Magal de Touba 2024 : Serigne Bassirou Abdou Khadre loue les efforts du gouvernement pour une organisation réussie

La 130e édition du Magal de Touba, l’un des événements religieux les plus importants au Sénégal, a été marquée par un discours significatif de Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Lors de la cérémonie officielle, Serigne Bassirou Abdou Khadre a salué les efforts du gouvernement pour assurer une organisation efficace et harmonieuse de ce grand rassemblement.

Dans son allocution, Serigne Bassirou a rappelé l’importance historique et spirituelle du Magal, qu’il a qualifié de “symbole de victoire” pour l’homme noir et pour le Sénégal. Il a souligné que cette commémoration annuelle est non seulement un hommage à la résilience et à la foi inébranlable de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du Mouridisme, mais aussi une occasion de renforcer l’unité, la solidarité, et la spiritualité au sein de la communauté mouride.

Le porte-parole a également rappelé les bienfaits et les bénédictions accordés à Cheikh Ahmadou Bamba après ses sept années d’exil au Gabon, un épisode clé dans l’histoire du Mouridisme. Il a exhorté les disciples à s’inspirer des enseignements et de l’exemple de Cheikh Ahmadou Bamba dans leur vie quotidienne, soulignant l’importance de la piété, de la persévérance, et du service à la communauté.

Serigne Bassirou Abdou Khadre n’a pas manqué de mentionner les efforts considérables déployés par le gouvernement sénégalais pour garantir la réussite de cette 130e édition du Magal. Il a exprimé la reconnaissance du Khalife général des Mourides envers les autorités pour les mesures prises, notamment en matière de sécurité, de transport, et de santé, qui ont contribué à un déroulement serein de l’événement.

Ce Magal, célébré sous le signe de la dévotion et du recueillement, a une nouvelle fois réuni des millions de fidèles venus de toutes les régions du Sénégal et de la diaspora pour honorer la mémoire de Cheikh Ahmadou Bamba et renouveler leur engagement spirituel. L’organisation sans faille de cette édition renforce ainsi la portée de cet événement, qui demeure un pilier de la foi et de la culture sénégalaises.

ŒUVRES DÉDIÉES À CHEIKH AHMADOU BAMBA : Serigne Moussa Ka, l’illustre chantre du mouridisme

Né vers 1890 à Ndiki, près de Mbacké Baol, Serigne Moussa Ka est largement reconnu comme l’un des plus grands poètes wolof et l’un des écrivains les plus influents du mouridisme, un mouvement soufi fondé par Cheikh Ahmadou Bamba au Sénégal. Sa vie, marquée par une profonde piété et un engagement intellectuel inébranlable, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire littéraire et religieuse du Sénégal. Sa production poétique, comptant plus de 13 644 vers, demeure une source inépuisable d’inspiration pour les fidèles mourides et les chercheurs du monde entier.

Serigne Moussa Ka est le fils de Serigne Ousmane Ka, un éminent érudit également connu sous le nom de Modou Ngagne Awa, et de Sokhna Absatou Seck. Il est issu d’une lignée noble, étant un descendant de Mame Maharam Mbacké, un ancêtre de Cheikh Ahmadou Bamba. Ces liens familiaux ont sans doute renforcé son attachement au mouridisme et son dévouement envers son guide, Khadimou Rassoul.
Sous la tutelle de son père, Serigne Moussa Ka a reçu une éducation religieuse et intellectuelle rigoureuse. Serigne Ousmane Ka, en plus d’être un père dévoué, était un enseignant de renom qui a formé plusieurs figures religieuses influentes de l’époque, parmi lesquelles El Hadji Malick Sy, El Hadji Abdou Cissé de Diamal, et El Hadji Dramé de Ndramé. Ces personnalités témoignent de la qualité de l’enseignement qu’il a reçu dès son plus jeune âge.
À la mort de son père, Serigne Moussa Ka a rejoint Cheikh Ahmadou Bamba, qui était alors en résidence surveillée à Thiéyene Djilof. Il y fit son acte d’allégeance et s’engagea dans une quête spirituelle intense sous la direction de Khadimou Rassoul. Cette proximité avec le Cheikh a profondément marqué sa vie et a influencé de manière décisive son œuvre littéraire.
Serigne Moussa Ka est surtout connu pour sa contribution inestimable à la littérature mouride. Ses écrits couvrent une large gamme de sujets, allant de l’hagiographie du Prophète Muhammad (PSL) à l’histoire du mouridisme, en passant par les épreuves spirituelles et historiques de Cheikh Ahmadou Bamba. Ses poèmes, rédigés principalement en wolof avec des insertions en arabe, sont des chefs-d’œuvre de la littérature religieuse et ont joué un rôle crucial dans la diffusion des enseignements mourides. 
Parmi ses œuvres les plus notables, on trouve des descriptions détaillées des exils de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon (1895-1902) et en Mauritanie (1903-1907). Il a également écrit sur les épreuves qu’ont subies les prophètes et les saints, en les présentant comme des exemples à suivre pour les croyants. Ses écrits incluent des éloges dédiés à la famille de Cheikh Ahmadou Bamba, notamment à sa mère, Mariama Bousso (Sokhna Diarra), ainsi que des exhortations aux femmes musulmanes et aux aspirants mourides.
La richesse et la diversité des sujets abordés par Serigne Moussa Ka témoignent de sa maîtrise non seulement de la littérature religieuse, mais aussi de l’histoire du Sénégal et de la généalogie des grandes familles du pays. Son œuvre est un témoignage vivant de son engagement envers le mouridisme et de son profond respect pour Cheikh Ahmadou Bamba.
Au-delà de ses écrits, Serigne Moussa Ka était un homme connu pour sa grande piété, sa générosité et son souci constant de l’unité et de la réconciliation. Ceux qui l’ont côtoyé témoignent de sa capacité à rassembler les gens et à résoudre les conflits, un don qui lui a valu le respect et l’admiration de tous.
Il était également un chercheur infatigable, toujours à la recherche de nouvelles connaissances et de vérités spirituelles. Sa maison était un lieu de rencontre pour les érudits et les intellectuels, et même après sa mort, son œuvre continue d’attirer des chercheurs du monde entier.
En tant que calligraphe accompli, Serigne Moussa Ka a réécrit plusieurs de ses poèmes, connus sous le nom de “khassaides”, avec une grande dextérité. Ses talents littéraires et artistiques lui ont valu les surnoms de “Khadimou Khadim” (le serviteur du serviteur, Cheikh Ahmadou Bamba), “Guewalou Bamba” (le griot de Cheikh Ahmadou Bamba), et “Njamme”, un autre nom pour Moussa.
L’héritage de Serigne Moussa Ka est vaste et profondément enraciné dans la tradition mouride. Ses poèmes continuent d’influencer la spiritualité et la culture des mourides, offrant des enseignements précieux sur la foi, la morale, et la dévotion. Ses écrits sur la vie et les œuvres de Cheikh Ahmadou Bamba, ainsi que sur les premiers disciples du mouridisme, sont considérés comme des trésors littéraires et spirituels.
Il a également abordé des thèmes sociaux et économiques contemporains, comme la crise économique de 1929, démontrant ainsi sa capacité à lier les enseignements religieux aux réalités de son temps. Ses écrits sur la politique, la morale, et la spiritualité continuent d’être étudiés et admirés par les intellectuels et les fidèles du monde entier.
L’impact de Serigne Moussa Ka sur la littérature mouride est souvent comparé à celui de grands auteurs occidentaux tels que Victor Hugo, en raison de la profondeur et de la portée de ses œuvres. Il est considéré comme le chantre de la littérature mouride, et ses poèmes sont une source inépuisable d’inspiration pour ceux qui cherchent à comprendre et à vivre les enseignements du mouridisme.
Pour ceux qui l’ont connu, Serigne Moussa Ka était un “phénomène de Dieu”, un homme doté d’une sagesse et d’une spiritualité exceptionnelles. Son dévouement envers Cheikh Ahmadou Bamba et son engagement envers le mouridisme étaient sans faille. Il a passé sa vie à servir son guide et à diffuser les enseignements de Khadimou Rassoul à travers ses écrits et ses actions.
Son décès en 1966, la même année que celui de Serigne Bassirou, un autre éminent disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, a marqué la fin d’une époque dans l’histoire du mouridisme. Cependant, son héritage littéraire et spirituel continue de vivre à travers ses œuvres, qui sont encore étudiées, récitées, et admirées par les générations actuelles et futures.
Serigne Moussa Ka reste une figure emblématique du mouridisme et un pilier de la littérature wolof. Son œuvre, riche et diversifiée, constitue un témoignage vibrant de la spiritualité et de la profondeur intellectuelle du mouridisme. En tant que poète, érudit et serviteur dévoué de Cheikh Ahmadou Bamba, il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du Sénégal et du monde musulman. Son héritage continue d’inspirer et de guider ceux qui cherchent à comprendre et à vivre les enseignements de Khadimou Rassoul, faisant de lui l’un des plus grands écrivains et penseurs de l’histoire du Sénégal.


Fatoumata BA

Magal de Touba : Ruée des charrettes vers la ville sainte

À quelques jours du grand Magal de Touba, les charretiers de Diourbel changent de cap, mettant le cap sur la ville sainte pour profiter de l’augmentation des opportunités commerciales. Cette pratique ancienne de la part de ces conducteurs de charrettes leur permet de capitaliser sur l’afflux massif de pèlerins qui commémorent le retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba.

Dans la commune de Diourbel, la charrette reste le moyen de transport le plus prisé par la population, mais en cette période de veille de Magal, il devient difficile d’en trouver. Une visite au marché Ndoume Diop à midi ce lundi révèle ce constat amer : l’endroit, habituellement rempli de charrettes et de cochers, est désormais quasi désert. Mbaye Ngom, cocher depuis six ans, témoigne : « Comme vous le voyez, il n’y a presque plus de charrettes ici. Beaucoup sont déjà partis pour Touba. Certains sont même partis depuis le premier Safar. C’est une habitude ici car les affaires marchent mieux à Touba, surtout en cette période de Magal. »
À ses côtés, un adolescent de 16 ans, Malick Diouf, s’occupe des navettes entre le marché et le quartier Keur Yelly. Il affirme que les affaires sont bonnes ces derniers jours au marché car ils ne sont plus nombreux, mais il ne veut pas manquer le Magal, où il espère gagner encore plus d’argent grâce aux nombreux déplacements des pèlerins.
Du côté des clients, le désarroi est palpable. Ils se tournent vers les motos-taxis, communément appelés Jakarta, ou les bus Tata, qui peinent à absorber l’afflux de passagers. Aminata Sarr, rencontrée au « garage Keur Goumack » après avoir effectué ses achats, se montre inquiète de l’absence des charrettes. Elle exprime sa phobie des deux-roues et explique que prendre un bus Tata serait une catastrophe pour elle, car ces véhicules desservent plusieurs quartiers avant d’atteindre leur destination. N’ayant pas d’autre choix, elle s’assoit sous un arbre, attendant patiemment le retour de l’unique cocher qui assure la navette entre le marché Ndoume Diop et son quartier.
Ce phénomène est généralisé dans toute la commune de Diourbel ces derniers jours. Les charretiers ont commencé leur voyage vers Touba, laissant les usagers locaux dans la difficulté. À Touba, ces charrettes sont essentielles pour le transport, mais leur présence massive occasionne parfois des accidents de la circulation, soulignant les défis logistiques liés à cet événement majeur.

Ndèye Yacine Mbaye
Correspondante à Diourbel

Qui est Cheikh Ahmadou Bamba F, l’auteur du meurtre de Mélodie à Marseille ? (Photos)

Cheikh Ahmadou Bamba F., mieux connu sous le surnom de « Bamba », a été mis en examen pour l’assassinat de Mélodie Mendès Da Silva. Cette mère de deux enfants, esthéticienne d’origine cap-verdienne, a disparu le 3 novembre après avoir quitté son domicile marseillais. Son corps a été retrouvé à Gémenos, au Col de l’Espigoulier, suite aux indications de l’accusé.

« Bamba », 40 ans, reconnaît avoir tiré sur Mélodie, sa maîtresse, mais nie toute préméditation. Le parquet de Marseille précise que l’accusé entretenait avec la victime une « relation extra-conjugale tumultueuse ». Mis en examen pour assassinat le 15 décembre, il est actuellement en détention provisoire.

Qui est Cheikh Ahmadou Bamba F ?

Bamba est d’origine sénégalaise et travaillait comme videur dans des boîtes de nuit. Ce métier l’a amené à être connu des services de police pour des faits de violence.Il était en relation extra-conjugale avec Mélodie Mendès Da Silva, la victime dans cette affaire.

Il est également père d’une fille d’environ douze ans. Sur les réseaux sociaux, il se mettait en scène comme un adepte de la musculation, se comparant à John Coffey, le personnage principal du film « La Ligne verte », connu pour sa grande force physique.

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