiaw. À ce propos, il interpelle directement le Premier ministre. « Nous avons voté pour eux car Sonko nous a fait croire qu’une fois au pouvoir, il mettra fin à l’injustice et à l’asservissement. Je me demande si lui et son Gouvernement sont au courant de l’existence de cette centrale électrique qui emploie des centaines de jeunes », affirme le sieur Thiaw qui renouvelle, par ailleurs, sa confiance en la justice et sa foi au Premier ministre.

Le Dakarois

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