Sébikotane : le CEM Sébi Gare sous menace de fermeture pour loyers impayés

Un vent d’inquiétude souffle actuellement sur la communauté éducative de Sébikotane, située à moins de 45 kilomètres de Dakar. Le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Sébi Gare, établissement public qui accueille plusieurs centaines d’élèves, se trouve au cœur d’une situation pour le moins inédite. Le bâtiment qui abrite cet établissement scolaire est en effet sous la menace d’une fermeture imminente en raison d’arriérés de loyers impayés au propriétaire des locaux. Celui-ci a d’ores et déjà exprimé son intention de reprendre possession du bâtiment, à défaut de paiement.

C’est le député Guy Marius Sagna qui a lancé le cri d’alarme en dénonçant cette situation préoccupante dans une question écrite adressée au ministre de l’Éducation nationale. Le parlementaire met en lumière une anomalie grave : le CEM Sébi Gare serait, à ce jour, le seul établissement public dans tout le Sénégal à être logé dans des locaux privés et à devoir s’acquitter d’un loyer mensuel. Cette situation a conduit à l’accumulation de dettes, et le propriétaire n’hésite pas à menacer de fermer l’établissement.

« Sébi Gare est le seul CEM du Sénégal, à ma connaissance, qui paie un loyer chaque mois. Résultat : des arriérés de paiement. Le propriétaire vient régulièrement menacer ou expulser les élèves », a déclaré Guy Marius Sagna, soulignant l’injustice flagrante de la situation. Il a ajouté que ce type de gestion est particulièrement inacceptable à l’approche des examens de fin d’année.

Le député fait part de son inquiétude quant à l’absence de réaction appropriée du gouvernement. Selon lui, les réponses obtenues du ministère de l’Éducation nationale ne sont pas à la hauteur de l’urgence de la situation. « Le ministère de l’Éducation ne prend pas en charge ma préoccupation, qui est pourtant celle des élèves, des enseignants et des parents », a-t-il déploré, insistant sur le fait que les autorités compétentes doivent agir rapidement pour éviter une crise éducative de plus grande ampleur.

Les élèves, les enseignants et les parents d’élèves vivent donc dans une angoisse quotidienne, à l’ombre de la menace d’une fermeture imminente. Le député a révélé que le propriétaire des locaux a exigé récemment la copie des clés de l’établissement, ce qui est perçu comme un signe de plus qu’une expulsion est sur le point de se concrétiser. « Il pourrait changer les serrures à tout moment, empêchant ainsi des centaines d’élèves de poursuivre leur apprentissage », a précisé Guy Marius Sagna, faisant écho à la gravité de la situation.

Cette menace de fermeture soulève des questions plus larges sur la gestion du patrimoine immobilier scolaire au Sénégal. Comment est-il possible qu’un établissement public dépend encore d’un bail locatif privé pour son fonctionnement, exposant ainsi les élèves et le corps enseignant à une instabilité constante ? Dans un contexte où l’accès à l’éducation est un droit fondamental et où les infrastructures scolaires sont déjà insuffisantes, cette situation apparaît comme une anomalie criante.

Le député Guy Marius Sagna a annoncé son intention de réécrire au ministère de l’Éducation nationale pour insister sur la nécessité d’une solution rapide et définitive pour le CEM Sébi Gare. À ses yeux, il ne s’agit pas simplement de résoudre un problème de loyers impayés, mais d’assurer à ces enfants, à leurs enseignants et à leurs parents une sécurité minimale dans l’exercice du droit à l’éducation. Il a d’ailleurs interpellé l’État sur le besoin d’un cadre juridique et financier plus stable pour les établissements scolaires publics, afin d’éviter que de telles situations ne se reproduisent.

Le cas du CEM Sébi Gare illustre une fragilité structurelle dans la gestion du secteur éducatif. En attendant une réaction gouvernementale forte, la situation est d’autant plus préoccupante que les élèves de cet établissement sont en période de révision pour leurs examens, et une interruption de leurs études pourrait avoir des conséquences désastreuses pour leur avenir académique.

Les parents d’élèves et le personnel éducatif sont en effet dans une situation d’incertitude totale. Le CEM Sébi Gare, qui se trouve déjà dans un bâtiment locatif, ne bénéficie donc pas de la stabilité nécessaire pour fonctionner normalement. Si des mesures correctives ne sont pas prises en urgence, des centaines d’élèves pourraient se voir privés de leurs droits à l’éducation.

Quitter la version mobile