Proposition de loi sur l’amnistie : Cheikhna Keita dénonce les motivations du Pastef et s’oppose à la « diabolisation des forces de l’ordre »

La proposition de loi sur l’amnistie continue d’alimenter de vifs débats au sein de la classe politique sénégalaise. Cheikhna Keita, ancien commissaire de police et leader du Nouveau Front Force-Alternative, s’est fermement opposé à cette initiative lors d’une conférence de presse. Il accuse le Pastef de vouloir manipuler l’opinion publique en exonérant certains acteurs des violences politiques tout en pointant du doigt les forces de sécurité.

Cheikhna Keita a défendu avec vigueur les forces de défense et de sécurité, dénonçant une volonté manifeste de les isoler et de les rendre seules responsables des violences survenues ces dernières années.

« Il n’y a pas de crime ni de délit pour un agent des forces de l’ordre tant qu’il agit dans le cadre normal de sa mission. Nous avons toujours mené des enquêtes pour établir les circonstances d’usage de la force. Aujourd’hui, nous devons refuser qu’on incrimine uniquement les policiers en citant un nombre de 80 victimes, tout en exonérant d’autres acteurs sous prétexte de motifs politiques. »

Pour lui, le débat est biaisé depuis le départ. Il rappelle que les forces de l’ordre ont agi dans un contexte de troubles majeurs, souvent confrontées à des manifestations violentes où leur propre sécurité était menacée.

L’ancien commissaire a aussi dénoncé une lecture sélective des événements, estimant que l’opposition cherche à masquer certaines vérités :

« On ne cherche pas à comprendre l’origine des incidents. Qui a attaqué en premier ? Quelles étaient les circonstances exactes de chaque décès ? Ceux qui présentent ces chiffres comme des preuves de répression veulent nous tromper. Ils créent une situation qui les dégage de toute responsabilité, tout en enfermant les forces de l’ordre dans un rôle de bourreaux. »

Selon lui, la proposition de loi actuelle ne garantit pas une amnistie juste et équilibrée mais vise plutôt à absoudre certains acteurs politiques tout en maintenant une pression sur les forces de l’ordre.

Alors que le projet d’amnistie devait être un levier d’apaisement, il semble désormais être une source supplémentaire de tensions. Le Pastef et ses alliés insistent sur la nécessité de réhabiliter les militants poursuivis sous l’ancien régime, tandis que Cheikhna Keita et d’autres acteurs estiment que cette approche occulte les véritables responsabilités et stigmatise les forces de sécurité.

Arrestation de Cheikhna Keita : Une Procédure Judiciaire en Cours

L’arrestation de Cheikhna Keita, président du mouvement Force dolel Askanwi, a marqué un tournant significatif dans la journée d’hier. Conformément à un ordre du parquet, Keita a été appréhendé par la Division des Investigations Criminelles (DIC) peu avant 17 heures, avant d’être transféré à la cave du Palais de Justice.

Lors de son interrogatoire, Keita a expliqué qu’il n’avait fait que « commenter » des publications sur les réseaux sociaux. Toutefois, cette justification n’a pas empêché le parquet de réagir vigoureusement. Selon le quotidien Libération, bien que le parquet ait initialement prévu de traiter le dossier comme une simple question d’analyse, il est maintenant envisagé d’ouvrir une information judiciaire. En conséquence, un mandat de dépôt pourrait être requis.

Les 28 et 29 août derniers, Keita avait déjà été entendu à deux reprises par la DIC suite à ses commentaires controversés lors d’une émission télévisée. Dans cette émission, il avait évoqué une prétendue altercation entre le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko au Palais. Cette enquête s’inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques et de critiques acerbes à l’égard du régime en place. Ce lundi, Cheikhna Keita devrait être informé de l’évolution de son dossier, qui pourrait avoir des implications judiciaires importantes.

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