Faut-il en rire ou en pleurer ? Cette scène insolite, inédite, à la limite surréaliste, qui s’est passée à la cité « Oubi deuk », mérite une attention particulière. Des dizaines de familles entières ont rangé leurs clics et leurs clacs pour y loger, sans bourse délier, ni papiers administratifs. « On nous a dit que cette cité appartient à Marième Faye Sall et que l’État nous a autorisés à y accéder gratuitement ».
Teuss ! Décidément, on aura tout vu dans ce magnifique pays. Même si cette cité devait être mise à la disposition des Sénégalais, il faudrait quand même un semblant d’organisation, de grandes manœuvres et de multiples quotas aussi, parce que nous sommes toujours au Sénégal. Revenons sur terre.
Ces hallucinations, qui ont vite viré aux cauchemars, attestent par ailleurs de l’énorme espoir porté sur le tandem Diomaye-Sonko, les nouveaux messies qui devaient alors, du tic au tac, changer la vie des Sénégalais. Après avoir sanctionné sévèrement le système, des candides croyaient donc pouvoir enfin vivre dans un pays où l’accès au logement devient beaucoup plus facile, où le loyer devient moins cher. Dans un pays où des programmes ambitieux comme celui des 100 mille logements devaient être gérés avec plus de sérieux afin de servir aux millions de nécessiteux.
La situation de la cité « Oubi deuk » nous rappelle cruellement que les initiatives, même les plus nobles, doivent être accompagnées de structures organisationnelles robustes et de critères d’attribution transparents pour éviter le chaos. La bonne volonté ne suffit pas ; il faut des plans d’action concrets et des mécanismes de contrôle efficaces pour que les promesses politiques se traduisent en améliorations tangibles dans la vie des citoyens.
Cet épisode est un miroir des attentes et des désillusions des Sénégalais face à un système souvent perçu comme dysfonctionnel. Il met en lumière la nécessité d’une réforme profonde et d’une gestion rigoureuse des projets sociaux pour redonner confiance à une population en quête de changements réels et durables.