Le PSG a perdu son premier bras de fer contre Barcelone (3-2), mercredi en quart de finale de la Ligue des champions: pour renverser la vapeur en Catalogne, il faudra remédier aux errances dans des aspects clés du jeu, et espérer une réaction de Mbappé et Donnarumma, leaders décevants.
La défense a craqué
La charnière centrale Lucas Hernandez – Lucas Beraldo est passée à côté de sa première mi-temps, forçant Luis Enrique à intervertir la position du premier avec Marquinhos, initialement placé en latéral droit.
Le Français et Beraldo ont été régulièrement pris de vitesse et dans la profondeur. Les deux hommes ont par exemple été mystifiés par le centre de l’extérieur du pied de Lamine Yamal pour Robert Lewandowski, qui a obligé Gianluigi Donnarumma à intervenir, mal: le ballon a été repoussé directement sur Raphinha qui ne s’est pas fait prier pour ouvrir le score (37).
« Ils ont réussi à nous mettre en difficulté avec ce changement de timing de jeu vers l’avant vers Lewandowski et en contrôlant le jeu en milieu de terrain », a commenté Marquinhos.
« Les deux buts que l’on prend à la fin ce sont des buts qu’il faut éviter, surtout dans des moments où nous sommes bien », a ajouté le capitaine. Selon Lucas Hernandez, le second but barcelonais, celui de Raphinha lancé dans la profondeur par Pedri, « ce sont des ajustements techniques et tactiques qu’il faut améliorer ».
Donnarumma, trop fébrile
Etincelant en Ligue 1, le portier parisien a raté son match, manquant quatre sorties, dont l’une a nécessité un sauvetage sur sa ligne de Nuno Mendes (20). Une autre à peine esquissée a coûté le troisième but d’Andreas Christensen (77).
L’Italien, qui enchaînait pourtant les bons matches en 2024, a dégagé mercredi moins de confiance que son vis-à-vis Ter Stegen.
Comme souvent depuis son arrivée à Paris, il n’a pas été déterminant au moment clé de la saison, ne réalisant aucun arrêt décisif. Pire, il a été encore trop imparfait dans son jeu au pied, provoquant notamment le second but par une relance directement dans les pieds adverses.
Mbappé, lame émoussée
La superstar avait assuré qu’il ne se « cacherait pas » pour les « grands matches », mais Mbappé a raté son rendez-vous. Même s’il a tenté et s’est montré altruiste, il a manqué de tranchant et n’a jamais déstabilisé la défense catalane, bien pris par Jules Koundé et Ronald Araújo. Le but d’Ousmane Dembélé (48) vient indirectement d’un de ses centres à ras de terre, mais il n’est pas impliqué sur le vaste mouvement parisien qui amène le but de Vitinha (51). Il a vu deux de ses frappes contrées (12, 90+2).
« Mbappé ? Je ne veux pas parler d’un joueur individuellement », a réagi le coach. Il faudra que la star française élève son niveau à Barcelone pour ne pas vivre son dernier match de C1 sous les couleurs parisiennes.
Un mental défaillant
Luis Enrique réfute l’idée que ses joueurs aient failli mentalement ou mal géré leurs émotions : « Quand on concède un but et qu’on joue à domicile, ça fait douter, mais il faut s’habituer à ça, c’est banal ». Une manière de défendre ses hommes, qui ont semblé une nouvelle fois fébriles, même dans les moments forts du PSG, qui a pris le deuxième but contre le cours du jeu, après avoir renversé le Barça en trois minutes.
La leçon de Xavi à Luis Enrique
Le coach parisien avait défié son ancien partenaire en affirmant qu’il incarnait mieux l’esprit de jeu du Barça. Sur le terrain, c’est Xavi qui est sorti vainqueur du duel tactique. D’abord en donnant consigne à son équipe de lever le ballon pour inquiéter l’arrière-garde parisienne, fébrile en la matière. Deux des trois buts en sont la résultante.
Ensuite, parce que Luis Enrique a raté sa composition de départ, énième innovation de la saison, sans Warren Zaïre-Emery et avec Marco Asensio au milieu et Lee Kang-In en faux 9. Les joueurs ont semblé manquer de repères dans l’animation offensive. Au point que Luis Enrique a rectifié le tir dès la mi-temps en faisant rentrer Bradley Barcola à la place d’Asensio.
« J’accepte les critiques que la défaite implique », a déclaré Luis Enrique.
afp