À l’approche du mois saint du Ramadan, la préoccupation majeure des habitants de Kaffrine réside dans la disponibilité et le coût élevé du poisson, ingrédient essentiel dans de nombreux foyers sénégalais pendant cette période. La situation est exacerbée par la position géographique de Kaffrine, dépourvue d’un accès direct à l’océan et d’un quai de pêche.
Le marché local de Kaffrine ne désemplit pas en cette période, mais le panier de la ménagère reste désespérément léger en raison de la rareté et de la cherté du poisson. Les habitants de la région doivent se rendre très tôt sur le marché dans l’espoir de trouver du poisson abordable. Certains sont même contraints de s’approvisionner dans des régions voisines comme Kaolack et Fatick.
Devant cette réalité, les femmes, principales gestionnaires des achats alimentaires, sont confrontées à un dilemme. Ndèye Ndao, une cliente insatisfaite, explique : « À quoi ces petits poissons peuvent-ils me servir ? Vraiment, nous sommes fatigués. Mais c’est mieux que rien. J’achète chaque poisson à 200 F CFA, voire plus. Je vais m’en contenter, puisque c’est ce qui nous est servi. »
Ndèye Aïda, une autre cliente, souligne que la rareté et le coût élevé du poisson conduisent à une révision du menu familial. « Le poisson est non seulement une denrée rare, mais il est aussi très cher. Il n’y a que le ‘yaboye’ et le ‘cobo’ (sardinelles) qui nous sont proposés. Nous en souffrons chaque jour », déclare-t-elle.
Les vendeuses de poissons expliquent que les prix sont dictés par la loi du marché, et elles sont contraintes d’ajuster leurs tarifs en fonction des coûts d’approvisionnement élevés. Astou Guèye, une vendeuse de poissons, précise que la caisse de poissons peut varier entre 55 000 et 120 000 F CFA, selon la provenance.
Face à cette situation, le président de l’Association des vendeurs du marché, Gora Guèye, lance un appel aux autorités pour la construction d’un canal d’évacuation des eaux usées du marché, soulignant que cela contribuerait significativement à améliorer les conditions de travail.
En attendant une solution, la population de Kaffrine fait preuve de résilience face à la rareté du poisson, un élément traditionnellement central dans la cuisine sénégalaise, surtout pendant le mois béni du Ramadan.