La France corrige le tir contre le Chili

La victoire contre le Chili (3-2) ne fait pas oublier la déconvenue contre l’Allemagne (2-0), mais l’équipe de France a réagi, mardi à Marseille, pour son dernier match amical avant de se tourner vers l’Euro-2024.

Tout n’a pas été parfait, avec encore un départ manqué coûtant un but de Marcelino Nuñez (6), un match quelconque de Kylian Mbappé, sifflé par une partie du Vélodrome, et de nouvelles frayeurs en défense.

Mais les Bleus ont marqué de jolis buts par Youssouf Fofana (19), Randal Kolo Muani (25) et Olivier Giroud (73), son 57e en sélection, et rendu une copie plus convaincante que contre l’Allemagne, samedi. Ce n’était pas difficile.

C’est une victoire “importante car on a pris une petite claque contre l’Allemagne”, pour le défenseur Ibrahima Konaté. “Il fallait finir en beauté, même s’il y a eu du déchet, on garde le positif et la victoire”.

Les hommes de Didier Deschamps bouclent leur mois de mars sur une victoire, avant la liste pour l’Euro, dévoilée à la mi-mai.

Elle est connue pour l’essentiel des 23 joueurs, mais certains ont marqué des points à Marseille, à commencer par les deux premiers buteurs.

Youssouf Fofana a égalisé d’une frappe enveloppée du gauche, sur un ballon décalé par Mbappé, son seul coup d’éclat d’une performance terne.

Excellent Kolo Muani 

Le Monégasque a signé son troisième but en 17 sélections, des buts marqués sur ses quatre derniers matches, signe de sa montée en puissance. Il avait déjà fait apprécier sa puissante frappe de balle pour égaliser en Grèce (2-2), cette fois du droit.

Kolo Muani aussi avait marqué à Athènes, où il avait ouvert le score, et il a signé son troisième but en Bleu en 15 sélections d’un maître coup de tête en sautant bien au-dessus de la charnière chilienne, sur un bon centre de Théo Hernandez.

“Ah, vous ne l’aimez pas Kolo, vous êtes trop sévère avec lui”, déplorait Deschamps en novembre.

Excellent, RKM a réalisé son meilleur match en Bleu. Il avait déjà amorcé l’action du premier but, a offert le troisième à Giroud et a été un poison constant pour la défense sud-américaine, qui a commis de nombreuses fautes pour le stopper.

Mais la défense a encaissé deux buts pour la troisième fois d’affilée.

Au rayon des mauvaises nouvelles, on peut ajouter les deux joueurs sortis sur blessure en première période, Jonathan Clauss et Eduardo Camavinga.

Encore deux buts encaissés 

Le premier qui avait une chance de défendre à domicile sa candidature au poste d’arrière-droit titulaire, n’a joué que dix minutes, avant de sortir blessé derrière la cuisse gauche.

Il a laissé sa place à son concurrent, Jules Koundé (11), guère plus incisif qu’à Décines.

La sortie de Clauss est un coup dur pour l’Olympique de Marseille, déjà décimé avant le clasico contre le Paris Saint-Germain dimanche.

Le cheville gauche de Camavinga a tourné sur un tacle de Mauricio Isla, Marseillais en 2015-2016. Le Madrilène a été remplacé par un autre ancien de l’OM, Mattéo Guendouzi (44), ovationné par le Vélodrome.

Le stade a aussi salué un dribble d’Alexis Sanchez (5) qui portait les couleurs de l’OM la saison dernière.

Juste après, les Bleus se sont montrés trop passifs, laissant Mauricio Isla centrer pour Nuñez et l’ouverture du score. Contre la Mannschaft, ils avaient encaissé le premier but au bout de sept secondes, cette fois ils ont tenu un peu plus de cinq minutes… 

Mais les Français, étrennant leur deuxième maillot, blanc à fines rayures bleues, ont repris le contrôle du match et renversé le score.

La “Roja” a contesté jusqu’au bout, avec notamment un tir d’Eduardo Vargas sur le poteau (50) et un but de Dario Osorio (82) sur un mauvais renvoi de la défense française.

Certes, le Chili n’est pas un adversaire du calibre de l’Allemagne, mais cette victoire, avec ses bémols, fait du bien au moral avant de plonger vers l’Euro dans un peu plus deux mois.

“Pour être performant en juin, il faudra faire beaucoup plus”, a conclu Deschamps. 

afp

Equipe de France : rebond obligatoire contre le Chili

La réception du Chili en match amical a pris plus d’importance que prévu: après la leçon reçue contre l’Allemagne (2-0), l’équipe de France, même largement remaniée, doit s’imposer mardi (21h00) à Marseille pour ne pas laisser le doute s’immiscer.

Ils privilégient la thèse de l’accident. Le “non match de la première à la dernière seconde” (Benjamin Pavard) samedi du côté de Lyon était “un jour sans” pour Brice Samba, qui devrait rendre les buts à Mike Maignan contre les Sud-Américains.

Il faut dire que la défaite au Groupama stadium a fait tâche. Les Français, parmi les grands favoris de l’Euro, ont fait pâle figure, avec leur absence totale de pressing, surtout contre un adversaire de ce niveau.

“Il vaut mieux la prendre maintenant”, assure le capitaine Kylian Mbappé, venu pour la seconde fois d’affilée en conférence de presse d’avant-match. “Avant l’Euro en 2021 on n’a pas pris de claque, on a battu tout le monde dans les matches amicaux et on a pris la claque en 8e et on est rentré à la maison. Si ce match-là peut nous servir…”

Les Bleus sont tout de même désormais dans l’obligation de chasser le scepticisme ambiant lors de ce dernier match avant la liste pour l’Euro. Un deuxième revers d’affilée, qui serait une première depuis 2015, serait extrêmement fâcheux alors que la phase finale approche à grands pas (14 juin-14 juillet). 

Ensuite, il restera deux rencontres de préparation, le 5 juin à Metz et le 9 à Bordeaux, contre des adversaires à déterminer, avant d’entrer dans la compétition, le 17 juin contre l’Autriche.

Aurélien Tchouameni, un des nouveaux leaders passé lui aussi à côté de son match samedi, n’est certes “pas inquiet”, mais il rappelle qu'”il y aura des grosses équipes à l’Euro” et avertit justement: “C’est sûr que si on réitère ce genre de match, ça ne va pas passer”.

“Ce n’était pas une bonne équipe de France, a admis de son côté Benjamin Pavard. C’est un bon rappel pour la suite, heureusement ce n’était qu’un match amical, heureusement on a un match qui va vite arriver face au Chili, on va tout faire pour gagner”.

Pour boucler la revue d’effectif promise, Didier Deschamps va donner du temps de jeu aux joueurs qui n’en ont pas eu ou peu à Lyon, du Marseillais Jonathan Clauss au Monégasque Youssouf Fofana.

Il faudra aussi surveiller le poste d’avant-centre, particulièrement scruté après le match manqué de Marcus Thuram.

“Un de mes objectifs est de voir le maximum de joueurs”, rappelle Deschamps, même si cela “mène à une expression collective un peu plus aléatoire, mais c’était le moment de le faire”.

“On est vexés mais il va falloir se relever. On espère qu’on pourra rendre le public français plus heureux”, avance encore Tchouameni.

Heureusement pour la France, le Chili n’est pas un adversaire du calibre de l’Allemagne, pays hôte du prochain Euro.

La “Roja” sud-américaine a perdu de sa splendeur, elle a chuté de la 5e place Fifa en 2015, à l’époque où elle était parvenue à remporter ses deux premières Copas America (2015 et 2016), à la 42e.

Elle est seulement 8e du groupe Conmebol de qualification à la Coupe du monde, mais elle a remporté vendredi contre l’Albanie (3-0) son premier match avec son nouveau sélectionneur, l’Argentin Ricardo Gareca, qui a déjà croisé Didier Deschamps avec le Pérou au Mondial-2018, pour une victoire 1-0 des Bleus.

Des Chiliens de la Ligue 1, seul le Toulousain Gabriel Suazo est opérationnel, le Monégasque Guillermo Maripan étant blessé.

La “Roja” aligne aussi deux anciens Marseillais, Mauricio Isla (2015-2016) et surtout Alexis Sanchez, que le Vélodrome adorait la saison dernière.

Le bilan est équilibré contre le Chili, avec deux victoires, deux défaites et un nul, lors de leur dernière rencontre en 2011 (1-1). Mais en cas de nouveau faux-pas des Bleus, l’état d’urgence serait décrété au pire moment qui soit. 

afp

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