Tensions autour de la Casamance : l’échange musclé entre Ousmane Sonko et Cheikh Yérim Seck

Les tensions autour de la question sensible de la Casamance continuent de diviser les figures politiques et médiatiques au Sénégal. Lors d’un récent meeting tenu à Ziguinchor, le Premier ministre Ousmane Sonko s’est exprimé sur les enjeux sécuritaires de cette région et a fermement mis en garde les journalistes et opposants politiques qu’il accuse de politiser cette question pour servir leurs intérêts. Sans citer nommément le journaliste Cheikh Yérim Seck, Sonko a averti : « On a pris toutes les dispositions. Les questions qui relèvent de la sécurité nationale, on ne badine pas avec. Ceux qui jetteront de l’huile sur le feu iront pourrir à Rebeuss », faisant allusion à la célèbre prison de Dakar.

Cette déclaration a rapidement suscité une réaction de Cheikh Yérim Seck, qui n’a pas tardé à publier une vidéo pour répondre au Premier ministre. Le journaliste, connu pour ses opinions tranchées, s’est dit prêt à retourner en prison si nécessaire, et a réitéré ses critiques vis-à-vis de la gestion gouvernementale de la situation en Casamance. Seck a souligné trois points essentiels dans sa réponse.

Tout d’abord, il a reproché au gouvernement son silence face aux dynamiques internes de la région, notamment la « rébellion » qui persiste et constitue une menace pour la stabilité nationale. Ensuite, il a exprimé son incompréhension quant au manque de réaction officielle après la publication de l’œuvre de l’historienne française Séverine Awenengo Dalberto, intitulée « L’idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal ». Selon lui, cette étude aurait dû provoquer un débat de fond au sein de l’État sénégalais.

Enfin, Yérim Seck a dénoncé la décision controversée d’affecter le général Kandé en Inde, alors que ce dernier avait, selon lui, joué un rôle crucial en Casamance par ses actions et sa compréhension de la région. Cette affectation, qui avait suscité de vives réactions dans le paysage politique, est perçue par certains comme un affaiblissement stratégique des forces sur le terrain.

Ces déclarations illustrent la complexité du débat sur la Casamance, qui oscille entre la nécessité de préserver l’unité nationale et celle de garantir la liberté d’expression et d’analyse sur des sujets de portée historique et sécuritaire. Alors que le Premier ministre insiste sur la responsabilité des leaders d’opinion de ne pas envenimer la situation, la réplique de Cheikh Yérim Seck montre que la question reste ouverte à des discussions passionnées et potentiellement conflictuelles. Cette confrontation met en lumière les défis que doit relever le Sénégal pour gérer la sensibilité autour de la Casamance tout en maintenant un équilibre entre sécurité et liberté d’expression.

Affaire Generale Kandé : Réponse salée de Cheikh Yerim Seck à Sonko

Affaire Cheikh Yérim et l’ex-capitaine Touré : Verdict du Tribunal de Dakar

Le rideau est tombé sur l’affaire qui a secoué les milieux médiatiques et juridiques, opposant le journaliste Cheikh Yérim Seck, Xavier Pryen, Directeur général des Éditions Harmattan, et l’ex-capitaine Seydina Oumar Touré. Le tribunal correctionnel de Dakar a rendu son verdict ce mercredi 8 mai, mettant ainsi fin à un chapitre tumultueux de cette saga judiciaire.

Le juge, après avoir délibéré publiquement et contradictoirement à l’égard de la partie civile, a reconnu Xavier Pryen coupable de diffamation et Cheikh Yérim Seck complice de ce chef. Les deux prévenus ont été condamnés à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis. De plus, Seydina Oumar Touré, en tant que partie civile, s’est vu accorder une compensation de 5.000.000 FCFA à titre de dommages et intérêts pour préjudices.

La responsabilité civile des Éditions Harmattan, éditeur du livre contenant les propos diffamatoires, a également été reconnue par le tribunal. Elles devront garantir le paiement de la somme due à Seydina Oumar Touré. En outre, le tribunal a ordonné la publication de sa décision dans trois quotidiens nationaux, aux frais des prévenus, ainsi que la condamnation aux dépens.

Cette décision marque une victoire pour l’ancien capitaine de la gendarmerie, assisté de son avocat Me Moussa Sarr, qui a su défendre son honneur face aux accusations portées à son encontre dans le livre « Macky Sall face à l’histoire » de Cheikh Yérim Seck. Ce dernier avait notamment mentionné des éléments pouvant incriminer Seydina Oumar Touré, l’accusant d’avoir joué un rôle dans l’affaire opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko.

Cette affaire met en lumière l’importance du respect de la présomption d’innocence et de la responsabilité dans la diffusion d’informations, en particulier dans le contexte sensible des affaires judiciaires et politiques. Elle souligne également la nécessité pour les médias et les auteurs de travailler avec rigueur et responsabilité dans le traitement des sujets sensibles, afin d’éviter les conséquences dommageables de la diffamation et de la calomnie.

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