Le CDEPS dénonce le communiqué du CNRA et appelle à la préservation de la liberté de la presse

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a vivement réagi au récent communiqué du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), mettant en garde certains médias après une altercation entre un chroniqueur et un responsable politique lors d’une émission télévisée.

Dans une déclaration officielle publiée ce mercredi 26 mars 2025, le CDEPS exprime sa « profonde inquiétude » face à cette mise en garde, qu’il considère comme une tentative d’ingérence dans le travail des rédactions.

Le CDEPS rappelle que les injures, les propos diffamatoires et les atteintes à la dignité observés dans l’espace public ne sont pas un phénomène nouveau. Pourtant, le CNRA ne s’en est jamais officiellement préoccupé jusqu’à présent. L’organe de presse estime que cette réaction du CNRA fait suite à la pression d’un parti politique, ce qui compromet sa neutralité.

« Ce rappel aux médias, fait par le Président du CNRA, dans le fond comme dans la forme, est une manière insidieuse de mettre au pas la presse et de s’immiscer dans le fonctionnement interne des rédactions », souligne le CDEPS.

Le CDEPS va plus loin en dénonçant une série d’atteintes à la liberté de la presse depuis l’installation du nouveau régime. Il cite notamment des inquisitions fiscales, la privation de publicités, le non-paiement de prestations déjà effectuées, ainsi que les coupures de signaux de certaines chaînes de télévision.

Face à cette situation, le CDEPS refuse toute tentative de soumission des médias à une « liberté surveillée » et exige l’installation immédiate des huit nouveaux membres du collège du CNRA pour garantir le bon fonctionnement de l’institution.

« Ce communiqué de son Président est la preuve d’un fonctionnement bancal, voire illégal, de l’organe », dénonce le CDEPS, qui estime que le CNRA, en tant qu’instance de régulation, doit se montrer plus indépendant et impartial dans ses interventions.

Dans sa déclaration, le CDEPS réaffirme son attachement indéfectible à la liberté de la presse, qu’il considère comme un pilier essentiel de la démocratie. Il interpelle directement les autorités en leur demandant de prendre des mesures urgentes pour :

  • Garantir la sécurité des journalistes et des médias face aux menaces et aux pressions politiques ;
  • Rétablir le fonctionnement indépendant du CNRA en procédant à la nomination des membres manquants ;
  • Mettre fin aux intimidations et autres formes de répression contre la presse.

Cette prise de position marque un nouveau bras de fer entre les médias et le pouvoir. Alors que le Sénégal traverse une période de tension politique et sociale, la liberté de la presse semble être de plus en plus mise à l’épreuve.

Le CDEPS, en tant que principal représentant des médias privés au Sénégal, entend maintenir la pression sur les autorités pour défendre l’indépendance journalistique et empêcher toute tentative de museler la presse.

Communiqué du CNRA aux médias : Le CDEPS exprime son inquiétude, relève des manquements du régulateur et l’appelle à faire preuve de responsabilité.

Patronat de la presse vs Ministère de la Communication : un bras de fer sur la refonte des médias

Le secteur de la presse sénégalaise est secoué par un affrontement de taille entre le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) et le ministère de la Communication, dirigé par Alioune Sall. En cause, une refonte du paysage médiatique initiée par le gouvernement, qui entend assainir le secteur, améliorer les conditions de travail des journalistes et rendre plus transparente l’attribution de l’aide à la presse. Mais cette réforme est loin de faire l’unanimité et suscite une vive opposition du patronat des médias, qui y voit une tentative de mise sous tutelle de la presse privée.

Depuis l’arrivée de Pastef au pouvoir, le ministère de la Communication a mis en œuvre une série de réformes visant à réorganiser le secteur des médias. Parmi les mesures phares, on retrouve la mise en place d’un système d’agrément pour les entreprises de presse, une exigence de mise en conformité aux normes sociales pour bénéficier de l’aide publique et une volonté de rationaliser un paysage médiatique jugé pléthorique.

Pour Mamadou Ibra Kane, président du CDEPS, cette réforme ressemble à une attaque contre la presse privée. « Ils veulent tout simplement liquider les entreprises de presse sous prétexte de régulation. Tous les actes posés par le gouvernement vont dans ce sens », a-t-il déclaré dans une interview accordée à Jeune Afrique.

Le principal point de discorde concerne l’application de l’article 94 du Code de la presse, qui impose une autorisation préalable pour opérer dans le secteur. Le ministère justifie cette démarche par la nécessité d’identifier les médias en activité et de garantir un cadre plus structuré. Mais pour le CDEPS, cette disposition est contraire à la Constitution, qui garantit la liberté d’entreprendre et d’exercer le métier de journaliste sans ingérence administrative.

Les tensions se sont exacerbées en raison d’un manque de concertation entre les parties prenantes. Selon le président du CDEPS, le ministère a agi de manière unilatérale. « Nous n’avons eu qu’une seule rencontre officielle en juillet. Il nous avait promis des consultations avant de lancer la plateforme d’enregistrement des médias, mais il a avancé seul », déplore-t-il.

De son côté, le ministère de la Communication, par la voix de son directeur Habibou Dia, rejette ces accusations. « Entre mai et août 2024, plusieurs consultations ont eu lieu avec le patronat de la presse, les syndicats de journalistes et les jeunes reporters. Nous avons tenu compte de leurs remarques. Dire qu’il n’y a pas eu de concertation est faux », rétorque-t-il.

Le ministère défend sa réforme en mettant en avant la nécessité de professionnaliser le secteur. « Il y a trop de médias qui ne respectent pas les normes sociales et fiscales. Notre objectif est d’assainir la presse, pas de la faire disparaître », assure Habibou Dia. Il reproche au patronat de vouloir préserver un statu quo qui favorise des pratiques précaires, notamment l’absence de contrats de travail et le non-paiement des impôts.

Mais du côté du CDEPS, on dénonce une volonté déguisée de contrôler la presse indépendante et de favoriser les médias proches du pouvoir. « Si l’objectif était réellement d’améliorer les conditions des journalistes, pourquoi ne pas commencer par appliquer la convention collective et mettre en place un fonds d’appui spécifique ? », s’interroge un éditeur de presse sous couvert d’anonymat.

À ce stade, aucun compromis ne semble en vue. Le CDEPS réclame une suspension du processus et une véritable concertation pour éviter ce qu’il considère comme une mise à mort des petits médias. De son côté, le ministère de la Communication affirme que la réforme ira jusqu’au bout, estimant qu’elle est indispensable pour garantir un secteur médiatique plus solide et mieux structuré.

Liberté de la presse menacée au Sénégal : le CDEPS alerte sur une tentative de mise sous tutelle du secteur médiatique

Le Conseil des Éditeurs et Diffuseurs de Presse du Sénégal (CDEPS) tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de tentative de mise sous contrôle du secteur médiatique par les autorités sénégalaises. Dans un communiqué relayé par Sud Quotidien, le CDEPS dénonce une série de mesures « brutales et inouïes » qui, selon lui, portent atteinte aux fondements de la liberté de la presse dans le pays.

Parmi les faits les plus préoccupants, le CDEPS pointe du doigt les agissements de Télédiffusion sénégalaise (TDS-SA), accusée d’avoir interrompu ou dégradé le signal de quatorze chaînes de télévision locales, invoquant des retards de paiement supposés. Ces coupures auraient été effectuées sans préavis ni recours possible, créant ainsi une situation d’instabilité pour de nombreuses entreprises de presse audiovisuelle.

Le CDEPS signale également que plusieurs médias ont reçu des injonctions fermes leur ordonnant de cesser immédiatement leurs activités, au motif de non-conformité administrative. Ces médias s’exposeraient désormais à des poursuites pénales, ce que les responsables du CDEPS considèrent comme une volonté manifeste de criminaliser l’activité de presse.

« Cette logique de contrainte administrative semble cacher une volonté plus profonde : celle de soumettre les médias au bon vouloir du pouvoir politique, en remettant en question leur indépendance et leur rôle de contre-pouvoir », a déclaré Mamadou Ibra Kane, président du CDEPS, dans le communiqué.

Le CDEPS déplore également un manque de respect des principes fondamentaux tels que la séparation des pouvoirs et les règles de régulation de la presse, pourtant inscrits dans la Constitution sénégalaise et le Code de la presse. Le Conseil rappelle qu’un recours a été introduit en septembre 2024 contre l’arrêté portant création de la Commission d’examen et de validation des entreprises de presse, mais aucune réponse n’a été apportée à ce jour par les autorités.

Face à cette situation jugée alarmante, le CDEPS annonce une série d’actions fortes pour défendre la liberté de la presse. Parmi celles-ci, un rassemblement symbolique est prévu le 3 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Le Conseil appelle également à une mobilisation générale, sollicitant l’appui des citoyens, de la société civile, des organisations de défense des droits humains et de la communauté internationale pour faire barrage à ces mesures jugées arbitraires et liberticides.

Le CDEPS insiste sur la nécessité de préserver un environnement médiatique libre, pluraliste et indépendant, garant de la démocratie et de l’État de droit au Sénégal.

Poursuites pénales et coupure de signal des télés : Des menaces inédites contre la presse sénégalaise

Le Conseil des Éditeurs et Diffuseurs de Presse du Sénégal (CDEPS) tire la sonnette d’alarme face à une offensive sans précédent contre la liberté de la presse. En moins de 48 heures, plusieurs décisions ont été prises unilatéralement par les autorités, menaçant l’existence même des entreprises de presse.

Dans une action brutale et inouïe, la Télédiffusion sénégalaise (TDS-SA) a coupé ou fortement altéré le signal de quatorze chaînes de télévisions locales sous prétexte de retards de paiement, sans préavis, ni possibilité de recours. Dans le même temps, plusieurs médias ont reçu des injonctions fermes de cesser immédiatement leur diffusion, prétextant une non-conformité administrative, au risque de s’exposer à des poursuites pénales. L’activité de presse est désormais criminalisée au Sénégal en cas de «non-reconnaissance» par l’autorité administrative et politique.

Le CDEPS dénonce une stratégie visant à mettre au pas un secteur déjà fragilisé. Il fustige le non-respect flagrant des principes de séparation des pouvoirs et des règles de régulation des médias, pourtant inscrits dans la Constitution et le Code de la presse. Depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement en avril 2024, la presse fait face à une vague de mesures irrégulières et coercitives qui compromettent son indépendance et sa survie économique.

Malgré un recours déposé en septembre 2024 contre l’arrêté instituant la «Commission d’examen et de validation des entreprises de presse», aucune suite n’a été donnée. Pire encore, des violations supplémentaires de la loi ont été constatées et feront l’objet de nouveaux recours devant la Cour suprême.

Face à cette situation critique, le CDEPS prévoit une série d’actions concrètes pour défendre la liberté de la presse. Une mobilisation nationale et internationale est en cours d’organisation. Une manifestation symbolique le 3 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, est également envisagée.

Le CDEPS en appelle aux citoyens sénégalais, à la société civile, aux organisations de défense des droits de l’homme et à la communauté internationale, pour exiger la fin de ces mesures arbitraires et garantir un environnement médiatique libre et indépendant au Sénégal.

Le CDEPS, mercredi 19 mars 2025.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°407 – 27/02/2025

🔴 REFUS DE PATERNITÉ : QUAND L’INJUSTICE DÉTRUIT DES VIES
🔴 LE CDEPS ET L’APPEL DÉNONCENT LA CRIMINALISATION DE L’ACTIVITÉ DE PRESSE : « NON À LA CONFISCATION DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE ! »

🔴 APHONE SUR LA SUSPENSION DES COMBATS DE LUTTE : KÉBA KANTÉ A-T-IL TOURNÉ LA PAGE 

La presse sénégalaise en crise : le CDEPS dénonce l’indifférence du ministre de la Communication

Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a vivement critiqué l’attitude du ministre de la Communication, Alioune Sall, face aux graves difficultés que traverse le secteur des médias. Depuis leur rencontre du 17 juillet dernier, où un relevé de décisions avait été établi, le CDEPS déplore l’absence de mise en œuvre concrète des mesures promises.

Selon Maïmouna Ndour Faye, membre influente du CDEPS, le dialogue entre les autorités et la presse est au point mort. « Après l’appel au dialogue rénové lancé par le président de la République, nous espérions que des actions concrètes suivraient, notamment de la part du ministre. Malheureusement, les relations avec la presse restent extrêmement difficiles », a-t-elle déclaré. Elle accuse Alioune Sall de mener sa politique sans tenir compte des préoccupations exprimées par les professionnels des médias.

Malgré plusieurs tentatives pour établir un dialogue, notamment deux lettres de demande d’audience restées sans réponse, le CDEPS envisage de renouveler ses sollicitations. Toutefois, cette démarche s’accompagne d’un sentiment d’amertume face à ce qu’ils perçoivent comme un manque de considération.

Le CDEPS souligne que la crise actuelle de la presse sénégalaise s’enracine dans les bouleversements causés par la pandémie de Covid-19. À ces difficultés se sont ajoutées des mesures jugées hostiles, comme la rupture des contrats et conventions entre l’État et les médias, ainsi que l’exclusion de la presse privée des campagnes publicitaires publiques.

« La situation de la presse se détériore de jour en jour. Ce manque de soutien met en péril la survie économique des entreprises médiatiques et menace, à terme, la pluralité de l’information », a averti Maïmouna Ndour Faye.

Face à ce contexte, le CDEPS appelle à une mobilisation urgente pour sauver le secteur. Il exhorte le ministre de la Communication à honorer ses engagements et à privilégier un dialogue franc et constructif avec les acteurs de la presse.

La conférence de presse du CDEPS reportée : la Maison de la Presse rappelle les règles

La Maison de la Presse Babacar Touré a annoncé, dans un communiqué publié ce lundi 20 janvier 2025, que la conférence de presse initialement prévue par le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS) n’a pas pu se tenir dans ses locaux. Cette annulation est due au non-respect des procédures administratives requises pour l’utilisation des salles.

Selon le communiqué, il est demandé à toutes les associations et organisations, regroupant des professionnels ou des membres du patronat, de soumettre une demande écrite au Directeur Général pour accéder aux salles de conférence, et ce, sans frais. Cette formalité permet aux services de la Maison de la Presse de planifier les activités en fonction de la disponibilité des espaces.

La Maison de la Presse a tenu à rappeler sa mission principale : offrir un cadre fédérateur et un appui aux professionnels des médias au Sénégal. Elle agit également comme un centre de ressources, répondant aux besoins en termes d’autonomie, d’échanges et de renforcement des capacités des acteurs de la presse.

Le CDEPS a, depuis, régularisé la situation en soumettant une demande écrite datée du 20 janvier et signée par son président. En conséquence, la conférence de presse initialement prévue ce lundi a été reportée au mercredi 22 janvier à 11h00. Elle se tiendra dans la salle de conférence située au rez-de-chaussée de la Maison de la Presse.

Interdiction d’une conférence de presse du CDEPS : La CAP condamne fermement Sambou Biagui

La Coordination des Associations de Presse (CAP) exprime son indignation face à l’interdiction imposée au Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) de tenir une conférence de presse à la Maison de la Presse Babacar Touré. Cette mesure, qualifiée d’inédite, marque une première depuis l’inauguration de cette institution en 2014, qui se veut un sanctuaire de la liberté de la presse au Sénégal.

La Maison de la Presse est historiquement considérée comme un refuge pour les journalistes et les professionnels des médias. Elle incarne un espace neutre, exempt de clivages partisans, où la profession peut se réunir et s’exprimer librement. Dans un contexte où la liberté de la presse est régulièrement mise à mal, elle a souvent servi de cadre pour des activités visant à dénoncer les atteintes aux droits des journalistes, notamment entre 2022 et 2023, lorsque de nombreuses initiatives contre les restrictions imposées à la presse ont été organisées en son sein.

L’interdiction de l’événement du CDEPS par Sambou Biagui, administrateur de la Maison de la Presse, a suscité une levée de boucliers parmi les organisations membres de la CAP. Elles dénoncent cette décision qu’elles considèrent comme une tentative d’oppression et une politisation dangereuse de cet espace symbolique.

Dans leur déclaration, les membres de la CAP soulignent l’importance des missions de la Maison de la Presse, qui ne se limitent pas à offrir un cadre pour les activités des médias, mais incluent également la médiation pour résoudre les différends au sein de la profession. Selon eux, cette interdiction représente un manquement grave à ces responsabilités fondamentales.

La CAP interpelle Sambou Biagui sur le rôle qu’il doit jouer en tant qu’administrateur et journaliste. Elle lui rappelle que cette décision l’inscrit tristement dans l’histoire de la presse sénégalaise comme étant le premier à interdire une activité d’une association faîtière dans cet espace symbolique.

Face à cette situation, la CAP appelle les acteurs de la presse à résister collectivement à toute tentative visant à restreindre leurs libertés. Elle réitère son engagement à défendre la Maison de la Presse comme un sanctuaire de la liberté et un lieu au service de l’ensemble des journalistes et professionnels des médias.

Crise des médias au Sénégal : Le CDEPS dénonce un état de siège sur la presse privée

La Maison de la Presse Babacar Touré, symbole de l’information et de la liberté d’expression au Sénégal, a été le théâtre d’un événement inédit ce matin. Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) s’est vu refuser l’accès à la salle de conférence où devait se tenir un point de presse crucial sur la crise profonde que traverse le secteur des médias privés. Une situation dénoncée avec vigueur par le président du patronat de la presse sénégalaise, Mamadou Ibra Kane, qui accuse les autorités d’étouffer délibérément la presse privée.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye en mars 2024, le secteur des médias sénégalais connaît une détérioration sans précédent. Selon le CDEPS, des décisions économiques et administratives hostiles traduisent une volonté claire de marginaliser les entreprises de presse privées.

Lors de son intervention devant un parterre de journalistes réunis devant la Maison de la Presse, Mamadou Ibra Kane a mis en lumière les difficultés financières accrues auxquelles font face les médias privés. Parmi les principaux griefs, le patronat de la presse dénonce :

• Le refus d’effacement fiscal pour les entreprises touchées par la crise du Covid-19.

• L’absence de moratoires sur les dettes fiscales et sociales.

• La saisie des comptes bancaires de plusieurs organes de presse suite à des poursuites judiciaires.

À cela s’ajoute le non-paiement par l’État de dettes colossales envers les médias privés, estimées à plusieurs milliards de francs CFA. Ces dettes concernent notamment des contrats publicitaires annulés unilatéralement et des subventions à la presse pour l’année 2024 qui n’ont jamais été versées.

« Ces mesures ne sont pas accidentelles. Nous sommes face à une stratégie réfléchie pour liquider la presse privée au Sénégal », a martelé Mamadou Ibra Kane.

Outre l’asphyxie économique, le CDEPS dénonce une offensive administrative visant à restreindre la liberté d’expression. Désormais, seuls les médias agréés par le ministère de la Communication peuvent opérer légalement, une disposition qui exclut de facto plusieurs entreprises de presse.

Le refus d’accès à la Maison de la Presse illustre, selon le CDEPS, une escalade des tensions entre le gouvernement et les médias. Mamadou Ibra Kane a souligné l’absence de réponse de la direction de la Maison de la Presse, malgré les démarches habituelles pour organiser l’événement. « C’est une volonté manifeste de museler nos voix », a-t-il déclaré.

Le Sénégal, longtemps considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, voit sa réputation entachée par ces atteintes à la liberté de la presse. « La presse est un pilier de la démocratie. La priver de ressources et de libertés, c’est menacer l’ensemble de la société sénégalaise », a averti Mamadou Ibra Kane.

Face à cette situation alarmante, le CDEPS appelle à une mobilisation nationale et internationale pour défendre le pluralisme médiatique et l’indépendance de la presse au Sénégal. Le patronat espère un soutien fort de la communauté internationale et des organisations de défense de la liberté de la presse pour faire pression sur le gouvernement sénégalais.

La crise actuelle marque un tournant pour le secteur des médias privés au Sénégal. Les acteurs de la presse sont plus que jamais déterminés à se battre pour préserver leurs droits et leur indépendance. Alors que la bataille ne fait que commencer, l’avenir de la liberté de la presse au Sénégal reste incertain, et les regards sont tournés vers le gouvernement pour un éventuel dialogue.

Crise dans le secteur des médias au Sénégal : le CDEPS convoque un point de presse ce lundi

Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) tiendra un point de presse ce lundi 20 janvier 2025 à 11 h 00, à la Maison de la Presse Babacar Touré. Cette rencontre, destinée à informer les professionnels et le public, portera sur la crise profonde qui affecte le secteur des médias au Sénégal depuis la troisième alternance politique survenue lors de l’élection présidentielle de mars 2024.

Depuis cette élection, le paysage médiatique sénégalais est confronté à des turbulences sans précédent. Ces difficultés se traduisent par des problèmes économiques majeurs pour les éditeurs et diffuseurs, des tensions liées à la liberté de la presse, ainsi qu’une fragilisation des conditions de travail pour les journalistes. Le CDEPS estime que ces défis, combinés à un environnement politique et économique complexe, menacent l’équilibre du secteur et sa capacité à remplir pleinement son rôle de pilier de la démocratie.

Au cours de ce point de presse, le CDEPS prévoit de détailler les enjeux auxquels sont confrontés les médias sénégalais, notamment la viabilité financière des entreprises de presse, les pressions politiques et les répercussions des nouvelles réglementations sur le paysage audiovisuel et numérique. Le Conseil entend également exprimer ses préoccupations quant à l’avenir des journalistes et des autres professionnels du secteur.

Pour garantir une large diffusion de son message, la communication sera effectuée en français et en wolof. L’objectif est de s’assurer que l’ensemble des parties prenantes, des décideurs politiques aux citoyens, puissent comprendre et s’impliquer dans la recherche de solutions pour redresser la situation.

Ce point de presse est ouvert à tous les médias, qu’ils soient nationaux ou internationaux, afin de porter l’attention sur les défis systémiques auxquels le secteur est confronté. À travers cette démarche, le CDEPS espère sensibiliser le public et mobiliser les autorités pour prendre des mesures concrètes visant à stabiliser et renforcer le secteur des médias au Sénégal.

La crise actuelle, selon les experts du domaine, est une épreuve pour la résilience des acteurs médiatiques du pays. L’initiative du CDEPS de réunir les parties prenantes pourrait être une étape cruciale pour instaurer un dialogue et identifier des pistes de solution.

Nomination des membres du CNRA : Le CDEPS dénonce une « entorse » du régime de Diomaye Faye

e Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) dénonce une « entorse » du régime dans la nomination des membres du CNRA. Selon son président Mamadou Ibra Kane, le décret portant nomination des membres recèle des manquements. « Le secteur des médias au Sénégal est de nouveau secoué par les agissements du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, avec la publication du décret 2024-3401 portant nomination des membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), en date du 11 décembre 2024 », souligne un communiqué parvenu à Ledakarois.sn.
Selon le CDEPS, ce document recèle « beaucoup de manquements qui dénotent, encore une fois, de l’incompétence du ministre de la Communication ». Pour Mamadou Ibra Kane et Cie : 
1) « C’est de la seule compétence du président de la République, par décret, que relève la nomination aux postes civils et militaires. En aucun cas, la nomination des membres du CNRA ne saurait l’être sur proposition du ministre de la Communication.
2) Les membres du CNRA ont un mandat de six ans, non renouvelable et non révocable. Il ne s’agit nullement de les remplacer. C’est là aussi simplement une nouvelle maladresse du fait d’une méconnaissance totale des textes qui régissent le secteur.
3) Le CNRA est une «autorité indépendante de régulation de l’audiovisuel» (art. 1 loi n°2006 portant création du CNRA). À ce titre, parmi ses attributions, le CNRA veille, entre autres, « à l’indépendance et à la liberté de l’information et de la communication dans le secteur de l’audiovisuel» (art. 7). Dans la tradition républicaine, aucun membre du CNRA ne peut être affilié à un parti politique ou en être sympathisant de manière publique.
4) Par ailleurs, le CDEPS invite urgemment le pouvoir à mettre en place la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA), qui doit remplacer depuis fort longtemps l’actuel CNRA, conformément aux textes pertinents du nouveau Code de la presse, tout en respectant les critères objectifs de nomination. Le «jub, jubal, jubanti » commence par le respect des lois en vigueur, sinon il reste un slogan creux.
À en croire le CDEPS, « ces nouveaux agissements du ministre de la Communication sont en droite ligne de toutes les entorses de son ministère depuis l’avènement de la troisième alternance politique du 24 mars 2024 ».
« Là où la Constitution consacre la liberté de la presse et le droit d’entreprendre dans tous les secteurs, y compris celui des médias, le ministre commet la forfaiture de s’arroger le droit de dire qui est média légal ou non et quelle entreprise de presse a le droit d’exercer sur le territoire sénégalais ou non », lit-on dans les colonnes du texte.
Rappelant que « récemment, l’avant-projet de la loi sur la publicité exclut, tant dans sa phase d’élaboration que dans l’identification des acteurs du secteur, les entreprises de presse qui sont sans conteste des supports naturels de la réclame commerciale », Mamadou Ibra Kane et Cie soutiennent que « tous ces agissements du ministre de la Communication, sous le régime du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ont fini par instaurer une situation de tension permanente avec les médias depuis bientôt 10 mois (289 jours) ».

« C’est le règne de la terreur et de l’arbitraire dans le secteur de la presse au Sénégal depuis la nomination de l’actuel ministre. Au Sénégal, on ne parle plus de menaces, mais d’atteintes récurrentes à la liberté de presse. Les médias sénégalais, qui ont grandement contribué à trois alternances politiques, ont besoin d’un environnement serein pour continuer à jouer leur rôle dans la stabilité et le développement du Sénégal », dénoncent-ils.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°355 – du 26/12/2024

🔴 « TRAUMATISME DU RACHIS CERVICAL AVEC LUXATION » : MORT ATROCE D’UN « TALIBÉ » DE 12 ANS
🔴 « LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION A UN AGENDA CACHÉ » : LE CDEPS MENACE D’UNE BATAILLE À L’INTERNATIONAL

🔴 CHAMPIONS DU MONDE EN MMA ET KICKBOXNG : REUG REUG ET TAFSIR BA ÉLEVÉS AU RANG DE CHEVALIER DE L’ORDRE DU MÉRITE
🔴 VIOLENCES CONTRE LES ENTRAÎNEURS DU FOOTBALL LOCAL : LE SEFS ALERTE LA FSF, LSFP ET LA LFA

Le CDEPS dénonce des abus dans la publication de la liste des médias conformes au Code de la presse

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a saisi la Cour Suprême pour demander l’annulation des arrêtés du ministre de la Communication relatifs à la publication de la liste des médias conformes au Code de la presse. Cette action juridique reflète les préoccupations grandissantes du patronat de presse face à ce qu’il qualifie d’abus de pouvoir et de menace sur la liberté d’expression au Sénégal.

Selon Mamadou Ibra Kane, membre influent du CDEPS, les médias concernés ont été confrontés à un délai de 72 heures pour compléter leurs dossiers, une période qu’il estime insuffisante. « Ce délai, qui incluait même les médias déjà enregistrés et ayant reçu des notifications pour compléter leur dossier, s’est avéré impraticable. Ces notifications, pour certaines, sont arrivées très tardivement, le jeudi et le vendredi, alors que le délai expirait déjà », a-t-il expliqué.

Cette situation a conduit plusieurs médias à ne pas pouvoir finaliser leurs démarches administratives à temps, les plaçant ainsi dans une position délicate face aux autorités.

Le CDEPS reproche également au ministère de la Communication de dépasser ses prérogatives. « Le rôle du ministère devrait se limiter à l’enregistrement des entreprises de presse. Or, il s’arroge le droit, de manière illégale, de déclarer quelles entreprises ou quels médias sont légaux », s’est insurgé Mamadou Ibra Kane.

Cette pratique, perçue comme un contrôle arbitraire, est dénoncée par les professionnels des médias comme une atteinte à la liberté de la presse, pourtant garantie par la Constitution sénégalaise et les traités internationaux signés par le pays.

Le CDEPS redoute que ces mesures restrictives ne compromettent la pluralité de l’information au Sénégal. La publication de la liste des médias conformes au Code de la presse pourrait être perçue comme un moyen de marginaliser certains acteurs, au profit de médias jugés plus « alignés » avec les autorités.

Pour rappel, le Code de la presse, adopté en 2017, a été salué pour ses avancées dans la régulation du secteur médiatique, mais critiqué pour certaines dispositions considérées comme restrictives.

Face à cette impasse, le CDEPS appelle à un dialogue ouvert entre les acteurs de la presse et le ministère de la Communication. L’objectif serait de garantir un cadre légal clair, équitable et respectueux des principes démocratiques.

Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre le gouvernement et les professionnels des médias au Sénégal, dans un contexte où la liberté de la presse reste un pilier essentiel de la démocratie.

Liste des médias conformes : le CDEPS fustige une décision unilatérale du ministère de la Communication

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a vivement réagi ce mardi 3 décembre 2024, à la publication par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, d’une liste des médias jugés conformes au Code de la presse. Lors d’un point de presse organisé à la Maison de la Presse, le président du CDEPS, Mamoudou Ibra Kane, a dénoncé une décision unilatérale qui risque de fragiliser davantage un secteur déjà éprouvé.

Selon Mamoudou Ibra Kane, cette publication va à l’encontre des objectifs du Code de la presse, adopté en 2017 après des années de concertations. « Cette liste, publiée de manière unilatérale, va à l’encontre de l’objectif initial du Code, qui était de structurer et de professionnaliser notre secteur, pas de créer des divisions artificielles », a-t-il déclaré.

La liste, présentée comme un outil pour distinguer les médias conformes aux dispositions du Code de la presse, est perçue par les acteurs du secteur comme un acte arbitraire, susceptible d’exclure certains médias critiques ou fragiles économiquement.

La publication de cette liste intervient dans un contexte où les médias sénégalais font face à des difficultés croissantes :

Pressions politiques : Plusieurs médias dénoncent des entraves à leur liberté d’expression, avec des accusations de favoritisme ou de sanctions à l’encontre des voix critiques envers les autorités.

Crise économique : Le secteur de la presse traverse une période difficile, marquée par des baisses de revenus publicitaires et un manque de soutien structurel de la part de l’État.

Absence de concertation : Le CDEPS reproche au ministère de n’avoir pas consulté les acteurs concernés avant la publication de cette liste, ce qui nuit à la crédibilité de la démarche.

Pour le CDEPS, cette décision unilatérale pourrait marginaliser certains médias, exacerbant les divisions dans un secteur qui aurait besoin d’unité pour faire face à ses nombreux défis. « Plutôt que de nous diviser, le Code de la presse devait être un levier pour renforcer notre professionnalisme et notre indépendance », a rappelé Mamoudou Ibra Kane.

Dans sa déclaration, le CDEPS a appelé à une révision de cette démarche, en invitant les autorités à ouvrir un dialogue inclusif avec l’ensemble des acteurs du secteur. L’objectif, selon le Conseil, est de garantir que les décisions prises respectent l’esprit et la lettre du Code de la presse, tout en préservant la diversité et la liberté des médias au Sénégal.

Pour l’instant, le ministère de la Communication n’a pas encore répondu officiellement aux critiques formulées par le CDEPS. Cependant, cette crise remet sur la table le débat sur le rôle de l’État dans la régulation du secteur médiatique. Entre la nécessité d’encadrement et les accusations de contrôle politique, les autorités devront trouver un équilibre pour apaiser les tensions et redonner confiance aux professionnels des médias.

Alors que le secteur médiatique est au cœur d’une période de transition, cette controverse pourrait être une opportunité pour redéfinir, de manière collective et transparente, les contours d’une presse forte et véritablement libre au Sénégal. Le CDEPS reste mobilisé, affirmant que la défense de la liberté d’expression et du pluralisme médiatique demeure une priorité absolue.

La controverse autour de la liste des médias conformes au Code de la presse : le CDEPS monte au créneau

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a exprimé son indignation ce mardi lors d’un point de presse tenu à la Maison de la Presse. Au cœur de la polémique : la publication récente par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique d’une liste de médias considérés comme conformes au Code de la presse, un acte dénoncé comme unilatéral et excluant par le CDEPS.

Mamoudou Ibra Kane, président du CDEPS, n’a pas mâché ses mots : « Cette liste, publiée sans concertation, trahit l’objectif initial du Code de la presse. Il ne s’agit pas de créer des divisions artificielles, mais de professionnaliser et structurer notre secteur. »

Adopté en 2017 après plusieurs années de consultations, le Code de la presse avait pour but de renforcer les normes professionnelles tout en garantissant les droits fondamentaux des journalistes. Cependant, la publication de cette liste est perçue par de nombreux acteurs du secteur comme une manœuvre qui pourrait marginaliser certains médias, accentuant les tensions dans un environnement déjà confronté à des défis économiques et politiques.

Cette décision intervient à un moment où la presse sénégalaise se trouve sous pression. Les journalistes dénoncent régulièrement des entraves à leur liberté, allant des pressions politiques aux difficultés financières en passant par un manque de soutien structurel. Selon le CDEPS, la liste publiée par le ministère pourrait aggraver ces difficultés, notamment en remettant en question la légitimité de certains organes de presse.

L’affaire relance une question essentielle : quel rôle l’État doit-il jouer dans la régulation du secteur médiatique ? Si un encadrement est nécessaire pour garantir le respect des normes professionnelles, beaucoup craignent que cela ne serve de prétexte pour un contrôle politique.

Le CDEPS appelle à une révision inclusive de la démarche. « Nous ne sommes pas opposés à la régulation, mais celle-ci doit se faire dans un esprit de concertation et non d’exclusion », a ajouté Mamoudou Ibra Kane.

Face aux critiques, le ministère de la Communication est désormais invité à justifier sa démarche et à proposer une voie de dialogue. La crise actuelle pourrait être l’occasion de réévaluer les mécanismes de mise en œuvre du Code de la presse afin de renforcer une presse sénégalaise libre, professionnelle et résiliente.

Dans un secteur où les défis sont nombreux, la concertation et la transparence restent les clés pour restaurer la confiance des acteurs et garantir l’avenir d’une presse forte et indépendante au Sénégal.

Crise dans la presse sénégalaise : Mamadou Ibra Kane dément tout dégel et alerte sur une situation catastrophique

La crise que traverse la presse sénégalaise continue de s’aggraver, en dépit de certaines informations laissant croire à un dégel entre les médias et les autorités. Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (CDEPS), a vigoureusement démenti ces allégations, mettant en lumière une réalité bien plus sombre : la presse sénégalaise est aujourd’hui asphyxiée sur les plans fiscal et économique.

Dans une déclaration transmise à Dakaractu, le président du CDEPS a dénoncé les informations prétendant que les comptes bancaires des entreprises de presse ont été débloqués, affirmant que ces affirmations ne reflètent aucunement la réalité. Il a précisé qu’à la suite d’une conversation téléphonique avec le Directeur général des Impôts et Domaines (DGID), Abdoulaye Diagne, des instructions ont été données pour engager le processus de déblocage des comptes. Cependant, pour que ce déblocage soit effectif, les entreprises doivent obtenir une « mainlevée » auprès de leurs centres fiscaux respectifs. Or, selon Mamadou Ibra Kane, beaucoup d’entre elles n’ont pas encore réussi à se procurer ce document indispensable, ce qui rend le prétendu « dégel » inopérant.

Le président du CDEPS a dressé un tableau alarmant des difficultés qui minent la presse sénégalaise. Cette crise comporte deux dimensions principales :

Un volet fiscal :

  • Refus par l’État de reconnaître l’effacement fiscal promis en compensation du manque d’accompagnement pendant la pandémie de Covid-19.
  • Absence de moratoires pour alléger le poids de la dette fiscale des entreprises de presse.
  • Multiplication des poursuites fiscales, avec des saisies d’équipements et de mobiliers, et le blocage des comptes bancaires.

Un volet économique :

  • Non-paiement des créances dues par l’État et ses démembrements aux entreprises de presse.
  • Résiliation unilatérale des contrats publicitaires passés entre l’État, ses agences, et les médias privés.
  • Suspension de l’aide annuelle à la presse pour l’année 2024.

    Ces entraves ont entraîné une catastrophe sociale pour les travailleurs des médias, qui subissent des licenciements, des arriérés de salaire, du chômage technique, ainsi que des interruptions de leur couverture maladie. Cette précarité généralisée met le secteur au bord de la faillite, compromettant gravement son rôle essentiel dans la consolidation de la démocratie sénégalaise.

    Malgré ces défis colossaux, Mamadou Ibra Kane a salué le professionnalisme et le sens du devoir des entreprises de presse sénégalaises. Lors des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, la presse a joué un rôle déterminant en assurant une couverture complète et objective du scrutin. Cette contribution a permis de maintenir le calme et de prévenir tout trouble post-électoral, renforçant ainsi la stabilité du pays.

    Le président du CDEPS a conclu son intervention en appelant le gouvernement à tenir ses engagements, notamment ceux formulés lors de l’appel au dialogue rénové lancé par le président de la République le 14 août dernier. Ce dialogue, espère-t-il, pourrait être une opportunité pour trouver des solutions durables à la crise qui frappe de plein fouet le secteur des médias.

    « La presse sénégalaise est un pilier de notre démocratie, un vecteur de transparence et un garant de la libre expression. Si rien n’est fait pour la sauver, c’est la démocratie elle-même qui en pâtira », a-t-il averti.

    Cette alerte de Mamadou Ibra Kane résonne comme un cri du cœur dans un contexte où le rôle des médias est plus crucial que jamais pour préserver l’État de droit et la stabilité du Sénégal.

    Crise des Médias : Mamadou Ibra Kane président du CDEPS adresse une lettre à Diomaye Faye

    Recevant la Convention des jeunes reporters du Sénégal, le président de la République a invité les responsables des médias à lui adresser une correspondance en vue de solutions pour sortir le secteur de la crise dans laquelle il est plongé. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le texte porte la signature du président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), Mamadou Ibra Kane. Nous vous le proposons en intégralité.

    «Excellence, M. le président de la République,

    Le patronat de la presse sénégalaise voudrait saisir l’opportunité que vous lui offrez de vous proposer des solutions dans la crise que connaissent les médias. Nous saluons vos propos à ce sujet à l’issue de l’audience que vous avez accordée, vendredi 5 juillet 2024, à la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS).

    Dans ce sens, le patronat de la presse avait introduit, le 1er mai 2024 et le 6 juin 2024, deux demandes d’audience, pour alors s’en référer à votre Haute Autorité, afin de proposer des solutions à la crise structurelle que vivent les médias sénégalais.

    Après l’avènement des alternances politiques, auxquelles elle a grandement contribué, la presse sénégalaise connaît une crise économique structurelle depuis plus d’une décennie, exacerbée ces dernières années par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.

    Des entreprises de presse, jadis florissantes, sont aujourd’hui en situation de quasi-faillite au point qu’elles n’arrivent plus à honorer leurs engagements auprès de leurs travailleurs, des institutions sociales et médicales, des fournisseurs nationaux et étrangers.

    Cette crise économique et sociale, qui perdure, risque d’hypothéquer l’impératif d’une presse républicaine, libre et indépendante, viable économiquement. Cette précarité économique et sociale du secteur des médias est une menace pour la démocratie, la liberté de la presse, toute politique de souveraineté, le développement économique et social, la stabilité politique, la voix du Sénégal en Afrique et dans le monde.

    Pourquoi la presse est un secteur névralgique

    C’est de ce point de vue que la presse est stratégique et névralgique pour le Sénégal, au même titre que tous les autres secteurs dans lesquels notre pays ne peut exercer une politique de souveraineté.

    L’agriculture est un secteur stratégique et névralgique, parce que notre pays importe tout ce qu’il mange. L’éducation est un secteur stratégique et névralgique, parce que nous avons une population analphabète à plus de 50%, de surcroît jeune, qui ne peut pas valablement jouer son rôle dans notre développement économique, social et culturel. D’autres domaines sont érigés en secteurs stratégiques et névralgiques en rapport avec notre niveau de développement et nos objectifs de souveraineté.

    Tous ces secteurs stratégiques et névralgiques bénéficient d’une politique spécifique de la part de l’État, en matière de fiscalité, de financement et autres.

    C’est pourquoi au Sénégal, le financement est bonifié pour le secteur de l’agriculture et de l’élevage, du logement social. Des exonérations d’impôts, de taxes et autres avantages sont accordées, y compris aux entreprises étrangères dans les secteurs agricoles et industriels, qui évoluent dans ces secteurs stratégiques et névralgiques.

    Même le tourisme, pour les emplois créés et son apport en devises, a une fiscalité spécifique.

    Ces secteurs stratégiques et névralgiques méritent le soutien de l’État pour, à terme, assurer la souveraineté nationale dans ces domaines.

    Apport de la presse pour le Sénégal

    À combien de milliers de milliards peut-on estimer le rôle de la presse ?

    La presse sénégalaise est un bien immatériel inestimable, qui a permis les alternances politiques, qui nous fait l’économie de guerres civiles, qui garantit la stabilité politique et sociale, promeut le vivre ensemble, la préservation des catastrophes sanitaires…

    La presse a une mission de service public. À ce titre, c’est la presse qui informe le citoyen, vulgarise les politiques publiques, impulse la conscience citoyenne, favorise la transparence dans la gestion publique, garantit la pluralité politique, participe à la lutte contre les pandémies, diffuse les connaissances techniques et scientifiques, raffermit le sentiment national…

    Beaucoup de pays environnants, économiquement plus puissants, ont une presse dévoyée, au service de partis, d’ethnies et de lobbys.

    La déchéance de la presse sénégalaise pourrait créer l’instabilité politique et sociale que connaissent nos voisins, dans une situation larvée de guerre civile permanente.

    Excellence, M. le président de la République, la politique de souveraineté, que vous prônez, a comme condition première la consolidation ou la réémergence d’une presse républicaine, libre et indépendante, viable économiquement. C’est un enjeu de souveraineté nationale et internationale.

    Dans le cadre de votre volonté de changement systémique, notre presse peut façonner l’homo senegalensis et vendre le rêve sénégalais. Nous attendons de vous cette volonté politique pour permettre créer les conditions de cette presse libre et indépendante.

    Veuillez, M. le président de la République, recevoir l’expression de notre considération républicaine.»

    Mamadou Ibra KANE, président du
    Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS).
    Dakar, le 7 juillet 2024.

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